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Le NIMD Sahel, à travers ses bureaux pays, a lancé les écoles politiques et
démocratiques (EPD) au Burkina Faso, Mali et Niger en 2021.
À la suite des écoles, des réseaux d'alumni se sont constitués dans les trois (03) pays.
Les jeunes (hommes et femmes) formés, ont manifesté le désir de se rencontrer et
d’échanger au-delà de leurs pays respectifs pour améliorer leur compréhension sur les
mutations majeures qui touchent le Sahel. Car, face à des enjeux transnationaux, il
devient judicieux d’accroitre les capacités de réflexions et d’actions des jeunes
sahéliens afin que les défis sécuritaires et les questions géopolitiques ne relèguent au
second plan leurs préoccupations et leur accès au bien-être.
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Note conceptuelle de la 1ère masterclasse
1. Contexte :
Les pays sahéliens, notamment le Burkina Faso, le Mali et le Niger, font face à d’importantes
transitions et mutations qui touchent à tous les aspects de la vie. Et des grands
bouleversements qui en découlent, provoquent des effets déstabilisateurs sur
l’environnement (social, sociétal, politique, économique, écologique et démographique).
Le spectre du totalitarisme djihadiste plane déjà sur ces États. Comment éviter leur
effondrement ?
Si « l’avenir de la démocratie paraît sombre à bien des égards »1 dans le Sahel, la rhétorique
de la refondation démocratique suscite un certain enthousiasme au sein des opinions
publiques. Les tendances montrent « un recul des conquêtes démocratiques qui avaient été
enregistrées au début des années 90 »2 ,cependant, il y a nécessité à ne pas reléguer au
second plan la question de la démocratie dans la résolution des conflits au Sahel.
Occulter le processus de fragilisation démocratique de l’instabilité désormais chronique au
Sahel revient à faire le jeu des forces qui veulent instaurer un État de non droit. Les citoyens,
loin de rejeter la démocratie qui, dans ses principes, leur garantit bien-être, protection des
droits civiques et libertés fondamentales, veulent une gouvernance qui répond à leurs
aspirations. Une démocratie effective est indispensable pour apporter plus de stabilité et de
développement au Sahel. La crise démocratique renforce la crise sécuritaire dans la mesure
où le phénomène d’insécurité se nourrit de la mauvaise gouvernance et de la non prise en
compte des préoccupations des jeunes et des femmes dans la construction de l’action
publique. Ces couches restent les plus explosées en situation d’insécurité.
1
NIMD, ODYSSEE, « Etude nationale sur le coût financier des campagnes électorales et des mandats
électifs au Mali », 2019
2
Achille Mbembe, « 2010-2020 : « La démocratie a reculé en Afrique » », Entretien sur RFI [En ligne],
31/12/2019. Voir http://www.rfi.fr/fr/emission/20191231-2010-2020-democratie-recule-afrique-
achille-mbembe; voir son ouvrage, Politiques de l’inimitié, La Découverte, 2016, 182p
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De plus en plus, la tentation est forte, pour les citoyens, de soutenir des mesures anti-
démocratiques qui prétendent résoudre la crise sécuritaire en dehors de l’État de droit. Dans
un tel environnement, se pose indéniablement la question de la survie de la démocratie et
de l’État de droit.
La dynamique démocratique n’est pas la même dans les trois pays. Cependant, l’État au
Sahel souvent considéré comme « failli » du moins « en construction » reste confronté à
d’énormes défis. D’une part, sa légitimité est remise en cause par les mouvements
sociopolitiques de contestation de l’offre de gouvernance aboutissant parfois à des
changements anticonstitutionnels comme au Mali (2020) et au Burkina Faso (2022). Et
d’autre part, le monopole de la violence de l’État est mis à rude épreuve par les groupes
d’extrémistes violents qui exercent le contrôle dans certaines parties du territoire comme il
est aisé de le constater dans les trois (03) pays.
Comment protéger l’État dans de tels contextes de crises politiques et sécuritaires
profondes ? Les périodes de crises étant les plus propices à l’impunité, aux violations des
droits humains et au rétrécissement de l’espace civique et démocratique. Que faut-il
entendre par État de droit dans des périodes d’exception ?
Entre autres questions qui seront explorées par l’intervenant pendant la présente
masterclasse qui vise justement à mieux outiller les alumni dans l’appréhension des enjeux
géopolitiques et géostratégiques qui touchent le Sahel. Ce cadre d’échanges est également
une opportunité de dialogue avec les organisations régionales (MISAHEL, CEDEAO, UA), afin
d’entendre les jeunes, intégrer leurs préoccupations, et les impliquer dans les prises de
décisions qui affecteront leur avenir.
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2. Objectifs :
améliorer la compréhension des alumni du Burkina Faso, Mali et du Niger sur des
questions de préoccupation nationale/régionale afin d’inscrire leurs propositions
et actions dans une perspective sahélienne ;
favoriser un espace de rencontres périodiques, de partage d’expériences et de
réseautage entre jeunes et femmes du Sahel avec des personnalités publiques
d’horizons divers dans le but de constituer un réseau d'alumni Sahel ;
amener les acteurs nationaux et internationaux à mieux intégrer la demande de
démocratie dans la lutte contre l’extrémisme violent et la migration dans le Sahel
3. Résultats attendus :
les alumni des trois pays ont une meilleure compréhension des dynamiques
politiques dans la région Sahel ;
les jeunes et femmes apportent leur contribution dans le débat public et
influencent positivement la géopolitique et la géostratégie dans le Sahel à travers
le réseau d'alumni Sahel ;
les sahéliens (jeunes et femmes) mènent des actions de lobbying et plaidoyer
auprès des acteurs nationaux (CEDEAO, UA…) et internationaux (UE, ONU…) pour
la sauvegarde de l’espace civique et démocratique.
4. Méthodologie :
Les échanges d’une durée de deux (02) heures, seront animés par les alumni et suivront la
séquence ci-après ;
o introduction du thème et présentation de l’intervenant par l’animateur
o entretien avec la personnalité
o échanges avec les participants
o synthèse des échanges
5. Personnalité :
Maitre Mamadou Ismaël Konaté s’entretiendra avec les alumni des trois pays sur le défi de
la sauvegarde de l’État de droit dans les contextes sociopolitiques instables et volatils.
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6. Public :
- alumni des écoles politiques et démocratiques
- organisations de la société civile
- partis politiques
- organisations non gouvernementales
- médias
7. Date :
Le jeudi 02 mars 2023 de 16h00 à 18h00.
8. Budget :
Chaque bureau pays prendra en charge les dépensées liées à :
- cocktail
- honoraire panéliste