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Questions

& réponses
En vertu du droit canadien, une
personne qui vit avec le VIH
(PVVIH) peut être déclarée
coupable d’un crime pour n’avoir
pas dévoilé sa séropositivité
au VIH avant d’avoir eu
certaines activités. Ce feuillet
de questions et réponses fournit Le droit criminel et
des renseignements généraux
à propos de la situation actuelle
du droit criminel canadien
la non-divulgation de
la séropositivité au VIH
relativement à la non-divulgation
de la séropositivité au VIH; il offre
aussi des pistes de réponses à
des préoccupations connexes
dans les domaines des politiques au Canada
et de la santé publique.

Mai 2011

A. L’obligation de divulguer l’explication plus complète); existe un risque qu’elle le soit


(par exemple si elle a eu, avec
sa séropositivité au VIH • une PVVIH peut avoir une une PVVIH, une activité à risque
responsabilité légale de divulguer élevé de transmission; ou si elle
sa séropositivité au VIH à ses
En quelles circonstances existe- a été contactée par les autorités
partenaires sexuels, avant une de santé publique parce qu’un de
t-il une responsabilité légale pénétration anale ou vaginale avec ses partenaires antérieurs a été
de divulguer sa séropositivité condom; diagnostiqué séropositif au VIH).
au VIH? Qu’est-ce que les
• une PVVIH peut avoir une
personnes vivant avec le VIH responsabilité légale de divulguer
Des PVVIH, au Canada, ont été
sont obligées, légalement, de l’objet de poursuites criminelles parce
sa séropositivité au VIH à ses qu’elles avaient omis de dévoiler
faire? partenaires sexuels avant d’avoir leur séropositivité, dans chacun des
un rapport sexuel oral (que ce soit types de situations ci-dessus; dans la
Dans l’arrêt R. c Cuerrier, la Cour en position de donneuse ou de plupart des cas, cependant, les faits
suprême du Canada a affirmé qu’une receveuse) sans utilisation d’un ont impliqué des rapports sexuels
personne a l’obligation légale de condom ou d’une barrière de latex; avec pénétration vaginale ou anale.
dévoiler sa séropositivité à une autre
• une PVVIH peut avoir une La question de savoir si une PVVIH
personne, avant d’avoir avec elle une
responsabilité légale de divulguer peut être déclarée coupable pour
activité qui l’expose à un « risque
sa séropositivité au VIH à un-e n’avoir pas divulgué sa séropositivité,
important de lésions corporelles
partenaire sexuel-le même si elle dans tous les cas, dépend de la
graves ».1 En termes concrets, cela
sait que cette personne est elle aussi conclusion du juge ou du jury dans
signifie que :
séropositive au VIH; et l’évaluation du degré de risque dans
• une personne qui vit avec le les circonstances en l’espèce : le degré
VIH (PVVIH) peut avoir une • une personne qui n’a pas été de risque était-il au-delà de la barre du
responsabilité légale de divulguer directement diagnostiquée « risque important »? Les tribunaux
sa séropositivité au VIH à ses séropositive au VIH peut avoir une peuvent prendre en considération des
partenaires sexuels, avant une responsabilité légale de divulguer données et preuves scientifiques et
pénétration anale ou vaginale l’existence d’une possibilité médicales concernant le risque de
sans condom (voir ci-dessous qu’elle le soit, si elle sait qu’il transmission, en ce qui a trait aux
2

activités sexuelles qui ont eu lieu en la séropositivité. Cependant, la Cour Hors du contexte sexuel, existe-
l’espèce, de même que l’infectiosité de suprême du Canada a laissé entendre t-il une obligation légale de
la personne accusée et les mesures qui qu’une personne qui est consciente
ont été prises pour réduire le risque qu’elle pourrait être séropositive au divulgation?
de transmission (p. ex. l’usage d’un VIH, même si elle n’a pas encore été
condom, etc.). diagnostiquée comme telle, aurait une Simples contacts
obligation légale de divulguer cette Une PVVIH n’a pas d’obligation légale
Jusqu’à récemment, on considérait possibilité à ses partenaires sexuels.2 de dévoiler sa séropositivité au VIH à
qu’il était clair qu’une pénétration Cela signifie qu’une personne pourrait des personnes avec qui elle n’a que des
vaginale ou anale sans un condom être accusée pour non-divulgation contacts non intimes du quotidien (par
constituait toujours un « risque pour peu qu’elle ait conscience du exemple ses employeurs, professeurs,
important » du point de vue légal. risque qu’elle soit séropositive au collègues, entraîneurs sportifs,
Cependant, en 2010, quelques affaires VIH (p. ex., si elle a eu une activité colocataires, membres de la famille,
se sont conclues autrement lorsque le à risque élevé de transmission avec ou amis), à moins d’un cas où une
degré de risque a été considéré comme une PVVIH, ou si elle a été contactée telle personne pourrait être ou avoir
réduit : dans un cas parce que la par les autorités de santé publique été exposée à un risque important de
PVVIH avait été le partenaire pénétré; parce qu’elle a été partenaire d’une contracter le VIH (c.-à-d. l’entrée,
et dans deux autres cas parce que les personne qui a reçu un diagnostic de dans son corps, de sang de la PVVIH
PVVIH accusées avaient une charge séropositivité). ou encore de son lait maternel ou de
virale indétectable. Par conséquent, liquides génitaux).
il n’est plus exact d’affirmer qu’il y Jusqu’ici, les personnes qui ont été
a toujours une obligation légale de accusées avaient été diagnostiquées Partenaires d’usage de drogue
divulguer sa séropositivité au VIH comme séropositives au moment Le partage de matériel pour l’injection
à son partenaire avant d’avoir une où les accusations ont été déposées. de drogue (p. ex., seringues, aiguilles)
relation sexuelle non protégée, bien Mais le fait de ne pas connaître est considéré comme étant une activité
que cette responsabilité existe bel et sa séropositivité ne constitue pas à risque élevé de transmission du
bien dans de nombreux cas de rapports nécessairement un moyen de défense; VIH. Par conséquent, il est probable
sexuels non protégés. par conséquent, une personne ne qu’une PVVIH qui a de telles activités
devrait pas éviter de passer un test a une obligation légale de dévoiler
Vu le manque de constance dans du VIH en croyant se protéger (par sa séropositivité à ses partenaires de
les décisions de tribunaux d’un l’absence de diagnostic) contre consommation, mais aucune cour
bout à l’autre du Canada, et compte d’éventuelles accusations. canadienne n’a encore été appelée à se
tenu de l’évolution continuelle prononcer sur le sujet.
de la médecine et de la science Est-ce qu’une PVVIH peut être
ainsi que de la réticence des cours accusée même si son partenaire Grossesse, accouchement et
supérieures à établir des repères clairs allaitement
pour déterminer ce qui constitue n’a pas contracté l’infection? En droit criminel canadien, le fait
légalement un « risque important » de ne pas avoir pris de mesures pour
de transmission du VIH, il n’est Oui. Au Canada, une personne qui
prévenir l’infection du fœtus par le
pas possible de donner une réponse est séropositive au VIH est tenue
VIH, durant la grossesse, ne peut pas
définitive à savoir quels actes de dévoiler sa séropositivité à une
être matière à accusations criminelles.
requièrent la divulgation préalable de autre personne si celle-ci peut être
Cependant, une mère séropositive qui
la séropositivité. exposée à un « risque important » de
risque de transmettre le VIH à son
contracter le VIH. Même si, en fin
bébé pendant l’accouchement ou après
de compte, cette autre personne n’a
Qu’en est-il des personnes qui pas contracté le VIH, des accusations
la naissance (p. ex., en ne dévoilant
ne savent pas qu’elles sont pas sa séropositivité à ses fournisseurs
criminelles peuvent être déposées (et,
de soins d’accouchement, en refusant
séropositives? dans plusieurs cas, l’ont été).
que son nouveau-né soit traité pour
prévenir l’infection par le VIH, ou en
Un résultat positif au test de détection
l’allaitant) s’expose potentiellement
d’anticorps au VIH et la connaissance
à des accusations criminelles ainsi
de ce qu’est le VIH et de la manière
qu’à une intervention des autorités
dont il se transmet sont des éléments
de protection des enfants. Des
qui devraient être nécessaires pour
accusations criminelles dans de telles
déposer des accusations criminelles
circonstances semblent improbables,
en relation avec la non-divulgation de
3

et en général ne seraient pas dans le à la santé publique, peu importe correctionnel du Canada) qui ont des
meilleur intérêt de l’enfant, mais des la forme du test, anonyme ou pas, dossiers concernant la séropositivité
accusations ont déjà été portées contre qu’elle a passé.) Cette information au VIH de certains individus ne
une femme, en Ontario, dans une est utilisée par les autorités de santé peuvent utiliser cette information
affaire de transmission verticale publique pour la recherche et le qu’en lien avec le but pour lequel
(c.-à-d. de la mère à l’enfant).3 suivi épidémiologique, la fourniture elle a été recueillie et consignée, et
de counselling et de services à des elles ne sont pas en droit de partager
Agences gouvernementales et autres PVVIH, et certaines initiatives qui ce renseignement avec d’autres
institutions visent à prévenir la propagation de ministères.
maladies transmissibles (la recherche
des contacts, par exemple, et la
Immigration Si une PVVIH fait toujours
Les personnes de nationalité étrangère délivrance d’ordonnances de santé
publique). usage de condoms, a-t-elle une
qui font une demande d’admission au
Canada à titre de résidents permanents obligation légale de dévoiler sa
peuvent être interrogées à propos de Les pouvoirs des autorités de la séropositivité?
leurs antécédents médicaux, sur le santé publique, de même que leurs
formulaire de demande. Le fait de procédures, varient d’une province et Au moment où nous rédigeons le
ne pas divulguer sa séropositivité d’un territoire à l’autre. Bien que la présent document, il n’y a pas de
au VIH en réponse à une question santé publique et le système de justice réponse complètement certaine à ce
demandant si l’on a une maladie grave pénale soient des instances distinctes, sujet. La question d’obligation de
peut conduire au rejet de la demande, dans certaines situations les dossiers divulgation lorsqu’il y a usage de
et dans certains cas à une accusation de la santé publique peuvent être condom n’a pas encore été analysée
criminelle de fausse déclaration en utilisés dans le cadre d’enquêtes ou clairement, en droit canadien. Il
vertu de la Loi sur l’immigration et la poursuites criminelles. semble y avoir une tendance, dans la
protection des réfugiés. jurisprudence, à reconnaître que le
Autres port d’un condom réduit le risque de
Plusieurs demandeurs devront par Il n’existe pas d’obligation légale de transmission du VIH suffisamment
ailleurs passer un examen médical, dévoiler sa séropositivité au VIH au pour que la divulgation de la
qui inclut un test de sérodiagnostic personnel d’une prison ou d’un centre séropositivité aux partenaires sexuels
du VIH. La séropositivité au VIH de détention, d’un refuge ou d’une ne soit pas considérée comme une
de plusieurs demandeurs sera, par autre agence de services sociaux. Le obligation légale.
conséquent, connue de Citoyenneté test volontaire de sérodiagnostic du
et Immigration Canada. Le fait VIH est offert dans plusieurs prisons; Dans son arrêt Cuerrier, la Cour
de ne pas aller passer l’examen par ailleurs, les questions médicales suprême du Canada a affirmé que
médical au moment requis entraînera sur les formulaires d’admission « l’utilisation prudente de condoms
probablement le rejet de la demande. peuvent ouvrir la voie au dévoilement réduit tellement le risque de
de l’infection à VIH, mais les PVVIH préjudice » qu’il se pourrait qu’il n’y
Santé publique ne sont pas tenues de passer le test ni ait plus d’obligation de divulguer.4
Le VIH et le sida sont des maladies de dévoiler leur séropositivité. Cependant, quelques personnes ont
à déclaration obligatoire dans toutes été déclarées coupables malgré le
les provinces et tous les territoires du Si le personnel, l’administration fait qu’elles aient utilisé des condoms
Canada, ce qui signifie que lorsqu’un ou des bénévoles, dans une prison, ou qu’il y avait un doute à ce sujet.
individu a un résultat positif au test un centre de détention, un refuge Néanmoins, des cours inférieures
du VIH ce résultat est signalé aux ou une agence de services sociaux ont reconnu, expressément ou
autorités de la santé publique de la venaient à apprendre la séropositivité implicitement, que l’obligation de
province ou du territoire. (Si l’individu au VIH d’une personne — soit divulgation ne s’applique que dans le
passe le test du VIH sous forme parce que celle-ci a dévoilé ce fait, cas de rapports sexuels non protégés.5
anonyme, le résultat du test et les soit parce que le renseignement est La seule décision au niveau d’une cour
renseignements n’identifiant pas la pertinent à ses soins, ou pour toute d’appel à avoir abordé expressément
personne sont signalés à l’agence de autre raison — ce renseignement l’élément du port d’un condom a
la santé publique, mais le nom de la doit être gardé confidentiel. Les conclu qu’il n’y a pas d’obligation
personne n’est pas déclaré. Une fois agences gouvernementales (comme légale de divulguer lorsque l’on
que la PVVIH recourt à des soins Citoyenneté et Immigration Canada, utilise un condom adéquatement et
médicaux pour l’infection à VIH, les autorités de santé publique des constamment.6
cependant, son nom sera transmis provinces et territoires, et le Service
4

Si une PVVIH a une charge virale La situation du droit concernant criminelle causant des lésions
indétectable ou faible, a-t-elle la divulgation semble incertaine corporelles, meurtre et tentative de
meurtre. Les services de police et
une obligation légale de dévoiler — comment et quand sera-t-elle les procureurs exercent un pouvoir
sa séropositivité? clarifiée? discrétionnaire dans le choix des
accusations qui seront portées, et il
De récentes données médicales Au Canada, il n’existe pas d’article de peut s’agir de chefs multiples contre
semblent indiquer que le risque loi criminelle portant spécifiquement une même PVVIH.
de transmission sexuelle du VIH sur le VIH. On a plutôt recouru à
par une personne qui a une charge des dispositions générales du Code Dans la plupart des cas de non-
virale réduite (souvent en raison d’un criminel (p. ex., les voies de fait), divulgation de la séropositivité au
traitement antirétroviral efficace) pour les poursuites en la matière. En VIH, les accusations qui ont été
est réduit de manière radicale, en conséquence, le droit se développe portées étaient pour voies de fait
particulier lorsque la charge virale à mesure que des juges appliquent graves ou agression sexuelle grave.
est indétectable. Le degré de risque des articles de la loi pénale aux Ces récentes années, il s’est manifesté
peut, en conséquence, se trouver circonstances particulières des affaires une progression dans le nombre de
sous le seuil du « risque important » qui sont portées à leur attention. Le poursuites ainsi que dans la sévérité
qui constitue le critère d’analyse droit n’évolue pas nécessairement des accusations déposées dans ces
emportant pour une PVVIH une de manière prévisible ou cohérente, affaires.
responsabilité légale de dévoiler sa et les questions qui demeurent ne
séropositivité. seront pas résolues sans que des Combien de PVVIH ont été
affaires judiciaires auxquelles elles
Au moment où nous rédigeons ces sont pertinentes soient tranchées accusées en relation avec des
lignes, l’incertitude demeure, à savoir par des tribunaux ou que des cours cas de non-divulgation, au
comment des cours utiliseront des supérieures (p. ex., des cours d’appel Canada?
renseignements sur la charge virale ou la Cour suprême du Canada)
des prévenus, dans leur évaluation établissent des balises ou des principes Selon le suivi des affaires criminelles
du risque de transmission. Les clairs. qu’effectue le Réseau juridique
obligations de dévoilement dans le canadien VIH/sida, pour son propre
contexte d’une charge virale réduite compte, nous savons qu’en date de
n’ont été examinées que dans peu
B. La criminalisation de la février 2011, approximativement 115
d’affaires, au Canada. En 2010, deux non-divulgation du VIH, au PVVIH avaient été l’objet d’accusation
cours d’appel (au Manitoba et au Canada en lien avec des allégations de n’avoir
Québec) ont invalidé des verdicts pas dévoilé leur séropositivité à un(e)
de culpabilité pour non-divulgation ou des partenaire(s) sexuel(le-s).
prononcés par des cours de première Quelles accusations criminelles Plus de 65 de ces individus ont été
instance à l’égard de deux PVVIH. peuvent être portées contre déclarés coupables de l’accusation
Les cours d’appel ont conclu qu’étant des PVVIH si elles échouent à portée contre eux; de ceux-ci, 55 ont
donné qu’elles avaient une charge été condamnés à purger une peine
virale indétectable au moment où
l’obligation légale de divulguer?
d’incarcération. Plusieurs des affaires
elles ont eu les rapports sexuels avec compilées en date de février 2011
Il n’existe pas d’article de loi
les plaignants, il n’existait pas de sont encore aujourd’hui devant des
criminelle spécifique au VIH, au
risque « important » du point de vue tribunaux.
Canada; les personnes accusées en
légal pour requérir que les PVVIH
lien avec la non-divulgation de la
divulguent leur séropositivité.7 Au meilleur de notre connaissance,
séropositivité le sont par le biais
approximativement 60 des poursuites
des articles généraux du Code
Ces affaires ont établi des précédents ont eu lieu en Ontario, 18 au Québec,
criminel canadien. Les accusations
importants, sans établir pour autant 10 dans des provinces atlantiques, 14
suivantes ont déjà été utilisées contre
des règles générales. La réponse à la en Colombie-Britannique, 8 à 10 au
des PVVIH, pour des actes qui
question de savoir si un accusé vivant Manitoba ainsi qu’en Alberta, moins
comportaient (ou étaient considérés
avec le VIH avait une obligation légale de 5 en Saskatchewan, et aucune
comme comportant) un risque
de dévoiler sa séropositivité continue dans les territoires. Dans la vaste
important de transmission du VIH :
de dépendre des faits et des preuves majorité des cas, les affaires ont visé
voies de fait, voies de fait graves,
médicales disponibles, en l’espèce. des hommes qui ont été accusés pour
agression sexuelle, agression sexuelle
n’avoir pas dévoilé leur séropositivité
grave, nuisance publique, négligence
5

à des femmes; approximativement de culpabilité ainsi que de châtiment C. À titre indicatif pour les
12 des personnes accusées étaient dans des affaires d’agression reliées à
des femmes; et plus de 20 affaires la non-divulgation de la séropositivité organismes de riposte au
concernaient des allégations de non- au VIH sont considérablement plus VIH/sida et les PVVIH
dévoilement à l’égard d’hommes qui élevés que pour ce qui concerne le viol
avaient eu des rapports sexuels avec et d’autres formes d’agression sexuelle.
un ou des hommes. Par ailleurs, en Comment une PVVIH peut-
dépit de l’absence d’un sommaire La police peut-elle rendre elle éviter des accusations
complet des affaires, il est pertinent publique de l’information criminelles?
de signaler qu’il semble y avoir une
surreprésentation des hommes de race personnelle à propos d’une Il n’existe pas de méthode pour éviter
noire, parmi les accusés. PVVIH qu’elle soupçonne à coup sûr d’être accusé d’exposition
d’exposer d’autres individus à d’autrui au VIH. Des gens peuvent
Pourquoi des PVVIH sont-elles contracter le VIH sans leur avoir dire des mensonges et commettre des
dévoilé sa séropositivité? erreurs, à savoir s’il y a eu ou non
accusées de voies de fait graves, divulgation. Cependant, une personne
si les relations sexuelles ont été séropositive peut se protéger contre
Oui. Dans l’objectif de protéger la
consensuelles? santé publique (i.e., en « prévenant » des accusations par les mesures
des personnes qui pourraient être à suivantes :
Les tribunaux ont tranché qu’en risque) ou de collecter de l’information • divulguer clairement sa
l’absence de divulgation de la en vue d’une enquête, la police peut séropositivité avant d’entreprendre
séropositivité au VIH, il n’y a pas de publier de l’information concernant toute activité qui risque de
réel consentement du partenaire à une personne accusée d’un crime. transmettre le VIH, et discuter du
un rapport sexuel s’il y a un « risque La teneur précise de l’information risque de transmission ainsi que
important » qu’il contracte le VIH. En qui peut être rendue publique, et de des moyens de prévention possibles,
tel cas, afin d’être considéré comme quelle manière cela peut être fait, avec tout partenaire sexuel ou
valide, le consentement doit concerner relèvent des lois de chaque province d’injection de drogue;
expressément le fait d’avoir une et territoire, mais en général les avis
activité sexuelle avec une personne publics incluent souvent le nom et la • procéder à la divulgation devant un
séropositive au VIH. Qu’une personne date de naissance de la personne, les témoin, par exemple un conseiller
séropositive garde le silence ou mente allégations à son sujet (ce qui peut ou un médecin, qui pourra veiller
à propos de son infection, l’effet légal inclure la mention de la séropositivité à ce que le partenaire comprenne
est le même : la non-divulgation au VIH) ainsi qu’une photographie. ce que la divulgation signifie et qui
est considérée comme un acte de Les médias ont alors le loisir d’utiliser pourra documenter, dans le dossier
« fraude » qui vicie le consentement cette information dans des bulletins du client séropositif, le fait que la
de son partenaire à avoir un rapport de nouvelles, des articles de journal et divulgation a été faite;
sexuel avec elle, et ainsi un rapport d’autres formes de reportage.
sexuel autrement consensuel devient • conserver des copies de tout
au regard de la loi une agression document ou correspondance qui
Le recours disproportionné au droit
sexuelle. peut servir à démontrer que la
criminel à l’encontre de personnes
autochtones et de communautés divulgation a été faite (p. ex., lettre,
Les personnes qui sont poursuivies courriel, clavardage);
de couleur, au Canada, est bien
pour non-divulgation de leur documenté. Ces partialités raciales
séropositivité sont donc accusées par • éviter les activités à « risque élevé »
peuvent aussi être un facteur pertinent
le même moyen que celles qui ont de transmission, en particulier les
aux poursuites et à la couverture
commis un viol ou une autre forme pénétrations vaginales et anales non
médiatique de procès pour la non-
d’agression sexuelle où la vie du protégées ainsi que le partage de
divulgation de la séropositivité au
plaignant a été en danger. À savoir si matériel pour l’injection de drogue;
VIH.
ce recours aux dispositions de voies de
fait ou d’agression est conforme aux • créer un registre de charge virale
objectifs des articles de loi en cause, réduite, en consultant un médecin
voilà une question qui mériterait d’être régulièrement pour des mesures de
examinée de plus près. Fait important, la charge virale;
il semble que les taux de déclaration
6

• divulguer la séropositivité aux Les intervenants en counselling, La meilleure mesure de protection


fournisseurs de soins, lors de les professionnels de la santé contre des poursuites, pour un
la grossesse, du travail et de organisme, consiste peut-être à
l’accouchement; et s’abstenir et les employés d’organismes se doter de politiques complètes
d’allaiter au sein. communautaires ont-ils une pour régir quels renseignements
obligation de signaler un risque sont consignés au dossier du client,
Que devrait faire une PVVIH si d’infection par le VIH, aux définir dans quelles circonstances
ces renseignements devraient être
l’on dépose des accusations personnes qui ont des rapports
divulgués ou partagés, et décrire la
contre elle en affirmant sexuels ou qui consomment de procédure à suivre en présence de
qu’elle n’a pas dévoilé sa la drogue avec une PVVIH? raisons de croire qu’un client expose
séropositivité? possiblement une autre personne à
Les fournisseurs de services qui un risque d’infection. (Les PVVIH
Il faut prendre contact le plus tôt viennent à savoir qu’une personne devraient toujours demander à leurs
possible avec un avocat de la défense a un risque de contracter l’infection fournisseurs de services ce que sont
en droit criminel qui est familier à VIH peuvent avoir le sentiment les politiques de l’organisme en
avec les enjeux liés au VIH. L’aide qu’ils devraient l’avertir, même si matière de divulgation, et s’assurer
juridique est souvent disponible afin cela impliquerait qu’ils violent la de comprendre leurs droits et
d’embaucher un avocat de la défense confidentialité de leur client ou responsabilités à titre de clients dès
pour un procès criminel. Si la PVVIH patient. En droit canadien, toutefois, il le début de leurs échanges avec un
n’est pas citoyenne canadienne (p. ex., n’existe pas d’« obligation d’avertir » intervenant.)
si elle est immigrante ou réfugiée), générale.
elle devrait aussi communiquer avec Outre le droit canadien en
un avocat en droit de l’immigration. Des tribunaux ont jugé que des général, les règles des associations
hôpitaux, des psychiatres, des professionnelles (travail social, soins
Le processus d’enquête et de procès travailleurs sociaux et la police infirmiers, etc.) peuvent stipuler que la
peut être très éprouvant, et impliquer avaient l’obligation dans certaines confidentialité doit être enfreinte dans
du temps dans un centre de détention, circonstances d’avertir une personne certaines circonstances. Consultez
une demande de cautionnement, qu’ils croient en danger. Cependant, les règles de votre association
diverses audiences, le témoignage comme aucune de ces affaires ne professionnelle, le cas échéant, pour
lors du procès, et parfois une grande concernait spécifiquement le risque les détails.
couverture médiatique. Il est possible de VIH, on ne sait pas clairement
qu’un organisme local de riposte au si les mêmes obligations sont Dans le cas des professions non
VIH/sida ou d’assistance aux détenus applicables. Au moment où nous réglementées (ce qui inclut nombre
puisse vous fournir du soutien durant rédigeons les présentes, un certain de travailleurs de soutien), en vertu
l’enquête et les procédures légales. nombre de poursuites au civil en du droit canadien il n’existe pas
attente de jugement concernent des d’obligation d’avertir une tierce partie
Le Réseau juridique canadien réclamations contre diverses agences d’un risque de préjudice, y compris le
VIH/ sida pourrait avoir des gouvernementales et individus risque d’infection par le VIH. Il existe
suggestions d’avocat ou de clinique (y compris des autorités de santé toutefois un pouvoir discrétionnaire
juridique, et d’organismes de soutien. publique, services de police et services (c.-à-d. une permission, mais pas une
On peut joindre le Réseau juridique à d’immigration), pour des préjudices exigence) de dévoiler de l’information
info@aidslaw.ca ou au +1 416 595- présentés comme étant liés au fait de confidentielle afin de prévenir un
1666. n’avoir pas averti les plaignants qu’ils préjudice, si les trois conditions
étaient possiblement exposés à un suivantes sont réunies :
risque de contracter le VIH, par des
partenaires qui n’avaient pas dévoilé a) il existe un risque évident de
leur séropositivité à leurs partenaires préjudice envers une personne ou un
sexuels. L’issue de ces poursuites groupe de personnes identifiables;
pourrait venir clarifier des questions
entourant l’obligation d’avertir, mais le b) il existe un risque important de
simple fait d’une poursuite ne signifie lésion corporelle grave ou de mort;
pas qu’un plaignant aura gain de cause et
ou qu’un juge conclura qu’il existe une
c) le danger est imminent.
obligation d’avertir une tierce partie
d’un risque de VIH.
7

Si les trois conditions sont remplies, Que devraient faire les D. Les politiques publiques
un conseiller ou travailleur de intervenants en counselling,
première ligne ne devrait pas être et la criminalisation de la
les professionnels de la santé
tenu responsable pour avoir décidé
et les employés d’organismes
non-divulgation du VIH
de violer la confidentialité d’un de
ses clients pour avertir quelqu’un communautaires, si la police
d’autre qui est à risque d’infection. Pourquoi une PVVIH pourrait-elle
se présente avec un mandat de
Notons que si un intervenant décide être non disposée à dévoiler sa
perquisition et souhaite obtenir
d’agir en ce sens, sa divulgation séropositivité, ou incapable de le
de renseignements confidentiels les dossiers médicaux d’un
faire?
devra être minimale pour protéger client, pour une enquête?
le plus possible la confidentialité Peu importe qui l’on est et les
des renseignements du client (p. Si la police présente un mandat de
circonstances, divulguer le fait que
ex., il pourrait conseiller à une perquisition qui est valide, légalement
l’on est séropositif au VIH peut
personne de passer des tests de on devrait lui remettre les dossiers (ou
être très difficile. Le stigmate et la
dépistage d’infections transmissibles portions de dossiers) qu’elle demande,
discrimination qui sont associés à
sexuellement parce qu’elle a pu être mais rien de plus. (En l’absence d’un
l’infection à VIH, de même que le
exposée, mais sans lui dire par qui). mandat de perquisition, on n’est pas
manque de compréhension du grand
De plus, il devrait informer son client, obligé de donner aucun dossier ni
public à propos du VIH et du sida,
à l’avance, que cette mesure sera prise. renseignement à la police.) Notez
peuvent rendre encore plus difficile de
que la police n’est pas supposée
dévoiler sa séropositivité à quelqu’un.
Les intervenants en counselling, examiner les documents avant de les
Le fait d’exiger qu’une personne
perquisitionner, ni de feuilleter les
les professionnels de la santé dossiers pour déterminer ce qui est
dévoile sa séropositivité risque de la
et les employés d’organismes placer devant une double impasse : la
susceptible d’être pertinent.
personne risque d’être condamnée si
communautaires ont-ils une elle ne le fait pas, mais d’être rejetée si
obligation de dénoncer à la Un conseiller ou un organisme peut
elle le fait.
police les clients qui ne dévoilent essayer de protéger l’information sur
son client en faisant valoir la nature
peut-être pas leur séropositivité « privilégiée » des renseignements
Certaines personnes peuvent être
à des partenaires sexuels? aux prises avec des défis additionnels
confidentiels. Pour ce faire, on
associés à la divulgation, par exemple
devrait placer et sceller le dossier
Non. Il n’existe pas d’obligation des femmes qui sont dans une relation
dans une enveloppe ou une boîte
de signaler à la police une activité de violence et les travailleuses ou
marquée « Privilégié — Ne pas
potentiellement criminelle, au Canada. travailleurs sexuels qui risqueraient de
ouvrir », et informer la police que
Une exception à cette absence de subir de la violence en conséquence
l’on invoque la nature privilégiée de
règle s’applique si un enfant ou un du dévoilement de leur séropositivité,
ces renseignements confidentiels. Il
jeune est en cause. Si une personne de même que les personnes qui ont
appartiendra alors à un tribunal de
a des motifs de croire qu’un enfant a un trouble mental ou une dépendance
déterminer si l’information peut être
besoin de protection, elle est obligée à la drogue et qui peuvent avoir des
utilisée dans une enquête et dans
de porter la situation à l’attention des difficultés accrues à comprendre leur
des procédures légales et, le cas
autorités provinciales ou territoriales maladie et à s’y adapter.
échéant, de quelle manière. Le client
de protection de la jeunesse. (Dans devrait être informé immédiatement
certains territoires ou provinces, cette Un ensemble d’enjeux culturels et
de la saisie, et un avocat devrait être
obligation peut être limitée à certaines structurels peuvent aussi augmenter
consulté.
catégories de personnes, comme les les risques associés à l’infection à VIH
travailleurs des services à l’enfance, ainsi que l’isolement et le stigmate,
les enseignants et les fournisseurs pour des PVVIH, dans certains
de soins de santé. Selon la province groupes ethniques — p. ex., des
ou le territoire, cette obligation peut croyances religieuses, l’homophobie
être applicable aux cas d’enfants et et le silence à propos de la sexualité
de jeunes de moins de 16 ans, ou de dans certaines communautés, et la
moins de 18 ans, et aux enfants plus racialisation de l’infection à VIH
vieux qui ont un handicap.) comme étant une affection soi-disant
noire ou africaine. Le genre sexuel,
la race, la sexualité, le statut en
8

matière d’immigration, la pauvreté, renseignement pourrait être utilisé certaines activités (p. ex. des rapports
l’âge, les antécédents d’agression contre elles (p. ex., des menaces et sexuels non protégés sans dévoilement
sexuelle, de séjour dans un pensionnat des allégations fausses). En outre, de la séropositivité). Les accusations
ou d’autres traumatismes du passé, l’illusion que le droit criminel protège criminelles devraient être une mesure
et d’autres facteurs, ont tous une les gens contre l’infection par le VIH de dernier recours, qui n’intervient
pertinence ainsi que des conséquences peut engendrer un faux sentiment de qu’en présence d’un risque clairement
en ce qui concerne la capacité de sécurité chez des personnes qui se important de transmission sexuelle
nombreuses personnes de comprendre croient séronégatives et à l’abri du du VIH par une personne qui est
et de prévenir la transmission du risque. Bref, la criminalisation peut informée de sa séropositivité et
VIH, de négocier des aspects d’un avoir des effets contraires à son but, en des voies par lesquelles le VIH est
rapport sexuel, et de dévoiler leur matière de prévention. transmissible, et qui a l’autonomie
séropositivité. voulue pour contrôler les termes de
Quelles avenues de rechange ses rapports sexuels.
Les poursuites criminelles pour existent, plutôt que le recours au
non-divulgation aident-elles droit criminel? E. Le Réseau juridique face
à contrer ultérieurement la au droit criminel et à la non-
transmission du VIH? Le point de mire principal, pour
divulgation du VIH
ce qui concerne la prévention du
Les accusations criminelles pour une VIH, devrait être d’instaurer des
non-divulgation de la séropositivité circonstances propices à ce que les Quelle est la position du
au VIH sont portées après coup. Il ne gens aient de l’information véridique Réseau juridique à l’égard de
s’agit pas d’un moyen de prévention, à propos du VIH et d’autres risques,
et à ce qu’ils soient habilités à exercer la criminalisation de la non-
mais d’une forme de châtiment ou de
rétribution. Toute valeur dissuasive un contrôle sur leur sexualité, et à divulgation du VIH?
associée à la menace de sanctions s’exprimer. Cela inclut de favoriser
criminelles est probablement minime, un climat où les personnes qui Le Réseau juridique canadien
puisque la plupart des gens ne se vivent avec le VIH auraient la VIH/ sida milite pour que toutes les
tournent pas vers le droit criminel capacité de dévoiler en toute sécurité réponses juridiques et de politiques
pour trouver des directives sur leurs leur séropositivité à d’autres gens. à l’égard du VIH soient fondées sur
comportements sexuels, en particulier Les interventions relevant de la les meilleures données disponibles,
dans le vif de l’action. Par ailleurs, santé publique, notamment l’accès sur les objectifs de la prévention, des
les facteurs complexes d’ordre confidentiel au test de sérodiagnostic soins, des traitements et du soutien
personnel et social qui influencent du VIH, au counselling ainsi qu’aux en matière de VIH, et sur le respect
la vulnérabilité au VIH ainsi que la traitements, les campagnes d’incitation des droits humains. Il existe peu
capacité d’un individu de dévoiler au sécurisexe, de même que la de preuves, voire aucune, à l’effet
sa séropositivité ne sont pas pris en provision de matériel de prévention que la criminalisation de la non-
compte par un instrument grossier (p. ex., condoms et matériel stérile divulgation du VIH est bénéfique aux
comme le droit criminel. pour l’injection de drogue), devraient efforts de prévention. Or nous avons
constituer les réponses de premier de bonnes raisons de croire que la
En revanche, la menace de sanctions ordre au VIH. L’élimination du tendance à la criminalisation cause
criminelles peut dissuader certains stigmate et de la discrimination à d’importants préjudices, en exacerbant
individus de recourir à des services l’égard des personnes vivant avec le le stigmate et la discrimination à
ou de communiquer en toute VIH, et de la violence à l’encontre des l’égard des PVVIH, en propageant
franchise avec des travailleurs de femmes et des minorités sexuelles, la désinformation à propos du VIH,
première ligne à propos de leurs seraient aussi des moyens utiles en nuisant aux messages de santé
comportements à risque et des pour réduire la vulnérabilité devant publique sur la prévention et en
moyens possibles d’atténuer des l’infection par le VIH. violant des droits à la vie privée, à
risques. La criminalisation du VIH la dignité et relatifs à la sexualité.
peut aussi accroître la stigmatisation Si un individu persiste à avoir des Par conséquent, le Réseau juridique
et la discrimination à l’égard des comportements qui entraînent un s’oppose aux accusations criminelles
personnes vivant avec le VIH, et risque de transmission du VIH à pour non-divulgation dans les
ainsi leur rendre encore plus difficile autrui, on peut avoir recours aux cas de rapports sexuels autrement
de dévoiler leur séropositivité et de pouvoirs des autorités de la santé consensuels, à l’exception de
pratiquer le sécurisexe. Des personnes publique, y compris le counselling circonstances limitées (par exemple, si
peuvent aussi avoir peur de dévoiler personnalisé, la notification des une personne qui se sait séropositive
leur séropositivité parce que ce partenaires, voire des ordonnances agit dans l’intention malveillante de
qui interdisent expressément d’avoir transmettre l’infection à quelqu’un).
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Que font le Réseau juridique • Interventions en justice : Nous Pour plus d’information :
et d’autres, pour s’opposer sommes intervenus dans diverses
affaires offrant un potentiel de faire
au recours croissant au droit avancer la compréhension juridique
Le droit criminel et le VIH (Réseau
criminel en lien avec la non- juridique canadien VIH/sida,
du « risque important » et de limiter
2011) — une série de cinq feuillets
divulgation du VIH au Canada? l’application du droit criminel en
d’information. Accessible à
lien avec la non-divulgation du
www.aidslaw.ca/droitcriminel.
Le Réseau juridique, en collaboration VIH. À titre d’intervenant, nous
avec de nombreux organismes de faisons valoir des considérations
Faire face à la criminalisation
lutte contre le sida (OLS), chercheurs, de politiques publiques devant les
de l’exposition au VIH ou de sa
avocats de la défense en droit tribunaux.
transmission : Ressources pour
criminel et membres du Groupe de
• Plaidoyer : Nous sommes impliqués avocats et militants (Réseau
travail ontarien sur le droit pénal
dans le développement de lignes juridique canadien VIH/sida, AIDES,
et l’exposition au VIH, travaille sur
directrices sur les poursuites Groupe sida Genève et Réseau
plusieurs fronts :
criminelles concernant la non- mondial des personnes vivant avec
• Suivi des affaires : À l’aide de divulgation du VIH en Ontario. Des le VIH, 2010). Accessible à
comptes-rendus de décisions, lignes directrices pourraient être www.aidslaw.ca/kit-avocats.
de recensement de reportages publiées par un bureau provincial
médiatiques et de communications du procureur général, pour guider Contact : criminallaw@aidslaw.ca
personnelles, nous demeurons l’exercice du pouvoir discrétionnaire
au fait des affaires criminelles à des procureurs de la Couronne,
l’échelle du pays afin d’en dégager à savoir si des poursuites sont
des tendances et d’éclairer des appropriées (ou non).
activités d’éducation et de plaidoyer.

• Soutien aux avocats, aux OLS et


aux PVVIH accusées : Le Réseau
juridique fournit des informations
juridiques, des documents de fond
et d’autres formes d’assistance à des
avocats, des OLS et des PVVIH,
relativement à la non-divulgation du
VIH. (Il est à noter que le Réseau
Le Réseau juridique remercie les personnes suivantes
juridique ne fournit pas d’avis pour leur précieux feed-back sur une ébauche de la
juridique.) présente publication : Gerardo Bettancourt (Centre
for Spanish Speaking Peoples), Jean-Rock Boutin
• Éducation et sensibilisation : (Franco Queer/Action Positive), Ken Clement (Réseau
Nous produisons des publications, canadien autochtone du sida), Anne Marie DiCenso
présentons des séances de (Réseau d’action et de soutien des prisonniers et
prisonnières vivant avec le VIH/sida), Kara Gillies
formation, répondons à des (Voices of Positive Women), Elizabeth Long (Long
demandes de médias et à des Mangalji LLP), Shannon Ryan (Black Coalition for
demandes d’information sur le droit AIDS Prevention) et Noulmook Sutdhibhasilp (Asian
criminel et la non-divulgation du Community AIDS Services).
VIH. Cette publication fournit des renseignements
généraux. Elle ne constitue pas un avis juridique et
ne devrait pas être interprétée comme tel. Ce feuillet
de questions et réponses est accessible sur le site
Internet du Réseau juridique canadien VIH/sida, à
www.aidslaw.ca/droitcriminel. La reproduction de ce
document est encouragée, mais la vente de copies est
interdite et le Réseau juridique canadien VIH/sida doit
être cité comme source de l’information.

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Cette publication a été financée par l’Agence de la


santé publique du Canada. Les opinions qui y sont
exprimées sont celles des auteurs et ne reflètent pas
nécessairement les positions officielles de l’Agence de
la santé publique du Canada.

© Réseau juridique canadien VIH/sida, mai 2011


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Références
1
R. c Cuerrier, [1998] 2 R.C.S. 371 (Cour
suprême du Canada).

2
R. c Williams, [2003] 2 R.C.S. 134 (Cour
suprême du Canada).

3
R. v. J.I., 2006 ONCJ 356 (Cour de justice de
l’Ontario).

4
Cuerrier, aux par. 129-130.

5
E. Mykhalovskiy, G. Betteridge et D. McLay,
HIV Non-Disclosure and the Criminal Law:
Establishing Policy Options for Ontario (rapport
financé par l’Ontario HIV Treatment Network),
2010.

6
R. v. Mabior, 2010 MBCA 93.

7
R. v. Mabior, 2010 MBCA 93 et R. c. D.C.,
2010 QCCA 2289.

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