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ÉTUDE DES RIVIÈRES DE

GIRONDE PAR TRAÇAGE DU


STRONTIUM ISOTOPIQUE
La Garonne et amont

La Garonne et l’Ariège prennent leur source dans les Pyrénées.


L’Ariège draine des calcaires et des poudingues de l’Oligocène, des marnes et des
calcaires du Miocène et des alluvions, galets, graviers et sables silicoclas?ques du Quaternaire
lors de sa remontée vers la Garonne.
La Garonne draine surtout des marnes fortement argileuses du Crétacé et des sables et grès
du Quaternaire.
Les roches drainées par l’Ariège sont des roches riches en minéraux calciques (calcite,
aragonite, dolomite) qui ont une signature isotopique 87Sr/86Sr silicoclas?que très posi?ve
d’environ 0,730ppm. La Garonne quant à elle possède une signature faiblement posi?ve
(720ppm) du fait de sa composi?on sédimentaire à tendance plus argileuse.
Il aurait été intéressant de prélever un échan?llon au-dessus d’Auterive et Noé, pour pouvoir
quan?fier les apports de l’Ariège dans la Garonne.

Prélèvement à rajouter

Les affluents Baïse, Arrats, Gimone, Gers et Save drainent des sédiments tels que des
alluvions, des argiles rubéfiées, des galets siliceux, des limons et des sables du Miocène et
Pliocène du plateau de Lannemezan.
Ces roches sont riches en éléments argileux et vont donc avoir une signature isotopique
87Sr/86Sr moyennement posi?ve : 0,725ppm.
Ce[e valeur a été donnée par le seul échan?llon que nous possédons provenant de Nérac,
dans la Baïse, qui présente l’apport typique en argile de ces 5 affluents majeurs de la rive
Gauche de la Garonne.

La Garonne est rejointe à l’Est par le Tarn et son affluent l’Aveyron. La posi?on des
prélèvements ont permis d’établir une quan?fica?on précise de la contribu?on de l’Aveyron
dans le Tarn [voir Annexe 1]. L’Aveyron contribuerait à presque 60% du ra?o isotopique dans
le Tarn à Les Barthes, avant que celui-ci ne se je[e dans la Garonne juste après. Le mélange de
ces deux rivières donne alors en ce point une signature isotopique de 0,730ppm, ra?o très
élevé provenant principalement des apports de l’Aveyron, qui a une signature isotopique de
0,732ppm. L’Aveyron draine les plateaux marno-calcaires Jurassique du Massif central, d’où ce
ra?o très élevé.

Enfin le Lot, dernière rivière majeure à alimenter la Garonne, possède un ra?o


faiblement posi?f de 0,723ppm. Le Lot se je[e entre La Réole et Monluc. Cela permet à
nouveau d’établir une quan?fica?on précise. Monluc et tous les rivières précédemment
discutées en amont de ce point contribuent à 86% de la signature isotopique de la Garonne
entre La Réole et le point de jonc?on le Lot/Monluc. Le Lot contribue peu en comparaison
mais à lui seul, il contribue tout de même à 14%.
La signature isotopique prélevée à La Réole est de 0,726ppm, ra?o moyennement posi?f.

Ce ra?o illustre la contribu?on et le mélange de toutes les rivières en amont :


- Nous pouvons d’abord rassembler toutes les rivières à ra?o très fortement posi?f
(>0,729ppm)
- Nous pouvons par la suite rassembler toutes les rivières à ra?o moyennement posi?f
(>724ppm)
- Et finalement nous pouvons rassembler toutes les rivières à ra?o faiblement posi?f
(>719ppm)

Nous pouvons conclure que les principales rivières à avoir par?cipé au ra?o isotopique de la
Garonne à La Réole sont les 5 rivières alimentant la rive gauche de la Garonne (Gimone, Arrats,
Save, Gers et Baïse) et le Tarn, puisqu’ils ont une signature isotopique proche de celle de La
Réole. Les autres rivières ont des ra?os plus extrêmes qui en se mélangeant, vont se moyenner
pour a[eindre une valeur proche de celle de La Réole.
Il aurait été intéressant de connaître la signature isotopique de la Garonne en aval de Monluc
pour quan?fier les apports de la Baïse dans la Garonne et pouvoir comparer le ra?o isotopique
de la Garonne avant la jetée du Lot.

Prélèvement à rajouter
La Dordogne et amont

La Vézère et la Corrèze sont des affluents majeurs de la Dordogne.


Ces deux affluents drainent des roches métamorphiques et plutoniques : granites,
leucogranites, amphibolites, micaschistes et gneiss du Massif central.
Ces roches con?ennent peu de minéraux calciques, les rendant très pauvres en
stron?um. On observe d’ailleurs à Le Bugue un rapport isotopique de 0,713ppm.

À l’Est, un prélèvement a été fait dans la Dordogne à Saint Denis, et un second à Le


Bugue dans la Vézère.
Cependant ces données ne sont pas u?lisables pour quan?fier l’apport de la Vézère
dans la Dordogne, car le prélèvement fait à Gardonne semble être incohérent [Annexe 2]. En
effet celui-ci indique une teneur en stron?um ne[ement supérieur à celle de la Vézère et de
la Dordogne à l’amont de Saint Denis. En amont de Saint Denis, la Dordogne draine un
ensemble de roche à nature marno-calcaire et grani?que, originaire du Massif central.
La Gardonne semble donc être alimentée par une source en stron?um autre que la
Vézère et la Dordogne. Placer plusieurs échan?llons entre la Gardonne et le Bugue/Saint Denis
pourrait perme[re de comprendre ce[e varia?on brutale, et où ce[e transi?on a-t-elle lieu.
Le fait que ce prélèvement ait été fait dans la vasière explique sûrement ce[e teneur si
importante. Dans la vasière le débit fluvia?le est fortement affaibli, ce qui pourrait alors
signifier la concentra?on du stron?um, d’où la différence avec Saint Denis et Le Bugue.

Au nord de la Dordogne l’Isle et le Dronne convergent après la limite d’influence des marées.
Cependant les prélèvements faits à Saint Aigulin et Montpon perme[ent d’observer
respec?vement un rapport isotopique de 0,727 et 0,720ppm.

En somme, on observe 3 provenances des rivières de ce[e région :


- La Vézère, la Corrèze et la Dordogne à l’est de Saint Denis qui possèdent un rapport
isotopique faible qui rappelle celui des roches grani?ques et métamorphiques
provenant du Massif central. Une brusque augmenta?on de la concentra?on du
stron?um se produit à Gardonne.
- La Dronne qui apporte des sédiments ayant un rapport isotopique bien plus posi?f,
signifiant une provenance de roches calcaires et silicoclas?ques,
- Et enfin, l’Isle qui possède un rapport plutôt faiblement posi?f, sûrement dû à un
mélange des sédiments issus de ces plateaux calcaires et magma?ques du Massif
central plus en amont.

Vasière ouest Gironde

Dans l’estuaire de la Gironde, nous observons un rapport isotopique fortement posi?f


(0,723ppm en moyenne) comparé au rapport isotopique marin (0,709ppm). Le rapport
isotopique dans l’estuaire de la Gironde reste rela?vement stable depuis son embouchure
jusqu’à la fin de la zone d’influence de la marée (à Langon et Libourne). Cela signifie qu’il y a
peu d’échanges isotopiques entre le stron?um marin et le stron?um fluvia?le dans l’estuaire
lors des marées.

Il y a une faible tendance de diminu?on du rapport isotopique du stron?um depuis Pauillac


vers l’embouchure, ce qui semble logique, car c’est la zone où la marée est la plus influente et
donc les eaux seront très turbides et les mélanges océaniques/fluvia?les seront les plus
intenses [Annexe 3].
À Langon et Libourne, les prélèvements indiquent un rapport isotopique du stron?um plutôt
faible (0,720ppm environ).
Donc, en regardant la carte, nous pouvons voir que le rapport isotopique semble augmenter
depuis la zone de limite des marées jusqu’à la zone de turbidité maximale à Pauillac, avant de
rediminuer jusqu’à l’embouchure.

Rapport isotopique diminue

Rapport isotopique diminue

Pour finir, les prélèvements de la vasière Ouest Gironde présentent tous un rapport isotopique
d’environ 0,723ppm.
En conclusion, nous avons vu que les rivières en amont de La Réole pour la Garonne et
en amont de la Gardonne pour la Dordogne ont leur signature isotopique unique qui s’explique
par la nature des roches drainées en amont.
Les terrains marno-calcaires apportent à la Garonne une signature isotopique fortement
posi?ve, tandis que les terrains magma?ques et métamorphiques apportent à la Dordogne
une signature isotopique faiblement posi?ve.
Dans la zone vasière et en aval de la zone d’influence de la marée, les valeurs semblent
totalement désorganisées, cela s’explique par le remaniement de tous les sédiments et du
mélange fait par la marée. Cela est illustré par Langon qui possède une signature isotopique
beaucoup plus faible (0,721ppm) que La Réole (qui rappelons est à 0,726ppm), alors que les
deux villes sont proches l’une de l’autre, du au mélange entre les eaux de la Dordogne, de la
Garonne et les eaux océaniques. Cependant nous pouvons observer une certaine organisa?on
des valeurs isotopiques avec la limite de zone de turbidité maximale dans l’estuaire de la
Gironde, ou les rapports isotopiques ont tendance à diminuer de part et d’autre de ce[e limite.
Annexe 1 : La Garonne
Annexe 2 : La Dordogne
Annexe 3 : Vasière Ouest Gironde

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