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La place des plans d’eau dans la

société française.
Une diversité lentique
entre méconnaissances et complexités de gestion.

Par Pascal BARTOUT, géographe, maître de conférences HDR, Université d’Orléans


La thématique des plans d’eau : état des lieux de
l’existant.

650 000 plans d’eau de


plus de 100 m² en
France, soit le deuxième
total en nombre de
l’Union Européenne.

Caractéristique majeure :
pays de petits plans
d’eau artificiels (mares,
étangs)
La thématique des plans d’eau : état des lieux de
l’existant.

Une valorisation insignifiante :


En dehors de quelques étangs
et lacs d’ampleur nationale
(Léman, Annecy, Chambon
…), ainsi que de certaines
régions reconnues (Brenne,
Sologne, Dombes, Bresse,
Woëvre, Sundgau), il existe
une méconnaissance
institutionnelle du
patrimoine lentique
(paysager, biologique,
Carte des zones humides françaises selon l’IFEN (2005)
architectural, industriel,
agricole, urbain)
La règlementation en place : une incompréhension du
système « étang »
La législation en vigueur pour les plans d’eau
A l’échelle française : A l’échelle européenne :
- Loi pêche (1984) - Directive Cadre sur l’Eau (2000)
- LEMA (2006) - INSPIRE (2007)
- Grenelle II (2010)
- Loi climat (2021) Objectifs :
rationalisation de la gestion de
Objectifs : l’eau en s’inspirant du New
régir la qualité de l’eau et des Public Management
espèces attenantes
Finalités :
Finalités : - Bon état écologique
- poisson - Définition de « masses d’eau »
- cours d’eau - Libre continuité écologique

Conséquences de ce lobbying et du formatage de la pensée


- La naturalité (sous-entendu l’écologie et le cours d’eau) sont l’alpha et l’oméga des politiques de l’eau :
« Aujourd’hui, la limnologie (…) est décrite comme une forme d’écologie spécialisée et régionalisée
s’apparentant méthodologiquement et conceptuellement à l’océanographie » (C. Bertola, 1999).
- Le plan d’eau est assimilé à un accident de l’hydrosystème à l’origine des perturbations en aval
- Seuls 456 PE sont officiellement reconnus en France métropolitaine comme tels
en prenant en compte les MEFM de plus de 50 ha
- Le problème de l’étagement n’est pas abordé, un étang n’étant pas un lac en petit
- Politique de l’effacement
La diversité limnique : les lacs naturels et artificiels.

Lac Vättern en Suède Lac de Bort en Corrèze


La diversité limnique : les étangs.
Sundgau Brenne

Dignac

Chabannes Vauvre
La diversité limnique : les très petits plans d’eau (mares
et étangs).

Lagarde-Enval Viruraba

Saint-Loup
Les caractéristiques des différentes régions d’étangs en
France
Types de régions d’étangs Mode d’alimentation Morphométrie Valorisation

Plaines et bassins intérieurs Absence d’écoulement Grande taille, très peu Pêche, chasse, tourisme de
pérenne et logique de profond, étang pelliculaire nature
fossés
Vallées fluviales et carrières Alimentation liée aux Grande taille, généralement Pêche, tourisme balnéaire,
ennoyées nappes peu profond, pouvant aller irrigation
vers de très grandes
profondeurs
Zones littorales et oxbow Défluviations Petite taille, géométrique, Pêche, salines
lakes très peu profond, étang
pelliculaire
Têtes de bassin et Sur source et ruissellement, Petite taille, relativement Anciennement force
moyennes montagnes à puis cours d’eau profond avec chaussée motrice, abreuvage,
substrat imperméable intermittent barrant la vallée multifonctionnalité.
Actuellement, loisirs
individuels

La règlementation unique ne correspond à la réalité plurielle des étangs français.


Le seul rapport au cours d’eau n’est pas suffisant et surtout asymétrique par rapport aux
territoires abritant des étangs.
Il existe différents lieux, différentes morphométries, différentes valorisations, donc différents
liens avec le milieu.
« Plan d’eau » est-il synonyme de « lac » ?

Différents types de plans d’eau naturels et artificiels :


- Mares (moins de 0,1 ha) ;
- Etangs (de 0,1 à 100 ha) ;
- Lacs (plus de 100 ha).

En terme de fonctionnement, c’est la profondeur du plan


d’eau qui semble primordiale, qu’il soit naturel ou
artificiel de création :
- Mares (moins de 0,7 m) ;
- Etangs (entre 0,7 et 5 m) ;
- Lacs (plus de 5 m).

Mais le rôle économique est aussi primordial dans cette


distinction sémantique, tout comme le lieu d’insertion :
- « Lac EDF » et pas « étang EDF » ;
- « étang de pêche » et pas « lac de pêche » ;
- « lagune de décantation » et pas « mare » ou « étang »
;
- « lac glaciaire » et rarement « étang glaciaire » ;
- « étang littoral » et pas « lac littoral » ;
- « étang d’alevinage » et pas « mare »

Etang de la Chaume (Azerables, 23)


Qu’est-ce qu’un étang ?
Les hommes vont définir cette masse d’eau en
fonction de leurs connaissances et de leurs
besoins contemporains.

- Jusqu’au 16ème siècle, pas de définition


- 16ème au 18ème : la présence d’une chaussée
puis pisciculture
- 18ème et 19ème : taille et fonction
- Fin 18ème : changements de propriétaires et
de vocations
- Fin 19ème à aujourd’hui : la définition se
spécialise (biologistes, juristes, historiens et
géographes)

« un étang est un plan d’eau d’origine naturelle


ou artificielle, de faible profondeur sans
stratification thermique stable. Il est
alimenté essentiellement par son bassin
fluvial » (base SANDRE)
Qu’est-ce qu’un étang ?

- Une eau dormante


- Une eau continentale
- Des traits fluviaux et lacustres
- Une taille intermédiaire entre la
mare et le lac

Profondeur : de 0,7 à 1,2 mètre au minimum


et de 5 à 8 mètres au maximum.

Surface : de 0,1 ha à 200 ha selon les auteurs

Présence d’un mécanisme de vidage


Moine et température de l’eau

Moine Déversoir Dérivation

La proportion du temps de
réchauffement estival du cours Réchauffement 17 – 24 % 19 % 0%
d’eau par l’étang en fonction du supérieur à 5 °C
système de sortie d’eau Réchauffement 38 – 41 % 59 % 0%
(Pourcentages calculés en proportion du supérieur à 4 °C
temps total bimensuel à partir des mesures
horaires de L. Touchart). Réchauffement 56 – 64 % 88 % 0%
supérieur à 3 °C

Réchauffement 71 – 85 % 99 % 2%
supérieur à 2 °C
Réchauffement 83 – 97 % 100 % 35 %
supérieur à 1 °C

Réchauffement instantané :
Plus 7,1°C à plus 8,5°C en août vers 8 heures du matin
Plus 9,5°C dans le cas d’une dérivation mal calibrée en août vers 15 heures

Nos mesures montrent donc que le réchauffement provoqué par le moine est important, alors que la
littérature existante laisse entendre que seul le déversoir de surface est un système provoquant de
tels échauffements.
L’équipement de l’étang : ses impacts chimiques et
sédimentaires
Aménagement(s) Impact thermique Impact de la vidange
Déversoir seul + 2°C annuels Nul car non respect de la
continuité sédimentaire
Bonde + déversoir + 2°C annuels Gestion compliquée (effet
chasse d’eau)
Moine + 1°C annuel mais modification Performant si bonne
des minimas diurnes régulation de débit de sortie et
plan d’eau de décantation
Dérivation Variable selon le type de Variable selon le type
(+ au moins l’un des dérivation (de très faible à très d’aménagement et la dilution
aménagements précédents) fort) dans l’eau du cours d’eau
La vidange est-elle source de pollutions sédimentaire et
organique ?
Les recherches actuelles en limnologie.

Au niveau mondial : Au niveau français :


- Intérêt pour les seuls grands - Important recul historique par les
organismes lacustres naturels différents témoignages écrits sur les
étangs (1000 ans), mais désintérêt
(depuis Forel, 1892)
scientifique jusqu’aux années 2000
- Travaux des biochimistes sur la - Mode mondiale de s’intéresser aux seuls
pollution des eaux (logique de BV) et grands lacs glaciaires sur les seuls aspects
des écologues sur la biodiversité biologiques et sédimentaires
interne au lac - Mais travaux récents (depuis les années
- Cycle du carbone (rôle des plans 1980) montrant l’importance des petits
d’eau dans la problématique plans d’eau, tant au niveau de la
générale du dérèglement climatique) biodiversité (60 % de la biodiversité des
zones humides selon Clément et Aidoud,
- Intérêt récent pour les petits 2015) que de leur place au sein des
organismes lentiques et mêmes les sociétés passées et présentes
plans d’eau artificiels, mais manque (Balabanian et Bouet, Bartout, Bédoucha,
d’études pour les deux paramètres Benarrous, Blouin-Gourbilière, Dérex …)
Etude de cas : le bilan
hydrologique des étangs
Entre affirmations gratuites et réalités
quantifiées
Contexte du bilan hydrologique des étangs
Comment éviter la réduction Quelques exemples d’assertion sur le sujet
quantitative de l’eau en France ? (ONEMA, devenue OFB, Agences de l’eau)

- Le Projet EXPLORE 2070 porté par • « la diminution du débit liée à des activités
anthropiques (prélèvement, évaporation en
le ministère de l’Ecologie estime
période d'étiage du fait de la présence de
que d’ici 50 ans, la pluviométrie plans d'eau » (Agence de l'Eau Loire-
moyenne aura diminuée d’1/3. Bretagne, 2016, p. 41).
- De nombreux cours d’eau • « Impact sur le débit du cours d'eau.
Evaporation : diverses études convergent
devraient donc se retrouver à sec
vers une évaporation moyenne estivale de
plus tôt dans l’année et de manière 0,5 l/s/ha » (Carmie, 2012, p. 14).
plus durable. • « En région Poitou-Charentes, Pays de Loire
et Centre, les très nombreux plans d'eau
situés en tête de bassin-versant accentuent
L’étang est pointé du doigt, accusé de fortement l'intensité des étiages, d'autant
faire perdre au cours d’eau plus que ceux-ci ont le plus souvent été
énormément d’eau par aménagés sur d'anciennes zones humides »
(Boutet-Berry et al., 2011, p. 27).
évaporation

Conséquence : de nombreux SAGE et EPTB (Sarthe Amont, Vienne) envisagent d’effacer les
étangs pour faire gagner de l’eau à la collectivité.
Contexte
Mais ces assertions sont-elles
scientifiquement prouvées ? Deux écueils méthodologiques majeurs
Que cache la citation « diverses études
convergent vers » que l’on retrouve
dans nombre de documents
administratifs ?
Connaître réellement

l’évaporation d’un étang.
Aucune source
Si une sur le lac Tchad
Si un modèle mathématique monté par
MétéoFrance
Ne pas confondre évaporation
Si depuis 2020 l’étude de Habets et al
sur l’impact cumulé des petites
et surévaporation.
retenues … sans aucune mesure
réelle sur celles-ci
Le calcul de pression des flux, un calcul purement
théorique
Dans sa « note méthodologique pressions hydrologie état des lieux 2019 », le SDAGE Loire-
Bretagne présente le calcul permettant d’affirmer que « l’évaporation de ces plans d’eau
constitue un manque à gagner pour les cours d’eau récepteurs. Cette évaporation constitue donc
une pression ».

Le numérateur (lame d’eau évaporée Le dénominateur est le QMNA5. Celui-ci


« lac ») est un calcul théorique, est calculé pour les petits cours d’eau
qui s’appuie sur du Penman de tête de bassin par extrapolation à
décadaire modifié avec un albédo partir des mesures des stations
limnimétriques situées plus en aval.
de surface évaporante fixé à 0,05.
Or les étangs se trouvent justement dans
100% des données sont des données les parties amont, c’est-à-dire sur les
météorologiques de Météofrance, ruisseaux dont les débits ne sont pas
et il y a 0% de données mesurés. Le nombre de mesures
hydrologiques de plan d’eau ou de réelles sur les plans d’eau et sur les
mesure directe d’évaporation. ruisseaux de tête de bassin est donc
égal à 0.

Les diverses « sources » évoquées en introduction se basent donc sur … 0 donnée.


Une confusion évaporation/surévaporation

Etudier le coefficient cultural de plantes


de zones humides et déterminer leur Application concrète de terrain
évapotranspiration

• Lorsqu’un étang est effacé, tout indique dans


les documents dépendant des différents
organismes de gestion de l’eau en France qu’il
n’y aura rien après la destruction alors que
l’argumentaire principal repose sur la
renaturation à partir de zones humides.
• Il y a donc confusion entre évaporation d’un
étang et surévaporation potentielle d’un
étang.
• Mohammad Al-Domany a durant son post-
doctorat étudié l’évaporation d’un étang,
l’évapotranspiration d’une sagne située
directement à proximité (sagne issue de la
destruction d’un étang dans les années 1980), Etude de l’étang des Halbrans et de
ainsi que des prairies engazonnées.
l’ancien étang de Chantecaille devenue
sagne (Eyjeaux, 87)
Quantifier l’évaporation d’un étang (travaux M. Aldomany, 2019)

Moyennes de l’été 2018/ Moyennes Quantifier la perte en eau


des étés sur 40 ans générée par l’étang
Mois Précipitation Mois Précipitation Mois EF (mm) Précipitation (P) Bilan hydrique
(mm) (mm) (mm) (mm)

Mars 2018 122.8 Mars 80 Mars 2018 46.1 122.8 +76,7

Avril 2018 130.5 Avril 88 Avril 2018 77.8 130.5 +52,7

Mai 2018 86.1 Mai 95 Mai 2018 90.7 86.1 -4,6

Juin 2018 112.5 Juin 74 Juin 2018 125.8 112.5 -13,3

Juillet 2018 35 Juillet 69 Juillet 2018 136.4 35 -101,4

Août 2018 39.4 Août 76 Août 2018 136.2 39.4 -96,8

Sept. 2018 20.4 Septembre 72 Septembre 2018 105.9 20.4 -85,5

Moyenne 546.7 Moyenne 554 Total 718,9 546,7 -172,2

Bilan : la période d'étude peut être divisée en deux parties.


La première (de mars à juin 2018) est plus pluvieuse que la
moyenne (+100 mm). La deuxième partie (de juillet jusqu'à la La perte générée par l’étang correspond à une
fin de septembre) se caractérise par un manque de pluie (38% lame d’eau de 13 mm sur le bassin versant
de la normale).
Une telle répartition influence l'ET des cultures agricoles et
des pâturages, et celle des plantes occupant les sagnes.
Quantifier la surévaporation d’un étang : comparaison
évaporation/évapotranspiration (travaux M. Aldomany, 2019)
Mois Evaporation ETRsagne (mm) ETRsagne /
(mm) Evaporation

Mars 2018 46,1 83,1 1,8

Avril 2018 77,8 130,5 1,68

Comparaison entre Mai 2018 90,7 141,2 1,56


l’évaporation de l’étang des
Halbrans et l’évapotranspiration Juin 2018 125,8 208,4 1,66

de la sagne de Chantecaille Juillet 2018 136,4 203,5 1,49

Août 2018 136,2 136 1

Septembre 2018 105,9 80,8 0,76

Total 718,9 983.5 1,37


Incidences sur le cours d’eau aval : un soutien d’étiage
estival avéré

Sur les trois étangs étudiés de manière journalière (étang de Rilhac en


2014/2015 et étang des Halbrans en 2018 en Limousin ; étang de Chérine
en Brenne en 2013/2014), nous observons un décalage temporel entre
l’assèchement du cours d’eau entrant et l’assèchement du cours d’eau
sortant, même dans le cas où l’étang n’est muni que d’un simple déversoir
de surface.
Néanmoins, l’étang peut avoir tendance à retenir toutes les eaux précipitées
durant la période estivale s’il ne possède pas un évacuateur de fond de
type « moine ».
Dans le cas de son installation :
1. Sur cours d’eau permanent, l’étang assure une hausse du débit naturel
du cours d’eau ;
2. Sur cours d’eau intermittent, l’étang permet un maintien de débit
minimum du cours d’eau alors que celui-ci devrait être à sec.
Conclusions

Evaporation :
L’étang évapore entre 850 et 1000 mm annuels d’eau dans le Centre-ouest de la France. Il
peut en certains endroits participer à une perte hydrique surtout en période estivale.
Mais :
Durant l’été, les études menées sur le jonc et le gazon montrent que ceux-ci
évapotranspirent 1,35 et 1,48 fois plus que l’étang.

Conséquences :
Un étang ne provoque pas de surévaporation et de diminution de la ressource en eau, mais
il augmente au contraire la disponibilité en eau du milieu, alors qu’une Zone humide la
réduit, car elle évapotranspire plus en direction de l’atmosphère.
Un étang disposant d’un système d’évacuation des eaux adapté à son milieu participe à la
permanence du cours d’eau aval.

La préconisation d’effacer les étangs en arguant de leurs effets supposément


négatifs sur la diminution de la ressource mérite donc d’être fortement
nuancée et nécessite de s’appuyer sur plus de données scientifiques
rigoureuses.
Les publications grand public en limnologie.
Triple questionnement
• Cette méconnaissance des plans d’eau en
France a-t-elle toujours existé ?

• Est-ce un cas unique en Europe ou bien une


généralité ?

• Comment proposer une approche


limnologique intégrant la dimension sociale ?
Des travaux à différentes échelles
Echelle méthodologique : Echelle fonctionnelle:
Objectif : identifier chaque plan d’eau Objectif : Renseigner chaque plan d’eau
Moyens : Moyens : terrain, cartes et images aéroportées
-Réflexion sur les méthodologies utilisées selon une multitude de critères physiques et
pour les inventaires sociaux
-Croiser les supports et les logiques scalaires Résultats : Distinguer les activités de support et de
Résultats : Adoption du référentiel lentique. prélèvement
Synthèse systémique spatiale :
Echelle temporelle : A l’échelle du plan d’eau :
Objectif : adopter une réflexion géohistorique Réflexion sur les caractéristiques physiques des
Moyens : plans d’eau (morphométrie, qualité de l’eau)
- Recul épistémologique (lexicographie) Résultats : construction de typologies, création de
- Utilisation d’outils cartographiques néologismes « lac-étang », « étang-mare » …
Résultats : Comprendre les liens entre acteurs A l’échelle du territoire :
de l’eau et l’étang, mais aussi les Comprendre les lieux d’implantation des plans
modifications de son milieu d’insertion d’eau (topographie, continuum fluvial)
Réfléchir à des régionalisations d’étangs
Résultats : mettre en place un périmètre cohérent
de gestion grâce aux multiples indicateurs
Les étangs français : une riche
histoire
Le plan d’eau et en particulier l’étang, un objet
économique et culturel
Nécessité de comprendre les liens sociaux et économiques entre une population et cet objet

Discerner le global du local. Sources :


Contrairement à la limnologie qui archives, travaux monographiques historiques,
fonctionne essentiellement à partir d’une étude du patrimoine bâti
approche globale, les travaux historiques Finalités :
portant sur les étangs insistent beaucoup Tenter de mettre en évidence l’adaptation de
sur le caractère local. chaque société stagnustre à son propre contexte
territorial, aussi bien naturel qu’anthropique.

Classe Période Fonction recherchée Lieux préférentiels d’édification


sociétale préférentielle
Pêche Chasse Culture Irrigation Force Détente Plaines et Fonds de vallée
Elevage motrice dépressions et têtes de
marécageuses bassins
Moines 13ème – 18ème * * *

Seigneurs 14ème – 19ème * * * * * *

Bourgeois Depuis 17ème * * * *

Paysans 19ème – 20ème * * * * *

Néo- Depuis 1960 * * *


ruraux
Les régions d’étangs reconnues
L’histoire des étangs
Où, pourquoi, comment ?
France
Limousin: :
- Plaine ou bas plateau
- Caractéristiques physiques différentes
- Substrat imperméable, précipitations importantes, mais risque d’étiage des cours
- Structures
d’eau foncières disparates entre pays d’Oïl et pays d’Oc (peu propice
- à l’installation
Richesse d’étangs)
du sol (mais confrontation avec l’agriculture)
- Corrélation entre hausse du nombre d’étangs et baisse de la population (et vice-
versa)
- Structure foncière favorable aux grands propriétaires (métayage ou fermage)
- Des droits coutumiers
L’histoire des étangs
Où, pourquoi, comment ?

Limousin
France : :
-- Présence d’étangs
gallo-romains au 3gallo-romains
ème
siècle avecà les
Saint-Vaury
piscinae et Saint-Dizier-la-Tour en
- Creuse et à Gourdon-Murat
Carpiculture et Saint-Merd-les-Oussines
se répand en France à partir du 13ème siècle en Corrèze
- Confirmation scientifique par les travaux de Miras en 2004 sur le site des
Cars à Saint-Merd-les-Oussines.
Les possesseurs d’étangs

La propriété des étangs anciens était partagée entre plusieurs classes de la


société : religieux, laïcs et nobles, avec une certaine prédominance pour le
clergé vers les débuts.

France : Limousin :
La construction par les moines des Les ordres monastiques sont les
étangs avait 3 buts : précurseurs des étangs en Limousin
- Idéal de vie (lutte entre le bien et le (monts d’Ambazac dès le 11ème siècle,
mal) dans des espaces délaissés par puis ordre de Grandmont)
l’homme Création d’annexes (des granges) comme
- Autarcie alimentaire : céréales et celles de Chadebec à Bonnefond ou
nourriture non carnée Chabannes à Tarnac
- Drainer les terrains hydromorphes

Reprise des techniques anciennes et


création de nouvelles comme le
« moine » à partir du 13ème siècle
(ordres bénédictin, cistercien et
clunisien)
La pisciculture

Entrée140
Entre en et
scène
206desjoursseigneurs
maigres laïcs
selonpuis
les des
auteurs
bourgeois
au Moyen-âge, donc autant de
Auxraisons
15ème etde16manger
ème du poisson
siècles, les produits de l’étang s’immiscent dans les villes (bouchers
Pisciculture
de Limoges)
devient rentable puis commerciale
Les rivières
Mais les seigneurs
et la mer possèdent
ne suffisent
seuls
paslesaux
terres,
besoins
les capitaux
: on voit et
seladévelopper
main d’œuvre
des régions
d’étangs au-delà
corvéable : d’une distance de 180 km des côtes
-Le Limousin
Ils aménagent
passeleurs
en retrait
étangs à cette
pour la
époque
pisciculture,
car il échappe
mais en aux
gardent
grands
en réserve
courantspour la
marchands et est victime de nombreuses querelles locales
chasse
- Ils offrent le fermage de l’assec au plus offrant et se réservent l’évolage
Les étangs seigneuriaux en Limousin

Contrairement aux autres régions françaises, les seigneurs ne géraient pas l’évolage et
investissaient plus facilement dans la meunerie
Or, dans les parties amont des cours d’eau, l’insuffisance du débit en période de
basses eaux a conduit les seigneurs à adosser le moulin sur un étang (par exemple,
sur la Gorre, 10 des 27 moulins présents en 1862 sont sur étang)
Il y a donc en Limousin une relation entre manque d’eau et étang

- Moulin bannier à céréales ou textiles


- Forge

L’étang joue également un rôle pour l’irrigation


et l’abreuvage des bêtes et, quelquefois,
s’adosse au castrum sous forme de douves
Expansions et crises des étangs en France et impacts
limousins.
Entre la find’étangs
Maximum du Moyen-âge
à la fin et
du1760,
17ème lesiècle
prix du poisson est multiplié par 4,5
- mais celui
Volonté du foinde
étatique par 26 : onl’influence
réduire détruit des
deétangs
l’Églisepour en faire des prés !
En
- Limousin,
Campagnes lesaéristes
travaux de Delhoume (2001) montrent que ce schéma n’est
- pas
Coûtrespecté et expliquent
exorbitant la réticence
de l’entretien des diguesdes paysans à assécher les étangs :
d’étangs
-- Étang : 13 à 16 livres
Besoin de terres de la population
-- Pâturage : 4 à 6 livres
Abaissement du prix du poisson
L’étang et le tournant de la fin du 18ème siècle

Motif sanitaire :
- Il touche principalement la Brenne, la Double et les Dombes
- En Limousin, refus des populations locales (étang des Anouliards)

Motif sociétal :
- Mettre à bas l’étang symbole des ordres privilégiés
- Régler les problèmes entre particuliers et notamment avec le meunier

Conséquences :
- Le nombre d’étangs chute brutalement après le décret du 14 frimaire an II
(décembre 1793), mais surtout ils sont réduits en superficie
- Les communautés paysannes les remettent en eau en Limousin très rapidement
(en 1808, on en compte presque autant) : seules les régions proches des grandes
villes connaissent un assèchement définitif suite à une spéculation foncière
- Seule la région de Treignac avec « la guerre aux étangs » entre 1791 et 1794
anime le Limousin : 82 destructions sur 117 étangs présents en 1789
Une longue agonie des étangs : 1850 - 1950

Perte des ordres privilégiés, seuls Conséquences :


véritables possesseurs de Disparition rapide des étangs si
capitaux en Limousin absence de spécialisation et de
Éclatement de la propriété, ne complémentarité d’activités
facilitant pas l’édification d’étangs locales
de taille respectable Seules les régions possédant des
Absence de rentabilité de l’étang et grands étangs barrant des
des fonctions associées sous vallées peu pentues se
l’effet de l’industrialisation maintiennent : Basse-Marche,
(moulins notamment) Montagne Limousine, Plateaux
corréziens

Renouveau des étangs depuis 50 ans sous l’effet de la


mode des loisirs et suite à la pollution grandissante des cours d’eau
Les choix sociétaux conduisant aux créations ou au
maintien de l’étang
Rechercher les causes anthropiques de l’exploitation ou pas des inégales possibilités
d’implantation d’un étang

De nouveaux sites
Comprendre les logiques lentiques actuelles :
répartition et vocations

Fonctionnalité des plans d’eau en Limousin

Référentiel des plans d’eau limousins (P. Bartout, 2006).


Traduire spatialement la géohistoire limnique
Etude de la bibliographie locale et nationale
Etang de Cieux (87) sur la carte de Cassini et le Cadastre Ancien
Trois inventaires précis :
- 1793 (J.B. Rougier de la Bergerie)
- 1834 (J.B. Rougier de la Bergerie)
- 2012 (P. Bartout)

Etude des différents supports cartographiques


susceptibles d’apporter des informations fines

- Carte de Cassini (18ème siècle)


- Cadastre par masses de culture, puis
cadastre Napoléonien (première moitié 19ème
siècle)
- Carte d’Etat Major (deuxième partie 19ème
siècle) Une volonté de construire un SIG géohistorique
- Cadastre rénové (20ème siècle)
- à l’échelle régionale et départementale
(bibliographie chiffrée)
- à l’échelle communale (Cadastre Ancien)
- à l’échelle du plan d’eau

Développer le caractère palimpseste des paysages d’étangs, les trajectoires paysagères des
territoires.
Application à la Brenne

Réseau stagnustre préindustriel (antérieur à 1840) de la Grande Brenne par bassin-


versant (d’après R. Benarrous, 2015).
Application à l’Indre

L’évolution des densités de plans d’eau en Indre entre les L’évolution des densités de plans d’eau en Indre entre les
relevés du Cadastre Napoléonien (1845) et ceux des cartes relevés des cartes IGN au 1/25 000 (1980) et ceux du
IGN au 1/25 000 (1980). référentiel de Bartout (2005).
Quantité
Les trajectoires paysagères nationales et régionales
1780
1790
1800
1810
1820
1830
1840
1850
1860
1870
1880
1890
1900
1910
1920
1930
1940
1950
1960
1970
1980
1990
2000
2010
2015

Années

Nombre vraisemblable de plans d'eau

Superficie vraisemblable des plans d'eau en ha

Estimation des variations en nombre et en superficie


totale (en ha) des plans d’eau au cours des deux
derniers siècles en France. Le fait « étang » depuis 1793 par région
administrative en France.
Les trajectoires paysagères locales : étude de la
stabilité limnique du BV de la Vienne

S’il existe une apparente distinction cohérente


de l’amont vers l’aval, le BV n’est pas le
territoire adapté à l’uniformisation d’une
gestion lentique.
Envisager un autre périmètre, une autre forme de territorialité mettant au cœur
de son approche les caractéristiques naturelles et sociales des plans d’eau sous
un angle spatio-temporel
Les plans d’eau en Europe : une
régionalisation limnique marquée
Une bonne connaissance
des grands lacs naturels.
+ 500 km² (base Wise Large Lakes):
- lacs Vänern, Vättern et Mälaren en
Suède ;
- lacs Saimaa et Inari en Finlande ;
- lac Peïpous en Estonie ;
- lacs Balaton et Fertö en Hongrie ;
- lacs de Constance en Allemagne ;
- lacs de Garde et de Côme en Italie …

MAIS :
- Rien en France excepté le Léman franco-
suisse (pas sur la carte) !
- Rien en Grande-Bretagne et Irlande
(lochs écossais, loughs irlandais?)
- Place secondaire cartographiquement
du « pays des 1000 lacs », la Finlande.
Une connaissance partielle et partiale de la législation
en vigueur.
Connaissances limnologiques mondiales
fondées sur les lacs glaciaires (Alpes et
région fenno-scandienne).
2 directives européennes : DCE 2000 et
INSPIRE.
Définition de « masses d’eau plans d’eau » :
obligation de faire plus de 50 ha !
Problèmes :
- 7 000 plans d’eau sont répertoriés en
Europe dont 456 en France.
- 50 ha ne correspond à rien
scientifiquement.
- Les autres plans d’eau sont identifiés
comme « masses d’eau cours d’eau ».
- La cartographie des « masses d’eau
plans d’eau » fait ressortir les Pays-Bas,
la Grèce, le Danemark et Chypre
comme pays lacustres alors que la
Les petits plans d’eau artificiels, des inconnus
scientifiques fantasmés
Un intérêt limnologique international Une compréhension locale irréaliste
nouveau pour les petits plans d’eau
Raison :
cycle du carbone retenu dans les sédiments lacustres.
Objectif :
combler les lacunes des inventaires mondiaux (8,44
millions pour Meybeck, 1995)
Moyens :
extrapolation mathématique (postulat de Wetzel et
travaux de Meybeck)
photo-interprétation (GLWD, GLOWABO)
Des techniques d’inventaires d’échelle
mondiale appliquées au local
Fuite en avant des inventaires mathématiques en Une sous-estimation chronique
appliquant à tous les territoires les logiques
des petits plans d’eau
naturelles nordiques
Fiabilité photo-interprétation : 0,2 ha
Résultats :
Taille médiane des PE:
Lehner & Döll, 2004 : 247 200 - France : 0,09 ha
Downing & al, 2006 : 304 millions - Estonie : 0,02 ha
Downing & al, 2009 : 381 millions
Downing, 2010 : 3,5 milliards
Verpoorter & al, 2014 : 117 millions
Nécessité de construire un référentiel réaliste
Produire un référentiel des plans d’eau européens

Inventaire des inventaires lentiques existants à Identifier les lacunes


l’échelle de l’Europe
Grâce à la méthodologie développée en France
Masses d’eau « plans d’eau » : 7 085 et aux terrains roumain et surtout estonien
UE : 500 000 ; Europe : 2 millions
Aucune harmonisation des méthodes ni des résultats

Utiliser les bases Ecrins_15 et OpenStreetMap (OSM)

Transposition des données par


couronnes géographiques
UE : 3,5 millions ; Europe : 4,4 millions

Méconnaissance totale des plus petits


UE : 1,26 million ; Europe : 1,52 million (sans doute 4,4 millions) et des artificiels
La densité de plans d’eau, un indicateur de la répétition du fait
limnique
Critère « superficie »
Types de plans d’eau Nombre effectif de % du type de plans Densité moyenne : 1,013 PE/km²
plans d’eau d’eau
Mares 328 776 56,65 %
Etangs 251 289 43,30 %
Lacs 292 0,05 %

Pluralisme
lentique envisagé
à plusieurs
échelles

Entre 0,05 et 0,1 ha Entre 1 et 5 ha Plus de 50 ha


De la limnicité à la limnicité étendue ou comment
adapter un indicateur limnique naturel à une réalité
culturelle
Limnicité Limnicité étendue
« la superficie cumulée occupée par les lacs était Limnicité bien adaptée à des territoires de lacs naturels,
évaluée depuis les travaux des géographes allemands mais pas à ceux culturels.
A. Penck et W. Halbfass, en faisant la somme des plus
grands lacs du monde, mais en négligeant les petits
organismes » (L. Touchart, 2014) « la part des plans d’eau à la surface » (P. Bartout, 2012)
Nombreux travaux russes (oziornost)
Introduits en Europe occidentale par M. Meybeck (1995)

France :
M. Meybeck (1995) : 0,09 %
B. Lehner et P. Döll (2004) : 0,31 %
P. Bartout (2012) : 0,82 %
La France lentique, un territoire à la croisée géographique des
influences limniques européennes
La France, un territoire représentatif de la
diversité limnique en Europe

1 2
3 Mares : 57% (58%)
5 Etangs : 43% (41%)
4 Lacs : 0,1% (0,4%)
6

Application à la France du concept


de territoire limnique La limnicité étendue en Europe

Zone baltique
Zone Zone
Zone steppique
atlantique continentale

Zone méditerranéenne

Régionalisation du corpus limnique européen La densité de plans d’eau en Europe


La France lentique,
un territoire à la
croisée
géographique des
influences
limniques
européennes
Les territoires limniques, avenir
de la gestion des plans d’eau ?
de la carte au territoire
Le concept de territoire « contient beaucoup plus que la carte veut bien nous le montrer : son étendue, son
épaisseur, sa perpétuelle métamorphose » (A. Corboz, 2001)

La compréhension de l’oekoumène limnologique


Objectif : discerner les logiques des discontinuités spatiales et systémiques observées. Une discontinuité
systémique n’entraîne pas nécessairement une discontinuité spatiale car la discontinuité est avant tout
graphique.
Finalité : nécessité d’adapter son échelle d’analyse pour faire apparaître des discontinuités majeures au
niveau microscopique ou macroscopique en multipliant les va-et-vient scalaires.

L’auto-organisation d’un territoire limnique


Objectif : faire ressortir les logiques locales d’interactions Hommes-Milieux-Plans d’eau
Finalité : nécessité de bien identifier les entités élémentaires du système (naturelles comme humaines)

Déterminer la variable d’entrée continue systémique


Le potentiel d’accueil lentique d’un territoire : envisager les différents facteurs naturels susceptibles
d’intervenir dans les choix opérés pour l’installation de PE artificiels

Déterminer la variable d’entrée discontinue systémique


Les trajectoires paysagères : croiser ce potentiel avec une lecture socioculturelle du géosystème fondé sur
les étangs grâce à son caractère palimpseste
Pourquoi le « territoire limnique » ?

Territoire limnique (2015)


C’est « un territoire où les
interrelations hommes - milieux –
plans d’eau permettent d’identifier
un espace aux caractéristiques
limniques spatio-temporelles
proches, offrant la possibilité, dans
une optique de gestion, d’apporter
une unité géographique, ceci à des
échelles fluctuantes selon le facteur
dominant envisagé ».

Recherche limnologique (1892) Traité de Ramsar (1971) DCE (2000)


Les limnologues se sont attachés aux lacs Miniaturisation de la pensée Le terme de « plan d’eau » est peu présent
en raison de la place considérable limnologique : des problématiques dans la littérature grise internationale
conférée aux sciences naturelles, mais « lac » puis « zone humide », nous antérieure à l’an 2000. Les conditions de
aussi parce que ces « petites mers » passons dans les faits à un référence sont uniquement basées sur les
intérieures offraient un panel d’études de questionnement à l’échelle du lacs : pour G. Bouleau et D. Pont (2014),
type océanographique. « plan d’eau » ces conditions sont « inabouties » par
manque de données représentatives.
Le potentiel d’accueil lentique du territoire français
Quels déterminants primaires choisir ? Des régionalisations hydrologiques (échelle du BV)

Limnologie : Les morphorégions (Béthemont, 1996)


climat, altitude Les écorégions (Wasson, 1993)
Potamologie : Synthèse : les hydro-écorégions ou HER (1999)
théorie de contrôle hiérarchique des hydrosystèmes
Problème :
(géologie, relief, climat)
discontinuités systémiques non envisagées dans les
Chercher les causes de rétention d’eau en surface HER : l’homme et ses activités ne sont entrevus que
Climat Evaluation comme les causes des « pathologies régionales »
Pédologie observées (Wasson & al, 2004)
Aucun de ces facteurs pris seul
Hydrographie
ne peut expliquer les
Topographie
discontinuités spatiales
Hydrogéologie
Géomorphologie
Géologie
Une sélection de marqueurs limnologiques

5 facteurs positifs : 5 facteurs négatifs :


- Présence de formations - Présence de roches du
superficielles jurassique
- Présence de roches du - Lithologie perméable (*2)
quaternaire - P annuelles faibles et
- Lithologie imperméable
fortes
- P annuelles moyennes - Climat méditerranéen ou
- Climat océanique franc
montagnard
ou légèrement dégradé
Les choix sociétaux conduisant aux créations ou au
maintien de l’étang
Rechercher les causes anthropiques de l’exploitation ou pas des inégales possibilités
d’implantation d’un étang

Les structures agraires L’emprise urbaine


Distance Superficie Nombre Densité Superficie Taille
du centre en km d’étangs d’étangs totale des moyenne
de Paris par km² étangs en des étangs
ha en ha
Inférieure 313,97 39 0,12 57,06 1,46
Les OTEX à 10 km
Comprise 7 536,50 2 989 0,40 3 876,12 1,30
en 2010 (F. entre 10 et
Legouy) 50 km
Comprise 62 829,97 30 402 0,48 33 121,08 1,09
entre 50 et
150 km
Comprise 95 900,77 52 754 0,55 50 643,45 0,96
entre 150
et 250 km
Caractéristiques lentiques Classes d’OTEX concernées Comprise 104 403,54 70 484 0,68 62 110,65 0,88
Dominante des fortes densités de mares et d’étangs 6 et 10 entre 250
Dominante des fortes densités de mares et d’étangs, 8 et 350 km
excepté pour les fortes densités d’étangs
Dominante des fortes densités d’étangs mais pas des 3
Comprise 97 647,26 53 407 0,55 52 079,28 0,98
mares entre 350
Dominante des faibles densités de mares et d’étangs, 5 et 450 km
mais présence de très fortes densités d’étangs également
Dominante des faibles densités de mares et d’étangs 7 Les couronnes lentiques autour de Paris
Dominante des très faibles densités de mares et d’étangs 1, 2, 4 et 9
Créer de nouveaux périmètres opérationnels : les
limnorégions
Proposer des territoires homogènes limnologiquement
Critères croisés :
- Hydro-écorégions de type 2 (HER-2)
- Potentiel d’accueil lentique
- Densité d’étangs
- Densité de mares
- Stagnucité

Répondre aux impératifs de gestion actuels :


distinction des LR-1 et des LR-2

Les 531 limnorégions de France continentale


Conclusion

Utilité sociale :
Définir un territoire limnique, c’est permettre à
ses habitants de construire un projet de territoire,
de construire son identité stagnustre.
Comprendre les « liens de l’eau », c’est expliquer
l’occurrence limnique et l’usage de ces territoires,
c’est pouvoir transmettre et faire partager.

Objectif à moyen et long termes :


Favoriser le développement de filières
économiques viables pour rendre compatible la
présence de plans d’eau artificiels et les impacts
environnementaux générés.
Merci de votre attention

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