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Les 6 Fondements

Cheikh Muhammad ibn Abd’Al-Wahhaab


Explication de Cheikh Al-Fawzan
Traduction de Soulaiman Al-Hayiti
Audio La Voie Droite

Introduction

« Au nom d'Allah »
L'auteur inaugure son ouvrage par la formule de la Basmala prenant l'exemple sur le Livre d'Allah, le
Saint Coran qui commence ainsi et sur le Prophète qui inaugurait par cette même formule ses missives
et ses correspondances. Dans ce contexte, cette formule ou locution sous-entend : "J'écris ou compose ce
livre au Nom d'Allah."
Sa place ainsi considérée après la Basmala donne deux indications :
1- La recherche de la bénédiction d’Allah
C’est le désir de susciter la bénédiction de l’acte entrepris au moyen de la citation du nom divin Allah
(Exalté soit-Il) tout au début.
2- L’exclusivité de l’acte
Car le fait d’avancer la citation du nom d’Allah sur le verbe décrivant l’action implique que cette action
est entreprise exclusivement au nom d’Allah, comme si l’on disait : « C’est au nom d’Allah que j’écris »
qui signifie implicitement exclusivement au nom d’Allah.
« Le Tout-Miséricordieux (ar-Rahmân) …
C’est un nom spécifique à Allah, ne pouvant être attribué à quelqu’un d’autre que Lui et signifiant :
« Celui dont la miséricorde est large.»
… Le Miséricordieux (ar-Rahîm)  »
Nom désignant Allah mais pouvant également désigner quelqu’un d’autre. Il signifie : « Celui dont la
miséricorde parvient à destination. » La combinaison de ces deux noms lorsqu’ils sont cité ensemble
signifie alors : « Celui qui fait parvenir Sa large miséricorde à qui Il veut de ses serviteurs comme Il
l’explique dans ce verset : {Il châtie qui Il veut et fait miséricorde à qui Il veut ; et c’est vers Lui que vous
serez ramenés.} [L’Araignée, 21]

Les six principes fondamentaux


1- La pureté du culte et la caractérisation de l’association
2- L’union dans la foi et l’interdiction de la division
3- La soumission et l’obéissance aux autorités
4- Caractéristiques du 3ilm et des oulémas ainsi que ceux qui simulent sans en faire réellement partie
5- Caractéristiques des Alliés d’Allah
6- Réfutation du fourvoiement établi par le démon pour abandonner le Coran et la Sounah
1° La pureté du culte rendu à Allah

- Allah appelle à l’unicité


{Dis : « En vérité, ma prière, mes actes de dévotion, ma vie et ma mort sont vouées à Allah, Seigneur de
l’Univers. A Lui nul associé ! Voilà ce qu’il m’a été ordonné, et je suis le premier à me soumettre. »}
[Les Bestiaux, 162-163]

- Les messagers ont tous porté ce message


{Nous n’avons envoyé avant toi aucun Messager à qui Nous n’ayons révélé : « Point de divinité en
dehors de Moi. Adorez-Moi donc. »} [Les Prophètes, 25]

- Le Prophète a défendu qu’on l’adore à la place d’Allah


Un homme dit un jour au Prophète :
« Que la volonté d’Allah soit faite ainsi que la tienne. »
Le Prophète lui rétorqua :
« Oses-tu faire de moi l’égal d’Allah ?! Que la volonté d’Allah, seule, soit plutôt faite. »
(Hadith authentique rapporté par An-Nasâ’î, 6/10825, Ibn Mâja, 2117, Ahmed, 1/214)

- Le Prophète a défendu que l’on jure par autre qu’Allah


« Quiconque jure autrement que par Allah aura abjuré ou aura fait acte d’associationnisme »
(Hadith rapporté par Abu Dawud, 3261, At-Tirmidhi, 1535, Ahmad, 2/86, ibn Hibban, 10/4358, et al
Hakim, 4/297).
La raison est que le serment est forme de vénération de l’être par le nom duquel on jure, vénération dont
seul Allah est vraiment digne.

- L’annonce de l’Enfer à ceux qui ont associé Allah


« Quiconque rencontre Allah ne Lui ayant rien associé, accédera au Paradis. Quiconque, par contre, Le
rencontre en Lui ayant associé quelqu’un, ira en Enfer. » (Hadith authentique rapporté d’après Jâbir par
Mouslim, 93, et Al Boukhari dans une version similaire, 129)

- L’association est de deux types


1- L’association majeure
Vouer l’une des pratiques cultuelles à quelqu’un d’autre qu’Allah tel que vouer une prière ou une
immolation ou adresser un vœu pieux à quelqu’un d’autre qu’Allah, ou encore d’invoquer quelqu’un
d’autre que Lui, comme invoquer une personne morte devant sa tombe ou invoquer une personne
absente pour le sauver d’un danger dont seule une personne présente est capable de le faire, etc. Les
diverses formes d’associationnisme sont établies de manière exhaustive dans les ouvrages des docteurs
de la foi.
2- L’association mineure
Englobe tout propos ou acte qualifié d’associationnisme par le Législateur mais qui n’est toutefois pas
en contradiction absolue avec le principe de l’unicité divine. C’est l’exemple du serment que l’on fait en
jurant par quelqu’un ou quelque chose en dehors d’Allah. Ainsi, jurer par le nom d’un être autre
qu’Allah, sans pour autant lui accorder la même vénération témoignée à Allah, relève de
l’associationnisme mineur.

- L’association mineure peut devenir majeure


Ibn al Qayyim classe l’ostentation comme de l’association mineure tant qu’elle n’est pas fréquente.
L’ostentation fréquente et excessive pourrait constituer une forme d’associationnisme majeur.
Certains oulémas vont jusqu’à déclarer que le verset : {Certes, Allah ne pardonne pas qu’on Lui donne
des associés…} [Les Femmes, 116] concerne tous les genres ou degrés de l’associationnisme y compris
celui dit mineur. Il est donc impératif de prendre garde contre l’associationnisme en général vu ses
funestes conséquences.

- L’association à Allah : la perdition et la ruine de l’âme


Par son associationnisme, l’individu cause ainsi sa propre perdition et ruine son âme en la condamnant
aux peines éternelles de l’Enfer. Et quel mauvais sort pour une aussi mauvaise personne ! Il perd
également sa famille, car si celles-ci accède au Paradis, il en sera privé à tout jamais. Et si elle est
damnée, l’on sait qu’à chaque fois qu’un groupe jeté en Enfer, maudit ses semblables.

- Invoquer Allah pour être épargné de commettre de l’association


L’associationnisme est très insidieux à telle point que le Prophète Ibrahim, l’intime d’Allah et le chef des
Hanîfs le redoutait ainsi que relaté dans le Coran :
{(Rappelle-toi) quand Ibrahim dit : « Ô mon seigneur, fais de cette cité un lieu sûr, et écarte-moi ainsi
que mes enfants de l’adoration des idoles. »} [Ibrahim, 35]
L’expression « écarte-moi » mérite de l’attention et de la méditation.
En fait, Ibrahim n’a pas dit : « Préserve-moi », mais « écarte-moi » qui signifie place-moi dans le parti de
l’adoration d’Allah de sorte que je sois séparé et loin de partie de l’idolâtrie. L’expression « écarte-moi »
est donc plus forte que : « préserve-moi » et dénote plus d’insistance, de souci et d’inquiétude.

- Redouter de tomber dans l’ostentation et l’hypocrisie


« Seul se croit à l’abri de l’hypocrisie et de la turpitude le réel hypocrite. Et inversement, seul un vrai
croyant redoute de tomber dans l’hypocrisie. L’homme est donc tenu de préserver avec application et
persévérance la pureté de sa foi et du culte rendu exclusivement à Allah. »
L’associationnisme est une chose très grave qu’il ne faut jamais sous-estimer. Mais cela n’empêche pas
qu’Allah facilite le culte exclusif et pur à Lui rendre. Il suffit pour l’homme d’avoir Allah présent à
l’esprit et viser en constance Son agrément en Lui vouant tous ses actes de façon exclusive

2° L’union dans la foi et l’interdiction de la division

Allah nous a interdit d’agir à la manière des peuples anciens qui ont couru à leur perdition à cause de leur
division et de leurs divergences. Il insiste sur le commandement adressé aux musulmans d’être unis dans
la foi et son interdiction de s’y diviser. Ceci est d’autant plus clair que la sounna y insiste de façon
étonnante.

- Les preuves dans le Coran


{Ô les croyants ! Craignez Allah comme Il doit être craint. Et ne mourez qu'en pleine soumission. Et
cramponnez-vous tous ensemble au "Habl" (câble) de Dieu et ne soyez pas divisés ; et rappelez-vous le
bienfait de Dieu sur vous : lorsque vous étiez ennemis, c'est Lui qui réconcilia vos cœurs. Puis, par Son
bienfait, vous êtes devenus frères. Et alors que vous étiez au bord d'un abîme de Feu, c'est Lui qui vous
en a sauvé. Ainsi, Allah vous montre Ses signes afin que vous soyez bien guidés.}
[La Famille d’Imran, 102-103]
{Et ne soyez pas comme ceux qui se sont divisés et se sont mis à disputer, après que les preuves leur
furent venues, et ceux-là auront un énorme châtiment.}
[La Famille d’Imran, 105]
{Obéissez à Allah et à Son Messager ; et ne vous disputez pas, sinon vous fléchirez et perdrez votre
force...} [Le Butin, 46]
{Ceux qui émiettent leur religion et se divisent en sectes, de ceux- là tu n'es responsable en rien…}
[Les Bestiaux, 159].

- Les preuves dans la Sunna


« Tout musulman est frère de son prochain musulman. Il ne doit pas commettre d’injustice à son égard,
ni lui refuser assistance, ni le traiter avec mépris. Voici le siège de la piété. » Dit-il en montrant sa
poitrine et d’ajouter : « C’est une bien grande méchanceté que de traiter son frère musulman avec
mépris. Pour tout musulman, ce qui appartient à un musulman est frappé d’inviolabilité, soit sa vie, son
honneur, et ses biens. » (Hadith authentique rapporté par Al-Boukhari, 2442 et Mouslim, 2580)
Il dit selon une autre version :
« Ne vous enviez pas, ne vous haïssez pas, ne vous espionnez pas les uns les autres. N’enchérissez pas
dans le seul but d’augmenter le prix de la marchandise au détriment d’un autre acheteur. Soyez plutôt
frères, ô humains, serviteurs d’Allah. »
(Hadith authentique rapporté par Al-Boukhari, 6066 et Mouslim, 2563)
« Le fidèle est solidaire au fidèle comme le sont les parties solidaires d’un édifices. » (Hadith authentique
rapporté par Al-Boukhari, 481 et Mouslim, 2585)
D’un autres côté, le Prophète interdit tout ce qui mène à la désunion des musulmans ou sème les germes
de la discorde entre eux vu les lourdes suites qui s’ensuivent. La discorde entre les musulmans étant le but
espéré des démons djinns et humains.
Ces derniers espèrent ne jamais voir les adeptes de l’islam unis sur une question. Ils ne cherchent qu’à les
diviser car ils savent bien que leur désunion entraîne la disparition de leur force qui vient de leur
discipline et de leur dévouement à Allah (à Lui la puissance et la majesté).

- Les preuves chez les salafs


A la fin de la bataille de coalisés, l’archange Gabriel vint transmettre au Prophète l’ordre de lancer une
campagne contre les juifs de Banû Qurayza qui venaient de violer le pacte conclu avec les musulmans.
Le Prophète dit alors à ses Compagnons : « Que personne d’entre vous n’accomplisse la prière du ‘Asr
qu’une fois arrivé aux Banû Qurayza. » (Hadith authentique Al-Boukhari, 946 et Mouslim, 1770)
Sur ce, les fidèles quittèrent Médine vers les Banû Qurayza. Puis en cours de route, le moment canonique
de la prière du ‘Asr arrivé, certains dirent : « Nous n’accomplirons la prière du ‘Asr qu’une fois arrivés
aux Banû Qurayza même si nous devons y arriver après le coucher du soleil car le Prophète nous a bien
dit : « Que personne d’entre vous n’accomplisse la prière du ‘Asr qu’une fois arrivé aux Banû Qurayza.
» D’où nous ne pouvons que nous soumettre et obéir à son ordre. ».
D’autres, par contre dirent : « Nous allons accomplir la prière en son temps car le Messager d’Allah
sous-entendait qu’il fallait précipiter le départ et non pas qu’il fallait réellement retarder la prière. »
Une fois la nouvelle parvenue au Prophète , il ne réprimanda aucun des deux partis pour l’interprétation
qu’il donna de ses dires. Eux-mêmes ne se sont pas, non plus, disputés à cause de cette divergence d’avis
sur l’interprétation du hadith du Prophète .

- Les preuves chez les Pieux Prédécesseurs


D’après les principes des partisans de la sounnah et de la communauté (ahl as-sounnah wal jama’a)
relatifs aux questions de divergence, il est stipulé que si la divergence émane d’un effort personnel de
réflexion fondant une opinion originale (ijtihad) sur une question où l’ijtihad est loisible, les uns doivent
tolérer la divergence des autres sans se porter réciproquement haine, hostilité ou rancune.

- La divergence interdite
Il est interdit de diverger de ce qui fut établi par les Compagnons et leurs les Pieux Prédécesseurs au sujet
de la ‘aqida du fiqh et d’autres sujets sur lesquels il n’y a pas objet de divergences. Il ne s’agit pas de
diverger selon nos passions mais selon les points de divergence de nos savants.

- La nation des musulmans


Il incombe alors à l’ensemble des musulmans de former une seule nation unie et d’éviter la désunion et le
sectarisme propres à susciter les disputes les plus violentes ainsi que la haine et la rancune, à cause d’une
divergence légitime en vertu de l’ijtihad qui y est loisible. Quand la divergence provient de la diversité
des interprétations et des approches dictées par la nature des textes, cela relève de la diversité louable car
donnant lieu à une marge de liberté plus large, que Dieu en soit loué. L’essentiel est de rester unis et
solidaires, surtout que les ennemis déclarés de l’Islam et ceux qui dissimulent leur haine de l’islam sous
apparence d’alliés espèrent voir les musulmans divisés.

3° L’obéissance au gouverneur
« L’une des conditions de l’union parfaite consiste à témoigner soumission et obéissance au gouvernant,
même s’il s’agit d’un esclave abyssin. »

- Les preuves du Saint Coran


{Ô les croyants ! Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d’entre vous qui détiennent le
commandement…} [Les Femmes, 59]

- Les preuves appuyant ce principe tirées de la sounnah du Prophète


« Quiconque refuse obéissance (aux autorités) sera privé de tout argument en sa faveur quand il
rencontrera Allah au Jour de la Résurrection. » (Hadith authentique rapporté par Mouslim, 1851)
« Ecoutez et obéissez à celui qui vous commande fût-il un esclave abyssin. »
(Hadith authentique rapporté par Al Boukhari, 693)
« Il incombe à tout musulman d’écouter les ordres et d’obéir bon gré, mal gré tant qu’il ne désobéit pas à
Dieu par sa soumission aux ordres. Si l’ordre qui lui est donné revient à désobéir à Dieu, il lui est alors
formellement interdit de s’y soumettre. »
(Hadith authentique Al Boukhari, 7144, et Mouslim, 1839)
‘Abdullah ibn ‘Umar rapporte : « Au cours d’un voyage en compagnie du Messager d’Allah, nous fîmes
halte en un certain endroit et voilà que son crieur préposé appela au rassemblement. Nous tînmes alors
le rassemblement auprès du Prophète qui nous fit ce discours : « Tout prophète envoyé par Allah avait le
devoir d’indiquer aux gens de sa nation ce qu’il sait être le meilleur pour eux et de les avertir contre ce
qu’il sait être néfaste pour eux. Quant à votre nation, les premiers connaîtront la postérité mais les
derniers seront frappés par des malheurs et des choses que vous désapprouvez. Les épreuves se
succèderont les unes après les autres, de sorte qu’à chaque fois que le croyant dira : « Celle-ci me fera
périr. », puis à la suivante il dira : « C’est plutôt celle-ci… ». Alors quiconque voudra éviter l’Enfer de
justesse pour accéder au Paradis qu’il meurt en étant croyant en Allah et a Jour Dernier et qu’il traite
les gens de la manière dont il aime être lui-même traité. Et quiconque prête allégeance à un chef en lui
vouant un sincère dévouement, doit lui obéir autant qu’il peut. Si un autre vient disputer au chef son
autorité, tranchez-lui le cou. » » (Hadith authentique rapporté par Mouslim, 1844)

4° Caractéristiques du 3ilm et des oulémas ainsi que ceux qui simulent sans en faire
réellement partie

Ce principe est d’autant plus clair que la sounna apporte des explications claires même au plus simple
d’esprit des gens du commun. Il arriva par la suite que cela devint une chose des plus étranges, la science
et l’érudition (religieuse) devint innovation hérétique et égarements. Le mieux qu’ils peuvent est de
dissimuler le faux sous l’apparence de la vérité.
Désormais, est déclaré hérétique ou fou quiconque parle au nom de la vraie science prescrite et loué par
Allah (Exalté soit-Il) aux créatures. De même, est déclaré érudit et docteur de la Loi celui qui nie cette
science, prend une attitude hostile vis-à-vis d’elle et compose des ouvrages mettant en garde contre elle et
l’interdisant.

« La science se rapportant à la Révélation qu’Allah fit à Son Messager comportant les preuves et les
orientations dans le droit chemin. » C’est la science digne de louanges et d’éloges relative au Coran et à
la sagesse révélée par Allah à Son Messager.
{…Dis : "Sont-ils égaux, ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ?" Seuls les doués d'intelligence se
rappellent.} [Les Groupes, 9]
« Allah instruit dans la religion quiconque à qui Il veut du bien. » (Boukhari 71 Mouslim 1037)

- Les avantages de la science


1) Allah élève le rang des savants dans les deux mondes
Dans l’au-delà, Il élève leur rang autant qu’ils auront prêché Allah et traduit cette science par leurs actes.
Dans l’ici-bas, Il leur accorde un rang honorable parmi les humains à la mesure de ce qu’ils auront
accompli. {…Allah élèvera en degrés ceux d'entre vous qui auront cru et ceux qui auront reçu le savoir.}
[La Discussion, 11]
2) Ce savoir est l’héritage légué par le Prophète
« Les Prophètes n’ont pas laissé en héritage ni dinar (or), ni dirham (argent). Le seul héritage qu’ils
lèguent est la science que quiconque prend aura acquis un gros lot. ».
(Hadith authentique rapporté dans Sahih al Jami’, 6297)
3) Il assure à l’homme une rétribution continuelle même après sa mort.
« A la mort d’un homme, ses œuvres cessent à l’exception de trois (pour lesquelles il continue d’être
rétribué) et qu’il aura laissées : une œuvre de bienfaisance permanente, un savoir utile ou un enfant
pieux. » (Hadith authentique rapporté par Mouslim, 1631)
4) La recommandation de la convoitise envers celui qui a de la science
D’après ‘Abdellah ibn Mas’oud , le Prophète dit : « La convoitise est interdite sauf dans deux cas :
celui de convoiter l’homme qui consacre la richesse qu’Allah lui a accordé à servir la Vérité et celui de
l’homme qui emploie la sagesse qu’Allah lui a accordé pour juger et qui l’enseigne. »
(Hadith authentique rapporté par Al-Boukhari, 73, et Mouslim, 816)
5) La science est une lumière qui éclaire l’homme
Elle lui permet de savoir comment adorer son Seigneur et traiter autrui. Ainsi, sa vie sera réglée par le
savoir et la clairvoyance inhérente.
6) Le savant est lui-même source de lumière qui guide les gens et les oriente dans les affaires de leur
vie religieuse et temporelle.
Célèbre, à ce propos, est l’histoire de l’homme Israélite qui ayant commis 99 meurtres, alla demander à
un homme pieux (mais non savant) s’il y avait lieu pour lui de se repentir. Ce dernier trouvant le crime
terrible, lui répondit que son repentir serait vain. Et l’israélite le tua, commettant ainsi son 100ème
meurtre. Il alla ensuite trouver un savant pour s’enquérir auprès de lui de la possibilité de se repentir.
Ce dernier lui expliqua que rien n’empêchait que son repentir fût recevable. Il lui indiqua d’aller
s’installer dans un certain pays dont les habitants étaient pieux. En cours de route, l’homme mourut. Les
anges de la grâce et ceux de la damnation se présentèrent simultanément pour cueillir son âme (…)
Après l’intervention de la Providence, les premiers finirent par le prendre. Cette histoire donne à méditer
sur la différence entre le savant et l’ignorant.

- Qui sont les savants ?


Ce sont les hommes de Dieu qui éduquent les gens et les instruisent à mettre en œuvre la Loi divine.
Voilà ce qui distingue ces hommes de Dieu des pseudos savants qui empruntent l’apparence des premiers
alors qu’ils ne le sont pas. Ils simulent leur apparence, leur attitude, leur propos, leurs actes, mais
diffèrent d’eux dans le sincère dévouement envers les gens et la volonté de la Vérité. Le mieux qu’ils
peuvent est de mêler le vrai au faux dans un discours orné d’expressions et de formules trompeuse pour
donner l’apparence de Vérité, telle un mirage que l’homme assoiffé prend pour l’eau puis se rend compte
qu’il n’en est rien une fois qu’il l’atteint. Il s’agit plutôt d’innovations hérétiques et de fourvoiements que
les gens prennent pour érudition et savoir religieux, en considérant hérétique ou fou quiconque soutient le
contraire.

5° Les caractéristiques des alliés d’Allah


Allah caractérise clairement Ses Alliés ou bien-aimés et les distingues de Ses ennemis, hypocrites et
pervers qui usurpent leur apparence par imposture.
{Dis : "Si vous aimez vraiment Dieu, suivez-moi, Dieu vous aimera} [‘Ali Imran, 31]
{En vérité, les bien-aimés de Dieu seront à l'abri de toute crainte, et ils ne seront point affligés, Ceux qui
croient et qui craignent [Dieu].} [Younous, 62-63]

- Les alliés ou bien-aimés d’Allah sont ceux qui ont la foi en Lui
Ils craignent et suivent droitement la religion qu’Il leur a instituée, tels qu’Il les qualifie dans le saint
Coran : {En vérité, les bien-aimés de Dieu seront à l'abri de toute crainte, et ils ne seront point affligés,
ceux qui croient et qui craignent [Allah].} [Younous, 62-63]

- On ne peut se prétendre être l’allié d’Allah


{Ne vantez pas vous-mêmes votre pureté ; c'est Lui qui connaît mieux ceux qui [Le] craignent.}
[L’étoile, 32]
Se réclamer être des favoris d’Allah révèle une fatuité insolente qui constitue un péché réprouvé d’Allah
car en contradiction avec la piété. Les bien-aimés d’Allah ne sauraient tirer vanité et s’enorgueillir d’un
tel mérite. Ils croient plutôt en Allah et le craignent et accomplissent parfaitement les actes de piété qu’ils
Lui vouent. Ils n’usent pas de cette prétention pour fourvoyer les gens et les éloigner du chemin d’Allah.
Je conseille donc mes frères musulmans de ne pas se laisser fourvoyer par n’importe quel prétendu bien-
aimé d’Allah avant de s’assurer qu’il recèle parfaitement les qualités des bien-aimés d’Allah mentionnées
dans les textes scripturaires.

- Les signes de l’amour et de l’attachement à Allah


« Dis : Si vous aimez vraiment Dieu, suivez-moi, Dieu vous aimera  » [La Famille d’Imran, 31]
« Ce verset est appelé verset de l’épreuve ou de l’examen car il fut révélé à l’occasion de la prétention de
l’amour d’Allah par certains gens. Aussi, quiconque prétend l’amour d’Allah (Exalter soit-Il), doit être
soumis à l’examen de ses œuvres. S’il s’avère suivre la sounnah du Prophète, il sera jugé sincère, sinon ce
sera un imposteur. »

- Les qualités des alliés d’Allah


1ère qualité : La modestie envers les croyants, ce qui implique qu’ils ne les attaquent pas, qu’ils ne
prennent pas parti contre eux et qu’ils ne les repoussent pas.
2ème qualité : La fierté et la suprématie sur les mécréants : c’est-à-dire qu’ils les dominent et s’imposent
devant eux.
3ème qualité : Ils luttent pour la cause d’Allah, notamment dans le combat contre les ennemis d’Allah
pour la gloire et la vérité établie par Allah.
4ème qualité : Ils ne craignent aucun reproche d’où qu’il vienne tant qu’ils œuvrent pour la cause d’Allah.
Tous les reproches qui leur sont adressés à cause de leur attachement à la foi ne les en détournent pas ne
serait-ce d’un degré minime.

- Les vérités sont désormais inversées


Cheikh al Islam ibn Taymiyya « Al-furqân bayn awliyâ’ ar-rahmân wa awliyâ’ ach-chaytân » ou « Le
critère de distinction entre les alliés du Miséricordieux et les alliés du démon » :
« Allah a montré dans le Coran et la sounnah du Prophète qu’Il a des alliés ou favoris parmi les
humains, de même que le démon en a. Il montra, par ailleurs, la différence entre les alliés du
Miséricordieux et les alliés du démon en décrivant Ses alliés comme suit : {En vérité, les bien-aimés de
Dieu seront à l'abri de toute crainte, et ils ne seront point affligés, ceux qui croient et qui craignent
[Dieu]. Il y a pour eux une bonne annonce dans la vie d'ici-bas tout comme dans la vie ultime. - Il n'y
aura pas de changement aux paroles de Dieu -. Voilà l'énorme succès !} [Younous, 62-64]
Comme Il mentionna les alliés du démon en disant : {Lorsque tu lis le Coran, demande la protection de
Dieu contre le Diable banni. Il n'a aucun pouvoir sur ceux qui croient et qui placent leur confiance en
leur Seigneur. Il n'a de pouvoir que sur ceux qui le prennent pour allié et qui deviennent associateurs à
cause de lui.} [Les Abeilles, 98-100]. »
- Les alliés d’Allah ne sont pas infaillibles
Celui qui ne se rapproche pas d’Allah par l’accomplissement des bonnes actions et l’abstention des
mauvaises ne saurait être du nombre des bien-aimés d’Allah et personne ne le doit le considérer tel.
Par ailleurs, les bien-aimés d’Allah ne se distinguent manifestement en rien des gens ordinaires dans la
vie courante. Ils ne sont pas nécessairement infaillibles ni impeccables. Il se peut même qu’ils ignorent
certaines choses relatives à la Loi canonique et peuvent avoir des lacunes ou se fourvoyer sur quelques
questions religieuses. L’erreur étant possible de la part d’un saint homme, les gens ne sont pas tenus de
croire à tout ce qu’il déclare. Ainsi, évitera-t-on de le hisser au rang de prophète . Il faut, au contraire,
juger tout ce qui émane de sa part en référence aux enseignements du Prophète .

- Comment les gens accueillent ceux qu’ils considèrent comme alliés d’Allah
La première catégorie : l’extrême dévotion
Les adeptes de la sainteté d’un homme qui adhèrent absolument à sa gnose et s’en remettent entièrement à
lui en ce qui concerne ses actes.
La deuxième catégorie : l’extrême scepticisme
Elle comprend les sceptiques qui nient totalement la sainteté de l’homme dont ils constatent des propos
ou des actes non concordants avec la Loi canonique. Et ce, même si les propos ou les actes de cet homme
résultent d’une réflexion personnelle sur la base des textes (ijtihad) quoique erronée.
La troisième catégorie : le juste milieu
Cette attitude consiste à ne considérer le prétendu saint ni impeccable et infaillible d’un côté, ni pécheur
s’il commet une erreur de jugement. Ainsi, on ne doit pas admettre tout ce qu’il affirme comme l’on doit
éviter de le juger impie ou pervers s’il émet une opinion originale qui s’avère erronée (partant d’une
interprétation personnelle des textes). En règle générale, on est tenu de suivre les enseignements prêchés
par le Prophète sur ordre d’Allah.

- La différence entre les hommes saints et les prophètes


Il est obligatoire de croire à tout ce que les Prophètes rapportent d’après Allah (à Lui la puissance et la
majesté), comme il est obligatoire de se soumettre à tous leurs commandements.
Contrairement aux hommes saints dont les commandements n’exigent pas nécessairement obéissance de
façon absolue. Il n’est pas obligatoire non plus de croire à tout ce qu’ils rapportent. Leurs
commandements et leurs affirmations doivent plutôt être confrontés au saint Coran et à a sounnah pour en
accepter ce qui concorde et rejeter ce qui diverge.

- Qu’advient-il de l’homme saint qui se trompe dans son ijtihad ?


Quand il s’agit vraiment d’un homme saint qui aura élaboré une opinion personnelle sur une certaine
question et dont l’erreur sera ainsi excusable, il aura quand même une rétribution pour son ijtihad.
Mais s’il émet une opinion contraire au Coran et à la sounnah, il sera fautif et sa faute sera toutefois
pardonnable s’il aura craint Allah autant qu’il le pouvait.
Cela fait l’objet d’un accord des hommes saints eux-mêmes. Quiconque agit contrairement à ces principes
ne peut faire partie des hommes saints qu’Allah recommande de suivre et ne peut plutôt être qu’impie ou
extrêmement ignorant.

- Les phénomènes surnaturels ne sont pas un critère pour juger de la sainteté d’une personne
On ne doit pas se laisser impressionner par quelqu’un qui volerait dans les airs ou marcherait sur l’eau
avant de s’assurer qu’il se conforme aux enseignements du Prophète et qu’il respecte ses commandements
et interdits. Les prodiges des saints dépassent en réalité la simple production de ce genre de phénomènes
extraordinaires ou surnaturels qui peuvent également être réalisés par des ennemis d’Allah y compris, des
impies, des associationnistes, des gens dotés des Ecritures, des hypocrites, des hérétiques et des démons.
Les saints, bien-aimés ou alliés d’Allah se reconnaissent plutôt à leurs qualités, à leurs actes et leurs états
indiqués dans le Coran et la sounnah, à la lumière de la foi et du Coran dont ils rayonnent, ainsi qu’à la
réalité de la foi intérieure et à l’observance extérieure des lois islamiques.
- Allah gratifie ses pieux alliés
{Quiconque obéit à Dieu et au Messager... ceux-là seront avec ceux que Dieu a comblés de Ses bienfaits :
les prophètes, les véridiques, les martyrs, et les vertueux. Et quels compagnons que ceux-là !}
[Les Femmes, 69]
Allah (Exalté soit-Il) gratifie ses pieux alliés, par ailleurs, de prodiges (karâmât). Les prodiges ont
accordés aux meilleurs d’entre eux en tant que preuve consolidant la foi ou bien en réponses à un besoin
de la communauté à l’instar des miracles du Prophètes. Or, les prodiges des saints ne se produisent que
grâce à la conformation à l’enseignement du Prophète et, pour ainsi dire, ils découlent des miracles du
Prophète.

6° Réfutation du fourvoiement établi par le démon pour mener à abandonner le Coran et la


sounna et suivre les opinions diverses et divergentes, suggérées par les passions

- L’opinion fausse de dire que personne ne peut comprendre le Coran et la Sunna


Cette mystification établit que le Coran et la sounna ne peuvent être compris avec maîtrise que par un
jurisconsulte complet (mujtahid mutlaq) qui doit receler telle et telle qualité que même Abou Bakr et
‘Oumar ne recèleraient pas entièrement.
L’homme qui ne remplit pas ces conditions requises, doit donc obligatoirement et incontestablement
s’abstenir de chercher à tirer enseignement du Coran et de la Sounna. Quiconque cherche à s’en éclairer
sera soit hérétique, soit fou vu la difficulté de les comprendre.

- Les preuves d’Allah qui réfutent cette mystification maudite


{En effet, la Parole contre la plupart d'entre eux s'est réalisée : ils ne croiront donc pas. Nous mettrons
des carcans à leurs cous, et il y en aura jusqu'aux mentons : et voilà qu'ils iront têtes dressées et Nous
mettrons une barrière devant eux et une barrière derrière eux ; Nous les recouvrirons d'un voile : et voilà
qu'ils ne pourront rien voir. Cela leur est égal que tu les avertisses et que tu ne les avertisses pas : ils ne
croiront jamais. Tu avertis seulement celui qui suit le Rappel (le Coran), et craint le Tout Miséricordieux,
malgré le fait qu'il ne Le voit pas. Annonce-lui un pardon et une récompense généreuse.} [Ya-Sin, 7-11]

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