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LA VENTILATION DES BÂTIMENTS

1.1 GÉNÉRALITÉS
La ventilation est l'action qui consiste à créer un renouvellement de l'air, par
déplacement dans un lieu clos. Elle est mise en œuvre dans les lieux où l'oxygène risque
de manquer, ou bien où des polluants et autres substances indésirables (humidité, par
exemple) risqueraient de s'accumuler en son absence : logements, bureaux, magasins,
salles de spectacles, d'enseignement, ouvrages souterrains, tunnel routier, atelier
industriel, mine…
La ventilation à l’intérieur d’une habitation s’inscrit dans une série de mesures visant à assurer le
confort ainsi qu’une qualité de l’air intérieur convenable aux occupants.
Le moyen le plus efficace pour prévenir la présence de contaminants dans l’air intérieur demeure
le contrôle des émissions de contaminants à la source.
Les occupants et leurs activités sont eux-mêmes une source de pollution intérieure, parfois
difficile à contrôler.
La Ventilation c'est le renouvellement général d’air dans un bâtiment par entrée d’air neuf
extérieur et sortie d’air intérieur vicié, grâce à un dispositif naturel ou mécanique, lequel assure en
permanence des débits d’air minimaux.
Une ventilation insuffisante est l’une des causes principalesde la mauvaise qualité de l’air
intérieur d’un bâtiment.
Elle a pour objectif de permettre l’introduction d’air frais dans un espace donné afin de diluer ou
de déplacer les contaminants présents ou générés par les occupants.
La ventilation d’un bâtiment contribue au confort et à la qualité de l’air en évacuant les polluants
(odeurs, humidité, produits de combustion des appareils de chauffage, microbes, etc.). Elle
participe également à préserver le bâti en évitant les désordres dus à une aération insuffisante :
condensation et développement de moisissures. Sont distinguées la ventilation naturelle ou
mécanique ainsi que d’autres systèmes permettant également le refroidissement de l’air :
surventilation nocturne d’été, etc.

1.2 PRESSIONS D’AIR


La pression d’air dans une habitation, dont l’unité de mesure est le pascal (Pa), est associée aux
déplacements d’air survenant à l’intérieur. Aussi, l’utilisation d’un mode ou d’un système de
ventilation donné entraînera une pression d’air spécifique à l’intérieur du bâtiment qui pourra
également varier selon les conditions présentes. Dans le contexte de la ventilation des bâtiments
d’habitation, la pression d’air rencontrée à l’intérieur constitue un facteur important à considérer.
1.2.1 Les différentes pressions d’air
L’évacuation de l’air intérieur (au moyen de ventilateurs d’extraction, par exemple) sans
compensation ou introduction d’air simultanée entraîne une situation de pression négative (ou de
dépressurisation).
Une maison est donc dite en pression négative lorsque la pression interne est moins élevée que la
pression externe. La différence de pression ainsi engendrée entre l’intérieur et l’extérieur favorise
l’infiltration d’air extérieur.
Une pression négative peut entraîner le refoulement de gaz issus d’appareils fonctionnant aux
combustibles fossiles, gaz qui devraient en temps normal être évacués de l’habitation par la cheminée
conçue et installée à cet effet.
Enfin, l’introduction d’air extérieur compensée par l’évacuation d’une quantité égale d’air intérieur
entraînera une situation de pression équilibrée. Une telle situation a pour effet de n’accentuer ni les
infiltrations, ni les exfiltrations d’air.
1.2.2 Facteurs influençant la pression d’air

Les différences de pression dans une habitation peuvent être causées par divers facteurs :

a) La différence de température entre l'intérieur et l'extérieur , qui cause le


phénomène appelé « effet de tirage » (ou encore « effet de cheminée »), est le facteur
global le plus important. Ce phénomène se produit à chaque fois que la température
extérieure est inférieure à la température intérieure.

D'une part, l’effet de tirage crée, dans la partie supérieure de l’habitation, une pression
positive qui pousse l'air intérieur vers l'extérieur (puisque, l'air chaud, moins dense que
l’air froid, a tendance à s’élever vers le haut); d'autre part, elle produit, dans la partie
inférieure du bâtiment, une pression négative qui fera entrer de l'air extérieur

Figure « Effet de tirage » créé par la différence de température entre l’intérieur et l’extérieur

Par temps froid, en plein coeur de l'hiver, cet effet de tirage peut être important alors qu'il peut être
pratiquement nul au printemps ou à l'automne, lorsque la différence de température est faible ou nulle
entre l’intérieur et l’extérieur

Dans les immeubles à logements et particulièrement dans les tours d’habitation, il existe un effet de
tirage puissant propre aux immeubles en hauteur. L’importance de ce phénomène est étroitement liée à
l’étanchéité de l’enveloppe du bâtiment et des plafonds entre les différents logements. Ainsi, lorsque
les plafonds sont peu étanches, l’air chaud vicié peut s’y infiltrer plus facilement et ainsi s’élever
d’étage en étage, ce qui a pour effet d’entraîner une contamination plus importante dans les logements
situés aux étages supérieurs. De plus, dans ce type d’immeuble, les logements des étages inférieurs
peuvent être sur-ventilés tandis que ceux des étages supérieurs peuvent à l’inverse, être sous-ventilés.

b) Le vent crée une pression positive à l'extérieur du bâtiment du côté exposé au vent,
forçant l'air à s'infiltrer, et une pression négative du côté opposé au vent et au-dessus du
toit, expulsant l'air à l'extérieur. En d’autres termes, à une quantité d’air qui entre par
infiltration, correspond une même quantité d’air qui sort de la maison par exfiltration, au
travers de la façade opposée et/ou du toit (voir figure).

L’importance des infiltrations est conditionnée par la vitesse du vent et l’étanchéité de


l’enveloppe. On comprend ainsi pourquoi la vélocité variable du vent a pour effet de
rendre la ventilation naturelle si aléatoire

Figure Effet du vent sur l’infiltration et l’exfiltration de l’air


c) Dans les habitations pourvues d’un système de chauffage à combustible, l’effet de
tirage créé dans la cheminée, lorsque l’appareil est en marche et après un certain temps
d’utilisation, est bien supérieur à celui créé par la maison, étant donné la température
beaucoup plus élevée à l’intérieur de la cheminée. Cette dernière aspire l’air et les gaz de
combustion, ce qui produit une pression négative à l'intérieur du bâtiment.

Figure « Effet de tirage » créé par la présence d’une cheminée

d) Les appareils qui évacuent de l'air, tels que les ventilateurs extracteurs (hotte de cuisine ou
ventilateur de salle de bain), les sécheuses à linge et les aspirateurs centraux dotés d’une sortie d’air
extérieure, créent une dépressurisation et des conditions d’infiltration similaires à celles produites par
une cheminée en service. En effet, ces appareils, qui évacuent l’air du bâtiment sans en faire entrer de
façon simultanée, font diminuer la pression, créant ainsi des conditions propices aux infiltrations et
aux refoulements de gaz de combustion.
L’ensemble de ces facteurs peuvent se combiner et créer à l'intérieur du bâtiment des
conditions de fuites d'air qui sont en perpétuel changement. En général toutefois, on
constate que l'air s'infiltre par le bas de la maison et fuit par la partie supérieure. Quelque
part entre les deux, il existe un endroit où il se produit très peu de fuites d’air ou
d'infiltrations, appelé « plan de pression neutre ».
e) La notion de plan de pression neutre (PPN)
La notion de plan de pression neutre (PPN) aide à comprendre l’effet de l’installation de ventilation
sur la répartition de la pression de l’air. Elle s’apparente au phénomène de tirage, selon lequel l’air
froid pénètre par la partie basse d’un bâtiment et l’air chaud s’évacue vers l’extérieur par la cheminée.
L’écart de température entre l’intérieur et l’extérieur d’un bâtiment amène un écart de pression. Le
PPN correspond à la hauteur à laquelle la pression est la même à l’intérieur et à l’extérieur du
bâtiment, lorsqu’il n’y a pas ou presque pas de vent.
Au-dessous du PPN, l’écart de pression fait pénétrer l’air dans le bâtiment (dépression) ; au-dessus, il
l’expulse au dehors (surpression).
Dans un bâtiment sans cheminée, ni ventilateur d’extraction, le vent fait pénétrer de l’air à travers la
façade exposée et en fait sortir à travers la façade sous le vent.
Le PPN se situe donc à peu près à mi-hauteur. C’est la ligne de démarcation entre la partie de
l’enveloppe du bâtiment où il y a infiltration d’air et celle où il y a extraction d’air.
Son emplacement exact dépend de la répartition des fuites d’air dans l’enveloppe du bâtiment.

Plan de pression neutre en l’absence de cheminée Effet de la cheminée sur le plan de pression neutre

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