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La responsabilité environnementale des cimenteries

Catherine Gandar-Gervais
Dans Idées économiques et sociales 2008/3 (N° 153), pages 57 à 62
Éditions Réseau Canopé
ISSN 2257-5111
DOI 10.3917/idee.153.0057
© Réseau Canopé | Téléchargé le 26/04/2023 sur www.cairn.info (IP: 129.45.34.40)

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I SES plurielles

La responsabilité
environnementale
des cimenteries1
L’environnement prend une place fondamentale dans les préoccupations occidentales.
Pour le protéger, de grandes puissances se sont engagées à réduire leurs émissions
de CO2 dans le cadre du protocole de Kyoto. Un marché de quotas d’allocation a ainsi
été créé. Mais comment fonctionne-t-il ? Pourquoi le secteur des cimenteries est-il
concerné par ce marché ? Comment ressent-il cette nouvelle réglementation et quelles
stratégies a-t-il adopté pour y faire face ?

Rappel sur le marché de leurs émissions passées. Ensuite, chaque secteur


des droits à polluer répartit le quota alloué dans les différentes entre- Catherine
Gandar-Gervais,
prises concernées. Le marché des quotas suit ainsi la professeur agrégée
Le fonctionnement du marché en général méthode dite du grandfathering : on établit une étude de SES au lycée
Georges-de-la-Tour
En 1997, trente-huit pays développés ont signé historique afin de chiffrer les émissions antérieures,
de Nancy
le protocole de Kyoto, s’engageant, par la-même, à pour fixer le niveau des premiers quotas délivrés. et intervenante à l’IUFM
réduire leurs émissions annuelles de CO2 de 5,2 % Pour chaque entreprise, un compte est alors ouvert de Maxéville (54).

en moyenne sur la période 2008-2012 par rapport dans un organisme officiel. En France, c’est la Caisse
au niveau atteint en 1990. Parmi ces pays, il y a le des dépôts et consignations qui détient ces comptes
Japon, le Canada, la Nouvelle-Zélande, l’ex-bloc appelés Seringas. Sur ces comptes, les entreprises
soviétique et enfin l’Europe, qui, elle, s’est engagée vont gérer leurs quotas (en acheter ou en revendre)
à les réduire de 8 %. En cas de non-respect du quota alloué (donc de
L’UE a alors adopté, en 2003, une directive pour dépassement de l’émission de CO2), l’entreprise a 1. Je tiens à remercier
sincèrement l’entreprise
appliquer ce protocole. Cependant, les objectifs deux solutions : Italcementi, installée à
Guervilles, qui m’a fait
de réduction des émissions de CO2 ne sont pas – soit elle trouve des quotas disponibles à acheter découvrir la problématique du
identiques selon les pays.Ainsi, alors que l’Allemagne sur le marché (mais leur prix fluctue beaucoup : il a marché des droits à polluer
et de ses conséquences pour
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doit les réduire de 21 %, la Grèce est autorisée à les démarré à 8 euros la tonne, a atteint 30 euros et, en l’industrie lourde française.
augmenter de 25 % (afin de renforcer son dévelop- 2006, a tourné aux alentours de 20 euros par tonne),
pement industriel). La France, quant à elle, béné- ce qui implique des conséquences en terme de
ficie d’une situation exceptionnelle : sa production compétitivité (le surcoût de quotas à acheter devant
d’électricité reposant à 80 % sur son parc nucléaire, être reporté in fine sur le prix du produit) ;
seule l’industrie manufacturière est concernée par – soit elle n’en trouve pas. Dans ce cas, elle se
la réduction de CO2 dans notre pays. Du coup, voit contrainte à payer une amende d’un montant
l’objectif français est de stabiliser les émissions de de 100 euros par tonne depuis janvier 2008.
CO2 au niveau atteint en 1990. Cet acte européen, Si, au contraire, l’entreprise n’a pas épuisé son
appliqué dès février 2005 en France, instaure un quota d’émissions, deux possibilités s’offrent à elle :
système de quotas d’allocation. Chaque quota corres- – soit elle revend ses quotas excédentaires à
pond à une autorisation d’émission d’une tonne de d’autres entreprises dans le but d’obtenir des liqui-
CO2 pendant une période donnée (voir annexe 1). dités rapidement ;
Le système d’allocation suit un système de distri- – soit elle les conserve pour les reporter sur la
bution par étage : l’UE distribue des quotas globaux consommation d’une année future (elle épargne, en
par État, puis chacun redistribue gratuitement ces quelque sorte, des droits à polluer). On appelle ce
quotas à ses secteurs industriels polluants, en fonction principe le banking.

septembre 2008 I n° 153 I idées 57


SES plurielles I

En fin de compte, l’entreprise ne paye que les émissions mondiales de CO2. Les cimentiers
émissions excédentaires par rapport aux quotas n’apprécient guère d’être forcés de faire des efforts
initialement fournis gratuitement. alors que d’autres ne subissent aucune contrainte.
Ils assimilent cette différence à une distorsion des
Les cimenteries concernées règles de concurrence.
par le marché des quotas Ce sentiment d’injustice, basé sur ce chiffre
Le ciment est obtenu à partir de la cuisson, dans international, se renforce davantage quand on ne
un four, de deux matières premières naturelles s’intéresse qu’au cas français (voir annexe 2) :
extraites en carrière : le calcaire et l’argile. Ces deux l’industrie n’est responsable que de 21 % des émis-
matériaux sont broyés puis introduits dans un tube sions totales de CO2 dans notre pays et, au sein de
rotatif incliné, de 50 à 90 mètres de long. La combi- ces 21 %, les cimenteries n’émettent que 12 %
naison du calcaire et de l’argile ne peut s’effectuer environ de ce CO2 (soit 2,6 % du total des émissions
qu’à 1 450 °C. Elle aboutit à la production du clinker, de CO2 en France). Si les cimentiers et les autres
composant principal du ciment (car ayant des fortes industries acceptent la nécessité de raisonner en
propriétés liantes). termes de développement durable, ils ne compren-
Cette fabrication de clinker est responsable d’une nent pas pourquoi seule une partie de l’industrie
importante émission de CO2 pour deux raisons : est concernée par les efforts à mettre en place. Ainsi,
– le combustible nécessaire pour atteindre la seuls 1 100 établissements industriels en France
température du four : un tiers de l’énergie nécessaire sont obligés de rendre des comptes sur leurs
provient de la combustion de déchets ultimes (émet- émissions de CO2, et certaines branches, pour-
teurs de CO2), les deux tiers restants sont fournis par tant fortement émettrices, ont été épargnées (par
la dégradation d’énergies fossiles non renouvelables, exemple : incinérateurs, agriculture), sans que
fortement émettrices de CO2. Ainsi, pour obtenir les cimentiers n’y voient une justification.
une tonne de clinker, la combustion des carburants De même, ils font remarquer que les particuliers
du four émet 300 kg de CO2 en moyenne ; ne sont absolument pas concernés par cette réduc-
– le process permettant d’obtenir du clinker par tion drastique d’émissions de CO2, que ce soit pour
chauffage provoque la décarbonatation du calcaire, leur moyen de transport ou pour leur chauffage. Ils
c’est-à-dire la transformation du calcaire (CaCO3) en ne sont nullement responsabilisés par leurs émissions.
gaz carbonique (CO2) + chaux (CaO) ce qui permet Les industriels et les cimentiers ont le sentiment que
son alliance avec l’argile.Aucun autre procédé ne peut le gouvernement leur demande de surcompenser la
parvenir à fabriquer du clinker. En moyenne, on consi- pollution croissante de CO2 due aux particuliers.
dère qu’une tonne de clinker provoque l’émission de De plus, l’industrie dénonce le fait que l’UE n’axe
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525 kg de CO2 suite à cette décarbonatation. ses efforts que sur un seul gaz responsable de l’effet de
In fine, la fabrication d’une tonne de clinker, produit serre, alors que d’autres (tels que les oxydes d’azote)
de base du ciment, génère donc 825 kg de CO2 dans sont tout aussi polluants et nocifs. Les branches
l’atmosphère. touchées ont l’impression d’être stigmatisées, prises
pour des boucs émissaires, pendant que d’autres
Une responsabilité environnementale industries peuvent continuer à émettre des gaz
mal vécue dangereux en toute quiétude.
Enfin, le sentiment d’injustice se nourrit égale-
Un sentiment d’injustice ment de la méthode utilisée pour fixer les premiers
et d’incompréhension quotas alloués pour la période 2005-2007, à savoir
Les cimentiers, comme toute autre industrie la procédure dite du grandfathering. Les années précé-
européenne, vivent assez mal l’obligation législative dant 2005 ont été caractérisées par une faible demande
du marché des quotas d’allocations qui leur a été en ciment, donc une faible production se traduisant
imposée par des élus et non par une réflexion issue par de basses émissions de CO2. Le quota initial alloué
du milieu industriel. aux cimentiers fut, en conséquence, fixé à un niveau
Aujourd’hui les pays signataires du processus assez bas. Mais, depuis, l’immobilier a repris de la
de Kyoto ne représentent que 29 % du total des vigueur, et l’industrie du ciment est en plein boom.

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I SES plurielles

Les quotas initiaux n’ont pu être respectés, car il fallait faible pouvoir calorifique rendant la conduite du four
satisfaire la demande croissante. En 2006, les cimen- difficile, et, surtout, les quantités de farines animales
tiers ont ainsi dû acheter 1 à 2 millions de tonnes de disponibles s’effondrent car elles sont réinjectées dans
CO2 supplémentaires pour couvrir l’augmentation de le circuit de l’alimentation croisée des animaux ;
la demande du secteur (+ 6 % sur l’année). Or, alors – une autre solution a été envisagée : produire
que la France a globalement dépassé l’objectif fixé des ciments moins riches en clinker (80 % de clinker,
pour la période 2005-2007 (au lieu de stabiliser les le reste étant composé d’ajouts type cendre volante
émissions, elle en a émis 0,8 % de moins), l’UE vient en provenance des centrales thermiques, du laitier
de lui fixer un quota global d’émissions encore plus (sous-produit de la fonte) donc moins émetteur de
faible, ce qui se répercutera sur toutes les industries CO2. Là encore, cette solution n’est pas optimale,
concernées et en conséquence sur les cimenteries. car elle modifie légèrement les caractéristiques
Celles-ci se verront contraintes soit à ne pas répondre du ciment (prise plus lente…), ce qui gêne les clients.
aux commandes donc à limiter leurs activités, soit Du coup, les cimentiers français perdent des marchés
à acheter de nouveau des quotas supplémentaires au profit de la concurrence internationale non soumise
vu l’effet ciseau s’installant entre production permise au protocole de Kyoto.
par le marché des quotas et production requise pour Restent deux possibilités aux cimentiers français
satisfaire la demande de ciment. pour survivre :
Cependant, le rachat de quotas supplémentaires – de plus en plus de cimentiers investissent
se heurte à deux difficultés : d’une part il diminue la dans des cimenteries localisées dans des pays non
compétitivité des produits français, car son coût se signataires des accords de Kyoto afin d’y produire
répercute in fine sur le ciment, et d’autre part l’UE le clinker puis de l’importer (exemple : Chine,
vient de modifier une disposition parlementaire en Égypte…). Le coût du transport par bateau est encore
interdisant, pour la période 2008-2012, le banking faible pour le clinker et est plus rentable que le rachat
c’est-à-dire le report des quotas non utilisés entre des quotas d’émissions ou le paiement d’amendes.
2005 et 2007. Les cimentiers dénoncent ce chan- À terme, cela provoquera la fermeture des sites de
gement rétroactif de législation, car ils craignent production en Europe au profit d’entreprises de
une pénurie de quotas si les autres industries n’ont broyage et d’ensachage dans les ports français. Une
plus la possibilité de revendre leur surplus. Il y a une difficulté de taille apparaît néanmoins : le CO2
conciliation difficile entre les intérêts industriels et continuera à être émis au niveau planétaire et ceci
les intérêts écologiques. de façon croissante, car le transport par bateau
ajoutera des émissions ;
Les stratégies d’adaptation des cimentiers – d’autres cimentiers pensent que leur survie
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Plusieurs stratégies ont été mises en place par les viendra du lobbying qu’ils utilisent de deux façons :
cimentiers français afin de s’adapter à cette législation - certains ont rejoint le GFI (Groupement des
nouvelle et de poursuivre leurs activités : fédérations industrielles) pour tenter une action
– certains se lancent dans l’achat d’« actifs en justice contre l’UE afin de contester la décision
carbones », c’est-à-dire qu’ils financent des sources de Bruxelles d’interdire le banking, car ils y voient
d’énergies renouvelables (hydroélectricité, éoliennes) une modification rétroactive illégale. De plus, ils
en Asie ou en Amérique latine. Cela leur fournit un exigent de l’État français une allocation à la hausse
crédit de quotas de CO2 qu’ils utilisent en France de leurs quotas. Les cimentiers ne se font guère
pour compenser leurs émissions. Mais le niveau d’illusions sur l’efficacité d’une telle action, car
d’émissions de CO2 ne diminue pas globalement ; ils savent très bien que leur poids social est faible
– d’autres cherchent à agir sur leur consomma- (ils n’emploient que 3 600 salariés en France) et
tion énergétique pour réduire leurs émissions. Ils ils se voient à terme condamnés,
remplacent les énergies fossiles et les déchets ultimes - d’autres établissent des partenariats avec des
(émettrices de CO2) par des énergies non comptabi- ONG (organismes non gouvernementaux) pour
lisées comme émettrices de CO2. Une seule est dans tenter de sensibiliser et de responsabiliser les parti-
ce cas : la biomasse provenant des farines animales. culiers à leurs propres émissions de CO2, afin de
Deux problèmes émergent alors : la biomasse a un modifier leur comportement. L’industrie ne serait

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SES plurielles I

plus seule à supporter les efforts de la réduction (exemple : en apprenant qu’il est impératif que les
des gaz à effet de serre qui seraient ainsi partagés émissions de CO2 par personne n’excèdent pas 500
par la collectivité tout entière. Sur certains sites kg par an pour que le réchauffement climatique soit
Internet d’ONG, on peut d’ores et déjà estimer sa évité… Or, un particulier conduisant 15 000 km
propre responsabilité environnementale et peut- par an dans une voiture émet 412 kg de CO2, soit
être, ultérieurement, modifier son comportement 80 % de sa capacité à en émettre…).

ANNEXE 1.

Quotas annuels d’émissions de CO2 en millions de tonnes

Plafond Émissions Plafonds Plafonds Émissions


États membres de la 1re vérifiées proposés pour approuvés pour supplémentaires
période en 2005 2008-2012 2008-20121 en 2008-20122

Belgique 62,8 55,583 63,33 58,5 5,0

République
97,6 82,5 101,9 86,8 n.d.
tchèque

France 156,5 131,3 132,8 132,8 5,1

Allemagne 499 474 482 453,1 11,0

Grèce 74,4 71,3 75,5 69,1 n.d.

Irlande 22,3 22,4 22,6 21,15 n.d.

Lettonie 4,6 2,9 7,7 3,3 n.d.

Lituanie 12,3 6,6 16,6 8,8 0,05

Luxembourg 3,4 2,6 3,95 2,7 n.d.

Malte 2,9 1,98 2,96 2,1 n.d.

Pays-Bas 95,3 80,35 90,4 85,8 4,0

Pologne 239,1 203,1 284,6 208,5 6,3

Slovaquie 30,5 25,2 41,3 30,9 1,7


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Slovénie 8,8 8,7 8,3 8,3 n.d

Espagne 174,4 182,9 152,7 152 6,74

Suède 22,9 19,3 25,2 22,8 2,0

Royaume-Uni 245,3 242,45 246,2 246,2 9,5

Total 1751,38 1613,116 1758,04 1593,15 51,35

1. Conformément à la directive 2003/87/CE modifiée par la directive 2004/101/CE.


2. Les chiffres de cette colonne comprennent les émissions des installations couvertes par le système durant la période 2008-2012
en raison de l’extension du champ d’application par l’État membre et ne comprennent pas les nouvelles installations qui entrent
dans le système des secteurs déjà couverts au cours de la première période d’échange.
3. Y compris les installations que la Belgique a choisi d’exclure temporairement du système en 2005.
4. Les installations et émissions supplémentaires représentant plus de 6 millions de tonnes sont déjà incluses depuis 2006.
5. Les émissions vérifiées en 2005 n’incluent pas les installations que le Royaume-Uni a choisi d’exclure temporairement
du système en 2005 mais qui seront couvertes en 2008 et 2012 et qui devraient représenter, d’après les estimations,
environ 30 millions de tonnes.
6. Le total des émissions vérifiées pour 2005 n’inclut pas les installations que le Royaume-Uni a choisi d’exclure temporairement
en 2005 mais qui seront couvertes en 2008-2012 et qui sont estimées à quelque 30 Mt.
Source : Europa Rapid Press Releases [en ligne],
Commission européenne, 26.03.07 [11.04.2008] http://europa.eu.

60 idées I n° 153 I septembre 2008


I SES plurielles

ANNEXE 2.
Émissions de CO2 en France

Tous les secteurs d’activité contribuent aux émis- – le secteur « autres » : 2 % ;


sions dans des proportions variables, et la répartition – les autres transports : 2 %.
par secteur est fonction de l’année considérée. En En 1990, la répartition par secteur diffère de celle
effet, en 2005, les secteurs contribuant aux émis- de 2005 :
sions et classés par ordre d’importance pour la France – le résidentiel-tertiaire : 23 % des émissions hors
métropolitaine sont les suivants : puits ;
– le transport routier : 24 % des émissions hors puits ; – l’industrie manufacturière : 22 % ;
– le résidentiel-tertiaire : 23 %, dont 17 % directe- – le transport routier : 21 % ;
ment imputable au sous-secteur résidentiel ; – l’agriculture-sylviculture : 15 % ;
– l’industrie manufacturière : 21 %, dont un quart – la transformation d’énergie : 14 % ;
provient du sous-secteur des minéraux non métal- – le secteur « autres » : 4 % ;
liques et matériaux de construction ; – les transports à l’exclusion du transport routier : 1 %.
– l’agriculture-sylviculture : 15 %, dont 13 % Les mesures à mettre en œuvre pour limiter les
provient du sous-secteur sylviculture ; émissions de CO2 sont décrites dans le plan Climat
– la transformation d’énergie : 13 %, dont 6 % 2004-2012, actualisé en 2006.
provient de la production d’électricité ;

CO2 : émissions atmosphériques par secteur en France métropolitaine en millions de tonnes

650

600

550

500

450

400

350
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Résidentiel/tertiaire
300
Industrie manufactutière
250
Transport routier
200

150 Agriculture/sylviculture

100 Transformation d’énergie


50
Autres
0
Autres transports
− 50

− 100 Puits

− 150

− 200
(e) estimation préliminaire
1960

1965

1970

1973

1975

1980

1985

1990

1995

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006 (e)

Citepa/coralie/format
SECTEN.
Mise à jour février 2007.

septembre 2008 I n° 153 I idées 61


SES plurielles I

Répartition par activité des émissions de CO2 seul en France

2% 1%

13 %
Émissions de CO2 brutes en 2004
26 %

Transformation énergie
20 % Industrie manufacturière
Résidentiel/tertiaire
Agriculture/sylviculture
Transport routier
14 %
Autres transports
24 % Autres

Note : il s’agit des émissions brutes, c’est-à-dire que les puits ne sont pas pris en compte (cela signifie essentiel-
lement que les bénéfices liés à l’exploitation forestière, qui conduit à la séquestration de carbone dans les arbres
transformés en produits durables, ne sont pas imputés à l’activité agricole, qui comprend aussi la sylviculture).
On remarque que la première source en France est représentée par les transports, avec 27 %, qui est, en outre,
la source qui croît le plus actuellement.
De plus, si l’on imputait aux transports les émissions des raffineries pour produire l’essence (dans le poste
« transformation énergie »), celles de l’industrie pour la construction des voitures et des routes, et plus généra-
lement toutes les émissions produites par des activités concourant aux déplacements (assurances, garages, etc.),
le total serait probablement plus proche de 40 %. La nomenclature a son importance !
Le transport aérien international n’est pas pris en compte, car, aux termes du protocole de Kyoto, les émissions
découlant du transport international aérien ou maritime ne sont pas affectées aux totaux nationaux.
Source : Citepa [en ligne], Citepa, 02.07.2007 [11.04.2008] http://www.citepa.org
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62 idées I n° 153 I septembre 2008

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