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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

DOMAINE ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES


MENTION GEOGRAPHIE
Parcours : Environnement et Aménagement du territoire

LE DYNAMISME DE LA VILLE
D’ANTSIRABE ET LES
DIFFICULTES DE L’EXTENSION URBAINE

MEMOIRE DE MASTER EN GEOGRAPHIE


Présenté par :
Florence Solohasiniaina MALALATINA
Sous la direction de
Gabriel RABEARIMANANA, Maitre de Conférences

Soutenu le 22 Mars 2018


UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
DOMAINE ARTS, LETTRES ET SCIENCES
HUMAINES
MENTION GEOGRAPHIE
Parcours : Environnement et Aménagement du territoire

LE DYNAMISME DE LA VILLE D’ANTSIRABE ET LES


DIFFICULTES DE L’EXTENSION URBAINE

MEMOIRE DE MASTER EN GEOGRAPHIE

Présenté par :
Florence Solohasiniaina MALALATINA
Sous la direction de
Gabriel RABEARIMANANA, Maitre de Conférences

Membre du jury :
-Président : Mme. Lucile RABEARIMANANA, Professeur Titulaire
-Rapporteur : Gabriel RABEARIMANANA, Maitre de Conférences
-Juge : M. Tolojanahary ANDRIAMITANTSOA, Maitre de Conférences

Soutenu le 22 Mars 2018


REMERCIEMENTS

La réalisation de ce mémoire de Master a été possible grâce à la contribution de


nombreuses personnes morales et physiques qui nous ont apporté leur aide.

Ainsi, nous voudrons exprimer notre gratitude et notre reconnaissance aux Enseignants
Chercheurs et aux membres du personnel administratif de la mention Géographie qui ont
contribué à notre formation.

Nous tenons à adresser des remerciements chaleureux à l’endroit de :



Mme Lucile RABEARIMANANA, Professeur Titulaire, qui a accepté de présider cette
soutenance malgré ses différentes occupations


M. Tolojanahary ANDRIAMITANTSOA, Maitre de Conférences, qui en dépit de ses
multiples préoccupations a aimablement consenti à juger notre travail


Gabriel RABEARIMANANA, Maître de Conférences, pour le temps qu’il a consacré
pour nous et pour ses conseils tout au long de l’élaboration de ce mémoire malgré
sesinnombrables activités.

Notre reconnaissance s’adresse également aux responsables de la commune urbaine


d’Antsirabe, aux chefs d’arrondissement et chefs du Fokontany ainsi que les chefs de
ménages et toutes les personnes qui nous ont accueillies et ont répondu avec générosité
aux questions posées durant les travaux sur terrain.

Nous tenons à exprimer nos sentiments d’affectueuse reconnaissance à notre famille et à


nos amis pour leur soutien et leur encouragement. Elles nous ont donné la force et la
volonté de réussir.

I
SOMMAIRE

REMERCIEMENTS ................................................................................................................... I
SOMMAIRE ............................................................................................................................. II
RESUME ................................................................................................................................. III
TABLE DES ILLUSTRATIONS ............................................................................................ IV
ACRONYMES ........................................................................................................................ VI

INTRODUCTION ..................................................................................................................... 1
Première partie. ANTSIRABE, UN ESPACE URBAIN DYNAMIQUE ............................... 11
Chapitre I. ANTSIRABE, UN ESPACE DENSEMENT PEUPLE ........................................ 12
Chapitre II. ANTSIRABE, UN ESPACE URBAIN ATTRACTIF ......................................... 22

Deuxième partie. UNE EXTENSION URBAINE NON MAITRISEE ................................... 32


Chapitre III. UNE EXTENSION URBAINE RAPIDE ET DIFFERENCIEE DANS
L’ESPACE ............................................................................................................................... 33
Chapitre IV. UNE ANARCHIE OMNIPRESENTE ............................................................... 47
Chapitre V. UN PAYSAGE URBAIN AVEC UNE TRACE DE RURALITE ...................... 58

CONCLUSION ........................................................................................................................ 63
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 64
ANNEXES ............................................................................................................................... 67
TABLE DES MATIERES ....................................................................................................... 78

II
RESUME

En 2016, la commune urbaine d’Antsirabe, troisième ville de Madagascar comptait


289 195 habitants, avec un taux de croissance élevé atteignant 3,4% par ans. C’est une ville
dynamique car dotée de fortes potentialités sur le plan économique, qu’il s’agisse de l’agro-
industrie, du tourisme ou du commerce. A ces atouts économiques qui procurent des emplois,
s’ajoutent le poids et la qualité de l’éducation qui datent de l’époque coloniale.
Le dynamisme de cette ville se traduit par une extension urbaine rapide que nous
avons tentée d’analyser entre 2004 et 2016, à travers 5 Fokontany. Cela nous a permis de
noter que cette extension spatiale différente d’un Fokontany à l’autre, n’est pas maitrisée.
Elle se caractérise par une certaine anarchie. Par ailleurs, malgré son importance, elle n’a pas
réussi à éliminer une certaine ruralité dans le paysage urbain d’un si grand ville.

Mots clés : Antsirabe, aménagement urbain, ville, dynamisme, extension urbaine, rapide,
anarchique,

III
TABLE DES ILLUSTRATIONS

LISTE DES CROQUIS

Croquis n° 1: localisation de la zone de recherche .................................................................... 3


Croquis n° 2: Evolution de l’effectif de la population par arrondissement entre 2005 et 2016
............................................................................................................................. 15
Croquis n° 3: répartition et densité de la population par arrondissement administratif avec les
Fokontany enquêtés en 2016 ............................................................................... 18
Croquis n° 4: l’extension de la commune urbaine d’Antsirabe entre 2004 et 2016 ................ 37
Croquis n° 5: La densification du tissu urbain dans le Fokontany Ivory ................................. 39
Croquis n° 6: La densification du tissu urbain dans le Fokontany Mahazoarivo .................... 40
Croquis n° 7: L’extension du tissu urbain dans le Fokontany Tsivatrinikamo ........................ 43
Croquis n° 8: L’extension du tissu urbain dans le Fokontany Mahafaly ................................. 44
Croquis n° 9: L’extension du tissu urbain dans le Fokontany Ambohimanarivo .................... 45
Croquis n° 10: Occupation du sol de la commune urbaine d’Antsirabe .................................. 59

LISTE DES TABLEAUX

Tableau n° 1: Catégories et nombre des personnes interrogées ................................................. 8


Tableau n° 2: répartition par tranche d’âge de la population en 2016 (nombre et pourcentage)
............................................................................................................................. 19
Tableau n° 3: Le poids de l’agriculture et de l’élevage dans les activités de la ville
d’Antsirabe (d’après notre échantillon) .............................................................. 23
Tableau n° 4: Les différents types d’établissements scolaires dans la ville d’Antsirabe en
1949 ..................................................................................................................... 29
Tableau n° 5: Le nombre des établissements scolaires et des élèves dans la commune urbaine
Antsirabe en 2016 ............................................................................................... 30
Tableau n° 6: Les CSB2 dans la commune urbaine d’Antsirabe ............................................. 48
Tableau n° 7: Part respective des écoles publiques et privées (nombre d’élèves) ................... 49
Tableau n° 8: Catégorie et nombre des infrastructures d’assainissement dans la commune
urbaine d’Antsirabe ............................................................................................. 52
Tableau n° 9: Les avis de la population enquêtée sur le travail de la commune ..................... 56
Tableau n° 10: Les avis des autorités sur l’extension de la ville ............................................. 57

IV
LISTE DES GRAPHES

Graphe n° 1: l’évolution comparée de la population d’Antsirabe avec celle de Toamasina ... 13


Graphe n° 2: L’évolution de la population dans les 5 Fokontany enquêtés (2008 à 2016) ..... 16
Graphe n° 3: Les différents groupes ethniques à Antsirabe ..................................................... 21
Graphe n° 4: Le volume du budget communal d’Antsirabe .................................................... 31

LISTE DES PHOTOS

Photo n° 1: Exemple de maison dans le quartier européen ...................................................... 34


Photo n° 2: type de construction dans le quartier populaire d’Andrefatsena Ivory ................. 35
Photo n° 3: Les nouvelles constructions le long de la RN7 ..................................................... 42
Photo n° 4: Le mauvais état de route ....................................................................................... 50
Photo n° 5: les ordures éparpillées dans la commune .............................................................. 54
Photo n° 6: La plantation du riz dans le Fokontany Tsivatrinikamo ....................................... 60
Photo n° 7: Type d’habitat de ménage riche dans la commune urbaine d’Antsirabe .............. 62

V
ACRONYMES

CISCO : Circonscription Scolaire


CSB II : Centre de Santé de Base niveau II
COTONA : La cotonnière d’Antsirabe
INSTAT : Institut National de la Statistique
IRD : Institut de Recherche pour le Développement
JIRAMA : Jiro sy Rano Malagasy
PCD : Plan Communal de Développement
PUDé : Plan d’Urbanisme de Détail
PUDi : Plan d’Urbanisme Directeur
RN : Route Nationale
STAR : Société Tananarivienne de Réfrigération et de boisson gazeuses
SACIMEM : Société Anonyme de Cigarette mélia de Madagascar
SOCOLAIT : Société commerciale laitière
S.E.E.R : Sociétés d’exploitation des eaux sources Ranovisy

VI
INTRODUCTION

Le processus d’urbanisation amorcé depuis des millénaires est « le signe le plus


éclatant du progrès de l’humanité »1. Ce phénomène universel a connu une forte accélération
en Afrique notamment depuis la décennie 1960, celle de l’indépendance pour les anciennes
colonies. Selon l’UN Habitat, à l’échelle mondiale, la population urbaine va tripler dans
trente ans, elle représentera 60% des habitants. Cette augmentation rapide s’explique aussi
bien par l’accroissement démographique naturel que par les migrations venant des
campagnes.
Madagascar est touchée par ce phénomène. Son taux d’urbanisation est passé de 11%
en 1960 à 27% en 2005. Aujourd’hui, il est estimé à 37%. Mais les villes Malgaches étant
mal préparées, ceux qui migrent en ville s’y installent avec leur mode de vie rural. Cela
engendre de nombreux problèmes perceptibles dans l’extension du tissu urbain, et des
difficultés pour l’élaboration de véritables paysages urbains.
Mais avant d’aborder ces problèmes et difficultés dans le cas de la ville d’Antsirabe, il
convient de rappeler les difficultés pour définir ce qui est une ville. Il a fallu attendre la
conférence de Prague en 1996 pour qu’il y ait une entente sur les 3 critères qui définissent
une ville :
Groupement compact d’habitations dans lequel aucune habitation n’est

distante des autres de plus de 200 mètres.

Groupement comptant au moins 10 000 habitants
Une population active agricole inférieure à 25% du total
Ces critères sont essentiellement d’ordre démographique alors qu’une ville se définit
aussi par la quantité et la qualité des équipements dont elle dispose. C’est dans cette optique
que PAULET (J. P.) a soutenu qu’il faut aussi tenir compte de la dynamique économique :
recul des emplois agricoles au profit de ceux non agricoles, concentration spatiale liée aux
économies d’agglomération.

Pour ce qui est de Madagascar, les villes ont été définies par leur fonction
administrative, le nombre de leurs habitants (plus de 5 000), et par les infrastructures
disponibles.
Malgré le flou de cette définition, il est patent que Madagascar connait une
urbanisation rapide, car elle compte aujourd’hui 172 agglomérations urbaines, abritant près

1
PAULET (J. p.) in « Géographie urbaine », éd Armand Colin, Paris, 315p.

1
de 7 millions de personnes (37%) de la population totale. Les migrations vers les centres
urbains jouent un rôle très important dans ce développement rapide des villes. Cette
dynamique ne va pas sans problèmes, même si les conditions de vie sont meilleures en ville :
opportunités d’emplois, accès plus facile aux écoles et aux centres de santé…
C’est pour contribuer à la connaissance de tous ces faits géographiques que nous
avons retenu « le dynamisme de la ville d’Antsirabe et les difficultés de l’extension urbaine »
comme sujet de notre mémoire.

Localisation de la zone de recherche et choix du sujet


La commune urbaine d’Antsirabe, capitale de la région Vakinankaratra, comptait 289 195
habitants en 2016, contre 174 602 en 2004. Elle est localisée entre la latitude 19°81’07’’ et
19°95’24’’ Sud et la longitude 46°96’14’’ et 47°10’12’’ Est. Située à 1400m d’altitude, elle
est à 167km de la capitale, et est reliée à celle-ci par la RN7. Cette commune est limitée :
A l’Ouest par la commune rurale d’Antanimandry et Belazao
Au Nord par la commune rurale d’Ambano, Andranomanelatra, Ambohimanarivo
A l’Est par la commune rurale d’Ambohitranandriana
Au Sud par la commune rurale de Vinaninkarena
Administrativement, elle est subdivisée en six arrondissements administratifs comprenant
au total 60 fokontany. (Voir croquis n°1c)

2
Croquis n° 1: localisation de la zone de recherche

3
Nous avons choisi la commune urbaine d’Antsirabe comme zone de recherche parce que,
originaire de cette ville, ayant une formation de géographe intéressé par la géographie
urbaine, nous sommes interpellé par sa dynamique marquée par une extension spatiale mal
maîtrisée.
Comme nous ne pouvions couvrir l’ensemble de l’espace urbain, compte tenu de nos
moyens, nous avons retenu 5 Fokontany sur 60 figurants dans 3 arrondissements. Il s’agit du
Fokontany Tsivatrinikamo, Ivory, Mahazoarivo, Mahafaly, Ambohimanarivo (voir croquis
n°1 page 3). Ils ont été choisis en fonction de leur position géographique, les 3 Fokontany
(Tsivatrinikamo, Mahafaly et Ambohimanarivo) se trouvent en périphérie et desservis par la
RN7 et la RN34 ; et les 2 autres Fokontany (Ivory et Mahazoarivo) se trouvent dans le centre-
ville.
Ce sujet nous a conduits à poser une question fondamentale qui constitue notre problématique

Problématique
Quelles sont les bases du dynamisme de la ville d’Antsirabe conduisant à une extension
urbaine rapide ? Comment cette extension s’inscrit-elle dans les Fokontany qui accueillent
les migrants ?
Pour répondre à ces questions, nous avons adopté une démarche de recherche qui
comporte deux volets : la documentation et les travaux de terrain.

Démarche de recherche
Pour mener à bien notre travail, nous avons adopté la démarche déductive qui consiste à
énoncer a priori une hypothèse que l’on cherche à confirmer ou infirmer par les travaux de
terrain.
Ainsi, l’hypothèse que nous avons retenue est qu’Antsirabe a une très forte attractivité
et connait de graves problèmes pour la planification de son extension spatiale.
Pour vérifier cette hypothèse, notre démarche a comporté deux phases puisqu’avant
les travaux de terrains, nous nous sommes d’abord documenté.

1- Documentation
La documentation est un volet très important pour la réalisation de notre travail, c’est la
première étape. Notre travail de recherche est la suite du dossier de recherche que nous avons
faite en classe antérieure et que nous voulons approfondir. Donc la phase de documentation a
débuté l’année dernière et se réalise le long de notre recherche. Des ouvrages généraux et

4
techniques, des mémoires, des articles, des revues, des monographies et des sites web
abordant notre sujet ont été consultés. Différents centres de documentations et bibliothèques
de la capitale et de la ville d’Antsirabe ont été fréquentés comme la bibliothèque et archive
universitaire, la bibliothèque de géographie, l’IRD, Hall d’information Antsirabe, le centre de
documentation Norvégienne Antsirabe pour la réalisation de la lecture. Les documents
numériques de l’INSTAT, de la préfecture et de la CISCO d’Antsirabe I nous ont aussi
apporté un poids significatif dans la réalisation de notre travail.

Analyse bibliographique
PAULET (J. P.), 2000, Géographie urbaine 315p.
L’urbanisation est un phénomène universel. La population ne cesse d’augmenter dans la
ville et provoque l’extension de la ville ; pourtant il est difficile d’avoir une définition précise
sur la ville même si beaucoup d’auteurs essaient de la définir. L’extension urbaine est liée à
la croissance démographique et l’exode rural qui entraine une transformation du
développement et la formation des mégapoles surtout dans les pays moins avancés. Et le
rapport entre la ville et la campagne a changé. Mais le développement de ville entraine des
effets négatifs aussi bien que positifs. Avec la hiérarchie urbaine, la ville exerce toujours une
action sur la périphérie. Le taux d’urbanisme varie selon le pays avec un écart considérable
entre les pays en voie de développement et les pays anciens industrialisés. La mondialisation,
la surcharge d’information, les contrastes régionaux donnent une ère nouvelle aux villes et les
villes des pays en voie de développement deviennent dépendantes des grandes villes des pays
riches. La ville s’éclate et amène une croissance très inégale accompagnée d’un mauvais
développement or l’objectif de l’essor de la ville est de passer à une croissance du taux de
développement, d’une façon durable.
Ce livre nous a permis de mieux comprendre l’urbanisation, de l’étudier et d’avoir une
idée sur les impacts provoqués par l’accroissement de la ville.
HAERINGER (P), 1972, La dynamique de l’espace urbain en Afrique noire et à
Madagascar, problème de politique urbain. Colloques internationaux du C.N.R.S n°539, PP
177-188
La morphologie urbaine laisse déjà deviner la ligne de force de l’évolution et de la croissance
physique des villes Africaines et Malgaches. Une croissance urbaine incontrôlée qui est
surtout liée au problème de logement populaire, qui intervient dans plusieurs domaines et
pour faire promouvoir l’habitat urbain, pour le faire progresser en qualité, il faut appliquer le

5
plan d’urbanisme. Mais cela n’était applicable qu’en Europe, où l’obligation d’une mise en
valeur moderne faite à tout acquéreur d’un lot urbain, de jouissance.

Ce livre nous a permis de connaitre que la caractéristique de l’extension urbaine africaine


est incontrôlée, et due surtout au problème de logement malgré l’existence de plan
d’urbanisme. Il est difficile d’avoir un permis de construction facile et gratuit, mais ceci
n’était qu’un droit précaire et il est impossible de l’appliquer dans le pays africain.
CHAPUS (G), 1951, Antsirabe passé, présent, avenir 65 P

Ce livre comporte trois parties ; une partie qui parle de l’origine de la ville, une deuxième
concernant la période contemporaine et une autre qui parle du lendemain d’Antsirabe. Le
français lieutenant Mayer est le premier Européen qui a visité la ville d’Antsirabe en aout
1777. La province s’appelait en ce temps-là Iandratsay et le village d’Ambohidravaka qui se
trouve à 2Km au sud, était le chef-lieu de la région, puis il y a l’arrivé des missionnaires
norvégiens ainsi que la visite de Gallieni. Depuis l’ère où les eaux chaudes apparaissent à la
surface, tous les terrains de l’Est de Mahazoarivo jusqu’à Anosiarivo étaient couverts d’une
couche blanche de sel. Antsirabe a été connu par suite de cette apparition de sel. Le mot
Antsirabe (an-sira-be) signifie où le sel abonde. L’analyse et l’utilisation de ces sels marquent
la période contemporaine. Pendant cette période contemporaine l’extension de la ville
s’amorce, accompagnée de beaucoup d’œuvres d’aménagement et Antsirabe est devenue
chef-lieu de district en 1903. L’avenir d’Antsirabe, la détermination du rôle qu’elle jouera
vont dépendre dans une très large mesure, des conceptions que nous avons élaborées,
touchant la possibilité de développement de Madagascar dans son ensemble.
Ce livre donne une idée de l’origine de la ville d’Antsirabe ainsi que son histoire. Et grâce
aux nombreux équipements, l’œuvre d’aménagement commence. Depuis sa création, la ville
d’Antsirabe s’est développée à la base d’alternance d‘éclatement et de densification des tissus
urbains.

2- Les travaux de terrain


C’est la deuxième étape de notre travail. Elle comporte deux volets : la préparation et les
travaux sur terrain.

6
2-1La préparation
Durant la préparation de notre séjour sur terrain, nous avons conçu les croquis dont nous
jugeons nécessaires sur terrain. Nous avons aussi identifié et catégorisé les personnes à
enquêter : la population, les chefs de Fokontany, les chefs d’arrondissements, les autorités
communales… vu que nous avons fait une approche multiscalaire. Etant donné la difficulté
matérielle et financière, il n’était pas facile d’enquêter la totalité des populations concernées,
c’est pourquoi, il était nécessaire de faire un échantillon. Après, nous avons commencé à
rédiger nos outils d’enquêtes : les questionnaires. Pour mener à bien notre investigation, nous
avons établi deux types de questionnaires :
 Des questionnaires semi-ouverts pour les autorités publiques, les chefs de l’arrondissement et
les chefs de Fokontany
 Des questionnaires ouverts pour la population

2-2Les travaux sur terrain


Notre travail sur terrain a duré environ 1 mois, mais nous avons fait un pré-terrain
antérieurement. Ce délai assez court nous a contraints à ne pas approfondir certaines pistes de
recherches révélées au cours des enquêtes d’autant plus que le chronogramme que nous nous
sommes fixé a été perturbé par des aléas : difficulté pour obtenir des rendez-vous auprès des
responsables, refus de répondre à nos questions.

Nous avons interrogé 118 personnes. Mais 10 d’entre eux ont refusé de nous répondre. Les
109 autres qui ont voulu nous répondre appartiennent aux catégories suivantes :

7
Tableau n° 1: Catégories et nombre des personnes interrogées

SOUS-CATEGORIES NOMBRE DE PERSONNES


CATEGORIES
INTERROGEES

Les chefs de Fokontany 05 personnes

Les chefs d’arrondissement 04 personnes


Autorités publiques
Les responsables de la
commune

Chefs des ménages


97 personnes
urbains

Total 109 Personnes

 Pour les autorités publiques, la représentativité ne se pose pas, 5 présidents sur 5


Fokontany ont été enquêtés, les chefs d’arrondissement directement concernés l’ont
aussi été. Quant aux responsables de la commune, ils nous ont fourni des documents officiels.
 Les chefs des ménages sont dans la deuxième catégorie des personnes enquêtées et
pour apprécier la valeur scientifique de notre approche, la question de représentativité de nos
enquêtes a été posée.
Nous avons interrogé 97 personnes dans les 5 Fokontany que nous avons enquêté. Le
nombre de personnes enquêtées varie d’un Fokontany à l’autre. Mais pour tous, le taux
d’échantillonnage a été faible. Pour Mahazoarivo, nous avons interrogé 21 personnes soit un
taux de 0,48%. Pour Ivory, les 18 enquêtés représentent un taux de 0,86%. Pour Mahafaly,
les 18 personnes enquêtées donnent un taux d’échantillonnage de 0,63%. Pour
Tsivatrinikamo, nous avons interrogé 20 personnes soit un taux de 1,28%. Pour le cinquième
Fokontany, Ambohimanarivo, les 20 enquêtés représentent de 2,31% de la population.
Ces taux sont indiscutablement faibles et insuffisants. Ils correspondent aux possibilités
matérielles dont nous disposions. En effet, nous n’avions pu séjourner sur le terrain que 4
semaines.
Toutefois, nous avons choisi nos échantillons de façon raisonnée pour que nos enquêtes
soient les plus représentatives possible.

8
Le procédé a varié d’un Fokontany à l’autre. Pour le Fokontany Ivory et
Ambohimanarivo, les enquêtés ont été choisies en fonction de leur provenance. A Ivory, les
18 chefs de ménage enquêtés se répartissent comme suit : 5 sont des migrants venant d’autres
régions de Madagascar, 8 viennent des districts de la région Vakinankaratra, et 5 viennent de
la commune urbaine d’Antsirabe elle-même. A Ambohimanarivo, le procédé adopté a été le
même. Ainsi, il y a 10 enquêtés qui viennent d’autres régions de Madagascar, 5 chefs de
ménages venant des districts de la région Vakinankaratra, et 10 sont originaires de la ville
d’Antsirabe.
Pour les trois autres Fokontany, nos enquêtés ont été choisies en fonction de leur
résidence dans les quartiers. Pour Tsivatrinikamo, il comporte 4 secteurs dont Ampahatra et
nous avons enquêté 5 chefs de ménages dans ce secteur, Tsivatrinikamo afovoany
antsimondalana avec 5 enquêtés, Ambalavato 5 enquêtés et Ambohitrinibe 5 chefs de
ménages. Pour Mahazoarivo, il est subdivisé en 6 secteurs et nous avons enquêté 4 chefs de
ménages dans le secteur Antsinanana, 3 dans le Fokontany Afovoany, 3 dans le secteur
Andoavary, 3 à Antsoso, 4 à Antanimenakely et 4 à Masoandro. Et pour le dernier
Fokontany, Mahafaly, il se répartit en 3 secteurs, dont le secteur Sud, Centre et Nord et que
nous avons enquêté 6 chefs de ménages sur chaque secteur.
Sur un autre plan et à l’issue de notre démarche, il convient de souligner les catégories socio-
professionnelle des 94 personnes enquêtées (voir tableau n°3, page 22).
Au total, bien que le nombre de personnes interrogées soit faible, il ne représente que
0,03% de la population de la commune, nous pensons que cet échantillon est suffisamment
représentatif des migrants. Tout au moins, les résultats obtenus traduisent les aspects
qualitatifs fondamentaux du dynamisme de la ville d’Antsirabe et les difficultés de
l’extension urbaine.

3- Problèmes rencontrés
Des difficultés ont été rencontrées lors de la réalisation de ce mémoire :
D’abord, la consultation de document nous a posé de grands problèmes, car d’une
part, il y a le manque d’ouvrage actuel et d’autre part, il y a des mémoires déjà soutenu, mais
pas disponible dans la bibliothèque vu que la personne qui fait la recherche ne l’a pas encore
déposé.
Ensuite, on n’a pas trouvé le plan de la ville même si nous avons recherché dans de
nombreuses institutions. Et sur la réalisation des croquis, on a croisé des difficultés sur la
base de données.

9
De plus, il y a le refus de la part de certaines personnes durant nos enquêtes sur terrain
qui bouleverse notre chronogramme.
Enfin, on n’a pas pu s’entretenir directement avec le maire, car il ne reçoit aucune
visite vu qu’il a déjà légué la responsabilité à ses adjoints, cependant il y a des questions que
ses adjoints n’ont pas pu répondre.
Pour montrer les résultats de notre recherche et afin de répondre à notre
problématique, ce mémoire sera structuré en deux parties : d’une part, Antsirabe est un
espace urbain dynamique et d’autre part elle est caractérisée par une extension non maitrisée.

10
Première partie.
ANTSIRABE, UN ESPACE URBAIN
DYNAMIQUE

La ville d’Antsirabe est l’une des villes les plus dynamiques de Madagascar.
L’existence de ses nombreuses potentialités explique ce dynamisme. Nous verrons en premier
lieu qu’Antsirabe est un espace densément peuplé et en second lieu qu’elle est un espace
urbain attractif.

11
Chapitre I. ANTSIRABE, UN ESPACE
DENSEMENT PEUPLE
La ville d’Antsirabe fait partie des hautes terres centrales de Madagascar, à 167 km de
la capitale. Sa position géographique, sa vocation agroindustrielle ainsi que ses différents
atouts offrent un cadre de vie attirant et enchantent les gens à s’y installer. Et c’est l’origine
du dynamisme de la population dans la commune. Elle est une ville densément peuplée.
C’était depuis l’époque de vazimba en XVème que la ville eut son premier peuplement et
depuis elle n’a cessé de se densifier. Actuellement, cette densification de la population se
reflète par l’augmentation rapide de cette dernière et l’importance de mouvement migratoire.
Et comme l’ensemble des pays sous-développés y compris les villes de Madagascar, on peut
retenir cet ordre de grandeur :
 Accroissement naturel 60%
 Accroissement migratoire 30%
 Reclassement 10%

I-Augmentation rapide de la population mais différente dans l’espace


La population du continent africain s’accroît rapidement, un humain sur six habite
aujourd’hui en Afrique. Pour Madagascar, la croissance démographique des grands centres
urbains est parmi les plus rapides du continent africain y compris la ville d’Antsirabe. Elle est
proche d’Ouagadougou et deux fois plus rapide que Nairobi et Bamako. L’attirance pour les
villes reflète l’espoir de trouver du travail, de recevoir une meilleure éducation, de bénéficier
des meilleurs soins, d’avoir plus de sécurité ou simplement de trouver de nouvelles
opportunités. Mais la répartition de la population varie d’un espace à un autre.

1-L’aspect démographique
La commune urbaine d’Antsirabe fait partie des communes urbaines de première
catégorie. Et au niveau national, elle est la troisième ville la plus peuplée de Madagascar.
Elle abrite 251 563 d’habitants en 2015 derrière la ville de Toamasina qui a une population
totale de 289 737 et Antananarivo avec une population totale de 708 549 en 20152. (Graphe
n°1)

2
Projection de l’INSTAT

12
Graphe n° 1: l’évolution comparée de la population d’Antsirabe avec celle de
Toamasina

350000

300000

250000

200000
Antsirabe
150000 Toamasina

100000

50000

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Source : Commune urbaine d’Antsirabe, synthèse de l’auteur

Ce graphe montre l’évolution de la population de la ville d’Antsirabe et


Toamasina entre 2004 et 2015 (voir annexe 3 et annexe 4 page 74). Depuis, le nombre
ne cesse de s’accroitre parce que :
 en 2004 jusqu’en 2007, pour Antsirabe le nombre augmente de 194 437 à 218
864 et pour Toamasina, de 194 379 à 212 941 c’est-à-dire que la population augmente
de 24 485 pour Antsirabe et 18 562 Toamasina.
 Mais entre 2008 et 2010, ce rythme de croissance a connu une vitesse plus
rapide, car pour la commune urbaine d’Antsirabe, le nombre de populations est passé
de 218 865 en 2008 jusqu’à 253288, elle a connu une augmentation de34 423 et pour la
commune urbaine de Toamasina le nombre est passé de 218864 jusqu’à 253 288. Donc
entre deux années seulement le nombre de populations double au nombre des 4 années
précédentes. Ce phénomène est dû aux forts taux de natalité.
Et en 2010 à 2015, le rythme de croissance revient à sa vitesse normale par
rapport aux années 2008-2010, car le nombre de populations augmente de 25 592 pour

Antsirabe et 28 476 pour Toamasina.


13
Donc la croissance de ces deux grandes villes de Madagascar a presque le même
rythme, avec une allure ascendante qui est une caractéristique des pays sous-développés.

La commune urbaine d’Antsirabe est l’une des villes qui ont connu une forte
augmentation de la population. L’un des facteurs expliquant cette croissance urbaine est la
croissance démographique qui est un trait commun pour les villes sous-développées. Le
croquis suivant montre l’évolution de la population dans la commune urbaine d’Antsirabe
entre 2005 et 2016 : (croquis n°2).

14
Croquis n° 2: Evolution de l’effectif de la population par arrondissement entre 2005 et
2016

15
Ainsi, la ville d’Antsirabe a connu une forte augmentation de la population
notamment depuis 2005. Celle-ci est passée de 187 166 à cette date à 289 195 en 2016 soit
une augmentation de 102 029 habitants cela représente en 11ans une augmentation de.
L’arrondissement de Mahazoarivo Avarabohitra a subi une accélération plus rapide par
rapport aux autres arrondissements, car elle est passée de 48 624 en 2005 à 89 281 en 2015,
c’est-à-dire qu’elle augmente de 15 159 d’habitants soit 39,84%. Par contre, l’arrondissement
d’Ampatana Mandriankeniheny a connu une évolution de nombre de populations la moins
accélérée puisqu’en 2005 elle abrite une population de 15 008 et 25 169 en 2016 donc une
augmentation de 10 161 d’habitants seulement soit 9,95%. Pour les 4 autres arrondissements
c’est-à-dire Manodidina ny Gara Ambilombe, l’augmentation atteint le taux de 14,85%. Pour
Antsenakely Andraikiba, elle connait un taux d’augmentation de 12,13%. Pour Soamalaza
Mahatsinjo, le taux d’augmentation est passé de 15,40% en 11ans. Et pour Antsirabe
Afovoany Antsinanana Ambohimanarivo, elle connait un taux d’augmentation de 15,15%.
Cette augmentation rapide de la population est visible pour les 5 Fokontany que nous
avons enquêté comme le graphe suivant montre (graphe n°2)
Graphe n° 2: L’évolution de la population dans les 5 Fokontany enquêtés (2008 à 2016)

Source : Les 5 Fokontany enquêtés, synthèse de l’auteur


Ainsi, le nombre de populations dans les Fokontany que nous avons enquêté augmente
rapidement. Nous pouvons lire cette augmentation même si nous n’avons pas des données
plus anciennes. Pour Tsivatrinikamo, la population a connu une augmentation de 2116 entre
2010 et 2016. Pour Mahazoarivo, la population augmente de 2680 entre 2011 et 2016. Pour
Ivory, l’augmentation est de 2043 entre 2013 et 2016. L’augmentation est de 798 entre 2013

16
et 2016 pour Mahafaly. Et pour Ambohimanarivo, la population a connu une augmentation
de 817 entre 2010 et 2016 (voir annexe n°5 page 75).
Donc, tous les Fokontany de la commune subissent cette augmentation rapide de la
population.
Avec une superficie totale de 179,73 km², la commune d’Antsirabe se subdivise en 6
arrondissements administratifs et 60 Fokontany. Pourtant, la population se répartit
différemment dans ces arrondissements et Fokontany comme nous montre la carte ci-dessous
: (croquis n°3).

17
Croquis n° 3: répartition et densité de la population par arrondissement administratif
avec les Fokontany enquêtés en 2016

18
D’après cette carte, les 267 622 habitants de la commune urbaine d’Antsirabe se
répartissent inégalement dans les six arrondissements. Parmi ces arrondissements,
Mahazoarivo Avarabohitra qui a une densité 27,9 habitants par km² et se trouve dans la
partie Nord-Ouest est le plus peuplé avec au total de 89 281 habitants. Ce qui représente
33,86% de la population de la commune. Par contre, le Firaisana d’Ampatana
Mandriankeniheny est le moins peuplé avec une population totale de 25 169 habitants,
c’est-à-dire 9,40% seulement. Pour les Fokontany que nous avons enquêté Tsivatrinikamo
et Mahazoarivo appartiennent à l’arrondissement le plus dense de la commune c’est-à-dire,
à Mahazoarivo Avarabohitra et ce dernier est aussi le Fokontany le plus peuplé de la
commune avec un nombre de 25 169 habitants, le Fokontany Mahafaly appartient à
l’arrondissement de Manodidina ny gara Ambilombe, la deuxième arrondissement la plus
peuplée, le Fokontany Ivory fait partie de l’arrondissement Antsenakely Andraikiba, le
troisième arrondissement le plus peuplé et Ambohimanarivo appartient à l’arrondissement
d’Antsirabe afovoany Atsinanana Ambohimanarivo qui est le quatrième arrondissement le
plus dense.

2- La jeunesse de la population
L’une des caractéristiques des villes des pays sous-développés est la jeunesse de sa
population. Pour Madagascar, plus de 20% de la population sont âgées de 0 à 5, et 49% sont
âgées de 15 ans ou moins. Et la ville d’Antsirabe n’est pas épargnée par ce fait, le nombre
de populations de 0 à 17 ans est majoritaire, comme le tableau ci-dessous montre (tableau
n°2).
Tableau n° 2: répartition par tranche d’âge de la population en 2016 (nombre et
pourcentage)

Age 0 à 05 ans 06 à 17 ans 18 à 59 ans 60 ans et plus Total

Nombre 38078 95810 113723 20011 267622

Pourcentage 14,22% 35,80% 42,49% 7,47% 100%

Source : préfecture d’Antsirabe I, synthèse de l’auteur

19
Ainsi, pour la commune urbaine d’Antsirabe, la population de 0 à 17 ans est la majoritaire
avec un taux de 50,02% qui est supérieur par rapport au taux national. Et ce nombre diminue
dès qu’on monte de tranche d’âge, car il n’y a que 42,49% de 18 à59 ans et 7,47% des
populations plus de 60 ans.

Donc, la population de la commune urbaine d’Antsirabe a une allure jeune. Et la population


féminine est plus nombreuse que la masculine, car 52,54% sont des femmes et 47,45% les
hommes.

II- Un mouvement migratoire important


Le flux migratoire est l’un des facteurs les plus importants pour l’accroissement
urbain. Elle peut se manifester par l’exode rural, c’est-à-dire le déplacement des populations
des milieux ruraux vers les milieux urbains et par l’exode urbain dû à la saturation et
l’insécurité surtout dans la capitale. On trouve dans la commune urbaine d’Antsirabe ce
mouvement migratoire massif. Sa population est à prédominance Merina mais la position de
carrefour lui attribue des origines Betsileo ainsi que des métissages étrangers comme les
Français et les Indo-Pakistanais qui s’y installaient depuis longtemps.

1-Des apports migratoires issus des Hautes Terres Centrales


La ville d’Antsirabe a connu des mouvements migratoires depuis longtemps. Sa
position de carrefour et sa situation géographique entrainent d’importants mouvements
migratoires, débouchés de la Haute Terre Centrale. Elle a reçu les migrants d’Andrianony3
vers le début du XVIIème siècle. Vu sa position dans la Haute Terre Centrale, les migrants
Merina prédominent. Toutefois, il y a la présence minoritaire de Betsileo et un peu des autres
groupes ethniques.
Le graphe suivant montre la composition des groupes ethniques dans la commune
urbaine d’Antsirabe (graphe n°2) :

3
G.S CHAPUS, 1951, Antsirabe passé, présent, avenir 65 P

20
Graphe n° 3: Les différents groupes ethniques à Antsirabe

Les différents groupes ethniques à


Antsirabe

Merina
Betsileo
Autres

Source : Monographie de la commune, synthèse de l’auteur

C’est un graphe qui montre les différents groupes ethniques dans la commune urbaine
d’Antsirabe. Le Merina prédomine dans la ville. La majorité des migrants sont venus d’autres
communes de la région du Vakinankaratra environnant d’Antsirabe. Mais il existe aussi des
migrants venant de la capitale et de la province de Fianarantsoa. Nombreux sont les facteurs
qui expliquent ce fort mouvement : elle est liée surtout au foisonnement des activités
informelles et à l’importance de fonction industrielle et commerciale ainsi que
l’environnement et la beauté de la ville d’eau.

2-Une présence minoritaire des étrangers


La ville d’Antsirabe fait partie du groupe ethnique Merina, du fait que le
Vakinankaratra faisait partie des six régions Merina à l’époque d’Andrianampoinimerina.
Pourtant, on trouve la présence de différentes ethnies venant de différente région et province
dans la ville actuellement, que ce soit des Malgaches ou étrangers. Mais la présence de ces
étrangers reste minoritaire. D’une part, ces étrangers sont séduits par la beauté de la ville qui
est une ville touristique par la présence des sites et de source thermale. D’autre part, sa
caractéristique dotée d’une ville industrielle attire d’autres étrangers. Ces derniers sont
surtout des Chinois et des Indo-Pakistanais qui occupent des grands magasins ou des
industries dans la commune. L’existence de ces étrangers offre des emplois pour la
population active dans la commune mais il entraine aussi de l’insécurité et de la violence.

21
Chapitre II. ANTSIRABE, UN ESPACE URBAIN
ATTRACTIF
L’attirance de la ville d’Antsirabe répond à l’émergence des opportunités
économiques. Sa grandeur se reflète par sa forte cadre de vie attirante : centre industriel et
touristique, prédominance de différentes activités commerciales, agricultures, élevages.
Antsirabe, la plus grande ville de la région Vakinankaratra bénéficie des différents travaux
d’aménagement. Tous ceux-ci font sa force d’attractivité.

I-Une ville au carrefour des activités économiques


Les villes sont des foyers économiques. Pour la ville d’Antsirabe, elle a une place
particulière qui explique son poids économique. Elle se trouve dans une cuvette entourée de
montagnes qui est différente de la ville d’Antananarivo qui est établie sur des collines.
Antsirabe est dotée de nombreuses sources d’eau, étant qu’elle est dénommée ville d’eau ; et
un sol de type volcanique. Cette étendue est facilement aménageable. Sa position et ses
caractéristiques facilitent l’implantation des industries et l’implantation humaine, rentable
pour les agricultures et les élevages et appropries pour les différents types de transport. Elle
est également connue par sa diversification des activités économiques.

1-L’agriculture et l’élevage, des activités considérables


Antsirabe, une ville qui a eu le statut de commune urbaine en 1921 est encore
marquée par l’agriculture et l’élevage. Les activités primaires dominent dans la commune. Il
y a ceux qui le font comme principale et unique activité, et d’autres le font comme activité
secondaire ou tout simplement pour leur économie. Le mode de culture pratiqué dans la
Commune est une culture irriguée associée à la culture pluviale. On trouve dans la ville de
nombreux types de culture dans la commune urbaine d’Antsirabe vu qu’elle est réputée pour
être le berceau des fruits et légumes, on trouve :
 Les cultures vivrières telles que la riziculture, la culture du blé, culture de l’orge.
 Les cultures de contre saisons c’est-à-dire le manioc, haricot, soja, maïs….
 Les arboricultures comme les pommes, pèche, poire ; et légumes comme la carotte,
la pomme de terre, les choux…

22
Quant à l’élevage, il tient un rôle très important dans la vie des populations. Il y a :
L’élevage intensif de bovin qui commence à prendre l’ampleur, plus précisément l’élevage
des vaches laitières d’Antsirabe qui ravitaille les entreprises qui transforment du lait à
Madagascar.
L’élevage de porcs qui inonde le marché local quotidiennement.
L’élevage des volailles, qui se trouve presque dans les basses courts de la
population. Et il commence à avoir une place importante dans l’activité des Antsirabéens
surtout l’élevage des poules pondeuses, des poulets de chair, des canards.

Le tableau suivant montre le poids de l’activité primaire par rapport aux autres activités
dans la commune (tableau n°3).
Tableau n° 3: Le poids de l’agriculture et de l’élevage dans les activités de la ville
d’Antsirabe (d’après notre échantillon)
FOKONTANY NOMBRE ACTIVITES
DES
PERSONNES AGRIC INDUST COM FONC AUTR
ENQUETEES ULTUR RIE MERC TION ES
E/ELEV E NAIRE
AGE

TSIVATRINIKAMO 20 8 6 3 1 2

IVORY 18 5 3 5 2 3

MAHAZOARIVO 21 2 3 11 3 2

MAHAFALY 18 3 2 6 2 2

AMBOHIMANARIVO 20 9 5 1 3 1

TOTAL 79 24 soit 19 soit 26 soit 11 soit 10 soit


30,37% 24,05% 32,91% 13,92% 12,65%

Source : enquête de l’auteur


Ainsi le commerce occupe une place primordiale dans l’activité des populations, elle
représente 32,91% de la population que nous avons enquêté, l’industrie représente 20,05%
mais entre ces deux activités il y a l’agriculture et l’élevage qui représente un taux

23
d’échantillonnage de 30,37%. Un taux supérieur à celui de la définition adopté par la
conférence de Prague (supérieur ou égale à 25%)
Donc l’agriculture et l’élevage sont l’une des activités importantes de la population
dans la commune. Mais ce taux varie selon le Fokontany, d’un côté, ceux qui se trouve en
périphérie de la centre enregistre le taux élevé, car : Pour le Fokontany Tsivatrinikamo, 8 sur
les 20 enquêtés pratiquent l’agriculture et l’élevage et pour Ambohimanarivo 9 sur les 20
enquêtés. Et de l’autre côté, les Fokontany dans le centre ont des taux faibles parce que sur
les 21 chefs de ménages enquêtés dans le Fokontany Mahazoarivo, 2 d’entre eux seulement
pratiquent l’agriculture et l’élevage.
Et malgré les nombreux problèmes de ce secteur comme l’insuffisance de semence, la
non-maîtrise de l’eau, d’où l’attente d’eau de pluie pour certaines parcelles, l’existence des
eaux usées des usines entraînant une végétation dense pour la culture rizicole mais avec des
épis stériles, le coût élevé des moyens de production (semences, matériels, intrants), les vols
sur pieds ; cela n’est pas un blocage pour les populations. Actuellement l’agriculture, surtout
la plantation du riz est appuyée par des projets comme le PAPRIZ, Africa rice.

2-Une ville industrielle et touristique


Le secteur industriel et touristique est très présent et dynamique dans la commune
urbaine d’Antsirabe. Et ces secteurs font la renommée de la ville. Elle dispose de grandes
industries et possède différents potentiels touristiques qu’on ne trouve qu’à Antsirabe.

2-1Une grande ville industrielle malgache


Antsirabe fait partie des grandes villes industrielles de Madagascar. Parmi les nombreuses
usines et industries qui sont installées dans la ville, la majorité d’entre eux se trouvent dans le
Sud. Et plusieurs d’entre eux ont aussi eu des statuts nationaux et internationaux et jouent le
rôle de pourvoyeur d’emploi. La tradition industrielle d’Antsirabe (et de ses environs) est
privilégiée par sa situation de carrefour et l’existence simultanée de la route nationale 7 et 34.
L’industrie agroalimentaire et le textile constituent l’élément le plus important de ces
branches industrielles. Le développement d’unités artisanales progresse actuellement. On
note aussi l’existence importante des industries du tabac. Il y a aussi la progression
d’activités basées sur des investissements à cycle court et individuel. Actuellement, on
compte 37 industries formelles dans la commune alors que dans la commune urbaine

24
d’Antananarivo 283 et dans la commune urbaine de Tamatave 274. Et ce 24 nombre se
rajoute par les industries informelles qui ont un poids considérable dans la commune urbaine
d’Antsirabe.
Parmi ces différentes industries, il y a :
Les industries agroalimentaires dont les plus connues sont la STAR, SOCOLAIT,
VISIGASY, S.E.E.R…
Les textiles comme le COTONA, COTONLINE, AQUARELLE, ACCORDS…
Les industries qui fabriquent des produits manufacturés par exemple
SOBA,

SACIMEM…
Le Fokontany Ambohimanarivo se trouve à proximité des nombreuses industries
installées dans le sud et le long de la RN7, le Fokontany Tsivatrinikamo, à proximité surtout
de l’usine STAR et MALTO
L’existence de ces industries est la raison pour laquelle il y a mouvement des
populations dans la commune. Ils font appel à de différentes populations actives, non
seulement dans la commune environnante mais aussi dans d’autres régions.
La présence de ces différentes industries confère souvent des avantages mais
parfois aussi des inconvénients.

2-2Une grande potentialité touristique


Il existe différentes activités touristiques à Madagascar avec ses lieux, ses faunes et
flores endémiques. Et même s’il y a de nombreuses activités qui demeurent dans le pays,
Antsirabe est une ville touristique très prise par des touristes que ce soit étranger ou
nationaux. Antsirabe dispose de nombreux lieux et activités attirantes dont l’établissement
thermal de Ranomafana qui est à la fois un centre de soin. Il y a l’existence de lac Andraikiba
et Tritriva vu que la ville est dénommée ville d’eau, ils sont faits pour des activités
écotourisme nautiques. De plus, la présence de l’arboretum de l’Ivohitra et le parc de l’Est
attirent aussi les touristes. Et la fête de pâque qui demeure depuis longtemps une source
d’attraction pour la ville.
L’existence de certaines infrastructures hôtelières facilite l’hébergement des touristes qui ont
une large gamme de choix.

4
INSTAT

25
3-L’essor des activités commerciales et transports
L’activité commerciale et le transport jouent un grand rôle pour le développement
économique de la commune urbaine d’Antsirabe. Pourtant, elle est dominée par les activités
informelles comme toutes les villes à Madagascar.

3-1 Une activité commerciale importante


La commune dispose de plusieurs marchés dont les deux plus connus sont le marché
d’Antsenakely et le marché de Sabotsy.
Le marché d’Antsenakely a été créé après l’ouverture de la voie ferrée et la gare en
1923. Le marché est fréquenté par des clients venus de tous les arrondissements, car il se
situe dans le quartier commercial et à proximité des lieux de travail.
Pour le marché de Sabotsy, qui a bénéficié d’un grand travail d’aménagement et
devenu le plus grand marché en Afrique. On trouve différent type de produit à vendre dans ce
marché et il est fréquenté par de nombreuses et différentes personnes que ce soit des
antsirabéens ou d’autres venus des autres régions et provinces de Madagascar.
La commune urbaine dispose aussi d’un marché des bestiaux qui siège à Ivohitra. Et
en plus de tout cela, chaque Fokontany possède un marché pour ses besoins quotidiens.

3-2 Le rôle prépondérant du transport


Le transport joue un rôle dominant dans le développement d’une ville. Son
développement favorise les mouvements de biens et de personnes en direction de la ville et
dans la ville. Antsirabe dispose de plusieurs moyens de transport dont certains font sa
réputation. La platitude de la ville explique la facilité de circulation dans cette dernière. Parmi
ces moyens de transport, on trouve le pousse-pousse et le cyclo-pousse qui constitue l’une
des particularités de la ville. Les kinga qui commencent à prendre une place importante dans
la commune. Les vélos, qui sont les moyens de transport les plus utilisés dans la ville d’eau.
L’existence de nombreux taxi-be facilite le déplacement de la population dans la commune,
ils desservent presque l’ensemble de la ville. Antsirabe est une ville carrefour, elle est reliée
aux autres régions et à la capitale par la RN7 et RN34 par des lignes régionales et nationales
dont les stationnements sont à l’hippodrome Vatofotsy et à Ambavahadimangatsiaka pour les
transports nationaux notamment transport reliant Antsirabe vers le Sud du pays. Et les
transports régionaux reliant la ville avec les autres communes et districts de la région de
Vakinankaratra se trouvent à Ivory.

26
3-3 Le poids du secteur informel
Aucune ville Malgache ne possède une politique d’emplois au niveau local. Les emplois sont
insuffisants à Madagascar, donc le secteur informel prend une grande place surtout sur
l’activité commerciale, le domaine du transport : pousse-pousse ou petite charrette, dockers.
De ce fait, l’économie malgache est caractérisée par une forte dualité du marché formel et du
marché informel. Il n’a cessé de se développer et fournit du travail à de nombreuses
personnes. La ville d’Antsirabe n’échappe pas à ce fait. Son poids est considérable dans la
ville, et se traduit en partie par les effets cumulés des crises politiques successives dans le
pays comme celle de 2002, 2009 qui a provoqué un mouvement du formel vers l’informel,
notamment en raison de la mise à disposition des travailleurs du secteur textile. Elle constitue
une bouée de sauvetage pour ceux qui ont perdu leur emploi au-delà de la crise. Ceux qui
n’avaient pas d’emploi sont obligés d’entrer dans le monde du secteur informel. Il est aussi la
conséquence de nombreux emplois qui sont créés dans des activités informelles. Pourtant, ce
secteur offre des inconvénients pour la commune, car aucun impôt n’est prélevé de ces
activités étant donné que les pratiquants ne sont même pas enregistrés.

II- Une ville avec une dimension fonctionnelle importante qui polarise l’espace

Selon la définition statistique de la conférence de PRAGUE (1966) qui a une valeur


universelle, pour qu’une agglomération accède au rang d’une ville, elle devrait répondre
simultanément à des critères spatiaux, démographiques et fonctionnels 5. On observe la réalité
de ces différents critères pour la ville d’Antsirabe. Cette ville possède aussi une dimension
fonctionnelle importante et donne son rôle de centralité dans la région.

1-Antsirabe, chef-lieu de la région


Sous l’administration française, Antsirabe fut désignée comme Chef-lieu de district
(1901-1902). En 1903, le chef-lieu de la province y fut transféré6.Depuis, la ville bénéficie de
différents types de travaux d’aménagements, de nombreuses grandes infrastructures comme
la voie ferrée, voie urbaine ; et de grands équipements à savoir les stations thermales, grands
hôtels. Ces derniers permettent à Antsirabe de prendre sa fonction de pôle administratif et
commercial à l’échelle régionale, touristique et résidentielle à l’échelle nationale. On constate
la concentration des bâtiments administratifs dans la commune. De ce fait, la commune
urbaine d’Antsirabe tient plusieurs fonctions :

5
Profil urbain 2011
6
Avant 1903, c’est Betafo qui était le chef-lieu

27
-Fonction de responsabilité : étant donné qu’elle est le chef-lieu de la région du
Vankinakaratra, on trouve les unités nationales publiques déconcentrées comme l’académie
militaire, l’école supérieure de la police nationale, le centre thermal ainsi que les différents
services décentralisés comme le commerce, population, agriculture… Par conséquent, cette
fonction politico-administrative entraine un nouveau mouvement de population au niveau
régional.
-Fonction d’enrichissement : la ville possède beaucoup de potentialité qui se reflète
sur son économie. Elle reste le centre de promotion rural par l’appui technique ou formation
en allant du soutien financier jusqu’à la consommation des produits. Avec l’essor de
l’industrie aussi, les places financières et commerciales se multiplient.
-Fonction de transmission : Antsirabe bénéficie de beaucoup d’infrastructure
éducative pour la population à la scolarisation de leur enfant. L’existence de différent service
public, centre culturel, l’augmentation de médias ainsi que le développement de la
télécommunication qui sont des signes de développement.
Ainsi la ville devient un centre urbain de plus en plus attirant et entraine un mouvement des
différentes populations.

2- Poids de l’éducation
Vu que la ville possède une fonction de transmission, l’éducation occupe une grande
partie dans la fonction de la commune. L’importance de cette fonction entraine le dynamisme
de la commune et attire de nombreux migrants. L’éducation présente une grande masse
depuis longtemps. Antsirabe est une ancienne ville coloniale, donc, elle a bénéficié de
nombreuses grandes infrastructures. En 1949, Antsirabe regroupe un important effectif
scolaire de 3556 élèves répartis dans différents établissements comme le tableau suivant la
montre : (tableau n°4).

28
Tableau n° 4: Les différents types d’établissements scolaires dans la ville d’Antsirabe
en 1949
TYPE ECOLE NOMBRE
D’ETABLISSEMENT D’ELEVES
Ecole Européenne 139
Ecole régionale (pensionnaires) 108
INSTRUCTION DE LA Ecole officielle (enseignement primaire) 280
COLONIE Ecole ménagère 41
Ecole des filles annexe à l’école 167
Ménagère
Collège St Joseph 115
Ecole Immaculé Conception (garçons) 535
ECOLE CATHOLIQUE Ecole des sœurs (élève européens) 90
Ecole des sœurs (élève malagasy) 540
Filles 638
ECOLE PROTESTANTE Garçons 703
Section normale 200
Total 3556
Source : monographie de la commune, synthèse de l’auteur

Depuis longtemps, l’éducation tient une place primordiale dans le développement de


la commune. Ainsi, en 1949 elle enregistrait déjà 3556 élèves répartis dans trois types
d’établissements totalisant 12 écoles. Le collège reste le plus haut niveau.7 Certains de ces
établissements sont fermés actuellement, pourtant de nombreux nouveaux établissements
sont ouverts et le nombre ne cesse d’augmenter. Et aujourd’hui, on constate l’existence de
différentes écoles de différents niveaux de la primaire jusqu’à l’université ainsi que de
grandes écoles. Durant l’année scolaire 2015-2016, Antsirabe enregistre 64718 élèves de la
primaire jusqu’au lycée qui se répartit comme le tableau suivant le montre (tableau n°5).

7
Ces 3556 élèves représentaient 23,70% de la population de la ville

29
Tableau n° 5: Le nombre des établissements scolaires et des élèves dans la commune
urbaine Antsirabe en 2016
ECOLE Primaire Secondaire Lycée Total

NOMBRE DES 203 96 39 338


ETABLISSEMENT
NOMBRE DES ELEVES 35400 19175 10143 64718

Source : CISCO d’Antsirabe I, synthèse de l’auteur

Ainsi, Antsirabe possède différents établissements montrant que l’éducation a un


poids considérable dans la commune. Elle enregistre 64718 apprenants répartis dans 338
établissements relevant du primaire et du secondaire. Ces apprenants représentent 20,37%
de la population, taux comparable légèrement inférieur à celui de 1949 (23,70%). Mais à ce
nombre, il faut rajouter les nombres des apprenants dans les 12 universités et les 3 grandes
écoles. Le nombre de ces établissements ainsi que les élèves sont conséquents en primaire et
elle décroit au fur et à mesure qu’on monte de niveau parce qu’il y a 203 établissements
avec 35400 élèves en primaire soit 54,62%. 96 établissements qui occupe 19175 élèves en
secondaire soit 29,62% et il n’y a que 39 établissements et 10143 des lycéens soit 15,67%.
Ce fait est dû à de nombreuses raisons mais le manque de moyen dû à la pauvreté est la
raison la plus fréquente.
Ainsi, on peut souligner que la scolarisation a été et reste un facteur important pour
l’attractivité et le développement de la ville qui dispose d’un budget communal non
négligeable.

Les différents impôts, taxes, ristournes sont les principales sources de budget pour
les communes à Madagascar. Et chacune de ces communes dispose leurs propres ressources
ainsi que les recettes et dépenses. Que ce soit au niveau du budget primitif ou du budget
réalisé, le manque de moyen financier se fait sentir dans les dispositions monétaires de
toutes les communes à Madagascar et dans tous les pays pauvres. Il y a l’insuffisance de
ressources budgétaires en provenance de l’Etat central.
Pour la commune urbaine d’Antsirabe, elle dispose d’énorme potentialité et abrite diverses
activités qui sont des ressources pour leur recette. Donc, elle a un budget communal
important qui augmente chaque année. Par exemple, il y a les droits sur les appareils
automatiques dans les maisons de jeux, taxe sur les bicyclettes, sur les pousse-pousse,
appareil mécanique, impôt sur les installations temporaires, impôt des licences de vente, sur

30
l’agriculture, commerce... Mais tout cela n’est pas suffisant pour améliorer les conditions de
vie de la population locale et développer son territoire. Dès qu’on parle de dépenses des
communes à Madagascar, le poids écrasant de dépenses de fonctionnement saute aux yeux,
en particulier l’omniprésence de charges des personnels. Et la commune urbaine d’Antsirabe
n’est pas épargnée de ce fait. En plus, il y a le poids écrasant des travaux informels. Le
graphique suivant montre le budget de la commune depuis 2004 jusqu’à 2015. (Graphe n°3)
Graphe n° 4: Le volume du budget communal d’Antsirabe

4E+11

3,5E+11

3E+11

2,5E+11

2E+11 Recette
Dépense
1,5E+11

1E+11

5E+10

0
2004 2005 2006 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2017

Source : Commune urbaine d’Antsirabe, synthèse de l’auteur

D’après ce graphe, la commune urbaine d’Antsirabe enregistre une somme importante


sur son budget, et la somme varie d’une année à une autre (voir annexe n°6 page 76).
Pourtant, la commune est toujours endettée, la somme de la recette est inférieure ou égale à la
dépense. Et en 2010, la dépense de la commune fut très élevée par rapport à la recette due à
la crise politique de 2009.

31
Deuxième partie.
UNE EXTENSION URBAINE NON
MAITRISEE
Selon GEORGE (P), L’extension urbaine est l’accroissement de la taille et de la
population des villes impliquant des processus complexes. Elle est un phénomène universel et
a connu une accélération particulière pour les villes en Afrique. Pour ce dernier, elle est
marquée par une croissance urbaine incontrôlée liée surtout au problème de planification et
qui se traduit par le problème de logement populaire, l’anarchie dans différents domaines. La
ville d’Antsirabe rencontre aussi ce phénomène. Dans cette partie, nous verrons d’abord que
l’extension urbaine de la ville d’Antsirabe est une extension rapide mais différente dans
l’espace, ensuite elle est marquée par une extension anarchique et enfin, le paysage urbain est
marqué par une trace de ruralité.

32
Chapitre III. UNE EXTENSION URBAINE
RAPIDE ET DIFFERENCIEE DANS L’ESPACE
L’extension des villes est liée surtout par trois facteurs, l’accroissement naturel propre
à la ville, le facteur clé de la croissance c’est -à-dire l’exode rural ou les ruraux vont vers les
villes pour rechercher une vie meilleure, surtout les jeunes ruraux qui est à la recherche
d’emploi et la transformation de l’espace rural périphérique en ville ; il y a un desserrement
des cœurs de l’espace urbains, ce qui entraîne l’extension progressive à l’ensemble du
territoire de genre de vie urbaine.
Le taux de croissance urbaine à Madagascar est de 4,5% et 37% des Malgaches vivent
dans la ville. Pour la ville d’eau, cette extension rapide est expliquée par l’augmentation du
nombre de populations dans un bref délai ainsi que l’urbanisation de la surface environnante.
Une extension qui diffère selon le Fokontany, il y a ceux qui enregistre une grande masse de
populations, d’autre qui ont des superficies plus grandes et des Fokontany qui ont bénéficié
d’un plan et équipé de différentes infrastructures et d’autres qui n’ont pas.

I-Une morphologie contrastée des Fokontany


La commune urbaine d’Antsirabe est composée de 60 Fokontany bien distincts. Il y a
ceux qui se trouvent dans le centre-ville, proche du noyau, ils ont bénéficié d’un plan et ceux
qui se trouvent un peu plus loin du centre-ville et dans la périphérie où le paysage est marqué
par le désordre.

1-Un plan damier autour du site


C’est durant la période coloniale que la ville d’Antsirabe a eu son plan en Damier,
étant donné qu’elle est une ville ancienne coloniale. Il concerne les Fokontany proches de la
Gare plus précisément, les quartiers dits quartiers Européens. Les axes routiers sont larges
avec des trottoirs recoupés perpendiculairement et les maisons bâties sont bien équipées de
douche et W.C, suivant les modèles des architectures coloniales et bien alignées formant des
blocs réguliers et quadrilatéraux (voir photo n°1) jusqu’à l’indépendance, l’extension de la
ville était sous contrôle et suit une architecture appropriée. Ce quartier a reçu le premier
aménagement dans la ville et c’est le quartier le plus urbanisé et aussi le noyau de la ville.

33
Dans ce quartier on trouve les différents établissements de services administratifs tels
que le bureau de la commune, du district, le bureau de différente direction comme la direction
régionale de planification ainsi que les différents grands hôtels comme le l’impérial hôtel,
l’hôtel de thermes.
Photo n° 1: Exemple de maison dans le quartier européen

Cliché de l’auteur

2-Des quartiers non planifiés dans la périphérie du noyau


Ils concernent les Fokontany qui suivent la RN7 et la RN34 c’est-à-dire les secteurs
linéaires et les quartiers populaires de la ville. Dans ces quartiers les constructions sont en
désordres, sur une parcelle qui s’est morcelée progressivement sans plan d’ensemble et
certaines maisons ne suivent pas les architectures appropriées avec des constructions de
mauvaise qualité et traditionnelles (pas de douche, W.C...) Ils sont marqués par une
squattérisassions et une construction illicite, comme le cas Tomboarivo, Ampanataovana,
Ambohimanarivo, Mahazina, Atsimotsena, Andafiatsimo.
Ils sont relativement moins équipés en réseau urbain, pourtant les industries s’y concentrent.

34
La photo suivante montre le type de construction dans le quartier populaire de la ville :
(photo n°2)
Photo n° 2: type de construction dans le quartier populaire d’Andrefatsena Ivory

Cliché de l’auteur

II- Extension de la surface urbanisée


Actuellement, le monde s’urbanise mais pour les pays en Afrique, ils connaissent une
accélération plus rapide. Madagascar n’est pas épargné par ce fait, même si la majorité de la
population vit encore dans le monde rural. Plus d’un ménage sur trois vit dans une
agglomération urbaine et au rythme actuel, près de la moitié se trouvera en ville dans une
dizaine d’années.
Pour la ville d’Antsirabe et comme toutes les villes tropicales d’altitudes, l’extension
urbaine gravite autour du premier site. Au début, il y a les premières implantations
administratives et commerciales, puis les industries se sont implantées par vagues successives
à la périphérie de la zone agglomérée et entourée progressivement des banlieues. Ensuite, les
zones sont comblées par des activités urbaines.

35
En 1953 à 1964 l’extension s’est faite essentiellement en direction d’Ambohimena,
dues au développement et des installations des industries ; en même temps, d’autres zones
sont déjà urbanisées.
En 1964 à1973, l’extension se fait vers le sud et l’Ouest autour de l’usine STAR, les
zones urbaines se densifiaient dans les quartiers proches du « Tsena Sabotsy » au Nord ainsi
que les zones rurales proches du marché qui s’urbanisent progressivement.
Entre 1975 et 1984, un processus de densification diffuse de l’ensemble de la zone
agglomérée et des hameaux ruraux limitrophes, englobé progressivement dans la zone
urbaine, on a constaté :
- une forte densification des quartiers centraux ;
- la création de nouveaux lots de quartiers à forte concentration de population dans un habitat
le plus souvent précaire

En ce moment, on constate que la zone urbaine se limite aux alentours du quartier du


lycée et qui va jusqu’à l’extrémité Nord dans les quartiers Mahafaly, de vatofotsy et de
Miaramasoandro. Dans la partie Sud elle va à Mandaniresaka et Ambohimanarivo, et enfin à
l’Ouest jusqu’aux alentours de la brasserie STAR et du Fonkotany Tsivatrinikamo et même
de l’autre côté de la rivière Sahalombo (Fokontany Ambohimanabe et Talata-Andraikiba), les
zones commencent à s’urbaniser.

Actuellement, le centre urbain subit le phénomène de densification et le


phénomène d’extension de tissu urbain dans la périphérie (voir croquis n°4)

36
Croquis n° 4: l’extension de la commune urbaine d’Antsirabe entre 2004 et 2016

37
C’est un croquis qui montre l’extension de la ville d’eau de 2004 à 2016, les gris
montrent la zone bâtie jusqu’en 2004 et les rouges montrent son extension en 2016. La
commune a connu une accélération sur l’extension durant ces 12 dernières années. Les
constructions sont déjà importantes avant 2004 surtout dans les zones proches du noyau.
Depuis, les surfaces urbanisées s’accroissent rapidement avec les nouvelles constructions
dans la ville surtout le long de la RN7 et la RN34. Entre 2004 et 2016, des nombreuses
nouvelles constructions ne cessent d’augmenter et des surfaces bâties agrandissent.
L’extension autour des routes nationales est expliquée surtout par son emplacement, proche
de lieu de travail, accessibilité et terrains disponible pour les constructions. De ce fait, la
construction dévient très dense dans la commune.

1-Une densification du tissu urbain dans le centre-ville


Certains Fokontany dans la commune sont actuellement saturés et il n’y a plus de
place pour les constructions, entrainant une extension amoindrie. Par contre, il y a des
Fokontany comme le Fokontany Mahazoarivo où l’extension s’accélère encore et connait le
phénomène de densification urbaine. Les populations construisent sur les quelques terrains
disponibles qu’elles viennent d’acheter ou hériter. En majorité, le tissu urbain dans le centre
dévient très dense. Beaucoup de constructions ne suivent pas le code et loi sur l’habitat. Il y
n’y a que quelque mètre qui sépare une maison à une autre, accompagnée par de nombreuses
constructions illicites. Dans cette zone, la population augmente rapidement due à sa position.
Le centre bénéficie de nombreuses infrastructures par rapport à la périphérie. Pourtant, ces
infrastructures urbaines sont encore en nombre insuffisant et n’arrivent pas à satisfaire le
besoin de la population et nombreuse d’entre elles sont détruites dus au manque d’entretien.
Les croquis suivants montrent la densification des tissus urbains entre 2004 à 2016 dans les
Fokontany où nous avons enquêté (croquis n°05 et n°06).

38
Croquis n° 5: La densification du tissu urbain dans le Fokontany Ivory

39
Croquis n° 6: La densification du tissu urbain dans le Fokontany Mahazoarivo

40
Ces croquis montrent la densification de tissu urbain entre 2004 et 2016 des
Fokontany où nous avons enquêté. Pour parvenir à montrer cette extension, des images
Google Earth ont été utilisées. C’était avant 2004 que les Fokontany se sont urbanisés avec
un nombre des bâtiments important. Entre 2004 et 2016, la construction ne cesse d’augmenter
avec une vitesse importante même si le terrain est déjà saturé. Les nouvelles constructions
sont alimentées surtout par des constructions illicites et précaires. Pour le Fokontany Ivory,
les constructions se concentrent dans la partie Nord-Est car cette partie est proche de la ville.
Tandis que la partie Nord-Ouest et Sud-Ouest, elles sont faiblement occupées. Par contre,
dans le Fokontany Mahazoarivo les constructions se répartissent dans l’ensemble de la
Fokontany.

2-Une extension de tissu urbain vers la périphérie.


Le centre urbain de la ville d’Antsirabe devient de plus en plus dense et saturé. Les
terrains disponibles ont des propriétaires, donc, il n’y a presque plus de terrains disponibles
pour les migrants. Donc, les gens migrent vers la périphérie et ce dernier devient une
nouvelle zone urbanisée. L’extension suit surtout le long de la route nationale c’est-à-dire la
RN7 et la RN34. Beaucoup de terrains sont encore disponibles dans cette zone c’est pourquoi
il y a de nombreuses nouvelles constructions ainsi que d’autres constructions en cours.
L’extension connait une vitesse accélérée. La photo suivante montre les nouvelles
constructions le long de la route nationale (photo n°3) :

41
Photo n° 3: Les nouvelles constructions le long de la RN7

Cliché de l’auteur

Dans ces zones les infrastructures sont quasi inexistantes. Pourtant, ils deviennent de
plus en plus denses avec des poids remarquables comme nous montrent les croquis suivants
(croquis n°7 et n°8 et n°9).

42
Croquis n° 7: L’extension du tissu urbain dans le Fokontany Tsivatrinikamo

43
Croquis n° 8: L’extension du tissu urbain dans le Fokontany Mahafaly

44
Croquis n° 9: L’extension du tissu urbain dans le Fokontany Ambohimanarivo

45
Ces croquis dévoilent l’extension du tissu urbain des Fokontany en périphéries du
centre dans la commune urbaine d’Antsirabe que nous avons enquêté entre 2004 et
2016.Durant ces 12 années, les surfaces bâties ne cessent d’augmenter et continuent jusqu’à
aujourd’hui. Ces Fokontany sont servis par la route nationale, RN7 pour les Fokontany
Mahafaly et Ambohimanarivo et RN34 pour Tsivatrinikamo et ce sont aussi des zones
proches des industries. Dans ces Fokontany, beaucoup des terrains sont encore disponibles et
ces derniers ont servi surtout pour l’agriculture. Mais les nouvelles constructions
s’accroissent rapidement. Pour le Fokontany d’Ambohimanarivo, ces terrains sont déjà
vendus et ont des propriétaires depuis 2012. Face à cette extension rapide, ces Fokontany
rencontrent de différents problèmes comme les difficultés sur les infrastructures, ennuie
foncier, conflit, insécurité. En général, l’extension se regroupe le long des routes nationales.

46
Chapitre IV. UNE ANARCHIE OMNIPRESENTE
« La ville peut produire des effets pervers si la ville s’accroit ma ; pollution,
encombrement, mauvaise répartition des infrastructures, problème de logement » comme
8
souligne PAULET (J.P.) . Pour les villes Malgaches, elles sont mal préparées ; la
complication majeure de ces dernières est le problème d’application et l’insuffisance des
outils de planification. La population urbaine augmente à Madagascar, car dans les villes
paraît une condition de vie meilleure qu’à la campagne. Pourtant les migrants ne sont pas
toujours équipés pour s’adapter à ce nouvel environnement, leur arrivée ajoute une
insuffisance et une pression supplémentaire sur la provision et la qualité des services publics
qui laissent déjà à désirer. Les effets de cette croissance urbaine se répercutent par le
problème d’investissement pour les infrastructures urbaines et le problème d’assainissement
qui entraine l’anarchie dans la ville. Dans la commune urbaine d’Antsirabe, on assiste à la
présence de désordre et anarchie de certains Fokontany.

I-Insuffisance des équipements urbains


Le développement anarchique de l’habitat dans les villes malgaches sans plan
directeur de l’aménagement de l’espace complique la construction de réseaux d’eau et
d’assainissement. Comme toutes les grandes villes, la commune urbaine d’Antsirabe dispose
d’infrastructures pour servir sa population ainsi que les autres communes environnantes.
Pourtant, ces infrastructures sont insuffisantes surtout dans les quartiers périphériques où la
population manque de tous comme dans les communes rurales : santé, éducation, eau et
assainissement… ou les infrastructures existantes sont déjà vieillies comme c’est le cas dans
le centre.

1- Insuffisance des équipements sanitaires


Certes, la Commune dispose d’un centre hospitalier de District trois hôpitaux
confusionnels, l’une protestante et les deux autres catholiques ainsi que six cliniques privées.
Il faut noter que cette structure médicale accueille les patients de tous les districts, voire de
toute la région. Au total, les équipements sanitaires à l’usage exclusif de la population urbaine
sont les CSBII, celle-ci sont insuffisants et mal répartis confère tableau n°6

47
Tableau n° 6: Les CSB2 dans la commune urbaine d’Antsirabe

LOCALISATION NOMBRES DES NOMBRE D’HABITANTS


DES 6 CSB2 FOKONTANY
DESSERVIS
Ambalavato 16 59460
Antsinanatsena 10 47554
Ambohimanarivo 6 11289
Tsivatrinikamo 15 63346
Ex C.S.S 10 53057
Mandriakeniheny 3 3419
Source : Ministère de la Santé publique Antsirabe, Synthèse de l’auteur
Ainsi, en moyenne chaque CSBII est au service de 39736 habitants, mais la situation
est variable d’un CSBII à l’autre. Alors que celle de Tsivatrinikamo s’occupe de 15
Fokontany avec 63346 citadins, à l’autre extrémité, Mandriankeniheny ne s’occupe que de 3
Fokontany et seulement de 3419 habitants.
Les Fokontany objet de notre recherche sont rattachés à 4 CSBII soit respectivement
Au CSBII Tsivatrinikamo, CSBII Ex C.S.S, CBSII Ambalavato et au CSBII
Ambohimanarivo.

2- Problème des équipements scolaires


Les habitants des villes sont plus éduqués que ceux des campagnes. Il y a plus
d’établissements scolaires que ce soit public ou privé dans les grands centres urbains que
dans le milieu rural. Pour la commune urbaine d’Antsirabe, même si l’éducation à un poids
considérable pour le dynamisme de la ville, ce dernier rencontre des difficultés vu que la ville
est mal préparée face à l’extension urbaine. Antsirabe possède divers établissement, pourtant,
ils sont mal répartis et trop occupés dans le centre avec un nombre insuffisant par rapport aux
élèves. Et les infrastructures existantes, c’est-à-dire les équipements scolaires comme les
salles de classe, matériels pédagogiques sont très précaires, en mauvais états et vieillis surtout
pour les écoles publiques (voir tableau n°7).
L’existence de réseau de transport plus développé facilite le déplacement des élèves
pour rejoindre leurs écoles pour ceux qui ont le moyen. Pour les primaires, les élèves sont en
général inscrits dans l’école de leur quartier et pour les collèges et les lycées, ils sont inscrits
en fonction de l’existence des écoles.

48
Tableau n° 7: Part respective des écoles publiques et privées (nombre d’élèves)

Nombre des Sous Nombre des Sous Nombre des Sous


élèves total1 enseignants total2 écoles total3
Privée public Privée public Privée Public
Primaire 18 747 16 35400 868 509 1377 151 52 203
653
Secondaire 12860 6315 19175 893 287 1180 90 6 96
Lycée 6560 3583 10143 475 208 683 37 2 39
Total 38167 26551 64718 2236 1004 3540 278 60 338
général
Source : CISCO Antsirabe, arrangement de l’auteur

Ce tableau montre le nombre des élèves, enseignants et écoles primaires


jusqu’au lycée dans la commune urbaine d’Antsirabe, ainsi, le nombre des élèves est
conséquent en primaire, car il enregistre 54,69% et 52,95% d’entre eux sont dans les
écoles privées et 47,04% dans les écoles publiques. Ce taux diminue dès qu’on monte
du niveau, car il n’y a que 29,62% pour le secondaire, dont 67,06% dans les
établissements privés et 32,93% dans les établissements publics. Et 15,67% seulement
les lycéens dont 64,67% dans les établissements privés et 35,82% dans les
établissements publics. Sur ces 64718 élèves, il n’y a que 3540 enseignants, dont
63,16% sont des enseignants dans les écoles privées et il n’y a que 28,36% dans les
publics. Et 338 écoles et qui se répartissent en 82,24% pour les privées et il n’y a que
17,75% pour les publics. Donc, l’existence des écoles privées qui sont en nombre plus
élevé par rapport aux écoles publiques va compenser l’insuffisance dans la commune,
mais les coûts sont élevés et les ménages à faible revenu n’ont pas le moyen d’y
accédés.

3- Problème d’approvisionnement en eau potable et manque d’entretien des


infrastructures urbaines
L’approvisionnement en eau de la ville se fait à partir des sources de Marofangady et
d’Andohanambolo ainsi que le pompage du JIRAMA. Actuellement, 8168 de ménages sont
abonnés à l’eau potable et seulement 2% dans la zone périphérique et il y a 222 bornes
fontaines actives sur le réseau de distribution de la JIRAMA. On constate l’insuffisance de
réseau de ce dernier et la non-maitrise d’eau, car sur les 60 Fokontany dans la ville, seules

49
quelques vingtaines sont abonnées à l’eau potable par la société. Les bornes fontaines qui
sont en nombre insuffisantes sont éloignées de la population et le coût de branchement trop
élevé pour les ménages à faible revenu. Dans certaine zone de la commune, les habitants
utilisent l’eau de puits ou de rivière proche pour s’approvisionner durant la période de pluie
et en période sèche, les puits et rivières se tarissent et obligeant les habitants à se déplacer
loin pour s’approvisionner.
Concernant les autres infrastructures urbaines, la commune a bénéficié d’un certain
nombre. Mais beaucoup d’entre eux sont en mauvais état dus à un manque d’entretien. Pour
les routes, Antsirabe est servie d’une route bitumée de 12,01km de longueur, une route en
terre de 183,160km, et pavée de 12,02km et elle est reliée par les autres régions par la RN7 et
la RN34. Mais on constate beaucoup de routes qui sont en mauvais états, les secteurs en
périphéries sont mal desservis et les routes souvent en terre sont difficiles à pratiquer, avec un
drainage insuffisant (voir photo n°4) ; et les trottoirs sont occupés par les poches de bâtiment
servant au commerce. Pour les éclairages publics, ils sont en nombre insuffisant, on n’en voit
que dans le centre en bordure de la route et ils sont presque inexistants dans les quartiers
périphériques.
Photo n° 4: Le mauvais état de route

Cliché de l’auteur

50
Si on analyse la situation de la ville d’Antsirabe, on constate qu’elle est en général dans le
désordre : le nombre de bacs à ordure est insuffisant, les pousse-pousse n’ont pas de
stationnement, ils utilisent les services libres. Les services urbains de base ne répondent pas
aux besoins des contribuables surtout le service de la voirie qui est chargée de
l’assainissement et l’entretien des infrastructures urbains.

II-Des programmes d’assainissement ambigus


La population de la commune urbaine d’Antsirabe continue d’augmenter et cette
pression démographique entraine l’extension anarchique de la ville, elle entraine une
condition de vie précaire de la population d’Antsirabe notamment en matière d’hygiène. Les
infrastructures existantes ne répondent pas à la croissance et au besoin de la population.

1-L’absence des infrastructures d’assainissement adéquat


Antsirabe est une grande ville, mais les infrastructures d’assainissement adéquates
sont indisponibles ou inefficaces ; les problèmes deviennent plus visibles. L’infrastructure est
désuète, vétuste, mal entretenue. La commune urbaine d’Antsirabe ne dispose que de
quelques blocs sanitaires publics et un bon nombre de ces blocs sont très détériorés et ne
répondent pas aux besoins de la population. Certains Fokontany surtout dans la périphérie ne
possèdent pas encore d’infrastructures d’assainissement. Malgré les efforts des services
municipaux, beaucoup de quartiers se trouvent dans un état d’insalubrité ajoutent à cela les
mauvaises habitudes des gens, par exemple les gens urinent un peu partout. Le tableau
suivant montre la diffusion des infrastructures d’assainissement dans la commune (tableau
n°8)

51
Tableau n° 8: Catégorie et nombre des infrastructures d’assainissement dans la
commune urbaine d’Antsirabe
Type d’infrastructure Nombre Localisation
BLOC SANITAIRE Manodidina ny Gara
Tsena sabotsy (3)
11 Ambavahadimangatsika
Thermes
Ivory (Stationnement)
Ampihaviana
Vatofotsy (stationnement)

Antsenakely
Antsimontsena
Soamalaza
Péduvile
WC PUBLIC 7 Maniodidina ny gara
Station Antsirabe Avaratra
Tsena Avaratra

DOUCHE 1 Péduvile
Ranomafana
Tsarasaotra
LAVOIRS 5 Abattoir
Station
Ambavahadimangatsika
Mahazina
Source : Commune urbaine Antsirabe, synthèse de l’auteur
C’est un tableau qui montre la répartition, le nombre et le type d’infrastructure qui
existe dans la ville d’Antsirabe. D’après ce tableau, il n’y a que 11 blocs sanitaires, 7
W.C. publics, une seule douche et 5 lavoirs. Les nombres de ces infrastructures sont
insuffisants et ils sont concentrés dans le centre-ville. Et cette insuffisance est confirmée
pour les Fokontany que nous avons enquêté, car sur les cinq Fokontany seul le Fokontany
Ivory dispose de bloc sanitaire et à part ce bloc sanitaire les cinq Fokontany manquent de
tout.

52
2-La saleté des canaux d’évacuation
La ville d’Antsirabe est équipée d’un réseau de type unitaire qui rejette les eaux
pluviales dans la rivière de Sahatsiho mais cela concerne seulement le centre-ville notamment
le quartier de la Gare, les autres quartiers rencontrent de problème de drainage durant la
période de pluie. Le manque d’entretien des canaux d’évacuation et des égouts entraine des
problèmes d’évacuation des eaux usées et pluviales ; les eaux stagnent autour des bornes
fontaines, car les canaux d’évacuations sont bouchés. Les rejets des déchets de toutes sortes
comme déchets ménagers rejetés dans des canaux, eaux usées domestiques, eaux usées
industrielles … apportent des charges supplémentaires au problème d’évacuation des canaux
et de ressources en eau.
Il y a aussi les pollutions des cours d’eau par les industries, car les affluents industriels
sont desservis dans la rivière Sahatsiho et Sahalombo ; la rivière de Sahatsiho reçoit la
majeure partie des effluents industriels et ménagers du versant Est de la ville, la rivière
Sahalombo reçoit les déchets des industries qui se trouve dans l’Ouest8 et le lac
d’Andranomaimbo constitue le milieu récepteur des habitations riveraines et, en particulier de
l’hôpital dont les eaux sont sales et polluées. Les habitants logeant les rues goudronnées
évacuent leurs eaux usées soit par infiltration sur place soit à l’égout.

3-Les abondances des ordures éparpillées


Le problème des déchets touche les villes en développement actuellement, ses villes
sont réputées pour être des villes sales. Pour la troisième ville de Madagascar, elle rencontre
aussi ce problème. L’insalubrité conduit à l’anarchie de la ville. Parmi les 60 Fokontany il n’y
a que 38 bacs à ordures qui se répartissent dans 21 Fokontany seulement, pour le ramassage,
il n’y a que 2 camions qui participent au transport des ordures à Ivohitra et cela entraine la
planification des travaux selon les quartiers : pour certains quartiers journaliers et d’autre par
semaine. Les bacs à ordure se trouvent presque dans le centre-ville pourtant, le nombre est
encore insuffisant et on trouve toujours des ordures qui s’éparpillent. Par contre, dans les
périphéries du centre, les bacs à ordures sont rares. Il y a des Fokontany qui ne disposent que
d’un seul bac à ordures et de ramassage quasi inexistant et d’autres n’ont rien. Le nombre des
infrastructures est insuffisant dans la commune, accompagné de la mauvaise habitude des
gens ce qui explique l’existence de nombreuses décharges sauvages dans la ville et les
ordures éparpillées (voir photo n°5).

8
En particulier l’usine STAR

53
Photo n° 5: les ordures éparpillées dans la commune

L’abondance des déchets dans la L’éparpille des ordures dans le Fokontany


Fokontany d’Ivory d’Ambohimanarivo

Cliché de l’auteur

III-Insuffisance de contact entre dirigeant et dirigé


La ville d’Antsirabe abrite diverses catégories de population dans le centre comme
dans la périphérie. Pourtant, il y a un manque de communication entre les dirigeants et la
population locale. En conséquence, certaine population n’est au courant de rien sur le
fonctionnement de leur territoire et les dirigeants ne connaissent pas les souhaits de leur
population

1-L’enjeu des outils de planification


Madagascar dispose des outils pour planifier son territoire que ce soit des outils de
planification nationale, régionale ou communale afin de parvenir à un développement
harmonieux. C’est un ensemble de documents, ayant pour objet de fixer à long terme les
orientations fondamentales de l’aménagement d’un territoire. Pourtant 20% des villes
seulement sont dotées de PUDi, PSU, PCD et de PUDé en 2013. Et ces outils sont mal
appliqués à Madagascar. Donc, les villes Malgaches sont marquées par une extension
anarchique avec la construction illicite, précaire ainsi qu’un manque de différentes
infrastructures et l’extrême pauvreté. Les constructions ne suivent pas le code de l’urbanisme
(actuellement, la loi sur l’urbanisme et l’habitat).
Pour la commune urbaine d’Antsirabe, il y a le Plan d’urbanisme directeur, le Plan
communal de développement, la loi sur l’urbanisme et l’habitat. Ces différents outils ont pour

54
objectif de planifier et développer harmonieusement la commune. Mais ces outils sont mal
appliqués dans la commune. D’abord, nombreuses sont les populations locales qui ne
connaissent pas l’existence de ces différents outils, il y a des manques d’initiation venant des
dirigeants. Il y a aussi des autorités qui ne connaissent pas la définition de ces outils et la
manière de l’appliquer. De plus, on constate l’insuffisance des moyens techniques et
financiers qui semble être un grand obstacle dans l’application de ces derniers. Ainsi que la
rupture et le manque de continuité de la gouvernance municipale pendant les crises politiques
répétées dans le pays.

2-Manque de contacts avec le terrain de la part des dirigeants


La commune est en principe le premier responsable du développement local. Pourtant,
la relation fonctionnelle entre la commune et le Fokontany n’est pas conforme à ce principe.
Car ce sont ces derniers qui sont proches des habitants et en mesure de prendre en compte
leur aspiration.
Il faut souligner qu’actuellement la commune est une collectivité décentralisée, et le
Fokontany une structure déconcentrée. De ce fait, il n’y a pas de lien de subordination entre
les deux entités. Et du coup, l’harmonisation, la coordination de leurs actions sont difficiles,
voire impossibles. C’est la raison essentielle pour laquelle la majorité de la population n’est
pas satisfaite du travail de la commune (voir tableau n°9)
Nous avons posé aux ménages la question suivante : êtes-vous satisfait de la
commune pour améliorer la qualité de vie dans votre Fokontany ? Les réponses ont été
édifiantes

55
Tableau n° 9: Les avis de la population enquêtée sur le travail de la commune
Nombre des
FOKANTANY chefs de ménage satisfaits non satisfait sans avis
enquêtées
TSIVATRINIKAMO 20 6 soit 30% 13 soit 65% 1 soit 5%
IVORY 18 7 soit 38,88% 11 soit 61,11%
MAHAZOARIVO 21 5 soit 23,80% 14 soit 66,66% 2 soit 9,52%
MAHAFALY 18 7 soit 33,88% 11soit 61,11%
AMBOHIMANARIVO 20 8 soit 40% 10soit 50% 2 soit 10%
Total 97 33 soit 34,02% 59 soit 60,82% 5 soit 5,15%
Source : enquête de l’auteur

Ainsi, 59 des enquêtés sur les 97 soit 60,82% se déclarent non satisfaits des travaux de
la commune sur leur Fokontany. Il n’y a que 33 enquêtés soit 34,02% qui sont satisfaits.
Cependant, le taux d’insatisfaction varie d’un Fokontany à l’autre. A Mahazoarivo, les
insatisfaits atteignent 66,66% des enquêtés tandis qu’à Ambohimanarivo, ils représentent
50%. Ce taux est élevé dans le Fokontany Mahazoarivo parce que les routes sont en très
mauvais état, la population manque de tout : absence des éclairages publics, des lavoirs et
W.C. publics, et l’insécurité règne. Par contre, à Ambohimanarivo, le taux d’insatisfaits est
moins élevé même s’il atteint 50%. Ce faible taux relatif s’explique par le fait que les
problèmes ne les concerne pas directement.
De toute façon, les avis des responsables administratifs différents de ceux des
administrés. Nous avons posé la question suivante aux 12 enquêtes : est-ce que la maitrise de
l’extension vous parait-elle satisfaisante ? Les réponses ont été édifiantes (voir tableau n°10)

56
Tableau n° 10: Les avis des autorités sur l’extension de la ville

REPONSE NOMBRE DES ENQUÊTES

Satisfaisante 2

Plutôt satisfaisante 8

Pas satisfaisante 2

Total 12

Source : enquête de l’auteur

Ainsi 10 responsables sur 12 sont plutôt satisfaits soit 83,33%. A leurs yeux,
l’extension de la ville d’Antsirabe est suffisamment maitrisée, ces responsables travaillent
pour l’essentiel dans les bureaux de la commune urbaine d’Antsirabe. Rappelons que 60,82%
des administrés ont des avis contraires. Les 2 responsables qui estimaient que la maitrise de
l’extension urbaine n’est pas satisfaisante et qui sont donc d’accord avec la majorité des
administrés sont des chefs Fokontany qui sont en contact direct et quotidien avec les
problèmes de ces derniers : manque des différentes infrastructures, problème
d’assainissement, abondance des ordures…

57
Chapitre V. UN PAYSAGE URBAIN AVEC UNE
TRACE DE RURALITE
La majorité de la population malgache vit dans le milieu rural et cela se voit par le
mode de vie, le comportement et la mentalité de la population. En effet, les activités et le
mode de vie dans les campagnes sont majoritaires. Pour Antsirabe, malgré son statut de
commune urbaine et l’émergence de différentes activités comme l’activité industrielle et
commerciale, l’agriculture et l’élevage restent l’activité dominante surtout dans la périphérie
qui est le signe d’un monde rural. Et les migrants arrivent dans la commune urbaine avec ses
habitudes et ses façons de vivre dans la campagne. Donc le paysage rural domine l’espace
surtout dans les périphéries du centre.

I- La prépondérance des paysages ruraux


Avec la lecture du paysage de la commune, l’importance de l’activité agricole est
facilement identifiable. Cela se manifeste par les différents champs de parcelle, rizière,
l’élevage avec de nombreuses fermes dans la commune. Le croquis suivant montre
l’occupation du sol dans la commune (croquis n°10)

58
Croquis n° 10: Occupation du sol de la commune urbaine d’Antsirabe

59
Ainsi, la commune urbaine d’Antsirabe est un espace très occupé. Le centre est
presque occupé par des zones bâties pourtant, on remarque encore la présence de quelques
zones de culture. Antsirabe est une ville d’eau donc on constate la présence de plan d’eau
dans la commune. Et on voit aussi l’existence des zones boisées dans la ville. Mais à première
vue, la zone de culture domine l’espace surtout dans la périphérie du centre qui est un signe
de ruralité.
Dans le centre-ville, on constate les petits champs de maïs, jardins, enclos d’élevage
mais qui sont minoritaires. Par contre dans la périphérie, l’activité agricole est primordiale,
presque toute la population pratique l’agriculture ou l’élevage. Certains le font comme une
activité principale ou secondaire, d’autres le font pour faire des économies. L’une de raison
qui pousse la population à s’installer dans la périphérie est le pouvoir de pratiquer
l’agriculture et l’élevage d’après nos enquêtes.
Antsirabe est une commune d’accueil des migrants, surtout ceux qui viennent des
communes et districts voisinant. Pourtant, ces derniers sont en majorité des gens de la
campagne, et dès qu’ils arrivent dans la ville, ils fusionnent leurs activités avec les activités
du monde urbaines comme la photo suivante montre (photo n°6).
Photo n° 6: La plantation du riz dans le Fokontany Tsivatrinikamo

Cliché de l’auteur

60
II- L’importance des ménages défavorisés
Les ménages pauvres dominent dans les pays sous-développés. Madagascar fait partie
des pays les plus pauvres dans le monde, elle est la cinquième avec un PIB de 392,6 par
habitant (en dollar US). L’indicateur de développement humain de Madagascar est de 0,481
en 2001.A Madagascar, comme tous les pays les plus pauvres, le ménage en ville est moins
pauvre que celle de la campagne même si l’accès aux services de base est plus facile que dans
la campagne. Mais l’économie démographique des villes est à deux vitesses, une minorité
privilégiée de conditions de vie décentes et une majorité qui vit dans la pauvreté voire la
misère. Donc, Antsirabe est une ville d’un pays pauvre, car selon nos enquêtes, la majorité
des ménages sont pauvres et ils vivent dans des conditions défavorisées.

1-Des ménages majoritairement pauvre


La domination des ménages pauvres se voit au premier vu. Cela se reflète par son
mode de vie, son travail et le type de leur habitat. Pour ces catégories de personnes ayant un
pouvoir d’achat faible et limité, les constructions anarchiques constituent une réponse
partielle et inefficace face à la crise de logement. Ces ménages pauvres occupent des petites
maisons précaires, ou des constructions illicites dont ils sont les propriétaires, ou louent une
ou deux chambres dont le loyer varie entre 10000 Ariary à15000 Ariary par mois, où ils
vivent dans des maisons traditionnelles héritées de leurs parents. Nombreux de ces ménages
sont des migrants venus de la campagne qui sont à la recherche de travail. Pourtant ils n’ont
pas de diplôme et la compétence du monde professionnel et le travail informel apparaissent
comme une réponse pour eux. En effet, les professions de ces ménages sont des tireurs de
pousse-pousse, petits commerçants informels, dockers, domestiques et ils pratiquent de
petites activités d’élevage et d’agriculture. Ces ménages sont surtout présents dans les
quartiers populaires comme Antsimontsena et les périphéries du centre par exemple le
Fokontany de Tsivatrinikamo, Antanamanjaka.

2-Presence minoritaire des ménages riches


Comme tous les pays pauvres dans le monde, les ménages riches sont toujours minoritaires.
On constate ce fait dans la commune urbaine d’Antsirabe. Ces ménages vivent dans de
grandes maisons, des maisons modernes ou dans des villas dotées de grandes clôtures et de
jardins. Le chef de ménage est un médecin ou un cadre dans les industries de la ville ou un
propriétaire de grand magasin ou propriétaire d’une entreprise dans la ville. Ces ménages se
trouvent dans le centre-ville (surtout dans le quartier Européen) ou dans les quartiers

61
résidentiels comme dans le Fokontany de Mahafaly ou dans d’autres quartiers périphériques
mais dans des secteurs calmes comme l’un de secteur de la Fokontany d’Ambohimanarivo
nommé Ambohimanarivo (voir photo n°7)
Photo n° 7: Type d’habitat de ménage riche dans la commune urbaine d’Antsirabe

Cliché de l’auteur

62
CONCLUSION

Commune urbaine de première catégorie, chef-lieu du Vakinankaratra, l’une des régions


les plus dynamiques du pays. Antsirabe, outre ses potentialités multiples, s’est vue renforcée par
le pouvoir inhérent à sa fonction de capitale régionale acquise depuis 2004. Cette fonction a en
effet confirmé et accentué son attractivité et sa capacité à polariser un espace plutôt densément
peuplé, fournisseur de migrants, source majeure d’une extension urbaine rapide.
Celle-ci présente sinon une anarchie, du moins, un désordre spatial incontestable. Elle
s’accompagne de beaucoup de difficultés se traduisant notamment par l’insuffisance des
infrastructures et les problèmes d’assainissement. Elle n’a pas abouti non plus à une urbanisation
totale, car le paysage de la commune d’Antsirabe est encore aujourd’hui, marqué par la ruralité.
Ces faits géographiques ont été constatés dans les cinq Fokontany que nous avons
examinés. Ivory et Mahazoarivo qui se trouvent au centre-ville déjà densément peuplé accueillent
encore des migrants. Du coup, même si les infrastructures y sont importantes contrairement aux
Fokontany de la périphérie, elles sont insuffisantes, d’autant plus que nombre d’entre elles sont
vieilles et en mauvais état. Quant à Mahafaly, Tsivatrinikamo, et Ambohimanarivo, éloignées du
centre, les infrastructures sont encore plus déficientes. L’arrivée importante de migrants engendre
ici de nombreuses constructions d’habitations de manière désordonnée, généralement sans aucun
respect des normes urbaines. Dans ces conditions, les infrastructures, insignifiants avant l’arrivée
de ces migrants et plus encore qu’à Ivory ou Mahazoarivo, n’arrivent pas à satisfaire les besoins
élémentaires de la population. Et l’on peut soutenir qu’au-delà de ces cinq Fokontany, objet de
cette recherche, de nombreux autres d’Antsirabe qui accueillent des migrants, rencontre les
mêmes problèmes.
Ce qui peut paraitre paradoxal pour une commune urbaine de longue date disposant
officiellement de différents outils qui devraient lui permettre de planifier son extension, de bien
aménager son espace, en un mot d’éviter le désordre actuel. L’exemple d’Antsirabe interpelle.
Mais l’on peut noter que d’autres grandes villes malgaches, comme Toamasina, qui disposent
aussi d’un PUDi, comme la capitale du Vakinankaratra, rencontrent les mêmes problèmes pour
l’extension et la gestion de leur tissu urbain.
A un point tel que l’on peut se poser des questions sur la pertinence de ces PUDi. Est-ce
leur conception même qui est à revoir ou est-ce leur application qui n’est pas à la portée des
responsables municipaux et de leurs administrés, faute d’appropriation et de moyens dans un
contexte général de sous-développement ?

63
BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES GENERAUX :
1-BASTE (J), DEZERT(B), 1980, l’espace urbain, édition Masson, Paris, 381p
2- BERTIAUD (P) et al, 1995, « Géographie seconde » éd Hachette, Paris, 255p.
3-CHAPUS (G. S.), 1951, « Antsirabe, passé, présent, avenir » imprimerie luthérienne
Tananarive, 65p.
4-D’ARC (H. R.), 2001, « Nommer les nouveaux territoires urbains », éd UNESCO, éd de la
maison des sciences de l’homme, Paris 279p
5-EAST, 2003, soutien à la coordination des acteurs non étatiques et des autorités locales, en
lien avec les communautés du quartier, dans le cadre d’un développement local pourtant sur
l’approvisionnement en eau potable et l’assainissement, 2013, 81p
6-GENDREAU (F), GUBRY (P), VERON (J), 1996, « Population et environnement dans les
pays du sud", éd KARTHALA, CEPED, 308p
7-GEORGE (P), 1990, « Dictionnaire de la géographie », éd PUF, 510p.
8-GEORGE (P), 1961, « Précis de la géographie urbaine », éd PUF Paris V, 279 pages
9-HAERINGER (Ph), 1972 « La dynamique de l’espace urbain en Afrique Noire et
Madagascar. Problème de politique urbaine », colloque internationaux du C.N.R.S n° 539 pp
177-188.
10- HAERINGER (Ph), 1980 « La recherche urbaine à l’Orstom », éd de la recherche
scientifique et technique outre-mer.
11-INSTAT, 1993, « Recensement général de la population et de l’habitat à Madagascar »,
volume I, tableau statistique, tome I, Faritany Antananarivo
12-LÊ CHÂU, 1973, « Economie urbaine d’Antsirabe (Madagascar 1966-1969)", éd de
l’office de la recherche scientifique et technique outre-mer, 153p.
13- PAULET (J. P.), 2000, « Géographie urbaine », éd Armand Colin, Paris, 315p.
14-RAZAFITSALAMA (R) et OBERLE (p), 2013 « Antsirabe et le Vakinankaratra », éd
Philoberle, 98p.
THESES ET MEMOIRES
15-ANDRIAMAHENINTSOA (T), « Les relations entre climat, activités humaines et santé
dans la ville d’Antsirabe », mémoire de maitrise de géographie, 114p.
16- ANDRIAMITANTSOA (T), 2009, « Une métropole régionale dans un pays en voie de
développement : Majunga » thèse de doctorat en géographie 362p.
17-HARINAVALONA (M. L. N.), 2004, « Les quartiers de la ville de Tsiroanomandidy :

64
Dynamiques, extension et anarchie urbaine », mémoire de maîtrise en géographie, 82p 18-
OLISOA (F), 2012, « Mutation des espaces périurbains d’Antananarivo : population, habitat
et occupation du sol », thèse de doctorat, université d’Antananarivo, 356p.
19-RAMAMONJISOA (J), 1974, « Tananarive, Etude de croissance urbaine », mémoire de
maîtrise, Université d’Antananarivo, 147 pages
20-RAMAROSANDRATANA (H. E.), 2012, « Spatialisation d’une activité tertiaire en
expansion de la ville d’Antsirabe, cas de l’internet", mémoire fin d’études en géographie,
université d’Antananarivo, 83p.
21-RANDRIANASOLO (V. N.), 2004, « Pour une gestion durable des déchets de la
commune urbaine d’Antsirabe et perspective de réaménagement de l’emplacement des bacs à
ordures », mémoire de maîtrise en géographie, 100p
22-RATOVOMAHERISON (M), 2012, « L’évolution du transport de pousse-pousse dans la
ville d’Antsirabe du début des années 1960 au début du IIIe millénaire », mémoire de
maitrise en histoire, université d’Antananarivo, 62p.
23-RAZAFIMAHATRATRA (H), 1998, « Les potentialités touristiques de la ville
d’Antsirabe et leur redynamisation », mémoire de maitrise en géographie, 147p.
24-TOLAHY (P. N.), 2012, « La dynamique de recomposition urbaine de la ville de Majunga
: les enjeux vers Ambondrona et Ambarovy », mémoire de maitrise en géographie, université
d’Antananarivo 87p.
ARTICLES ET REVUES
25-Géo-Regars, revue Neuchâteloise de géographie, « Mondialisation urbaine : flux, formes
et gouvernances », 135p
26-Kagame, New York : « L’urbanisation fait partie de la reconstruction du Rwanda» 2p
27-RAKOTOARISOA (J), 1982, « Antsirabe et ses industries », bulletin académie Malagasy
n°60/1-2, p51-57
28-Regard sur Antsirabe et Vakinankaratra, dossier de presse réalisé en juillet 1999, 69p
29-Soraya Oulad Benchiba « Afrique : Les revers de l'urbanisation » 3p
DOCUMENT TECHNIQUE
30- Banque Mondiale, L’urbanisation ou le nouveau défi malgache, 204p
31-Code de l’urbanisme, 1963
32-Loi n°2015-052 relative à l’Urbanisme et à l’Habitat 2015-052 (16 décembre 2015)
33- Monographie de la commune urbaine d’Antsirabe, 2008, 10p
34- Profil urbain national de Madagascar, 2011, 125p

65
35-Plan d’Urbanisme Directeur d’Antsirabe, 2004
36-Plan Communal de Développement d’Antsirabe 2005, 76p

WEBOGRAPHIE
37-GEORG (O), 2003, « Construction de sociétés urbaines en Afrique », Le Mouvement
social n°204, p3-16, https://www.cairn.info/revue-le-mouvement-social-2003-3-page-3.htm,
consulté le 04 Mai 2017
38-Yamani (L) et Brahimi (K), 2009, « Evolution sociale et reconfiguration spatiale : la
ville de Mostaganem » éd Insaniya, http://journals.openedition.org/insaniyat/613, consulté
le 28 Mars 2017
39-RAZAFINDRAKOTO (M), ROUBAUD (F) « La pauvreté en milieu urbain : dynamique,
déterminants et politiques », Éd IRD, http://books.openedition.org/irdeditions/1882 ,
consulté le 12 Avril 2017

40-VERON (J), « Enjeux économiques, sociaux et environnementaux de l’urbanisation du


monde », Monde en développement, n°142, pages 39 -52, http://www.cairn.info/revue-
mondes-en-developpement-2008-2-page-39.htm, consulté le 05 Mai 2017

66
ANNEXES

Annexe 1: QUESTIONNAIRES
Pour les ménages urbains
1-Nom et prénom :
2-Composition du ménage :
3-Age des enfants :
4- Est- il : Scolarisés
Non scolarisés
Autres activités
4-vous-êtes propriétaires ?
Oui
Non

 
Si vous êtes propriétaire :
5-Quand date la construction de votre maison ?
6-Est-ce que vous avez eu de permis de construction ?
7-Est-ce que vous avez respecté le code de l’urbanisme ?
8-Est-ce que votre maison dispose de
Electricité Oui Non
Eau courante
Douche/W.C.

Si vous êtes 

locataire 9-Louez-vous
Une Maison Un
appartement
Une pièce

10-A combien s’élève votre loyer ?

67
11-Provenance :
Antsirabe I

Autre district de
la région
Vakinankaratra
Autre région

12-Depuis quand êtes-vous ici ?

13- Pourquoi avoir choisir de vivre ici ?


Travail
Disponibilité
Environnement
Autre
14-Est-ce que vous êtes seule ou avec votre famille
Oui
Non
15- Quelle est votre activité ?
Agriculture/élevage
Industriel /artisanal
Commerce
Autres

16-Où se trouve votre lieu de travail


Dans la commune urbaine
A la périphérie
Autres
17-Est-ce que vous pouvez dire votre salaire ?
18-Est-il :
Suffisant avec des économies
Suffisant mais pas des économies
Insuffisant

68
19-Etes-vous satisfait du travail de la commune pour améliorer la qualité de vie dans votre quartier ?

20-Problèmes rencontrés :
Assainissement
Infrastructure
Conflit
Autre

21-Quels sont vos souhaits dans votre Fokontany?


22-Vous envisagez de rester longtemps dans votre Fokontany
Oui
Non

69
Pour le chef Fokontany
1-Effectif de la population à plusieurs dates
2-Y-a-t-il des secteurs dans votre secteur dans votre Fokontany ? Lesquels ? Quelles sont leur
importance respective ?
3-Quel est le poids des migrants dans votre Fokontany ?
4-D’où viennent-ils par ordre d’importance ?
5-D’après vous quelles sont les raisons qui expliquent l’installation des migrants dans votre
Fokontany ?
Emploi
Facilité d’habitation
Autres
6-Est-ce que la maitrise de l’extension vous parait-elle satisfaisante ?
7-Depuis quand date l’extension de votre Fokontany ?
Aujourd’hui, est-ce que l’extension continue : s’accélère-t-elle ou diminue-t-elle ?
8-Quels sont les problèmes posez par l’extension ?
Infrastructures urbaines
Fonciers
Cohabitation
Autres
9- En tant que chef Fokontany, quels sont vos souhaits pour améliorer le vivre ensemble dans le
Fokontany ? Et quel est le projet en cours actuellement ?
10-Est ce que l’ensemble de votre Fokontany sont couverts d’électricité, d’éclairage public ?
Combien y a-t-il des bornes-fontaines dans votre Fokontany et est-ce qu’ils sont suffisants pour les
besoins de la population ?

70
Pour les chefs d’arrondissement
1-En quoi consiste votre travail ?
2-combien de Fokontany constitue votre arrondissement ? Quelles sont leur importance respective ?
3-Comment trouvez-vous l’extension de votre arrondissement ?
4-Quels sont les problèmes rencontrés ?
5-Comment réagissez-vous et quelles mesures prenez-vous face à ces problèmes ?
6-Les infrastructures sont-elles suffisantes ?

71
Pour les responsables centraux de la commune
1-Organigramme de la commune
2-Quand est-ce que vous avez appliqué le PuDI et est-ce que vous avez de résultat concret ?
3-Est-ce que le code de l’urbanisme est appliqué dans la commune ? Sinon quelles sont les causes
qui empêchent d’appliquer ce code ?
4-Est-ce que la population peut suivre les critères exigés concernant l’architecture
5-Quels sont les critères exigés pour avoir de l’autorisation ou permis de construction ?
6-Est-ce qu’il y a des mesures à prendre face aux constructions illicites ?
7-Comment trouvez-vous l’extension de la commune ?
8-Quelles sont les contraintes au contrôle de l’extension de la ville ?
9-Les communes urbaines à Madagascar rencontrent toujours des problèmes sur les infrastructures,
les assainissements, les logements… Où en est votre commune ?
10-Quels sont les facteurs du dynamisme de la ville d’après vous ?
11-Quelle est l’activité économique dominante dans la commune ?
12-Votre budget communal est-il suffisant dans l’exercice de vos tâches ?
13-Quels sont les autres obstacles de la commune selon vous ?
14-Quelles sont vos perspectives d’avenir pour la commune d’Antsirabe

72
Annexe 2: Localisation des communes urbaines à Madagascar

Source : limite administrative BNGRC 2012


Arrangement de l’auteur, novembre 2016

73
Annexe 3: Nombre de la population de la ville de Toamasina

Année Toamasina
2004 194379
2005 201403
2006 207119
2007 212941
2008 218864
2009 246485
2010 253288
2011 260255
2012 269389
2013 274667
2014 282114
2015 289731

Annexe 4: Nombre de la population de la ville d’Antsirabe


Année Antsirabe
2004 174602
2005 178351
2006 183412
2007 188568
2008 193813
2009 214009
2010 219915
2011 225965
2012 232159
2013 238478
2014 244944
2015 251557

74
Annexe 5 : Nombre de populations dans les Fokontany enquêtés (2010-2016)

2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016


Tsivatrinikamo 5655 5971 6187 6325 6531 7153 7771
Mahazoarivo 18869 20904 21549
Ivory 8365 8796 9766 10408
Mahafaly 10600 10965 11149 11398
Ambohimanarivo 2636 3145 3277 3453

Annexe 6: Les budgets communaux d’Antsirabe (2004 à 2017)


Année Recette Dépenses
2004 5983440480 8299533169
2005 4756980559 5439233631
2006 111262801720 124475910600
2008 128953148760 134817207480
2009 134420261260 159659651080
2010 162752287160 291814956040
2011 134098244340 134109284340
2012 127994862860 133994862860
2013 157116147500 157992147500
2014 170358335920 171353335920
2017 347522155092 347622155092

75
Annexe 7: LISTE DES FOKONTANY DANS LA COMMUNE
URBAINE D’ANTSIRABE
Ampanataovana
Manodidina ny gara
Tsarasaotra
Ambalavato
Tomboarivo
Marodinta
Saharoaloha
Antsirabe Avaratra
Fitomilasy Bevokatra
Ambohimanambola
Androvakely
Mahafaly
Sahatsiho
Vohitrarivo
Ambilombe
Ampatana
Ambohipeno
Bemasoandro
Ambohidava
Ambohidravaka
Ambohitsarabe
Antsirabe-afovoany-atsinanana
Mahazina
Tsinjorano
Ambohimanga
Antanety
Verezambola
Ambohimanarivo
Ambalavato 601
Ambohimena Sud
Ambohimena Nord
Mahatsinjo
Mahazoarivo sud

76
Mahazoarivo Nord
Antsongo
Tsiafahy
Atsanga
Vohijanahary
Avarabohitra
Andranobe-tsarafara
Miaramasoandro
Tsivatrinikamo
Ambohitsokona
Ambalavato 401
Andafiatsimo-star
Antanamanjaka
Ambohijafyavaratra
Antsenakely
Atsimotsena
Avaratsena
Ivory
Amboronomby
Fiadanana
Andrangy
Tanambao
Ouestivohitra
Mandriakeniheny
Befaritra
FanananaAmbositrakelyAndraikiba

77
TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS .................................................................................................................. I
SOMMAIRE ............................................................................................................................. II
RESUME.................................................................................................................................. III
TABLE DES ILLUSTRATIONS ............................................................................................IV
LISTE DES CROQUIS ............................................................................................................IV
LISTE DES TABLEAUX ........................................................................................................IV
LISTE DES GRAPHES ............................................................................................................ V
LISTE DES PHOTOS ............................................................................................................... V
ACRONYMES .........................................................................................................................VI

INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1
Première partie. ANTSIRABE, UN ESPACE URBAIN DYNAMIQUE ............................... 11
Chapitre I. ANTSIRABE, UN ESPACE DENSEMENT PEUPLE ......................................... 12
I-Augmentation rapide de la population mais différente dans l’espace ................................ 12
1-L’aspect démographique ................................................................................................ 12
2- La jeunesse de la population ......................................................................................... 19
II- Un mouvement migratoire important............................................................................... 20
1-Des apports migratoires issus des Hautes Terres Centrales ........................................... 20
2-Une présence minoritaire des étrangers ......................................................................... 21
Chapitre II. ANTSIRABE, UN ESPACE URBAIN ATTRACTIF ......................................... 22
I-Une ville au carrefour des activités économiques .............................................................. 22
1-L’agriculture et l’élevage, des activités considérables ................................................... 22
2-Une ville industrielle et touristique ................................................................................ 24
2-1Une grande ville industrielle malgache..................................................................... 24
2-2Une grande potentialité touristique ........................................................................... 25
3-L’essor des activités commerciales et transports ........................................................... 26
3-1 Une activité commerciale importante ...................................................................... 26
3-2 Le rôle prépondérant du transport ............................................................................ 26
3-3 Le poids du secteur informel.................................................................................... 27
II- Une ville avec une dimension fonctionnelle importante qui polarise l’espace ................ 27
1-Antsirabe, chef-lieu de la région .................................................................................... 27

78
2- Poids de l’éducation ...................................................................................................... 28

Deuxième partie. UNE EXTENSION URBAINE NON MAITRISEE ................................... 32


Chapitre III. UNE EXTENSION URBAINE RAPIDE ET DIFFERENCIEE DANS
L’ESPACE ............................................................................................................................... 33
I-Une morphologie contrastée des Fokontany ...................................................................... 33
1-Un plan damier autour du site ........................................................................................ 33
2-Des quartiers non planifiés dans la périphérie du noyau ................................................ 34
II- Extension de la surface urbanisée .................................................................................... 35
1-Une densification du tissu urbain dans le centre-ville.................................................... 38
2-Une extension de tissu urbain vers la périphérie. ........................................................... 41
Chapitre IV. UNE ANARCHIE OMNIPRESENTE................................................................ 47
I-Insuffisance des équipements urbains ................................................................................ 47
1- Insuffisance des équipements sanitaires ........................................................................ 47
2- Problème des équipements scolaires ............................................................................. 48
3- Problème d’approvisionnement en eau potable et manque d’entretien des
infrastructures urbaines...................................................................................................... 49
II-Des programmes d’assainissement ambigus ..................................................................... 51
1-L’absence des infrastructures d’assainissement adéquat ............................................... 51
2-La saleté des canaux d’évacuation ................................................................................. 53
3-Les abondances des ordures éparpillées ......................................................................... 53
III-Insuffisance de contact entre dirigeant et dirigé .............................................................. 54
1-L’enjeu des outils de planification ................................................................................. 54
2-Manque de contacts avec le terrain de la part des dirigeants ......................................... 55
Chapitre V. UN PAYSAGE URBAIN AVEC UNE TRACE DE RURALITE ...................... 58
I- La prépondérance des paysages ruraux ............................................................................. 58
II- L’importance des ménages défavorisés ........................................................................... 61
1-Des ménages majoritairement pauvre ............................................................................ 61
2-Presence minoritaire des ménages riches ....................................................................... 61

CONCLUSION ........................................................................................................................ 63
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 64
ANNEXES ............................................................................................................................... 67
TABLE DES MATIERES ....................................................................................................... 78

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