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1UNIVERSITE FELIX HOUPHOUËT- INSTITUT DE GEOGRAPHIE

2BOIGNY TROPICALE

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4 UFR : SCIENCES DE L’HOMME ET DE LA SOCIETE
5 Année Académique 2019-2020
DEPARTEMENT DE
6 GEOGRAPHIE
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12 VILLES, DEVELOPPEMENT ET DYNAMIQUES TERRITORIALES
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22 ESSAN Kodia Valentin
23 Maitre-Assistant, Université de Cocody, Institut de Géographie Tropicale
24 essankv@yahoo.fr
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33 SYLLABUS - COURS
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45 PLAN DU SYLLABUS-COURS

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51UNIVERSITE FELIX HOUPHOUËT- INSTITUT DE GEOGRAPHIE
52BOIGNY TROPICALE

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54 UFR : SCIENCES DE L’HOMME ET DE LA SOCIETE
55 Année Académique 2019-2020
DEPARTEMENT DE
56 GEOGRAPHIE
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60 ECUE
61
62 GEOGRAPHIE DU DEVELOPPEMENT
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75 1. SYLLABUS

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85 2019-2020

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6
861.1. Fiche technique de la maquette pédagogique

871.1.1. Semestre, niveau, option et type d’enseignement

88 Semestre : Semestre 1
89 Niveau : Licence 3
90 Option : Géographie du développement (Tronc Commun des Parcours GHE-GMO-GPE)
91 Type d’Enseignement : Cours Magistral

921.1.2. UE-ECUE et modalités d’exécution

93 Type d’UE : Fondamentale


94 Nom et code de l’UE : Villes, développement et dynamiques territoriales (VDD5305)
95 Nom et code de l’ECUE : Géographie du développement (VDD5305 1/2)
96 Nombre de crédits de l’ECUE : 2 crédits / 5 crédits de l’UE
97 Volume Horaire de l’ECUE : 30 heures
98 Enseignant Responsable de l’UE : Professeur GOGBE Téré
99 Enseignant Chargé de l’ECUE : Dr. ESSAN Kodia Valentin (Maître-Assistant)
100 Mode d’exécution du cours : Présentiel, en ligne (TEAMS et/ou DGEO-eCalice)

1011.1.3. Sessions d’examen et modalités d’évaluation

102 Sessions d’Examen : Session Unique


103 Modes d’exécution : Le cours est accessible en ligne
104 Modes d’évaluation du cours : En ligne ou en Présentiel

1051.2. Résumé

106La géographie du développement a pour objet, l’analyse des inégalités spatiales du


107développement à l’échelle mondiale et les facteurs qui les sous-tendent. Après avoir défini la
108notion du développement et identifié les principaux indicateurs qui permettent de le mesurer
109au niveau des territoires, le cours montre l’évolution de ces indicateurs dans le temps et les
110écarts existant entre pays développés et pays en développement ainsi que les inégalités au
111sein même du monde en développement. Enfin le cours cherche à comprendre les réalités du
112sous-développement.

113Mots-Clés  : Géographie, Inégalités, Indicateurs, Sous-développement.

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8
1141.3. Le contenu et les objectifs du cours

Séance Thème Objectifs Savoir à acquérir

Montrer
Comprendre que le monde est très différencié
Les inégalités sur le plan du développement économique et
Géographie du spatiales du
Introduction social ; qu’il y a des pays développés et des
développement développement pays en développement
dans le monde

Le développement est concept


multidimensionnel, donc plusieurs conceptions
du développement qui ont évolué dans le temps.
Pour mesurer le développement, on utilise
plusieurs indicateurs, et le caractère normatif de
l’indicateur permet de qualifier tout changement
Définir dans un processus quel qu’en soit la direction et
Le concept du de le mesurer dans le temps.
Approche développement et
définitionnelle et les indicateurs Les indicateurs sont de plusieurs ordres et
Chapitre 1
indicateurs du économiques, fonction de la conception du développement :
développement humains et économique, humain, social et durable.
sociaux du L’approche économique et monétaire du
développement. développement s’appuie sur le PIB ou le PNB
par habitant, tandis que l’approche centrée sur
l’homme et son bien-être se fonde sur l’IDH.
.De nombreux autres indicateurs notamment, en
matière de santé, d’éducation et d’accès aux
équipements et infrastructures de base
permettent d’apprécier le développement.

9 5
10
Malgré les progrès impressionnants enregistrés
dans tous les domaines depuis la fin de la
deuxième guerre mondiale, on observe des
écarts importants en matière de développement
entre les pays du Nord et les pays du Sud. Ces
inégalités sont perceptibles à plusieurs niveaux.
Dans le domaine de la santé, l’espérance a
augmenté partout dans le monde mais les
évolutions sont différentes selon les continents
en raison des situations sanitaires très
variables. : environ 80 ans dans le monde
développé, 74,7 ans en Amérique latine et
Caraïbes, 71,8 ans en Asie, 60,2 ans en Afrique
entre 2010 et 2015.
Les inégalités en matière de scolarisation sont
aussi remarquables ; 100% au Nord contre 60%
Montrer en Afrique subsaharienne, 80% en Asie du Sud,
Les inégalités du 93% en Amérique latine et Caraïbes.
développement
entre pays L’ensemble des pays en développement
Les disparités développés et consacrent moins de 1% de leur PIB à la
géographiques du pays en recherche scientifique contre 3% dans les pays
Chapitre 2
développement développement de l’OCDE
grâce à la L’extrême pauvreté (1,90 dollar/ jour) a baissé
spatialisation des dans le monde même en Afrique mais sur le
indicateurs continent africain le nombre de pauvre a
définis augmenté en raison des évolutions
démographiques.
En matière d’accès aux biens et services, les
inégalités sont aussi flagrantes. En 2017, 2,2
milliards de personnes vivant essentiellement
dans les PVD, n’ont pas accès à l’eau potable,
4,2 n’ont pas accès à des services
d’assainissement de qualité, 2 milliards ne
bénéficient pas d’installations sanitaires de
bases personnelles, 1,1 milliard de personnes
vivant en Asie et en Afrique n’avaient pas accès
à l’électricité.
En 2019, dans le monde une personne sur deux
(54%) utilise Internet, contre 87% dans les pays
développés, 47% dans l’ensemble du monde en
développement et 28% en Afrique.

11 6
12
Les réalités du monde en développement sont
variées, complexes et très corrélées les unes aux
autres.
LLa plupart des pays du monde en développement
n’ont pas réalisé leur transition démographique
et se caractérisent par une croissance rapide de
leur population contrairement au pays
développés dont la population s’accroit très
lentement. L’explosion démographique
entraîne une urbanisation rapide avec pour
conséquences le gonflement de la population
urbaine surtout celle des grandes villes, la
fragilité des bases économiques urbaines et une
marginalité accrue.
Sur le plan économique le dualisme agricole
oppose dans beaucoup de pays du Sud, une
agriculture dite vivrière destinée à
Comprendre l’autoconsommation à une agriculture
Les réalités et les d’exportation.
manifestations Les inégalités foncières sont persistantes malgré
Les réalités du du sous- les réformes agraires depuis plusieurs décennies.
Chapitre 3 monde en développement Des progrès en agriculture ont été enregistrés,
développement et les inégalités notamment en Asie grâce à l’adoption des
socio- innovations de la révolution verte, et ont permis
économiques du de mettre fin à la famine qui sévissait dans
monde en beaucoup de pays en développement. L’impact
développement de cette révolution reste cependant limité en
Afrique qui a pourtant un grand potentiel de
développement agricole. Les méthodes de
productions y restent archaïques, les rendements
faibles,
Au niveau du développement industriel, hormis
les pays émergents, le tissu industriel reste
embryonnaire dominé par les industries
agroalimentaires et d’import substitution.
En matière de commerce, les pays des
Nouveaux pays Industriels, mieux intégrés dans
la mondialisation jouent un rôle de plus en plus
important contrairement aux autres.
Les échanges restent en grande partie orientés
vers les pays du Nord mais les échanges Sud-
Sud progresse malgré le faible niveau actuel.

13 7
14
Expliquer
Les inégalités
spatiales du Le monde actuel est très inégal. Malgré les
développement progrès enregistrés dans tous les domaines, les
dans le monde, écarts entre pays développés et pays en
opposant pays développement persistent et se renforcent au
développés et plan des revenus, du développement humain et
pays en de l’accès aux biens et services.
développement Ces inégalités sont aussi perceptibles au sein
et les processus des pays développement où certains accusent
qui sous-tendent beaucoup de retard par rapport à d’autres.
La géographie du ces inégalités. 
Les réalités du monde en développement sont
développement Les indicateurs
comme étude des pour appréhender multiformes mais la plupart des pays se
Conclusion caractérisent par : une transition démographique
inégalités ces inégalités,
spatiales du sont de plusieurs inachevée, induisant une forte croissance de leur
développement ordres du fait la population, une urbanisation accélérée, une
complexité et du faible productivité de l’agriculture surtout
caractère vivrière, incapable de nourrir la population, un
multidimensionn retard dans le développement industriel, une
el du inorganisation des circuits de production et de
développement commercialisation et une faible participation au
appréhendé commerce mondial.
notamment sous
l’angle
économique,
humain, social et
durable

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116UNIVERSITE FELIX HOUPHOUËT- INSTITUT DE GEOGRAPHIE
117BOIGNY TROPICALE

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119 UFR : SCIENCES DE L’HOMME ET DE LA SOCIETE
120 Année Académique 2019-2020
DEPARTEMENT DE
121 GEOGRAPHIE
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157 2019-2020

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158 Introduction : la géographie du développement

15901. La géographie du développement = expliquer comment le développement se


160différencie à l’échelle du monde

161Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, l’humanité est entrée dans une ère de
162croissance économique et de progrès dans tous les domaines. La forte croissance économique
163et les progrès qui l’accompagnement ont fait naître l’espoir d’un monde d’équité et de justice.
164Espoir parce que pour la première fois en 1945, la communauté internationale prenait
165conscience des problèmes du sous-développement et envisageait les moyens de les résoudre.
166Mais cet espoir est devenu illusion car depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, les
167inégalités entre pays du Nord (Développés) et pays du Sud (en développement) se sont dans
168l’ensemble amplifiées).
169 En 1997, la commission indépendante sur les problèmes du développement
170international présidé par M. Willy BRANDT, soulignait les graves questions soulevées par les
171inégalités économiques du développement ; car à l’échelle planétaire moins de 20% de la
172population vivant dans les pays développés accaparent plus de 70% de la richesse mondiale,
173et depuis les années 1980, l’écart entre pays du Sud et pays du Nord ne fait que s’accentuer.

17405. Objectifs du cours

175La géographie étant la science de l’organisation et de la différenciation de l’espace, l’objet de


176la géographie du développement est d’analyser à travers un tableau de bord socio-
177économique, les inégalités spatiales du développement et les facteurs qui les sous-entendent.
178Par rapport à cet objet, le cours se fixe les objectifs suivants :
179
180 - Définir et mesurer le développement.
181
182 - Analyser les disparités géographiques du développement notamment entre région et
183pays du monde.
184
185 - Analyser les réalités du monde en développement.
186

187 Chapitre I: Approche définitionnelle et indicateurs du


188 développement

189 Introduction
190Le développement, quête de toutes les sociétés, est un concept difficile à définir tant les
191approches sont divergents et parfois contradictoires. Pour le mesurer, on combine plusieurs
192indicateurs. Le caractère normatif de l’indicateur permet de qualifier tout changement dans
193un processus quel qu’en soit la direction et de le mesurer dans le temps. Au regard du
194caractère multidimensionnel du développement, les indicateurs utilisés sont soit d’ordre
195économique, humain ou social.
196Le chapitre premier, après une tentative définitionnelle du concept du développement passera
197en revue quelques indicateurs de développement.
19 10
20
198 1- Approche définitionnelle du développement
1991.1- Le développement: un concept polysémique qui a évolué dans
200le temps

201La définition du concept de développement est très diversifiée et parfois divergente. Le


202développement vu à travers le prisme de changement social est un concept aussi vieux que
203l’histoire des sociétés mais sa pertinence s’est imposée à partir de la prise de conscience du
204phénomène de sous-développement après la deuxième guerre mondiale (1950).
205
206Dans la littérature anglo-saxonne, la première utilisation du terme remonte à la traduction
207anglaise du capital en 1887 où le terme de développement est employé par référence aux
208phases historiques des modes de productions. Mais sa généralisation est plus tardive, le terme
209Economie du Développement apparait pour la première fois dans l’index de la Britannica en
2101959 dans le cadre d’un article sur la Banque de Reconstruction et du Développement.
211Le message du Président américain Truman, sur l’Etat de l’Union du 20 janvier 1949, en
212faisant état de « programmes pour la croissance des régions sous développées » constitue
213l’étape décisive de la formalisation du concept de développement.
214
215Dans la littérature française, le terme développement est apparu pour la première fois en 1908
216dans la traduction française (Principes d’économie politique) de Gustave Schmoller. François
217Perroux fut l’un des premiers à utiliser et à expliciter ce terme dans son ouvrage « la
218coexistence pacifique (1958) et «l’économie du XXème siècle » en 1961.
219
220D’une façon générale, on peut définir le développement comme étant un processus politique,
221social et économique cohérent et harmonieux engendrant un état de vie, d’être et de pensée
222favorables à l’amélioration durable et désirée des conditions de vie. Et tout ceci se
223caractérisant et s’appréciant par rapport à des références communément admises. Depuis un
224demi-siècle, un nombre impressionnant de qualificatifs lui ont été attribués : Développement
225économique, intégré, communautaire, participatif/inclusif, endogène, décentralisé, social,
226humain et durable...

228En dépit de cette diversité de significations, la plupart des théoriciens et des praticiens du
229développement s’accordent sur deux aspects : le terme « développement » renvoie à l’idée de
230changement d’un état vers un autre, de transformations sociales, politiques, économiques,
231culturelles, psychologiques en forte interaction. Le développement s’apprécie par une analyse
232comparative, soit spatiale (comparaison de différentes régions à un moment donné), soit
233temporelle (comparaison de la situation dans un pays à des périodes distinctes).
234
235Depuis les années 1970, le développement est perçu comme une réalité multidimensionnelle.
236Ainsi, à côté du développement économique classique, il existerait d’autres dimensions qui
237marquent le passage des sociétés traditionnelles aux sociétés modernes. Quatre
238dimensions sont fréquemment utilisées : Modernisation Sociale (MS), Développement
239économique (DE), révolution politique (RP), Transition démographique (TD).
240
241Le concept de développement durable est l’une des orientations majeures du développement
242depuis les années 1980. Il a fait l'objet d'une première définition dans le rapport établi à la
243demande des Nations Unies en 1987 par la Commission mondiale sur l'Environnement et le
244Développement (Commission d'experts internationaux présidée par le Premier ministre
245norvégien GRO HARLEM BRUNDTLAND, mieux connue sous le nom de Commission
246BRUNDTLAND). Selon cette dernière "Le développement durable répond aux besoins du
247présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre à leurs propres
21 11
22
248besoins". Son émergence découle d’une véritable prise de conscience, au début des années
2491970, des impacts écologiques négatifs associés aux activités humaines.
250
251Le développement durable doit donc être compris comme un développement à la fois :
252supportable pour les écosystèmes dans lesquels nous vivons, donc économe en ressources
253naturelles et aussi «propre» que possible ; viable, autosuffisant à long terme, c’est-à-dire
254fondé sur des ressources renouvelables et autorisant une croissance économique riche en
255emplois, notamment là où les besoins essentiels ne sont pas couverts ; vivable pour les
256individus et les collectivités, donc orienté vers la cohésion sociale et l’accès pour tous à une
257haute qualité de vie.

258 2- Les indicateurs du développement


2592.1- Les indicateurs d’ordre économique
260Le développement a été d’abord perçu comme un problème économique. Ainsi, les modèles
261de développement ont été axés sur la croissance économique et le progrès technologique.
262L’appréciation du développement au sein d’un pays, d’une période sur l’autre, était fondée sur
263le taux de croissance économique. Deux critères sont couramment utilisés à savoir : Produit
264Intérieur Brut et le Produit National Brut.
265
266Le PIB se définit comme la somme des valeurs ajoutées produites par l’ensemble des unités
267économiques résidentes. Rapporté à la population, on calcule le PIB par habitant qui est
268mesuré par la valeur en dollars (US) de la production des biens et services d’un pays donné,
269divisée par sa population totale. Pour permettre les comparaisons entre pays de monnaie et de
270niveau de vie différents, on utilise le PIB par habitant en Parité de Pouvoir d’Achat (PPA).
271Le PNB mesure quant à lui, la contribution productive des facteurs de production (travail,
272capital) fournis par les résidents. Il se calcule en ajoutant au PIB, les revenus des facteurs en
273provenance de l’extérieur et en soustrayant le revenu des facteurs versés à l’extérieur,
274(CAPUL Jean Yves, GARNIER Olivier, dictionnaire de l’économie, édition actualisée, 2002,
275p. 77).
276Selon le PIB par habitant, la Banque Mondiale a distingué les groupes de pays suivants :
277 - Pays à faible revenu (Pays les Moins Avancés) comprend 47 pays dont 33 pays
278africains.
279 - Pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure = revenu compris entre 1006-
2803955 USD en 2017, (996-3895 USD en 2018) (44 pays dont 8 pays africains).
281 - Pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, revenu compris entre 3956-
28212235 USD en 2017 (3896-12055 USD en 2018) = 22 pays dont 3 pays africains.
283 - Pays à revenu élevé,  revenu supérieur à 12235 USD en 2017 (12055 USD en 2018):
28424 pays mais aucun pays africain.
285
286Critique du PIB comme indicateur du développement
287
288Le PIB par habitant permet certes d’opérer une première classification des pays selon leur
289niveau de richesse, mais s’avère insuffisant les classer en termes de développement vu la
290complexité du concept du développement. Il s’agit là d’une mesure purement économique et
291monétaire ; donc peu significative dans beaucoup de pays en développement où
292l’autoconsommation et le secteur informel tiennent une grande place dans l’économie.
293Depuis les années 1970, le développement est perçu comme une réalité multidimensionnelle.
294Ainsi, à côté du développement économique classique, il existerait d’autres dimensions qui
295marquent le passage des sociétés traditionnelles aux sociétés modernes. Quatre

23 12
24
296dimensions sont fréquemment utilisées : Modernisation Sociale (MS), Développement
297économique (DE), révolution politique (RP), Transition démographique (TD).
298
299
3002.2- L’indicateur du développement humain
301
302Le développement en effet est un concept holistique qui ne se réduit pas à la richesse ; c’est
303pourquoi dès 1990 sous l’impulsion du programme des Nations - Unis pour le Développement
304(PNUD), il est créé l’IDH (Indice de Développement Humain), qui privilégie le
305développement centré sur l’homme et son bien-être.
306
307Le développement humain se définit comme un processus conduisant à l’élargissement des
308possibilités offertes à chaque individu pour mener une vie saine et décente selon le PNUD.
309Les possibilités offertes à chaque personne sont en principe illimitées et différentes pour
310chaque individu. Mais les capacités les plus essentielles au développement humain sont :
311 - Vivre longtemps et en bonne santé ;
312 - Accéder à l’éducation et à l’alphabétisation ;
313 - Disposer de ressources nécessaires pour un niveau de vie décent et être en mesure de
314prendre part à la vie communautaire (participation).
315L’IDH est donc une synthèse de trois mesures : Santé, Education et Revenu.
316  L’espérance de vie est mesurée en termes de longévité et de santé.
317
318  Le savoir (l’éducation) mesuré par le taux brut de scolarisation dans le primaire, le
319 secondaire et le supérieur et le taux d’alphabétisation des adultes. L’objectif poursuivi,
320 c’est l’éducation pour tous (Scolarisation à 100 %.). L’éducation est un secteur
321 important de la modernisation socio-économique. Un individu qui sait lire et écrire est
322 plus apte à participer au développement de la société.
323
324  Revenu pour mener une vie décente par la satisfaction des besoins de base : se loger,
325 se nourrir, se vêtir, se soigner, scolariser les enfants, se divertir. Il faut disposer de
326 ressources notamment de revenu monétaires suffisantes pour accéder aux biens et
327 services. Les populations vivant avec moins d’un dollar par jour ne peuvent pas
328 accéder à la plupart de ces biens et services. Le revenu est mesuré par le PIB par
329 habitant à parité du pouvoir d’achat (PPA).en dollar US.
330
331L’IDH est donc un indicateur composite qui repose sur une conception multidimensionnelle
332du développement. Le vrai but de tout développement est le bien-être de la population. Les
333idées qui sous-tendent cette conception du développement datent de très longtemps, mais les
334économistes ont souvent perdu cela de vu, en ne privilégiant que la croissance et les niveaux
335de revenus monétaires. Or la croissance économique n’est pas une finalité en soi mais un
336moyen pour atteindre le développement.
337
338Classification des pays selon l’IDH
339
340Sur la base de l’IDH, une nouvelle classification a été opérée par le PNUD depuis le rapport
341mondial sur le développement humain de 1990.
342Trois catégories de pays ont été distinguées :
343 - Pays à développement humain élevé,
344 - Pays à développement humain moyen,
345 - Pays à développement humain faible.
346A partir de 2014, le classement distingue 4 groupes de pays  à savoir:

25 13
26
347 - Pays à développement humain très élevé, IDH compris entre 0,944 et 0,802 (49
348 pays avec en tête la Norvège) ;
349 - Pays à développement humain élevé, IDH compris entre 0,798 et 0,702 (56 pays
350 avec en tête le Belarus) ;
351 - Pays à développement humain moyen, IDH compris entre 0,698 et 0,555 (39 pays
352 avec en tête le Botswana) ;
353 - Pays à développement humain faible, IDH compris entre 0,548 et 0,348 (45 pays
354 avec en tête le Kenya et à la queue le Niger.
355La Côte d’Ivoire se situait dans le groupe de Pays à développement humain faible, au 172ème
356rang sur 188 pays classés, avec un IDH de 0, 462.
357
358Selon le rapport 2019, les pays à développement humain très élevé (IDH compris entre 0,954
359et 0,801) étaient au nombre de 62 avec en tête la Norvège ; les pays à développement humain
360élevé (IDH compris entre 0,799 et 0,700) étaient au nombre de 54, ceux à développement
361humain moyen (IDH compris entre 0,580et 0,557), au nombre de 37, et les pays à
362développement humain faible (IDH entre 0,549 et 0,337) au nombre de 36 avec à la queue le
363Niger, classé 189/189.
364La Côte est classée 165ème en 2019 avec un IDH de 0,516
365
366Critique de l’IDH
367
368L’IDH est une mesure d’ensemble. Il ne prend pas en compte un certain nombre d’aspects
369importants du développement humain notamment la capacité pour chaque individu à
370participer à la prise de décisions qui affectent sa vie, ainsi que les libertés individuelles et la
371jouissance du respect des autres dans la communauté. Une personne peut être riche, bien
372éduquée, mais sans les capacités ci-dessous, son développement humain reste limité.
373C’est pourquoi dans les premiers rapports sur le développement humain, il a été recommandé
374de prendre en compte dans l’évaluation du développement humain des critères comme les
375libertés humaines et les libertés publiques. Ainsi furent créés un indice de liberté humaine en
3761991 et un indice de liberté publique en 1992. Mais aucune de ces mesures n’a survécu plus
377d’un an compte tenu des difficultés à les quantifier de façon précise.
378En 1995, fut pour la première fois présenté l’indice sexo-spécifique du développement, pour
379prendre en compte les inégalités de traitement entre les femmes et les hommes. C’est tout
380simplement l’IDH réajusté selon les inégalités entre les sexes. Plus la différence entre les
381sexes est grande par rapport aux critères de développement humain de base, plus l’ISDH est
382bas par rapport à l’IDH.
383
384A ces indicateurs s’ajoutent d’autres comme l’Indicateur de la Participation des Femmes (IPF)
385qui révèle le degré de participation des femmes à la vie politique et économique (1997) et
386l’Indice de Pauvreté Humaine (IPH) qui mesure la part de la population en-dessous du seuil
387des critères de base du développement humain.
388
389Tendance du développement humain
390
391Au cours du XXe siècle, le monde a enregistré une progression fulgurante et sans précédent
392du développement humain. Sur les 25 dernières années, le nombre de pays à développement
393humain faible a diminué passant de 62 pays avec plus de 3 milliards de personnes en 1990 à
39443 pays, un peu plus d’un milliard d’habitants en 2014.
395L’espérance de vie dans les pays en développement est passée de 46 ans en 1960 à plus de 66
396ans actuellement. Les taux de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans ont été réduits de
397plus que la moitié.
398Le taux d’analphabétisme a reculé. Entre 1975, où un adulte sur deux ne savait pas lire, et
3992000, le nombre d’illettrés a été divisé par plus de deux.
27 14
28
400Les revenus bruts par habitant ont plus que doublé, mais près de 800 millions de personnes
401vivent toujours dans l’extrême pauvreté et plus de 800 millions de personnes souffrent de
402malnutrition dans le monde en développement. Près de 61 millions d’enfants en âge d’aller à
403l’école ne sont pas scolarisés dont 60 % sont des filles en 2010.
404
405Conscients de ces problèmes, les dirigeants de la planète lors du sommet du millénaire des
406Nations Unies en septembre 2000 ont exprimé leur détermination à mettre un terme à la
407pauvreté dans le monde en adoptant la déclaration du Millénaire pour le développement qui
408fixent huit objectifs (OMD) pour favoriser le développement et faire reculer la pauvreté.
409L’évaluation de la mise en œuvre de ces objectifs a conduit la communauté internationale à
410adopter le 25 septembre 2015, un nouvel ensemble d'objectifs mondiaux dits Objectifs du
411Développement Durable (ODD) pour éradiquer la pauvreté, protéger la planète et garantir la
412prospérité pour tous au cours des 15 prochaines années.
413
414Encadré 1: les 17 Objectifs du Développement Durable
Objectif 1 : Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde Objectif
2 : Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir
l’agriculture durable Objectif 3 : Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le
bien-être de tous à tout âge Objectif 4 : Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité,
sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie
Objectif 5 : Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles
Objectif 6 : Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion
durable des ressources en eau Objectif 7 : Garantir l’accès de tous à des services
énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable Objectif 8 : Promouvoir une
croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail
décent pour tous Objectif 9 : Bâtir une infrastructure résiliente, promouvoir une
industrialisation durable qui profite à tous et encourager l’innovation Objectif 10 : Réduire
les inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre Objectif 11 : Faire en sorte que les villes et
les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables Objectif 12 :
Établir des modes de consommation et de production durables Objectif 13 : Prendre
d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions
Objectif 14 : Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les
ressources marines aux fins du développement durable Objectif 15 : Préserver et restaurer
les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon durable, gérer durablement
les forêts, lutter contre la désertification, enrayer et inverser le processus de dégradation des
sols et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité Objectif 16 : Promouvoir
l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes aux fins du développement durable, assurer
l’accès de tous à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces,
responsables et ouvertes Objectif 17 : Renforcer les moyens de mettre en œuvre le
partenariat mondial pour le développement durable et le revitaliser
415
416
4172.3 - Les indicateurs sociaux du développement
418
419Ils sont de plusieurs ordres et concernent les secteurs sociaux en général.
420
421a)- Les indicateurs dans le domaine de la santé
422
423Plusieurs indicateurs sont couramment utilisés pour comparer le niveau de développement des
424pays. On retenir quelques-uns :
425 - Les ratios d’encadrement (Médecin/habitants ; Infirmier/habitants ; Nombre de
426 Sages-femmes / femmes en âge de procréer ; Proportion d’Accouchements
427 assistés par un personnel qualifié ….) ;
29 15
30
428 - Les ratios de desserte (Nombre de lits d’hospitalisation/ habitants ; Habitants /
429 dispensaire, Distance par rapport à un centre de santé…) ;
430 - Volume des investissements dans la santé.
431
432b)- Les indicateurs dans le domaine de l’éducation / formation
433
434Ce sont par exemple :
435 - Les taux de scolarisation (Taux brut de scolarisation (TBS) et le Taux net de
436 scolarisation (TNS)) ;
437 - Taux d’alphabétisation des adultes ;
438 - Indice de parité dans l’éducation ;
439 - Proportion du Budget de l’éducation ;
440 - Proportion de scientifiques pour 100 000 habitants….
441
442c)- les indicateurs dans le domaine de l’emploi
443 - Pourcentage d’actifs ;
444 - Taux d’activité de la population active ;
445 - Taux global de chômage ;
446 - Taux de chômage des jeunes.
447
448d)- Les indicateurs dans le domaine de l’alimentation et de la sécurité alimentaire
449 - Production alimentaire par habitant ;
450 - Nombre de personnes souffrant de sous-alimentation chronique ;
451 - Nombre de calorie par jour et par habitant….
452
453e)- Dans le domaine des services sociaux de base
454 - Pourcentage de ménages raccordés au réseau électrique ;
455 - Consommation d’électricité par habitant ;
456 - Pourcentage de population ayant accès à l’eau potable ;
457 - Pourcentage de population ayant accès à l’assainissement
458
459Conclusion : Le développement est un concept multidimensionnel qu’on ne peut définir sur
460la base d’un seul indicateur. Plusieurs auteurs recommandent la combinaison de plusieurs
461critères pour mieux l’appréhender. Ces indicateurs sont de plusieurs ordres : économique,
462humain et social.
463
464
465Chapitre II : Les disparités géographiques du
466développement
467
468 Introduction
469
470Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, les inégalités entre les pays du Nord et les pays
471du Sud se sont amplifiées malgré les progrès impressionnants enregistrés dans tous les
472domaines à l’échelle planétaire. Ces inégalités sont perceptibles à plusieurs niveaux : santé,
473éducation, accès aux équipements et infrastructures, communication, revenus et alimentation.
474
4751- Les inégalités dans le domaine de la santé, de l’éducation et la
476formation

31 16
32
477
478 1.1- Dans le domaine de la santé
479
4801.1.1- L’inégalité devant la mort normal
481
482a) L’espérance de vie
483En un demi-siècle, l’espérance de vie a augmenté partout dans le monde, mais l’écart entre
484populations pauvres et riches reste très important. Dans les pays développés, l’espérance de
485vie avoisine 80 ans contre en moyenne 69 ans pour l’ensemble des pays en développement, et
48660,2 ans en Afrique.
487
488En Amérique Latine et en Asie, sous l’effet du développement économique, des progrès en
489matière d’éducation, d’hygiène et de système de santé, l’espérance de vie se rapprochent de
490celles des pays les plus développés. Les 65 dernières années ont vu l’indicateur se rapprocher
491du niveau élevé connu en Europe et en Amérique du Nord. En Asie, l’espérance de vie à la
492naissance est passée de 42,3 ans au début des années 1950 à 71,8 ans en 2010-2015, soit un
493gain de près de 30 années. En Amérique latine et dans les Caraïbes, elle était de 51,3 ans en
4941950. Elle est aujourd’hui de 74,7 ans, soit 23,4 ans de plus. L’écart avec l’Europe qui était de
49512,4 ans pour l’Amérique latine et de 21,4 ans pour l’Asie, n’est plus que de 2,5 ans et de 5,4
496ans respectivement.
497
498L’Afrique a également enregistré des progrès dans l’espérance de vie, mais les progrès ont été
499plus lents et plus chaotiques. L’espérance de vie y était de 37,5 ans en moyenne pour les
500personnes nées entre 1950 et 1955. Elle est en moyenne de 60,2 ans pour les personnes nées
501entre 2010 et 2015.
502.
503Tableau 1: La situation de l’espérance de vie par continent est la suivante en 2019:
504
Monde Afrique Asie Europe Amérique Amérique Océanie
Nord Latine
Années 70,8 60,2 71,8 77,2 79,2 74,4 77,9

505Source : Groupe Banque mondiale, 2020


506
507
508
509
510
511
512 b) La mortalité infantile
513
514C’est la proportion d’enfants qui décèdent par an avant leur premier anniversaire pour 1 000
515naissances vivantes. Le tableau 4 ci-dessous montre des niveaux de mortalité très variables
516selon les continents et le niveau de développement.
517
518L’Afrique vient en tête suivie de l’Asie et de l’Amérique Latine. L’Europe et l’Amérique du
519Nord ont les taux de mortalité infantile les plus faibles.
520
521
522
523

33 17
34
524
525

Tableau 2 : Mortalité des enfants de moins de 5 ans dans le monde


Nombre de décès annuel moyen pour 1 000 naissances vivantes

1950-1955  2005-2010  Evolution 1950-2010 


Afrique 309 116 - 194
- dont Afrique subsaharienne 307 126 - 180
Asie 237 46 - 191
- dont Asie de l'Est 189 20 - 169
- dont Asie du Sud 293 65 - 228
- dont Asie du Sud-Est 236 34 - 202
- dont Asie de l'Ouest 281 32 - 248
Amérique latine et Caraïbes 188 28 - 160
Océanie 91 28 - 63
Europe 94 8 - 86
Amérique du Nord 37 8 - 29
Régions développées 78 8 - 70
Région les moins développées 247 65 - 182
Monde 214 59 - 155
526
527
528Les pays développés qui ont fait des progrès considérables en matière de médecine, d’hygiène
529et de prise en charge sanitaire de leur population notamment les enfants, ont des taux de
530mortalité infantile bas par opposition aux régions en développement, notamment l’Afrique
531subsaharienne qui enregistrent les taux les plus élevés dans le monde. .
532
533c) La mortalité maternelle
534
535C’est la proportion de femmes qui décèdent du fait de la procréation c’est-à-dire la grossesse,
536l’accouchement ou des suites de l’accouchement. Ce taux est mesuré pour 100 000 naissances
537vivantes. Ce taux est très élevé dans les pays en développement, notamment africains ; ce qui
538reflète les inégalités dans l’accès aux services de santé. La quasi-totalité des décès maternels
539(99%) se produisent dans des pays en développement, dont plus de la moitié en Afrique
540subsaharienne et près d'un tiers en Asie du Sud.

541En 2015, le ratio de mortalité maternelle dans les pays en développement est de 239 pour
542100 000 naissances, contre 12 pour 100 000 dans les pays développés. On note d’importantes
543disparités entre les pays, entre les populations à faible revenu et à revenu élevé et entre les
544populations rurales et urbaines.

545
546NB. Taux de mortalité maternelle en Côte d’Ivoire est 614 pour 100 000 naissances vivantes
547en 2012 (EDS).
548

35 18
36
549Encadré2 : Causes de la mortalité maternelle élevée
550
Causes indirectes de la mortalité maternelle :

 Faiblesse du système sanitaire dans les pays en voie de développement ;


 Accessibilité aux soins de santé réduite ;
 Faible proportion d’accouchements assistés par un personnel médical qualifié ;
 Insuffisance de systèmes de soins obstétricaux d’urgence ;
 Insuffisance de la surveillance post-natale : norme 3 jours (sortie au bout de 2 à 6
heures) ; 60% des décès surviennent dans les 24 heures après l’accouchement et 70 % au
cours de la période post-partum.

Causes directes :
 80% de ces décès en Côte d’Ivoire sont dus à des causes obstétricales directes,
notamment les hémorragies (36%), les dystocies (20%), l’éclampsie (18%), les
complications des avortements (15%) ainsi que les infections du post-partum (4,8%).

551
552
553d) L’encadrement médical
554
555Le degré d’encadrement médical s’apprécie par le nombre d’habitants par médecin ou
556paramédical, le nombre de lits d’hospitalisation par habitant, le nombre de femmes en âge de
557procréer (15 - 49 ans) par sage-femme, la proportion d’accouchements assistés par un
558personnel qualifié, etc.
559La norme de densité de personnels médicaux (médecins, infirmiers, sages-femmes) est de 23
560pour 10 000 habitants. Beaucoup de pays en développement se trouvent en dessous de cette
561norme. Les pays qui connaissent une pénurie aigüe de prestataires de services de santé
562(médecins, infirmiers, sages-femmes) sont ceux du monde en développement notamment, les
563pays d’Afrique subsaharienne, ceux de la péninsule indienne, du Cambodge et des iles
564indonésiennes et d’Amérique latine (El Salvador, Haïti, Honduras, Nicaragua, Pérou). En
565Côte d’Ivoire par exemple en 2016, on a dénombré 5 professionnels de santé pour 10 000
566habitants.
567
568Selon les données de l’OMS, on dispose en moyenne dans le monde de 13 médecins pour 10
569000 habitants, 2 médecins pour 10 000 habitants en Afrique, contre 32 pour 10 000 dans la
570Région européenne. En moyenne, le monde compte 28 infirmiers (ères) et sages-femmes pour
57110 000 habitants, mais les variations sont importantes selon les régions : 11 pour 10000 dans
572la Région africaine contre 79 pour 10 000 dans la Région européenne.
573
574Le déficit en personnel médical dans les pays du Sud est lié à la faiblesse de structure de
575formation, au coût élevé de la formation et aux difficultés d’embauche par la fonction
576publique du fait des problèmes de trésorerie. On note aussi la mauvaise affectation du
577personnel médical, généralement concentré dans la capitale ou les grandes villes au détriment
578du reste du pays (cas de la C I.), et une fuite des cerveaux vers les régions développées. Selon
579le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), il y a plus de médecins Malawites,
580dans la seule ville de Manchester que dans tout le Malawi. Sur 600 médecins formés depuis
581l’indépendance en Zambie, 50 seulement y exercent encore leur profession (UNFPA, 2006).
582
583
584

37 19
38
585Tableau 3 : Proportion d’accouchements assistés par un personnel de santé qualifié
586(2016) en % : 
587
588Monde = 91 Asie de l’Est et Pacifique = 95
589Union Européenne = 99 Asie du Sud = 75
590Amérique du Nord = 99 France = 97
591Amérique Latine et Caraïbes = 95 Cuba = 100
592Afrique Subsaharienne = 60 Côte d’Ivoire = 74
593
594Source ; UNICEF, Groupe de la Banque mondiale, 2020
595
596A ce niveau également, les disparités sont énormes entre régions développées et régions en
597développement.
598
599e)- Dépenses de santé
600Les dépenses de santé font apparaître des disparités entre les pays développés et les pays en
601développement. En 2019, les pays de l’OCDE ont consacré en moyenne 8,8 % de leur PIB
602brut aux dépenses de santé (11,2% en France, 10,4% au Canada), contre, 9,4% au Brésil,
6033,6% en Inde, 3,3% en Indonésie, 5,5% au Mexique et 8,1 % en Afrique du Sud.
604Les dépenses de santé par habitant s’élevaient en 2018 à 8971 euros aux USA, 6200 euros en
605Suisse, 4208 en France contre 1085 au Brésil et 573 euros en Chine.
606
6071.2- Inégalités dans le domaine de l’éducation et de la
608formation
609
610Les critères retenus sont le taux net et le taux brut de scolarisation dans le primaire, le
611secondaire et le supérieur ; le taux d’alphabétisation des adultes, l’indice de parité dans
612l’éducation, le nombre d’années d’études et le nombre de scientifiques pour 1 000 habitants,
613les dépenses publiques dévolues à l’éducation.
614
6151.2.1-La scolarisation
616
617Si les pays industrialisés ont atteint une scolarisation à 100%, une proportion plus ou moins
618importante d’enfants des pays en développement reste non scolarisée malgré les progrès
619enregistrés au niveau de l’éducation depuis plus de trois décennies. Selon les régions
620géographiques, l’Afrique subsaharienne (environ 60%) a le niveau de scolarisation le plus bas
621contre près de 80% en Asie du Sud et près de 100% en Asie de l’Est, et plus de 93% en
622Amérique Latine et Caraïbes.
623
624Selon les données de l’UNESCO, en 2017, le taux net de scolarisation (TNS) dans le primaire
625pour les deux sexes s’élèvent à 99,96 % au Canada, 98,80 au Japon, 98,78 en France, 92,94%
626aux USA , 94,50% au Maroc contre 83,89% en Côte d’Ivoire, 63,79% au Niger et 56,91% au
627Mali. Les inégalités entre les sexes en matière de scolarisation persistent dans les pays en
628développement malgré tous les efforts entrepris pour promouvoir la scolarisation des filles.
629
630C. I  : Taux brut de scolarisation au Primaire : 95,4% en 2014/2015 et 100,4% en 2017/2018 
631Indice de Parité : 0,93 en 2017/2018
632
633Les filles sont victimes de discrimination dans la scolarisation. Les parents pour des raisons
634socioculturelles et économiques préfèrent, dans beaucoup de pays en développement, envoyer
635les garçons à l’école. Les filles sont victimes des mariages précoces et de divers stéréotypes.
636Or quand les femmes sont instruites au même titre que les hommes, toute la société y gagne.
39 20
40
637
638
6391.2.2- L’alphabétisation
640
641Le taux d’alphabétisation des adultes est la proportion de personnes de 15 ans et plus sachant
642lire et écrire. Si les pays développés avoisinent les 100%, beaucoup de pays en
643développement, notamment ceux d’Afrique subsaharienne, accusent encore des retards :
64494,36% en 2017 en Afrique du Sud, 71,49% au Ghana, 51,07% au Nigeria, 38,99% en
645Ethiopie, 22,33 au Tchad, 15,45% au Niger et 11,45% en Somalie.
646
647Les inégalités entre les sexes sont très marquées au détriment des femmes qui restent la frange
648la moins alphabétisée de la population.
649
6501.2.3- développement scientifique et technique
651
652L’ensemble des pays en développement consacre moins de 1% de leur PIB au secteur de la
653recherche, contre 3% dans les pays de l’OCDE (Organisation de Coopération et de
654Développement Economique ayant son siège à Paris et comprenant 27 pays membres qui
655souhaitent harmoniser leur politique économique et sociale).
656
657La dépense nette consacrée à la Recherche et Développement (R&D) en Chine est estimée à
658252.5 milliards d’euros en 2018 soit 2,19% du PIB pour l’année 2018, contre 2,15% pour
659l’année 2017. La part du PIB consacrée à la R&D en Chine est en augmentation continue
660depuis 1996 (de 0,56% du PIB), même si un ralentissement est observé ces dernières années.
661A titre de comparaison, la France consacrait selon l’OCDE 2,19% du PIB à la R&D en 2017,
662l’Allemagne 3,04%, et les Etats-Unis 2,79%.

663En Afrique, mis à part quelques pays comme l’Afrique du Sud, le Kenya, l’Égypte, la
664Tanzanie, le Nigéria et l’Éthiopie, l’objectif de 1% du PIB des pays africains consacré à la
665recherche est loin d’être atteint : Côte d’Ivoire (0.10% en 2016), Sénégal (0,58% en 2015),
666Mali (0,29%) Tchad (0,30% en 2016), Rwanda (0,67% en 2016), Tunisie (0,6% en 2018).

667En matière de productions scientifiques, on dénombre en 2014, 174 publications pour un


668millions d’habitants dans le monde. Cette moyenne cache des disparités profondes par
669régions : 1013 /1000 000 habitants en Amérique du Nord, 112 en Amérique Latine, 609 en
670Europe, 29 en Afrique, 118 en Asie, et 8 pour 100 000 habitants dans les pays les moins
671avancés.

672

673 2 - Les disparités au niveau des revenus


674
675Deux grandes rubriques seront abordées dans cette section à savoir : l’inégalité au niveau des
676revenus et l’inégalité dans l’accès aux biens et services qui contribuent à l’amélioration des
677conditions de vie des populations.
678
6792.1- Situation dans le monde
680
681A l’échelle mondiale, les inégalités au niveau des revenus se sont accentuées au cours des
682dernières décennies du fait des difficultés économiques traversées par la plupart des pays en
683développement.

41 21
42
Tableau 4 : Evolution du PIB par habitant par pays
Unité : dollars PPA constants de 2005
Ecart entre
Variation
2001 et
2001  2005  2010  2011  entre 2001 et
2011 en
2011 (en %) 
euros 
Haïti 1 106 1 023 992 1 034 - 72 -6,5
Rwanda 681 840 1 077 1 132 451 + 66,2
Côte d'Ivoire 1 777 1 666 1 693 1 580 - 197 -11
Sénégal 1 556 1 677 1 738 1 737 181 + 11,7
Pakistan 1 843 2 145 2 397 2 424 581 + 31,5
Inde 1 778 2 208 3 073 3 223 1 445 + 81,3
Angola 2 472 3 355 5 172 5 227 2 755 + 111,5
Chine 2 868 4 114 6 819 7 418 4 550 + 158,6
Pérou 5 477 6 387 8 555 9 037 3 559 + 65
Brésil 7 902 8 509 10 093 10 279 2 376 + 30,1
Roumanie 7 329 9 361 10 715 11 005 3 676 + 50,2
Russie 9 073 11 852 14 159 14 714 5 641 + 62,2
Italie 28 216 28 280 27 082 27 093 - 1123 -4
France 28 520 29 453 29 484 29 820 1 300 + 4,5
Japon 28 928 30 441 30 3965 30 660 1 732 + 5,9
Royaume-
29 857 32 958 32 813 32 809 2 951 + 9,9
Uni
Allemagne 30 705 31 114 33 565 34 573 3 868 +12,6
Etats-Unis 39 584 42 516 42 078 42 486 2 902 + 7,3
684
685Source : Banque mondiale
686.

687 Le nombre de personnes vivant sous le seuil d’extrême pauvreté (1,90 dollar par jour et par
688personne dans le monde a diminué d’un peu plus d’un milliard en trente ans, passant de 1,9 milliard
689en 1984 à 736 millions en 2015 selon les estimations de la Banque mondiale. Le taux d’extrême
690pauvreté a été divisé par près de quatre : 10 % de la population mondiale vit aujourd’hui avec
691moins de 1,90 dollar par jour, contre 39 % en 1984.

692Tous les pays en développement ont vu leur taux d’extrême pauvreté reculer au cours des
693trente dernières années, alors même qu’ils sont pour la plupart confrontées à une pression
694démographique souvent considérable. La part de la population vivant sous le seuil de 1,90
695dollar par jour est passée sous la barre des 5 % en Asie, en Amérique latine et au Moyen-
696Orient. En Asie de l’Est et Pacifique, le recul est spectaculaire. En 2015, 47 millions de
697personnes y vivent avec moins de 1,90 dollar par jour ; ce qui représente 2 % de la population,
698alors qu’elles étaient plus d’un milliard en 1984 (70 %). La Chine et l’Indonésie sont les pays
699qui ont le plus largement contribué à ce phénomène.

700L’Afrique subsaharienne a vu son taux de pauvreté diminuer, mais ce mouvement y est plus
701lent. La part de la population concernée par l’extrême pauvreté a reculé de huit points en
702trente ans (41 % en 2015 contre 49 % en 1981). En revanche, le nombre de personnes
703extrêmement pauvres continue d’y augmenter du fait de la hausse globale de la population : il
704est passé de 229 millions en 1981 selon les estimations à 278 millions en 1990, et à 413

43 22
44
705millions en 2015. Aujourd’hui, 56 % de l’ensemble des personnes extrêmement pauvres dans
706le monde vivent en Afrique subsaharienne. Dans les années 1980, l’Asie de l’Est et du
707Pacifique était la région la plus concernée.

7082.2- Situation de la pauvreté en Côte d’Ivoire

709En Côte d’Ivoire le nombre de pauvres a été multiplié par 10 en l’espace d’une génération.
710Aujourd’hui presqu’une personne sur deux est pauvre contre une personne sur dix en 1985.
711En effet, le taux de pauvreté est passé de 10% en 1985 à 48,9% en 2008, et à 46,3 % en 2015.
712L’effectif de la population pauvre est estimé à 974 000 en 1985 et à 10 174 000 en 2008.

713Tableau 5 : Niveau de pauvreté de 1985 à 2015 (en %)

714
Milieu de résidence 1985 1993 1995 1998 2002 2008 2015

Urbain 5,0 19,4 23,7 23,4 24,5 29,5 39,5

Rural 15,8 42,0 46,1 41,8 49,0 62,5 56,8

National 10,0 32,3 36,8 33,6 38,4 48,9 46,3

Source : INS, ENV, 2008,


2015

715
7163- Accès aux biens et services
7173.1- L’accès à l’eau potable et à l’assainissement
718
719En 2017, 2,2 milliards de personnes dans le monde n’ont pas accès à des services d’eau
720potable gérés en toute sécurité en 2017 dont 785 millions de personnes ne bénéficient même
721pas d’un service de base d’approvisionnement en eau potable et 144 millions continuent à
722boire de l’eau de surface non traitée puisée dans des cours d’eau ou dans des lacs ; 8
723personnes sur 10 qui n’ont pas accès aux services de base vivent en milieu rural. Près de la
724moitié d’entre eux vivent dans les Pays les moins avancés (PMA). A l’échelle planétaire, c’est
725en Afrique que se trouvent la moitié des personnes n’ayant pas accès à l’eau potable. Dans ce
726continent seulement 24% de la population à accès à une source d’eau sûre.
727
728L’accès à l’assainissement est également faible dans les pays en développement, notamment
729en Afrique où seulement 28% des habitants disposent d’une installation sanitaire de base non
730partagée avec d’autres personnes. Au total dans le monde 4,2 milliards de personnes n’ont pas
731accès à des services d’assainissement gérés en toute sécurité en 2017. Sur ces 4,2 milliards, 2
732milliards de personnes ne bénéficient même pas d’installations sanitaires de base. Parmi elles,
733627 millions de personnes ont accès à des services limités, 701 millions à des installations non
734améliorées et 673 millions défèquent encore en plein air. Sept personnes sur dix  qui
735manquent encore de services de base vivent en milieu rural, et un tiers d’entre eux vivent dans
736un PMA.
737
45 23
46
738Le manque d’eau potable et d’assainissement a de nombreuses conséquences graves. Plus des
739¾ des maladies dans les pays en voie de développement sont liées à la consommation d’eau
740non potable. Des milliers d’enfants meurent chaque jour de maladies diarrhéiques et d’autres
741maladies transmises par l’eau ou causées par un manque d’assainissement et d’hygiène
742(paludisme, choléra, l’amibiase, dysenterie bacillaire, etc.). Ces maladies représentent 80%
743des maladies frappant les habitants des pays en voie de développement. Chaque année dans le
744monde, 2,6 millions de personnes meurent des suites de maladies liées à l’eau insalubre.
745
7463.2- L’accès à l’information et à la communication
747
748L’information et la communication sont des indicateurs du développement parce que le
749développement se manifeste par un certain nombre de transformations socio-économiques, et
750se caractérise au niveau des sociétés, par le passage des espaces traditionnels opaques à des
751milieux plus transparents structurés par des flux divers : flux d’informations, flux de biens et
752services, flux de personnes.
753.
754Dans le monde, en 2019, une personne sur deux (54%) utilise Internet contre moins de 10%
755en 2001. Dans les pays riches, 87% de la population utilisent Internet en 2019. Dans le monde
756en développement, l’accès est moins répandu mais il progresse très vite passant de 3% en
7572010 à 47% en 2019.
758En Afrique, la proportion d’internautes est passée de 2,7 % de la population en 2005 à 28 %
759en 2019. Même si seulement 11% de la population possède un ordinateur personnel, l’accès à
760Internet augmente rapidement, grâce au téléphone mobile. Mais les investissements à réaliser
761pour étendre partout le haut débit et la 3G, 4G, voire la 5G restent colossaux. En 2017, 61 %
762des Marocains et 56 % des Sud-Africains surfaient sur Internet. Ils étaient 41 % au Nigéria et
76325 % en Tanzanie. Dans plusieurs pays d’Afrique centrale, l’accès à Internet reste un
764privilège : on compte seulement 9 % d’internautes en République démocratique du Congo et
7657 % au Tchad.
766
7673.3- Consommation d’électricité
768
769L’accès à l’électricité fait partie des commodités des ménages. La consommation d’électricité
770par habitant est un indicateur de progrès. Plus un pays se développe plus la consommation
771d’électricité par habitant est élevé. Les écarts de consommation entre régions développées et
772régions en voie de développement sont énormes et traduisent les inégalités en matière de
773développement.
774Dans le monde environ 1,1 milliard d’habitants n’avaient pas d’accès à l’électricité en 2017
775(14% de la population mondiale), la quasi-totalité d’entre eux vivent en Asie et en l’Afrique
776sub-saharienne, (85% dans des zones rurales, environ 600 millions d’habitants de l’Afrique
777sub-saharienne et 200 millions en Inde). L’accès à l’électricité dans certains pays du Sud reste
778précaire (coupures de courant fréquentes) de ce fait près de 2,5 milliards d’habitants utilisent
779des combustibles solides (bois, paille, déchets végétaux) pour des tâches domestiques,
780notamment pour faire la cuisine (120 millions utilisent le kérosène et 170 millions
781le charbon).
782En 2016, 10 pays représentent près de 70 % de la consommation totale d'électricité
783mondiale. La Chine (5 898,9 TWh), les États-Unis (4 147,5 TWh) et l'Inde (1 216,1 TWh)
784représentent à eux-seuls près de la moitié. La consommation par habitant varie selon les pays.
785En 2019, elle était de 51 467 KWH en Islande, 14 951 au canada, 11 851 aux USA, 4018 en
786Chine, 3740 en Afrique du Sud contre seulement 977 au Gabon, 671 en Zambie, 238 KWH en
787Côte d’Ivoire et 54 au Niger.
788

47 24
48
789 3.4- Alimentation
790
791La production alimentaire par habitant a augmenté d’environ 20% depuis une dizaine
792d’années dans le monde en développement. Le nombre de pays où les besoins quotidiens en
793calories étaient satisfaits y a plus que doublé. Dans plus de 30 pays, la faim a été réduite d’au
794moins 25% en 10 ans. Quatorze de ces pays se trouvent en Afrique Subsaharienne, région la
795plus durement touchée par la faim et la malnutrition. L’apport journalier de colories couvre
796environ 109% des besoins dans les Pays en développement, 92% en Afrique Subsaharienne et
79791% dans les PMA. Cependant à l’heure actuelle, plus de 800 millions d’habitants ne
798mangent toujours pas à leur faim et environ 500 millions souffrent de malnutrition chronique.
799Selon la FAO, la faim a gagné du terrain au cours des trois dernières années. Le nombre
800absolu de personnes sous-alimentées, c’est à dire celles souffrant d’une carence alimentaire
801chronique, est passé à près de 821 millions en 2017, contre environ 804 millions en 2016. Soit
802des niveaux d’il y a presque dix ans.
803La situation empire en Amérique du Sud et dans la plupart des régions en Afrique. L’Afrique
804demeure le continent ayant la prévalence de la sous-alimentation la plus élevée, elle affecte
805presque 21% de la population (soit plus de 256 millions de personnes). La situation se
806détériore aussi en Amérique du Sud, où la prévalence de la sous-alimentation est passée de
8074,7% en 2014 à 5% en 2017, selon les prévisions. La tendance à la baisse de la sous-
808alimentation en Asie semble ralentir de manière significative. La prévision de la prévalence
809de la sous-alimentation en Asie pour 2017 est de 11,4%, ce qui représente plus de 515
810millions de personnes. Sans des efforts accrus, le monde sera bien loin d’atteindre l’objectif
811des ODD visant à éradiquer la faim d’ici 2030.
812Les principales causes du déficit alimentaire sont :
813 - la faible productivité de l’agriculture ;
814 - les choix de politique agricole privilégiant la plupart du temps les cultures d’exportation ;
815 - les aléas climatiques et les catastrophes naturelles : sécheresse, inondations, typhons et
816cyclones, périls acridiens détruisant tout ou partie des récoltes ;
817 - croissance démographique supérieure au taux de croissance de la production alimentaire
818dans beaucoup de pays en voie de développement.
819
820Pour résoudre le problème de la faim, beaucoup de pays ont recours aux importations de
821vivres ou à l’aide internationale ; ce qui renforce leur dépendance alimentaire.
822
823
824Conclusion : La liste des indicateurs étudiés n’est pas exhaustive vu la complexité et le
825caractère multidimensionnel de la notion du développement. Mais du point de vue de
826l’analyse géographique, le tableau présenté, montre à tous égards un monde très inégal. Ces
827inégalités opposent les pays du Nord (pays développés) aux pays de Sud (pays en
828développement), mais ces disparités existent aussi au sein même des pays développement où
829certains pays accusent beaucoup de retard sur les autres.
830
831

832
833
834
835
836
837
838
49 25
50
839 Chapitre III : Réalités du monde en développement
840
841Les réalités du monde en développement sont variées, complexes et très corrélées les unes aux
842autres. Elles sont de plusieurs ordres : démographique économique, social, etc.
843
8441 – L’explosion démographique
845
846 1.1- Tendance générale

847La population mondiale s’accroît à un rythme accéléré depuis le milieu de 20 es. Elle est
848passée de 2,5 milliards en 1950, à 4 milliards en 1980 et à 5,6 milliards en 1994, à 6 milliards
849en 1999. Elle est estimée à 7, 4 milliards en 2015, 7,8 milliards en 2020. Selon les projections,
850elle avoisinerait près de 10 milliards en 2050. Le taux d’accroissement annuel, de l’ordre
8511,2% par an. Cette forte croissance est essentiellement le fait des pays en développement car
852la population des pays du Nord ne croit que très lentement depuis plusieurs décennies.
853Si la population des pays développés double en un siècle et demi, celle des pays en
854développement double en moyenne tous les 34 ans, et celle de l’Afrique qui détient le record
855mondial d’accroissement (2,1 % actuellement) est multiplié par deux tous le 23 ans.
856
8571.2-Variation de l’accroissement selon les régions
858
859La poussée démographique des pays en développement a donné lieu à une littérature
860apocalyptique évoquant selon les auteurs : l’explosion démographique ou la bombe P (P pour
861la population) « inflation » ou raz de « marée » démographique. Mais la situation varie
862selon les pays. Certains pays en développement ont déjà réalisé leur transition
863démographique, et le phénomène est amorcé dans beaucoup de pays.
864
Tableau 6: Evolution de la population par région (en milliards d’habitants)
865
866
Région 1990 2020 Temps de doublement

Monde 5,29 8,09 40 ans


PVD 4,08 6,74 34 ans
PI 1,20 1,34 146 ans
Afrique 0,642 1,45 23 ans
867
868
869 Tableau 7 : Taux d’accroissement annuel de la population (%)
1960-65 80-85 2005-2010
Monde 1,76 1,7 1,1
PI 1,28 0,68 0,2
PVD 1,99 2,04 1,3
Afrique 2,12 3 2,1
Amérique Sud 2,75 2,38 1,3
Asie du Sud 1,85 2,17 1,5
Asie Est 1,85 1,24 0,5
870
871Les pays développés ayant réalisé leur transition démographique enregistrent une croissance
872extrêmement faible (0, 2 %). En revanche dans l’ensemble des pays pauvres, le décalage entre
873la natalité et la mortalité (en baisse) entraîne le boom démographique. Ci-dessous le schéma
874de la transition démographique qui marque le passage d’un régime démographique
875traditionnel (pré-transition) caractérisé par une natalité et une mortalité qui s’équilibrent à un
51 26
52
876niveau élevé, à un régime démographique moderne (post-transition) qui se caractérise par
877natalité et une mortalité qui s’équilibrent à un bas niveau. Entre les deux étapes, on a une
878phase de transition où la mortalité commence à baisser d’abord, suivie un peu plus tard par un
879déclin de la courbe de natalité. Cette phase (phase 1 et phase 2) est marquée par une
880croissance rapide de la population
881
882Figure 1 :

883
884
885L’Afrique se distingue partiellement avec un taux de croissance élevé (2,1 %). La natalité est
886très élevée (45%0) mais la mortalité est en baisse (14 %0). L’Amérique Latine et l’Asie du
887Sud qui ont entamé leur transition démographique ont des taux en baisse depuis les années
8881960 : 1,4% (entre 2000-2005). L’Asie de l’Est (y compris la Chine) est beaucoup plus
889avancée dans la transition démographique ; ce qui se traduit par une croissance moins forte (0,
8905 % actuellement) et probablement nulle en 2025.
891
892Le rythme accéléré de croissance lié à une fécondité élevée se traduit en terme de structure
893par une population extrêmement jeune : 35% de moins de 15 ans dans l’ensemble des pays en
894voie de développement, 44% en Afrique, 32% en Asie, 31% en Amérique Latine contre 20%
895en Europe. Il en résulte de nombreux problèmes sectoriels en matière de développement :
896emploi, éducation, santé, agriculture, alimentation, sous-emploi, chômage, insuffisance de
897l’infrastructure scolaire, analphabétisme, faible encadrement sanitaire, faible production
898agricole, insécurité alimentaire, recrudescence de la pauvreté.
899

900 2- La crise urbaine


901 2.1- Une urbanisation accélérée
L’explosion démographique entraîne une urbanisation rapide Le nombre de citadins qui n’était
902
que de 751 millions d’habitants en 1950 est passé à 4,2 milliards en 2018 dans le monde. Cette
903
urbanisation bien que récente se déroule à un rythme effréné depuis les années 1950 dans le
904
monde en développement. Le taux de croissance urbaine était de 4,3% entre 1960 et 1992
905
contre 1,2% dans les pays industrialisés. Il s’élevait à 4,4% entre 1992-2000 dans l’ensemble
906
des pays en développement, à 5,8% dans les PMA contre 0,7% dans les pays développés. La
907

53 27
54
population urbaine du monde en développement a quintuplé depuis 1950 où l’on où l’on
908
dénombrait 286 millions de citadins à ce jour. Elle atteindra, 4,4 milliards en 2025. Le taux
909
d’urbanisation qui était de 22% en 1960 s’est accru à 35% en 1992 et avoisine les 50%
910
actuellement, et dépassera les 60% 2030.
911
912
L’importance du rythme de croissance et les volumes de population dans les villes a fait parler
913
d’explosion urbaine des pays du Sud. Cette urbanisation galopante correspond d’abord à un
914
phénomène de rattrapage du retard accumulé. On remarque que les taux de croissance urbaine
915
les plus élevés s’observent dans les pays les moins urbanisés. Des taux annuels moyens de
916
l’ordre de 7 à 10% ont été enregistrés entre 1960-1980 principalement Afrique Noire (Zaïre,
917
Tanzanie, Kenya, Côte d’Ivoire), dans les pays pétroliers du Proche Orient (Emirats Arabes,
918
Koweït, Arabie Saoudite), et la Chine.
919
920
921Tableau 8 : Evolution du taux d’urbanisation par continent
922
1950 1960 1970 1980 1990 2000

Europe 52,2 57,3 64,7 69,6 74,3 78,7


Amérique du Nord 63,6 69,7 74,2 78,8 82,9 86,4
Océanie 61,6 65,6 70,2 73,1 75,8 78,2
Amérique du Sud 40,5 48,4 56,9 63,8 69,7 74,8
Asie 15,7 20,2 24,8 29,0 33,6 39,1
Afrique 13,5 17,8 22,2 27,1 32,5 37,7
923Source : Annuaire Onu
924
Les principales causes de ce déferlement urbain sont l’exode rural, les migrations et
925
l’accroissement naturel élevé des villes.
926
927
2.2- Le gonflement des grandes agglomérations.
928
929
Aujourd’hui 66 des 100 plus grandes villes du monde (plus de 4 millions) se trouvent dans les
930
pays en voie de développement. On y compte 21 villes de plus de 10 millions d’habitants :
931
Mexico : 21,1 millions; Sao Paulo : 21,3 millions ; Kolkata (Calcutta) : 16,8 millions ; Lagos :
932
22,8 millions ; Le Caire : 24 millions, Manille 24,1 millions ; Jakarta : 35,1 millions, Bombay :
933
21 millions.
934
Le phénomène urbain est particulièrement concentré dans les grandes villes (Macrocéphalie du
935
réseau). En Guinée, Conakry concentre plus de 75% des urbains, Abidjan plus de 45% de la
936
population urbaine.
937
938
2.3- Des bases économiques urbaines fragiles
939
940
Les villes du tiers monde abritent très peu d’activités économiques structurantes. « A la base du
941
processus d’urbanisation, on ne trouve pas le passage d’une économie agraire à une économie
942
industrielle, mais une augmentation en flèche du secteur tertiaire, avec une faible croissance du
943
secteur secondaire dont l’essentiel revient à l’industrie de construction. Le deuxième trait de
944
l’urbanisation dépendante est la constitution de grandes concentrations de population sans
945
développement équivalent de la capacité productive, à partir de l’exode rural et sans
946
assimilation des migrants dans le système économique des villes » (M. CASTELLS).
947
Cette forme d’urbanisation dépendante a été qualifiée par MILTON SANTOS d’urbanisation
948
démographique par opposition à l’urbanisation technologique dans les pays développés. En
949
effet, dans les pays développés la croissance des villes résulte de l’industrialisation et de la
950
modernisation économique tandis que dans les pays du sud, l’urbanisation précède la rénovation
951

55 28
56
et le développement des secteurs productifs, en ne créant des emplois que dans les secteurs
952
tertiaires improductifs. Elle est plus le résultat d’un processus démographique et social,
953
qu’économique.
954
955
Les villes du pays en développement reflètent les distorsions et les contradictions profondes du
956
système socio-économique. Celles-ci se projettent sur l’espace urbain qu’elles segmentent en
957
un certain nombre de secteurs fortement contrastés. Le dualisme urbain se manifeste d’abord au
958
niveau des activités et des circuits économiques. Il est marqué par l’opposition entre une faible
959
gamme de fonctions modernes (administrations, activités bancaires, industries modernes, etc.)
960
et une foule d’activités relevant généralement du secteur informel. Le secteur des petits métiers
961
fait vivre une masse de plus en plus importante de population urbaine qui n’a aucune
962
possibilité d’accéder aux emplois modernes.
963
964
Il n’existe pas de scission très nette entre la ville et la compagne. Très souvent la campagne
965
interfère dans la ville avec laquelle elle entretient des relations étroites. La survivance fréquente
966
d’activités agricoles dans la ville ou à sa périphérie traduit cette intégration de la campagne
967
dans la ville (élevage avec des troupeaux de bœufs en pleine ville, agriculture intra- urbaine).
968
969
Les inégalités sociales et économiques sont flagrantes dans les villes du tiers monde. La misère
970
la plus indescriptible côtoie l’opulence inimaginable. Les villes d’Amérique Latine offrent à ce
971
niveau les meilleurs exemples. Les inégalités sociales se reflètent dans la ségrégation spatiale
972
de l’habitat. Des quartiers populeux, pauvres se développent partout et s’opposent aux
973
paysages des quartiers résidentiels de haut standing.
974 Les villes du tiers-monde se
«bidonvillisent » d’année en année. Le pourcentage de squatteurs et d’habitants des taudis est
975
impressionnant : près de 60% à Kinshasa, 46% Mexico, 67% à Calcutta, 55% à Manille
976
(Philippines). On estime à 60% la population de citadins du monde en développement vivant
977
dans les quartiers spontanés sans équipements et services de base. Les problèmes d’accès à
978
l’eau potable et à l’assainissement sont récurrents dans les villes du Tiers monde. Tous ces
979
problèmes risquent de s’amplifier dans les conditions actuelles de l’urbanisation.
980
981
9823- UNE AGRICULTURE DUALISTE
983
984Les pays du tiers monde sont à prépondérance agricole. Le secteur agricole occupe plus de
98550% de la population active. Mais ses résultats s’avèrent dans l’ensemble insuffisants au
986regard des besoins alimentaires d’une population à forte croissance. Le système agricole
987oppose deux secteurs : une agriculture traditionnelle dominée par l’autoconsommation et une
988agriculture industrielle destinée à l’exportation
989
9903.1- L’agriculture vivrière traditionnelle

991L’agriculture traditionnelle a pour objectif presque unique la satisfaction des besoins


992alimentaires des ménages. Cette agriculture se caractérise par des modes de production encore
993archaïques dans beaucoup de régions, des faibles rendements. Elle n’est pas assez rentable
994pour dégager des revenus par la commercialisation interne ou l’exportation. La partie
995échangée par l’intermédiaire des marchés ne représente qu’environ 10% de la production des
996ménages.

997Elle est de moins en moins capable de satisfaire les besoins alimentaires des citadins. Les
998changements climatiques, les inondations affectent les productions vivrières dans beaucoup de
999pays, notamment au Sahel, et rendent difficile la survie des populations. Des années de pluies
1000irrégulières et de longues périodes de sècheresse rendent hypothétique la culture des céréales
1001(mil, sorgho) aliments de base des populations des zones sahéliennes.

57 29
58
1002L’agriculture traditionnelle est souvent confrontée aux exportations à très bas prix des
1003produits alimentaires des pays développés (Blé, produits laitiers). L’aide alimentaire directe,
1004indispensable dans les cas d’urgence décourage très souvent l’agriculture locale.
1005
10063.2- L’agriculture industrielle et d’exportation
1007
1008L’agriculture industrielle à un certain nombre de traits fondamentaux qui la distinguent de
1009l’agriculture traditionnelle. Elle est exogène et caractérisée par le paysage de grandes
1010plantations.
1011
1012La plantation est une entreprise rurale dont l’objectif est de réaliser le maximum des profits
1013par l’approvisionnement des marchés extérieurs en « denrées coloniales ». Elle se caractérise
1014par :
1015- la monoculture sur de grands espaces ;
1016- une production scientifiquement avancée ;
1017- un paysage agraire géométrique caractérisé par la présence d’un habitat hiérarchisé;
1018- une implantation d’industries de première transformation un milieu rural ;
1019- une forte sensibilité aux fluctuations du marché et des termes de l’échange.
1020
1021Dans le monde en développement de l’économie de plantation a la plus souvent entraîné une
1022concentration foncière au profit de quelques oligarchies associées dans la plupart des cas aux
1023capitaux étrangers, et qui exploitent une foule d’ouvriers agricoles misérables.
1024
1025L’opposition entre la masse des ouvriers agricoles et des paysans sans terre et la richesse
1026dans grands propriétaires est frappante. De ce point de vue, l’Amérique Latine a été et
1027demeure le laboratoire des contractions foncières. Le Brésil, la Colombie, l’Equateur,
1028Surinam, le Pérou, l’Uruguay, et le Venezuela) sont des pays où la concentration foncière
1029demeure. En Afrique, le Kenya, la RDC et la Zambie connaissent à une échelle moindre des
1030situations similaires. Le partage de ces grands domaines est devenu progressivement une
1031exigence de justice aussi bien pour les partis politiques populistes que pour l’église.
1032
10333.3- Les réformes agraires
1034
1035Les réformes agraires visent deux objectifs
1036 supprimer les injustices sociales en transformant la répartition de propriété et les modes de
1037tenure des terres : rendre la terre à ceux qui la travaillent ;
1038 mettre en place l’outil capable de favoriser la modernisation agricole afin d’élever le
1039niveau de vie du paysans et favoriser le développement agricole ;
1040 de très nombreux réformes agraires ont été engagées dans le monde en développement
1041depuis cinq ou six décennies;
1042En Amérique Latine, la plupart des pays (tous sont Argentine et Haïti) ont mené ou entamé
1043des reformes depuis le début des années 1960. C'est en Amérique Latine que l’on retrouve les
1044opérations les plus importantes quant aux superficies, et les plus diversifiées quant aux
1045modalités. Certains pays d’Asie ont aussi entrepris les réformes agraires radicales : Chine,
1046Vietnam, Corée du Nord. En Afrique, l’Algérie, la Tunisie ont fait des réformes agraires
1047partielles.
1048
1049La réforme agraire aboutit le plus souvent à la création d’un multiple de petites exploitations
1050beaucoup moins sensibles à la propagande révolutionnaire mais n’a pas entraîné la
1051suppression de la grande propriété. Les pays d’Amérique centrale (Nicaragua, Guatemala)
1052sont ceux où la grande propriété demeure encore prépondérante. L’exemple le plus
1053remarquable est celui du Mexique où 70 millions d’ha ont été distribués à des petits

59 30
60
1054propriétaires villageois qui ont généralement une superficie de moins de 4 ha. Cependant il
1055reste encore dans ce pays 500 exploitations privées qui ont chacune plus de 50 000 ha. Ces
1056exploitations sont détenues par des personnages politiques influents (Caciques)
1057

10583.4- La révolution verte


1059
1060La révolution verte est une nouvelle révolution agricole dans les pays du tiers monde au 20 ème
1061siècle. Elle a pour objectif principal de faire disparaître les disettes est mettre fin à la
1062malnutrition qui touche plus de 800 millions d’habitants.
1063
1064Lancée par les grandes fondations américaines, la révolution verte est fondée sur la diffusion
1065de semences sélectionnées de céréales, à haut rendement (blé, maïs, riz) dans les pays en voie
1066de développement. A l’origine, ce sont les fondations FORD et ROCKEFELLER qui ont
1067créé et soutenu financièrement des instituts de recherche agronomique dans les pays en voie
1068de développement. La première institution a été implantée au Mexique dans la banlieue sud de
1069Mexico. Il s’agit de CIMMYT (Centre International pour l’Amélioration du Maïs et du Blé),
1070qui était spécialisé dans le blé et le maïs. Les blés nains mis au point par les chercheurs de cet
1071institut, ont été vulgarisés au Mexique dès 1951, et ont fait leur apparition en Asie du Sud-Est
1072(Inde, Pakistan) à partir de 1963. L’IRRI (Institut International de Recherche sur le Riz), des
1073philippines a réussi dans le courant des années 1960 des performances extraordinaires dans le
1074domaine du riz : mise au point de variétés à haut rendement de maïs, riz, et de blé dont la
1075vulgarisation a permis d’augmenter la production alimentaire dans un certain nombre de pays.
1076
1077Grâce à la révolution verte, un grand nombre de pays du Sud-est asiatique qui étaient
1078chroniquement frappés par la famine sont devenus autosuffisants et même exportateurs de
1079denrées alimentaires. Par exemple, l’Inde dont la situation alimentaire était catastrophique au
1080moment de l’indépendance en 1947 est parvenue grâce à la révolution verte, à
1081l’autosuffisance alimentaire dès 2000, et exporte même du blé. L’Inde a multiplié par 10 sa
1082production de blé et par 3 celle du riz. Le Pakistan est devenu également autosuffisant ainsi
1083que le Bangladesh et la Thaïlande qui est aujourd’hui le premier exportateur mondial de riz.
1084Des pays comme l’Indonésie et les Philippines longtemps considérés comme structurellement
1085déficitaires en denrées alimentaires sont devenus autosuffisants en quelques décennies.
1086Ces résultats ont été atteints grâce à la recherche scientifique, aux investissements massifs
1087dans l’agriculture et à une modification complète des systèmes de productions agricoles :
1088irrigation, drainage, fertilisation minérale, traitement chimique, motorisation. Les subventions
1089de l’Etat et l’assistance financière des organisations internationales telles que la Banque
1090mondiale, la Banque Asiatique pour le Développement furent une condition importante du
1091succès de la révolution verte en Asie.
1092
1093La révolution verte a eu des effets positifs dans de nombreux pays en développement :
1094 - sécurité alimentaire ;
1095 - élargissement du marché du travail en Inde et au Pakistan du fait des besoins élevés en
1096 main-d’œuvre. La mécanisation a en effet permis d’accélérer la préparation des sols
1097 autorisant plusieurs cycles de récoltes par an et une intensification de la culture
1098 fortement consommatrice de main d’œuvre ;
1099 - modernisation des campagnes (électrification) ;
1100 - développement des industries chimiques locales afin de répondre à la forte demande en
1101 intrants (pesticides, engrais…).
1102 Les impacts négatifs sont aussi nombreux :

61 31
62
1103 - le recours au crédit a entrainé le surendettement des petits paysans et la vente de leurs
1104 propriétés au profit des grands exploitants, entrainant une dynamique de ré-
1105 concentration des terres ( Mexique)  ;
1106 - exode rural massif des paysans sans terre (Mexique) ;
1107 - dépendance aux énergies fossiles et augmentation du coût énergétique de la production;
1108 - pollution liés à l’usage massif des pesticides ;
1109 - salinisation des sols due à l’irrigation pouvant entrainer une baisse des rendements et
1110 même la perte de fertilité des sols ;
1111 - perte de la biodiversité liée à l’abandon des cultivars locaux ;

1112Le « «riz miracle » » enrichit les riches et appauvrit les pauvres.


1113
1114NB. Toutes les innovations en milieu rural comportent des risques qu’il faut considérer.
1115
11163.5- L’Afrique et la révolution verte
1117
1118En Afrique l’impact de la révolution verte est pour le moment limité. Le cas de l’Afrique est
1119préoccupant. Presque tous les instituts internationaux de recherche agronomique sont présents
1120en Afrique et pourtant la progression de la production alimentaire est ‘’bloquée’’ par les
1121facteurs essentiellement politique, secondairement économique et sociologique :
1122 Emiettement des Etats ;
1123 priorité accordée aux cultures d’exportation dans la recherche agronomique ;
1124 soutien de l’Etat au développement des cultures d’exportation ;
1125 subvention de l’Etat aux importations de vivres qui rendent moins compétitives les
1126 productions locales ;
1127 problèmes fonciers liés aux difficultés des femmes d’accéder à la terre ; pourtant elles
1128 jouent un rôle primordial dans les productions vivrières ;
1129 surévaluation des taux de change.
1130
11313.6- L’accaparement des terres
1132
1133L’accaparement des terres par des grands groupes multinationales est un phénomène en
1134expansion dans le monde en développement depuis la crise alimentaire de 2008. De grands
1135groupes multinationaux, des gouvernements étrangers (Chine, Koweït, Arabie Saoudite…)
1136ou des nantis étrangers et nationaux, achètent ou louent de vastes superficies de terres
1137agricoles dans les pays en développement pour y pratiquer une agriculture industrielle. Les
1138récoltes sont exportées vers les pays commanditaires. Or la population des pays où les terres
1139sont cultivées souffre de la faim.
1140Entre 2004-2012, 2 492 686 ha de terres ont été vendus dans cinq pays africains (Ethiopie,
1141Ghana, Madagascar, Mali et Soudan). En guinée, la société américaine Farm Lands Guinea
1142Inc, contrôle 100 000 ha pour la production de maïs et de soja destinés à l’exportation. En
1143Sierra Leone, en 2010, ADDAX, un groupe suisse a pris le contrôle de 10 000 ha pour la
1144culture de la canne à sucre en vue de produire de l’Ethanol. En 2011, SOFCIN (Filiale du
1145groupe Bolloré) y a loué 12 500 ha pour la production d’huile de palme. Les exemples sont
1146nombreux.
1147
1148Cette pratique qui s’inscrit dans la logique de l’agrobusiness dont l’objectif principal est la
1149recherche du profit, prive les petits agriculteurs de leurs terres en les transformant en ouvriers
1150agricoles sans terres. Elle s’oppose à la recherche d’une solution objective et humaine au
1151problème alimentaire dans les pays du Sud et engendrera inévitablement des conflits.
1152

63 32
64
1153
1154
1155
11564- Une Industrialisation embryonnaire dans beaucoup de
1157pays
1158
11594.1- Le retard industriel
1160
1161Malgré une croissance industrielle rapide depuis au moins trois décennies, les pays en
1162développement se caractérisent pour la plupart par le retard industriel. L’industrie du Tiers-
1163monde joue un rôle marginal à l’échelle mondiale. Prise au sens large (industrie extractive,
1164industrie de transformation ou manufacturière, Travaux Publics, etc.), elle ne représente
1165qu’environ le ¼ de la production mondiale.
1166
1167Le secteur industriel contribue pour environ 35 à 39% à la formation du PIB, exception faite
1168des pays exportateurs de pétrole à revenus élevés, qui sont lourdement dépendants de
1169l’industrie minière (représentant plus de 60% de leur PIB). Ce chiffre est somme toute voisin
1170de celui des pays industrialisés où l’industrie représente 37% du PIB. La différence essentielle
1171provient de l’agriculture dont la part est négligeable (moins de 5%) dans la formation du PIB
1172des pays industriels contre 17% pour les pays en développement et jusqu’à 36% dans les pays
1173les moins avancés.
1174Le retard industriel se traduit par le faible pourcentage des populations actives employées
1175dans le secteur secondaire.
1176
11774.2- Une structure industrielle très déséquilibrée
1178
1179La structure industrielle est caractérisée par un profond déséquilibre par branche d’activité.
1180Les industries extractives sont prépondérantes. Les pays en voie de développement
1181détiennent en outre 90% des réserves mondiales de pétrole et fournissent près de 53% de la
1182production mondiale. Ils disposent en outre de 40% les réserves minérales connues
1183(hydrocarbures exclues) contribue à hauteur d’environ 22% de la production minière
1184mondiale (ex pays communistes exclus).
1185.
1186Les industries lourdes (aciéries, industries chimiques, industrie de la pâte à papier, industries
1187automobiles) sont sous-représentées dans la plupart des pays.
1188
11894.3- Une industrialisation inégale des pays en voie de
1190développement
1191
1192Par régions géographiques, les inégalités sont très marquées. L’Asie du Sud-est concentre
1193plus de 38% de la production manufacturière du monde en développement contre 37,5% pour
1194l’Amérique Latine, 10,8% pour l’Asie du Sud, 9,9% pour le Moyen-Orient et l’Afrique du
1195Nord, et 3,5% pour l’Afrique Subsaharienne qui est la région la moins industrialisée du
1196monde.
1197Si l’on passe à l’échelle des pays, les écarts sont encore plus importants : 5 pays (Chine,
1198Brésil, Mexique, Inde, Argentine) réalisent près de la moitié de la production industrielle du
1199monde en développement.
1200
1201
65 33
66
1202
1203
12044.4-Obstacles à l’industrialisation du monde en développement
1205
1206Les investissements étrangers sont très sélectifs et orientés vers un nombre réduit de pays. Les
1207Nouveaux Pays Industriels concentrent à eux seuls, près de 50% des investissements étrangers
1208du monde en développement. Les pays pauvres notamment africains, sont délaissés à cause
1209d’un environnement politique, sociojuridique et économique défavorable (instabilité,
1210mauvaise gouvernance politique et économique, déficit d’infrastructures de base préalables à
1211l’implantation industrielle, insuffisantes et faiblesse des capacités des ressources humaines,
1212etc.)
1213L’accès à la technologie avancée est difficile pour le monde en développement excepté
1214certains pays émergents tels que la Chine à la pointe de la technologie. Le transfert de
1215technologie des pays développés vers les pays en développement est encore très limité en
1216raison du coût des brevets et de l’embargo sur le transfert de certaines technologies de pointe
1217(toutes les technologies ne sont pas transférables !!!).
1218A l’exception des pays très peuplés comme la Chine, l’Inde et le Brésil qui bénéficient d’un
1219marché intérieur non négligeable, le développement industriel de la plupart des pays en
1220développement est contraint par l’étroitesse du marché intérieur. La faiblesse du marché
1221intérieur explique la faible présence des industries de biens d’équipements dans la plupart des
1222pays en développement. La structure industrielle reste de ce fait dominée par des industries de
1223moyenne importance : industries alimentaires, industries de l’habillement, du bâtiment, etc.
1224En outre, la plupart des produits du monde en développement ne sont pas encore compétitifs
1225sur les marchés des pays développés. Malgré la mondialisation des échanges et l’existence
1226d’accords commerciaux, l’accès aux marchés des pays développés est hypothétique à cause du
1227protectionnisme, du contingentement des exportations, et de nombreuses barrières tarifaires et
1228non tarifaires.
1229
1230 5.- Une faible contribution commerce mondial
1231
12325.1- Part des pays en développement dans le commerce international
1233
1234La part des pays en développement dans le commerce mondial s’est accrue depuis les années
12351970, et une grande partie de leurs exportations être constituée de produits manufacturés
1236grâce au décollage économique de l’Asie de l’Est. Mais cette part n’excède pas 30% du
1237commerce mondial. De plus tous les pays en développement ne participent pas de façon égale
1238au commerce international.
1239Les pays en développement les plus avancés, notamment les NPI, sont plus ouverts au
1240commerce international du fait de leurs exportations. Ils ont réussi leur intégration dans la
1241mondialisation financière en étant une des destinations principales des Investissements
1242Directs Etranger (IDE).
1243L'Asie est sans conteste la plus importante région exportatrice du groupe des pays en
1244développement, avec une part dans les exportations mondiales qui est passée de 10 pour cent
1245en 1990 (335 millions de dollars EU) à 21 pour cent (2 603 millions de dollars EU) en 2009.
1246En revanche, la part de l'Afrique dans les exportations mondiales reste la plus faible: 3 pour
1247cent en 1990 tout comme en 2009 et en 2011, alors qu’elle était de près de 7,3% en 1948. Les
1248pays d’Afrique sont restés pour la grande majorité spécialisés dans l’exportation de produits
1249primaires, et donc dépendants de l’évolution du cours des matières premières et produits de
1250base, alors que les NPI ont réussi à faire évoluer leur spécialisation vers les produits
1251manufacturés.

67 34
68
1252La part des PMA dans le commerce mondial, reste marginale (de 1 % en 1970 à 0,3 % en
12532005). Ils ne participent au commerce international que par leurs importations. Ils subissent
1254plutôt le commerce international quand ils y participent.
1255Abstraction faite des pays industrialisés de l’Asie de l’Est déjà intégrés au système
1256commercial mondial avant la vague de politique de libre commerce, dans deux tiers des pays
1257en développement, les exportations sont encore concentrées sur des produits provenant
1258essentiellement de l’exploitation des ressources naturelles (pétrole inclus) et de l’utilisation
1259d’une main-d’œuvre peu qualifiée et bon marché. Ces produits n’offrent que des perspectives
1260médiocres d’accroissement de la productivité et manquent de dynamisme sur les marchés
1261mondiaux. Cette situation est aggravée par le fait que la structure dominante de l’accès aux
1262marchés, continue à favoriser les produits de haute technologie par rapport aux produits peu
1263ou moyennement élaborés.
1264
5.2- Orientation géographique des échanges
1265
1266
1267Les échanges commerciaux des pays en voie de développement se font essentiellement avec
1268les pays développés. Les relations commerciales entre les PVD progressent mais restent
1269encore faibles. En 2010, 22% des échanges de produits manufacturés et 25% des échanges de
1270tous produits s’effectuaient entre pays du sud contre respectivement, 11% et 13% en 2000.
1271
5.3- Des structures commerciales vulnérables
1272
1273
1274La structure par produit reflète la division internationale du travail. De nombreux pays sont
1275encore essentiellement des exportateurs de produits bruts (produits énergiques, matières
1276premières agricoles…). Pour des nombreux pays, l’essentiel des exportations repose sur une
1277très faible gamme de produits. Le déséquilibre de la balance commerciale est chronique dans
1278la majorité des pays en développement. Cette situation concerne plus des ¾ des Pays en
1279développement.
1280Les principales causes sont, entre autres : importance des importations énergétiques ;
1281importation massive de biens de consommation ; importation accélérée de biens équipements.
1282
1283La structure spatiale des échanges montre un éventail restreint de partenaires. Les échanges
1284entre les pays en développement sont insignifiants. Ceux-ci se font de façon prépondérante
1285avec les pays développés du nord (généralement des ex-colonies vers la métropole en raison
1286de l’héritage colonial et néocolonial).
1287Les exportations des produits bruts sont le reflet d’une dépendance qui se poursuit et atteste
1288des rapports de force inégaux sur le marché international. Les pays en développement à
1289quelques exceptions près ont une position de faiblesse sur le marché d’échange où ce sont les
1290acheteurs du nord qui fixent les prix des matières premières qu’ils importent et qui fixent les
1291prix des denrées qu’ils exportent.
1292

12935.4- Détérioration des termes d’échange


1294L’économie de la plupart des pays du Tiers-Monde dépend de l’exportation d’un ou de deux
1295produits de base or les marchés très libres de ces produits sont caractérisés depuis longtemps
1296par leur très grande instabilité. Les prix des matières premières exportées augmentent
1297lentement ou chutent alors que ceux des produits importés augmentent rapidement. Les
1298conséquences sont de plusieurs ordres :
1299  déficit de la balance commerciale et déficit de la balance des paiements ; ce qui
1300 entraîne l’endettement des pays du monde en développement ;

69 35
70
1301  inflation, baisse des revenus réduisant la capacité d’investissement et donc de
1302 développement. Cela renforce la situation de dépendance des pays du Sud vis-à-vis de
1303 ceux du Nord.
1304Au total des obstacles structurels persistent au niveau du commerce :
1305 - des spécialisations peu pertinentes ;
1306 - un système commercial peu avantageux;
1307 - les protections des pays du Nord.

1308Conclusion du chapitre 3 : Le monde en développement n’est pas un ensemble


1309homogène. Toutefois des réalités multiples, communes au plus grands nombre de pays
1310permettent de décrire ce sous-ensemble mondial. Il s’agit notamment de l’explosion
1311démographique du fait la transition démographique inachevée dans la plupart des pays du
1312Sud. La forte croissance démographique entraine une urbanisation rapide depuis les années
13131950. Il en résulte l’émergence de plusieurs grandes villes dont les bases économiques restent
1314cependant fragiles dans beaucoup de cas en raison de la faiblesse du tissu industriel et
1315d’activités structurantes dans les villes.
1316Hormis les pays émergents, l’industrialisation reste embryonnaire en raison de la sélectivité
1317dans l’orientation des investissements et de l’existence nombreuses autres contraintes
1318endogènes et exogènes. En raison du retard industriel, beaucoup de pays du monde en
1319développement exportent très peu de produits manufacturés. Leurs exportations restent
1320dominées par des matières premières agricoles, minières ou minérales et se font
1321essentiellement avec les pays développés.
1322

1323
1324

1325 Conclusion générale


1326

1327La géographie du développement vue comme l’étude des inégalités spatiales du


1328développement, montre un monde très inégal malgré les progrès observés dans le monde
1329depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. Le développement étant un concept
1330multidimensionnel, difficile à définir et à mesurer, plusieurs auteurs recommandent de
1331combiner une batterie de critères dans toute démarche de classification des différents pays et
1332régions du monde sur l’échelle du développement.
1333
1334Le tableau de bord socio-économique présenté sur la base d’indicateurs non exhaustifs,
1335montre des écarts importants en matière de développement entre les pays du Nord et ceux du
1336Sud, mais aussi au sein même des pays en développement.
1337
1338Le focus sur le monde en développement, met en exergue un ensemble très différencié avec
1339cependant un certain nombre de traits communs à la plupart des pays. Il s’agit notamment de
1340la croissance démographique accélérée liée au non achèvement de la transition
1341démographique. Cette forte croissance démographique induit une urbanisation rapide qui se
1342traduit par l’augmentation des effectifs de population vivant dans les villes, la multiplication
1343du nombre de villes et le gonflement des populations des plus grandes villes dont plus d’une
1344vingtaine dépasse 10 millions d’habitants. Les défis posés par cette dynamique urbaine
1345accélérée au développement sont entre autres la mauvaise gouvernance des villes, la fragilité
1346des bases économiques urbaines et les profondes inégalités spatiales et sociales qui
1347caractérisent les villes du Sud.
71 36
72
1348
1349Sur le plan économique, malgré les mutations enregistrées dans le monde en développement
1350avec l’émergence de nouveaux pays industriels, l’économie de la plupart reste faiblement
1351industrialisée et dominée par l’exportation de matières premières agricoles et minières.
1352Hormis la Chine et quelques pays émergents, le monde en développement participe
1353faiblement au commerce mondial. Les échanges basés sur une faible gamme de produits,
1354restent profondément orientés vers les pays développés en raison des héritages liés à
1355l’histoire. Aussi le commerce inégal renforce-t-il la dépendance de nombreux pays en
1356développement.
1357

73 37
74
1358 Bibliographie

1359AMIN Samir, 1973, Le développement inégal, Editions de Minuit


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1385REVUE MONDE EN DEVELOPPEMENT, 1981, L’industrialisation du tiers monde,
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