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UNIVERSITE FELIX HOUPHOUËT- INSTITUT DE GEOGRAPHIE TROPICALE

BOIGNY

UFR : SCIENCES DE L’HOMME ET DE LA SOCIETE

Année Académique 2019-2020


DEPARTEMENT DE
GEOGRAPHIE

UE
Villes, développement et dynamiques
territoriales

KOFFI-DIDIA Adjoba Marthe


Maître Conférences, Université Félix Houphouët-Boigny, Institut de Géographie Tropicale
koffididia@gmail.com

SYLLABUS - COURS

2019-2020
PLAN DU SYLLABUS-COURS

1. SYLLABUS..............................................................................4

Table des matières


1.1. Fiche technique de la maquette pédagogique...................................................................................4
Introduction..........................................................................................................................................12
I. Paysages, structures agraires et espaces ruraux : définition et évolution......................................13
I.1- Du paysage au paysage agraire..................................................................................................13
I.2- Structures agraires et espaces ruraux..........................................................................................14
II- Les mutations des espaces ruraux : définition et facteurs déterminants...........................................15
II 1- Les mutations rurales : aperçu historique..................................................................................15
II.2- Les facteurs et les mécanismes des mutations des espaces ruraux............................................16
II.2.1- Les facteurs naturels..........................................................................................................16
II.2.2- Les faits démographiques..................................................................................................18
II.2.3- Les facteurs technico-économiques et les modes de production........................................19
II.2.4- La diffusion de l’agriculture de marché.............................................................................20
II.2.5- La déprise agricole............................................................................................................22
III- Les effets induits des mutations sur les espaces ruraux..................................................................24
III.1- les crises écologiques induites par les mutations du paysage agraire.......................................24
III.2- Les mutations des systèmes de gestion foncière......................................................................27
III.4- Un bouleversement du cadre et des modes de vie...................................................................28
III.5 Le développement d’activités non agricoles.............................................................................29
Conclusion............................................................................................................................................30
Bibliographie........................................................................................................................................30
UNIVERSITE FELIX HOUPHOUËT- INSTITUT DE GEOGRAPHIE TROPICALE
BOIGNY

UFR : SCIENCES DE L’HOMME ET DE LA SOCIETE

Année Académique 2019-2020


DEPARTEMENT DE
GEOGRAPHIE

ECUE
LES MUTATIONS DES ESPACES RURAUX

1. SYLLABUS

2019-2020
1.1. Fiche technique de la maquette pédagogique
1.1.1. Semestre, niveau, option et type d’enseignement

Semestre : 1

Niveau : Licence 3

Option : Géographie Rurale (Parcours GHE)

Type d’Enseignement : Cours Magistral


1.1.2. UE-ECUE et modalités d’exécution
Type d’UE : Option Rural uniquement
Nom et code de l’UE : Géographie Rurale (VDD53053)
Nom et code de l’ECUE : Les mutations des espaces ruraux (VDD53053)
Nombre de crédits de l’ECUE : 2 crédits / 6 crédits de l’UE
Volume Horaire de l’ECUE : 20 heures
Enseignant Responsable de l’UE : Dr. KOFFI-DIDIA Adjoba Marthe
Enseignant Chargé de l’ECUE : Dr. KOFFI-DIDIA Adjoba Marthe (Maître de
Conférences)
Mode d’exécution du cours : Présentiel, en ligne (TEAMS et/ou DGEO-eCalice)

1.1.3. Sessions d’examen et modalités d’évaluation

Sessions d’Examen : Session Unique


Modes d’exécution : Le cours est accessible en ligne
Modes d’évaluation du cours : Dossier thématique à rendre
UNIVERSITE FELIX HOUPHOUËT- INSTITUT DE GEOGRAPHIE TROPICALE
BOIGNY

UFR : SCIENCES DE L’HOMME ET DE LA SOCIETE

Année Académique 2019-2020


DEPARTEMENT DE
GEOGRAPHIE

UE
VILLES, DEVELOPPEMENT ET DYNAMIQUES
TERRITORIALES

KOFFI-DIDIA Adjoba Marthe


Maître de Conférences, Département de géographie
Université Félix Houphouët-Boigny,
koffididia@gmail.com,.adjoba.koffi10@ufhb.edu.ci

SYLLABUS-COURS

UNIVERSITE FELIX HOUPHOUËT- INSTITUT DE GEOGRAPHIE TROPICALE


BOIGNY

UFR : SCIENCES DE L’HOMME ET DE LA SOCIETE

Année Académique 2019-2020


DEPARTEMENT DE
ECUE
LES MUTATIONS DES ESPACES RURAUX

1.SYLLABUS
1.2. Résumé
La campagne, aussi appelée milieu campagnal ou milieu rural, désigne l'ensemble des
espaces cultivés habités, elle s'oppose aux concepts de ville, d'agglomération ou de milieu
urbain. Faisant parti aussi du paysage, cette dernière est polysémique et évolutive. Elle tire
son origine du mot allemand ‘’Landschaft’’. Conformément aux disciplines et aux contextes
de gestions, plusieurs définitions sont attribuées au paysage. Le paysage, c’est d’abord ce que
l’on voit. Souvent appréhendé comme une vue d’ensemble, il est parfois perçu comme une
portion d’espace composée d’une mosaïque d’éléments. Pour les géographes du début du
siècle, le paysage agraire est la transformation du paysage naturel en vue de créer un espace
organisé à des finalités productives. Les structures agraires constituent un ensemble de
structures foncières résultant de la combinaison et de l’appropriation du sol agricole, des
structures d’exploitation et des modes de faire valoir. En effet, l'activité agricole exige une
organisation de la terre. C’est différentes organisations conduisent à des mutations au niveau
des pratiques agraires. Plusieurs facteurs peuvent expliquer les différentes transformations. Il
y a les facteurs naturels ; les faits démographiques ; les facteurs technico-économiques et les
modes de productions ; la diffusion de l’agriculture de marché et la déprise agricole. Les
effets induits de ces mutations sont multiples et se manifestent diversement à travers : les
crises écologiques, la restructuration de la gouvernance foncière, du cadre et des modes de
vies ainsi que les fonctions de la campagne. En outre, la maitrise du coût économique de tous
ces bouleversements n’a pas toujours été accompagné par le choix des individus ou des
collectivités concernées ».

1.3. Le contenu et les objectifs du cours

Séance Thème Objectif Savoir à acquérir


Introductio Les mutations Connaître La campagne, aussi appelée milieu
n des espaces Les différentes campagnal ou milieu rural, désigne
ruraux mutations qui l'ensemble des espaces cultivés habités,
ont cours dans elle s'oppose aux concepts de ville,
les espaces d'agglomération ou de milieu urbain. Les
ruraux définitions du terme « rural » varient
énormément selon les époques, et selon les
pays. Cette notion s’appuie sur trois
dimensions fondatrices : la prééminence
des activités agricoles et pastorales dans
les formes de l’organisation économique et
sociale ; une spécificité du système de
valeurs et des modes de vie par rapport aux
habitants des villes ; les particularités d’un
mode de colonisation de l’espace et
d’utilisation des ressources du sol
aujourd’hui, plus de la moitié des habitants
de la planète vivent en milieu rural et
engendrent des transformations des
espaces ruraux. Ces mutations sont le signe
d’une recomposition de l’espace rural qui
doit répondre à de nouvelles fonctions et
aussi faire face à de nouveaux problèmes.
Ces mutations interroge la géographie sur
les différentes mutations en cours, les
facteurs  de ces mutations et les effets
induits sur les milieux ruraux.
I Paysages, Définir La notion de paysage tire son origine du
structures Les paysages, mot allemand ‘’Landschaft’’. On peut donc
agraires et leur structures dire que le paysage, c’est d’abord ce que
espaces ruraux : agraires et l’on voit. Souvent appréhendé comme une
définition et montrer les vue d’ensemble, il est parfois perçu comme
évolution différentes une portion d’espace composée d’une
évolutions mosaïque d’éléments. Il est le reflet d’un
espaces ruraux espace hétérogène dont les différentes
parties sont en interaction. Ces définitions
intègrent la composante humaine. On
distingue donc le paysage naturel "natural
landscap" et le paysage culturel "cultural
landscap". Ainsi, l’analyse du paysage
s’inscrit dans l'interface homme/nature.
Cette interface se caractérise par un type de
combinaison dynamique et d'éléments
géographiques différenciés. La mosaïque
des éléments fait du paysage "un ensemble
géographique" indissociable qui évolue en
bloc sous l'effet des interactions et de la
dynamique propre de chacun de ces
éléments considérés séparément. Pour les
géographes du début du siècle, le paysage
agraire est la transformation du paysage
naturel en vue de créer un espace organisé
à des finalités productives et au dépend de
la végétation.
Les structures agraires constituent un
ensemble de structures foncières résultant
de la combinaison et de l’appropriation du
sol agricole, des structures d’exploitation
et des modes de faire valoir. La diversité
des formes juridiques de gestion de la terre
combinée à la singularité des différents
groupes sociaux produit des espaces ruraux
différents dans le monde. La réalité
spatiale du paysage rural relève donc d’une
conjonction d’éléments naturels et
d’apports anthropiques divers. Les
spécificités des structures socio-
économiques et leur évolution historique
ne manquent pas de conditionner la
morphologie des espaces ruraux. Les
espaces ruraux divergent en fonction du
niveau de développement des États et de la
dynamique des activités économiques.
Les mutations Connaître Les mutations rurales débutent avec la
des espaces Les différentes sédentarisation des hommes du
ruraux : mutations des néolithique. Cette période, marquée par les
définition et espaces toutes premières innovations agricoles,
facteurs ruraux et constituent les prémisses des premières
déterminants identifier les techniques culturales, l’organisation des
facteurs parcellaire et l’habitat rural. En Europe, en
déterminants Asie et sur le continent américain,
l’introduction de la culture attelée
bouleverse les techniques de production et
contribue à l’augmentation des superficies
de production. La colonisation des terroirs
africains pour la production des cultures
commerciale participe à la transformation
des techniques de production de ses
sociétés longtemps restés dans l’autarcie et
l’évolution des systèmes de gestions
foncières.
Les éléments du milieu naturel jouent un
rôle primordial dans l’organisation des
espaces ruraux. Il a un poids déterminant
dans l’exercice de l’activité agricole. En
II fonction des types de relief, l’évolution des
précipitations, l’organisation du réseau
hydrographique et l’évolution de l’aptitude
culturale des sols. Ces éléments sont à la
base de la diversité des espaces ruraux à
travers le monde. Ils influencent le choix
de la paysannerie dans le processus
d’adoption des types de culture. Le fait
démographique est aussi un facteur à
prendre en compte dans la dynamique des
paysages agraires. L’activité agricole est
encore dominée par des techniques
traditionnelles et semi-motorisées dans les
pays en voie de développement la
superficie des exploitations agricoles
familiales reste encore influencée par la
taille et la disponibilité de la main
d’œuvre. Les facteurs technico-
économiques et les modes de production ;
la diffusion de l’agriculture de marché et la
déprise agricole sont les autres facteurs qui
favorisent une dynamique des paysages
agraires.
III Les effets induits Etudier Les conséquences des mutations sur les
des mutations les effets induits espaces ruraux se manifestent diversement
sur les espaces des mutations à travers : les crises écologiques, la
ruraux sur les espaces restructuration de la gouvernance foncière,
ruraux du cadre et des modes de vies ainsi que les
fonctions de la campagne.
Les mutations des paysages agraires, se
manifestent par l’agrandissement des
parcelles de production, l’intensification de
l’activité de production et l’artificialisation
des milieux. La mobilisation de grande
superficie se réalise au détriment de la
végétation. Dans les pays développés on
observe de vastes superficies agricoles qui
mobilisent les terres sur de très longues
durées. Dans les pays en voie de
développement où l’agriculture constitue la
principale activité économique, les sols et
la végétation sont constamment assujettis à
la dégradation. L’accroissement brutal des
densités de population et l’intrusion des
cultures commerciales, surtout des cultures
pérennes stimulent le développement de
l’individualisme agraire. L’accès au
foncier, hier régulé par la redistribution
périodique ou annuelle en fonction des
besoins et de la force de travail des
familles est aujourd’hui révélateur de
tension. Cette transformation des principes
de gouvernance foncière entraîne souvent
des conflits.
Les revenus tirés de l’agriculture aident à
transformer le cadre de vie et suscite
également des activités non agricoles. Elles
prennent une proportion importante dans
les stratégies de survie des populations
rurales et s’imposent aux organisations
paysannes. Pendant longtemps, elles ont
été considérées comme négligeables.
Aujourd’hui, elles réfléchissent à
l’intégration des activités non agricoles
dans les politiques de sécurité alimentaire à
mettre en place.
Les services publics et privés participent à
la diversification de l’emploi. Le secteur
du transport assure l’évacuation des
produits agricoles et les dessertes ville-
campagne.
UNIVERSITE FELIX HOUPHOUET REPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE
BOIGNY D’ABIDJAN-COCODY Union Discipline Travail

Institut de Géographie
Tropicale
UFR : Sciences de l’Homme
et de la Société

Année universitaire : 2018-2019

Licence 3 Géographie

Support de cours

Les mutations des espaces ruraux

Dr. KOFFI-DIDIA Adjoba Marthe

Maître de Conférences
Introduction
La campagne, aussi appelée milieu campagnal ou milieu rural, désigne l'ensemble des
espaces cultivés habités, elle s'oppose aux concepts de ville, d'agglomération ou de milieu
urbain. Les définitions du terme « rural » varient énormément selon les époques, et selon les
pays. L’universalité du fait rural n’est plus à démontrer. Le terme est utilisé depuis fort
longtemps dans pratiquement tous les pays du monde pour désigner les organisations sociales
agraires ou les régions d’habitat dispersé. Cette notion s’appuie sur trois dimensions
fondatrices : la prééminence des activités agricoles et pastorales dans les formes de
l’organisation économique et sociale ; une spécificité du système de valeurs (rôle de la
famille, de la propriété du sol, de la tradition...) et des modes de vie (autoconsommation,
travail, solidarités villageoises...) par rapport aux habitants des villes ; les particularités d’un
mode de colonisation de l’espace et d’utilisation des ressources du sol qui aboutit à une
occupation extensive du territoire avec pour corollaire la dispersion et la faible densité du
peuplement (Bontron, 1996).
Aujourd'hui encore, près de la moitié des habitants de la planète vivent à la campagne. Ils
constituent la population rurale et vivent dans un environnement où les activités agricoles ont
longtemps déterminé le paysage. Ainsi, les transformations agricoles et rurales durant la
deuxième moitié du XXe siècle ont été si importantes et rapides qu’elles ont bouleversé le
monde rural. Depuis lors, les sociétés rurales sont en proie à de nombreuses mutations. Le
milieu rural connaît de profonds changements qui découlent souvent directement de
phénomènes démographiques et économiques. Ces mutations sont le signe d’une
recomposition de l’espace rural qui doit répondre à de nouvelles fonctions et aussi faire face à
de nouveaux problèmes. Ces mutations alimentent les recherches des géographes qui se sont
partiellement détournés des composantes agraires puis agricoles depuis les années 1980, pour
se diriger vers l’ensemble des populations du monde rural dans un contexte plus global
(Guibert &Jean, 2011). Ces recherches s’interrogent généralement sur les différentes
mutations en cours, les facteurs  de ces mutations et les effets induits sur les milieux ruraux.

Ce cours a donc pour objectif d’étudier les transformations observées dans les espaces ruraux.
Il s’articule en autour de trois parties :

1- Définition de termes et concepts


2- Les mutations des espaces ruraux
3- Les effets induits des mutations
I. Paysages, structures agraires et espaces ruraux : définition et
évolution

I.1- Du paysage au paysage agraire


La notion de paysage est polysémique et évolutive. Elle tire son origine du mot allemand
‘’Landschaft’’. Conformément aux disciplines et aux contextes de gestions, plusieurs
définitions sont attribuées au paysage. Le paysage, c’est d’abord ce que l’on voit. Souvent
appréhendé comme une vue d’ensemble, il est parfois perçu comme une portion d’espace
composée d’une mosaïque d’éléments. Il est le reflet d’un espace hétérogène dont les
différentes parties sont en interaction (Baudry, 1985). Cette mosaïque d’éléments varie en
fonction des lieux et des caractéristiques physique du milieu. Ce contraste du paysage est le
produit de l’interaction des facteurs naturels et des composantes humaines (Koli Bi, 2012). Il
est également le résultat des rapports et des règles de voisinage entre une société et son
espace. Ces définitions intègrent la composante humaine. En effet, on distingue le paysage
naturel "natural landscap" et le paysage culturel "cultural landscap" (Bauvoux, 2014). Le
passage du nomadisme à la sédentarisation des hommes du néolithique, entraine une
artificialisation des paysages naturels avec les différentes formes de mise en valeur. Burel
(2000), McGarigal et al. (2002) présentent le paysage comme un ensemble d'éléments dont
l'organisation spatiale est fortement liée à l'utilisation ancienne et actuelle du milieu par une
communauté afin de subvenir à ses besoins.

Réciproquement, ces milieux sont influencés par les sociétés qui les utilisent. Ainsi, l’analyse
du paysage s’inscrit dans l'interface homme/nature. Cette interface se caractérise par un type
de combinaison dynamique et d'éléments géographiques différenciés (physiques, biologiques
et anthropiques) (G. Bertrand, 1968). La mosaïque des éléments fait du paysage "un ensemble
géographique" indissociable qui évolue en bloc sous l'effet des interactions et de la
dynamique propre de chacun de ces éléments considérés séparément. Nous identifions
différents types de paysages dont le paysage agraire.

Pour les géographes du début du siècle, le paysage agraire est la transformation du paysage
naturel en vue de créer un espace organisé à des finalités productives (l’agriculture,
substance) et au dépend de la végétation. Il est un espace marqué par l’empreinte de l’activité
agricole. Cette considération n’est valable que dans les pays en voie de développement.
Renard (2002) : « Dans les pays développés du Nord, on ne peut plus les décrire par la seule
entrée agricole. Dans un monde dominé par le fait urbain et son étalement spatial, de
nouvelles fonctions sont dévolues aux espaces ruraux, de nature résidentielle, de loisirs, de
détente et de protection. Les espaces agricoles reculent et changent de nature. Dans les pays
du Sud, la croissance des populations agricoles accompagne l’essor des terres cultivables et
l’intensification. Parallèlement les systèmes de production évoluent avec l’essor de cultures
de rente. ».
L’agriculture est la principale composante économique du milieu rural. Le paysage agraire est
la résultante de l’activité agricole (Lebeau, 1986). Son organisation est régie par la
combinaison de multiples éléments plus ou moins anciens, matériels et immatériels. Dans le
paysage agraire, les structures visibles sont les bâtis, les champs et les chemins. Les structures
immatérielles sont : la structure agraire, l’environnement technique et économique de
l’activité agricole. La dynamique des structures matérielles et immatérielles influence
l’évolution des paysages ruraux (Renard, 2002).

I.2- Structures agraires et espaces ruraux


Les structures agraires constituent un ensemble de structures foncières résultant de la
combinaison et de l’appropriation du sol agricole, des structures d’exploitation et des modes
de faire valoir. En effet, l'activité agricole exige une organisation de la terre. Pourtant la
condition juridique d’exploitation du foncier à des fins agricoles diverge en fonction des
terroirs. La notion de terroir peut être définit comme la portion de territoire appropriée,
organisée par un groupement humain afin d’y tirer les moyens de subsistances (Sautter et al,
1964).
La diversité des formes juridiques de gestion de la terre combinée à la singularité des
différents groupes sociaux produit des espaces ruraux différents dans le monde. En effet, La
réalité spatiale du paysage rural relève donc d’une conjonction d’éléments naturels et
d’apports anthropiques divers. Les spécificités des structures socio-économiques et leur
évolution historique ne manquent pas de conditionner la morphologie des espaces ruraux
(Poinsot, 2008). Les espaces ruraux divergent en fonction du niveau de développement des
États et de la dynamique des activités économiques. Ainsi, les espaces ruraux dans leur
définition et complexité ne peuvent se réduire uniquement aux manifestations des activités
agricoles (Lévy et al, 2003) ». Pour les spécialistes de la géographie rurale tropicale
(Pourtier, 2004), le paysage rural « ne se caractérise pas seulement par les particularités
biophysiques de l’étendue qui lui sert de support, les techniques et les modes de production
des populations qui l’exploitent et les droits d’usage exclusifs qu’elles revendiquent ; il se
caractérise aussi par son degré d’intégration économique et sociale dans un espace chaque
jour davantage réticulaire, et par la force des sentiments identitaires et d’appropriation que
les habitants nourrissent à son égard ». Hormis la prise en compte de l’évolution des activités
économique, les traits sociologiques des ruraux, la définition de l’espace rural prend
également en compte la taille de la population résident dans les villages (Kayser, 1988). Cette
taille varie selon les pays et peut prendre en compte d’autres critères définis localement.

II- Les mutations des espaces ruraux : définition et facteurs déterminants

La fin du nomadisme et la sédentarisation des hommes du néolithique marque le début des


premières mises en place des espaces ruraux. La conjugaison de nombreux facteurs au cours
des grandes périodes de l’histoire contribuent à leur dynamique.

II 1- Les mutations rurales : aperçu historique

Les mutations rurales débutent avec la sédentarisation des hommes du néolithique. Cette
période, marquée par les toutes premières innovations agricoles, constituent les prémisses des
premières techniques culturales, l’organisation des parcellaire et l’habitat rural. Les systèmes
de productions extensif avec des champs ouverts se sont maintenus jusqu’à la seconde moitié
du moyen âge. À la fin de cette période et avec la découverte du continent américain en 1492
(marquant le début des temps modernes), les cultures commerciales sont progressivement
développées. En Europe, en Asie et sur le continent américain, l’introduction de la culture
attelée bouleverse les techniques de production et contribue à l’augmentation des superficies
de production. Avec les révolutions industrielles à partir du XVIIIème siècle, de nouvelles
techniques de production sont élaborées. La mécanisation agricole vient renforcer l’usage de
la culture attelée dans les exploitations agricoles. L’usage d’engrais intensifie les systèmes de
production. La colonisation des terroirs africains pour la production des cultures commerciale
(économie de plantation) participe à la transformation des techniques de production de ses
sociétés longtemps restés dans l’autarcie et l’évolution des systèmes de gestions foncières.
Figure 1 : Essaie de schématisation de l’histoire des mutations agraires (Mazoyer et al,
1999 ; Diamond, 2000 ; Renard, 2002)

II.2- Les facteurs et les mécanismes des mutations des espaces ruraux

II.2.1- Les facteurs naturels


Les paysages décrits par les premiers géographes se basent sur une explication où les données
«naturelles » liées au climat, au relief et aux sols prennent le pas sur celles des sociétés qui les
habitent. Il faut attendre le XXème siècle, avec notamment les travaux de Bloch (1886-1944)
et de Dion (1896-1981), pour que les géographes renoncent aux seules explications
naturalistes en démontrant l’importance de la nature et de l’histoire des sociétés rurales sur la
construction des paysages. Ils seront suivis par les auteurs classiques de géographie régionale
mais aussi rurale comme Juillard (1914 -2006) ou Flatrès (1921-1998). Les éléments du
milieu naturel jouent un rôle primordial dans l’organisation des espaces ruraux. Il a un poids
déterminant dans l’exercice de l’activité agricole. En fonction des types de relief, l’évolution
des précipitations, l’organisation du réseau hydrographique et l’évolution de l’aptitude
culturale des sols. Ces éléments sont à la base de la diversité des espaces ruraux à travers le
monde. Ils influencent le choix de la paysannerie dans le processus d’adoption des types de
culture.
Malgré les capacités techniques à transformer les conditions naturelles et à faire du neuf, les
exploitations agricoles dépendent de la nature et restent plus ou moins marqué par le cadre
que constitue le paysage rural. Dans la géographie agraire de l’Asie des moussons, la quantité
de chaleurs reçues par les plantes influence la durée de la saison végétative des plantes. Les
adversités climatiques de la zone a des influences sur la production agricole. Dans les zones
désertiques, le faible niveau de précipitation et les températures extrêmes impactent les
stratégies de production paysanne.
Avec la variabilité climatique constatée à travers le monde, la baisse du niveau des
précipitations pluvieuses sur certains continents; les paysanneries artificialisent les milieux
pour pérenniser leur activité de production agricole. En effet pour le paysan, il faut toujours
trouver des techniques de production palliatives afin de continuer son activité.
En Côte d’Ivoire, dans le Nord et dans le Sud-Ouest, les facteurs naturels influencent
l’évolution des espaces ruraux. En effet, pour atténuer les effets de la variabilité climatique de
1970-1971, des barrages hydro-agro-pastoraux sont créés dans le paysage agraire. Leur mise
en valeur entraine de nouveaux systèmes de production, de nouvelles activités économiques
en milieu rural. En plus de l’agriculture pluviale, les barrages favorisent l’agriculture irriguée,
notamment le maraîchage et la pêche.
Photo 1 : aménagement rizicole à Fodontchon (Nord de la Côte d’Ivoire)

En plus du climat, les conditions orographiques influencent l’organisation des espaces ruraux.
Si les plaines et les plateaux constituent des unités orographiques faciles à exploiter, les
pentes abruptes des montagnes restent parfois des zones difficiles à cultiver. Mais elles ne
représentent pas pour autant des obstacles à la production. Dans les montagnes des zones
tempérées, les communautés paysannes se sont efforcées à contrôler l’ensemble des versants
dont les dénivellations dépassent fréquemment 1000 m. En Été, les éleveurs y pratiquent la
vaine pâture notamment dans les régions alpines de la France et de la Suisse. Dans les zones
de montagnes d’Asie, les communautés paysannes développent la production du riz sur les
versants. Cette technique permet de caractériser les paysages de rizières en terrasse. C’est le
cas des rizières en terrasse dans le Nord de la Thailande, en Chine et au Madagascar.
Photo 2 : Rizière en terrasses à Chiang Mai dans le Nord de la Thailande

Le substrat pédologique est un facteur qui influence les techniques culturales et les pratiques
paysannes. Il détermine les types de culture et l’organisation des grandes structures agraire
dans le monde. Les sols des climats désertiques, tempérés, polaires ou tropicaux s’adaptent à
des types de spéculations agricoles bien spécifiques. Par leurs pratiques, ils modifient
constamment la structure et la composition originelle des sols. La plupart des sols sont
fragiles, sans apport nutritifs pour pallier les prélèvements des cultures, ils s’épuisent
rapidement. La pratique de la jachère, l’amendement par engrais chimique (Azote, NPK,
Urée) ou organique (Compost) redonnent au sol les minéraux ou éléments perdus. Dans
certaines régions, singulièrement dans les espaces ruraux de l’Afrique subsaharienne,
l’exploitation excessive des terres et la réduction des temps de jachère participent à la
réorganisation des systèmes de production, la modification des structures agraires et le
développement de nouvelles cultures adaptées à la circonstance.

II.2.2- Les faits démographiques


Dans les espaces ruraux, le fait démographique est un facteur à prendre en compte dans la
dynamique des paysages agraires. L’activité agricole est encore dominée par des techniques
traditionnelles et semi-motorisées dans les pays en voie de développement la superficie des
exploitations agricoles familiales reste encore influencée par la taille et la disponibilité de la
main d’œuvre. Dans l’histoire des dynamiques rurale, la croissance démographique soutenue
au XIXème siècle, a entrainé un surpeuplement des espaces ruraux des pays du Nord et plus
récemment dans les anciennes colonies. Pourtant les réserves foncières, support de
production, restent limitées et leur surexploitation impacte les aptitudes culturales des sols.
L’accroissement rapide des populations impose une rupture avec les systèmes adaptés à une
croissance démographique lente et à de faibles densités de population. Les systèmes de
production sur brûlis ne peuvent se maintenir et s’accommoder qu’avec de faibles densités
humaines. Également, les jachères de longue durée ne peuvent être conservées dans ce
contexte. Dans les pays tropicaux, le déséquilibre introduit par l’explosion démographique est
déstabilisant, car les ruraux ont des systèmes qui se sont pérennisés dans un contexte de
production de subsistance. Face à ces circonstances, les sociétés locales transforment leur
rapport avec les milieux et modifient leurs systèmes de mise en valeur (Renard, 2002). Plus la
densité est élevée, plus le niveau de technicité est intensif.

II.2.3- Les facteurs technico-économiques et les modes de production

L’introduction d’innovations techniques dans les espaces ruraux est souvent adossée aux
politiques agricoles des gouvernements. Leur adoption est liée à l’environnement économique
des différentes cultures. Les politiques agricoles constituent un ensemble de mesures élaborés
par le gouvernement pour développer l’activité agricole et moderniser les espaces ruraux.

Dans l’Union Européenne, l’application de la politique agricole commune (PAC), contribue


au renforcement de la mécanisation agricole, le développement d’une agriculture de marché,
l’instauration d’un marché commun et la garantie des prix des produits. Dans les États de
l’Afrique subsaharienne, elles sont portées sur la diversification de l’économie agricole et le
développement des cultures de rente dont les exportations représentent des entrées de devises.
Dans les espaces ruraux africains, elles ont permis l’introduction de la culture attelée, des
barrages hydro-agro-pastoraux et la subvention des intrants. L’usage de la culture attelée
stimule l’extension des superficies de production, favorise le développement de la culture du
coton. Elle fait apparaitre de nouveaux parcellaires marqués par la présence des sillons, des
semis linéaires et l’intensification de la production.

Photo 3 : Labour d’une parcelle de coton avec des unités attelages à Tongon (Nord de la
Côte d’Ivoire)
L’introduction des barrages hydro-agricoles améliore les techniques de maîtrise de l’eau. Les
périmètres de riz aménagés en aval des retenues d’eau et la colonisation maraîchère des rives
de barrages font apparaître de nouvelles morphologies agraires et le développement d’une
agriculture de contre-saison.

Contrairement aux espaces ruraux des pays en voie de développement, ceux des pays
développés, disposent d’un niveau de technicité plus moderne dans le domaine de l’irrigation.
Les systèmes d’irrigation par aspersion sont privilégiés au système d’irrigation de prise au fil
de l’eau (irrigation par canaux des barrages hydro-agricoles). Les investissements consacrés
au développement agricole s’accommodent à une politique d’élargissement des marchés de
consommation (liberté des marchés dans la zone Euro), l’implantation des géants agro-
industriels et l’inter-professionnalisation des grandes filières. L’intégration des filières et
l’importance des agro-alimentaires diminuent les parts de l’agriculture familiale et des
exploitants agricoles dans les espaces ruraux. Prioritairement adoptés en fonction de
l’orientation économique de la production, les innovations techniques agricoles réorganisent
les terroirs ruraux et les modes de productions.

II.2.4- La diffusion de l’agriculture de marché


La diffusion de l’agriculture de marché est la résultante du développement des techniques de
production et de l’orientation économique agricole. Elle est à l’opposé des principes de
production de substance et impose une rupture avec les principes de production traditionnelle
et fait appel aux innovations agricoles. En Europe et en Amérique, elle s’est développée avec
la traite atlantique et les révolutions industrielles. En effet, la mise en valeur du continent
américain découvert en 1492 est un facteur de diffusion des cultures commerciales sur le
nouveau continent. Le coton, la canne à sucre, le cacao et le café constituent les principales
spéculations valorisées. Le développement de grandes plantations de cultures commerciales
transforme progressivement les structures agraires des aborigènes de l’Amérique latine. En
Europe, les révolutions industrielles du XVIIIème et du XXème siècle transforment
considérablement les systèmes de production. L’invention de la moissonneuse batteuse,
l’usage de la traction animale avec le cheval, l’invention de produits d’intensifications
agricoles et la croissance démographique expliquent la diffusion de l’agriculture de marché
sur la période. En effet, les innovations agricoles permettent l’extension des superficies de
production, la substitution de la main d’œuvre humaine par l’attelage et le développement des
spécialisations agricoles : les belts aux États Unis, le vignoble de masse de Languedoc, les
huertas légumières, la concentration des élevages hors-sol en Bretagne etc… (Chaleard et al,
2004).

Dans les anciennes colonies, notamment dans les terroirs africains, la diffusion de
l’agriculture de marché commence avec la colonisation. Dans le cadre de l’exploitation des
colonies, les cultures de café et du cacao ont été introduites afin de ravitailler les industries
européennes. De vastes superficies sont défrichées à cet effet et conduit également à la
constitution de bassins de productions spécialisés et à la concentration (Rénard, 2002). Le
développement des plantations familiales et agro-industrielles mobilisent d’importants
mouvements migratoires en direction des bassins de production. L’alourdissement de la
charge démographique pousse à l’intensification, au défrichement et à la dégradation de
l’équilibre naturel. Contrairement aux pays développés où l’agriculture de marché est
dominée par les agro-industries, dans les pays en voie de développement, l’effectif des
plantations familiales aux mains d’œuvres indigènes est encore prépondérant. Dans ces États,
les cultures vivrières marchandes sont prioritairement destinées au marché de consommation
urbain et les cultures de rentes (café, cacao, coton, hévéa, anacarde, sésame) sont destinées
aux marchés Européens, Asiatiques et Américains. Elle se traduit par le développement de
petites plantations, la construction de ceintures maraîchères destinées à ravitailler les marchés
urbains.
Cette agriculture de marché est soutenue par d’importants investissements financiers et
matériels qui permettent le développement de productions intensives avec de plus en plus
l’usage de semences de variétés améliorées, notamment les Organismes génétiquement
modifiés (OGM).

II.2.5- La déprise agricole


La déprise agricole peut se définir comme un processus de réduction de l'occupation de
l'espace par l'activité agricole, sans apparition d'usages alternatifs (Moustier, 2006). Le terme
de déprise associe l'aspect social et l'aspect territorial. Cet abandon des terres agricoles est lié
à de multiples facteurs. Les principaux déterminants sont le dépeuplement de la population
agricole, les facteurs techniques et agro-climatiques, et la périurbanisation.

En Europe et en Amérique du Nord, la déprise agricole amorcée il y a plus d’un siècle et demi
est le résultat d’une conjonction de facteurs : exode rural d’une population essentiellement
agricole, évolutions techniques et mutations économiques, avec le passage d’une agriculture
largement auto-consommatrice à une activité tournée vers les marchés. Cette déprise agricole
s’est traduite par une rétraction de l’espace cultivé et une pression amoindrie sur les espaces
pastoraux (Moustier, 2006). Depuis la croissance démographique accélérée du milieu du 21 ème
siècle, en France dans les territoires ruraux des Alpes du Sud, on constate une déprise agricole
marquée, liée à un fort exode rural ainsi qu’aux mutations techniques et économiques de
l’agriculture. Elle a entraîné des incidences paysagères fortes sur l’espace cultivé et pâturé.
Dans ces espaces ruraux, de 1882 à 2000, il est passé de 17 299 ha à 9 759 ha, soit une perte
de 43,6%. Entre 1970 et 2000, le recul est de 2600 ha (–21%). La diminution de l’ager est
inégalement répartie (Moustier, 2006). En effet, la révolution fourragère se met peu à peu en
place, marquée par l’effacement de la jachère (1011 ha en 1882 et 124 ha en 1929) et le
développement des prairies artificielles et temporaires qui impose des assolements plus
complexes. Cette extension des cultures fourragères est permise grâce à la libération de terres
liée à la diminution du nombre des exploitations agricoles, 1545 disparaissent (38%) entre
1882 et 1929 (Mazoyer et al, 2002 ; Moustier, 2006). Dans les espaces ruraux des pays en
voie de développement, l’exode rural constitue un facteur de déprise agricole. En effet, En
Côte d’Ivoire, entre 1975 et 2014 la proportion de la population rurale faiblement par rapport
à celle des citadins. En fonction des données de l’INS sur la période, la proportion des ruraux
dans l’effectif national est de 68% en 1975 ; 61% en 1988 ; 57,5% en 1998 et 50,3% 2014
(RGPH, 2014). La réduction de la proportion des ruraux par rapport à celle des citadins est
alimentée par l’exode rural. En effet, la ville, comme marché et bassin d’emploi, comme
nœud de réseaux et comme pôle d’information et de décision, contribue puissamment à la
dynamique des espaces ruraux, en renforçant notamment la mobilité de la population rurale
(Lésourd, 2000). Cette mobilité rurale a rarement entraîné la rupture entre le rural et l’urbain.
La plupart des urbains africains ont une pratique socio-spatiale et économique « en réseau » et
continuent de considérer le village comme le cœur de leur pratique spatio-familiale.
Cependant, l’effet démographique est double : soulager une charge de population
considérée localement comme excessive, mais aussi affaiblir la société locale par le déficit en
main d’œuvre , surtout masculine jeune, que le départ entraîne. Mais les transferts
financiers et matériels, la présence périodique des émigrés, contribuent à la transformation
matérielle et sociale des espaces ruraux. La réduction de la main d’œuvre agricole (exode
rural des jeunes) et le vieillissement des bras valides contribuent à l’amenuisement des
surfaces de production dont les techniques de productions restent encore dominées par des
méthodes extensives. Hormis l’exode rural, qui réduit la proportion des actifs agricoles et par
ricochet entraine une diminution des espaces agricoles, le phénomène de déprise agricole est
également alimenté par les techniques agricoles.

Les changements contemporains des espaces ruraux affectent notamment le secteur de


l’agriculture qui a subi de profondes modifications ces 50 dernières années (Ilbery, 1999), tant
par les progrès techniques et technologiques qui ont considérablement changé les structures
agricoles et les modes d’exploitations, que dans son rapport au reste de la société (Mazoyer et
al, 2002). Ces changements sont le fait d’ajustements structuraux du secteur agricole, ils ont
mené à de profondes transformations dans la composition du secteur : déclin du nombre
d’exploitations, augmentation de la taille moyenne des exploitations, polarisation de la
communauté agricole au sein de grandes exploitations, spécialisées et à haut rendement
(Kristensen, 1999). La spécialisation agricole, l’un des fruits de ces évolutions sur le plan
économique, se traduit dans l’espace par la sectorisation des productions dans des aires de
plus en plus délimitées et par des modes d’exploitations de moins en moins diversifiés au sein
des exploitations (Mazoyer et Roudart, 2002). En Côte d’Ivoire, la surexploitation des terres
agricoles (dans les Sud-Est) pour la production du binôme café-cacao et l’usage de la traction
animale (dans le Nord) pour la production cotonnière ont contribué à la dégradation de la
qualité des sols et la baisse des volumes pluviométriques (par le déboisement).
L’appauvrissement des sols dans ses zones impacte les rendements et l’abandon progressive
des terres par la paysannerie locale. En plus des facteurs techniques et agro-économiques, la
périurbanisation alimente aussi le phénomène de déprise agricole.
En définitive, les mutations sont suscitées par plusieurs facteurs tant naturels qu’humains.
Elles se manifestent de différentes manières à divers niveaux au plan socioéconomique,
spatial et technique. Ces mutations entrainent l’émergence de systèmes agricoles diversifiés
dans lesquels l’autosubsistance qui tenait une place notable a cédé la place à des systèmes
intensifs qui sont peu respectueux de l’environnement. Cette modernisation s’est
accompagnée de changements radicaux dans le paysage agraire.

III- Les effets induits des mutations sur les espaces ruraux

Les conséquences des mutations sur les espaces ruraux se manifestent diversement à travers :
les crises écologiques, la restructuration de la gouvernance foncière, du cadre et des modes de
vies ainsi que les fonctions de la campagne.

III.1- les crises écologiques induites par les mutations du paysage agraire
Les mutations des paysages agraires, se manifestent par l’agrandissement des parcelles de
production, l’intensification de l’activité de production et l’artificialisation des milieux. La
mobilisation de grande superficie se réalise au détriment de la végétation. Dans les pays
développés on observe de vastes superficies agricoles qui mobilisent les terres sur de très
longues durées. Dans les pays en voie de développement où l’agriculture constitue la
principale activité économique, les sols et la végétation sont constamment assujettis à la
dégradation. Tricart (1994), si la modernisation agricole s’est fait au long d’un demi-siècle
dans les pays tempérés, son transfert en l’espace d’une génération dans les pays tropicaux,
souvent en imposant des techniques non adaptées, s’est révélé désastreux. Les labours par les
unités d’attelage et les machines sont dangereux pour le maintien des sols. Alors que en 1950,
en culture attelée, sur le principe de 2 Km/h, on pouvait labourer un hectare par jour,
aujourd’hui avec des charrues de 6 à 7 socs (Lame métallique triangulaire qui tranche
horizontalement la bande de terre) et une vitesse de tracteur entre 6 à 8 Km/h on laboure 16
hectares par jour (Renard, 2002). Les parcellaires ont démesurément été agrandis. En
Australie et au Canada, on observe des exploitations de blé sur des superficies de 800 à 1000
hectares. Leur usage nécessite le déboisement pour faciliter la circulation dans les champs. De
nombreux déséquilibres environnementaux souvent mal appréciés sont ainsi créés. Aussi, la
modernisation de l’activité agricole et le développement de l’agriculture de marché ont-ils des
conséquences écologiques.
La déforestation frappe particulièrement les forêts tropicales. Plus de 100 000 km 2 (soit le 1/3
de la Côte-d’Ivoire) disparaissent, chaque année. Ces forêts sont des écosystèmes
irremplaçables, qui abritent la moitié des espèces végétales et animales du monde. La
déforestation devient une menace grave.

Figure 2 : Part de l’activité agricole dans la déforestation

CAUSES PRINCIPALES DE LA DEFORESTATION


Bois d'œuvre; 6%; Infrastructures et
6% mines; 1%; 1%
Bois d'énergie ;
7%; 7% Agriculture de
Elevage extensif; subsistance; 60%;
6%; 6% 62%
Agriulture
permanente; 17%;
18%

Entre 1980 et 1990, la somme des surfaces de forêts et autres terres boisées a diminué de
plus de 135 millions d'hectares, soit 3% de la surface forestière mondiale (estimée à 4
milliards d'hectares). Mais cette dramatique réalité masque deux évolutions opposées :
 celle de la zone tempérée, où la forêt s'est accrue de 17 millions d'hectares;

 celle de la zone tropicale, où la perte forestière est de 154 millions d'hectares.


Les forêts de l'Union Européenne sont, quant à elles, en très forte augmentation tant en
surface qu'en croissance biologique. Le volume de bois sur pied s'accroît de 70 millions de m3
par an actuellement. La déforestation est donc un phénomène tropical. Elle affecte pour
l'essentiel les forêts tropicales. Nous retenons un ordre de grandeur : actuellement 1% des
forêts tropicales est déboisé chaque année (Poinsot, 2008).
À l'échelle de la planète, la déforestation est un phénomène d'une extrême gravité, dont
l'ampleur s'accentue chaque année :
 11 millions d'hectares/an déboisés en 1980;

 15 millions d'hectares/an déboisés en 1990;

 plus de 20 millions d'hectares/an en 2000;

 13 millions d’hectares/an actuellement, soit l’équivalent de la surface d’un terrain de


foot, toutes les sept (07) secondes.

Encore aujourd'hui, les pays où la déforestation est la plus forte connaissent pratiquement
toujours une très forte croissance démographique et sont dépendant de l’activité agricole. Ils
doivent faire face à trois types de besoins nuisibles à la pérennité des forêts:
 un besoin croissant de terres consacrées à l'agriculture de subsistance ;

 un besoin croissant de bois pour cuire les aliments et pour la construction d’habitats ;

 Appauvrissement de la diversité biologique;

 changements climatiques;

 perturbation du cycle de de l’eau;

 manque et dégradation de la qualité de l’eau;

 dégradation des sols (érosion, latérisation, salinité);

 destruction d’écosystèmes originels;

 destruction des sites et paysages naturels;

 désertification;

 montée du niveau des mers et l’érosion côtière;


 menaces sanitaires;

 Famines et insécurité alimentaire. (SOFRECO, 2008)

À l’image des pays tropicaux, en Côte d’Ivoire, l’évolution de l’activité agricole constitue la
principale source de déforestation.
Tableau I : Évolution du taux national de boisement en Côte-d’Ivoire (1880 – 2008)
Durée entre Superficies (ha) Taux de Défrichements
Dates 2 dates boisement moyens/an (ha)
(%)
1880 15 600 000 49
1901 21 14 500 000 45 - 52 000
1956 55 11 800 000 37 - 49 000
1966 10 9 000 000 28 - 280 000
1974 8 6 200 000 19 - 350 000
1981 7 3 900 000 12 - 329 000
1986 5 2 900 000 09 - 200 000
1991 5 2 500 000 08 - 80 000
2000 9 2 100 000 07 - 44 000
2008 8 1 700 000 05 - 50 000
TOTAUX 128 - 13 900 000 - 43 - 109 000

Source: SOFRECO (2008)

III.2- Les mutations des systèmes de gestion foncière


La terre constitue le principal support de production. En fonction des organisations
socioculturelles des différents terroirs, les structures agraires divergent. L’évolution agricole a
contribué à la dérèglementation des structures foncières des espaces ruraux. En effet, le
développement de l’agriculture de marché et la création de grandes plantations réduisent les
réserves foncières disponibles. Pour s’adapter à la situation et maintenir les dynamiques
agricoles, des communautés rurales s’adonnent au remembrement des terres tandis que
certaines sont portées sur les principes du morcellement. Les politiques de développement
agricole des pays développés sont plus axés sur les stratégies de remembrement. L’agriculture
moderne axée sur la mécanisation et l’économie de marché nécessite de grandes surfaces afin
de rentabiliser les investissements consentis. En France, dans le bassin parisien, des
exploitants ont construit des unités d’exploitations regroupant des parcelles émiettées de
nombreux propriétaires, afin de disposer de vastes parcelles adaptées à la grande culture et la
mécanisation agricole (Poinsot, 2008). Cette création d’une mosaïque d’openfield s’adapte au
contexte d’une agriculture de marché. Dans les pays tropicaux, notamment en Afrique
subsaharienne où le droit foncier coutumier est plus rigide, les paysans procèdent au
morcellement contrairement au collectivisme prôné par la tradition. Dans ces terroirs, la terre
appartient à la communauté. Toutes initiatives individuelles est condamnées (Diry, 2008).

L’accroissement brutal des densités de population et l’intrusion des cultures commerciales,


surtout des cultures pérennes stimulent le développement de l’individualisme agraire. L’accès
au foncier, hier régulé par la redistribution périodique ou annuelle en fonction des besoins et
de la force de travail des familles est aujourd’hui révélateur de tension (Renard, 2002). Cette
transformation des principes de gouvernance foncière entraine souvent des conflits.

La dissolution des structures agraires coutumières face à la marchandisation des terres et


l’instauration du droit moderne entrainent des conflits intra-familiaux et inter-communautaires
ou des conflits entre des individus.

III.4- Un bouleversement du cadre et des modes de vie


Les transformations de l’activité agricole ont de nombreux effets sur les modes de vie des
ruraux dans les pays tropicaux et tout particulièrement les pays de l’Afrique subsaharienne.
Les revenus tirés de l’agriculture commerciale sont réinvestis dans la production de biens. Les
premiers investissements de la paysannerie sont orientés dans l’amélioration du cadre de vie :
l’habitat et l’électrification rurale. Les matériaux de construction modernes en dur remplacent
les matériaux biodégradables traditionnels (terre battue et les toits de paille, etc.). Des habitats
aux formes rectangulaires se substituent aux cases rondes et habitats en bloc de pierre. La
modernisation de l’habitat rural s’accompagne d’opération de lotissement dont la
conséquence immédiate est la disparition progressive des formes caractéristiques des terroirs :
village rond, village tas, villages rue, etc….

L’électrification rurale transforme les habitudes paysannes et entraine la modernisation des


systèmes de transformation des céréales (moulins) et racines (broyeuses) ainsi que la
consommation de produits frais.

Il y a par ailleurs, une homogénéisation des modes de vie de diverses régions rurales tel qu’il
n’est plus possible de distinguer le rural et l’urbain. Aujourd’hui, les habitudes alimentaires
sont sensiblement les mêmes en ville comme au village autant que l’habillement et
l’aménagement du cadre de vie. Ainsi, selon Patrick et al (2000) la vie du monde rural est
règlementée par la présence des appareils ménagers, les postes transistors, des maisons avec
des commodités qui rappellent le monde urbain. Cela permet généralement l’amélioration du
cadre de vie des populations rurales et façonne de nouveaux comportements ruraux.

III.5 Le développement d’activités non agricoles


De plus en plus les revenus obtenus par les actifs du secteur rural non agricole sous forme de
salaires ou de bénéfices d’activités autonomes telles que le commerce ou l’industrie de
transformation, constituent une importante ressource financière additive. Les activités
économiques non agricoles se composent des :

 activités de transformation; 
 activités artisanales ;
 activités touristiques ;
 activités para-agricoles ;
 activités minières;
 activités commerciales,
 services.

Elles prennent une proportion importante dans les stratégies de survie des populations rurales
et s’imposent aux organisations paysannes. Pendant longtemps, elles ont été considérées
comme négligeables. Aujourd’hui, elles réfléchissent à l’intégration des activités non
agricoles dans les politiques de sécurité alimentaire à mettre en place. Au Sénégal en 2009,
dans le bassin arachidier, les revenus non agricoles ont constitué 20 à 30% des ressources
familiales des ménages ruraux (Gueye, 2010).

Les activités de transformation se composent des unités agro-industrielles, de moutures


(moulin, moulinettes...), de décorticage, de conserverie (froid et séchage, jus, confitures), de
panification, d’équipement de transformation. Les activités de transformation sont influencées
par la dynamique de la production agricole et animale. Ces matières premières constituent les
principales sources d’approvisionnement des unités de transformation. En Côte d’Ivoire, la
mise en place des programmes de développement agricoles intégrés contribue à l’implantation
d’unités agro-industrielles dans les milieux ruraux. À Ferkessédougou et Borotou,
l’installation des complexes sucriers participent à la création d’activités non agricoles
destinées à la transformation de la canne à sucre. Les villages d’ouvriers sont dotés de
services de base tel que l’électrification rurale. Cela a pour effet le développement de petits
commerces et la construction de lieux de divertissement (Maquis).

La modernisation des techniques de production de la farine de céréale, de vivrier (manioc)


permet d’insérer dans le tissu économique rural des unités de mouture de maïs, de mil, de
sorgho et de manioc. Également le développement récent de la culture de l’anacarde dans les
milieux ruraux de l’Afrique de l’Ouest est soutenu par l’introduction d’unité de décorticage et
de transformation de la noix de cajou. Les emplois saisonniers non agricoles sont
majoritairement exercés par les paysans. Ils y trouvent une stratégie de diversification des
revenus face à l’effondrement des rendements, la rareté des terres cultivables et l’insuffisance
du revenu agricole pour assurer les nombreuses charges domestiques.

En milieu rurales les services publics (administration, centre de santé) et privés (l’hôtellerie,
transports, l’offre de service liée à l’usage de la téléphonie mobile etc …) participent à la
diversification de l’emploi. Le secteur du transport assure l’évacuation des produits agricoles
et les dessertes ville-campagne. L’offre de transport des produits agricole est diversifiée. En
fonction des milieux ruraux nous identifions les véhicules bennes (dans le sud de la Côte
d’Ivoire), les tricycles et les charrettes dans le Nord ivoirien et les campagnes des pays
sahéliens d’Afrique de l’Ouest.

Conclusion
Les espaces ruraux sont en mutation constantes. Divers facteurs alimentent les
transformations observées. Les processus à l’œuvre et les caractéristiques des mutations ne
sont pas homogènes. Ils divergent en fonction des catégories de pays et de leur niveau de
développement. En effet, « les transformations n’ont ni le même rythme ni la même ampleur
dans les différents pays et sous toutes les latitudes » (Bonnamour, 1993, p. 12). Dans les
espaces ruraux des pays développés, en plus de l’activité agricole, des fonctions résidentielles,
touristiques sont apparues. La collectivisation des terres par le remembrement est privilégiée
afin de soutenir et de rentabiliser les investissements injectés dans la modernisation agricole.
Dans les pays en voie de développement, notamment dans les espaces ruraux tropicaux, les
surfaces cultivées continuent de progresser et les terres communautaires sont progressivement
morcelées au sein des lignages entrainant parfois des conflits.
En se référant enfin aux conclusions de Jacqueline Bonnamour « l’attention portée aux règles
institutionnelles, aux politiques agricoles et rurales a permis de mesurer à quel point les
anciennes structures de production se sont trouvées transformées …comme se trouvent
aujourd’hui modifiés les objectifs des cultivateurs, l’occupation du sol, le paysage de nos
campagnes, l’équilibre biologique et l’environnement. La maitrise du coût économique de
tous ces bouleversements n’a pas toujours été accompagné par le choix des individus ou des
collectivités concernées ».

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