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UNIVERSITE FELIX HOUPHOUËT- INSTITUT DE GEOGRAPHIE TROPICALE

BOIGNY

UFR : SCIENCES DE L’HOMME ET DE LA SOCIETE

Année Académique 2019-2020


DEPARTEMENT DE
GEOGRAPHIE

UE
GEOGRAPHIE RURALE

KOFFI-DIDIA Adjoba Marthe


Maître Conférences, Université Félix Houphouët-Boigny, Institut de Géographie Tropicale

SYLLABUS - COURS

2019-2020

1
PLAN DU SYLLABUS-COURS

1. SYLLABUS..............................................................................4

Table des matières


1.1. Fiche technique de la maquette pédagogique...................................................................................5
1.1.1. Semestre, niveau, option et type d’enseignement.........................................................5
1.1.2. UE-ECUE et modalités d’exécution.................................................................................5
1.1.3. Sessions d’examen et modalités d’évaluation......................................................................5
1.SYLLABUS.........................................................................................................................................7
1.2. Résumé........................................................................................................................................8
Plan du cours........................................................................................................................................13
Introduction.........................................................................................................................................14
Qu’est-ce que la ville ?.........................................................................................................................14
I- Les relations ville-campagne d’hier à aujourd’hui.............................................................................16
I-1 Les relations ville-campagne définies selon des modèles................................................................16
I- 2 Ville – campagne : une relation en pleine mutation.......................................................................19
Conclusion............................................................................................................................................21
II-Les espaces périurbains....................................................................................................................21
II.1- Les espaces périurbains : des espaces attractifs............................................................................22
Les causes de la dynamique de périurbanisation..........................................................................22
Plusieurs raisons sont à la base de la dynamique de périurbanisation. Ce sont :...........................22
Des espaces en croissance............................................................................................................22
II- 2 Les espaces périurbains, des espaces polyfonctionnels.................................................................23
Des espaces disputés....................................................................................................................23
Les formes spatiales de l'entre-deux.............................................................................................23
II-3 Une agriculture périurbaine compétitive mais menacée................................................................24
Le phénomène de périurbanisation est aussi moteur dans la relation entre ces deux espaces, avec
notamment des conséquences sur l’agriculture.............................................................................24
Les difficultés des agricultures périurbaines des pays du nord....................................................24
Les mutations de l'agriculture des franges urbaines des métropoles des Suds.............................25
Conclusion............................................................................................................................................26
III- Un regard de géographes sur l'interdépendance ville-campagne en Afrique subsaharienne..........27
III-1 La complexité des relations ville-campagne en Afrique sub-saharienne........................................27
Une croissance urbaine dans une Afrique longtemps rurale............................................................27
Des synergies villes-campagnes.......................................................................................................28

2
Des situations extrêmement diverses................................................................................................29
III-2 L’importance des relations ville-campagne en Afrique sub-saharienne.........................................30
Quelles influences des villes sur les campagnes ?............................................................................31
Conclusion générale.............................................................................................................................31
Bibliographie........................................................................................................................................31

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UNIVERSITE FELIX HOUPHOUËT- INSTITUT DE GEOGRAPHIE TROPICALE
BOIGNY

UFR : SCIENCES DE L’HOMME ET DE LA SOCIETE

Année Académique 2019-2020


DEPARTEMENT DE
GEOGRAPHIE

ECUE
LES RELATIONS VILLE-CAMPAGNE

1. SYLLABUS

2019-2020

4
1.1. Fiche technique de la maquette pédagogique
1.1.1. Semestre, niveau, option et type d’enseignement

Semestre : 2
Niveau : L3
Option : Géographie Rurale (Parcours GHE)
Type d’Enseignement : Cours Magistral
1.1.2. UE-ECUE et modalités d’exécution
Type d’UE : Option du parcours GHE uniquement
Nom et code de l’UE : Géographie Rurale (GRU53061)
Nom et code de l’ECUE : les relations ville-campagne (GRU53061)
Nombre de crédits de l’ECUE : 3 crédits / 6 crédits de l’UE
Volume Horaire de l’ECUE : 30 heures
Enseignant Responsable de l’UE : Dr. KOFFI-DIDIA Adjoba Marthe
Enseignant Chargé de l’ECUE : Dr. KOFFI-DIDIA Adjoba Marthe (Maître de
Conférences)
Mode d’exécution du cours : Présentiel, en ligne (TEAMS et/ou DGEO-eCalice)

1.1.3. Sessions d’examen et modalités d’évaluation

Sessions d’Examen : Session Unique


Modes d’exécution : Le cours est accessible en ligne
Modes d’évaluation du cours : Dossier thématique à rendre

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Année Académique 2019-2020


DEPARTEMENT DE
GEOGRAPHIE

UE
GEOGRAPHIE RURALE

KOFFI-DIDIA Adjoba Marthe


Maître de Conférences, Département de géographie
Université Félix Houphouët-Boigny,
koffididia@gmail.com, adjoba.koffi10@ufhb.edu.ci

SYLLABUS-COURS

UNIVERSITE FELIX HOUPHOUËT- INSTITUT DE GEOGRAPHIE TROPICALE


BOIGNY
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UFR : SCIENCES DE L’HOMME ET DE LA SOCIETE

Année Académique 2019-2020


DEPARTEMENT DE
ECUE
LES RELATIONS VILLE-CAMPAGNE

1.SYLLABUS

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1.2. Résumé
Les relations ville-campagne recouvrent un large champ d’action et font l’objet de
nombreuses recherches. La question des relations ville-campagne implique un
approfondissement des mutations urbaines et des mutations rurales. L’espace rural possède
des atouts désormais convoités et valorisés par les citadins, notamment le cadre et la qualité
de vie qu’il offre. Les relations entre les villes et les espaces ruraux se sont, ces dernières,
radicalement transformées. Ce sont aujourd’hui les disponibilités et les échanges réciproques
de ressources variées qui caractérisent la coexistence de la ville et du monde rural. Ainsi, si la
ville et la campagne étaient fortement différentiables au début du siècle dernier, elles sont
aujourd’hui fortement imbriquées dans l’espace. Les activités en milieu rural sont influencées
par les opportunités d’affaires qu’offre le marché urbain. Mais, la compétition pour l'espace
entre fonctions agricoles et fonctions résidentielles est très forte. L’augmentation des prix du
foncier rend difficile le maintien des espaces agricoles. Enrichi de la réflexion de géographes
africanistes, les relations ville-campagne se sont focalisées sur les influences réciproques
entre l’urbain et le rural et aux effets de ces synergies sur la structuration des territoires et les
changements sociaux car dans tous les cas la ruralité, dans les pays développés et les pays du
sud, est en cours de redéfinition.

1.3. Le contenu et les objectifs du cours

Séance Thème Objectif Savoir à acquérir


Introduction Les relations ville- Etudier
Les relations ville-campagne recouvrent un
Campagne les rapports ville
large champ d’action et font l’objet de
et campagne en
nombreuses recherches. La campagne ou
montrant
champagne est l’objet d’étude de la géographie
l’influence des
rurale. Ses habitants sont appelés les ruraux ou
zones urbaines
les campagnards.
sur le processus
de transformation Quant à la ville est un groupement de
du monde rural. population agglomérée, défini par un effectif
de population et par une forme d’organisation
économique et sociale. Suivant les conventions
statistiques des pays, la désignation de ville est
appliquée à des groupements d’au moins 2 000
habitants, 5 000 ou 10 000 habitants. L'objet
ville ne se laisse pas facilement enfermer dans
une définition et beaucoup de spécialistes des
sciences humaines ont donné des définitions
différentes de la ville car la ville est un
organisme complexe, qui ne se réduit pas au
nombre de ses habitants. Ce cours interroge
donc les relations ville-campagne et leur
évolution. Les liens entre territoires urbains et
ruraux sont-ils des vecteurs de développement
économique, sociaux et environnementaux ?
Comment les mutations impulsées par la
présence des villes participent-elles au
développement économique, à la

8
transformation sociale et à la modernisation du
monde rural ?
I Les relations ville- Connaître La question des relations ville-campagne
campagne d’hier à les différentes implique un approfondissement des mutations
aujourd’hui évolutions qu’il urbaines et des mutations rurales. Ces relations
y’a eu dans les sont marquées par une évolution des valeurs de
relations ville - notre société, en particulier anti-urbaines, mais
campagne. aussi de campagne synonyme de qualité de vie.
Les relations ville- campagne sont définies
suivant plusieurs modèles : le modèle «
matérialiste » et le modèle « rousseauiste »
Le plus prégnant, est le modèle
« matérialiste ». Il se définit comme une
opposition entre ces deux espaces, fondée sur
une différenciation des activités économiques :
l’agriculture et l’artisanat en campagne, le
commerce et l’industrie en ville. Ces relations
se traduisent au niveau social par une
opposition politique et économique, entre des
groupes sociaux : la « bourgeoisie » et la «
classe ouvrière » divisant les urbains comme
les ruraux.
Le deuxième modèle, « rousseauiste »,
davantage moral, différencie la ville de la
campagne selon les valeurs qui sont attribuées
à ces lieux : la « grande ville », antinaturelle et
antisociale ; le village, sol nourricier et nature
ressource. La préoccupation essentielle reste
l’identification du modèle le plus adapté à
l’étude des relations ville-campagne : accueil
des migrants et solidarité ville-campagne (ville
bienfaitrice), ville-nature, ville-campagne
partout (ville prédatrice).
Les relations entre les villes et les espaces
ruraux se sont, ces dernières années
transformées. Ce sont aujourd’hui les
disponibilités et les échanges réciproques de
ressources variées qui caractérisent la
coexistence de la ville et du monde rural. Les
villes agissent comme des aimants sur la
population rurale et leur pouvoir d’attraction se
trouve encore amplifié par le fait qu’un très
grand nombre de personnes pauvres vivant
dans ces zones agricoles ont peu de chance de
s’intégrer dans un système de production
agricole moderne et compétitif. Mais le regard
porté sur les relations entre la ville et le milieu
rural est principalement conditionné par le
modèle classique de la complémentarité : pour
les zones rurales, les villes jouent le rôle de
centres de prestation de services et de marchés
pour écouler la production agricole de même
qu’elles offrent des emplois dans les secteurs
économiques non agricoles.
9
II Les espaces Identifier
Les espaces périurbains sont des transitions
périurbains les espaces
entre la ville et la campagne. On est dans
périurbains
l'entre-deux, la marge, la frange, la limite
mouvante entre ville et campagne. Ce sont
d'anciens espaces ruraux qui sont de plus en
plus soumis à l'influence de la ville. Plusieurs
raisons expliquent cette rurbanisation. La
périurbanisation touche plus les classes
moyennes et populaires que les classes
supérieures. Les Cadres restent en général dans
le centre ou en banlieue proche et bien
desservie. Mais, les périphéries lointaines
attirent aussi des classes aisées, voire très
aisées. La compétition pour l'espace entre
fonctions agricoles et fonctions résidentielles
est très forte. L’augmentation des prix du
foncier peut rendre difficile le maintien des
espaces agricoles. En effet, les spéculations
foncières et opérations immobilières font
monter les prix, de telle sorte que l’écart entre
prix agricoles et prix urbains est très important.
C’est l’étalement urbain au détriment des
superficies agricoles. Cela entraine une
transformation du paysage rural, "mité" par
l'urbanisation. L'agriculture périurbaine est
progressivement victime de l'étalement urbain
et de la révolution des transports et des formes
modernes de distribution. À mesure que les
espaces résidentiels s'étendent, les
exploitations sont morcelées par les réseaux de
desserte, autoroutes, trains de banlieue etc. Ces
opérations d’aménagement et d’extension de
l’urbain impactent négativement les activités
agricoles en lien avec la demande citadine.
III- Un regard de Connaître L’articulation entre la ville et la campagne, et
géographes sur le point de vue les dynamiques d’échanges entre ces milieux
l'interdépendance des géographes sont étudiés à partir du point de vu de deux
ville-campagne en sur géographes africanistes. Ici, on s’intéresse aux
Afrique l'interdépendance influences réciproques entre l’urbain et le rural
subsaharienne ville-campagne en et aux effets de ces synergies sur la
Afrique structuration des territoires et les changements
subsaharienne sociaux. L’urbanisation est une des grandes
transformations depuis quelques décennies qui
a changé le visage d’un continent resté
longtemps très rural et affecté les campagnes.
Ville et campagne ont fait l’objet de théories
opposées qui, pour les unes considèrent la ville
comme centre de progrès, ou pour les autres,
comme lieu de perversion et d’extraversion.
Les études récentes insistent davantage sur la
complexité des relations ville-campagne et sur
les synergies.
10
En général, en ville, les comportements sont
plus à analyser en termes de recomposition
urbaine de pratiques rurales que de ruptures.
C’est le cas pour l’alimentation pour laquelle il
n’y a pas de rupture entre la ville et la
campagne, au moins à l’échelle globale. Bien
souvent, les campagnes les plus prospères sont
celles qui sont les mieux reliées aux centres
urbains, qui sont situées dans les régions les
plus urbanisées, souvent les régions littorales
du Golfe de Guinée, là où on a développé le
café, le cacao.

11
UNIVERSITE FELIX HOUPHOUET REPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE
BOIGNY D’ABIDJAN-COCODY Union Discipline Travail

Institut de Géographie Tropicale

UFR : Sciences de l’Homme Année académique : 2019-2020


et de la Société

Support de cours

Les relations ville-Campagne

Dr. KOFFI-DIDIA Adjoba Marthe

Maître de conférences

12
Cet enseignement a pour objectif d’étudier les rapports ville et campagne en Montrant
l’influence des zones urbaines sur le processus de transformation du monde rural.

Plan du cours
Introduction

I – Les relations ville- campagne d’hier à aujourd’hui

II- Le périurbain

III – Un regard de géographes sur l'interdépendance ville-campagne en Afrique

Subsaharienne

Conclusion

13
Introduction
Les relations ville-campagne recouvrent un large champ d’action et font l’objet de
nombreuses recherches. Pélissier (2000) inclut ces relations dans le champ d’étude de la
géographie rurale. La campagne ou champagne est l’objet d’étude de la géographie rurale. Ses
habitants sont appelés les ruraux ou les campagnards.
Le terme rural désigne, globalement, les campagnes dans leur complexité, sans réduire
celles-ci aux manifestations des activités agricoles (Lévy et Lussault, 2003). En effet, la
géographie rurale a subi une évolution : géographie agraire au départ, elle est ensuite devenue
agricole avant de couvrir le monde rural en général. Elle intègre tous les aspects de l’espace
rural et s’intègre dans une géographie globale. Ainsi, le milieu rural englobe l'ensemble de la
population, du territoire et des autres ressources des campagnes, c'est-à-dire des zones situées
en dehors des grands centres urbanisés (Source : OCDE et Conseil de l'Europe). Les paysages
ruraux très variés et diversifiés s’observent d’une région à une autre, d’un continent à un
autre, au gré des facteurs historiques, sociaux et économiques (mode de mise en valeur du sol
dans un milieu naturel donné et une organisation sociale). Aujourd’hui, les paysages ruraux
connaissent d’importantes mutations sous la triple influence de la modernisation et du
développement agricole, de la pénétration urbaine et de l’apport touristique (tourisme vert et
résidence secondaire). Ce qui fait de l’espace rurale un attrait d’intérêt scientifique pour les
chercheurs.
Les thèmes abordés sont nombreux : en France, l’accent est mis sur la périurbanisation et le
rural profond (définition du Zonage en Aires Urbaines en fonction de l’attraction des villes en
matière d’emploi). En Côte d’Ivoire, On note surtout une prédominance des études agraires
liées au développement de l’économie de plantation et le vivrier marchand. Ceci révèle
l’attention portée sur les mutations de l’espace rural. Les principaux centres d’intérêts sont : la
question du devenir de l’agriculture, l’évolution des modes d’utilisations des terres des
terroirs, le développement d’activités non agricoles et les effets de la périurbanisation.
L’espace rural se définit en négatif, par rapport à l’urbain (ville).

Qu’est-ce que la ville ?


La ville est un groupement de population agglomérée, défini par un effectif de population et
par une forme d’organisation économique et sociale. Suivant les conventions statistiques des
pays, la désignation de ville est appliquée à des groupements d’au moins 2 000 habitants,
5 000 ou 10 000 habitants (dictionnaire de la géographie, 2009). L'objet ville ne se laisse pas

14
facilement enfermer dans une définition et beaucoup de spécialistes des sciences humaines
ont donné des définitions différentes de la ville car la ville est un organisme complexe, qui ne
se réduit pas au nombre de ses habitants.
La ville, c'est d'abord un lieu particulier qui se distingue de l'espace environnant :
- une distinction physique : Construite en un lieu donné, possède une physionomie originale.
- concentration d'activités,
- sociabilité et mode de vie citadins plus ou moins différent de celui des ruraux.
La ville repose sur un jeu d'attraction et de rayonnement à l'extérieur. Elle fonctionne en
relation avec toutes les localités de sa région et les autres villes. Deux aspects de cela :
- La ville comme carrefour dans un réseau d'échanges,
- La ville comme élément fondamental de l'armature d'un territoire : Lieu à partir duquel
s'établit un contrôle territorial.

Ce qui est commun à ces deux échelles, c'est la notion de centralité. Une organisation spatiale
forte autour d'un centre. Les politiques publiques de création des villes n’intègrent
généralement pas les espaces agricoles dans l’élaboration du plan d’urbanisme directeur.
Nourrir les citadins, devient une source de création de richesse pour les ruraux à travers la
production du vivrier marchand. Ainsi, villes et campagnes sont étroitement liées. En effet, il
existe une interaction entre ces deux milieux de vie. Ce lien entre ville et campagne est un
facteur déterminant dans le processus de mutation du monde rural.

Ce cours interroge les relations ville-campagne et leur évolution. Les liens entre territoires
urbains et ruraux sont-ils des vecteurs de développement économique, sociaux et
environnementaux ? Comment les mutations impulsées par la présence des villes participent-
elles au développement économique, à la transformation sociale et à la modernisation du
monde rural ?

L’objet donc de ce cours est d’étudier les rapports ville et campagne en Montrant l’influence
des zones urbaines sur le processus de transformation du monde rural.
Le présent cours s’articule autour de trois grands axes :
1) Les relations ville-campagne d’hier à aujourd’hui
2) Les espaces périurbains
3) Un regard de géographes sur l'interdépendance ville-campagne en Afrique
subsaharienne

15
I- Les relations ville-campagne d’hier à aujourd’hui
La question des relations ville-campagne implique un approfondissement des mutations
urbaines et des mutations rurales. Ces relations sont marquées par une évolution des valeurs
de notre société, en particulier anti-urbaines (Mathieu, 2004), mais aussi de campagne
synonyme de qualité de vie. L’historique des relations entre villes et campagnes permet de
situer la période actuelle caractérisée par les « désirs de campagne » et comprendre les
nouveaux enjeux qui se posent aux territoires.

I-1 Les relations ville-campagne définies selon des modèles


Mathieu (2004), identifie dans un premier temps, deux grands modèles de relations utilisés
depuis le XIXème siècle : le modèle « matérialiste » et le modèle « rousseauiste ». Ces deux
modèles qui définissent la relation ville-campagne insistent sur les relations d’antagonisme et
de contradiction.
Le plus prégnant, selon elle, est le modèle « matérialiste ». Il se définit comme une
opposition entre ces deux espaces, fondée sur une différenciation des activités économiques :
l’agriculture et l’artisanat en campagne, le commerce et l’industrie en ville. Ces relations se
traduisent au niveau social par une opposition politique et économique, entre des groupes
sociaux : la « bourgeoisie » et la « classe ouvrière » divisant les urbains comme les ruraux.
Le deuxième modèle, « rousseauiste », davantage moral, différencie la ville de la campagne
selon les valeurs qui sont attribuées à ces lieux : la « grande ville », antinaturelle et
antisociale ; le village, sol nourricier et nature ressource.
Dans les deux cas, il est mis en relation des territoires physiques et les valeurs morales qui
leur sont associées, plus que des individus ou des catégories de population rurale et citadine.
Dans les années 1960, un nouveau modèle de relation ville-campagne apparaît. Il émane
d’une nouvelle classe sociale (« classe du projet »), influencée par la pensée des architectes et
des urbanistes. Toute son analyse est fondée sur le phénomène de migration des individus
d’un espace à l’autre, sur les comportements de déplacement entre le lieu de travail et le lieu
de résidence. Ce modèle passe par une nouvelle conception de la relation, où les espaces
n’existent et ne sont produits qu’en fonction des migrations résidentielles. La relation ne
s’établit plus entre des territoires géographiques, selon des critères économiques et/ou
politiques, mais entre des acteurs collectifs, qui agissent sur un espace en lui attribuant des
fonctions : fonction de production, de récréation et de résidence (Perrier-Cornet, 2002).
La relation n’est plus présente qu’en terme d’étalement urbain, de périurbanisation. On parle
de phénomènes de « consommation » de l’espace, « d’absorption », « d’intégration » de la
campagne dans la ville. Dans cette nouvelle définition, la ville, hégémonique, paraît être un
16
phénomène destructeur qui envahit la campagne. La relation entre ces deux espaces apparaît
dictée par la ville et subit par la campagne.
Cette idée correspond à la montée de deux idéologies dominantes, celle du libéralisme
économique et celle de l’individualisme. L’urbain comme le rural, et leur nouvelle relation
apparaissent dictés par la population sur le territoire, en fonction du système de transport et de
l’automobile, des choix de vie et des valeurs qui guident les choix pour ces populations, de
vivre dans un lieu ou un autre.
La préoccupation essentielle reste l’identification du modèle le plus adapté à l’étude des
relations ville-campagne : accueil des migrants et solidarité ville-campagne (ville
bienfaitrice), ville-nature, ville-campagne partout (ville prédatrice).
Ainsi, Mathieu (2004) propose une méthode pour analyser le rapport entre le changement des
représentations collectives du rural et de l’urbain (et des valeurs qui leur sont associées), et
l’action territoriale. Elle a traduit son analyse par un schéma caractérisant chaque période,
depuis les années 1950, selon les idéologies dominantes, les attitudes et les pratiques des
individus, mais aussi les stratégies des acteurs politiques et collectifs.
Ce tableau schématique peut sembler être une façon rapide et réductrice de décrire les
évolutions ville campagne depuis cinquante ans. Il présente toutefois l’intérêt d’illustrer de
façon synthétique les nombreuses mutations de l’espace rural et les conséquences en termes
de représentation, de flux migratoires, de politiques publiques. Ainsi d’un territoire à fonction
principalement agricole, en déprise et très largement distinct de l’espace urbain, l’espace rural
s’est transformé, gagnant en attractivité et évoluant dans ses représentations, devenant ainsi
synonyme de liberté, qualité de vie, paysage… Il est ainsi intéressant d’observer comment
chacune des cinq décennies se caractérisent par la dominante idéologique : l’évolution des
définitions du « rural » et de la « nature » est révélatrice de l’évolution de l’intérêt porté à la
campagne (et à l’évolution de son attractivité). Dans les années 1970, l’espace rural a été
l’objet de nouvelles convoitises. Dans le même temps, on voit que dans certaines
administrations, il y eut un regain d’intérêt pour le développement rural, suivi dans les années
1980 par un regain d’intérêt dans les travaux de recherche.
L’espace rural possède des atouts désormais convoités et valorisés par les citadins, notamment
le cadre et la qualité de vie qu’il offre. Depuis ces dernières années, on assiste à une reprise
démographique des cantons ruraux français, même s’il demeure encore quelques exceptions.
Parallèlement, l’espace urbain, dans sa logique d’urbanisation et de métropolisation cherche à
élargir son aire d’influence au-delà de son centre, les limites de l’urbanisation étant sans cesse
repoussées. Les villes s’étendent et leur densité diminue, afin de développer des activités et
17
satisfaire les besoins de logement. Cette consommation d’espace se traduit par un avancement
de la ville vers la campagne et une imbrication de plus en plus forte entre les deux.

La dichotomie ville-campagne n’est plus aussi marquée qu’il y a quelques décennies en raison
de l’étalement urbain. Il semblerait que la frontière soit remplacée par un gradient, qui part du
centre des villes, en se dirigeant vers la banlieue, qui s’étend au périurbain, jusqu’à l’espace
rural sous influence urbaine et isolé.
Le schéma suivant fait la synthèse des typologies de l’INSEE et de celle de « périruralité »
(correspond à l’ensemble des communes de l’espace rural situé à proximité des pôles ruraux ;
Granié, 1998), en insistant (par le biais du dégradé de couleur) sur la notion de gradient. En
effet, la ville et la campagne doivent aujourd’hui être considérées comme un continuum
d’espaces allant du plus urbain (la ville, l’agglomération), au moins dense et au plus agricole
et « naturels » (le rural isolé).

Pourtant, dans l’imaginaire collectif, ville et campagne restent deux entités distinctes et
dissociées. De même, dans les politiques publiques et territoriales, ces deux entités sont

18
souvent séparées. Cependant, il apparaît de plus en plus nécessaire d’avoir une gestion
intégrée des villes et des campagnes en matière de développement et d’aménagement. Ainsi,
le lien urbain-rural est une notion à laquelle les politiques doivent accorder de plus en plus
d’importance dans les politiques de développement. Dans ce contexte, les relations urbain-
rural sont vouées à se renforcer. Dans l’analyse des territoires on arrive même à qualifier
certains espaces de « campagne des villes » l’interdépendance est donc déjà forte entre ces
deux espaces.

I- 2 Ville – campagne : une relation en pleine mutation


Les relations entre les villes et les espaces ruraux se sont, ces dernières années surtout,
radicalement transformées. Ce sont aujourd’hui les disponibilités et les échanges réciproques
de ressources variées qui caractérisent la coexistence de la ville et du monde rural.
Aujourd’hui, plus de 50 pour cent de la population mondiale vivent dans les villes et c’est
précisément dans les pays en développement d’Afrique et d’Asie à forte prédominance rurale
que le pourcentage de la population urbaine par rapport à la population totale croît le plus
rapidement. Les villes agissent comme des aimants sur la population rurale et leur pouvoir
d’attraction se trouve encore amplifié par le fait qu’un très grand nombre de personnes
pauvres vivant dans ces zones agricoles ont peu de chance de s’intégrer dans un système de
production agricole moderne et compétitif. Egalement les crises foncières contemporaines
poussent de nombreux ruraux sans terres à migrer en ville. Paradoxalement, dans de
nombreux pays, parallèlement, de plus en plus de personnes quittent les centres urbains
surpeuplés pour s’établir dans les zones environnantes en espérant ainsi pouvoir allier les
avantages de l’offre de services urbains aux joies de la vie à la campagne.

Alors que l’approche classique du développement rural régional misait en premier lieu sur la
production et les services ruraux et englobait les villes rurales à leur titre de centres de
prestation de services, ces liens très anciens ont commencé à être négligés à partir des années
1990 environ. Les investissements dans le milieu rural ont été réduits de façon draconienne
dans le monde entier. Le développement urbain a alors été encouragé en faisant partiellement
abstraction des zones rurales environnantes. Ces dernières sont restées livrées à elles-mêmes
et n’ont pas été entraînées dans la dynamique du développement.

Interactions et synergies

19
Mais de plus en plus, le regard porté sur les relations entre la ville et le milieu rural est
principalement conditionné par le modèle classique de la complémentarité : pour les zones
rurales, les villes jouent le rôle de centres de prestation de services et de marchés pour écouler
la production agricole de même qu’elles offrent des emplois dans les secteurs économiques
non agricoles.
Le milieu rural offre des matières premières, de la main-d’œuvre et fait à son tour office de
demandeur des biens et services offerts par le milieu urbain. Dans ce jeu d’interactions, la
ville et le milieu rural sont reliés par des flux de personnes, de biens, d’argent, d’informations
et de ressources naturelles (par exemple, eau, énergie ou encore déchets).
D’un point de vue analytique, ces interactions peuvent être subdivisées en trois grandes
catégories:
Moyens d’existence
Les citadins entretiennent une relation avec le milieu rural, par exemple pour leur
approvisionnement en denrées alimentaires (produits de la ferme auprès de membres de la
famille).
L’approvisionnement des mégalopoles en produits alimentaires frais et sûrs. La population
rurale perçoit un revenu tiré de la ville. De nombreux ménages sont éclatés au plan spatial, on
parle de « ménages multi-locaux ». (Ce mode de subsistance représente une stratégie
d’existence dans des conditions précaires, et même les ménages plus aisés le pratiquent
comme une forme de stratégie d’accumulation).

Synergies économiques
Les villes profitent d’une agriculture dynamique dans les zones rurales plus ou moins
éloignées. Les zones rurales profitent de la demande et des investissements du milieu urbain
(par exemple, la production de denrées alimentaires associe l’agriculture, la transformation et
la commercialisation dans le continuum rural-urbain).

Synergies politiques
Renforcement des liens économiques régionaux ; promotion de l’économie locale et
régionale. Le renforcement du tissu de relations économiques entre les villes et le milieu rural
peut amorcer des processus de développement régional et contribuer à renforcer la capacité
économique dans les zones rurales. La coopération entre la ville et le milieu rural et
l’utilisation des synergies dans un contexte régional favorisent un développement équilibré

20
Existence d’institutions et de politiques régionales pour une planification et une coordination
communes (actions des Districts et Conseil Régionaux).

Conclusion
Les relations entre la ville et la campagne sont difficiles à définir pour deux raisons. Tout
d’abord, elles sont fonction des valeurs que porte une société vis à vis de ces territoires. Ces
valeurs, étroitement liées à des modèles de développement (impliquant les dimensions
économiques, sociales, environnementales…), évoluent dans le temps. Ensuite, ces relations
et leur évolution rendent difficile la définition de ces deux espaces. Si la ville et la campagne
étaient fortement différentiables au début du siècle dernier, elles sont aujourd’hui fortement
imbriquées dans l’espace. Les activités en milieu rural sont influencées par les opportunités
d’affaires qu’offre le marché urbain.

II-Les espaces périurbains


Les espaces périurbains sont des transitions entre la ville et la campagne. On est dans
l'entre-deux, la marge, la frange, la limite mouvante entre ville et campagne. Ce sont d'anciens
espaces ruraux qui sont de plus en plus soumis à l'influence de la ville. La croissance urbaine
mondiale s'est traduite par une extension de plus en plus ample des espaces périurbains. Ces
espaces sont souvent vus comme des extensions du tissu urbain, des espaces de déversement
des métropoles en périphérie. Ce phénomène renvoie aussi à la notion de rurbanisation. La
rurbanisation c’est l’urbanisation de la campagne, de l’espace rural.

L’espace rural peut s’urbaniser de deux manières : en ligne par construction de pavillons le
long de routes pourvues de conduites d’eau potable et de fils électriques, par construction de
quartiers nouveaux, lotis, par édification de nouveaux villages équipés qui peuvent soit
dédoubler l’ancien village soit s’établir ex nihilo (tente de campement) à l’écart. De manière
générale, la rurbanisation se fait par habitations individuelles de style hétéroclite) régional,
entourées d’un jardin, mais elle procède aussi par grands ensembles collectifs. Une
rurbanisation peut se composer de résidences secondaires, de créations touristiques intégrées,
de résidences principales pour des pendulaires qui se fixent en milieu rural où le séjour passe
pour plus agréable où le terrain est moins cher, mais qui travaillent à la ville.

21
Mais il est moins fréquent d’analyser ces espaces comme des espaces ruraux en
transformation : or ces espaces conservent des fonctions rurales, on y pratique même souvent
une agriculture plus performante que dans les espaces ruraux plus éloignés des villes. L’exode
rural fait que les villes et les campagnes doivent de plus en plus se lire en synergie. Pourtant,
l'agriculture y devient de plus en plus un élément secondaire même quand elle occupe la
majeure partie des espaces.

Comment se fait alors la compétition pour l'espace entre ville et campagne ? Quel est son effet
sur les modes de transformation de l'espace? Quelles sont les formes de la périurbanisation? À
partir de quand et comment les espaces périurbains deviennent-ils des espaces urbains? Quelle
est la place spécifique des espaces périurbains au sein du monde rural et leur devenir?

II.1- Les espaces périurbains : des espaces attractifs


Les causes de la dynamique de périurbanisation

Plusieurs raisons sont à la base de la dynamique de périurbanisation. Ce sont :

- l'augmentation des prix des loyers en centre-ville ;


- les opérations de rénovation urbaine et les remplacements des logements par des
bureaux ;
- les disponibilités foncières pour l’extension de l’habitat et des activités ;
- la dégradation de l’image de la ville (insécurité, bruits, pollution) ;
- l’image attrayante de la campagne redevenue positive (à la différence de ce qu'elle
était dans les années 1950-1960, calme, paisible, agréable),
- la croissance démographique accélérée ;
- la voiture et l'essor des transports en commun.
Dans les pays du Sud le phénomène ne se présente pas tout à fait de la même façon. On note
l’étalement de métropoles immenses, Abidjan, Dakar, Lagos, Mexico, Buenos Aires, Rio...
Cette nouvelle forme de croissance urbaine, très étalée et consommatrice d'espace traduit une
forte croissance démographique.

Des espaces en croissance

En Europe occidentale et en Amérique du Nord, les espaces périurbains ont enregistré les plus
forts taux de croissance (plus que les centres - villes et les autres espaces ruraux plus éloignés

22
des villes) dans ces dernières décennies. Ils sont plus attractifs que les centres villes, et les
autres espaces ruraux.
Ex : en France, 1975-1999 : Population des espaces périurbains + 50%
Population des pôles urbains + 7%
Population des espaces ruraux + 3%

La périurbanisation touche plus les classes moyennes et populaires que les classes
supérieures. Les Cadres restent en général dans le centre ou en banlieue proche et bien
desservie. Mais, les périphéries lointaines attirent aussi des classes aisées, voire très aisées. En
lointaine périphérie, on note la présence de maisons, de jardins de grande taille, et
d’équipements, souvent dans des régions rurales attractives ou sur des sites naturels valorisés
(ici le littoral).
L’espace périurbain a donc plusieurs fonctions, notamment agricoles et résidentielles.

II- 2 Les espaces périurbains, des espaces polyfonctionnels


Des espaces disputés

La compétition pour l'espace entre fonctions agricoles et fonctions résidentielles est très forte.
L’augmentation des prix du foncier peut rendre difficile le maintien des espaces agricoles. En
effet, les spéculations foncières et opérations immobilières font monter les prix, de telle sorte
que l’écart entre prix agricoles et prix urbains est très important. C’est l’étalement urbain au
détriment des superficies agricoles. Cela entraine une transformation du paysage rural, "mité"
par l'urbanisation. Les agriculteurs deviennent très minoritaires car les exploitations se
trouvent prises dans le tissu urbain à mesure de l'expansion des zones habitées.

Ex : USA l’étalement urbain consomme 500 000 ha de terres agricoles par an.
Outre la réduction des espaces cultivables, les pollutions industrielles et urbaines peuvent
également devenir des freins à l'agriculture.

Les formes spatiales de l'entre-deux

Il existe diverses formes de densification de l'habitat villageois (pays de bocage avec habitat
dispersé surtout), maisons disparates et disséminées, on parle alors de mitage (l'espace rural
est grignoté petit à petit).
- Lotissements homogènes et ordonnés (Opérations immobilières).

23
- Interstices (espaces vides dans le tissu urbain lié à la spéculation immobilière :
"croissance en saut de grenouille").
Pour limiter le risque de mitage, des réglementations ont été mises en place : en France,
plans d'occupation des sols, limitent le bâti et préserve des espaces classés comme non
constructibles (agricoles et forestiers).

Dans les pays du sud l’étalement des quartiers périphériques se fait souvent sous forme
d’habitats spontanés et de maisons basses. Mais, dans certaines villes comme Abidjan, on
remarque plutôt une extension rapide d’habitats « résidentiels », « économiques » et « évolutif
sur cour » dans les quartiers périphériques. Dans les Métropoles du sud, il subsiste encore des
espaces agricoles.
Ex : maraichage à Abidjan, Mexico paysans dans le district fédéral

II-3 Une agriculture périurbaine compétitive mais menacée


Le phénomène de périurbanisation est aussi moteur dans la relation entre ces deux espaces,
avec notamment des conséquences sur l’agriculture. 

Les difficultés des agricultures périurbaines des pays du nord

Au XIXème siècle, le développement de l’agriculture commerciale et la croissance urbaine sont


complementaires. La révolution industrielle, favorise une augmentation de la productivité et
crée des surplus agricoles. C’est l’apogée de l'agriculture périurbaine en Europe. C’est le cas
des ceintures maraîchères, cultures de légumes et de fruits autour de Paris, de Londres...

L'agriculture périurbaine est progressivement victime de l'étalement urbain et de la révolution


des transports et des formes modernes de distribution (constitution de bassins de production
plus éloignés des villes). Le développement du chemin de fer, puis de la route entraîne la
spécialisation de régions plus lointaines : primeurs du Midi puis d'Espagne, du Maroc... Le
processus de dilatation des espaces urbains entraîne des changements dans les espaces ruraux.
Ex Gonesse, 16 km au nord de Paris, du XVI e au XIXe est une commune réputée pour son
pain blanc préparé avec le blé du terroir. Aujourd'hui commune de 25 000 habitants, elle fait
partie de la petite couronne parisienne, et n'est plus connue pour son pain mais pour sa
proximité avec l'aéroport de Roissy (en 2000, crash du Concorde). D'où l'adoption depuis
quelques décennies de mesures de protection. 1994 Schéma directeur région Ile-de-France

24
"Ceinture verte" (défini en 1987) autour de Londres depuis après-guerre à environ 12 km du
centre (et villes nouvelles au-del Elle permet d’établir une différenciation spatiale des espaces
agricoles : exploitations situées près des axes routiers profitent plus du marché urbain, truck
farming (fourniture par camion de produits très spécialisés, ex canards du Comté de Suffolk
(Long Island), salades du New Jersey...). Près des villes, les exploitations intensives de petites
tailles se développent. C’est le cas des Amish en Pennsylvanie et dans l'Etat de New York, qui
vendent des produits au lait cru, de la charcuterie, des fruits (plus de l'artisanat). Ce sont des
luxes destinés à une clientèle urbaine fortunée valorisant l'aspect naturel de ces produits, le
bio etc.
La rurbanisation se traduit aussi par la pratique d'une agriculture à mi-temps : Exploitations de
loisir USA hobby farming plus d'un million de familles de citadins aisés qui pratiquent une
petite agriculture (de complément) et habitent dans des fermes. Signe des difficultés de
l'agriculture périurbaine qui à partir d'un certain point devient plus un mode de vie qu'une
activité rentable.

À mesure que les espaces résidentiels s'étendent, les exploitations sont morcelées par les
réseaux de desserte, autoroutes, trains de banlieue etc. Ces opérations d’aménagement et
d’extension de l’urbain impactent négativement les activités agricoles en lien avec la demande
citadine. Cette pose le problème de durabilité de l'agriculture périurbaine, dans un contexte de
spécialisation et de révolution des transports. Le but des mesures de protection est de
reconstruire une agriculture tournée vers les besoins de la ville.

Les mutations de l'agriculture des franges urbaines des métropoles des Suds

L’agriculture urbaine et périurbaine, est une activité souvent exercée à mi-temps, les
agriculteurs sont pluriactifs. Il y a la constitution de ceintures maraîchères autour des villes en
expansion, Tombouctou, Yaoundé, Dakar, Abidjan, Anyama, Daloa, Bouaké. Les produits
frais, notamment les maraîchers sont privilégiés.
Les productions sont rentables et peuvent être pratiquées sur de faibles surfaces. Les
agriculteurs urbains ont souvent recours à des techniques de transformation et de stockage à
faible coefficient d'intrants. On estime ainsi à 90 pour cent les ménages engagés dans
l'agriculture urbaine qui conservent et stockent une partie de leur production. L'agriculture est
aussi pratiquée dans le cœur des villes, ex élevage urbain à Khartoum, le maraichage à
Abidjan.

25
On observe également un phénomène de spécialisation agricole dans certaines périphéries
urbaines.
Ex Chine région de Canton (Guangdong) dans le Delta de la Rivière des Perles : les
surfaces cultivées ont régressé de 1,9% par an entre 1980 et 1992.

Dans ces régions, à la fin des années 1970 beaucoup de canne à sucre (terres planes),
poisson, arachide, mais aussi fruits, volailles, élevage porcin, plus lié au foyer urbain et plus
concentrés dans les banlieues de Canton, sont produits sur les pentes des collines. Cette
densification agricole a été favorisée par le relief plat et l’importance de la main d'œuvre
locale. Depuis le début de la décennie 1980 – 1990, on a constaté un recul de la population
agricole et des terres cultivées. Cette situation est liée à la libération des terres en faveur des
aménagements industriels et urbains. Mais la production agricole a fortement augmenté en
valeur absolue (rendement) et l'agriculture du delta s'est restructurée. Le retrait des
productions agro-industrielles comme la canne et l'arachide, au profit des productions
vivrières et animales périurbaines directement destinées au marché urbain. Ce sont : l’élevage
de porcins, la production des fruits (litchis, agrumes), légumes et la pisciculture.

Dans les plaines de fortes densités d'Asie

Zones mi rurales mi urbaines tant sur le plan de la population que des activités desakota ou
"villages urbains", terme (indonésien) proposé en 1991 par le canadien Mc Gee, des villages
périurbains de l’Asie conservent leurs spécificités, adoptent des pratiques et fonctions
urbaines. Dans le Nord des métropoles japonaises et au limites de la banlieue nord de Tokyo,
on assiste au maintien de l’activité agricole malgré le développement urbain. Cette situation
est différente de celle des mégalopoles nord-américaine. Ces espaces périurbains sont
constitués par la migration de banlieusards vers les arrière-pays peu peuplés, grâce à
l'automobile, alors que les desakota sont fondées par l'intégration dans l'économie urbaine de
régions densément peuplées par des ménages d'agriculteurs qui se déplacent en cyclomoteurs.

Conclusion
La pression démographique très importante, en rapport avec l’apparition de nombreux
logements induit forcément de profondes mutations des espaces ruraux et des pratiques
agricoles. Ceci pose la question du devenir des espaces périurbains : Vont-ils s'étendre au
point de grignoter tous les espaces ruraux? D'autre part, les multiples fonctions des espaces
ruraux périurbains font apparaître des secteurs où les agriculteurs sont de plus en plus
minoritaires. Les sociétés rurales ne sont plus des sociétés paysannes. L’agriculture

26
périurbaine a non seulement des atouts (proximité du marché, rente de situation), mais aussi
des handicaps (compétition foncière, spéculation immobilière). Ce qui explique son
délaissement dans certains endroits.

III- Un regard de géographes sur l'interdépendance ville-campagne en


Afrique subsaharienne

L’articulation entre la ville et la campagne, et les dynamiques d’échanges entre ces milieux
sont étudiés à partir du point de vu de deux géographes africanistes (Jean-Louis
CHALEARD et Jean-Fabien STECK) en juin 2009. Ici, on s’intéresse aux influences
réciproques entre l’urbain et le rural et aux effets de ces synergies sur la structuration des
territoires et les changements sociaux.

III-1 La complexité des relations ville-campagne en Afrique sub-saharienne

Selon Chaleard, quand on parle de ville et de campagne en Afrique, les choses ne sont pas
simples, car l’urbanisation est parfois marquée par le pouvoir politique qui a transformé un
village en ville (ex : Yamoussoukro). De nombreuses villes africaines sont passées du village
à la ville par la volonté politique (décret, ordonnance, arrêté, etc.). L’urbanisation est une des
grandes transformations depuis quelques décennies qui a changé le visage d’un continent resté
longtemps très rural et affecté les campagnes. Ville et campagne ont fait l’objet de théories
opposées qui, pour les unes considèrent la ville comme centre de progrès, ou pour les autres,
comme lieu de perversion et d’extraversion (copie inappropriée de modèles sociaux). Les
études récentes insistent davantage sur la complexité des relations ville-campagne et sur les
synergies. Il propose aborde les relations villes - campagnes à travers la croissance urbaine,
les synergies ville-campagne et la diversité des situations dans ce grand continent.

Une croissance urbaine dans une Afrique longtemps rurale

Pour illustrer son exposé, J.-L Chaléard rappelle quelques chiffres indicateurs, tout en
signalant des divergences entre les sources et l’hétérogénéité conceptuelle. Alors qu’en 1950
la population urbaine représentait 11 % du total, elle a connu depuis des taux de croissance de
5 à 10 % selon les Etats et en 2005 le pourcentage était de 35 %. En outre, si en 1940 six
villes comptaient plus de 100 000 habitants, en 2005 une trentaine de villes avait plus d’un
million d’habitants. Cependant, il faut souligner que depuis les années 1980, la croissance

27
profite surtout aux petites villes et aux bourgs ruraux. Il s’agit ici de localités qui bénéficient
des avantages du village - faible coût de la vie, accès au foncier, facilités
d’approvisionnement, embauche facile, etc. - mais d’un minimum d’équipements urbains.

Contrairement à une idée répandue, cette diffusion généralisée du modèle urbain n’a pas
entraîné un abandon des campagnes. Celles-ci comprenaient 149 millions d’habitants en 1960
contre 450 millions aujourd’hui soit un triplement de cette population, malgré les départs.
Ceci s’explique par des taux élevés de natalité (3 % par an) dans les zones rurales. On peut
constater par ailleurs une très grande complexité des mouvements entre ville et campagne
avec des mouvements entre les campagnes et les villes et entre villes de tailles différentes.
Dans certains cas, on a pu observer des mouvements d’exode urbain et de retour à la terre des
citadins dans des contextes politiques troublés comme en Côte d’Ivoire et en RDC. En guise
d’illustration, J.-L.Chaléard cite le cas des enfants d’un citadin - agriculteur qui, résidant et
travaillant à Nairobi, se déplaçait régulièrement à la campagne où ses enfants étaient
scolarisés, les coûts d’éducation y étant inférieurs. Beaucoup de citadins gardent un pied à la
campagne et de fortes relations avec leur village d’origine sous différentes formes : envoi
d’argent et, dans certains cas et de plus en plus, investissements fonciers. Cet attachement à la
terre est marqué à Madagascar, notamment par le retour ultime à la terre des ancêtres des
populations désormais urbanisées dont les tombeaux révèlent, par leur architecture citadine et
leur décoration, la transformation.

Des synergies villes-campagnes

En général, en ville, les comportements sont plus à analyser en termes de recomposition


urbaine de pratiques rurales que de ruptures. C’est le cas pour l’alimentation pour laquelle il
n’y a pas de rupture entre la ville et la campagne, au moins à l’échelle globale. Si souvent le
fonds de l’alimentation change peu, les populations urbanisées consomment plus de riz, plus
de produits industrialisés et grossissent la demande de produits locaux - manioc, attiéké - en
dépit des importations. Le cas de l’attiéké (semoule de manioc) est intéressant car ce plat des
campagnes, né dans le Sud-Est de la Côte d’Ivoire, a été diffusé en ville et est revenu dans des
campagnes où il n’était pas consommé auparavant. On assiste à une transposition des
pratiques rurales.

Bien souvent, les campagnes les plus prospères sont celles qui sont les mieux reliées aux
centres urbains, qui sont situées dans les régions les plus urbanisées, souvent les régions
28
littorales du Golfe de Guinée, là où on a développé le café, le cacao. Le développement de
l’économie de plantation a favorisé le développement urbain qui à son tour a permis le
développement des campagnes.

Dans l’agroalimentaire, les synergies entre les villes et les campagnes se transforment. Alors
qu’auparavant les économies de plantation avaient favorisé le développement urbain. Depuis
les années 1980 les cultures vivrières deviennent un canal alternatif de croissance économique
reliant les villes et les campagnes. C’est le cas de la ville d’Agboville en Côte d’Ivoire. Elle a
connu un grand essor avec la culture du café et du cacao jusque dans les années 1950. Après
la stagnation, puis le déclin de ces cultures, la ville a connu des difficultés. Mais à partir des
années 80/90 la culture de l’igname et celles d’autres vivriers ont pris le relais à la faveur de
la croissance de la demande urbaine. Ces produits qui se conjugue avec le goudronnage des
routes, l’Etat favorise ainsi indirectement le développement de vivrier marchand fondé sur les
relations ville-campagne.

D’autres exemples sont cités, au Sud du Bénin, près d’Abidjan, au Sud du Ghana, au Togo où
on assiste au recul des cultures d’exportation au profit du manioc pour nourrir les villes, plus
rémunérateur que le cacao dont les prix se sont effondrés jusqu’en 2002-2003. Ces
commerces renforcent les liens entre villes et campagnes et sont souvent fondés sur des
réseaux formés à partir de connaissances inter-villageoises ou des réseaux et circuits de
commercialisation qui se sont développés au cours de ces dernières années.

Des situations extrêmement diverses

Dans l’analyse des relations villes campagnes, il faut se garder de faire des
généralisations tant le continent est vaste et varié. L’espace est inégalement urbanisé, les taux
d’urbanisation pouvant varier de 60/70 % en Afrique littorale australe à 20/30 % en Afrique
orientale et sahélienne moins urbanisée. Il faut également tenir compte de la spécificité de
chaque pays. La Côte d’Ivoire fonde son alimentation sur la banane plantain et le manioc
produits dans les campagnes, tandis que le Sénégal se nourrit avec du riz importé. Les
campagnes sont diversement liées aux villes et les distances jouent un rôle important dans les
échanges. Dans les zones périurbaines il y a concurrence très forte entre la ville et la
campagne, la croissance urbaine faisant reculer l’agriculture. Mais en même temps, il y a
développement d’une agriculture marchande intensive pour ravitailler la ville et de genres de
vie mixtes, des agriculteurs pouvant vivre en ville.

29
Un autre cas de lien avec la ville est celui du développement spectaculaire de la culture de
l’oignon de saison sèche au Nord-Cameroun pour le ravitaillement de grandes villes
éloignées. A l’opposé, les territoires isolés des villes, les plus pauvres, accusent une forte
migration vers la ville avec laquelle les liens se limitent à l’envoi de fonds. C’est le cas des
monts Mandara au Cameroun où l’agriculture perfectionnée, en terrasses, est progressivement
abandonnée. Un autre exemple de diversité est cité : il s’agit du Transkei, où les hommes sont
partis en ville ou dans les mines et qui renvoient de l’argent, ce qui se traduit dans le paysage
par un habitat urbain à la campagne et par l’absence d’agriculture.

Pour conclure, J.-L. Chaléard insiste sur les synergies multiples entre villes et campagnes
avec une grande évolution qui est l’essor du vivrier marchand. Les situations sont très
différentes, non généralisables, et elles évoluent vite. Il y a des villes à croissance très rapide
qui accueillent des migrants récents et des villes à migrations anciennes qui n’auront pas les
mêmes relations au monde rural.

III-2 L’importance des relations ville-campagne en Afrique sub-saharienne

Pour Steck, il existe un continuum villes - campagnes passant par des dynamiques agricoles,
péri- et intra-urbaines. Le développement des transports a permis de raccourcir les distances et
d’étendre la sphère d’interaction des deux espaces, posant la question épineuse du foncier. A
Lomé, par exemple, un tiers à la moitié seulement de la commune est urbanisé et le reste n’est
pas catégorisé comme ville donc n’est pas soumis au contrôle et à l’autorité compétente. Par
ailleurs, on note l’existence de structures villageoises en ville, ces dernières représentant
souvent un enjeu politique considérable. Ainsi, à Lomé, le village Bé est un haut lieu de
l’opposition. L’importance des relations ville-campagne se retrouve d’ailleurs dans les
discours des campagnes électorales. J.-F. Steck parle de relations croisées entre les deux
espaces. En effet, on assiste à des migrations saisonnières et scolaires importantes. Souvent
les jeunes partent étudier en dehors d’Abidjan pendant plusieurs années sans perdre le
sentiment d’avoir été toujours citadins, et même de n’avoir jamais cessé d’être Abidjanais.
Les relations d’entraide ont également évolué avec les générations et les flux d’argent vers la
campagne se raréfient. Ainsi, 44 % des entrepreneurs nés à Abidjan envoient de l’argent vers
les villages, ce chiffre monte à 66 % pour ceux qui sont nés en dehors d’Abidjan et jusqu’à 75
% pour ceux qui sont originaires du monde rural. Enfin, l’intervenant souligne le rôle
fondamental de l’espace en période de crise : la connaissance des espaces permet d’atténuer
certaines crises à travers des actions de colportage en milieu rural, qui constitue un nouveau

30
marché ou, et dans le sens inverse, des ruraux qui vont bénéficier de la diffusion et de la
baisse du coût des transports.

Quelles influences des villes sur les campagnes ?

J.-F. Steck s’interroge sur les influences de la ville sur la campagne. Selon lui, le réseau
urbain ne cesse de s’étendre grâce à une meilleure accessibilité à la ville. Le développement
des transports a permis la création d’activités commerciales le long des lignes de bus ou de
train, par exemple, permettant de satisfaire les besoins des personnes en mouvement. Cette
migration de citadins de ville à ville a des effets concrets sur les campagnes et sur la diffusion
des modes de consommations urbains. L’intervenant relève l’ambiguïté des retours des
citadins vers les campagnes ou plutôt vers les villes de l’intérieur, emportant avec eux des
habitudes de consommation et des opportunités de développement de leurs activités
entrepreneuriales.

Pour conclure, J.-F. Steck rappelle que les questions liées aux relations ville-campagne
constituent toujours un front de recherche très important. Il s’agit, par exemple, de
comprendre ce que signifie l’urbanité, l’urbanité diffuse, quelles en sont les modalités de
diffusion et quels sont les aménagements et la gestion des territoires adaptés à envisager.

Conclusion générale 
Les rapports ville-village sont à la fois résidentiels, alimentaires, intellectuels,
psychologiques, sociaux. La richesse est plus grande à la ville, la vie intellectuelle est plus
active à la ville. C’est de la ville que viennent les innovations. La ville élabore un genre de vie
dont beaucoup d’éléments sont ensuite empruntés avec un retard plus ou moins grand par la
campagne suivant les exigences et les habitudes des ruraux.
Il existe une influence réciproque entre la ville et la campagne. Car la domination de la ville
sur la campagne se manifeste par les différents services matériels qu’elle lui impose. Quant à
la campagne, elle exerce son influence sur la première par l’idéologie, la culture et la religion
qu’elle est astreinte de se faire imposer.
Le monde rural et monde urbain sont étroitement liés et leurs relations s’intensifieront
davantage. Toute politique ou stratégie de développement devra en tenir compte.

31
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