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Arthur
000497350
Introduction
L’utilisation excessive des plastiques dans nos sociétés est due à ses
propriétés fondamentalement intéressantes : faible poids, durabilité, faible coûts et
flexibilité (ce qui entraîne sa dérivation en différente forme) [2,4]. Ces principaux
atouts seront démontrés après comme étant ses points négatifs majeurs dans
l’environnement. De par son utilisation intense et sa mauvaise gestion, on retrouve
actuellement du plastique dans tous les environnements, des océans profond à la
neige d’Arctique en passant par le pluie tombant sur les villes [5].
Comme illustré par la figure 1, les sources de plastique sont
malheureusement très diverses, celles revenant le plus souvent sont : l’industrie du
textile et le lavage des vêtements, les produits cosmétiques et les pneus de
véhicules [3,5].
Il existe différents types de matière à la base des plastiques mais les plus
dominants sont : le polyéthylène, polypropylène et polyvinyl chloride [1,4]. Au sein de
l’environnement, ces plastiques vont subir divers processus de dégradation
réduisant leur taille et formant les macroplastiques, mésoplastiques mais, de
manière plus importante, les micro et nano plastique. Cette classification dépend de
la taille du plastique mais la définition n’est pas univoque dans la communauté
scientifique : les microplastiques sont définis comme ayant une taille de 0,1µm-5mm
ou de 1µm-1mm alors que les nanoplastiques sont définis comme ayant une taille de
inférieure à 0,1µm ou entre 1nm-1µm [1,2].
Il existe aussi une distinction entre microplastique primaires et secondaires.
Les primaires sont issus directement de produits manufacturés (souvent des
produits de beauté) alors que les secondaires sont issues de la dégradation non
intentionnelle de plastique dans l’environnement selon divers processus comme
l’hydrolyse, la dégradation sous l’effet d’UV ou l’abrasion mécanique [1,2,4].
En ce qui concerne les micro et nanoplastiques retrouvés dans les milieux
aquatiques, le problème majeur est qu’ils sont transférés et accumulés à plusieurs
niveaux de la chaîne alimentaire.Comme illustré sur la figure 2, les individus plus
haut dans la chaîne alimentaire auront donc tendance à en accumuler plus et
peuvent directement, par la vente de poisson par exemple, influencer la santé
humaine [2,4,5].
Les effets potentiels sont nombreux et encore assez mal connus. Ils vont de
changements biochimiques à une réduction de la fertilité et de la reproduction
jusqu’à la mortalité en passant par diverses perturbations de système fondamentaux
comme le système immunitaire. Ces effets sont causés par la simple présence d’un
corps étranger entraînant une irritation chronique mais sont aussi reliés à la
composition chimique, physique et autres modifications biologiques [2,4,5].
Fig 1.Sources de microplastiques. Résumé des majeures sources de microplastiques retrouvés dans
les environnements aquatiques. Illustration issue de l’article [3].
Fig 2.Transport des microplastiques. Illustration du transport des différents micro et nano plastiques
sur l’ensemble de la chaîne trophique. Illustration issue de l’article [2].
Pour comprendre en quoi les microplastiques sont un enjeux majeur pour les
environnements aquatiques, il faut comprendre comment ils se distribuents dans ces
environnements. Il a été constaté qu’une majorité de plastiques trouvent leurs
chemin vers les environnements d'eau douce depuis les effluents de décharges mais
aussi des égouts, les industries où encore l’eau de ruissellement venant des
espaces urbanisés. La distribution de plastique retrouvée dans les eaux douces est
également en grande partie déterminée par la localisation géographique [1,2,3].
Même si les lacs jouent un rôle dans l’accumulation de plastique sur une
courte échelle de temps, les rivières sont souvent identifiées comme étant le chemin
primaire entre les environnements d’eau douce et marins [1,2]. Une fois arrivés dans
les rivières et fleuves, les plastiques trouvent leur chemin vers l’environnement marin
en fonction des vents et du débit. Une fois dans les océans, les plastiques y sont
majoritairement accumulés et peuvent être distribués sur une plus grande échelle
géographique en fonction des courants océaniques [1,2,3].
Dans des conditions particulières de courants, de marées et de vents,
certaines plages peuvent être le lieux d’accumulation massive de plastiques ce qui
influence aussi grandement les organismes aquatiques vivant le long de la côte [2].
Même s’il est reconnu qu’une majorité des sources de microplastiques sont
issues du continent. Il existe quelque source directement au niveau des océans,
c’est par exemple le cas de l’industrie de pêche ou du transport maritime de
marchandise [3].
La taille des microplastiques joue un rôle essentiel dans son impact sur la vie
aquatique. Les plastiques de grandes tailles sont connus pour causer des
étranglements et suffocations et peuvent rendre les mouvements des organismes
plus difficiles. Cependant, on constate que l’ingestion de microplastique, s’ils sont
pris pour une proie peut donner une impression de satiété aux organismes
entraînant une malnutrition. De même, les microplastiques étant majoritairement
accumulés, ils peuvent causer l'obstruction plus ou moins complète du tractus
digestif et mener à une malnutrition, l’inhibition de la croissance et de la reproduction
voir la mort.
On constate également que les microplastiques de petite taille sont ingérées plus
facilement par des maillons inférieurs de la chaîne alimentaire [2,3,4]. De plus une
accumulation de microplastique dans un individu permet aux produits chimiques
qu’ils contiennent et relâche d’avoir plus d’effets [2,3,4].
Fig 3. Propriétés physiques des plastiques. Enumération des différentes propriétés physiques ayant
un impact sur les organismes aquatiques.
Fig 4. Tapis de microplastique. Exemple d’accumulation de microplastiques près de Lima (au Pérou)
qui entraîne une diminution de la lumière disponible. Illustration issue de l’article [2].
Fig 5.Sources et transport de substances toxiques. Enumération des majeures substances chimiques
issues directement des micro et nanoplastique (“Source”) et des substances transportables (“Sink”).
Illustration issue de l’article [1].
Même si peu d’études ont été entreprises pour déterminer l’effet biologique
des microplastiques, les résultats des études entreprises sont interpellants. En effet,
la colonisation des microplastiques par les microorganismes changerait ses
propriétés intrinsèques en augmentant sa densité et diminuant son hydrophobicité
par exemple. Ce changement de propriété les rendrait moins aptes à accumuler des
substances toxiques de l’environnement mais augmenterait ses chances d’être
confondu comme source alimentaire augmentant ainsi sa potentielle
bioaccumulation dans la chaîne trophique. De plus, il est constaté que les
microplastiques peuvent agir comme refuge pour des organismes pathogènes ou
parasites et les déplacer sur de longues distances grâce aux courants marins. On
pourrait alors assister à une migration plus globale d’organisme avant limité dans
leur distribution géographiques [2,4].
Conclusion
Il faut cependant rester prudent avec les résultats des études actuelles car le
domaine d’étude des micro et nanoplastique reste en plein développement. Les
techniques de détection sont en plein essor et il existe donc encore un ensemble
d’effets des micro et nanoplastique qui n’ont pas pu être répertoriés uniquement à
cause d’un manque d’instrumentalisation. C’est particulièrement le cas pour les
nanoplastiques qui sont si petits qu’ils nécessitent une instrumentalisation très
spécifique et très coûteuse (comme illustré dans la figure 6) d’où le peu de donnée à
notre disposition concernant ses effets [3,5].
Fig 7.Taille et forme des microplastiques en laboratoire et dans la nature. Il est possible de voir le
large décalage entre les études en laboratoire (en orange) et l’environnement (en bleu) en termes de
taille et de forme de plastiques. La taille des ronds correspond à l'occurrence de chaque groupe.
Illustration issue de l’article [5]
Bibliographie
1- Alimi O.S, Farner-Budarz J., Hernandez L.M, Tufenkji N. (2018). Microplastics and
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https://doi.org/10.1021/acs.est.7b05559
2- Benson N.U, Agboola O.D, Fred-Ahmadu O.H, Enrique De-la-Torre G., Oluwalana
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https://doi.org/10.3389/fmars.2022.851281
3- Katare Y., Singh P., Sankhla M.S., Singhal M., Jadhav E.B., Parihar K., Nikalje
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12(3). (3407 - 3428)pp.
https://dio.org/10.33263/BRIAC123.34073428
4- Li X., Chen Y., Zhang S., Dong Y., Pang Q., Lynch I., Xie C., Guo Z., Zhang P.
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https://doi.org/10.1016/j.ecoenv.2023.114564