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LE DOUTE, UN CHEMIN VERS LA FOI AUTHENTIQUE
Dédicace
A tous les croyants et incroyants que l’on éloigne du
Christ, le peignant comme un bon gourou faiseur de miracles ;
à tous les hommes et toutes les femmes dont on a emprisonné
les consciences et qui ne peuvent questionner leur foi afin
d’être convertis aux religions de folie ; à toutes celles et tous
ceux qui ont faim et soif de la justice et de la grâce divines,
nous dédions nos réflexions.
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LE DOUTE, UN CHEMIN VERS LA FOI AUTHENTIQUE
PREFACE
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LE DOUTE, UN CHEMIN VERS LA FOI AUTHENTIQUE
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LE DOUTE, UN CHEMIN VERS LA FOI AUTHENTIQUE
INTRODUCTION GENERALE
De manière générale, les chrétiens opposent le doute et la
foi. Les estimant incompatibles et inconciliables, ils pensent ainsi
donc que le doute mine, sape, menace et détruit la foi. Par
conséquent, une foi solide bannit, exclut et supprime tout doute.
Cette manière de voir a parfois influencé plusieurs traducteurs de
la Bible. Par exemple dans Rom. 4 : 20, Paul écrit qu’Abraham ne
répondit pas à la promesse de Dieu par l’incrédulité (le mot grec
est apistia et signifie exactement la non foi), quelques versions
traduisent : « il ne succomba pas au doute »1. Ces différentes
versions assimilent doute et incrédulité, ce qui paraît tout à fait
logique quand on définit la foi, selon André GOUNELLE 2, comme
l'acceptation d'un certain nombre de croyances et de doctrines. La
conséquence d’une telle assertion est que la foi se trouve en
danger, car elle ne peut pas supporter le doute et lui résiste
difficilement. Cependant, GOUNELLE précise qu’« il n’en va pas
du tout de même quand on voit dans la foi une relation vivante, la
présence de Dieu dans la vie du chrétien. »3 Ainsi comprise, la foi
n’exclut pas le doute, mais elle l’inclut. Ce ne sont pas les
incroyants, mais les croyants qui doutent, à l’image de Thomas,
disciple de Jésus, qui a vu sa relation avec son Maître s’effondrer
en quelques heures, sur la croix de Golgotha. Le doute est le signe
1
Traduction Œcuménique de la Bible (TOB), Edition intégrale, Paris/Villiers-le-Bel,
Cerf/Société Biblique Française, 1988, p. 2709.
2
Théologien français et professeur à la faculté de théologie de Montpellier (France).
3
A. GOUNELLE, Foi et doute, in Théolib, Septembre 2002, p. 1, inédit.
6
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I- Approche exégétique
Le récit de Jn. 20 : 24-29 traite du témoignage rendu par
les disciples de Jésus, de sa résurrection d’entre les morts et de la
compréhension qu’ils peuvent avoir de leur foi. L’entretien entre
Jésus et Thomas donne un avant goût de ce qui constituera, plus
tard dans l’Eglise primitive, le grand débat entre la raison humaine
et la foi. Au verset 29, Jésus pose la condition du bonheur éternel
qui consiste à croire sans avoir vu. Cette problématique posée aux
disciples demeure une question cruciale aussi bien pour les
croyants4 que pour le monde.
Mais avant tout propos, nous essayerons de faire une
critique textuelle du verset 27 de Jn. 20 qui pose un véritable
problème d’interprétation et de compréhension aussi bien chez les
chrétiens que chez les pasteurs et exégètes.
5
A. BAILLY, Dictionnaire Grec-Français du Nouveau Testament, Paris, Librairie
Hachette, 1950, pp. 403 et 978.
6
DICTIONNAIRE ENCYCLOPEDIQUE, Le Petit Larousse Illustré, Paris, Larousse,
1996, p. 336.
7
Ibid., p. 412.
9
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Jean 20, verset 24 : « Mais Thomas, l’un des douze dénommé
Didyme, n’était pas avec eux quand Jésus vint. »
Thomas est encore nommé Didyme (Jn. 11 : 16), et l’on a
voulu voir dans ce nom un symbole de son caractère ; il serait celui
qui est partagé en deux, qui ne croit pas facilement. Mais Didumos
ne signifie pas une personne divisée d’avec elle-même ; c’est une
personne qui fait la paire avec une autre, et d’ailleurs on ne voit
pas d’incrédulité dans les autres passages cités. Thomas a paru
jusqu’à présent comme un homme assez entier, jugeant des choses
à sa façon et qui n’entre pas aisément dans la pensée même de son
maître (Jn. 14 : 5), d’ailleurs impressionnable et généreux (Jn. 11 :
16).
8
F. AGBI-AWUME, Cours : Initiation à l’exégèse du Nouveau Testament, UPAO, Porto-
Novo, 2009-2010, p. 9, Inédit.
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Jean 20, verset 29 : « Jésus lui dit : Parce que tu m’as vu, tu as
cru ; heureux ceux qui n’ayant pas vu, ont cru. »
Jésus accepte l’élan du disciple qui proclamait sa divinité
et lui répond : « Tu as cru. » Thomas devait désormais être en
possession de la foi comme l’exprime bien le parfait pépisteukas
(tu as cru). Ici, l’utilisation du parfait représente l’état présent de
Thomas qui résulte de son action passée et qui a consisté à douter
de la résurrection du Christ : « si je ne vois pas dans ces mains la
marque des clous, si je ne jette pas mon doigt dans la marque des
clous et si je ne jette pas ma main dans son côté, je ne croirai
pas » (Jn. 20 : 25). En fait, les autres disciples aussi avaient cru
après avoir vu, mais ils n’avaient pas refusé, comme Thomas, de
croire au témoignage d’autres Apôtres. La résurrection devait
d’abord être constatée, non par tous, mais par des témoins choisis
(Ac. 2 : 32 ; 10 : 40). Mais après les disciples, d’autres devaient
venir, auxquels il ne serait même pas donné de voir l’humanité
glorieuse du Christ. C’est à eux que Jésus s’adresse d’avance :
heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cependant fait l’acte de
foi. L’aoriste indique cet acte de foi. Les participants empêchent
que cette félicitation soit appliquée aux seuls contemporains, elle
est de tous les temps. Ceux qui viendront après compenseront par
l’ardeur de leur foi ce qui leur manquera de présence sensible.
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RECAPITULATIF
Le récit de l’apparition de Jésus à Thomas est conduit de
façon à montrer que « le croire sans le voir », la foi qui n’exige
pas de miracles et de preuves matérielles l’emporte sur celle qui
est commandée par des prodiges extérieurs ou en réclame. La
situation des chrétiens de la fin du premier siècle et de tous les
temps n’est pas inférieure à celle des disciples de Jésus ou de ses
contemporains : c’est dans l’acte de foi que l’on devient
contemporain de Jésus.
9
K. A. HOUNSA, Cours : Initiation à l’exégèse du Nouveau Testament, UPAO, Porto-
Novo, 2012-2013, p. 7, inédit.
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son bâton de pèlerin pour monter au créneau. Son intention est très
claire : « Affirmer la filialité divine de Jésus de Nazareth ; la foi
chrétienne a encore une pertinence, envers et contre tout et malgré
les apparences, parce que c’est bien en Jésus que se trouve la
vérité qui rend libre, la vie, le chemin »10
En effet, s’adonner à un tel exercice n’était pas chose
aisée. Car il fallait convaincre son auditoire en démontrant que
Jésus est le Fils du Dieu vivant. C’est pourquoi, nous disons avec
J. ZUMSTEIN que « L’Evangile est comparable à un conteur qui
transforme son lecteur en racontant une histoire »11. Cette
« histoire » racontée par Jean paraît difficile à comprendre, à
première vue, à cause de ses traits stylistiques. Dans ce récit, le
style et la théologie sont étroitement liés. Cependant, il est
intéressant de remarquer qu’il exprime bien son intention, son but
et son contenu, en observant de plus près tout le prologue (Jn. 1 :
1-8) et la conclusion (Jn. 20 : 30-31).
Le prologue explique que « le verbe incarné est en effet
l’expression de la plénitude divine et, de ce fait, porteur de la
lumière, de la Vérité et de la Vie, pour l’ensemble des hommes »12
Telle est l’intention théologique de Jean. Quant au but de
l’évangile, il « consiste à appeler à la foi. »13 Les candidats à la foi
10
F. VOUGA, Le cadre historique et l’intention théologique de Jean, Paris, Beauchesne,
1977, p. 113.
11
J. ZUMSTEIN, L’apprentissage de foi. A la découverte de l’Evangile de Jean et de ses
lecteurs, Aubonne, Moulin SA, 1993, p.58.
12
Ibid., pp.51-52.
13
Ibid., p. 52.
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sont deux ordres. On note d’une part les incroyants sans lesquels
l’Evangile serait un discours démagogique, perdant ainsi son
essence missionnaire ; d’autre part, il s’adresse aux croyants,
auquel cas il aurait pour but d’affermir leur foi.
Dans tous les cas, il s’agit de ô euangélion, la Bonne
Nouvelle, que, et croyants et incroyants sont appelés à croire :
Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant, et les croyants ont la vie
en son nom. Le contenu de l’Evangile ainsi dégagé consiste à
reconnaître en Jésus, le Ressuscité, l’incarnation de Dieu, l’envoyé
du Père dont la confession donne accès à la vie éternelle.
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16
M. KOUAM, In COLLECTIF, Initiation à l’exégèse biblique : Ancien et Nouveau
Testament, Yaoundé, Clé, 2003, p. 202
20
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17
A. KUEN, Soixante-six en un : Introduction aux livres de la Bible, Saint Légier,
Emmaüs, 1998, p. 178.
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soit avec vous » (Jn. 20 : 27) prononcée deux fois en l’absence de
Thomas et pour la troisième fois en sa présence et qui pourrait
confirmer la Trinité, la plénitude et qui mettrait tous les disciples
au même niveau. Thomas a mauvaise presse ! Un surnom lui colle
à la peau : « Thomas le sceptique ! » Ses doutes quant à la
résurrection de Jésus tiennent peut-être davantage au fait qu’il
n’était pas présent lorsque le Seigneur s’était présenté à l’équipe
des apôtres (Jn. 20 : 19-25). N’est-il pas évident que n’importe
lequel des apôtres aurait réagi comme Thomas, s’il avait été absent
ce jour extraordinaire ?
24
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26
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18
C. F. MOLLA, Le quatrième Evangile, Genève, Labor et Fides, 1977, p. 279.
27
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20
Ibid, p. 81.
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I- Clarification conceptuelle
Nous essayerons de clarifier les trois notions
fondamentales qui composent notre sujet d’étude qui sont la foi, le
doute et le chrétien.
21
N. Ph. SANDER, I. TRENEL, Dictionnaire Hébreu-Français, Genève, Slaktine Reprints,
1987, p. 61.
30
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22
B. GILLIERON, Dictionnaire biblique, Aubonne, Moulin, 1985, p. 48.
23
Idem.
24
Idem.
31
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25
J. PUCELLE, In Dictionnaire de la langue philosophique, Paris, Presses Universitaires de
France, 1962, p. 176.
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26
F. REISDORF-REECE, Encyclopédie biblique, France, CLC, 2011, p. 101.
27
Op. Cit., p. 2155.
28
Op. Cit., p. 224.
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qui s’est révélé à lui par une conduite digne de son appel. Le
chrétien, par ailleurs, est incorporé à l’Eglise. Il est rendu capable
et engagé au service de Dieu dans une participation vivante à la
liturgie et à l’exercice sacerdotal. Cela nécessite de sa part une foi
inébranlable et sans conteste en Dieu. La foi constitue, ainsi, une
des caractéristiques fondamentales du chrétien. Après avoir défini
les concepts de foi, doute et chrétien, intéressons-nous aux
différentes catégories de foi et de doute qui nous permettrons de
mettre en relief le rapport indéniable qui existe entre eux.
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29
F. ROGNON, La foi au risque du doute, Séminaire Cevaa, Porto-Novo (U.P.A.O),
Décembre 2012, inédit.
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32
MALEBRANCHE, In Dictionnaire de la langue philosophique, Paris, Presses
Universitaires de France, 1962, p. 282.
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33
H. DELACROIX, In Dictionnaire de la langue philosophique, Paris, Presses
Universitaires de France, 1962, p. 282.
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Quelqu’un qui professe que tout ce qui est au-delà du donné expérimental, c’est-à-dire
toute qui est métaphysique, est inconnaissable.
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38
R. DESCARTES, Discours de la méthode, Paris, Garnier-Flammarion, 1966, p. 59.
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40
Entretien réalisé sous l’arbre à palabre dans le village de Mopoyem (sud côtier de la Côte
d’Ivoire), le 10 août 2013, à 16 heures.
50
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41
H. MARROU, SAINT AUGUSTIN et l’augustinisme, Paris, Seuil, 1955, p. 145.
42
Idem, p. 282.
43
Saint Th. d’AQUIN, In Collectif, Théo, L’encyclopédie catholique pour tous, Paris,
Droguet-Ardant/Fayard, 1992, p. 609.
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44
NEWMAN, In P. FOULQUIE, Dictionnaire de la langue philosophique, Paris, Presses
Universitaires de France, 1962, p. 188.
45
Le doute dans la vie des chrétiens, in cvablog.com/creationetevolution, 28/11/2013 à
17h05.
52
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46
Dictionnaire Encarta 2009.
47
Professeur d’Hébreu biblique et d’Ancien Testament, Pasteur de l’Eglise Protestante
Méthodiste du Bénin et actuel Directeur des Services Académiques de la filière Théologie
de l’UPAO.
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50
Les églises des « Assemblées de Dieu », « Winners Chapels » et « Foi apostolique », par
exemple, font partie de ce grand ensemble.
51
Le terme « évangélique » (evangelical) a en anglais un sens différent de son équivalent
français ou allemand. Ici, il désigne un courant théologique interdénominationnel qui se
caractérise par son insistance sur l’autorité de la Bible comme Parole inspirée et
l’immédiateté de l’expérience pratique de l’Esprit Saint.
55
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52
Appellation populaire des NMR par les fidèles des églises institutionnelles ; on les
retrouve le plus souvent aux quatre coins de la rue, occupant des espaces non moins
importants ; c’est leur taille qui les détermine.
53
Nous désignons par ce terme tous les croyants qui admettent seulement une interprétation
littérale de la Bible et la considèrent infaillible.
54
Prédicateur africain (v. 1860-1929), originaire du Libéria, il était élève d’une école de la
Mission méthodiste. Il fut baptisé et a acquis une connaissance biblique qui l’aida à
évangéliser la Côte d’Ivoire vers 1912.
56
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55
J. BLANDENIER, Précis d’histoire des missions : du XIXe au XXe siècle, L’essor des
Missions protestantes, Nogent-sur-Marne/Saint-Légier, Institut Biblique de
Nogent/Emmaüs, 2003, p. 357.
56
Eglise issue de la prédication du prophète H. W. WADE en Côte d’Ivoire, vers 1913.
57
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57
B. HOLAS, Le séparatisme religieux en Afrique Noire : L’exemple de la Côte d’Ivoire,
Paris, Presses Universitaires de France, 1965, p. 241.
58
Idem.
59
Titre donné aux pêcheurs maliens dont la présence sur tout le littoral ivoirien est très
importante.
60
Titre que s’est donné le prophète lors d’un message public adressé à ses adeptes, à
Abidjan le 26 Juillet 1994.
58
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62
N. MELEDJE, Un chrétien peut-il quitter son église pour en fonder ou en rallier une
autre ?, Thèse de Baccalauréat en théologie, Porto-Novo (EPEPN), Juin 1970, p. 56.
60
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65
Ibid.
66
Nom donné à une rivière du village d’Aklodj par le prophète EDJROH. C’est dans cette
rivière que s’opèrent les différentes cérémonies rituelles de purification et de guérison.
62
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67
S. CASTELLION, De l’art de douter et de croire, d’ignorer et de savoir, trad. Par C.
BAUDOIN, Genève/Paris, Jeheber, 1953, p. 33.
63
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69
« L’erreur de lecture résulte d’une soif de dévastation qui précède » selon A.
GLUCKSMANN, parlant il est vrai de l’islamisme dans son rapport au Coran. Mais, il
n’empêche pas que ce vertige dévastateur est de tous les temps et de toutes les religions, in
Ouest contre Ouest, Paris, Plon, 2003, p. 186.
65
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70
G. LAVAL, Malaise dans la pensée. Essais sur la pensée totalitaire, Publisud, 1995, p.
167-168.
71
Op. Cit., p. 85.
66
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74
E. TROELTSCH, In J. VERNETTE, Les sectes, Paris, Presses Universitaires de France,
1990, p. 11.
75
J. BUCHHOLD, P. JONES, Jésus-Christ, le seul bon gourou, Aix-en-Provence,
Kerygma, 1998, p. 7.
70
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doit même dire qu'il est une forme de foi, car il signifie que la
question de Dieu habite le chrétien et le tourmente de manière
fondamentale.
P. TILLICH79, selon ROGNON, a raconté avoir traversé,
durant ses études à la Faculté, une période d'angoisse très forte,
parce que l'exégèse historico-critique avait détruit en lui sa
confiance dans le Nouveau Testament et l'avait même conduit à se
demander si Jésus avait bien existé. Il en avait parlé à l'un de ses
professeurs qui lui avait signifié que si le problème le tourmentait
tellement, cela voulait dire qu'il avait une importance
fondamentale pour lui et qu’il était dans la foi. Le professeur
aurait ajouté que quand on affirme le salut par la foi, cela signifie
aussi par le doute qui l'accompagne80. La certitude n'est jamais
qu'une œuvre, ce n'est pas elle qui sauve le croyant. Mais plus que
TILLICH, faut-il, peut-être, oser citer comme exemple le doute
(existentiel) de Jésus lui-même, quand il dit à ses disciples : « Mon
âme est triste jusqu'à la mort » (Mt. 26 : 38), et surtout quand il
s'écrie sur la Croix : « Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? »
(Mt. 27 : 46). Que dire du précurseur du Seigneur et Sauveur
Jésus-Christ ? Jean Baptiste eut le privilège d’être utilisé comme
instrument de Dieu pour annoncer la venue du Messie, allant
même jusqu’à baptiser Jésus. Il a vu la colombe se poser sur Jésus
et a entendu la voix du Père affirmant la divinité de Jésus (Mt. 3 :
79
Philosophe et théologien américain d’origine allemande (1886-1965), auteur de l’ouvrage
« Théologie systématique » rédigé en trois volumes.
80
Ibid.
79
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83
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82
Nous empruntons ce terme à V. SCHMID dans le Bulletin du Centre Protestant d’Etudes
(CPE), 55ème année, N° 7, 2003, p. 22.
84
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Jésus n’est pas de Dieu ; car c’est l’esprit de l’antichrist (1Jn. 4 :
1-3). »83 A travers cette pensée, l’on serait tenté de dire que le
philosophe fait l’éloge de la formation théologique comme base de
toute connaissance de la Parole de Dieu.
En effet, beaucoup de théologiens religieux ont estimé
qu’une exégèse sérieuse pouvait aider à la compréhension du
message de Dieu. De quoi doit partir le pasteur qui annonce
l’Evangile ? Devant cette question, la théologie néo-protestante ou
libérale répond qu’il faut partir de l’homme, des questions qu’il se
pose face à sa propre existence, à sa destinée et à sa mort.
L’homme est une réalité certaine alors que Dieu ne l’est pas. Ses
réponses et son existence sont incertaines. Il faut donc le
convoquer à la barre pour lui poser les éléments du dialogue afin
qu’il en réponde. K. BARTH souligne que « la théologie est et
n’est qu’intelligence, interne, de la foi. »84 L’herméneutique
biblique est ce moyen par excellence du doute qui permet de
certifier la foi chrétienne. HOKHMA la définit comme « l’étude
des principes théologiques impliqués dans cette mise en lumière de
la pertinence de la Bible et de son langage à notre époque (comme
cela a été nécessaire à toute époque) »85 L’herméneutique est donc
un processus d’interprétation comprenant trois étapes : l’exégèse,
la synthèse et l’application.
83
Op. Cit., p. 99.
84
K. BARTH, In COLLECTIF, Encyclopédie du protestantisme, Paris/Genève, Cerf/Labor
et Fides, 1995, p. 98.
85
HOKHMA, Revue de réflexion théologique, N° 100, Saint-Légier sur Vevey, 2011, p. 23.
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CONCLUSION GENERALE
Les travaux ont montré que les chrétiens considèrent le
doute comme étant la négation de la foi. Cette propension à rejeter
le doute dans la vie chrétienne proviendrait beaucoup plus d’une
mauvaise connaissance de l’exégèse biblique. A ce propos, les
chrétiens, dans leurs diverses composantes confessionnelles, ont
des raisons variant de l’anthropomorphisme, des désaccords dans
les Saints Ecrits, de la violence religieuse au biblisme. Un tel
constat vient corroborer l’hypothèse selon laquelle la
méconnaissance des règles élémentaires de l’interprétation conduit
le chrétien à refouler le doute dans sa vie de foi.
En effet, la foi ne repose ni sur une évidence sensible
(Dieu est invisible) ni sur une connaissance objective, elle
implique nécessairement le doute. Et ce qui apparaît comme
paradoxal, mais qui est tout à fait logique, c'est que ce doute est
proportionné à l'intensité de la foi elle-même. Un croyant qui
adhère faiblement à l'existence de Dieu sera plus rarement traversé
de doutes ; ni sa foi, ni ses doutes ne bouleverseront sa vie. A
l'inverse, un croyant qui a vécu des moments de foi intenses,
lumineux, finira par ressentir l'absence de Dieu comme
terriblement douloureuse. Le doute deviendra une épreuve
existentielle. Evidemment, Dieu, en donnant l'impression de se
retirer, laisse le croyant dans la foi la plus nue, parce qu’elle n’a
plus rien sur quoi s’appuyer. Il éprouve le cœur du fidèle pour le
conduire plus loin sur le chemin de la perfection de l'amour. Du
88
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88
Cette expression est utilisée par A. GOUNELLE dans son Avant-propos à l’article de V.
SCHMID, Op. Cit., p. 2.
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germes de sa propre folie, il est tout aussi vrai qu’elle porte en elle
sa propre lumière. Le doute est donc cet alicament, cet antidote
aux vacillements du chrétien, capable de faire revenir le calme
dans sa vie de foi. Le calme est désirable, nécessaire et aussi
valable pour aujourd’hui et également pour les siècles à venir.
Mais, il ne pourra naître que d’un courageux et patient travail de
doute mené de l’intérieur. Aujourd’hui, il est plus qu’urgent pour
les chrétiens et pour l’humanité toute entière de porter une
attention particulière (nouvelle) au doute, au moment où se
développe un cycle infernal de terrorisme et de répression. Le
doute s’impose comme un moyen de vivre pacifiquement la
pluralité et à s’accepter les uns et les autres. Ainsi, pourrait-on
mieux comprendre « Le doute comme un chemin vers la foi
authentique. »
90
LE DOUTE, UN CHEMIN VERS LA FOI AUTHENTIQUE
BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE
Ouvrages spécifiques
1- BONNET L., SCHROEDER A., La Bible annotée, NT2
Jean et Actes, Saint-Légier, P.E.R.L.E., 1974.
2- LA BIBLE TOB, Traduction Œcuménique de la Bible,
Edition intégrale, Paris/Villiers-le-Bel, Cerf/Société
Biblique Française, 1988.
3- SEGOND L., La Sainte Bible, France, Alliance Biblique
Universelle, 2002.
4- BLANDENIER J., Précis d’histoire des missions : Du
XIXe siècle au XXe siècle, L’essor des Missions
protestantes, Nogent-sur-Marne/Saint-Légier, Institut
Biblique de Nogent/Emmaüs, 2003, Vol. 2.
5- CALVIN J., Commentaire sur le Nouveau Testament,
Evangile selon Jean, Genève, Labor et Fides, 1968, Tome
II.
6- CASTELLION S., De l’art de douter et de croire,
d’ignorer et de savoir, Genève/Paris, Jeheber, 1953.
7- CHAPPUIS-JUILLARD I., Initiation à l’exégèse du
Nouveau Testament, Genève, Centrale universitaires des
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8- CHEVALIERS J., Descartes, Paris, Librairie Plon, 1942.
9- COLLECTIF, Les Evangiles, Montréal/Kinshasa,
Bellarmin/Verbum Bible, 1997.
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31- RAY M., Pour que notre service trouve son lieu,
Lausanne, Ligue pour la lecture de la Bible, 1988.
32- REUSS E., La théologie johannique, Paris, Librairie
Sandoz et Fischbacher, 1879.
33- RICOEUR P., Le conflit des interprétations. Essais
d’herméneutique, Paris, Seuil, 1969.
34- SCHAEFFER F., Dieu illusion ou réalité ?, Aix-en-
Provence, Kerygma, 1989.
35- SCHENELLE U., In SIMOENS Y., Selon Jean 2, une
interprétation, Bruxelles, Institut d’étude théologique,
1997.
36- STOTT J., Le Chrétien à l’aube du XXIe siècle : vivre
aujourd’hui la Parole éternelle de Dieu, Québec, La
Clairière, 1995, Vol. II.
37- THAYSE A., Jean, l’Evangile revisité, Paris/Bruxelles,
Cerf/Racine, 2001.
38- VERNETTE J., Les sectes, Paris, Presses Universitaires
de France, 1990.
39- VOUGA F., Le cadre historique et l’intention théologique
de Jean, Paris, Beauchesne, 1977.
40- WENHAM J.W., Initiation au grec du Nouveau
Testament : grammaire, exercices et vocabulaire, Paris,
Beauchesne, 1997.
41- ZEVINI G., Commentaire spirituel de l’Evangile de Jean,
France, Médiapôle, 1995.
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Mémoires et thèses
1- BOYA D. G. J., Exégèse de Jean 4 :46-54, Mémoire de
maîtrise en Théologie, Porto-Novo (UPAO), 2008.
2- GABIAM K. B., Contribution à l’évangélisation de
l’Eglise Méthodiste au nord du Togo, Mémoire de Licence
en Théologie, Porto-Novo (UPAO), 2O13.
3- MELEDJE N., Un chrétien peut-il quitter son église pour
en fonder ou en rallier une autre ?, Thèse de Baccalauréat
en théologie, Porto-Novo (EPEPN), 1970.
4- PEKEMSI E., La gnose, la foi chrétienne et les
mouvements pentecôtistes dans l’Eglise contemporaine :
cas de l’E.E.P.T, Mémoire de Licence en Théologie,
Porto-Novo (UPAO), 2009.
5- KPAMEGAN P. T., L’EPMB face à l’avènement des
Mouvements de réveil, Mémoire de Licence en théologie,
Porto-Novo (UPAO), 2008.
Revues et articles
1- 44ème Journée œcuménique, Libérer le chrétien de la peur :
défi pour une évangélisation en profondeur, Ouidah, Mai
2012.
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isque du doute (existentiel) » que le chrétien peut envisager une vraie collaboration. Le doute existentiel doit donc êtr
ment traduire ce message pour les hommes et les femmes d’aujourd’hui pour les amener à consolider leur foi ?