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INTRODUCTION
La philo est une forme de pensée caractérisée par l’esprit critique, la subversion radicale (le libre examen) le
désintéressement, la spéculation. Elle a l’ambition d’être une réflexion panoramique sur l’ensemble de l’expérience
humaine ainsi que sur les fins dernières de l’humanité. La foi quant à elle fait toujours penser à la religion, mais elle
désigne avant tout la confiance et la conviction : l’idée de foi suggère l’idée d’adhésion totale et fervente à une cause
ou à un dogme. Autant la foi en Dieu est le fondement de la religion, autant la foi en la raison est la base de la philo
et même de la science. Pourtant l’expression « acte de foi » semble signifier une action non fondée sur la raison, mais
sur une profonde et fervente conviction : n’est-ce pas là une forme de fanatisme ? Justement le fanatisme renvoie à
l’idée d’aveuglement et de démesure : un fanatique est un homme aveuglément dévoué à une cause (généralement
religieuse ou politique) au point de la servir avec intransigeance, intolérance, extrémisme et violence. Le fanatisme
désigne aussi le fait de faire preuve de passion sans limite ni discernement. Le fanatisme est une forme de dogmatisme
qui exclut toute possibilité d’une vérité autre que celle à laquelle il croit.
DEVELOPPEMENT
Partant d’une mise en rapport entre la philo, la foi et le fanatisme, nous notons que « ce qui est incompatible
avec la philo c’est le fanatisme et non la foi ». Par conséquent, il y a une certaine compatibilité entre philo et foi mais
toutes les deux excluent le fanatisme.
La philosophie est avant tout l’expression d’une foi solide en la raison humaine : on ne peut pas philosopher sans
placer toute sa confiance en la raison et en sa capacité à connaître la vérité. La notion de foi est donc suffisamment
large pour converger avec celle de philosophie. La distinction entre la foi et la simple croyance (au sens de tenir pour
vrai) semble corroborer un tel argument : la croyance est généralement sans raison, alors que la foi convoque la notion
de raison dès lors qu’elle suggère l’idée de confiance. Une foi peut donc être laïque et quand Kant dit « abolir le savoir
pour faire place à la foi », la foi dont il parle est rationnelle parce qu’il s’agit de postulats nécessaires de la raison
pratique (morale). Même la foi religieuse ne semble pas s’opposer à la raison car même si elle repose sur un dogme,
la religion reste une exclusivité des êtres rationnels. Les Écritures Saintes sont adressées aux hommes et non aux
animaux, et s’il en est ainsi c’est bien parce que notre rationalité est la condition de notre capacité à recevoir la foi.
Dans son livre intitulé Foi et Raison, le pape jean Paul II revient sur la parabole biblique qui dit qu’au commencement
fut le verbe, or le verbe dans la langue grecque (qui fut une des premières langues bibliques) est le logos qui est
également le symbole de la raison. Même dans la recommandation biblique qui dit que « si vous ne croyait pas, vous
ne comprendrez pas » (Isaïe, VII, 9) on peut voir un conseil raisonnable, de sorte qu’il « y a toujours quelque raison
qui marche devant » comme disait Saint-Augustin pour suggérer que c’est la raison elle-même qui nous persuade de
« croire pour comprendre ». On voit donc qu’on peut valablement trouver dans la raison la convergence entre foi et
philo, même si celle-là ne s’exprime pas de la même façon dans les deux sphères. Or c’est justement ce point d’ancrage
rationnel qu’il est difficile de trouver au fanatisme. Le mode d’être du fanatique est invariablement l’excès, la
démesure et l’exigence rationnellement immotivée que sa vérité ou sa conviction soit partagée par d’autres. Le