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Ce que signifie ‘Credo’

Nous avons, il y a deux jours, célébré la Résurrection du Christ. Ce thème


est le point culminant de la Foi chrétienne. Et nous la retrouvons dans notre confession de Foi : Je
crois (….) à la résurrection de la chair. Le but ici n’étant pas de faire un examen sur la Résurrection,
cela a déjà été fait ; mais, j’aimerais m’attarder sur ce que nous entendons par croire, la
signification véritable de ce terme tel qu’il est utilisé dans le Symbole.
Je crois ? Voilà bien un mot qui a, que ce soit dans le Credo catholique que dans les rangs des non-
catholiques, perdu son véritable sens. Raison pour laquelle, il y a, dans le catholicisme, et plus
largement dans toute la foi chrétienne, nombre de Chrétiens qui s’adonnent à un certain
syncrétisme. Il est d’autant plus effrayant de voir ou d’entendre des chrétiens dire : « Je crois en
la réincarnation », alors que le vocabulaire biblique ne laisse aucun doute là-dessus : c’est la
Résurrection de la chair. Ainsi, des douze articles formant notre Credo, la plupart des catholiques
n’y croient même pas, peut être que la moitié… De même, analogiquement, plusieurs chrétiens
accordent plus de crédit aux philosophies étrangères qu’à la philosophie du Christianisme. Cette
déviance est sans doute due au sens que nous nous sommes faits du mot croire, de la définition
que la langue française donne à ce mot. Et ce que nous allons voir, dans cet article, consiste à
montrer quel est le véritable sens du mot Croire, non pas dans la langue française – et le sens
moderne, mais le sens que lui donne notre Credo. En d’autres termes, que signifie pour le
catholique : Je crois en un seul Dieu… Je crois en Jésus-Christ… Je crois en la résurrection de la
chair…
Si nous nous penchons sur la définition que nous fournit le Centre national des ressources
textuelles et lexicales (CNRTL), nous lisons à propos du mot croire : « Croire + à + subst. Être
persuadé de quelque chose par adhésion de l’esprit, de manière rationnelle, mais aussi avec confiance. »
On constate ici que la définition donnée gravite autour de la certitude, c’est une bonne définition !
Car, effectivement, la manière donc nous, catholiques comprenons le credo, s’articule autour ce qui
est vrai – absolument. Ce qui est tenu pour certain. Cela peut sembler aller de soi pour certains,
mais pour d’autres, pas forcément. Car, il est évident que de nos jours, le credere de la foi
catholique, s’apparente plutôt à la supposition, à l’opinion, au peut-être. Ainsi, beaucoup
s’imaginent que, lorsque nous disons : « Je crois en un seul Dieu… », cette affirmation relève
du peut-être. Il y a peut-être un Dieu, ce n’est pas sûr… On verra bien. La certitude n’est donc pas
présente. Raison pour laquelle, en ce XXIe siècle, on assiste à un certain syncrétisme ; on observe
des catholiques qui ne croient pas en la moitié des articles du Credo ; qui font, à l’instar de la
plupart de certains Protestants, leur propre Credo ; croyant ainsi ce qu’ils veulent et de la manière
dont ils l’entendent : qu’on ne se leurre, les libéraux, ce sont des faux catholiques ! De même,
analogiquement, des chrétiens qui préfèrent d’autres philosophies à la philosophie chrétienne,
sont des faux chrétiens !
En fait, croire, tel que nous l’entendons dans notre Credo, ne relève pas du domaine de l’opinion,
ni des suppositions, ni de l’à peu près, mais bel bien du domaine de la connaissance, de la certitude,
de la Vérité ! Ainsi, tout catholique qui prononce le Credo et qui, par la même occasion, n’adhère
pas TOTALEMENT à ce qui est dit dans cette profession de foi, celui n’est pas catholique ! Celui-
là, est un apostat et un renégat : c’est le cas du Catholicisme libéral ! Car, et en effet, il ne suffit
pas de croire dans tout ce qui est dit dans le credo, mais également à tout ce qui y est implicite !
Car, martelons le encore une fois : Credo ici, a le sens de Je suis certain ! De même, tout chrétien,
qui mettrait en doute un seul des douze articles, est hérétique ! Oui, cela existe. Il y a bien de
personnes qui ne reconnaissent pas la Virginité de Marie avant la naissance du Christ ; d’autres
diront que le Christ n’a pas vraiment souffert, car il n’avait pas un vrai corps d’homme ; ou encore
qu’il n’a pas pris l’âme humaine (c’est l’hérésie christologique du Docétisme). Succinctement, tout
ce qui est affirmé dans ces articles, est absolument vrai !
« Que veut dire le mot Credo, je crois, que vous dites au commencement du Symbole ? Le mot Credo, je
crois, veut dire : je tiens pour absolument vrai tout ce qui est contenu dans ces douze articles, et je le
crois plus fermement que si je le voyais de mes yeux ; parce que Dieu, qui ne peut ni se tromper ni
tromper personne, a révélé ces vérités à la sainte Eglise catholique et par elle nous les révèle à nous-
mêmes. »[1]

On peut dans cette courte phrase du pape saint Pie X, remarquer une
certaine volonté de lutter contre le Relativisme (qui grandissait à cette époque où il a rédigé
ce Catéchisme). Les seuls mots « absolument », « vrai », « vérités » permettent d’exclure toute
supposition ; et la forte affirmation radicale de la connaissance : « je le crois plus fermement que si
je le voyais de mes yeux », dénote un souci patent de lutter contre le Relativisme. Le pape
ne mâche pas ses mots ! Le Credo est de l’ordre de la connaissance des plus vraies qui soient. En
effet, lorsque vous voyez une chose de vos yeux, vous ne pouvez la nier ; vous ne supposez pas qu’elle
est vraie, vous savez qu’elle est vraie. En fait, le saint pape s’inscrit dans la même ligne que le
Concile de Vatican I, qui anathématisera quiconque osera dire qu’on ne peut pas connaître Dieu
de manière certaine, à partir des biens visibles ; mais aussi du Concile de Trente : le catéchisme de
saint Pie X est en fait une sorte de document complémentaire au Concile de Trente.
Mais alors, que s’est-il passé ? Pourquoi l’Eglise catholique maintient que Je crois ne renvoie pas,
comme on le pense généralement dans les milieux chrétiens, à une supposition, mais à une
certitude ? En fait, cela vient du fait qu’on a pris des mots grecs – chez Platon par exemple et on
les a appliqué au vocabulaire biblique. Cependant, en empruntant des mots grecs, l’on a emprunté
la forme seulement, et non pas le fond – qui serait dans ce cas, le sens du mot.
Considérons le mot « Croyance », en grec, il s’agit du mot pistis. Chez le philosophe grec Platon, il
y a quatre affections dans l’âme. Dans sa République, nous lisons :
Tu m’as très suffisamment compris, dis-je. Applique maintenant à ces quatre divisions les quatre
opérations de l’âme : l’intelligence à la plus haute, la connaissance discursive à la seconde, à
la troisième la foi, à la dernière l’imagination ; et range-les en ordre en leur attribuant plus ou moins
d’évidence, selon que leurs objets participent plus ou moins à la vérité[2]
Que lisons-nous ? Que des quatre affections de l’âme, la plus haute est la noèsis – intelligence, la
seconde est la dianoia – connaissance, la troisième est la pistis – croyance, et la dernière est
la eikasia – l’imagination. Plus loin, dans la même œuvre nous lisons :
Il suffira donc, repris-je, comme précédemment, d’appeler science la première division de la connaissance,
pensée discursive la seconde, foi la troisième, et imagination la quatrième ; de comprendre ces deux
dernières sous le nom d’opinion, et les deux premières sous celui d’intelligence, l’opinion ayant pour
objet la génération, et l’intelligence l’essence; et d’ajouter que ce qu’est l’essence par rapport à la
génération, l’intelligence l’est par rapport à l’opinion, la science par rapport à la foi, et la connaissance
discursive par rapport à l’imagination[3]
On voit donc que la croyance – pistis – chez le philosophe grec est l’avant dernière affection de
l’âme, et par conséquent, elle est à placer, comme le dit le texte, sous l’égide de l’opinion ! Le
malentendu est là. On a repris les mots de Platon, c’est-à-dire, comme nous l’avons dit, la forme ;
mais on n’a point repris la pensée de Platon. Car, de nos jours, lorsque la plupart des chrétiens ou
de tous les contemporains parlent de pistis, croyance, cela représente quelque chose qui s’oppose à
la connaissance, à la certitude. Mais l’Eglise ne l’a jamais compris ainsi. Car, en disant, Je crois,
nous l’avons déjà souligné avec le Catéchisme de saint Pie X, je veux dire : je suis certain ! De fait,
en hébreu, le mot neeman, qu’on a traduit par pistis en grec, ne signifie pas ce que nous lisons chez
Platon : il signifie bien la certitude ! « Et je l’enfoncerai comme un clou en un lieu solide ; et il
deviendra un trône de gloire. » (Isaïe 22, 23). Le mot solide, en grec, est pistis ! Même chose pour le
verset 25 ! Le substantif emounah en hébreu désigne le Rocher, le solide, la certitude. Alors
que heemin (qui signifie être certain de la vérité) est traduit par pisteuein, traduit par credere en
latin, croire, en français. De même, émounah (qui signifie certitude objective de la vérité), traduit
par pistis en grec, fides en latin, et croyance, en français. On voit clairement que le système est
dégénéré. Car, de nos jours, qui dit croyance, dit conviction subjective. Alors que, dans le
vocabulaire biblique, ce n’est pas du tout le même sens.
Nous laisserons de côté les rapports qu’entretenait Martin Luther
avec la Raison. En effet, celle-ci est pour lui la plus « grande putain du Diable ». Elle est contraire
à la foi ! C’est ainsi que, de nos jours, on pense (!) comme Luther ! En fait, les catholiques sont
devenus luthériens ! La doctrine luthérienne se rapproche des a priori kantiens. L’Eglise a
toujours récusé cette manière de penser. C’est l’éternel combat qu’ont mené nos pères – de
l’Eglise, qu’ils soient africains ou occidentaux et nos docteurs (depuis les premiers siècles,
l’apothéose étant atteint avec les médiévaux des XII et XIII èmes siècles, et en particulier avec s†
Thomas d’Aquin).
Ainsi, lorsque nous disons : Credo in unum Deum, Patrem omnipoténtem, factόrem cæli et terræ,
visibílium όmnium, et invisibílium. Et in unum Dόminum Iesum Christum, Fílium Dei unigénitum […] Et in
Spíritum Sanctum, Dόminum, et vivificántem […], nous voulons en fait dire Je suis certain de la Vérité
dans un Un Dieu… C’est-à-dire que Πιστεύω εἰς, est la traduction exacte de we-heemin be, qui se
trouve en Genèse 15, 6 : Abraham a été certain de la Vérité ! Il n’a pas douté de l’existence de Dieu
; mais, aurait pu douter de la promesse que Dieu lui avait faite ! De l’existence de Dieu, non ! Car,
dans la tradition hébraïque l’existence de Dieu est une connaissance. Dieu est connu par ses
œuvres. Nous devons donc le voir comme véritable connaissance, et non de foi – surtout dans le
sens qu’on donne à ce mot à notre époque. Le Concile de Vatican I n’ira pas par quatre voies.
Quiconque prétend que l’on ne peut pas connaître Dieu, de manière certaine, à travers ses
œuvres, le Concile est sans pitié !
« Si quelqu’un dit que le Dieu unique et véritable, notre Créateur et Seigneur, ne peut pas être connu
avec certitude par les œuvres grâce à la lumière naturelle de la raison humaine, qu’il soit
anathème »[4].

En définitive, l’Eglise a toujours maintenu que le sens du mot credo, signifiait je suis certain. Et
non pas un sentiment mou de l’esprit, une idée purement subjective. Le fait est que l’on s’est fait
piéger par les philosophies luthérienne, et peut-être kantienne, qui insistent sur le fait que la
raison humaine ne peut prétendre à une connaissance. Et, par conséquent, beaucoup de
Catholiques de nos jours, sont luthériens. N’avez-vous jamais entendu : « Je crois à la
réincarnation » ? Cela découle de la dégradation du mot « croire ». Car, on a repris la pensée
exprimée par Platon. Alors que l’Eglise, bien qu’ayant repris les mots de Platon, n’a point repris la
pensée. Elle a pris la forme (le mot), et non le fond (le sens).
Enfin, terminons par Le Concile de Trente qui stipule :

« Croire ici n’est pas la même chose que penser, imaginer, avoir une opinion. C’est, selon l’enseignement
de nos Saints Livres, un acquiescement très ferme, inébranlable et constant de notre intelligence aux
mystères révélés de Dieu […] celui-là croit qui s’est formé sur une vérité quelconque… et une certitude
exemptes de tout doute. Et qu’on n’aille pas s’imaginer que la connaissance qui nous vient de la Foi soit
moins certaine, sous le prétexte que nous ne voyons pas les vérités qu’elle nous propose à croire »[5].
Credo in unum Deum… etc. Voilà, la messe est dite ! Voilà le véritable sens du mot ‘croire’ tel qu’il
est utilisé dans l’Eglise, et tel qu’il devrait être compris dans tout le Christianisme. Ce n’est pas de
l’ordre de l’opinion, de l’à peu près,… mais de l’ordre d’une connaissance objective. Martin Luther
avait probablement en horreur les médiévaux (Thomas, Anselme, Bonaventure…) qui se sont
‘battus’ de toute leur force pour dire que la Raison ne s’oppose pas à la Foi – bien qu’il y ait des
choses qu’on comprend pas parfaitement. Cela n’enlève rien à la certitude de notre Foi. Cessons
donc d’être luthériens et kantiens. Voilà ce que j’avais à vous dire aujourd’hui les amis… Et je ne
sais pas quel est votre sentiment à présent… En ce qui me concerne, je ne crois pas ! Non, moi, je

suis certain ! et vous ?


 [1] Saint Pie X, Catéchisme catholique, Partie I, chapitre 1.
 [2] Platon, République, Livre VI, 511e.
 [3] Platon, ibid, Livre VII, 534a.
 [4] Concile de Vatican I, Canon n°1 attaché au chapitre II, Constitution Dei Filius – sur la révélation.
 [5] Concile de Trente, Chapitre I, §1 De la Foi.
Évalue
Les Catholiques sont-ils idolâtres ?
Toute l’explication sur le culte des saints : ici
L’idée selon laquelle les Catholiques sont idolâtres est très répandue dans le Christianisme. Ceux
qui accusent l’Église catholique du crime qu’est l’idolâtrie, citent tous le même verset, à savoir
Exode XX, 4-5 où Dieu dit : « Tu ne te feras aucune image sculptée (…) Tu ne te prosterneras pas
devant ces dieux et tu ne les serviras pas,… » A la lecture de ce verset, il est évident que le
Catholique est un pur idolâtre. Il convient donc, de donner une explication de ce verset afin de
tuer l’erreur et la mauvaise compréhension.

Relevons d’emblée que le passage d’Exode 20, 4-5, pris dans au sens strict, conduit
indubitablement à des absurdités, dans le sens où une quelque représentation : la nature, la
photographie par exemple seraient exclues ; les magnifiques œuvres d’art centrés sur la Religion
n’existeraient tout simplement pas. Une autre absurdité serait la contradiction. En effet, prendre
le verset tel qu’il se présente à nous, implique que Dieu lui-même est un idolâtre, car ce dernier,
cinq chapitres plus loin, recommande de faire deux chérubins – qui sont, précisons tout de même,
des créatures célestes (Exode 25,18-21). Demandez donc, à ceux qui accusent le Catholique d’être
idolâtre parce qu’il fait des représentations, si Dieu est également un idolâtre, ils vous
reprendront, plein de rage et d’incompréhension en vous avouant que ce ne peut être le cas !
Mais, lorsque vous leur demandez pour quelles raisons accuser le Catholicisme : c’est le silence !
Certains répondront néanmoins qu’il s’agit de Dieu, il fait ce qu’il veut… Réponse pleine de
mauvaise foi !
Ensuite, une chose que nous pouvons aisément constater : la plupart du temps, le passage
d’Exode 20 est généralement tronqué (volontairement ?). En effet, le verset trois n’est pas souvent
très cité ! On le cite généralement à partir du verset quatre. Ce qui conduit, de manière inévitable,
à l’erreur. Ayant de bonne foi accepté que le verset ne peut être pris au sens strict du terme à
cause des raisons énoncées plus haut, certains se raccrochent en affirmant que Dieu défend de se
prosterner devant les images, mais ne défend pas la représentation elle-même. C’est là
qu’intervient le verset trois du passage d’Exode qui dit : « Vous n’aurez pas d’autres dieux que
Moi ». Et, juste après cette phrase, vient la phrase : « Tu ne te feras aucune image sculptée… » ; et
enfin, vient la phrase : « Tu ne te prosterneras pas devant ces dieux ». Ayant analysé ces trois
phrases, une chose ressort avec évidence : le Seigneur condamne les représentations qui sont pris
comme « dieux » ; d’ailleurs, c’est ce que prouve la traduction littérale du verset cinq : « Tu ne te
prosterneras pas devant EUX (sous-entendus « dieux »). Or ce n’est pas le cas des catholiques, nos
images représentent des personnes que nous connaissons, qui ont réellement existé et qui ont eu
une vie exemplaire. La conclusion est donc la suivante : Lorsque, devant une statue, on s’incline, ce
respect et cet honneur vont, non pas à la statue, mais à celui que celle-ci représente. C’est d’ailleurs ce
que dit le le Catéchisme du Concile de Trente (chapitre XXIX, §5) :
La seconde c’est de vouloir représenter Dieu sous une forme sensible, comme si la Divinité
pouvait être vue des yeux du corps, ou exprimée avec des couleurs et par des figures. « Qui
pourrait, comme dit Saint Jean Damascène 25, représenter Dieu qui ne tombe point sous le sens de la
vue, qui n’a pas de corps, qui ne peut être limité en aucune manière, ni dépeint par aucune figure ? »
Cette pensée est développée en détail dans le second Concile de Nicée 26. C’est pourquoi l’Apôtre a
très bien dit des Gentils 27 « qu’ils avaient transporté la gloire d’un Dieu incorruptible à des figures
d’oiseaux, de quadrupèdes et de serpents. » Car ils adoraient tous ces animaux comme la Divinité
même dans les images qu’ils en faisaient. C’est pour cela qu’on appelle idolâtres les Israélites qui
s’écriaient devant la statue du veau d’or 28: « Israël, voilà. les dieux, voilà ceux qui t’ont tiré de la ferre
d’Égypte » car par là 29 « ils changeaient le Dieu de gloire contre la figure d’un veau qui mange l’herbe
des champs. »
On n’adore ni ne vénère donc pas les représentations comme si celles-ci étaient la Divinité elle-
même ! On pourrait, à ce qui vient d’être établi, rétorquer que le fait de se prosterner devant toute
autre personne que Dieu est synonyme d’idolâtrie. Généralement, lié à ce point de vue, on cite
Actes X, 25 dans lequel Pierre refuse qu’on se prosterne devant lui, ou encore – et surtout
Apocalypse XXII, 8-9, où l’apôtre Jean tombe aux pieds de l’Ange, mais ce dernier le reprend en
disant : « Je suis un serviteur comme toi ». Deux versets qui pourraient faire penser que le
prosternement n’est réservé qu’à Dieu. Mais, ce raisonnement est archi-faux ! Premièrement, on
oublie généralement de relever que l’Ange reprend Jean car ce dernier voulait l’adorer, or
l’adoration va à Dieu seul ! Et deuxièmement, on peut en effet se prosterner devant un homme,
non pas pour l’adorer, mais en signe de respect, ou pour lui rendre honneur : ce n’est pas un
crime ! C’est ainsi qu’Abraham s’incline devant les fils de Hèt (Genèse 23, 7) ; Abraham était
pourtant l’ami de Dieu (Cf. Isaïe 41,8 ; Jacques 2,23) ; comment se fait-il alors qu’il ait pu tomber
dans un tel péché ? Abraham n’est pas le seul exemple que nous pouvons citer : les frères de
Joseph se sont prosternés la face contre terre devant celui-ci (Genèse 42,6) ; ils se sont également
agenouillés et prosternés devant lui (Genèse 43,28) ; Jacob s’est prosterné sept fois devant son frère
Esaü (Genèse 33, 3) ; Moïse s’est prosterné devant son beau-père (Exode 18,7)… Certains pourront
rétorquer que les versets et les exemples que je viens de citer se sont passés avant que Le Seigneur
ne donne ses commandements. Ceci est vrai, mais alors qu’on m’explique pourquoi la mère de
Salomon, fils de David s’est agenouillée et s’est ensuite prosternée devant ce dernier (I Rois 1,16) ; Le
prophète Nathan a fait d’un même : Il s’est prosterné la face contre terre devant le roi David (I
Rois 1,23), remarquons ici qu’il s’agit quand même d’un prophète… ; Des prophètes se sont
prosternés devant Élisée le prophète (II Rois 2,15). Les exemples précédents ont lieu après le
commandement du Seigneur en Exode 20,3-5 ! Il appert que l’acte de prosternement n’est pas
absolue, le prosternement peut peut être soit pour adorer, soit pour autre chose : le respect par
exemple. On peut donc, sans rien craindre, se prosterner devant les Saints, non pas pour les adorer,
car cet acte est exclusivement réservé à Dieu, mais en signe de respect ou rendre honneur.
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A ce stade de notre raisonnement, il est à présent primordial de résoudre une difficulté qu’on
pourrait nous soumettre. Certains pourraient alors rétorquer en disant que nulle part dans la
Bible on a vu des hommes se prosterner devant un objet pour honorer non pas l’objet, mais ce
qu’il représente ! En effet, c’est ce que pense le Catholique, il rend hommage – par sa pensée, non
pas à l’image, mais celui ou celle que celle-ci représente. Nus avons vu que le Seigneur demanda à
Moïse de fabriquer une arche d’alliance qui était une sorte de sanctuaire et qui permettrait à Dieu
de résider parmi les Israélites (Exode 25, 8), et plus loin, le Seigneur dit à Moïse : « C’est là que je
te rencontrerai » (Verset 22). Or, nous savons que l’arche de l’alliance était un objet, une
sculpture que Dieu commanda de faire… Voyez de quelle manière la Foi catholique s’harmonise
avec la Bible : lorsque les Israélites fuyaient leurs ennemis lorsqu’ils étaient loin de Jéricho, Josué
déchira ses vêtements, se prosterna face contre terre devant l’arche de Yahvé jusqu’au soir, ainsi que les
anciens d’Israël, et tous répandirent de la poussière sur leur tête, jusqu’à ce que le Seigneur lui réponde
et lui demande de se relever [Josué 7, 6-11].
Moïse prenait la Tente et la plantait pour lui hors du camp, loin du camp. Il la nomma Tente du
Rendez-vous, et quiconque avait à consulter Yahvé sortait vers la Tente du Rendez-vous qui se trouvait
hors du camp. Chaque fois que Moïse sortait vers la Tente, tout le peuple se levait, chacun se
postait à l’entrée de sa tente, et suivait Moïse du regard jusqu’à ce qu’il entrât dans la Tente.
Chaque fois que Moïse entrait dans la Tente, la colonne de nuée descendait, se tenait à l’entrée de
la Tente et Il parlait avec Moïse. Tout le peuple voyait la colonne de nuée qui se tenait à l’entrée de la
Tente, et tout le peuple se levait et se prosternait, chacun à l’entrée de sa tente (Cf. Exode 33,7-10) ;
Quant à David, il tournoyait de toutes ses forces et dansait devant l’Arche d’alliance – un objet donc !
– et la maison d’Israël poussait des acclamations et sonnait du Cor devant l’Arche (II Samuel 6,
14-15) ; Mikal, fille de Saül vit cela et méprisa David, or David lui répondit : « C’est devant Yahvé
que je danse[…] je danserai devant Yahvé » (II Samuel 6, 21). On observe que, bien que David
dansait devant un objet, une sculpture (l’arche de l’alliance), il affirmait néanmoins qu’il dansait
devant Yahvé Dieu, car il ne dansait pas pour l’objet, mais pour celui qui est représenté ! Il en est
de même pour les Catholiques, nous nous prosternons non pas devant la sculpture, mais ce que
représente celle-ci à notre esprit. Pour avoir mépriser David, Mikal, jusqu’au jour de sa mort,
n’eut point d’enfant ! (II Samuel 6, 23) En effet, en se moquant de l’arche de l’alliance, elle se
moquait de ce que celle-ci représentait : le Seigneur.
En définitive, pour quelles raisons donc mépriser les Catholiques s’ils imaginent le Christ et ses
saints dans leurs pensées et alors montrent de l’honneur à leurs images. On devrait savoir que
Dieu s’est manifesté aux prophètes seulement en formes imagées, pas dans sa véritable essence,
car on ne peut voir Dieu et vivre (Exode 33,20) ; mais pourtant Isaïe dit : « …mes yeux ont vu le
Roi, le Seigneur Sabaoth. » (Isaïe 6,5) Encore, écoutez comment Dieu parle au prophète Osée : « Je
parlerai aux prophètes et j’ai multiplié les visions et par les moyens prophétiques je me suis fait
représenter. » (Os 12, 10, Cf. la Septante) Alors, si Ézéchiel s’est prosterné devant Dieu, comme il
l’avait vu dans la forme d’un homme sur le trône au-dessus du char, il s’est donc prosterné
seulement devant une forme, mais cette forme était une image. Et ayant jugé cela nécessaire, Dieu
prit la forme humaine (Jean I,14).

On peut donc se prosterner devant une sculpture, mais le prosternement va à celui que représente
la sculpture. L’acte de prosternement n’est pas absolue et réservé uniquement à Dieu : on peut se
prosterner devant des saints, nous l’avons démontré ! Et enfin, on peut bel et bien faire des
représentations (images), si tel n’était pas le cas, des photographies seraient exclues, sachant
évidemment que l’Homme est l’image de Dieu. Relevons que l’idolâtrie ne se limite pas aux
statues… Trop occupés à attaquer l’Église Catholique, les non-catholiques ont occulté la vraie
idolâtrie : l’argent, les jeux vidéos, l’alcool, la fumée etc.
Or, il y a évidemment, par rapport à ce précepte, deux manières principales d’outrager la Majesté de
Dieu. La première c’est d’adorer des idoles et des images comme on adore Dieu Lui-même, de croire qu’il
y a en elles une sorte de divinité et de vertu spéciale qui méritent qu’on leur rende un culte, ou bien encore
de leur adresser nos prières et de mettre en elles notre confiance, comme autrefois les païens mettaient
leurs espérances dans leurs idoles. La Sainte Ecriture leur en fait souvent le reproche – Catéchisme
Concile de Trente, IX, §5
Pour poursuivre l’étude, veuillez lire notre brève note sur les Reliques des saints, une vérité, et non
une invention catholique, comme aiment le marteler les non-catholiques…

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