CORPUS

SCRIPTORU1\I CHRISTIANORUM ORIENTALIDM

BDITUK CONSILIO

UNIVERSITATIS CATHOLICAE AMERICAE

ET UNIVERSITATIS CATHOLICAE LOVANIENSIS
\.. Vol. 151 =====::-c

SCRIPTORES COPTICI
TOMUS 20

s. ATHANASE
LETTRES
FESTALES ET PASTORALES
EN COPTE

TRADUITES

PAR

L.-TH. LEFORT
Professeur à l'Université de Louvain

LOUVAIN
IMPRIMERIE ORIENTALISTE
L. DURBECQ
1955
34 LETTRES FESTALES
LETTRE 39 (A.D. 367) 35
vie 1't. Voilà pourquoi, même s 'ils parlent hy,pocritement de la nous; 24 nous possédons .les Êcritures, souffle de Dieu, pour nous
Pâque par vanité humaine, leur assemblée 'est Un pain de deuil, 8tSo - 'rOua.Wa. yàp, c:,ç �«oVua., «al ,'rà OTO'XW:r. 'rà 7l'ap' 'EPpaloLl Jv�
parce qu 'ils ont de mauvais desseins à l 'égard de la vérité ; aussi, ...".... 0.,.� - T7J- 8È: 'rUi>U
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celui qui verrait une pàreille assemblée prononcerait, comme s 'ap­ rl1lW''', J'I'a "EE08oi, d'ra Acvï'rucov, «a.l p.c'l'à 'rOWO ApL9po�, «al ÀO'7l'0V 'ro
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pliquant à eux, la parole écrite : « Pourquoi les nations se sont-elles

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enorgueillies, et les peuples ont-ils débjté des sottises ' » 8 Les Juifs,
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en effet, se sont assemblés à la manière de Ponce Pilate, les Ariens • 1 . �.

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et les Mélétiens à la. manière d 'Hérode ; non pas pour célébrer la ell tv p,P>J.ov c1p,fJl4OtSp.cva. · J'ra. "EuBpcl '11'pwrol «al 8e6'1'CpOi cll lv 'p.c'rq. 8(
fête, mais pour blasphémer le Seigneur en disant : « Qu 'est-ce que 'rawa. fJlfJÀoI 'ilfMp.WV «al � I1a.p0,p.W)1I, c1'l'a. 'E««À7JO'��1 «al TAur/4G.
, la vérité ' )) 19 et aussi : « Enlevez celui-là, crueifiez-le, et relâehez-
10 q.up.&.'rfllV · 7l'pOl 'rotS'ro" lOT� «al '1643 ' «a.l Ào'7l'0V I1pocpip'�, ol plv 8�8ua. cli
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nous Barabbas )) 20 ; comme si, en effet, réclamer .8arabba.s n 'était
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pas dire : (p. 173) le Fils de Dieu est une créature, et, il y a un '11'a.Àa.ui1 8�(),J«'1I lOTa.'r�. ' .
temps où il n'existe pas. Dès lors il n 'est pas étonnant que eeux.-là Ta 8( '"il «�Jrijl .".d,u1l owc d«V7Jd�v d7l'Civ ' lOT, yàp 'ra.V'I'a. · EOO.yyl�
demeurèrent mortS dans leur inerédulité, par le fait qu'ils furent nuO'Œpt;lo «a'ra., Ma.'rfl
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ap«01l, «a.'ra." Aov«a.v -
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liés à leurs pensées mauvaises, comme les Égyptiens furent liés à 1. J'ra («al] p.c'rà 'ra.Wa. I1�"1 cl'11'OOToÀfllV «al '&"'OTOÀa.� «a..fJoÀL«al «MOtSp.cV�
'rwv â'11'OOTÔÀfIlV brrà o1l,.fIlI · '1a.«6Jpov plv pola, I1l'rpov 8(, Mo, cha 'lm&wov
leurs propres essieux 81.
'rpcil «al p.cm mtS'I'a.1 'IotS8a. pola. ' 7l'pOl rotS'ro" I1a.tSÀoo â7l'0OTOÀoV clu�v
Quant à nous, maintenant eneore eélébrons la fête selon les
bnoToMl 8ua.NCTUa.pCl, Tj 'r�" ypa.cpo� QV'rflll ' 7l'p6J.,." 7l'pOl 'PfIl/4G.toVl,
tr aditions de nos pères ; ;q,ous possédons les saintes Écritures qui ,cha 7l'pOl Kop",OtoVl Mo, lCal p.erà 'ra.,n-al 7l'pOl ra..\4Tal «a� �I 7l'pOl
,nous suffisent pour nous instruire parfaitement. Si nous y lisons 'EcpculOVl, J'ra. '11'pOI itw'Ir'11'TJO'lOVl «a.l '11'pOI KOÀouua.cil «a.� 7l'pOç @cO'O'a.Àovuccil
à vee attention et bonne intention, nous serons comme « c�t arbre 10
Mo «al 7) '11'pOI 'EPpa.loVl, «a.l � '11'POç plv T"",ofJEOV Mo, 7l'pOl 8« Tl'rov
qui pousse sur le cours des eaux et qui donnera ses fruits en temps pola lCal 'J"f.ÀcV'I'aia. 7) 7l'pOl itlÀ�p.ova pola. ' «a.l mf.),.w 'Iw&VJiov 'A'11'o«&.Avy,LI.
Ta.wa 7l7JYal 'rOV CTfIl.,."ptOV, 1li0"T't: rov 8,,/twV'ra. lp.cJ>opEiu8a., rwv li' TO,n-O"
\Voruu, et dont les feuiiIes ne seront pas caduques )) lI:I. '
AoytfllV ' li' 'r06ro" ".,svo" 'ro rijl JJUCPJa.1 8,8a.u«a.Miov JJa.yyEÀl�'r� ·
Mais " t.lU que i'M eUt que le8 hérétique8 80nt de8 80t8, et que ..�.,\, 'rOV'rO"
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11 Cfr Lvo, Xl, 24; ;Ur., II, 13. 18 PB. II, 1. 19 Jeafl, , XlVIII, 38. �a.88OV«a.lOVl plv l8uu6nr" ÀlyfllV ' « IIMvciufJ( l'� El80m ml ypa.cpàl [p.-q8«
iO Luo, :xxm, 18. 21 Cfr Ezoile, D'V, 25. 22 PB. l, 3. 28 Citation : n\ç 8vv&,JMCI.1 cWrWv] )), 'rO� & 'Iov8a.loVl "!,ap,,p,n « 'EpeiwciT't' 'ràl ypa.cp4l,
'AM' � -.1 ".0 'l'fÎÏv alperuc;;'" lp..,.qo.e"pD c:,ç ruct*v, '"Pl & ",wv c:,ç o'r' aJn-a.l Elenv al /4G.P'r1Jpovua.t. 7l'Cpl lp.oV )) 'AM' lvuo. yc 7l'Àclovol dJcpr.fJJ.a.1
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npl �I brÀ"Ipo4>op�p.cv, «a.fJ6J1 7l'a.pl80ua.v 'roil 7I'a.'rpO.u", ol clr' c1px7j1 KaOO'1UJgeschichte, 1910) . 24 SYO'V'E''T (sots) suppose «f";;',1. C. Schmidt, qui a
\. C ' "" }, � -8� -1!- «ap.o' • \. ,
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"'" ,OV, 7l'pO'rpc7l'C",' 7rap4 édité le texte de ces quatre feuillets coptes, propose plUBieurs corrections basées
\.
•
G.VT'07l"T � «� 'l!7l'7Jpc'r� ycvoJUl'O'
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yv7JUlfllV cl8cÀlfXÎJv «a.l p.aD6"" J.voiJcv, � hfJl� 'ra «a.vo�OpDa. «a.l '11'a.pa- sur le grec actuellement édité; certaines de ces corrections sont fort discutables ;
80fJlvra. 7l'�cv8lv'ra. 'l'C fJcia. cll'a.' p,P>J.a., lva lKa.OTOI, cl, ,w. �a�, «a'ra.y�
,
nous préférons noue contenter de mettre les textes, t�ls qu 'ils sont, sous les
, \'� n ' \,
yeux du lecteur, en corrigeant s�plèment les lapsus calami. Voir l 'Introduction
,
X�P7I 7ra"'V V7l'olJo'P.vqu«OJUl'OI.
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'l'fÎÏv rÀa.V7JO'ŒV'rwv, U fK «a.fla.pOI 8 UJ.IU,val,

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"EOT' 'rolJf11l/ '"il p.w '/T!J.ÀcwÏI 8w.fJ711C"I1 P'PÀta 'r<ji âp,fJp.<j) 'rà 7l'aV'ra. cùcou,- au texte copte, p. XVII-XVIII.
 LETTRES FEST.A.LES
sauver par elles, eh bien, je crains que, par sUite de la malice des
hommes, des gens simples ne soient égarés « par candeur et inno-
• p. 18 cenee • qui mène au Ohrist », - ainsi que Paul l'écrit aux Corin­
thiens 2/1, _et qu'ils se mettent ensuite à lire dans les livres
apographes, ,étant induits en erreur p,ar le nom des livres vrais,
comme si ceux-là faisaient partie de c(lux-ci. Je vous, en prie, abste­
nez-vous et voyez (p. 174) si les livres que vous connaissez sont
ceux que je vais vous citer par amour 26 et besoin de l�Église.
En décidant d'<en> faire mémoire, je vais me servir de la for­
mule de l'évangile de l'évangéliste liuc, mettant ma hardiesse sous
son patronage et disant, moi aussi, comme ceci : PuiSque quelques
uns ont entrepris d'écrire pour eux-mêmes des livres appelés apogra­
phes et les ont mêlés à l'Écriture souffle de Dieu, en laquelle nous
avons foi en tant 'qu'elle fut livrée à nos pères par ceux qui furent
témoins oculaires dès le début et devinrent serviteurs de la parole, il
m 'a paru bon à moi aussi, qui suiS au courant dès le principe 27, de
vous informer, à l'invitation de frères sages, des livres qui furent
canonisés et transmis à nous avec ' foi en leur origine divine; afin
que celui qui a été trompé s'en prenne à celui qui l'a égaré, et
que- celui qui est resté sain se réjouisse, quand on lui fait f!témoire
des livres qui furent canonisés.
Ceux de l�Ancien Testament sont au nombre de vingt-deux; de
fait ce sont ceux qui nous furent transmis comme étant ainsi chez
les Hébreux. Voici leur ordre de lecture et leurs noms (p. 175) :
Le,'premier est la GENÈSE; après elle l'EXODE, puis le LÉVITI-
QUE; après ceux-là les NOMBRES et le DEUTÉRONOME; ensuite
JÉSUS DE N'AVÉ, les JUGES et ROUTH; après cela les quatre
livres des ROIS : le premier et le second livre sont comptés pour
un, le troisième et le quatrième sont comptés pour un; après ceux-là,
, ,les deux livres des PARALIPOMÈNES comptés pour un; <après
cela ESDRAS> 28, le premier et le second livre comptés sembl9-ble­
ment pour un; après cela le livre des PSAUMES et les PROVER-
• p. 19 11ES, puis • l'ECOLÉSIASTE et le CANTIQUE 'DES , GANTI­
' QUES; outre ceux�là, encore JOB; puis les PROPHÈTES ! les
douze prophètes comptés pour un seul livre; après ceux-là ISAIE et
JÉRÉMIE auquel se joignent BAROUCH, les THRÈNES et la
26 Le grec donne âV&.YKT/, au lieu de âY&.1TTJ·
2112 Cor., XI, 3.
l, 1·3. 28 Haplographie, efr le grec.
LETTRE 39',' (A.D. 367) 37
LETTRE; et après celui-ci [ÉZÉCHIEL et DANIEL. Jusqu'ici
voilà les livres de l'Ancien Testament.
Oeux du Nouveau Testament : il importe que nous ne les omet­
tions pas. Oe sont les quatre éva�giles : selon MATTHIEU, selon
5 5 MARC, selon LUC, selon JEAN; puis les ACTES DES APÔTRES
et les sept EP1TRES OATHOLIQ UES : une de JACQUES, deux
de PIERRE, (p. 176) trois de JEAN, et une de JUDAS; outre
ceux-l,à, les quatorze EPÎTRES DE L'AP(JTRE PAUL écrites dans
l'ordre suivant : la première aux ROMAINS, ensuite les deux aux
10 10 OORINTHIENS, puis celle aux HÉBRE.UX, puis celle aux GALA­
TES et celle aux ÉP�ÉSIENS; puis celle aux PHILIPPIENS
et celle aux COEOSSIENS; après celles-là les deux aux THESSA­
LONICIENS; ensuite les deux à TIMOTHÉE et celle à TITE;
enfin celle à PHILÉMON; après ceux�là, l'APOCALYPSE.
15 15 Voilà les sources de salut; aussi que celui qui a soif y jouisse
des paroles qui s 'y trouvent, car elles prêchent la doctrine de la
piété qui s'y trouve; que personne n'y ajoute, ni y retranche 29, car
c'est cl leur sujet que le Seigneur adressa des reproches aux Saddu­
céens en disant : « Vous errez et ne connaissez pas les Écritures, ni
10
'0 la force de Dieu » 3(); il fit aussi la lefi'on aux Juifs en disant :
(c Scrutez les Écritures, car celles-ci me rendent témoignage » 31 .
Afin de vous fournir plus de sécurité, je , vais ajouter un mot
important cl ce que j'ai dit. En dehors de ces livres il en est quel­
ques autres qui ne furent pas canonisés, mais dont nos pères recom-
n 25 mandent la lecture (p. 177) cl ceux qui entreront nouvellement et
désirent apprendre le langage de la piété 32 : la SAGESSE de Salo­
mon, la SAGESSE du fils de SIRACH, ESTHEIt, JUDITH,
TOBIE, la Dl <DA>SCALlKÈ DES APÔTRES, - je ne parle
pas de celle qui passe • pour corriger le Deutéronome, - et aussi * p. 20
30
30 le PASTEUR.
Pourtant, mes bien-aimés, tout en canonisant les premiers de ces
Uvers et en recommandant la lecture de ces (derniers), nos pères
n'ont absolument fait aucune mention de ces écrits apographes; au
contraire, pareille astuce est le fait des hérétiques, car ce sont
35 85 eux qui les écrivirent cl leur gré; ils leur attribuent de l'âge, afin
de les faire passer pour anciens et trouver le moyen de tromper les
.
27 Luc,
.
29 Cfr Veut., rv, 2. � Matth., XX!lI, 29. 31 Jean, v, 39. 32 Cfr
Const. apoatol., Vrr, 39 :!' p.l>•.ÀqW TolV11Jl KaT7Jxf.Îu(Jat T6V ÀOYOV rijç d}(n!3f.taç.