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Chapitre 4

Équation de continuité (conservation


de matière)

La matière a une structure discontinue et la notion de milieu continu est une pure no-
tion  schématique . Elle consiste à admettre que la masse et toutes ses propriétés sont
réparties continûment dans le matériau (ce qui n’exclut pas les discontinuités aux in-
terfaces). Bien entendu ce schéma ne prétend représenter que les phénomènes macro-
scopiques ou mésoscopique dont les échelles caractéristiques sont très grandes devant la
distance intermoléculaire moyenne. Comme il n’est pas question d’ignorer complètement
les phénomènes dont le siège est à l’échelle moléculaire (comme celui de la diffusion), ceux-
ci devront être représentés à travers une description macroscopique (ou mésoscopique) de
leurs conséquences à grande échelle. Le concept du continuum présente l’immense avan-
tage d’autoriser le calcul différentiel et intégral dont les outils sont présentés au premier
chapitre d’analyse vectoriel.

4.1 Courant de matière

Soit un flux de matière qui travers une surface élémentaire dS. La quantité de matière
−→ −

traversant dS pendant un temps dt est : dm = ρqV = ρV.dt.dS = ρ→ −
v. dS.dt= ρ→
−v. →

n ⊥ .dS.dt


⇒ dm =ρ→

v. dS.dt


Par définition : j = ρ→

v est la densité de courant de matière (ou de masse).

4
CHAPITRE 4. ÉQUATION DE CONTINUITÉ (CONSERVATION DE MATIÈRE) 5


dm − −
→ →
donc, dt /dS
= j .dS

Figure 4.1 – Flux de matière

La quantité de matière qui travers dS (ou dite aussi l’intensité de masse), par analogie au
=→ − −→ − −
→ →
courant électrique : dq

dt /dS
j .dS99Kϕ/dS = j .dS (flux).

 − −
→ →
 −

I/S = j .dS = →

v. dS (4.1)
S S

Figure 4.2 – Courant de matière


= →

− −→
exemple d’une cExercice 1 : analisation, le flux de matière est conservé : I/S1 =qm1 = dm
dt /S1
j .dS
S
qm1 = qm2 [kg/s] : le débit massique est conservé le long d’un tube de lignes de courant
(figure 4.3), entre l’entrée (section S1) et la sortie (section S2), c’est similaire à une
conduite réelle.

Par analogie au circuit électrique, le courant est conservé le long du circuit (figure 4.4).

Figure 4.4 – Analogie au circuit électrique


Enoncé
CHAPITRE 4. ÉQUATION DE CONTINUITÉ (CONSERVATION DE MATIÈRE) 6

Figure 4.3 – Conservation de débit d’une conduite

Un écoulement stationnaire et incompressible, le flux de matière est conservé, comme dans


le cas du courant le long d’un dans un fil électrique, et donné par : I/S1 =I/S2 =I/Si .

4.2 Bilan de matière (conservation de masse)

Soit un élément de volume dxdydz : dm = ρdV = ρdxdydz

Figure 4.5 – Bilan de matière suivant  ox 



Pendant dt la quantité de matière entrante dans l’élément suivant (ox) est : j (x) .dS.→

n x .dt =ρ.→

u .dydz.→

n


La quantité qui sorte suivant (ox) est : − j (x+dx) .dS.→

n x .dt =−ρ.→

u .dydz.→

n x .dt

Le bilan de matière sur suivant trois axes :



− →

(ox) : j (x) .dydz.→

n x .dt = − j (x+dx) .dydz.→

n x .dt = 0

− →

(oy) : j (y) .dxdz.→

n y .dt = − j (y+dy) .dxdz.→

n y .dt = 0

− →

(oz) : j (z) .dydx.→

n z .dt = − j (z+dz) .dydx.→

n z .dt = 0


− →
− − → − − →
− −
on a : j = j x .→
n x + j y .→
n y + j z .→
nz
−
→ −
→ −
→ −
→ −
→ −


j (x+dx) − j (x) →
− j (y+dy) − j (y) →
− j (z+dz) − j (z) →

alors : dm = −dxdydz.dt dx
nx+ dy
ny + dz
nz
CHAPITRE 4. ÉQUATION DE CONTINUITÉ (CONSERVATION DE MATIÈRE) 7

−
→ −
→ −

 →
j (x) →
− j (y) →
− j (z) →
− dm − →
− d(ρdV )
→
− →
−
⇒dm = −dV.dt dx
nx + dy
ny + dz
nz ⇒ dt
= −dV ∇. j ⇒ dt
= −dV ∇. j

→
−  →
−
⇒ d(ρ)
dt
= −div j = −div ρ U

Donc :
dρ  →
−
+ div ρ U = 0 (4.2)
dt

C’est la dite équation de continuité ou bien dite :  équation de conservation de masse .

4.3 Flux de matière d’un volume fini "V"

Soit un volume fini de fluide "V" et de surface d’enveloppe Σ(V).

Donc : dM
=
 ∂ρ dV ; avec : M =  ρdV
dt ∂t
V V
Par ailleurs, le bilan de matière donne :
! →

Flux de matière entrant à travers l’enveloppe Σ : dM
dt
= j(→

r , t).d S in
!
Σ(V )

− → →

Flux de matière sortant à travers l’enveloppe Σ : dM = j (−
! →−j .d→−S =  div→−j .dV
dt
r , t).d S out


Σ(V )

D’après le théorème de Green Ostrogradski :


Σ(V ) V
→
−

Si le fluide est incompressible (ρ=Cste ) ⇒ dt
+ div j = 0
 →
−
⇒ div ρ U = 0

→
−
⇒ div U = 0

Courant à travers la surface de l’enveloppe fermée (V) est :

! − →
→ −  →

I/Σ = j .d S = div j .dV = 0
Σ(V ) V

Application :
La loi des nœuds ( Σ de tout ce qui entre = Σ de tout ce qui sort) à travers la surface de
l’enveloppe :
→
− ! − →
→ − ! − →
→ − − →
→ − →
− →

div j = 0 ⇒ j .d S out = 0=⇒ j .d S out = − j .d S f low + j .d S f low +
→
− →

Σ(V ) Σ(V ) S1 S2

j .d S f low
S3
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⇒ 0 = I1 + I2 + I3 ⇒ I1 = I2 + I3 (c’est la loi de nœuds en électricité).

Par analogie à la loi des nœuds d’électricité, la masse est aussi conservé dans une bifur-
cation de conduite, qui est considéré comme un nœud.

Selon la loi des nœuds la masse est conservée et le débit aussi, donc la somme des débit
entrant est égale à la somme des débits sortant dans le cas de la figure 3.6.

Figure 4.6 – Application de la loi des nœuds



Exemples de divergence "div( U ) " d’écoulement de fluide : la divergence représente la
variation de débit entre les lignes de courant pour un écoulement d’un fluide incompressible
(figure ci-après).
écoul. uniforme écoul. laminaire source puits


− →
− →
− →

div( U ) = 0 div( U ) = 0 div( U ) > 0 div( U ) < 0

Figure 4.7 – Exemples de divergence

4.4 Équation de continuité

Rappel : L’équation de continuité traduit le principe de conservation de masse.

Soit un élément de volume dV = dxdydz, sa masse est dm = ρdV = ρdxdydz.

Si la matière est conservée, sa variation dans le temps est nulle, pendant un temps  dt  on
dm
a: dt
=0

−→−
alors : ∇ U = dm
dt
= ∂m
∂t
dt + ∂m
∂x
dx + ∂m
∂y
dy + ∂m
∂z
dz

on a : dm
dt
= 0 ⇒0 = ∂m
∂t
dt + ∂m
∂x
dx + ∂m
∂y
dy + ∂m
∂z
dz
CHAPITRE 4. ÉQUATION DE CONTINUITÉ (CONSERVATION DE MATIÈRE) 9

∂m
⇒0 = ∂t
+ ∂m∂x
u + ∂m
∂y
v + ∂m
∂z
w
 
⇒ ∂m
∂t
= − ∂m
∂x
u + ∂m
∂y
v + ∂m
∂z
w ; avec : m = ρdV
 
⇒ ∂ρdV
∂t
= − ∂ρdV
∂x
u + ∂ρdV
∂y
v + ∂ρdV
∂z
w
 
⇒ ∂ρ
∂t
dV = − ∂ρu ∂x
+ ∂ρv
∂y
+ ∂ρw
∂z
dV

 
∂ρ ∂ρu ∂ρv ∂ρw
=− + + (4.3)
∂t ∂x ∂y ∂z

∂ρ →
− →− P
⇒ ∂t
= − ∇ ρ U + ρqv

avec : qv > 0 cas de source et qv < 0 cas puits.


∂− →
→ − P
— écoulement permanent (stationnaire) : = 0⇒ ∇ ρ U = ρqv
∂t

− →− →
−→−
— écoulement incompressible : ρ = C ste −→ ∇ ρ U = ρ qv =⇒ ∇ U = qv .
P P
P →
−→−
— écoulement conservatif et incompressible : qv = 0 =⇒ ∇ U = 0 (ni puits, ni
source)
Exercice 1 : Soit un écoulement dont le potentiel des vitesses est donné par :
−−→ →

ϕ(x, y) = x2 − 2y − y 2 , avec : →

v = gradϕ = ∇ϕ
— Démontrer que l’écoulement est : bidimensionnel, permanent et incompressible
(vérifiant l’équation de continuité) ?
Exercice 2 : L’équation de la continuité pour l’écoulement permanent isovolume est-elle
vérifier ? si les composantes de la vitesse sont les suivantes pour les deux cas (a) et (b) :

u = 2x2 − xy + z 2





a) v = x2 − 4xy + y 2



 w = −2xy − yz + y 2


u = (2x − 3y)t





b) v = (x − 2y)t



0

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