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Centre : Lycée Errazi Eljadida Option PSI / Classe PSI 01

Électromagnétisme - chap.II
Distributions de courant et conducteurs
Oohmiques

I Les distributions de courant


I.1. Rappel sur le courant électrique
Un courant électrique est un mouvement d’ensemble de porteurs de charges (qui peuvent être des
électrons dans les métaux ou des ions dans les solutions électrolytiques).

Propriété
Le courant électrique traversant une surface Σ est caractérisé par une intensité IΣ
définie par :
dQΣ
IΣ =
dt
où dQΣ est la charge traversant la surface Σ pendant dt.
IΣ s’exprime en ampère (A) dans le système d’unités international (S.I.).

En fonction de la géométrie des conducteurs, il est parfois préférable de décrire le courant électrique
par une grandeur locale plutôt que par son intensité.

I.2. Distribution volumique de courant


Dans le cas d’une distribution volumique de courant, les porteurs de charges peuvent se déplacer dans
les trois directions de l’espace.
On suppose qu’il n’existe qu’une seule sorte de porteurs de charges possédant :
– une charge électrique q ;
– une densité numérique n (en m−3 ) ;
– une vitesse −

v.
La densité volumique de charges vaut alors ρ = nq.
−−→
Considérons une petite surface orientée d2 S et déterminons l’intensité le traversant.



v dt


dS

dS Cylindre de volume dS vdt


contenant la charge dQ = q n dS vdt

La charge dQ qui traverse la section dS pendant dt est celle contenue initialement dans un cylindre
oblique de base dS et de hauteur v cos θ dt où θ est l’angle entre la vitesse moyenne −

v des porteurs de
−−→
charge et d S .

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−−→ vdt
dQ = nq v cos θ dt dS = nq →

v · d2 S dt dS
−−→
L’intensité du courant qui traverse d2 S vaut donc
dQ −−→ →
dI = = nq−

v · d2 S = −
 · dS
dt

Propriété
Une distribution volumique de courant est caractérisée par une densité volu-
mique de courant − →
 définie par
− = ρ−
→ →
v = nq−

v

où ρ est la densité volumique de porteurs de charges mobiles et − →


v leur vitesse
moyenne.
L’intensité IΣ traversant une surface Σ est égale au flux de −

 à travers Σ soit
ZZ

− −

IΣ =  · dS
Σ

II Conservation de la charge et conséquences


II.1. Équation de conservation de la charge
Considérons une surface fermée et fixe Σ contenant un volume V (Σ) et notons QV la charge électrique
totale contenue dans ce volume à la date t.
La charge totale contenue dans V (Σ) ne peut varier que si des charges rentrent ou sortent de la
surface Σ, c’est-à-dire s’il existe un courant électrique qui traverse la surface. Autrement dit, il n’y a pas
de création spontanée de charge électrique.
On note IΣ = Ientant − Isortant l’intensité du courant qui sort de la surface. On a alors

IΣ = dQV
dt
le signe "−" provenant du fait que la charge QV diminue lorsque IΣ > 0.

dSext
(V)
j

(Σ)

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Mais on peut exprimer IΣ en fonction de la densité volumique de courant →


− :
ZZ

− −−→
IΣ = −  · d2 S
Σ

On en déduit une équation qui traduit la conservation de la charge électrique :


ZZ
dQV
+ − · −
→ −→
d2 S = 0
dt Σ

Cette équation possède un équivalent local. En effet, chacun des deux termes de cette équation peut
être exprimé d’une façon différente.
En notant ρ(M, t) est la densité volumique de charges (à la date t et au point M), on a :
ZZZ ZZZ
3
dQV ∂ρ 3
QV (t) = ρ(M, t) d V ⇒ = d V Σ fixe
V dt V (Σ) ∂t

Par ailleurs, le théorème de Green-Ostrogradsky permet d’écrire


ZZ ZZZ

− −−

2
 ·d S = div(−→ ) d3 V
Σ V (Σ)

L’équation de conservation de la charge conduit à


ZZZ ZZZ
∂ρ 3
dV + div(−

 ) d3 V = 0
V (Σ) ∂t V (Σ)

Cette équation est valable quelle que soit la surface fermée et fixe Σ. En faisant tendre cette surface vers
un point, on obtient la relation locale
∂ρ
+ div(−→
)=0
∂t

Propriété
L’équation de conservation de la charge s’écrit, sous sa forme locale :

∂ρ
+ div(−

)=0
∂t
où ρ = ρ(M, t) est la densité volumique de charge et →
− = →
− (M, t) est la densité
volumique de courant, au point M et à la date t.

Cette équation s’écrit sous forme intégrale :


ZZ
dQV
+ − · −
→ −→
d2 S = 0
dt Σ

où Σ est une surface fermée et QV est la charge totale contenue dans Σ.

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II.2. Conséquences de l’A.R.Q.S. pour les courants


a) Conservation du flux de ~j
::::::::::::::::::::::::::::::

Dans l’approximation des régimes quasi-stationnaires, les grandeurs électriques (densités volumiques
de charge et de courant) varient lentement avec le temps de sorte que

∂ρ
≈0
∂t
L’équation de conservation de la charge donne immédiatement

div(−

)=0

Propriété
Dans l’A.R.Q.S., l’équation de conservation de la charge s’écrit

div(−

)=0

On en déduit ZZ
− · −
→ −→
d2 S = 0 ∀ Σ
Σ
− est à flux conservatif.

b) ::::
Loi ::::
des:::::::::
nœuds
Considérons un nœud d’un circuit électrique filiforme. Soit Σ une surface fermée encerclant ce nœud.
D’après la conservation du flux de −

 dans l’A.R.Q.S., on obtient directement le fait que l’intensité entrante
dans une surface encerclant le nœud est égale à l’intensité qui en sort : la somme des courants algébriques
arrivant à un nœud de circuit électrique est donc nulle. On retrouve la loi de Kirchhoff encore appelée loi
des nœuds.
Loi de Kirchhoff ou loi des nœuds
Dans l’approximation des régimes quasi-stationnaires A.R.Q.S., la somme des
courants algébriques arrivant à un nœud de circuit électrique est nulle.

I1

I3 I2

I4
I5

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III Conducteurs ohmiques


III.1. Loi d’Ohm locale

Propriété


Dans un conducteur soumis à un champ électrique permanent E , la vitesse des
porteurs de charge est généralement donnée par

→ →

v = µE

où µ est la mobilité des porteurs de charge.


La densité volumique de courant suit alors la loi d’Ohm locale
− = γ −
→ →
E

où γ > 0 est une constante caractéristique du conducteur, appelée conductivité


électrique.
La conductivité électrique s’exprime en S.m−1 ou en Ω −1 .m−1 .
L’inverse de la conductivité est appelée résistivité ρ = 1/γ et s’exprime en Ω .m.

III.2. Loi d’Ohm dans une portion de conducteur


Considérons un conducteur ohmique cylindrique de longueur ℓ et de section S et d’axe (O, ~uz ). On


suppose que ce conducteur ohmique de conductivité γ est soumis à un champ électrique uniforme E = E ~uz


de sorte que −
→ = γ E est aussi uniforme.
La différence de potentiel entre deux points distants de ℓ vaut
Z 2
− −
→ →
U = V1 − V2 = E · dℓ = Eℓ
1

tandis que le courant qui traverse le conducteur vaut


ZZ
I= − · −
→ −→
d2 S = jS = γES
S

→ −−→

où dℓ et d2 S ont été orienté dans le même sens.
On en déduit
1 ℓ 1 ℓ
U= I = RI avec R=
γ S γ S

On retrouve la loi d’Ohm pour un conducteur dit "ohmique" U = RI.

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Propriété
Lorsque la loi d’Ohm locale s’applique, l’intensité IAB du courant qui traverse une
portion AB de conducteur est proportionnelle à la différence de potentiel UAB qui
lui est appliquée
RB− → − → RB→ − − →
UAB A
E · dℓ A
E · dℓ
UAB = RAB IAB avec RAB = = R →=R −
IAB − · −
→ d
−2
S
→ −−→
γ E · d2 S
S S

Pour une portion de conducteur cylindrique homogène, de longueur ℓ et de section S

1 ℓ
R=
γ S

III.3. Effet Joule


Considérons une charge q en mouvement à la vitesse − →
v dans un champ électromagnétique perma-
→ −
− →
nent ( E , B ). Cette charge est soumise à la force de Lorentz :

→ −
→ − →


F Lorentz = q E + v ∧ B

La puissance reçue par cette charge ponctuelle vaut



− → →
−  → →
− → →

PLorentz = F Lorentz · −
→ v +q −
v = qE · − →
v ∧ B ·−
v = qE · −
v
| {z }
0

Propriété
La puissance volumique reçue par un conducteur fixe dans un champ électroma-
→ −
− →
gnétique ( E , B ) est
d3 PLorentz − →

Pvol = 3
=→ ·E
d τ
La puissance totale reçue par un volume V de conducteur vaut
ZZZ

− →

PLorentz =  · E d3 V = UI
V

La puissance reçue par un conducteur ohmique s’identifie, en régime permanent,


à la puissance dissipée par effet Joule :

d3 PJ − →

2
→ →
− →2

=  · E = γ E = et PJ = RI 2
d3 τ γ

Remarque
Un conducteur est dit parfait lorsque sa conductivité est infinie :

γ → +∞ conducteur parfait

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Électromagnétisme - chap.III
Équations de Maxwell dans le vide

I Le système des équations de Maxwell


I.1. Les équations de Maxwell dans le vide

Les équations du mouvement du champ électromagnétique sont appelées équations


de Maxwell. Elles s’écrivent

− ρ
(Maxwell-Gauss) div( E ) =
ε0


−→− → ∂B
(Maxwell-Faraday) rot( E ) = −
∂t


(Maxwell-Thomson) div( B ) = 0
→!

−→− → ∂ E
(Maxwell-Ampère) rot( B ) = µ0 (−

 +−

 D ) = µ0 →

 + ε0
∂t

ρ = ρ(M, t) est la densité volumique de charge ;
− = −
→ →
 (M, t) est la densité volumique de courant de conduction ;



− ∂E
D = ε0 est la densité volumique de courant de déplacement ;
∂t

I.2. Courants de déplacement


Afin d’évaluer l’importance des courants de déplacement, on compare les densités volumiques de courant
de conduction et de déplacement pour chaque problème à résoudre en calculant


∂E (
kε0 k courants de déplacement négligeables
α= ∂t ⇒ α ≪ 1


kk α≫1 courants de conduction négligeables

− = γ −
Évaluons l’importance des courants de déplacement dans les conducteurs ohmiques tels que →

E


et en supposant que E est sinusoïdal de pulsation ω :
 →


− ∂E
−
→ =γE kε0 k

− ⇒α= ∂t ∼ ε0 ω
→

D = ε0
∂E →

∼ ε0 ω E k−
→k γ
∂t
Plus le matériau est conducteur, plus les courants de déplacement seront négligeables devant les cou-
rants de conduction. En revanche, plus la fréquence est élevée, plus les courants de déplacements seront
importants.
On donne les ordres de grandeurs suivants pour un champ électrique de fréquence f = 1 MHz, soit ω =
2π.106 rad.s−1 :
⋆ pour le cuivre (γ = 6.107 S.m−1 ) : α = 0, 9.10−12 ≪ 1 ;

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II Formulation intégrale des lois de l’électromagnétisme

1. Loi de Faraday
Soit un contour C fermé et fixe et notons Σ(C) une surface (fixe) s’appuyant sur le contour C et dont la
normale est orientée, à partir de l’orientation de C, suivant la règle du tire-bouchon. Calculons la circulation


sur C du champ électrique E :
I ZZ
− −
→ → −→− → −−→
E · dℓ = rot( E ) · d S
C Σ(C)
ZZ →
− d
ZZ
→ −−→
∂ B −−→ − dΦ
= − ·d S = − B ·d S = −
Σ(C) ∂t dt Σ(C) dt

où Φ est le flux du champ magnétique à travers le contour fermé et orienté C. Par ailleurs,
I
→ −
− →
E · dℓ = e
C

est la force électromotrice induite le long du contour C. dΦ


Finalement, on retrouve la loi de Faraday e=−
dt

Loi de Faraday
La loi de Faraday prend les formes suivantes :


−→− → ∂B
rot( E ) = − (forme locale)
∂t

e = − (forme intégrale)
dt
où e est la f.e.m. généré par un contour fermé C et Φ est le flux du champ magnétique
à travers C, tous deux orienté à partir de l’orientation de C.

2. Flux magnétique
−−→
Considérons une surface fermée Σ délimitant un volume V (Σ) et notons d2 S un élément de surface
orienté suivant la normale sortante. Calculons le flux du champ magnétique sortant de la surface Σ :
ZZ ZZZ
→ −−
− →
2 →

B ·d S = div( B )d3 V (théorème de Green-Ostrogradsky)
Σ V (Σ)
= 0 (équation de Maxwell-Thomson)
On retrouve la conservation du flux magnétique.
Conservation du flux magnétique
La conservation du flux magnétique est traduite par les formes suivantes :


div( B ) = 0 (forme locale)
ZZ
→ −−
− →
B · d2 S = 0 (forme intégrale)
Σ

où Σ est une surface fermée.

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Figure 1 – Le flux magnétique traversant S1 est égal à celui traversant S2 si les deux surfaces sont
orientées dans le même sens.
Remarque
La conservation du flux magnétique, établi en magnétostatique, reste valable en régime dépen-
dant du temps.

3. Théorème de Gauss
−−→
Considérons une surface fermée Σ délimitant un volume V (Σ) et notons d2 S un élément de surface
orienté suivant la normale sortante. Calculons le flux du champ électrique sortant de la surface Σ :
ZZ ZZZ
→ −−
− →
2 →

E ·d S = div( E ) d3 V (théorème de Green-Ostrogradsky)
Σ V (Σ)
ZZZ
ρ 3
= dV (équation de Maxwell-Gauss)
V (Σ) ε0

Qint
=
ε0
où Qint est la charge contenue dans Σ : ZZZ
Qint = ρ d3 V

On retrouve le théorème de Gauss.


Théorème de Gauss
Le théorème de Gauss peut s’écrire


− ρ
div( E ) = (forme locale)
ε0
ZZ
→ −−
− → Qint
E · d2 S = (forme intégrale)
Σ ε0

où ε0 et la permittivité du vide, ρ(M, t) est la densité volumique de charges, Σ


est une surface fermée dont la normale est sortante et Qint est la charge électrique
contenue dans Σ.

Remarque
Le théorème de Gauss, valable en électrostatique, reste valable en régime dépendant du temps.

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4. Équation de Maxwell-Ampère
Soit un contour C fermé et fixe et notons Σ(C) une surface (fixe) s’appuyant sur le contour C et dont la
normale est orientée, à partir de l’orientation de C, suivant la règle du tire-bouchon. Calculons la circulation


sur C du champ électrique B :
I ZZ
→ −
− → −→− → −−→
B · dℓ = rot( B ) · d2 S (théorème de Stokes)
C Σ(C)
ZZ ZZ

− −−→
2 →
− −−→
= µ0  · d S + µ0 D · d2 S (équation de Maxwell-Ampère)
Σ(C) Σ(C)
ZZ →

∂ E −− →
= µ0 Ienlacée + µ0 ε0 · d2 S
Σ(C) ∂t

On retrouve l’équivalent du théorème d’Ampère, généralisé à un régime variable.


Théorème d’Ampère généralisé
Le théorème d’Ampère généralisé prend les formes suivantes :
→!

−→ →
− ∂ E
rot( B ) = µ0 −→ + ε0 (forme locale)
∂t
I ZZ −

→ −
− → ∂ E −− →
B · dℓ = µ0 Ienlacée + µ0 ε0 · d2 S (forme intégrale)
C Σ(C) ∂t

où ε0 est la permittivité du vide, µ0 est la perméabilité du vide, →


− = −

 (M, t) est
la densité volumique de courant, C est un contour fermé enlaçant l’intensité Ienlacée
et où Σ(C) est une surface s’appuyant sur C.

III Potentiel électromagnétique


1. Existence des potentiels
L’équation de Maxwell-flux


div( B ) = 0


conduit naturellement à l’existence d’un potentiel vecteur A tel que

→ −→− → −

B = rot( A ) A potentiel vecteur

l’équation de Maxwell-Faraday


−→− → ∂B
rot( E ) = −
∂t
→!

−→− → ∂ −→−→ −→ ∂A
rot( E ) = − rot( A ) = −rot
∂t ∂t

Par conséquent
→!
− →!

−→→ − −→ ∂A −→ −
→ ∂ A →

rot( E ) + rot = rot E + = 0
∂t ∂t

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→ ∂A
Le vecteur E + dérive donc d’un potentiel scalaire V de sorte que
∂t

− →

→ ∂A
− −−→ →
− −−→ ∂A
E+ = −grad(V ) soit E = −grad(V ) −
∂t ∂t
−→ −−→ → −→
− →

En effet, on rappelle que rot(gradf ) = ∇ ∧ (∇f ) = 0 ∀ f .

Propriété


En régime variable, les potentiels scalaire V et vecteur A sont définis par



→ −→− → −
→ −−→ ∂A
B = rot( A ) et E = −grad(V ) −
∂t

III.2. Notion de jauge



− −
→ →

Les potentiels V et A ne sont pas uniques : les seules grandeurs physiques sont les champ E et B
dont l’action sur la matière peut être étudiée directement.
Afin de fixer de manière unique les potentiels, on impose généralement un jauge. La jauge
généralement choisie est la jauge de Lorentz pour laquelle


− ∂V
div( A ) + µ0 ε0 =0
∂t
En régime stationnaire, on retrouve la jauge de Coulomb


div( A ) = 0

IV Distributions surfaciques
1. Modélisation surfacique
Les équations des Maxwell font intervenir des distributions volumiques de charges et de courants.
Lorsque l’épaisseur de ces distributions est très faible, on peut les assimiler à des distributions surfaciques.
Dans ce cas, on définit des densités surfaciques de charges et de courants

σ = lim ρ e densité surfacique de charges


e→0
s = lim −

− →e densité surfacique de courants
e→0

où e est l’épaisseur de la distribution.


Les densités surfaciques de charges et de courants étant finie et non nulle, on en déduit que, dans une
modélisation surfacique, les densités volumiques divergent

ρ → ∞ et ||−

 || → ∞ pour e → 0

Propriété
Les équations de Maxwell ne sont pas valables sur une surface chargée ou sur une
nappe de courant.

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~
2. Relations de passage pour E
Relations de passage pour le champ électrique
À la traversée d’une surface chargée

⋆ La composante tangentielle du champ électrique est continue



→ →

E 2T (P, t) = E 1T (P, t)

⋆ La composante normale du champ électrique est discontinue


→ →
− σ(P, t)
E 2N (P, t) − E 1N (P, t) =
ε0
Ces relations sont résumées par la relation vectorielle


→ →
− σ(P, t)
E 2 (P, t) − E 1 (P, t) = ~n12 (P, t)
ǫ0

où P est un point de la surface chargée.

n12 n12

E2n
milieu 2 A E2t milieu 2 A
Surface chargée Surface chargée
milieu 1 E1t milieu 1
E1n
Continuité de la composante tangentielle de E Discontinuité de la composante normale de E

~
3. Relations de passage pour B
Relations de passage pour le champ magnétique
À la traversée d’une nappe de courant

⋆ La composante normale du champ magnétique est continue



→ →

B 2N (P, t) = B 1N (P, t)

⋆ La composante tangentielle du champ magnétique est discontinue



→ →

B 2T (P, t) − B 1T (P, t) = µ0 −

s (P, t) ∧ ~n12 (P, t)

Ces relations sont résumées par la relation vectorielle


→ →

B 2 (P, t) − B 1 (P, t) = µ0 −

s (P, t) ∧ ~n12 (P, t)

où P est un point de la surface chargée.

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n12 n12

B2n
milieu 2 A B2t milieu 2 A
Surface parcourue Surface parcourue
milieu 1 B1t par des courants milieu 1 B1n par des courants

Discontinuité de la composante tangentielle de B Continuité de la composante normale de B

V Description énergétique du champ électromagnétique


1. Densité volumique d’énergie
ε0 E 2 B2
les densités volumiques d’énergie électrique ue et magnétique um : ue = et um =
2 2µ0

Propriété
La densité volumique d’énergie électromagnétique dans le vide vaut

ε0 E 2 B 2
uem = ue + um = +
2 2µ0

2. Vecteur de Poynting
En utilisant l’expression de la densité volumique d’énergie électromagnétique uem , on obtient

− →

∂uem → ∂E
− 1 −→ ∂B
= ε0 E · + B·
∂t ∂t µ0 ∂t
et d’après les équations de Maxwell

− →

∂E 1 − →− → ∂B −→− →
ε0 = −−→
 + rot( B ) et = −rot( E )
∂t µ0 ∂t
on a finalement
∂uem →
− 1 h−
→ − →− → → −
− →− →i
= −− →
 ·E+ E · rot( B ) − B · rot( E )
∂t µ0
Cette expression peut être transformée à l’aide d’une formule d’analyse vectorielle
→ −
− → → −
− → − → → −
− →− → → −
− →− →
div( E ∧ B ) = ∇ · ( E ∧ B ) = B · rot( E ) − E · rot( B )
On en déduit → −
− →
∂uem →
− →
− →
− −
→ E∧B
= −  · E − div( Π ) avec Π =
∂t µ0


Le vecteur Π est appelé vecteur de Poynting.

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3. Bilan énergétique pour le champ électromagnétique

le bilan énergétique sur le volume V (Σ) en utilisant le vecteur de Poynting :

ZZZ ZZZ ZZZ dSext


dUem
=
∂uem
dτ = − →
− −

 · E dτ −


div( Π ) dτ
(V)
dt V (Σ) ∂t V (Σ) V (Σ)
Π
Cette relation est valable pour tout volume V (Σ) obtient

∂uem →
− →

+ div( Π ) = −−

 ·E
∂t (Σ)

le premier terme du membre de droite l’opposé de la puissance reçue par les porteurs de charge
ZZZ

− →

P =  · E dτ
V (Σ)

Le signe − provient du fait que cette énergie est cédée par le champ électromagnétique aux porteurs de
charge.
Le second terme n’a pas d’interprétation claire sous la forme d’une intégrale de volume. Cependant, le
théorème de Green-Ostrogradsky permet de l’exprimer sous la forme d’une intégrale de surface
ZZZ ZZ
Pray = →
− → −−
− →
div( Π ) dτ = Π · d2 S
V (Σ) Σ



Ce terme, homogène à une puissance, s’interprète comme le flux de Π à travers la surface Σ : c’est la
puissance rayonnée à travers Σ par le champ magnétique.

Propriété
La variation d’énergie électromagnétique dans un volume donné est due :
⋆ à la puissance cédée à la matière ;
⋆ à la puissance rayonnée vers l’extérieur.
Le bilan de puissance électromagnétique est décrit par l’équation de Poynting :

∂uem →
− →

+ div( Π ) = −−→ ·E (forme locale)
∂t
ZZZ ZZ ZZZ
d → −−
− 2
→ →
− →

uem dτ + Π ·d S =−  · E dτ (forme intégrale)
dt V (Σ) Σ V (Σ)

où Σ est une surface fermée.

4. Application : bilan énergétique pour un fil conducteur


Considérons un fil conducteur, assimilé à un conducteur cylindrique de rayon a et d’axe Oz. Notons i(t)
l’intensité du courant qui traverse le fil. On suppose que le courant est uniforme dans le conducteur.

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Le champ magnétique créé par le fil est de la forme



 µ i(t) r

−  0
 ~uθ à l’intérieur
B (M, t) = 2πa2
µ i(t)
 0

 ~uθ à l’extérieur
2πr

Le champ électrique à l’intérieur du conducteur ohmique est lié à la densité volumique de courant par

− = γ −
→ → →
− i(t)
E ⇒ E (M, t) = ~uz
γ πa2
Le théorème de Poynting appliqué à une portion de conducteur Σ de longueur ℓ
ZZ ZZZ
dEem → −−
− →
2 →
− →

=− Π · d S ext −  · E d3 V
dt Σ V (Σ)

Or
ZZZ − 2
→ i2
− · −
→ → 3
EdV = 2
ℓ πa = ℓ = Ri2
γ γ πa 2
V (Σ)
 
ZZ ZZ
− −−
→ → 1  i(t) µ0 i(t)  i2 µ0 i2
Π · d2 S ext =  2
~u z ∧ ~
u θ  · (d2
S~
u r ) = − 2 a3 γ
× ℓ2πa = 2 γ
× ℓ = −Ri2
Σ Σ µ 0 γ πa 2πa
| {z } 2π πa
en r = a

La puissance électromagnétique reçue par le conducteur vaut PJ = Ri2 : c’est aussi la puissance rayon-
née par le champ électromagnétique à travers la surface latérale du conducteur. En régime stationnaire,

l’énergie électromagnétique contenue dans le câble ne varie pas de sorte que


* +
dEem
= 0 ⇒ PJ = Pray
dt

9/9

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