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Didactique Des Langues en Quatre Mots PDF
Didactique Des Langues en Quatre Mots PDF
Clairei Tardieu
Professeur des universités à l’IUFM de Paris
Université Paris IV Sorbonne
C h a p itre 1 : La c o m m u n ic a tio n
« La langue sans parleur, voilà le prem ier o b jet de la linguistique,
la com m unication est un tout autre objet. »
Paul Ricoeur
Avant-propos
I
DANGER
I
¡MfflfflDUGE
IS B N 9 7 8-2 -72 58-381 3-3 niiuiifflî
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co n tre fa ço n o iic t io n r c c par les article s L . 3 3 5 -2 et su iva n ts du C ode rie la prop riété
in te lle c tu e lle .
«u w.editicns -e!Iipxes,fr
Remerciements à Anne-M arie Voise
pour ses remarques et ses conseils.
Chapitre 1 — La communication
Introduction
Il est com m uném ent admis que l'enseignement-apprentissage des Langues 2 en
France s'appuie sur des théories de la communication qui ont pris en compte les
avancées de la recherche en la matière, et ceci depuis le milieu des années 1980.
Qu'en est-il en réalité ? La question est ardue car elle interroge sur la difficulté même
d'enseigner non pas une langue, mais une langue vivante, agissante, perm ettant
une communication interpersonnelle authentique dans des contextes multiples
qui dépassent le cadre de la classe.
Il est également im portant de prendre conscience de la différence qui existe entre
la prescription des textes officiels, les propositions des manuels, et les réalisations
didactiques et pédagogiques des enseignants. Ainsi, à côté d'une vision « fantasmée »
de l'enseignement des langues, se tient une réalité complexe qui ne se livre pas à la
première lecture. Les dossiers de jury sollicitent une autonomie de pensée capable
de chercher, au-delà des clichés ou des représentations toutes faites, les caractéris
tiques véritables des choix méthodologiques soumis à analyse. Ce chapitre explore
en premier les fondements théoriques de « l'approche communicative », puis ouvre
les perspectives en am ont et en aval pour inscrire la notion de communication dans
une continuité historique.
un tout autre objet. » Il cite ici les philosophes Leibnitz et Husserl pour qui la réflexion
ne porte pas d'abord sur l'Idée de communication, mais sur « l'Incommunicabilité
des monades »(Ricœur2005 :12). Il s'agit pour lui de comprendre le discours comme
« transgression de l'incommunicabilité monadique » (Ib id . 13).
En s'appuyant sur les travaux de Benvenlste, il distingue discours et langue, le dis
cours étant « le com plém ent d'existence que la communication ajoute au système
virtuel des signes » (Ib id . 20).
Com m uniquer, c'est ém ettre des messages pour d'autres êtres humains, avec
des mots, des gestes, des attitudes corporelles, une matérialité qui est la surface
émergée de l'iceberg de l'esprit, c'est-à-dire, du rêve, de l'engagement, des univers
de croyance, des parcours de vie, des événements historiques à tous les sens du
terme qui donnent un sens unique au langage utilisé. L'idéal étant de réduire même
brièvement la polysémie inhérente à l'irréductible complexité humaine.
Paul Ricceur conclut : « Ce qui est essentiellement communicable par le discours,
c'est le "noétique", c'est-à-dire la part Intentionnelle de la vie qui est articulable
dans un lo g o s et qui se laisse dire, dans la foulée du sens, à la faveur de toutes les
allusions sui-référentielles du discours.
L'incommunicable, c'est le psychique en tant que tel, c'est-à-dire cette part non
Intentionnelle de la vie... Le psychique, en un mot, c'est la solitude de la vie que,
par intermittence, vient secourir le miracle du discours » (Ib id . 63).
Cette somptueuse pensée ne fait-elle pas écho au cri du Solitaire de David Gascoyne
lancé dans la grande nuit hum aine : « O be th e O n e , t h a t I m a y n e v e r b e a to n e in
k n o w in g t h a t I a m . L et m y lo st lo nellness be illusory. A llo w to m e a p a r t in S ein g , th a t
I m a y th u s b e p a r t o f O n e a n d A il » (Gascoyne 1965 :161).
Mais le contraire së laisse penser aussi : on comm unique toujours des messages
malgré soi. Et n'est-ce pas le fondement même de la psychanalyse que de rechercher
dans le discours les traces de scènes inconscientes ?
Puisque la question de la communication est si ardue, si l'on n'est pas certain de
pouvoir comm uniquer vraiment dans sa langue d'origine, ne peut-on penser que
vouloir apprendre à communiquer dans une langue étrangère n’est que pure utopie ?
C'est pourtant avec un certain enthousiasme que l'on décide, en 1985 pour le collège
et en 1987 pour le lycée d'introduire ce que l'on appelle communément « l'approche
communicative » dans les programmes de langue. Pour ce faire, on s'appuie sur
des théories linguistiques en évolution qui se complètent et répondent à un désir
d'enseigner non plus la langue mais l'action langagière dans toute sa complexité.
Introduction
Il est communément admis que l'enseignement-apprentissage d îs Langues 2 en
France s'appuie sur des théories de la communication qui ont pris en compte les
avancées de la recherche en la matière, et ceci depuis le milieu des années 1980.
Qu'en est-il en réalité ? La question est ardue car elle interroge sur la difficulté même
d'enseigner non pas une langue, mais une langue vivante, agissante, permettant
une communication interpersonnelle authentique dans des con.extes multiples
qui dépassent le cadre de la classe.
Il est égalem ent Important de prendre conscience de la différence qui existe entre
la prescription des textes officiels, les propositions des manuels, et les réalisations
didactiques et pédagogiques des enseignants. Ainsi, à côté d'une vision « fantasmée»
de l'enseig nement des la ngues, se tient une réalité complexe qui n a se livre pas à la
première lecture. Les dossiers de jury sollicitent une autonomie de pensée capable
de chercher, au-delà des clichés ou des représentations toutes faites, les caractéris
tiques véritables des choix méthodologiques soumis à analyse. Ce chapitre explore
en premier les fondements théoriques de « l'approche communica- ive », puis ouvre
les perspectives en amont et en aval pour inscrire la notion de communication dans
une continuité historique.
un tout autre objet. » Il cite ici les philosophes Leibnitz et Husserl pour qui la réflexion . .
ne porte pas d'abord sur l'idée de communication, mais sur « l’incommunicabilité
des monades » (Ricœur 2005:12). Il s'agit pour lui de comprendre le discours comme
« transgression de l'incommunicabilité monadique » (Ibid. 13).
En s'appuyant sur les travaux de Benveniste, il distingue discours et langue, le dis
cours étant « le complément d'existence que la communication ajoute au système
virtuel des signes » (Ib id . 20).
Communiquer, c'est ém ettre des messages pour d'autres êtres humains, avec
des mots, des gestes, des attitudes corporelles, une matérialité qui est la surface j
émergée de l'iceberg de l'esprit, c'est-à-dire, du rêve, de l'engagement, des univers
de croyance, des parcours de vie, des événements historiques à tous les sens du
terme qui donnent un sens unique au langage utilisé. L'idéal étant de réduire même
brièvement la polysémie inhérente à l'irréductible complexité humaine.
Paul Ricœur conclut : « Ce qui est essentiellement communicable par le discours,
c'est le "noétique", c'est-à-dire la part intentionnelle de la vie qui est articulable
dans un logos et qui se laisse dire, dans la foulée du sens, à la faveur de toutes les
allusions sui-référentielles du discours.
L'incommunicable, c'est le psychique en tant que tel, c'est-à-dire cette part non
intentionnelle de la vie... Le psychique, en un mot, c'est la solitude de la vie que, ;
par intermittence, vient secourir le miracle du discours » (Ibid. 53).
Cette somptueuse pensée ne fait-elle pas écho au cri du Solitaire de David Gascoyne
lancé dans la grande nuit humaine : « O b e th e O n e, t h a ï I m a y n e v e r be a to n e in
k n o w in g chat I a m . Let m y lo st loneliness be illusory. A llo w to m e a p a r t in Being, th a t
I m a y th u s b e p a r t o f O n e a n d A il » (Gascoyne
1955:161). !
Mais le contraire se laisse penser aussi : on communique toujours des messages
■malgré soi. Et n'est-ce pas le fondement même de la psychanalyse que de rechercher
dans le discours les traces de scènes inconscientes ?
Puisque la question de la communication est si ardue, si l'on n'est pas certain de
pouvoir communiquer vraiment dans sa langue d'origine, ne peut-on penser que
vouloir apprendre à communiquer dans une langue étrangère n’est que pure utopie ?
Cest pourtant avec un certain enthousiasme que l'on décide, en 1985 pour le collège
et en 1987 pour le lycée d'introduire ce que l'on appelle communément « l’approche
communicative » dans les programmes de langue. Pour ce faire, on s'appuie sur
des théories linguistiques en évolution qui se complètent et répondent à un désir
d'enseigner non plus la langue mais l’action langagière dans toute sa complexité.
f.
Chapicre 1 — La communication
G ram m ar.
Verb ta h e i present,
l s n o t Jo hn ta ll l
Is he n o t t a ll l
N ou n s. *
• Book i la a common n o u n ; « Catherine« is a proper noun.
Idiom s.
A new w ord — W ore for w ord — A w il d m an — F or exam ple — F or
THE PRESENT — HENRY TH E FOURTH .
E x e r c is e s .
1. D i c t a t i o n ,
A cat ie a dom estic animal. Tha teacher le tail ; the pupil ia short. The mistress
ia not English. The master ie French. The sentence ie very short. The leason ie
vary long. A ruler is a thing. The lion îh 2 wild animal.
2. C o n j u g a t i o n .
W hat are the interrogative, the negativa, and the interrogative-nogativa forme of :
W e are Fretiçh boys. I am the mistress. You are an English girl. The master is
French. They are English. It is a wild animal. They are tall. They are domestic
animals. Alice is short. W e are men. The thing is soit. The ruleia are long. Tha
word ia short.
3. Opposites.
W hat are the opposites o f : small, tall, wild, soit, long, definite, regular, plural t
4. F r a n u n c l a t l o n .
Are you tha English teacher 1 la she the French mistress 1 Is Tom English 1 (iai>
U N IT 10
s ta rte r 24
T h e tra in to York
Chapitre I — La communication
n ew w o rd s fo r v a ria tio n s
c o n v e rs a tio n a l p a tte rn s
visual g ra m m a r
J SO-
• The tra in is re a d y to ;
I leave.
• John is ready
JJ
from "H
Q o
e R a le -p la y
t h e to u ris t: Y o u e re a i P ic c a d illy G reu s
W iddow son explique donc qu'on peut regrouper les structures par valeur
d'emploi.
Les travaux du Conseil de l'Europe vont s'appuyer sur cette conception. Le Threshold
Level publié en 1975 (et qui est d'une certaine manière l'ancêtre du Cadre européen
commun de référence pour les langues), souligne le fait que ce sont les conditions
extra-linguistiques qui déterm inent l'acte linguistique.
Cet ouvrage constitue une sorte de nomenclature des intentions de parole et donne
dans un premier temps des index notionnels-fonctionnels insuffisants pour une
utilisation en discours.
Les rubriques créées à l'époque sont les suivantes : relations de civilité, information,
appréciation, influence exercée sur autrui et discussion. (En 1976, David Wilkins
publie N o tio n a l Syllabuses qui explicite ces travaux.)
À l'intérieur de chaque rubrique, se trouvent répertoriés des actes de langage (par
exemple, pour les relations de civilités : saluer, s'excuser, remercier, exprimer vœux et
souhaits, demander poliment) avec des expressions de langue correspondantes.
Ce type de classement apparaît dans certains manuels dès la fin des années 1970
où l'on commence à regrouper les structures par valeur d'emploi. Voici un exemple
extrait de S ay W h a t You M e a n , 2 de, Nathan, 1977, p. 21.
1. Professeur é m é rite à U n iversity o f Lon d o n , H .-G . W idd ow son a larg em en t co n tribué aux fon
d e m e n ts th é o riq u e s d e l'a p p ro c h e co m m u n ic a tiv e . Son ouvrage le plus ré cen t s'intitule : Text,
Coruexr, P retext. C riric a l Issues in D iscourse A n a ly sis (2 004).
Chapitre 1 — La communication
Des tableaux de fonctions langagières sont présents dans les textes officiels dès 1981
pour la classe de 2d', repris dans les textes de 1987 et dès 1985 pour le collège. À la
rubrique « saluer » figurent pour la classe de 6' deux structures : H o w a r e y o u ? , Tm
fíne, et des items lexicaux ou des blocs lexicalisés comme : H e llo ! Mil, G o o d m o rn in g ,
g o o d a fte r n o o n ..., H o w d o y o u do?
Galisson et Coste définissent ainsi les notions et fonctions qui président à la rédaction
de nouveaux programmes dans les pays d'Europe concernés :
Le discours
Pour Widdowson, « l'activité linguistique normale ne consiste pas à produire des
phrases isolées mais à employer des phrases pour créer du discours ».
Ainsi fait-il la distinction entre cohérence et cohésion :
Cette séquence constitue un discours cohérent mais non cohésif. On peut d’ailleurs
s'amusera reconstituer les liens propositionnels manquants :
On voit ici la difficulté pour le professeur. Quelles formes de langue enseigner 7 Celles
qui correspondent à l'usage, ou celles qui correspondent à l'emploi courant 7 Parler
une langue c'est procéder à ces ellipses permanentes rendues possibles par une
connaissance partagée de conventions tacites); implicites. On pourrait penser que
cette problématique ne vaut que pour l'oral e t;ne concerne pas l'écrit. Mais il n'en va
pas ainsi : ce qui est enjeu ici c'est l'éclatement de la différence entre oral et écrit.
Sophie Moirand rappelle ainsi que le concept de dialogisme vient à point pour récon
cilier les deux approches — pragmatico-notlonnelle pour l'oral et grammatico-énon-
ciative pour l'écrit. En effet tout texte écrit porte des traces repérables de dialogisme
(discours des autres) et tout dialogue comporte des éléments de l'écrit (Moirand 1994 :
29). « Mais comment repérer la trace de ce "langage intérieur" (Janitza 1989:103-115)
en marge ou à la surface des textes conversationnels, quelle place lui donner dans
l'apprentissage des stratégies de conversation 7 » (Moirand, 1994:31).
Chapitre 1 — La communication
Dans la pratique, on continue bien souvent à enseigner des structures de langue per
mettant de réaliser des actes de paroie d'un côté et à faire dé l'analyse grammaticale
de l'autre, sans prendre en compte la complexité de la communicati an en général.
Ce que résume fort bien Martlns-Battar en disant :
« De cette am biguïté de la parole, qui est fondam entale et qui fait qu'un
m êm e énoncé peut avoir différentes valeurs énonciatives, de mêm e qu'une
valeur énonciative peut s'exprimer par différents types d'énoncés, il ressort
que la difficulté, dans l'apprentissage de l’énonciation d'une l.ingue, ne tient
pas, au niveau du contenu, dans le nom bre d'actes de paroie, ni, au niveau de
l'expression, dans les différents types d'énoncés à apprendre, mais bien dans
le m ode de fonctionnem ent de cette "grammaire de l'énoncution" qui rend ■
compte de toutes les possibilités d'accrochage entre contenu (ac te de parole) et
expression (énoncé), dans un sens (encodage), comme dans l'au re (décodage) »
(Martins-Battar 1980:63).
Réception et production
Si l'on considère la comm unication com m e un processus à trois paramètres : le
message, l'ém etteur e t le récepteur, on peut dire qu'elle nécessite « four skills »,
soit quatre aptitudes.
Réception P roduction
Écouter Parler
Comprendre Écrire
Capacités de Toral
Production Réception
Converser
Oral/visuel Emploi
Dire Ecouter
Oral Parler Entendre Usage
Capacités de l'écrit1
Production Réception
Interpréter
Emploi
Ecrire Lire
Composer Comprendre Usage
C'est ainsi qu'il peut distinguer les aptitudes linguistiques qui relèvent du support et
réfèrent à l'usage, des capacités de communication qui réfèrent à l'emploi, ces der
nières incluant les aptitudes linguistiques. On voit bien ici, encore une fois, la difficulté
qui consiste à dépasser la simple acquisition d'aptitudes linguistiques, déjà difficile à
réaliser, pour pénétrer le domaine des capacités de communication, garantissant une
véritable maîtrise opératoire de la langue dans les situations les plus variées.
Ces capacités de communication sont en principe déjà acquises dans la langue maternelle
ou dans une langue seconde. Par exemple, on sait lire (interpréter) des schémas, des
diagrammes, des tableaux, des textes, etc. Il suffi raitdoncde transférer ces capacitésdans
un autre moyen d'expression, autrement d it de faire acquérir des aptitudes linguistiques
nouvelles utilisables dans des capacités de communication déjà acquises.
Mais le caractère transférable des capacités n'est pas prouvé scientifiquement. En
1940 déjà, Bachelard expliquait que « l'esprit doit se plier aux conditions du savoir »
(Bachelard, 1970:144, cité par Meirieu, 1993 :151), et pour Vygotsky, une capacité
est toujours « locale », liée à un contenu et non d'ordre général. L'expérience montre
aussi que la méconnaissance de la langue 2 peut suffire à bloquer un éventuel
processus de transfert. Si l'on considère par exemple la capacité d'inférence, la
confrontation avecun/nput comportant des difficultés d'ordre phonologique, lexical
ou syntaxique peut entraver le réflexe qui consiste à s'appuyer sur le connu pour
apporter du sens à ce qui est inconnu. Rod Ellls rapporte ainsi les conclusions de
l'importante étude menée par VanPatten en 1990 sur l'attention à la forme ou au
sens pendant l'écoute d'un document sonore : « VanPatten concludes thatm eaning
and farm compete for learners'attention and that only when learners can understand
input easily are they able to attend to meaning » (Ellis 2 0 0 3 :4912). On peut comparer
1. p. 76
2. « V a n P a tte n c o n c lu t q u e sens e t fo rm e so llicitent de m anière con currentielle l'atte n tio n des
a p p re n a n ts e t q u e c'est s e u le m e n t lo rs q u e ces derniers p eu ven t c o m p ren d re facilem ent lïn p u r
qu'ils so n t ca p ab les d e p rê te r a tte n tio n au sens. »
Chapitre 1 — La communication
Activité n° 1
m m
Happy • It rocks! (US) • T h a i ’s g c c r i , I ' m h a p p y l * How w o n e e 1 f u ll
■ T h a t 's lo v e ly ! * l am q u it e h a p p y a t th e
happy! * I am d e lig h t e d w it h t h e
id e a t h a t ...
•It was a real pleasure
in d ee d .
■ I'm over the moon
ab n u t it
Analysez cet extrait de l'index fonctionnel de In sight 2 *, © Hatier, 2005, et dites quels
’ aspects de la communication il prend en compte.
La compétence de communication
Évolution du concept
Dans l'approche communicative, la compétence est définie comme la capacité à
utiliser un langage approprié dans des situations et des dispositifs de communication
variés (Bachman, 1990:16). Il distingue « la compétence langagière, organisatrice
et pragmatique [...] de la compétence stratégique consistant à évaluer, planifier et
exécuter (la maîtrise de la langue doit être transformée en acte) » (cité par Figueras,
2007:20). En fait, cette définition est à mettre en perspective avec d'autres définitions.
La notion de compétence en linguistique apparaît chez Chomsky qui la distingue
de la performance - la performance étant la manifestation de la compétence.
Cette notion va être utilisée et enrichie par D. Hymes pour qui une compétence de
communication est à la fols d'ordre linguistique (Chomsky) et d'ordre socioculturel,
ouvrant ici un nouveau paradigme pour l'enseignement des langues. Comme l'écrit
C. Springer : « La didactique des langues ne peut pas se contenter d'une approche
purem ent linguistique de la com pétence » (2000 : 69). En 1983, P. Charaudeau
propose trois composantes : linguistique, situationnelle, et discursive. Canale et
Swain (1980) en distinguent quatre : grammaticale, sociolinguistique, discursive et
Chapitre 1 — La communication
Conversationnelle
Linguistique . Socioculturelle
La com pétence pragm atique recouvre « l'utilisation fonct onnelle des res
sources de la langue (réalisation de fonctions langagières, c'actes de parole)
en s'appuyant sur des scénarios ou des scripts d'échanges interactionnels. Elle
renvoie égalem ent à la maîtrise du discours, à sa cohésion et à sa cohérence,
au repérage des types et genres textuels, des effets d'ironie, de parodie [...]»
(CECRL, 2001 :18).
Connaissances ou compétences ?
Dans son ouvrage C onstruire des com p éten ces dès l'école, Philippe Perrenoud montre
bien combien il est vain d'opposer connaissances et compétences : « Pour com
prendre le monde et agir sur lui, ne faut-il pas, à la fois, s'approprier des connais
sances étendues et construire des compétences susceptibles de les mobiliser à bon
escient ? La figure de l'expert l'atteste : c'est à la fois un savant, un érudit, quelqu'un
qui a « lu tous les livres » et accumulé des trésors de connaissances au gré de son
expérience, et quelqu'un qui a du flair, de l'intuition, du sens clinique, du kn o w ~ h o w
et l'ensemble des capacités qui perm ettent d’anticiper, de prendre des risques, de
décider, bref d'agir en situation d'incertitude» (Perrenoud, 1998:12).
La notion de situation d'incertitude paraît tout à fait appropriée pourla communication
en langue étrangère. C’est bien parce que l'on doit faire face à des situations toujours
nouvelles que l’apprentissage par cœur de structures ne fonctionne pas, ou que l'ac
quisition de savoirs et de savoir-faire, si pointus fussent-ils, ne suffisent pas toujours à la
communication interpersonnelle impliquant un contexte socioculturel spécifique.
Pour Philippe Perrenoud « les compétences [manifestées dans des actions] ne sont
pas elles-mêmes des connaissances, elles utilisent, elles intègrent, elles mobilisent
des connaissances » {Ibid. 8). Autrement dit, les connaissances n'ont de valeur que
dans leur mise en relation permanente. Il explique également que les cognitivistes
préfèrent conserver le terme de connaissances et le décliner au lieu de recourir au
terme de compétences. Ainsi, à partir des travaux d'Anderson (1983), les sciences
cognitives distinguent-elles trois grands types de connaissances : les connaissances
déclaratives stockées sous forme de concepts, de propositions (faits, lois, régularités,
etc.), les connaissances procédurales, actions potentielles, dynamiques, implicites et
automatiques (procédures à suivre, opérations) et les connaissances conditionnelles
Chapitre 1 — La communication
qui « précisent les conditions de validité des connaissances procédurales » {Ibid. 9),
permettant leur utilisation à bon escient. ■
C’est la mise en synergie de ces trois types de connaissances qui confère une réelle
compétence. Dans le domaine langagier, par exemple, la compréhension d'un segment
de texte requerra à la fois des connaissances lexicales, grammaticales, culturelles,
etc., des connaissances de procédures comme l'inférence, (perm ettant de deviner
le sens d'un mot inconnu grâce au contexte), la déduction (permettant de déduire
le sens d'un mot inconnu à partir de règles grammaticales connues et sollicitées),
et enfin des connaissances de conditions (perm ettant d'utiliser l'inférence là où le
contexte fait sens, la déduction là où l'on reconnaît un m ot dérivé, etc.).
Conclusion
Selon Claire Kramsch, la révolution communicative ne veut pas dire « qu'on se
désintéresse de la langue et de ses structures, simplement qu'on la replace dans le
contexte humain dont elle est issue ». (Kramsch 1984:6.) L'approche communicative
!
i
i
i
La perspective en am ont
Introduction
Pourquoi inscrire cette volonté d'enseigner non plus seulement a langue mais la
communication dans un continuum de l’histoire de l'enseignement des langues ?
Un retour en arrière historique est nécessaire si l'on veut comprendre le présent
mieux appréhender le futur, mais dans quelles limites temporelles ?
Christian Puren cite les décrets de la révolution qui place un tel enseignement en ;
douzièm e position après les arts plastiques (aujourd'hui, la LVE est le deuxième i
pilier du socle commun), mais c'est l'ordonnance de Charles X du 26 mars 1829 ^
qui, selon lui, « marque véritablement le début historique de la généralisation de 1
l'enseignement scolaire des LVE en France » (Puren, 1988 : 45). :
En fait, on peut considérer cette ordonnance comme le premier texte officiel sur j
l'enseignement des langues1. Par la suite/ces textes seront le fait de l'inspection 3
générale élaborés sur demande du ministère et soumis à la consultation de diffé- i
rents partenaires éducatifs avant décisfon du ministre. Ce n'est cu’en 1989 qu'un ?
Conseil national des programmes est créé, formalisant la tâche et donnant plus de j
poids encore à ses productions. i
î
S
i
Le choix dles termes ?
On entend les termes méthode, méthodologie, courant méthodolo gique, approche,
perspective pour désigner les principes sous-jacents à l'enseignerr ent des langues.
Comment utiliser ces termes ? Le terme de méthode est plus restrictif que celui de
m éthodologie, lui-m ême plus restrictif que celui d'approche ou de perspective. t
D'un point de vue chronologique, on rem arque que l'on utilisi plus volontiers
aujourd'hui les deux derniers termes que les deux premiers. Ceci de notant peut-être
un degré croissant d'incertitude, une démarche plus éclectique. Dans son ouvrage
sur l'historique des méthodologies, Christian Puren utilise précisément le terme de
méthodologie pour désigner « des formations historiques relative ment différentes
les unes des autres, parce qu'elies se situent à un niveau supérieur où sont pris en
compte des éléments sujets à des variations historiques déterminantes tes que les ;
objectifs généraux [...], les contenus linguistiques et culturels [...I, les théories de ,
référence [...], et les situations d'enseignement [...j (Puren, 1988:17). Puren ajoute .
que le terme de m éthode est utilisé en fait pour désigner à la fois « le matériel
d'enseignement » [...], « l'ensemble de procédés et de techniques de classe visant
à susciter chez l'élève un comportem ent ou une activité déterminés » [...], et enfin
la méthodologie sous-jacente. C'est pourquoi, le terme de « méthode » pourra être
utilisé ici, par commodité, à la fois pour distinguer les grands courants didactiques
et l'ensemble des procédés privilégiés par ces courants.
La méthode directe
De 190.1 à 1908 intervient ce que M. Pothier qualifie de «coup d’état pédagogique a:
l'introduction en France d'une méthode née en Allemagne qui obtient le soutien des
créateurs de l'alphabet phonétique (Passy et Jones), et va s'exporter aux États-Unis
avec les méthodes Berlitz (Pothier, 2003:9). Il s'agit de la méthode directe qui tente
le « bain linguistique » et abandonne les objectifs culturels et formatifs au profit du
seul objectif pratique — du moins dans les premières années de l'apprentissage.
Ces méthodologies appartiennent à l'ère « prélinguistique ».
La méthode active
La méthode active qui sera mise en place progressivement à partir de 1908 et offi
ciellement en 1925, codifiée en 1950 et amendée en 1965 avant d'être remplacée par
la méthode audiovisuelle en 1969, réhabilite les deux objectifs culturel et formatif
mis à l'écart dans un premier temps par la méthode directe sans abandonner pour
autant l'objectif pratique de cette dernière. Par rapport à la méthode grammaire-
traduction, la méthode active procède à une redéfinition de la culture et conserve
l'importance accordée à l'utilisation de la Langue 2.
Dans le domaine culturel, elle s'ouvre à une conception plus large, incluant des
éléments de civilisation, d'histoire, ou de sociologie. Ainsi, le manuel de 5eL'anglais
vivan t, Carpentier Fialip, 1933, comporte-t-il des reproductions de peinture comme
celle de Millais A u tu m n Leaves ou encore un dessin humoristique extrait de Punch
pour illustrer une scène de la vie quotidienne : « A t t h e Post O ffice », en même temps
qu'une gravure de Eton College.
Chapitre 1 — La communication
Chapitre 1 — La communication
études - ils puissent tirer parti, soit pour des besoins pratiques, voyages, travaux
à l'étranger, relations d'affaires, correspondance, soit pour des études et pour
toute documentation scientifique ou technique ». Les textes officiels de l'époque
recommandent égalem ent l'utilisation exclusive de la L2 (absence de traduction)
pour l’enseignement du vocabulaire avec illustration par l'objet ou, par le contexte
dans le cas de mots abstraits :
mm
Chapitre 1 — La communication
Activité n° 2
Voici un extrait de la table des matières de L'an g lais p a r l'a c tio n , da: se de Troisième,
1959 12.
En quoi ce manuel semble-t-il illustrer la’volonté des auteurs de concilier visée
pragmatique et visée académique dans, l'enseignement de l'angle is ?
CONTENTS
PART ONE: THE ACTION AND THE WORD
1. Writing a le tte r........................................................................... 13
The Birthday Letter (A s ketch ) ........................... !.....................14
Post Haste, by Colin H ow ard_______ ^________________ 15
2. Playing a gram ophone record................................................ 17
Technical difficulties..................................... 18
A Strauss Waltz at a Florentine Villa, by Sommerset Maugham 19 |
3. Making a cup of te a ................. _ ................................................21 =■
The Cup That Cheers (A sketch)............. „...22 ?
Tea at Mr. Chips's, by James Hilton....................................... _23 1
1. C ité p a r C. P uren dan s o Les m é c a n is m e s d e c irc u la tio n dans l'é v o lu tio n h is to riq u e d e la d id a c - t
tiq u e scolaire des lan g u e s v iv a n te s é tra n g è re s », D 'u n e la n g u e à l'a u tr e : h s d id a c tiq u e s in Les •
la n g u e s m o d e rn e s , APLV. n° 1 ,1 9 8 8 , p . 20.
2. R ichard P.-M . e t H all W „ C lassiques H a c h e tte . «
Chapitre 1 — La communication
En 1965, soit quatre ans avant les textes de 1969 pour les classes de 6e et 5* qui vont
introduire une méthode presque exclusivement orale, paraissent des Instructions
pour la classe de Seconde. On y relève que la conception de la langue se modifie
sous l'influence du structuralisme (les travaux de Bloomfield, Skinner — V e rb a l
B ebavior est paru en 1957} et un programme grammatical est publié. Les structures
de la langue doivent être présentées dans un contexte significatif.
La méthode audio-orale
La méthode utilisée en France est cependant très différente de la méthode audio-orale
née au cours de la Seconde Guerre mondiale pour doter les soldats américains
envoyés en Europe d'une formation en langue accélérée. C'est dans les années 1950
que la m éthode audio-orale s'est donnée des moyens scientifiques véritables grâce
à l'apport de linguistes dont Charles C. Fries (1887-1967) et d'un psycholinguiste
américain, Burrhus Frédéric Skinner (1904-1990) qui se sont efforcés d'appliquer à
la pédagogie les travaux de J.-B. Watson (Behaviorism, 1924).
Ainsi la « m éthode audio-orale » est-elle l'enfant d'un courant linguistique, le
structuralisme, et plus particulièrement du distributionnalisme, et d'un courant
psychologique, le béhaviorisme. Comme le rappelle Christian Puren dans son cha
pitre sur la méthodologie audio-orale, le distributionnalisme considère la langue
selon deux axes :
« • L'axe p a r a d ig m a tiq u e a u a x e v e rtic a l sur lequel se situent les mots qui peu
vent se substituer l'un à l'autre à un endroit déterminé de la chaîne parlée ou
de la ligne écrite.
Sur cet axe, la manipulation de base est la substitution » (Puren, 1988:294).
Chapitre 1 — La communication
Exemple :
SN SV
Det. N. Adv. Adj. V. Det N.
Le chat très malin a mangé le poisson
... fort rapide mangera les
vif la
Le professeur déclenche une cassette sur laquelle sont enregistrés les exercices et
les élèves doivent procéder aux transformations suggérées par le modèle. L'exemple
de transformation paradigmatique et syntagmatique donné ci-dessus, témoigne
de l'artificialité des phrases et des opérations demandées. Mais cette réduction
de la langue aux structures et l'absence de référence à un véritable contexte de
communication favorisent efficacement un certain type d'apprentissage, répétitif,
fondé sur les théories mécanistes d'acquisition des langues. C'est Burrhus Frederic
Chapitre i — La communication
Skinner qui a le premier développé l'idée que l’on pouvait associer les théories du
langage à la théorie psychologique comportementaliste. Il souscrit à l'Idée que
nous apprenons par essais et erreurs et que la pensée, le langage sont des com
portements humains. Il adapte à la pédagogie le processus « stimulus, réponse,
renforcement », l'expérience représentant le stimulus, ou in p u t ; l'action la réponse,
ou o u tp u t, et le renforcement, la récompense ou la punition. Il rejette le terme de
conditionnement. Le renforcement selon lui est une conséquence indispensable
de la réponse. L'exemple qu'il donne est celui de deux pigeons dressés à la relation
sociale au moyen d'un jeu de balles de ping-pong. Quand l'une des balles arrive
près d'un des deux pigeons, l'autre est « renforcé » par un peu de nourriture. Skinner
analyse les causes de l'échec de l'enseignement par l'absence de renforcement pour
l'élève. Bien sûr il ne s'agit pas d'apporter de la nourriture en classe et d'en donner
aux élèves quand ils fournissent la bonne réponse (encore que !), mais plutôt de
féliciter, ou d'encourager jusqu'à ce que la bonne réponse soit donnée. Cela n'est
pas sans rappeler l'attitude bienveillante de l'enseignant telle qu'elle est préconisée
aujourd'hui. Skinner renonce en effet très, tôt à l'idée de punition pour ne retenir
que celle de récompense. Il écrit : « Une possibilité consiste à éliminer les conditions
qui donnent naissance au comportem ent à bannir. Nous pouvons éviter la punition
inhérente à toute erreur en construisant des programmes dans lesquels l’élève n‘en
commet pas » (Skinner 1968 :223). D. Gaonac'h résume ainsi la conception skinné-
rienne : « Si la conjonction entre comportement et renforcement, dans une situation
donnée, est répétée, il y a apprentissage » (Gaonac'h, 2006:44).
En fait, on est surpris par l'inventivité de Skinner qui a mis au point des machines à
apprendre et des programmes qui ne sont pas sans rappeler nos ordinateurs et nos
logiciels contemporains. Si la réponse est correcte, l'appareil passe à l'item suivant.
Les erreurs sont totalisées. Aujourd'hui dans les logiciels d'apprentissage des langues,
c'est le nombre de réponses positives qui est comptabilisé, et les machines sont
plus souples mais elles sont souvent fondées sur le principe : expérience, action,
récompense.
« Q uelle tentation en effet ce pourrait être, si l'on n'y prenait garde, pour
certains "gourous" rongés de puissance, qui voudraient manipuler des sujets
humains pour en faire de dociles exécutants ! Quels étranges rapprochements
on pourrait faire entre de telles options "formatives" et certains choix, stricte
m ent économiques ou idéologiques, où l'on martèle, par la publicité ou la
propagande, des conditionnements d'achat ou de comportement dans l'esprit
de clients ou de citoyens ! L'univers orwellien, de quelque bord idéologique
qu'il se réclame, se profilerait à l'horizon de telles pratiques, si des précautions
éthiques indispensables n'y étaient apportées... » (Bailly, 1990).
Et c'est sans sous doute une des raisons pour lesquelles, dès le début, la méthode
audiovisuelle d'injtiative française se démarque de la méthode audio-orale anglo-
Chapitre 1 — La communication
« [...] Malgré des traits communs (importance donnée à la forme orale, tendance
à faire que la pratique langagière précède la prise de conscience ou l'explicitation
métalinguistiques), les deux courants se séparent nettem ent quant à la place
accordée à la construction de la signification en langue étrangère (question
centrale pour les audiovisualistes, secondaire pour les audio oralistes) et à la
mise en place du système linguistique-cible (les audio-oraliste: recourant à une
présentation très graduelle et atomisée d'éléments à manipu er à outrance et
à vide, là où les audiovisualistes tendent à préserver le lien entre parole, sujet
et situation, même dans les phases les plus systématiques de l'apprentissage)
(Coste 1988:67-68). .
Conclusion
Somme toute, cette survivance d'une ou plusieurs méthodes à l'intérieur d'une autre
est d'autant plus logique que l'approche communicative « a fossoyé la cohérence
méthodologique qui organisait la didactique et ouvert la voie aune créativité métho
dologique qui est un appel aux enseignants à faire, défaire, refaire les cohérences
suscitées dans les constructions de ce genre » (Puren, 1995 in Piccardo, Yaïche, 2006 :
448-449). Mais il ne suffit pas de souligner l'inventivité didactique offerte aujourd'hui
aux professeurs, encore est-il bon de savoir à quel type d'éclectisme on se réfère et
de pouvoir justifier ainsi les pratiques.
On note néanmoins une évolution logique qui suit l'évolution même de la recherche en
linguistique et psycholinguistique ainsi que l'évolution de la société en général.
Activité n° 3
Reportez-vous à la page 12 et montrer en quoi ces leçons de manuel traduisent
cette évolution.
Chapitre 1 — La communication
La perspective en aval
Introduction
Les années 2000 ont vu naître un outil offrant une base commune pour l'élaboration
de programmes de langues vivantes, de référentiels, d'examens, de manuels, etc.
en Europe : le Cadre européen de référence pour les langues (CECRL). La France est
le premier pays d’Europe à avoir inscrit dps références directes au CECRL dans ses
-programmes de langue. Qu'est-ce que le Cadre européen ? Quels sont ses apports ?
Remet-il en cause l'approche communicative telle que nous l'avons décrite plus
haut?
La perspective actionnelle
Fondementsthéoriques
C'est en novem bre 1991 que le G ouvernem ent fédéral helvétique organise un
Symposium intergôijvernemental à Rüschlîkon en Suisse sur le thème : « Transparence
et cohérence dans l'apprentissage des langues en Europe : objectifs, évaluation,
certification ». Lors de cette rencontre, des résolutions sont prises en faveur de
l'intensification de l'apprentissage/enseignement des langues, l'apprentissage tout
au long de la vie et de l'élaboration d'un cadre européen commun de référence pour
l'apprentissage des langues à tous les niveaux et dans une perspective plurilingue.
Fruit d'un travail collectif effectué par de nombreux enseignants.et enseignants-
chercheurs au sein d'un groupe de travail comprenant vingt ressortissants des états
membres ainsi que des représentants de la commission européenne, le CECRL a été
rédigé par les Professeurs J.-L.-M. Trim (directeuçde projet), D. Coste (École normale
supérieure de Fontenay-Saint-Cloud, CREDIF,, France), M.-B. North (Eurocentres,
Suisse). Il a été publié en français sous le titre suivant : C ad re eu ro p é e n c o m m u n de
référence p o u r les la n g u e s . Les traductions française, allemande, espagnole et cata
lane sont accréditées. La traduction française laisse cependant apparaître certaines
différences avec le texte original.
Sur le plan des fondements théoriques, on peut dire que le CECRL poursuit dans
la lignée de la théorie de la communication en définissant une perspective action
nelle à caractère social. D'une certaine manière, il s'agit d'une évolution logique de
l'approche communicative souvent confinée au cadre de la classe. En suivant l'analyse
de Christian Puren, on pourrait dire que l'on progresse de l'idée de communiquer
pour agir sur autrui à communiquer pour agir avec autrui.
Chapitre 1 — La communication
Ainsi, Christian Puren voit-il quanta lui un changement de paradigme à la fois dans
la conception de la communication [on passe de « l’agir sur » à « l'a jir avec ») et dans
l'apprentissage (de l'artificiel au naturel). Changement de paradig me aussi,comme
on l'a dit précédemment, dans le fait que la compétence de communication langa
gière est replacée dans un contexte plus large de compétences ç énèrales liées au
fait mêm e de vivre en société.
On ne peut s’empêcher de déceler dans la volonté de rompre avec I e purement fonc
tionnel (« agir sur ») une certaine évolution des esprits aspirant à un dialogue entre
les peuples et ¡es cultures. Le Conseil de l'Europe s'est ainsi fixé poui objectif que tout
jeune européen maîtrise au moins deux langues en plus de sa langue maternelle.
La perspective privilégiée dans le CECRL est :
Compétences Ensemble des connaissances, des habiletés et des dispositions qui permettent d'agir.
Compétences générales Ensemble des connaissances, des habiletés et des dispositions qui permettent d’agir.
Contexte Renvoie à la multitude des événements et des paramètres de la situation (physiques
et autres), propres à la personne mais aussi extérieure à elle, dans laquelle s'inscrivent
lès ânes de communication.
Activités langagières * Impliquent l'exercice de la compétence à communiquer langagièrement, dans un
domaine déterminé, pour traiter (recevoir et/ou produire) un ou des textes en vue de
réaliser une tâche.
Processus langagier Renvoie â la suite des événements neurologiques et physiologiques qui participent à
la réception et à la production d'écrit et d'oral.
Texte Toute séquence discursive (orale et/ou écrite) inscrite dans un domaine particulier et
donnant lieu, comme objet ou comme visée, comme produit ou comme processus, à
activité langagière au cours de la réalisation d'une tâche.
Domaine Éducationnel, professionnel, public, personnel.
Stratégie Tout agencement organisé, finalisé et réglé d'opérations choisies par un individu pour
accomplir une tâche qu'il se donne ou qui se présente à lui.
Tâche Toute visée actionnelle que l'acteur se représente comme devant parvenirà un résultat
donné en fonction d'un problème à résoudre, d'une obligation à remplir, d'un but
qu'on s'est fixé, (déplacer une armoire, écrire un livre, commander un repas dans un
restaurant, etc.).
* Henri Portine conteste l'utilisation du terme « activité langagière » au pluriel dans le CECRL : * cette erreur
conduit à raplatissement" des (pseudo)acitivités langagières sur les tâches à accomplir » (Portine, 2008).
En Fait, le terme « savoir-faire langagiers » serait peut-être plus approprié.
Chapitre 1 — La communication
Activité n° 4
Extrait de Join the Team 6’ , © Nathan, 2006.
W rite fo r
a school n e w sp a p e r
Mote from the editor, Mr Geecharc
:r y r . Headmaster of Palmer School
I am proud IB p tessili ou r fifth «111 inn
til Th e Prim er Schemi Tim es. It com a
S L o c k a l th e s n h c e ln e w s p a p e r on p . 99 a n d s a y :
ia ymi with nei«, ptioiogniplu, rules
s. h e w m a r y p e o p le c a n lr l b u te d t a I L
and hinny jnkei A bly ihrnk you ic J1
1 > h. h a w m a r y n e w s p a p e r s t h e s c h o o l p u b li s h e d b e f o r e t h is o r e , I he pupils ivhc rerirlbtned lemeililnj
C . h o w y o u t r a n s la t e th e w o r d is s u e In t o F r e n c h - b e c a r e f u l, it 's le this m c iilh i lutti!. H a w trini
«3 fûUXOmi. n.2.
d . h o w o l d p u p i l s a i e in Y e a r 7 .
£J M r Reecham is p r o u d t o p r e s e n t t h e s e h c o l n e w s p a p e r . ",
a. F in d a s y n o n y m .o f th e w o id ' p r o u d - :'
u n h a p p y - p le a s e d - d is a p p o in t e d
h . R e w r it e I h e s e n t e n c e u s i n g Ih e s y n o n y m .
w r s K e n t i s l e a v in g in J u n e . S h e ' s
h a v in g a b a b y .
P a l m e r S c h o o l ’s J o n a t h a n W a t s o n ,
a g e d l i . p l a y e d i n t h e r e g io n a l c h e ss
c h a m p io n s h ip l a s t W e d n e s d a y , H e
d id v e i y w e l l , c o m i n g y * .
4* rùpelij-eight
Chapitre 1 — La communication
omit S 1
a s t M e e t , o u r c la s s w e n t o n a
s c h o o l t r ip t o t h e N a t u r a l H i s t o r y
M u s e u m in L o n d o n .
W e l e a r n e d a l o t a b o u t d in o s a u r s .
W e a l s o d is c o v e r e d t h e im p r e s s i v e
a n im a t e d T y ra n n o sa u ru s Rea. It
l a r k e d s o r e a l! S o m e c l T -r e a 's t e e t h
w e r e i ? c e n t i m e t r e s lo n g ! H e l p !
fay S ii UM E m u , Yeai 7
*3 Q u e s t io n : II : h i re d h o u s e Is
' o n t h e r i g h t s id e a n d II t h e b l u e
h o u s e is o n t h e l e l t s id e , w h e r e 's
t h e w h it e h o u s e .3
Answer. In W a s h in g t o n D . C
Q u e it lD H ! W hy do b ir d s f ly
[ s o u t h s th e w in t e r ?
! A n s w e r B e c a u s e It 's t o o f a r to w a i t
i by Anita Gainin.Year 7
ninety-nine si
Un échange coopératif
Dans le cadre de la formation des professeurs des écoles à l'IUFM de Paris, Muriel
Grosbois (2006) a conçu une coopération entre une classe anglaise et une classe
française de CM2. Les enfants anglais ayant pour tâche d'apprerdre une chanson à
7^ p : ,l5urs homologues français par le biais delà visio-conférence (rôle d'experts). Un travail
préparatoire est effectué en amont des deux côtés, les jeunes français apprenant par
¡avance le lexique des animaux, prérequis pour la compréhension de la chanson,
{¿ ■ if Le réalisme des échanges octroyé par la technique de la visio-conférence renforce
ladimension sociale de la tâche. Les élèves français entrent dans la communication
authentique. Après les applaudissements chaleureux fournis par les jeunes anglais
iiç'“à l'issue de leur prestation, dés échanges spontanés s'installent : « - W h a tis y o u r
favourite sport? - F o o tb a ll. - 1 like fo o tb a ll to o . »
Ce type d'activité coopérative' illustre parfaitement la définition de la tâche donnée
WIddowson en 1998 :
Activité n° 5
O
Cy
,-U
rÆ3>5F
iîm ï;
S?
I âche ou exercice ?
Les deux termes sont souvent utilisés l'un pour l'autre sans qu'o i sache vraiment
justifier l'un plutôt que l'autre. Yvonne Cçssu suggère l'idée qu'une tâche admet
plusieurs « réponses » alors qu'un exercice ri'en admet qu'une. Ceti e réflexion corro
bore celle de Widdowson pour qui la différence entre une tâche et un exercice réside
dans la différence de leurs visées, l'une étant pragmatique, l'autre sémantique :
Il définit aussi « les tâches non focalisées » qui ne sont pas corçues dans le but
d'utiliser une forme langagière particulière des « tâches focalisées » qui sollicitent
l'emploi d'un m êm e trait linguistique (Ellis 2003:16).
S'appuyant sur les travaux de Ellis, Nicolas Guichon définit, lu:, la rnacro-tâche
comme « une unité d'activité d'apprentissage signifiante» (Gukhon 2006: 56] et
la micro-tâche comme « une unité de pratique cognitive centrée sur un aspect lin
guistique, pragmatique ou socioculturel spécifique » [Ibid. 79) Il ajoute: «alors que
la macrotâche m et le participant en situation réaliste d'utiliser Iî : L2 (ou du moins
elle le rapproche des activités de la vie extrascolaire), la micro-:âche découpe la
situation en unités d'apprentissage et focalise l'attention de l'apprenant sur des
traits particuliers de la L2 » [Ib id . 80). Et pou r Françoise Dem aûière et Jean-Paul
Narcy-Combes, la macrotàche est « un ensemble d'actions réalistes conduisant à
une production langagière non limitée à l'univers scolaire » (Demaizière & Narcy,
2005 :45-64). 12
fA c tiv ité n° 6
À la lumière des citations précédentes, analysez ces tâches extraites d e A p p le Pis 6 1,
© Hachette, 1988, p. 55.
Orienta don p r a g m a tiq u e o u s é m a n tiq u e ?
m Tâche 1
Cherche-Jes /
Ex : Vanessa isn 't in h e r ro o m
W here is she? Is she in th e kitchen?
1. D a v e isn 't in his ro o m
2. M r Turner isn 't a t h o m e .
3. Vanessa isn 't in th e b a th ro o m .
4. M rs Turner isn 't in th e kitchen.
5. Joyce isn 't a t school
Tâche 2
Demande où se trouvent ces objets et invente une réponse logique en utilisant le
mot entre parenthèses.
1. Vanessa's glasses, (under)
2. Your English b o o k, (on)
3. D ave's shoes, (near)
4. Vanessa's tennis balls, (under)
5. D ave's clothes, (in)
Tâche 3
Tous en scène
Préparation : Observe les étiquettes de vos vêtements, les inscriptions « M a d e in ... » sur
vos montres, stylos, calculettes, etc. Choisissez 2 ou 3 objets d'origines différentes.
Pargroupes de 4 : Renseignez-vous sur l'origine des objets choisis par vos camarades :
« W here is y o u r p e n from ? ». Combien de pays sont représentés dans votre groupe ?
Par groupe de 8 : mettez vos découvertes en commun.
que peuvent se lire les fameux descripteurs permettant de définir des compétences
relevant de l’utilisateur élémentaire, indépendant, expérimenté.'
A B C
Utilisateur élémentaire Utilisateur indépendant Utilisateur expérimenté
Al A2 B1 B2 Cl C2
Introductif Intermédiaire Niveau seuil Avancé Autonome Maîtrise
ou découverte ou de survie ou indépendant
Ces descripteurs donnent des orientations pour l'évaluation mais aussi pour
l’enseignement-apprentissage.
Peut comprendre sans effort pratiquement tout ce qu'il/elle lit ou entend. Peut restituer
faits et arguments de diverses sources écrites et orales en les résumant de façon cohérente.
C2
Peut s'exprimer spontanémen t, trèscouramment et de façon différenciée et peur rendre
distinctes de fines nuances de sens en rapport avec des sujets complexes.
Utilisateur Peut comprendre une grande gamme de textes longs et exigeants, ainsi que saisir des
expérimenté significations implicites. Peuts'exprimerspontanémentetcourammentsans trop appa
remment devoir chercher ses mots. Peut utiliser la langue de façon efficace et souple dans
Cl
sa vie sociale, professionnelle ou académique. Peuts'exprimer sur des sujets complexes
•f de façon claire et bien structurée et manifester son contrôle des outils d'organisation,
d’articulation et de cohésion du.dîscours. . s .
Peut comprendre le contenu essentiel de sujets concrets ou abstraits dans un texte
complexe, y compris une discussion technique dans sa spécialité. Peut communiquer
avec un degré de spontanéité et d'aisance tel qu'une conversation avecun locuteur natif
B2
ne comportant de tension ni pour l’un ni pour l'autre. Peut s'exprimer de façon claire et
détaillée sur une grande gamme de sujets, émettre un avis sur un sujet d'actualité et
exposer les avantages et les inconvénients de différentes possibilités.
Utilisateur
Peut comprendre les points essentiels quand un langage clair et standard est utilisé
indépendant
et s'il s'agit de choses familières dans le travail, à l'école, dans les loisirs, etc. Peut se
débrouiller dans la plupart des situations rencontrées en voyage dans une région où
31 la langue cible est parlée. Peut produire un discours simple et cohérent sur des sujets
familiers et dans ses domaines d'intérêt. Peut raconter un événement, une expérience
ou un rêve, décrire un espoir ou un but et exposer brièvement des raisons ou explications
pour un projet ou une idée.
Peut comprendre des phrases isolées et des expressions fréquemment utilisées en relation
avec des domaines immédiats de priorité (par exemple, informations personnellès.et
A2 habituelles ne demandant qu'un échange d'informations simple et direct sur des sujets
familiers et habituels. Peut décrire avec des moyens simples sa formation) son environ?
nementimmédiat et évoquer des sujets qui correspondent à.des besoins immédiats1.
Utilisateur
élémentaire Peut comprendre et utiliser des expressions familières et quotidiennes ainsi que dès
énoncés très simples quf visent à satisfaire des besoins concrets. Peut se présenter ou
présenter quelqu'un et posera une personnedes questionsta concernant- parexemple,
Al
sur son lieu dihabitation,ses relations, ce qui lui appartient, etc. - et peut répondreau
même type dequestions.Peutcommuniquerde façon simplè-si Interlocuteur parle
lentementetdîstinctementetse montre coopératif
Chapitre 1 — La communication
Il est prévu que des outils d'évaluation, co/fespondant notamment aux exigences
des différents paliers de maîtrise du socle commun, soient mis à la disposition des
enseignants et qu'un livret personnel accompagne l'élève, et lui permette ainsi qu'à
sa famille et aux enseignants de suivre l'acquisition progressive des compétences.
Cette démarche pourra s'accompagner d'un dispositif d'études surve liées, de tutorat,
etc., l'idée étant de personnaliser les parcours.
Q Comme Cl.
Peut varier l'intonation et placer l'accent phrasiique correctement afin d'exprimer de fines nuances de
Cl
sens.
B2 A acquis une prononciation et une intonation claires et naturelles.
La prononciation est clairement intelligible même si un accent étranger est quelquefois perceptible et
B1
si des erreurs de prononciation proviennent occasionnellement.
La prononciation est en général suffisamment claire pour être comprise malgré un net accent étranger
A2 '
mais l'Interlocuteur devra parfois faire répéter.
La prononciation d'un répertoire très limité d’expressions et de mots mémorisés est compréhen
Al sible avec quelque effort pour un locuteur natif habitué aux locuteurs du groupe linguistique de
l'apprenant/utilisateur.
Chapitré 1 — La communication
Si enseigner ne vise plus directement la norme du natif mais le passage d'un niveau^
à un autre, les professeurs de l'école primaire s'efforceront de faire passer les élèves^
du niveau AO au niveau Al, ceux du collège, du niveau Al au niveau A2 en fin der;
palier 1 et du niveau A2 au niveau B1 en fin de palier 2 (3e). Enfin ceux de lycée, du
niveau B1 à B2, voire Cl. Pour ce faire, il est nécessaire de connaître non seulement"!
les compétences attendues à chaque niveau mais également les intervalles entreii
les niveaux, autrement dit les seuils d'exigence. Les niveaux du Cadre correspon—j
dent en effet à une progression de compétences prévue.en Fonction d’un certain.^
nombre d'heures de cours.
Une lecture en parallèle de ces-niveaux permet de dégager des critères de com-
plexification, ainsi qu'une gradation : du simple au complexe, du concret à l'abstrait,.^
du Familier à l’inconnu, d'une prononciation claire et articulée à une prononciation-!
naturelle, d ’un débit lent à un débit rapide. De la description à la narration et à-
l'argumentation. Les niveaux d’utilisateur élémentaire sont caractérisés par des,3
conditions restrictives de type « si les gens parlent lentement et distinctement », «à:-
condition que l’interlocuteur soit disposé à répéter ou à reformuler ses phrases plus Lj
lentement et à m'aider à formuler ce que j'essaie de dire ». Les niveaux d'utilisateur
indépendant voient ces restrictions disparaître — la seule mention qui dem eure-
est celle d'une langue standard, d'un débit normal, etc. Les niveaux d'utilisateur
expérimenté se différencient par des conditions additives (langue de spécialité,
accents variés, débit rapjde, etc.).
On peut en conclure que les seuils seront plus marqués, entre ces"niveaux géné
raux (A, 8, C),qu’entre Al et.À 2,81 et' B2,;C1 et C2. Il; né sera donc pas facile de faire
passer du niveau A2 (requis par le socle commun) au niveau B1 en fin de collège
qui suppose déjà une utilisation autonome de la langue 2.
Mais il ne faudrait pas sous-estimer la tâche du professeur de collège lorsqu'il s'efforcera
de minimiser le passage de Al à A2 et de favoriser la liaison Cycle 3 de l'école — palier 1
du collège. En effet, une analyse des descripteurs de ces premiers niveaux met à jour un
saut important.
Vous trouverez dans les pages qui suivent une analyse concernant le passage de A1
à A2 dans les cinq compétences, et A2 à B1 dans les compétences de l'expression
orale en continu et de l'interaction orale et de B1 à B2, toujours dans les activités
langagières orales.
De A1 à A2
Al A2
Écouter Je peux comprendre des mots familiers, et des je peux, cornprendre des exnressicnsetun
expressions très courantes au sujet vocabu] aire t i t e f r ê g u e n t ^ f c ^ B ^ ^
Srfamili i ’^Sifewfr&hiTirfilpE êô'ncêrneafe":t¿9prêSi(paliexemn<¿«muô
epMepac-fmhiellÎ^ si les gens parlent meifamilieuetac^afeTcrtwonriBinetUrotaioel
lentement et distinctement. lëjft'vâffl Je lieux saisir, ['essentiel t il w W h
Activité n° 7
Quels sont les éléments de complexification entre les niveaux Al et A2 du portfolio
collège pour la compréhension de l'oral ?
1. A cet é g a rd , il est in té re s s a n t d e n o te r les différe n ces culturelles e n tre les pays dans la concep
tion e t la ré d a c tio n m ê m e d u p o rtfo lio a d a p té p o u r les jeunes. Ainsi le p o rtfo lio anglais fait-il
b e a u c o u p plus a p p e l au dessin qu'au te x t e ... Le p o r t f o lio a n g la is e n lig n e : h ttp ://w w w .n a c e il.o rg .
u k /re s o u rc e s /p u b _ c ilt/p o rtfo lio _ re v is e d .p d f.
Chapitre 1 — La communication
SîtMl'
Thème et domaine :
C o n d itio n : ^
Al A2
3
Ecouter Je peux comprendre des ques Je peux comprendre les numéros Même complexification de:^
et tions sur l'endroit où j'habite, sur de téléphone. opérations : comprendre en Ai,fç
comprendre ce que je fais, sur les gens que je Je peuxcomprendredes consignes comprendre, saisir le sensgénérals'ï
connais. et des instructions simples, par reconnaître, identifier le sujet ent-f
Je peux comprendre des consignes exemple pour aller d'un point à A2-
et des indications simples. un autre à pied ou en transports Comprendre le sujet d'une hîstoiiéjij
Je peux comprendre des expres en commun. courte ou d'un dialogue simple
sions familières et simples de la Si on me raconte une histoiresimple Al ¡identifier lesujet général, saiÂjS
vie quotidienne (pour accepter, au sujet de gens que je connaisse le sens général en A2. L'ajout drf5
refuser, remercier...). peux saisir le sens général. conditions en A2 est normal cat|jî
Je peux comprendre le sujetd'uné Dans une histoire simple, je peux le changement majeur entre A îli
histoire courte ou d'un dialogue reconnaître si on parle de faits et A2 ici est le passage de docu^l
simple. présents, passés ou futurs; , ■ menu entièrement didactique«
Je peux .aussi.,. 1 Je peux gênéral'émenUdentifier à des documents authentiques]
le sujet d'une conversation qui se (natifs, radio, TV). i
dérouleen ma présencesi les gens
î
parlent lentement.
Je peuxcomprendre de courts pas
sages à la radio à condition que la
personne parle lentement.
À la télévision,je peux, en m'aidant
des images, identifier le sujet
général traité au journal télévisé.
Je peux aussi...
- début de l'argumentation,
- disparition des restrictions,
- élargissement des domaines,
- diversification des supports.
P arler av e c q u e lq u 'u n
Dans la rubrique « parler avec quelqu'un » on trouve certaines correspondances entre
les deux niveaux, mats pas de mise en parallèle-possible. Une analyse du lexique
utilisé permet de situer la progrëssibri dans trois domaines : complexification des
-fonctions langagières, du message, du discours.
1. Complexification des fonctions langagières : en A2 il s'agit de poser des
questions simples, répondre, échanger, demander et donner des informations
simples, demander et obtenir des renseignements. En B1, échanger, expliquer,
comparer, discuter, faire face.
On trouve égalem ent le terme discuter et faire quelques suggestions en A2
mais dans un domaine précis.
En ce qui concerne la capacité à argumenter, le portfolio se montre moins
ambitieux que le CECRL au niveau B1 : «Je peux donner mon opinion sur
des problèmes pratiques à condition qu’on m'aide à reformuler» — Or, on
lit dans le CECRL : « Peut développer une argumentation suffisamment bien
pour être compris sans difficulté la plupartdu temps. » (Cette différence peut
s'expliquer par le fait que le CECRL concerne des adultes au développement
cognitif plus important). ;;
2. Complexification du message: en A2 il s'agit d'informations simples, sur
des sujets familiers, de la vie quotidienne; des goûts, en B1 il s'agit de sujets
variés (donc moins familiers), l'adjectif« simples» ne qualifie plus le terme
informations, on sait déjà exprimer des goûts mais aussi des sentiments.
3. Complexification du discours : Au niveau A2, on trouve de nombreux adverbes
restrictifs : « simplement », « de façon simple » ou des expressions indiquant
une aide. En'Bl, les restrictions disparaissent presque totalement. On retrouve
ici une caractéristique forte du CECRL.
Chapitre 1 — La communication
É co u ter e tc o m p r e n d r e ‘3 ?
En A2 il s'agit des numéros de téléphones, consignes ou insiructions simples,. jg
histoires simples, sens général, passé, présent, futur, identlfica: ion du sujet .de la ^
conversation, courts passages à la radio, TV, identification du sujet général. En B T ^
comprendre les points principaux (sujets familiers) longue discussion (prononcia-^5
tion articulée, débit lent), arguments sur un sujet familier, informations techniques
simples, au téléphone une conversation sur des domaines quotidiens, à la radio ou '-J
à la télévision, les points principaux des bulletins d'information o j des program m es;^
sur des sujets familiers, films d'action. ü
S'
On note une diversification des types de support en Bl (chiffres, consignes, in s - ^
tructions, /informations techniques, bulletins d'informations, films) et des types de:il*
discours (narration, conversation/ discussion argumentée, expc së). -J-
On note aussi les mêmes restrictions en Bl pour la compréhen: ion orale qu'en A2 -Js
pour la production orale. S,
v_»>uf>>o C
Écouter e t c o m p re n d re
En compréhension de l’oral, le niveau Bl vise la compréhension « des points princi
P paux » d'un message de différente nature (discussion, émission de radio, conversa
m tion téléphonique...) et portant sur « des sujets familiers ». Â B2, on est capable de
w comprendre de manière plus détaillée et ce, « dans un environnement bruyant »,
Lv k par exemple. On est à même de suivre « la plupart des journaux télévisés » et de
m comprendre « la plupart des films en langue courante ».
Expression o ra le en c o n tin u
S La transition de B1 à B2 s'effectue essentiellement dans le type de discours : À Bl, on
-M peut «-raconter en détail »,« faire un petit exposé »sur un sujet connu, à B2, on peut
faire un exposé de manière claire en soulignant les points importants et les éléments
m
significatifs. Le CECRL mentionne aussi la capacité à développer une argumentation
claire (p. 50) et à prendre en charge une série de questions après l'exposé.
dont on est coutumier, à corriger les a fautes » de type lapsus, à utiliser certaines^
expressions « pour gagner du temps », autant dire à mettre en œuvre des stratégies»!
métacognltlves plus sophistiquées.
Pour résumer, le passage de B1 à B2 se caractérise ainsi :
- Du discours explicatif ou narratif au discours argumentatif,
- Des sujets familiers à tous types de sujets non spécialisés (Cl et C2),
. - D’une langue claire et simple à la langue courante inscrite dans son environ-i
nement naturel,
- ■De la compréhension de l'essentiel à la compréhension détaillée,
- ’ Etc.
de la « salière ». Pour réaliser ces activités, il est nécessaire de bouger les tables, les
chaises, et de ne pas avoir peur de faire du bruit. Bertrand Vittecoq (IA-IPR d'anglais
de l'académie de Rouen) souligne l'importance de « modifier l’espace traditionnel de
la classe ». Et c'est peut-être là que demeurent certaines résistances. Pourtant, une
fois que l'on a goûté à ce type de pratiques pédagogiques, on découvre un plaisir
nouveau d'enseigner à des élèves désinhibés et heureux d'apprendre.
Conclusion
Les nouveaux outils européens constituent donc un atout pour les liaisons inter-
degrés ou inter-cycles : d'une part, parce qu'ils clarifient les niveaux de départ et
d'arrivée et favorisent ainsi la lisibilité des démarches d'enseignement-apprentissage
à mettre en place, d'autre part parce qu'ils invitent à voir l'apprentissage positi
vement et que c'est peut-être cette vision nouvelle des enseignants qui permettra
aux élèves d'acquérir à leur tour une vision positive et confiante d'eux-mêmes face
à la pratique d'une langue vivante étrangère.
Des pratiques nouvelles se mettent en place et les professeurs de langue commencent
à travailler à partir des descripteurs du Cadre ou plus simplement du portfolio pour
concevoir des séquences pédagogiques. Deux idées prédominent, qu’il conviendra
de garder à l'esprit face à un dossier de jury composé d'extraits de.manuel ou d'un
projet pédagogique intégrant les outils européens : • v •- ■
- Çonsïdéreriês microtâches au sein d'une macrotâche, fi est im portant de
. chercher eh premier la macro-tâche qui est cellequi fait sens pour les élèves
é m (par exemple : créer un jeu de piste, organiser une visite de musée, etc.) ;
- Travailler à deux niveaux. Si on enseigne à l'école primaire, considérer que
m -.
r4 f- l'on fait passer l'élève de AO à Al, si on enseigne au collège, considérer que
l’on fait passer l’élève de Al à A2, puis à B1, si on enseigne au lycée, considérer
que l'on fait passer l'élève de B1 à B2, voire Cl. À tous les stades du cursus,
considérer l'apprentissage comme un mouvement dynamique en ayant en
perspective les niveaux inférieurs et supérieurs.
Chapitre ì — La communication
Résumé de révolution
On peut résumer l'évolution des théories sur l'enseignement des la igues en citant
Eddy Roulet dans « Le discursif et le conversationnel : quelles descriptions pour
la didactique ? » (Roulet 1994:15). On est passé de « la perspective centrée sur la
phrase, généralement fabriquée (même dans les dialogues des cour; audio-visuels),
à une perspective centrée sur le texte et le dialogue, si possible authentiques »
[Ib id . 14), et enfin, faudrait-il ajouter : « à une perspective centrée ;ur l'acte social
de communication ».
En fait, en fonction du statut de la langue au cœur de l'apprentis; age, les objets
d'enseignement/apprentissage varient eux aussi.
Tableau synthétique
Compréhension de l'oral
Les exemples d’interventions se situent dans les domaines suivants :
- « instructions et consignes (en particulier en situation de classe) » — ici qn
note une adaptation du CECRL au contexte scolaire ;
- « expressions familières de la vie quotidienne (se saluer ; prendre congé ;
remercier ; présenter des excuses, faire patienter ; rassurer ; féliciter ¡formuler
' des souhaits ; parler du temps qu'il fait) ;
- présentations (Identité ; goûts) ;
Chapitre I — La communication
•Interaction orale
« L’élève doit être capable d'interagir de façon simple avec un débit adapté et
des reformulations.
Les exemples d'interactions sont les suivants :
- communications sociales (se saluer ; se présenter ; prendre congé ; remer
cier ; féliciter ; présenter des vœux ; présenter des excuses ; rassurer/faire
patienter) ;
- recherche d'informations (itinéraire ; horaire ; prix ; demande d'aide, d'ex
plication, de confirmation ; demande d'autorisation) ;
- dialogue sur des sujets familiers (école ; loisirs, maison ; conversa
tion télé p h o n iq u e ; tem p s; personnages légendaires, historiques ou
FÎ'V?
contemporains) ;
- réactions à des propositions dans des situations courantes (accepter, refuser ;
'*ÓÌ. ■
» 1* exprimer ce que l'on ressent). »
Chapitre 1 — La communication
C o m p r é h e n s io n d e ¡ ‘é c r it
E x p r e s s io n é c r ite
On note ainsi que les textes pour le palier 1 visent l'atteinte du niveau £ 2 du CECRL dans
une adaptation à l'âge des jeunes concernés. Leur orientation est dai "ement pragma
tique et socioculturelle, même si l'accompagnement des programmes propose une
illustration plus académique avec l'exploitation en lecture suivie de The M a g ic Finger
de Roald Dahl (1964) illustré par Quentin Blake pour les éditions Puf,in en 2001.
1. Virelangues.
. Chapitre 1 — La communication
On note ainsi une évolution de là présentation des activités langagières enjeu dans
la communication interpersonnelle. Il apparaît aussi que les termes sont utilisés
avec plus de précision.
Le terme de compétence de communication renvoie à.une compétence complexe
qui se manifeste dans des activités langagières de réception, de production d'in
teraction (et de médiation).
Conclusion
Au terme de ce chapitre, on note donc une continuité logique à travers les ruptures
de paradigmes et les différentes dénominations apparaissant dans les textes offi
ciels. Continuité logique dans la volonté d'intégrer les travaux de la recherche et
d’améliorer la méthodologie choisie. Continuité logique dans l'expression même des
textes officiels qui choisissent souvent la mesure plutôt que la rupture. La réflexion
de Danielle Chini (1996:11) semble à cet égard très éclairante :
Continuité logique encore dans les propositions des manuels et dans les pratiques
de classe où l'on perçoit ces strates successives-et pas seulement les traces, des
méthodologies prpnées ou mises en œuvre, car, atavisme didactique oblige, une
méthodologie ne m eurt jam ais...
Continuité logique enfin si l'on considère que les choix actuels sont la résultante
d'une réflexion en constante évolution à mesure que s'approfondit la notion de
communication au sein des théories du langage. D'une certaine manière, le choix
de la conception pragmatique anglo-saxonne nous oblige a renoncer en partie à
notre tradition ou tout au moins à la resituer dans un ensemble plus large. Privilégier
la compréhension, l’expression et l'Interaction orales dans une perspective socio
culturelle revient à déplacer le centre d'intérêt du texte vers l'échange. Se pose alors
. la question de la place de la culture patrimoniale.
On remarque que l'approche actionnelle européenne privilégie la définition « sociale »
de la communication interculturelie (en définissant quatre grands domaines dé com
munication — personnel, public, professionnel, éducationnel), négligeant peut-être
les références à ce que Michael Byram appelle le domaine « documentaire » dans
lequel la culture constitue « l’ensemble des productions intellectuelles et créatives,
et dans lequel se trouvent enregistrées dans le détail la pensée et l'expérience
humaine » (Byram, 1992 : ;
Dans que Ile mesure est-il possible d'envisager l'enseignement d'objets d'apprentis
sage intégrant à la fois la dimension reiationnelie et sociale et la dimension culturelle
à laquelle des pays comme la France ou l'Allemagne demeurent plus attachés ? Se
pose ainsi la question de l'enseignement de la culture à travers la langue et de la
langue à travers la culture qui est l'objet du chapitre 2.
Annexes
Annexe 1 : Les différents courants méthodologiques
partielle de compétences. Des outils sont créés comme le portfolio européen des ’
langues dans une version adaptée pour le collège et l'école primaire.
2002 : textes pour le cycle 3 de l'école primaire (reprenant les objectifs du collège
et se référant au niveau Al du CECRL).
2002 : textes de Seconde (cycle de détermination).
2003 : textes de Première (1" année du cycle terminal).
2004 : textes de Terminale (2e année du cycle terminal).
Une indexation sur le CECRL est faite en Terminale où le niveau B2 est requis pour la LV1.
En Seconde est fixé un objectif méthodologique (présent en filigrane dès les textes
de 1987) tandis que l'objectif intellectuel (réflexion sur la langue) est réintégré à
l'objectif comm unicationnel. On relève ici un souci de rétablir les échanges en
Langue 2 qui ont pu souffrir d'une réflexion trop systématique en Langue 1 soit
pour expliciter le fonctionnement de la Langue 2 soit pour expliciter les opérations
mentales en jeu dans les activités de compréhension et de production.
Les textes de second cycle se caractérisent surtout par deux recommandations
fortes :
- Privilégier les compétences de l'oral « Une attention particulière sera portée
à la maîtrise de la langue orale. Il faut insister sur, d'une part, l'importance
d'une pratique soutenue de la langue orale, source principale de difficulté
pour les francophones, et, d'autre part, le plaisir que l'on éprouve à s'exprimer
avec aisance dans une langue étrangère ». Et j'on introduit logiquement une
:• composante importante : la grammaire de l'oral., '
” - te Accroître la formation culturelle, intégrée à l'enseignement de la langue et
construite sur le mode d'une complexification progressive. »
Ces textes renforcent effectivement l'objectif culturel par l'introduction de théma
tiques ordonnées favorisant la complexification visée :
• En Seconde : ce sont les relations horizontales qui sont privilégiés avec
la thém atique générale de «Vivre ensemble en société», déclinée en
4 notions : « mémoire, échanges, lien social, création ».
• En Première : « la classe de première se consacre aux relations hiérarchi-
. . ques, autrement dit aux « relations dé pouvoir » qu'elles soient politiques,
sociales, économiques, culturelles où personnelles ». [...] 4 notions sont
ainsi déclinées avec des illustrations : « domination, influence, révolte,
opposition ». ç;
• En Terminale, « le contenu culturel s'inscrit dans la logique qui veut qu'une
société doive être étudiée du double point de vue de sa cohésion et de
son ouverture, ce qui mène à s’interroger sur son inscription dans le
monde ». La thématique est « le rapport au monde ». Les quatre notions
sont les suivantes : « identités, interdépendances, conflits, contact des
cultures ».
2005 : parution des textes de collège Palier 1 (6e-5e) qui visent l'atteinte du niveau
A2 du CECRL.
Chapitre 1 — La communication
200 7 : parution des textes de collège Palier 2 (46-3') qui visent l'attelr te du niveau
B1 du CECRL.
Ces textes adoptent la mêm e idée que ceux de second cycle en aurlbuant des
thématiques culturelles à chaque palier :
Au palier 1 : « Modernité et tradition », déclinée en quatre notions :
• « La vie quotidienne et le cadre de vie,
• Le patrimoine culturel et historique,
■ Repères et réalités géographiques,
• Le patrimoine littéraire et artistique. »
Ces textes définissent la première étape (niveau Al) du socle commun (niveau A2)
visé pour tous les élèves en fin de scolarité obligatoire^
Les priorités sont les suivantes :
- «phonologie,
- culture et lexique,
- grammaire,
- capacités.»
En ce qui concerne les capacités,, on note une légère différence avec les textes du
collège (où l'interaction orale est classée dans la rubrique expression orale). Ici, les
cinq activités langagières sont définies comme suit : comprendre, réagir et parler
en interaction orale ; comprendre à l'oral ; parler en continu ; lire ; écrire.
Le programme se présente sous forme de tableau assez semblable à ceux du collège :
activités langagières, capacités, culture et lexique, grammaire, phonologie.
2008 : Parution de nouveaùx programmes' pour l'école primaire (en consultation)
ou les attentes sont redéfinies ainsi :
Au final, on remarque l'imbrication des textes les uns. dans les autres (parutions
s'influençant m utuellement) et la prise en compte des avancées de la recherche
que la publication de nouveaux textes vient entériner et confirmer. Il faut donc
analyser les dossiers avec rigueur et sans parti pris pour éviter les contresens et les
simplifications hâtives et se garder, comme le recommandent les rapports de jury,
de.considérer les documents contemporains comme « meilleurs » que les docu
ments plus anciens. Les évaluations internationales en anglais nous ont d'ailleurs
récemment appris la modestie en matière de méthode d'enseignement...
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Chapitre 1 — La communication
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Nouveaux programmes de collège, Palier 1, B.O.E.N. hors série n’ 6 du 25 août 2005.
• Nouveaux programmes de collège, Palier 2, B.O.E.N. hors série n’ 7 du 26 avril 2007
- Anglais, classe de seconde générale et technologique, B.O.E.N. n* 7 du 3 octobre 2002.
■ Anglais, classe dê seconde générale et technologique, Accompagnement des Programmes,
CNDP décembre 2003.
.■ Anglais, programme d'enseignement des langues vivantes en classe de première des séries
générales et technologiques, B.O.E.N. n" 7 du 28 août 2003.
• Anglais, programme d'enseignement des langues vivantes en classe de terminale des séries
générales et technologiques B.O.E.N. Hors Série n’ 5 du 9 septembre 2004.
- Le socle commun de connaissances et de compétences, B.O. n* 29 du 20 juillet 2006
Les compétences professionnelles des maitres, B.O. n’ 1 du 4 janvier 2007
Chapitre 1 — La communication
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Richard P.-M., Hall W.. L'anglais p a r l'action, classe de troisième, Classiques Hachette. 1959.
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Chapitre 2 : Culture
« La culture, c'est une manière particulière de vivre l'universel. »
Tzvetan Todorov1
Langue ou culture ?
Introduction
En 2004, le rapport Thélot proposait d'enseigner à tous un « anglais de communi
cation internationale ». L'idée n'est pas sans lien avec la notion de « socle commun »
développée par le ministère de l’Éducation. Elle n'est pas nouvelle non plus. Depuis
les travaux du Conseil de l'Europe dans les années 1970 et l'établissement d'un niveau
seuil pour toutes les langues européennes, on est capable de définir un certain
nombre d'actes de langage en relation avec des situations sociales dont la maîtrise
permet unecommunication de base. De plus, il est également possible de différencier
les compétences en réception des compétences en production. Un individu peut
par exemple comprendre une langue mieux qu’il ne la produit. Ce type d'approche
module donc la manière d'aborder l'apprentissage d'une langue étrangère e t d'une
certaine manière « l'üniversaüse » ou tout au moins « l'européanisé .
La définition plus récente de 6 niveaux de.maîtrise permet.de mesurer des aptitudes
inférieures ou supérieures au niveau seuil, allant du plus simple-aù plus complexe,
mais toujours dans un cadre d'action langagière sociale. L'orientation plurilingue
présente dans le CECRL laisse entendre que la compétence de communication
s'enrichit continuellement de toute expérience des langues, ce qui, d'une certaine
manière, revient à reconnaître la « richesse culturelle » de chaque langue en tant que
telle. Pour autant, si le CECRL prend en compte quatre domaines de communication :
personnel, public, éducatif et professionnel, et des thématiques lexicales variées,
l'aspect culturel des langues n'est pas intégré de manière explicite — même si aux
niveaux Cl et C2 on possède une ample maîtrise discursive perm ettant d'inclure
des données culturelles complexes. Deux raisons principales à cela : Le cadre réfère
à des compétences plus qu'à des connaissances. En cela, il emprunte à la tradition
anglo-saxonne qui privilégie l'efficacité de la communication sur le contenu pro
prement dit. D’autre part, il est difficile de dresser une nomenclature des aspects
culturels de chaque langue visée.
Le problème qui-se pose concrètement est le suivant : peut-on dispenser un ensei
gnement de langue « cu ltu re -fre e » pour reprendre le mot de Daniel Coste (1994 :
119), c'est-à-dire indépendamm ent de toute culture ? Derrière cette question de
didacticien d'autres questions se profilent : quel est le rapport entre langue et
culture ? La langue fait-elle partie de la culture ou la culture de la langue ? Sont-elles
liées ou déliées ? Ces questions sont bien réelles : toutes les langues ne se laissent
pas ainsi dissocier de leur culture. Si le CECRL concerne des langues occidentales
qui veulent bien entrer bon gré mal gré dans un cadre pragmatique descriptif, il
ne peut s'appliquer correctement au japonais par exemple, malgré les efforts des
Chapitre 2 — La culture
professeurs de cette langue pour adopter les textes actuels, par le fait que la com
munication en japonais est conditionnée de manière hiérarchique et que la langue
enseignée aux jeunes français est choisie en fonction de sa simplicité et non de son
utilisation socioculturelle.
D’autres questions surgissent : quels avantages et quels inconvénients y a-t-il à
enseigner la langue et la culture séparément? À enseigner la langue et la culture
simultanément ?
Lorsqu'on s'interroge ainsi, on se heurte d'abord inévitablement à la difficulté de
produire une définition des mots culture ou civilisation, concepts en évolution
constante.
Dans un premier temps il faudra donc réfléchir à la distinction entre culture et civi
lisation, à la relation langue/culture, à la raison pour laquelle il est avantageux de
considérer la culture comme partie intégrante de l'enseignement des langues. Puis il
sera utile d'étudier l'historique de l'enseignement de la culture en classe de langue à
travers des documents d'époque pour montrer comment la relation langue/culture
s'est traduite dans les méthodologies d'enseignement au XXe siècle. Ensuite on
pourra s'interroger sur les recommandations contemporaines et les pratiques qui
peuvent en découler, à travers l'analyse de manuels en particulier, tant dans le
secondaire qu'à l'école primaire. Enfin on recherchera une nouvelle définition du
culturel à la faveur des travaux récents en sociologie et en anthropologie et, partant,
une nouvelle relation langue-culture dans l'enseignement.
Recherche de définitions
Culture
Christian Puren sélectionne deux définitions du concept de « culture » qui, à ses
yeux, sont les pluÿreprésentatives. Celle de E. Sapir : « Ensemble des attitudes, des
visions du monde ët des traits spécifiques qui confèrent à un peuple particulier sa
place originale dans l'univers » (Sapir, 1967, cité par Puren, 2006:492) ; et celle figu
rant dans la D é c la ra tio n universelle de ¡'UNESCO sur la diversité cu ltu re lle :« Ensemble
des traits distinctifs spirituels et matériels, Intellectuels et affectifs qui caractérisent
une société ou un groupe social et [qui] englobe, outre les arts et les lettres,, les
modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions
et les croyances. » Il relève deux caractéristiques communes à ces deux définitions :
la dimension collective et le fait que la culture.est toujours une résultante dans le
présent d'une histoire passée. ■;
Si l'on considère maintenant le concept de culture du point de vue des grands
domaines balayés, la définition de M. Byram s'avère très éclairante :
« Il existe trois grandes catégories dans la définition delà culture. Tout d'abord,
le domaine de "l'idéal" de certaines valeurs universelles, dans lequel la culture
est un état de perfection humaine. Ensuite il y a le domaine « documentaire »
dans lequel la culture constitue l'ensemble des productions intellectuelles et
créatives, et dans lequel se trouvent enregistrées dans le detail la pensée et
Chapitre 2 — La culture
*C ette distinction s'accorde avec l,a définition de la civilisation donné e par Serge
........... .Sibel dans le même ouvrage :
Pour Albane Cain et Claudine Briane, spécialistes de la question à i'INHP puis dans
le laboratoire ALDIDAC, « La civilisation est un système composé d ï n ensemble
de données d'ordre historique, géographique, économique, sociologie |ue, culturel,
traditionnel et coutumier, qui demeurent le plus souvent dans le domair e de l'incon
scient et de l'implicite » (Cain & Briane 1996: 7). On relève dans cette définition la
référence à la culture cultivée com m e à la culture quotidienne, autie problème
pour l'enseignement linguistique. Mais surtout, les auteurs semblent noter que si
l'incarnation civilisationnelle est matérielle, en revanche elle n'est pas né< essairement
explicite, c'est-à-dire advenue à la conscience. D'où la question de l'ethnocentrisme,
du sentiment d'étrangeté, voire d'anormalité face à ce qui est « étranger ». On peut
citer à cet égard E:-T. Hall qui écrit :1
Civilisation
« Civilisation » vient de civilis en latin signifiant qui concerne le citoyen. Est « civil »
celui observe les règles de la bonne société et la «<civilisation » est d'abord l'action
de civiliser, de polir les mœurs, de rendre plus aimable, plus poli (voir Petit Larousse).
Cette acception de sens parait aujourd'hui désuète mais c'est néanmoins le sens
premier du mot. Il semble en fait qu'il y ait eu un glissement de sens entre l'action de
civiliser souvent liée à l'action militaire et colonisatrice et le résultat de cette action,
à savoir le système d'organisation sociale, politique, culturelle, etc. mis en place.
Le terme de Culture (du latin c u ltu ra ) quant à lui désigne l'action de cultiver. Au
sens figuré seulement il désigne l'ensemble des connaissances acquises ; l'instruc
tion, le savoir. Il peut également se superposer à la définition du terme civilisation
pré-cité : « ensemble des structures sociales, religieuses, etc., des manifestations
intellectuelles, artistiques, etc. qui caractérise une société : la culture inca ; la culture
hellénistique » (Petit Larousse).
En fait les deuxtermes sont souvent utilisés l'un pour l'autre. Néanmoins l'étymologie
les rattache à deux concepts différents : culture provenant d'une image concrète
liée à la terre, civilisation d'une notion plus abstraite référant aux bonnes mœurs.
Dans les universités on peut choisir l'option « civilisation ». À l'école primaire et secon
daire on parlera « d'objectif culturel ». Nous verrons la manière dont les conceptions
s'incarnent dans la réalité des manuels et des pratiques de classe.
« Même si vous pouviez apprendre tous les mots d'un dictionnaire japonais, votre
acquisition ne suffirait pas le moins du monde à vous faire comprendre quand
vous parlez, à moins que vous ayez aussi appris à penser comme un Japonais,
c'est-à-dire à penser à rebours, à,penser sens dessus dessous et à l'envers, à
penser dans des directions totalement étrangères aux habitudes occidentales»
(cité par Sourrisseau 2003 :2 2 ’).
Ici, ce qui est en jeu, c'est le rapport langue-culture lui-même. Toute langue définit
un mode de relation au monde, une manière de le concevoir. Là réside précisément
le problème : la langue est à la fois tout et partie-: partie intégrante de la culture et
médium de cette mêm e culture et de son évolution. Pour l'enseignant de langue
il s'agira d'enseigner la culture au moyen de la langue et la langue au moyen de la
culture, en une sorte d'équilibre des deux, sans subordination, ni domination, ni
indépendance.
Voyons à présent cpmm ent le système français a intégré ces différentes probléma
tiques au cours du XX* siècle.1
Perspective historique
Les réflexions précédentes nous ont permis de mieux comprendre cê qui est enjeu
dans l’enseignement/apprentissage des langues e,t cultures.
Une approche historique m et à jour l'évolution des conceptions — «idéaliste»,
« documentaire »,ou« sociale »(Byram). Ces conceptions ont-elles changé ?Comment
s'articulent-elles ensemble ?
Activité n° 8
Observez ces 2 documents et dites dans quelle mesure ils s'incarnent dans leur
époque.
Document 1 : pages 114 et 115 de Carpentier-Rallp, L'anglais v iv a n t, classe de troi
sième, © Librairie Hachette, 1942.
1. On se réfère ici au modèle de Wallace (1961 : 25-54) qui définit trois types de sociétés : révolu
tionnaire, conservatrice, réactionnaire, en fonction de la hiérarchie de leurs prior tés. en particu
lier dans le domaine éducatif, technique, moral ou intellectuel.
2. 1950 : instructions pour le lycée : « un double objet: exercer les élèves à la pratique de la langue
et contribuer à leur enrichissement intérieur par l'étude de textes représentatifs <le la vie et de la
pensée du peuple étranger. Ces préoccupations ne devront jamais être dissociée ; » (Chini, 1996 :
16).
Chapitre 2 — La culture
114 SU ?i iü ^ LONDON H ^1 Ül S3 !D
The C ity is _a
THE
C IT Y -
peculiar district,
the . oldest part
and living heart of the huge,
capital, neither East-End nor'
\Vcst-End, but a thing apart, a
survival of the old Corporations
of the Middle Ages, with a
government of its own and with
historical memories of which the
Tower of London, built by
William the Conqueror, is the
symbol. The Lord-Mayor of-
the City is elected for one year
and lives at the Mansion House.
The City is the business and
financial centre of London. Its Prmn ' TJu -S>m i of LorvLai
B a li ford, pu b lishers.
crooked narrow streets, are
congested with traffic in the » COURT I N S II O R E D I T C H
Chapitre 2 — La culture
U N IT 10
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Chapitre 2 — La culture
Activité n° 9
Document : extrait de A p p le Pie 6 ', © Hachette, 1982, p. 31.
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Tu 13a p o u i le d is tra ire , p o u f l'in fo rm e r, eue.
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a) m o i i m ot peur ne i . t i m i p aiser aucun d e u il,
bj globalem ent pour com prendre l'w te c tie l
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l’élève un rigide cadre de concordances, mais de lui donner des moyens d'orientation,
en mettant '¿'indisposition des références utiles reliées entre elles par un réseau
de relations de toute nature, réseau souple, d’abord simple, progressivement pius
complexe. Par rapport à ce système de références, l'élève placera en perspective
les connaissances qu'il a déjà acquises et il ordonnera utilem ent celles qu'il va
acquérir » (TOL, 1987:40).
Il ne s'agit pas seulem ent d'acquérir des connaissances, mais de construire du
sens à partir d'éléments épars, de les relier, d'établir des passerelles, des points de
comparaison, etc.
Un mot dé de ces textes est « élargir », Élargir la sphère culturelle aux aspects les plus
divers de la culture dans ses traits savants (poésie, théâtre, cinéma, peinture) mais
aussi populaires — et certains champs se recoupent (chanson, musique, actualité),
dans la multitude des pays de langue anglaise (Grande-Bretagne, États-Unis, Canada,
Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud). On propose de faire procéder â des
comparaisons historiques ou synchroniques. Ces textes s'inscrivent donc dans une
certaine tradition qui attribue à l’objectif culturel une valeur formatrice pour l'esprit :
« Ainsi tout en se fixant un objectif pratique de communication, l'enseignement des
langues vivantes au Jycée se démarque d'un conditionnement à finalité strictement
utilitaire et apporté.une contribution spécifique à la formation de l'élève ». (TOL,
1987: 69). C'est dans les textes de collège de 1995-98 qu'apparaîtra la notion de
compétence culturelle. 1
quer, ¡1 faut aussi avoir des connaissances culturelles et savoir les mobi iser. C'est
la raison d'être d'une composante culturelle dans le programme (p. i 6). »
Ainsi le repérage d'indices culturels ne suffit pas, il doit donner lieu à un î mise en
réseau interne mais aussi externe. La notion de compétence culturelle apparaît
pour la première fois :
Cette formation n'est pas dénuée de signification dans le projet d'édut ation à la
citoyenneté (notion introduite en 1996, B.O. du 22 juin) :
« En classe de 6e, on aura présenté Londres à l'aide d'une carte, d'un pian simple;
de photos d’un ou deux monuments historiques (tableau fonctionnel 6e, 3-2),
d'une chanson (L o n d o n B rid g e is fa llin g d o w n , Lon d o n 's b u rn in g ). Au cours du
cycle central, peut-être en relation avec le cours d'histoire-géographie on pourra
exploiter Guy Fawkes'Day ou la liaison Paris-Londres par Eurostar, ou encore
des enquêtes de Sherlock Holmes avec Londres et la campagne anglaise pour
toiles de fond » (AP cycle central 1997:107).
d'un contenu culturel ne doit donc, en aucun cas, être un prétexte à un cours
de civilisation » (TO, 2004:28).
En Seconde
Ce sont les relations horizontales qui sont privilégiées avec la thématique générale
de « Vivre ensemble en société », déclinée en quatre notions : mémoire, échanges,
lien social, création.
En Première
« La classe de Première se consacre aux relations hiérarchiques, autrement dit aux
relations de pouvoir qu'elles soient politiques, sociales, économiques, culturelles
ou personnelles. » Quatre notions sont ainsi déclinées avec des illustrations : domi
nation, influence, révolte, opposition.
Chapitre2 — .¿acultyre i..jp, ! y . W . '• .1 ' ••
Les testes officiels,développent une problém atique pour chacune des notions
suivie d'un, tableau comportant des exemples possibles. Nous reproduisons ici les
quatre tableaux.
Domination
Thèmes Exemples
Formation Anglo-Saxons et Normands/incorporation du pays deGalles/conquête de l'Irlande/
du Royaume-Uni ' union avec l'Ecosse.
L'empire britannique Expansion coloniale : Amérique du Nôrd/Inde/Afrique/Australasie, etc
Les États-Unis : Conquête : territoires mexicains/nations indiennes.
création de l'Union
Les Etats-Unis : Expansion coloniale.
superpuissance Suprématie mondiale.
Structures politiques Monarchie absolue : dynastie des Tudor et des Stuart.
Bipartisme : Labour/Conservative, Republican/Democrat.
Structures sociales - GB : dass-systemipublicschools (oldschool-tie)IOxbriàqeiR.P. /Establishment.
- É.U : w h it e jupremacy/esdavage/Ku-Klux-Klan/WASP.
- Inde : système des castes.
La famille : le modèle victorien.
Pouvoir économique Les multinationales anglo-américaines.
et culturel ’ L'industrie du cinéma (Hollywood).
La langue anglaise. •
Religion La chasse aux sorcières au XVIIesiècle (Salem).
L'Église catholique en Irlande.
Le fondamentalisme protestant aux États-Unis.
Les sectes en GB et aux É.U.
Arts et littérature UncleTom’sCabin; LittleBigMan ; Danceswith Wolves; 1984.
Henry James ; James Baldwin ; Ralph Ellison.
Influence
Thèmes! ? - Exemples
Écrits, médias, images i .Discours historiques : Lincoln (1863), Wilson (1918), Roosevelt (1932), Churchill
(1940) ¡Kennedy (1961).
TV : BBC, CNN, séries TV, reality TV.
Tabloids.
Publicité/marqües/mode.
Institutions Famille royale britannique.
symboliques Présidence américaine.
C o m m o n w e alth .
W ." \ • > . '•
. y .-if , • - j '^ 'C h a p it r e 2 ^ fc'3 c in tu re
Thèmes Exemples
Le lobbying • Lobby pétrolier.
Lobby armes à Feu (National Rifle Association).
Associations caritatives (RSPCA).
Lobby foxhunting (Countryside Alliance).
Lobby anti-avortement.
Animal Rights.
Valeurs Liberté.
Indépendance.
Humour anglais.
Lî fair-play. ' : •
Homesweethome.
Leself-mademan.
JheAmericanOieam/theAmerican wayoflife.
■Lepoliticallycorrect.
Religloo Angleterre: l'anglicanisme.
Inde : l’hindouisme et l'islam.
Nouvelle-Zélande : croyances religieuses chez les Maoris.
Culture populaire Romans à succès.
Romans policiers anglais (A. Christie...) Musiques populaires (jazz, comédies
musicales, rock'n roll...).
Jeux vidéo.
Icônes culturelles/sportives.
Arts et littérature Shakespeare, Dickens.
Peinture : Constable, Turner, le mouvement préraphaélite, Hopper, Warhol.
Opposition
Thèmes Exemples
Institutions Partis politiques — Sinn Fein, SNP). •
et mouvements Syndicats : TUC/AFL.
Associations (Amnesty International, CND, Greenpeace, RSPCA).
NAACP (M.L. King). : .
I n d ia n N a t i o n a l C ongre ss (Gandhi).
Thèmes Exemples
Modes de vie alternatifs Seargeneration.
Hippies.
NewAgetravellers.
Culture populaire Romans policiers américains (Hammett, Chandler, Ellroy,..).
Protestsongs.
a Graffiti, 6.D.
Icônes culturelles.
Arts et littérature Satire (J. Swift...).
Poésie (W. Slake).
' Warpoets (W. Owen, S. Sassoon).
Littérature post-coloniale (S. Rushdie...).
Théâtre américain (A. Miller, T. Williaips...).
Beat Generation (J. Kerouac, A. Ginsberg...).
Angry Young Men (J. Osborne. X. Amis...).
Théâtre anglais (Pinter, Stoppard...).
Cinéma (Welles, Kubrick, Losey, Coppola, Scorcese).
Révolte
Thèmes Exemples
Guerres civiles Angleterre (Roundheads/Cavallers).
États-Unis (Nordistes/Sudistes).
Mouvements Guerre d'indépendance américaine.
de libération Droits des noirs américains (BlackPanthers, Nation of Islam).
Afrique (ANC, etc.).
Irlande du Nord (IRA).
Conflits sociaux Suffragettes.
Women'sUb.
Grèves : 1926,1984.
La jeunesse : sex, drugs androck'nroll.
Antimondialisation.
Culture populaire Musiques populaires : punk/tap/free ¡au. '
Arts et littérature Poésie (Byron, Shelley, Auden, Ginsberg...).
Théâtre politique (B. Behan, J. Arden, E. Bond...).
Cinéma engagé (K. Loach...).
Arts plastiques (Jackson Pollock, F. Bacon, « NewBritishArtists »...).
En Terminale'
« Le contenu culturel s'inscrit dans la logique qui veut qu'une société doive être
étudiée du doublé point de vue de sa cohésion et de son ouverture, ce qui mène
à s'interroger sur son inscription dans le monde. » Les quatre notions sont les sui
vantes : identités, interdépendances, conflits, contact des cultures.
Plus grande liberté est laissée ici au professeur. Les thèmes et les notions n'ont qu'un
’caractère indicatif et ie professeur a tout loisir de sélectionner les exemples de son
choix illustrant ces thèmes ou même d'autres thèmes qui lui paraissent plus perti
nents. Néanmoins, les textes officiels définissent ainsi la p'oblëmatique en jeu :
* Les représentations de soi et de l'autre, avec les valeurs auxquelles elles sont
associées, sont au cœur de la notion d'identité. Les identités linguistiques,
ethniques, religieuses, littéraires, artistiques se combinent en des ensembles
complexes régionaux, nationaux voire continentaux. Dans ces ensembles en
constante évolution, l'individu construit une identité singulière.
L'étude de l'interdépendance envisage les formes.que prennent la coopération
internationale et la communication mondialisée. Gela concerne les échanges
de toutes sortes, aussi bien hier qu'aùjourd'hui, et les réactions des hommes
i devant les phénomènes planétaires.
La notion de conflit englobe non seulement les expressions les plus violentes,
telles les guerres locales, la colonisation, l'impérialisme, les guerres entre États
et les guerres d'indépendance, mais aussi les désaccords frontaliers, religieux,
commerciaux et culturels.
Le contact des cultures renvoie aux influences, à l'intégration, l'assimilation,
l'exclusion, au repli sur soi, au communautarisme [...]» (TOL, 2004:3).
Collège, Palier 1
En 2005, les programmes de collège, palier l, poursuivent dans la même voie en
proposant la thém atique générale : « Modernité et tradition », déclinée suivant les
notions suivantes :
Collège, Palier 2
En 2007, au palier 2, la thém atique générale est « L'ici et Tailleurs », déclinée en cinq
notions ;
Activité n° 10
En 1989, le manuel C orne In 3 e, (Bordas, p. 68-69) propose un dialogue entre des
adolescents sur le thèm e du mariage. La première partie du texte est Illustrée de
dessins de type bande dessinée humoristique représentant Henry VIII et plusieurs de
ses femmes dont une décapitée. Quelques informations sur les différer ts mariages
de Henry VIII sont parsemées au fil du dialogue.
En 2003, le m êm e éditeur publie dans S u r f Îr j E nglish 3 ', (Bordas, p 38-39) une
double page culturelle intitulée H o rizo n s qui donne un certain nombre d'informa
tions sur la monarchie britannique et les origines‘du Parlement anglais. Y figurent
de courts textes dont une biographie de Henry VIII centrée sur son rôle politique,
n’évoquant pas ses épouses mais seulem ent sa fille Elisabeth I, ainsi que deux
reproductions de tableaux : Henry VIII par Hans Holbeln et L'Invincible Armada, et
une Image du film Cromwell de Ken Hughes (1970), le tout assorti de tre is questions
de compréhension.
Quel traitem en t du fait culturel vous paraît le plus approprié ? Justifiez votre
réponse.
Conclusion
De nombreuses questions restent en suspens : Quels éléments de cul :ure choisir ?
.Com m ent distinguer les faits culturels patrimoniaux de ceux qui sont moins incon
tournables ? Com m ent enseigner la langue sans réduire la portée c jlturelle des
supports ? C om m ent m ettre les élèves en mesure de s'approprier a culture de
l'autre sans entraver I3 fluidité de la communication ?
Une dès solutions réside peut-être dans un changement de conception des relations
interpersonnelles et une redéfinition du m ot culture mieux adaptée au contexte
multiculturel actuel.
Chapitre 2 — La culture
Introduction
Daniel Coste forge le concept d'interculture comme Pit Corder en 1967 avait forgé
le concept d'interlangue pour référer « aux systèmes instables et transitoires de
représentation, d'interprétation et de production par lesquels passe la compétence
culturelle en transformation d'un apprenant, dans son processus de découverte
d'une culture étrangère » (Coste, 1994:127).
Même si la notion d'interculturel ne relève pas du seul cadre de l'enseignement-
apprentissage, elle évoque bien une zone instable et transitoire de négociation
entre intérieur et extérieur, connu et inconnu, imaginable et Inimaginable. Où l'on
cesse d'être tout à fait soi-même sans pour autant devenir tout à fait autre. Et cet
espace est le lieu même de la rencontre entre L1 et L2.
La compétence interculturelle
Pour Porcher et Zarate, « l'obstacle majeur à la compréhension culturelle et la
communication interculturelle est l'organisation structurée que tout membre
d'une communauté intériorise et incorpore et qui lui permet de se situer et d'agir
à l'Intérieur des différents champs sociaux dans-lesquels il opère. » Les auteurs
concluent à un a habitus », au sens bourdieusien du terme, « véritable grammaire
des comportements culturels » (Porcher et Zarate, 1986 in Coste, 1994:129).
L’évolution du m onde contemporain, avec l'accroissement des échanges et oes
risques de conflits entre les peuples, rend difficile l'option « protectionniste » de
préservation d'une culture monolithique, partagée par tous les membres d'une
même communauté. Citons à cet égard les propos de Maddalena de Carlo : « C'est
justement l'impossibilité de maintenir séparés des groupes qui vivent en contact
constant qui entraîne la nécessité de construire des modalités de négociation et de
médiation des espaces communs » (De Carlo, 1998 :40).
On pourrait donc définir l'interculturel comme une zone Franche entre soi et l'autre,
quelque soit les cercles de sens1que l'on attribue à soi (je, ma famille, ma commu-
1. Il n'y a q u e des deg rés d ’é tra n g e té e n tre les êtres hum ains (cf. Byram, 1 9 9 7 :4 0 , cita n t Christensten
(1 9 9 4 :3 7 ).
Chapitre 2 — La culture
nauté, mon pays, mon continent, ma planète, etc.) et du sens que l'on attribue à
l'autre (tu, ta famille, ta communauté, ton pays, ton continent, ta planète, etc.).
Cette zone oùTon est contraint de s'aventurer dès qu'on quitte la sphère personnelle
pour entrer dans la sphère Inter-personnelle requiert non seulement des connais
sances mais aussi des compétences nouvelles.
Pour Michael Byram, l'enseignement-apprëntissage des langues doit inclure une com
pétence socio-culturelle et cette compétence doit être enseignée et évaluée :
Compétence
interculturelle
ft jï
Éte
I. L’e n s e ig n e m e n t des langues é tra n g ère s ne d e v ra it pas te n te r de fo u rn ir u n e re p ré s e n ta tio n des
autres cultures m ais d e v ra it s'efforcer d e d o te r l’a p p re n a n t d e m oyen s de co m p réh en sio n e t
d ’analyse des p ratiq u e s e t des significations culturelles rencontrées, et cela q u e lq u e soit le s ta tu t
q u e leur accord e la société.
Chapitre 2 — La culture
Le culturel
En fait, la réflexion sur l'interculturel bouleverse la définition de la culture. Pour
C. Geertz :
Pour s'interroger sur les trames de signification qui nous construisent, il faut pré
cisément entrer dans l'interculturei, par le dépassement de frontières, s’excentrer
de soi-même pour mieux devenir soi-même. Ainsi Gaston Kelman rejette-t-il avec
véhémence les schémas culturels qu'on veut lui imposer à cause de la couleur de
sa peau: 1
1. » Dans tous les cadres où l'apprenant possède déjà un langage quand il commence à en acquérir
un autre, tes traits linguistiques du (des) langage(s) acquis antérieurement sont pertinents pour
le résultat de l'acquisition dans le langage additionnel. » Cité par Muriel Grosbois in Projet col
lectif de création d'une ressource numérique comme levier d'apprentissage de l'anglais, thèse de
doctorat dirigée par F. Demaizîère, Paris III Sorbonne Nouvelle. 17 octobre 2006. p. IS.
Chapitre 2 — La culture
« On peut tout à fait être Noir, Bourguigno/i, cadre. Je n'accepte oas que mon
fils et ma fille, nés en France, soient enfermés dans des schémas préétablis et
à jamais pétrifiés, qui les associeraient viscéralement au Zambè;:e et non à la
Corrèze ; qui leur feraient préférer la chenille de Ngoulemekon à l'hu ître d'OIéron ;
la danse dombolo kinoise à la valse viennoise » (2003 :13).
D é p a s s e r le s té ré o ty p e
On a vu que par ^ouci de simplification de l'objet d'apprentissage, la méthode
audiovisuelle des années 1970 avait tendance à supprimer l'épaissaur culturelle
et, partant, à renforcer les stéréotypes. En 1986, Louis Porcher définit le stéréotype
culturel comme un « obstacle épistémologique », c'est-à-dire comme un obstacle
à l'accès des connaissances (Porcher, 1986:80). Il forge la notion de fi tre culturel et
souligne que les stéréotypes sont davantage « révélateurs du groupe catégorisant
que du groupe catégorisé » (Ib id . 81). Dans les années 1990, les travaux d'Albane
Cain et Claudine Briane reprennent à leur compte cette idée et amorcent un travail
considérable sur les représentations des élèves à travers l'étude de leui s stéréotypes.
Elles forgent le concept de « zones de résistances » à l'apprentissage d'une langue
et soulignent l'intérêt de l'exploitation du stéréotype en classe de langue — le sté
réotype étant inévitable. Pour elles en effet, comme pour Maddalena de Carlo « le
stéréotype culturel est un passage obligé dans l'approche de l'autre >, et il n'est pas
possible « de faire abstraction des idées préconçues pour entrer en contact avec le
monde » (De Carlo, 19:81).
En fait, des études ont montré que les préjugés, loin de disparaître lors de voyages
à l'étranger, avaient tendance à se renforcer. C'est ce que rapporte Christiane
Hoybel de son expérience d'échange franco-allemand à la chambre de commerce
de Paris. Apprendre une langue étrangère n'est donc pas automatic uement syno
nyme d'ouverture à l'autre et de développem ent de l'empathie. Telle est aussi la
conclusion de Albanp Cain et Claudine Briane à l'issue d'un séjour en Angleterre
avec des élèves.
Autrement dit, l'enseignement d'une langue étrangère peut fort bien contribuer,
si l'on n'y prend gardé, non pas à ouvrir l'esprit à l'altérité, mais au contraire à le
refermer définitivement. Le risque de « fossilisation1» des représentations pourrait
bien s'avérer aussi grand dans le domaine culturel que dans le domaine linguistique :
1. Terme utilisé pour désigner un phénomène particulier observé chez certains apprenants, qui, h
partir d'un certain niveau « acceptable », cessent de progresser, « malgré Ter seignement qu'ils
reçoivent, ou malgré leur utilisation active de ia langue dans des situations de communication.
- [...] La fossilisation correspondrait en quelque sorte à une procéduralisation de connaissances
encore insuffisamment étayée » (Gaonac'h, 2006:651.
Chapitre 2 — La culture
les aspects différents sont traités selon des procédures familières établies une fois
pour toutes.
C’est précisément cette constatation qui est à l'origine de propositions originales de
travail de leur part. En fait, tout est parti d'une réflexion lancée par un élève lors du
bilan de ce voyage. A la question : « Avez-vous aimé votre séjour en Angleterre ? »,
un élève répond : « Non. »
Lors d'un entretien avec le professeur, il explique : « C'est nul l'Angleterre, les mai
sons sont toutes pareilles. » De là, Cain et Briane conçoivent un projet linguistique
et culturel visant à exploiter et, au bout du compte, à relativiser ce stéréotype de
l'uniformité de l'habitat anglais en confrontant les élèves à un panel de documents
complexes, incluant bien sûr des « pièges » (image de corons dans le nord de la
France, uniformité verticale, etc.).
Pourquoi est-il important de relativiser les stéréotypes ? Parce qu'ils sont souvent
à l'origine de préjugés indéracinables.
Le mot stéréotype n'est pas exactement synonyme de préjugé. Le terme vient de
l'imprimerie et signifie « ce qui est reproductible à l'identique », et a été « détourné »
pour la première fois, comme le rappelle Maddalena de Carlo, par le journaliste
Walter Lippman, en 1922 et introduit dans les sciences sociales avec l'idée que la
réalité ne se donne pas de manière immédiate mais à travers le filtre de représen
tations mentales. En fait, le stéréotype serait une « hypergénéralisation » d'un trait
spécifique. Par exemple : « Tous les Français portent un béret et une baguette ».
Activité n° 11
François Poirier caractérise ainsi les stéréotypes :
« 1. Les stéréotypes ont une histoire,
2. Nombre de stéréotypes prennent l'universel.pour le particulier,
3. Nombre de stéréotypes confondent l'inné et l'acquis,
4. Nombre de stéréotypes prennent la partie pour le tout,
5. Nombre de stéréotypes ont pour rôle non pas d'expliquer, mais d'éviter
l'explication,
6. Nombre de stéréotypes décrivent les pays en minimisant voire en niant le
rôle des hommes » (Poirier, 1988:18).
Ce qui est en jeu dans le stéréotype c'est qu'il contribue à la construction de l'iden
tité. Ainsi, ne peut-on le rejeter puisqu'il nous apporté des:repères indispensables.
•Simplement, il ne devrait pas nous empêcher d'aller vers l'autre, ni se changer en
préjugé. Telle est la réflexion de Maddalena De Carlo qui développe le concept
d'identité narrative assurant à la fois la cohésion d'une culture et la structuration de la
personnalité individuelle. On sait que les psychologues ont mis à jour l'importance de
raconter des histoires aux enfants, de les faire entrer dans la représentation narrative,
le récit autobiographique, qui permettent aux structures mentales de se forger et,
en particulier, la structure du temps (début, milieu, fin). Elle cite le philosophe Paul
Chapitre 1 — La culture
Ricceur (1990:14) qui relie la notion.de l’identité aux deux mots latins id e m et ipse.
Idem traduisant ta permanence du soi dans le temps, et ipse la faculté à rencontrer
l'autre et à s’en trouver modifié. Il est vrai que si l’on réfléchit à notre individualité, on
peut dire que parrapportà l'enfant que nous étions nous ne sommes plus le même,
nous avonsgrandi, vieilli, bon nombre de nos cellules se sont entièrement renouvelées
et pourtant notre visage conserve cette image qui demeure nous-mème à travers le
temps et qui fait que nous ne sommes pas un autre.
Il semble donc que la notion d’identité narrative, de récit de vie. soit l'un des moyens
pour entrer dans la dimension interculturelle. Le fait de se raconter, d'écouter l’autre
se raconter permet a la fois de conserveries repères identitaires et en même temps
d’échapper à i'hypergénéralisation, à la réification.
Activité n° 12
Dans quelle mesure cet extrait des textes officiels pour le cycle 3 de l’école primaire
vous paraît-il corroborer la réflexion ci-dessus ?
Capacité : Raconter une histoire courte et stéréotypée.
Exemple de formulation : This is H ild a th e g ira ffe . O n M o n d a y , she w e n t to th e m a rk e t
a n d she b o u g h t a n a p p le . O n Tuesday, she w e n t to th e m a r k e t a n d she b o u g h t a n a p p le
a n d a p e a r. O n W ed nesday, she w e n t to th e m a r k e t a n d she b o u g h t a n a p p le , a p e a r
a n d a n o r a n g e . .. (8.0. ftors série n* 8 du 30'août 2007). • " ’
M a c ro c u itu re /m ic ro c u ltu re
Les niveaux culturels
Ici apparaît la nécessité de prendre conscience des niveaux culturels où l’on se situe qui
varient selon les situations d’enseignement. Lorsque l’on fait appel aune œuvre célèbre
du patrimoine anglais— R om eo andJuliet, par exemple — , ou lorsqu'on sélectionne des
images touristiques de la ville de Londres, on ne situe pas le culturel au même niveau que
lorsqu'on organise une correspondance électronique entre élèves français et anglais. Se
situer exclusivement dans la macroculture peut conforter des stéréotypes et engendrer
des représentations figées sources d'incompréhension mutuelle.
Byram souligne le problème de ces descriptions simplifiées du monde en citant Cohen
(1982:10) sur les identités de haut et de bas niveau :
;<Chaque fois queje franchis un niveau "supérieur", je simplifie davantage (et donc je
déforme) le message queje donne sur moi-même. Chaque fois queje descends d'un
niveau, je me présente sous une forme plus détaillée et plus complexe. Il conviendrait
de reconnaître que Tappartenance locale”, loin d'être la traduction d'un esprit de
clocher, sans importance réelle; est une réalité culturelle beaucoup plus que ne l'est
l'association avec une grande région ou une nation » (Byram, 1992:127).
Chapitre 2 — La culture
En fait, la potion d'identité n'est pas stable et fluctue selon les circonstances, l'envi
ronnement, les gens avec qui l'on se trouve, etc. Selon Byram, l'idéal serait que
les apprenants partagent le vécu de la culture dans les petites choses de la vie
quotidienne l Ib id . 132).
Il est effectivement essentiel pour un apprenant de.langue de se confronter à la
réalité de son interlocuteur, de découvrir la diversité culturelle d'un pays, d'ancrer
la langue dans l'événement social.
Inversement, si l'on se réfère uniquement à cette microculture,on ne permettra pas
aux élèves de se forger une idée partagée de la culture-cible. On pourrait même dire
que la microculture n'a de sens qu'en référence à une idée générale de la nation,
du pays, forgée au fil du temps par des faits et des êtres humains.
C'est pourquoi les modes d'apprentissage faisant intervenir les échanges coopératifs
paraissent favoriser le développement de compétences interculturelles réelles.
Dans l'apprentissage des langues en tandem par exemple, fondé sur un apprentis
sage autonome et réciproque entre pairs apprenant chacun la langue maternelle de
l’autre, chacun est obligé de prendre conscience de ses propres schémas mentaux,
de sa propre culture pour pouvoir la transmettre à autrui. De même, chacun est
confronté a la culture de l'autre dans ses ressemblances et ses différences.
C o m m e n t d é p a s s e r le stad e de l’é to n n e m e n t ?
Comment passer de la simple juxtaposition de ressemblances et de différences
à l'intégration de données nouvelles propres à transformer l'identité, à créer une
sorte de tiers-inclus, nouvel espace de compréhension impliquant deux individus
installés dans la zone franche de l'interculturel ? On se situe ici dans ce que Claire
Chapitre 2 — La culture
’ « Dans laquelle le sujet parlant est partie prenante en tant qu'acteur c e la forma
tion sociolectale considérée. La situation de type I correspond à tou :e situation
d'énonciation effective qui im plique les partenaires d'une interaction dans un
m êm e contexte comm unicationnel : idiom e commun, adhésion aux mêmes
présupposés d'arrière-plan, appartenance au m êm e dom aine de pratique,
participation au mêm e discours. »
Dans un échange interculturel. les partenaires se situent quelque part entre l'obser
vateur culturellement disjoint et le sujet parlant partie prenante. D'un côté ils sont
confrontés à l'autre, dans sa différence, son étrangeté, son appartenance à d’autres
univers de croyance, sa connaissance d'un autre canon, d'une autre vulgate, et en
même temps, Ils sont impliqués dans une situation d'échange, partie prenante,
et non seulem ent observateur, partageant un intérêt com m un (l'amélioration
des performances linguistiques par exemple), un parcours relativement similaire
(élève, étudiant), et peut-être une disposition d'ouverture è l'autre, qui les rend un
peu pédagogues (l'aspect solidaire de cet apprentissage mutuel), à la fois acteurs
et analystes.
Comment « dialoguer » au sens que le philosophe Martin Buber donnait à ce terme,
comment établir une véritable relation « Je-iu » et non « Je-cela », comment entrer
dans un échange capable de transformer le sens commun de chacun pour donner
naissance à un sens commun partagé 7
modèle n'est-il pas suffisant ? Parce qu'il écarte la. notion de culture savante dont
le vécu quotidien est pourtant traversé.
D'autre part, l'intérêt n'est pas la culture (savante ou populaire ou mixte) en tant
qu'objet, car la culture en tant qu'objet pur n'existe pas. Elle n'existe qu'à travers des
individus en situation de relation. Dans l'échange interculturel on s'intéressera donc
à la relation, c'est-à-dire au point de vue individuel sur des éléments de sa propre
culture et de la culture de l’autre. On peut citer ici de nouveau Michael Byram : « Le
statut actuel, à juste titre dévalorisé, des b a c k g ro u n d studies en Grande-Bretagne
ne s'améliorera qüe quand on pourra exiger des élèves une maîtrise cognitive des
modes culturels réalisés dans la vie de certains autochtones, et une compréhension
faisant intervenir la capacité à imaginer ce que vivre à l’intérieur de ces structures
peut représenter » (Ib id . 39). Ce qui n'est pas sans rappeler certaines émissions de
télévision basées sur « l'échange de vies ». .
Vers l'interculturel
Activité n° 13
Voici l'organigramme d'un projet réalisé par Anne-Marie Voise (2006:139' pour une
classe de CM2 autour du thèm e de la ville de Londres.
IC t Q C lU f H t E
A jv ile t c ir t ,
Une capiuie curopêcanfl :
Londres comparaison avec
Pari*
Courir
«ToricnwiCn Repéragesur nna, sur
Litnjrcdt conta
! ju tits 1
ijED.'fiemc :
Lccaiic d'un plin
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Espace*! Icmpf
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Lia pond Mil* •« plaça
J 't H u p a d i u i
à l'deeWe
C o n c lu s io n
La culture n'est pas un objet, elle est vivante et engendre du vivant. Jacques Demorgon
énonce cette faculté en définissant le processus adaptatif inhérent aux cultures :
■j§sa
Chapitre 2 — La culture
Est-ce à dire qu'une telle com pétence ne peu t pas s'enseigner dans le contexte
scolaire ? D'un certain point de vue, la dém arche intercultureile concerne autant la
classe que la relation de la classe avec des partenaires extérieurs. Gille Verbunt a cette
belle form ule :« le m ulticulturel m aintient la séparation, alors que l'interculturel est
le m ulticulturel enrichi de l'échange » (Verbunt, in Puren (coord.), 2005).
Peut-être est-il possible d'envisager la com pétence intercultureile selon des niveaux
semblables à ceux de la com pétence langagière mais indépendants d'elle. Voici une
piste pour la réflexion :
1. Chercheur à l'Institut dé recherche, formation et actions sur les migrations (IRFAM), Belgique.
Chapitre 2 — La culture
Bibliographie
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1996.
Chini D„ Quelques aspects de la p ro b lé m a tiq u e linguistique de l'enseignem ent de l'anglais dans
le secondaire, évolution historique des textes officiels e t courants actuels, thèse de doctorat,
sous la direction de Madame le Professeur Danielle Bailly, Université de Paris Vil, soutenue
le 14 décembre 1996.
Cohen A. P., « Belonging: the Expérience of Culture » in A.-P. Cohen (dir.), B e h n g in g -ld e n tity a n d
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Textes officiels
Palier 1 du collège : B.O. hors série n° 6 du 25 août 2005.
■ http ://www.education.gouv.fr/bo/2005/hs6/default.htm.
■ Palier 2 du collège : B.O. hors série n° 7 du 26 avril 2007 - http://w w w .education.gouv.fr/bo/2007/
hs7/defauit.htm .
Chapitre 2 — La culture
P ro g ra m m e s
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• Nouveaux programmes de collège, Palier 1, B.O.E.N. hors série n“ 6 du 25 août 2005.
Nouveaux programmes de collège, Palier 2, B.O.E.N. hors série n° 7 du 26 avril 2007.
• Anglais, classe de seconde générale et technologique, B.O.E.N. n" 7 du 3 octobre 2002.
• Anglais, classe de seconde générale et technologique, Accompagnement de ; Programmes,.
CNDP décembre.2003.
Anglais, programme d'enseignement des langues vivantes en classe de première des séries
générales et technologiques, B.O.E.N. n° 7 du 28 août 2003.
■ Anglais, programme d'enseignement des langues vivantes en classe de terminale des séries
générales et techriologiques B.O.E.N. Hors Série n" 5 du 9 septembre 2004.
• Le socie com mun de connaissances et de compétences, B.O. n" 29 du 20 juill ai 2006.
• Les compétences professionnelles des maîtres. B.O. n” 1 du 4 janvier 2007.
B a c c a la u r é a t 's
■ B.O.E.N. n° 45 du 30 novembre 1972.
B.O.E.N. n* 27 du 7 juin 1983.
B.O.E.N. n" 10 du 19 juillet 1994, B.O. n ' 43 du 24 novembre 1994 et B.O.E.N. n‘ 11 du 16 mars
1995.
Le Bac 95-Les nouvelles épreuves, ministère de l'Éducation nationale, CNDP, 1995.
• B.O.E.N. n" 23 du 7 juin 2001.
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h ttp ://w w w .d -c -l.n e r/re le c h a rg e m e n ts .h tm .
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Julié K., Lemarchand F..A p p le P ie 6 l, Hachette, 1988.
C h a p itre 3 : M é th o d o lo g ie
« Mais je ne craindrai pas de dire que je pense avoir eu beaucoup d'heur de
m 'être rencontré dès ma jeunesse en certains chemins qui m 'ont conduit à des
considérations et des m ax im es dont j'ai form é une m éth o d e , par laquelle il me
semble que j'ai m oyen d'augm enter par degrés ma connaissance, et de l'élever
peu à peu au plus haut point auquel la m édiocrité de mon esprit et la courte
durée de ma vie lui pourront p erm ettre d'atteindre.»
Apprendre à apprendre
Introduction
Le terme de « méthodologie », pu d '« objectif méthodologique » est apparu dans les
textes officiels pour les langues dès le milieu des années 1980, de manière plus ou
moins explicite, pour désigner non pas les méthodologies de l'enseignement (voir
chapitre 1), autrement dit, les ensembles de principes qui régissent les méthodes
d’enSeignement, mais les méthodologies de l'apprentissage — même si ces métho
dologies de l'apprentissage ont des implications directes sur l'acte d'enseigner et le
rôle de l'enseignant. Les auteurs de ces textes se placent le plus souvent du côté de
l'élève et s'interrogent sur les méthodes qui peuvent être enseignées à ces derniers
pour améliorer leur apprentissage. Cette intention nouvelle qui, comme on va le
voir, se renforce au fil du temps, trouve ses fondements théoriques dans différents
courants Ide là psychologie cognitive! Après avoir défini lés termes « méthode » et
« méthodologie », nous verrons comm ent lès textes off.cie!s:intègrent peu à peu la-
notion d ’objectif méthodologique, puis, nous nous interrogerons sur les théories
de l'a pprentissage sous-jacentes, Enfin, nous verrons en quoi le rôle de l'enseignant
évolue en mêm e temps que celui d'apprenant amené.à emprunter le chemin de
l'autonomie.
Définitions
Méthode
Sien évid em m en t, le term e de m é th o d o lo g ie renvoie d'abord à celui de
méthode.
Le dictionnaire Trésor de la la n g u e fra n ç a is e (2 0 0 7 ) définit ainsi la méthode dans le
domaine de la pédagogie :
Cette définition n’est pas éloignée de celle de Descartes qui considérait la méthode
comme « un moyen d'augmenter par degrés sa connaissance ». « Augmenter par
degrés — faciliter l'apprentissage progressif ».autant de termes qui renvoient à une
nécessité inhérente à la nature même de l'appropriation du savoir — sa difficulté. Il
s'agit donc de trouver un « moyen », « des principes et des règles propres » qui faci
litent cet accroissement de connaissances et de compétences sur'un sujet donné.
Chapitre 3 — La méthodologie
Les quatre principes définis par Descartes pour sa méthode sont les suivants (Discours
1637) :
de la m é th o d e ,
Cas quatre principes se fondent sur la raison et peuvent se résumer ainsi : un prin
cipe de recherche dé là vérité ;‘un principe de division de la difficulté ; un principe
d'ordre suivant une.progression logique et no n ‘seulement chronologique — du
plus simple au plus complexe ; un principe d'hégémonie de la méthode.
De tels principes ont pu effectivement influencer l'enseignement en France, ensei
gnement que l'on dit« cartésien ». La rigueur de la méthode de Descartes se retrouve
dans les méthodes d'enseignement à plus d'un titre :
- la vérité de la norme, de la règle,
- la division de la difficulté, la parcellisation des obstacles qui président souvent
à l'élaboration de problèmes de mathématiques. Qui s'illustrent aussi dans
l'enseignement des langues, comme on le verra, avec les items de compré
hension ou de production des livrets d'évaluation de début de Seconde, ou
encore, dans cet extrait des textes officiels du palier 2 du collège :.
« La compétence comm unicative est à coup sûr trop complexe pour qu'un
apprentissage globalisant puisse être efficace en contexte scolaire. C'est pour
quoi les cinq types d'activités présentés sous forme de tableaux constituent des
subdivisions de la compétence langagière utilisée à des fins de communication.
Ce découpage rend possibles à la fois des objectifs d'apprentissage et la mesure
des acquis (l'évaluation). »
On pourrait croire que ces principes concernent les maîtres, les précepteurs, ceux
qui sont chargés d'instruire et d'enseigner, mais en réalité, Descartes se place du
côté de l'élève :
« C'est pourquoi, sitôt que l'âge m e perm it de sortir de la sujé ion de mes
précepteurs, je quittai entièrement l'étude des lettres ; et me résolvant de ne
chercher plus d'autre science que celle qui se pourrait trouver en moi-même, ou
bien dans le grand livre du monde, j'employai le reste de ma jeunes ;e à voyager
(...) (§1.14).
Mais, après que j'eus employé quelques années à étudier ainsi dans le livre du
monde, et à tâcher d'acquérir quelque expérience, je pris un jour résolution
d'étudier aussi en m oi-méme, et d'employer toutes les forces de mon esprit
à choisir les chemins que je devais suivre : ce qui me réussit beaucoup mieux,
ce me semble, que si je ne me fusse jamais éloigné ni de mon pays ni de mes
livres (§1.15). »
Méthodologie
On pourrait en conclure que la méthode consiste à choisir ses chemins de connais
sance. Ce qui en un sens revient à dire qu'en matière d'enseignement il ne peut y
avoir de m éthode unique, valable pour tous, mais une méthodologie constituée de
méthodes choisies. Christian Puren définit les méthodologies de l'enseignement
comme des ensembles de principes qui président à l’élaboration dt méthodes,
ces méthodologies de l'enseignement pouvant développer une réfle xion sur les
principes de l'apprentissage. En inscrivant dans les programmes du langue un
objectif m éthodologique n'assigne-t-on pas au « précepteur » contemporain, c'est-
à-dire au professeur, la mission explicite d'aider f'élève à «choisir ses chemins de
connaissance » ? C'est là tout le paradoxe : car ce sont d'une certaine manière les
maîtres eux-mêmes qui doivent enseigner aux élèves à se départir d eux pour se
forger leur propre jugem ent. Et ceci dans un contexte d'apprentissag î de plus en
1 plus complexe. En effet, l'approche communicative et cognitive qui met en avant
l'authenticité comme principe des échanges a mis un term e à l'aspect simple et
sécurisant du cours de langue pour faire entrer les multiples paramètres de la
communication langagière. Autre paradoxe : si d'un côté on pratiqua la division
de la difficulté, la parcellisation par la « révélation » des opérations er jeu dans la
communication, des actes sociaux qu'elle favorise, de l'autre on attend que l'élève
soit capable de faire du sens avec tout cela, de relier les parcelles pou -en faire un
grand tout cohérent. C'est précisément cette difficulté que pointe J.-L L emoigne en
exhumant un autre texte, sorte de réplique au D iscours d e là m é th o d e di ; Descartes :
Le discours s u r la m é th o d e des é tu d e s de n o tre te m p s (1708)' de Jean-Baptiste Vico
qui oppose à la raison qui sépare l‘in g e n iu m qui relie : « L'in g e n iu m p o jr Vico c'est
cette "étrange faculté de l'esprit humain qui est de relier" : relier le mo /en et la fin,
l'action et le projet, le' processus et le résultat, etc. » lL e m o ig n e ,m Furer, 2005:431) 1
1. D e n o s t r i t e m p o r is s r u d i o r u m r o iio n e .
Chapitre 3 — La méthodologie
L e s t e x te s o f f ic ie ls
Collège, 1985 ; Lycée, 1987
Les textes de collège de 1985 recommandent « d'aider l'élève à s'approprier des
méthodes personnelles de travail lui perm ettant d'àccéder à un certain niveau
d'autonomie ». Les textes de 1987 pour le lycée comprenaient des rubriques intitulées
« contrat de travail », « les voies de l'autonomie ». Ce dernier paragraphe dresse une
liste d'aptitudes qui relèvent autant de la visée d'apprentissage (apprendre à...) que
de la visée d'enseignement (enseigner à ...) et sollicitent des capacités linguistiques
(prendre la paroie en continu) autant que cognitives (comprendre par inférence)
ITO lycée 1987:64).
Collège, 1995-1998
Les textes de collège de 1995-1998 introduisent une « dimension méthodologique »
à l'apprentissage et une liste de compétences à atteindre en fin de collège compre
nant à la fois des recommandations pour le professeur (clarifier ses objectifs et ses
critères, par exemple), et pour l'élève (savoir demander de l'aide) :
BEP. 1997
Les textes de BEP de 1997 introduisent le volet m éthodologique de l'apprentis
sage comme un objectif à part entière; On lit dans le B.O. hors série n°4du 12 juin
1997:
Seconde, 2002
Cette innovation se poursuivra avec la parution des textes de 2da en 2002 où l'objectif
méthodologique « remplace » l’objectif conceptuel réintégré dans les activités de
communication. On lit dans le B.O. hors série n° 7 du 3 octobre 2002 :
Le but clairement affiché est d’amener les élèves « à développer des méthodes de
travail en classe » et de l'autre, de les Inciter « à affiner et à diversifier leurs méthodes
de travail personnel ». On insiste sur le fait que les cours s'apprennent et qu’il est
bon d'entraîner la mémoire.
Activité n° 14
Comparez la présentation des « voles de l'autonomie » dans les textes de Seconde
de 1987 et les objectifs méthodologiques des textes de 2002.
Seconde 1987
« - apprendre à maîtriser les outils de référence (dictionnaires, grammaires) ;
- entraîner à la prise de parole en continu ;
- entraîner à réagir à l'inattendu ;
- sensibiliser aux phénomènes phonologiques qui donnent au message oral
une grande partie de sa signification : rythme et intonation ;
- enseigner à l'élève à construire sa propre compréhension du message
oral ;
- apprendre à rechercher l’information essentielle dans tout document
écrit ;
- apprendre à comprendre par inférence ;
Chapitre 3 — La methodoiogie
Cette évaluation, comme il est dit aux élèves en début de livret, « est destinée à
la mise en place des enseignements modulaires. Les résultats vous permettront
en outre de faire le point sur vos forces et vos faiblesses. Cette évaluation n'est
pas un examen. Plus que sur vos connaissances, elle porte sur vos capacités
et vos compétences telles qu'elles sont décrites à la fin de ce cahier. Elle n'est
pas notée, mais comm e les professeurs l’utiliseront pour adapter au mieux
l’enseignement à vos besoins, il faut que vous lui accordiez la plus grande atten
tion » (Livret septembre 2000).
Finalement, qu'est-ce que lire ? Gérard Genette écrivait que lire c'était dialoguer
avec l'auteur d'un texte. Mais qu'est-ce que le texte ? Le texte est à la fois « objet de
la lecture et produit de l'écriture » (Mouchon in Coste (dir.) 1994:88).
Ainsi, ce dialogue avec l'auteur serait le produit d'un va-et-vient entre perception
et interprétation. :
.S îâ ià Ü Â à Ê
Chapitre 3 — La méthodologie
1. « Les pensées et les comportements spécifiques que les individus utilisent pour s'aider à com
prendre, à apprendre et à retenir l'information nouvelle. »
Chapitre 3 — La méthodologie
- l'évaluation,
- la remédiation.
Ces stratégies se déclinent en fonction des activités langagières de reception, pro
duction,, interaction ou médiation.
J.-F. Rouet donne un exemple typique de conduite métacognitive dans le domaine
de la compréhension qui « consiste à réaliser que l'on n'a pas compris le sens d'un
passage d'un texte et à s'arrêter pour le relire » (Rouet, 2001 :55).
Dans leur expérimentation — « Des baladeurs MP3 èn classe d'allemand : L'effet
de l'autorégulation matérielle de l'écoute sur la compréhension auditive en langue
seconde » — , Roussel er a l. s'intéressent à ces stratégies métacognitives dont la
particularité est d'être invisibles. Ils m ettent au point un système de repérage des
stratégies d'écoute de messages oraux grâce à la souris de l'ordinateur et mettent
à jour quatre types de stratégies :
Autrement dit, les auditeurs les plus compétents utilisent d'emblée des processus
de haut niveau (descendants) alors que les auditeurs les moins compétents s'en
tiennent davantage aux repérages jusqu'à se perdre parfois dans une écoute ana
lytique exclusive.
I. « Les auditeurs plus compétents ont une approche globale de la tâche, inférant lè sens â partir
du contexte, s'engageant dans un autoquestionnement et reliant ce qu'ils ont entendu à leur
connaissance du monde et à leur expérience personnelle. Leurs pairs moins habiles, établissent
moins de connections entre les informations nouvelles et leur propre vie. D'un point de vue
quantitatif, les auditeurs les pius habiles contrôlent davantage leur tâche, et utilisent plus l'éla
boration et l'inférence que leurs pairs mains habiles » Vandergrift L.. 2003.
Chapitre 3 — La méthodologie
R E P E R E R R e p é r e r le s m o is c o n n u s 1
R e p é r e r I c i v a r ia t io n s d e l ' i n i o n u i i a n : m o n is m e . d e s c e n d a n t e J
R e p é r e r le s e f f e t s d e s e n s l i é s a 1*1 n l c n m i o n 4
R e p é r e r le s m o i s a c c e n t u é s 5
C o m p re n d re R e p é r e r le s e f f e is d e s e n s l i e s u u x m a is a c c e n t u e s 6
h fi m e s s a g e •
a ra i
D IS C R IM IN E R D i s c r i m i n e r le s f o r m e s v e i b a le s : lo r m e s a f f i r m a t iv e , n é g a t iv e n
D i s c r im in e r le s t e r m e s v e r b a le s : a s p e c t s : v o ix p a s s iv e , a c t iv e a
R E P É R E R / ID E N T IF IE R " R e p é r e r In p h r a s e m i n i m a l e . 10
I d c n l i f l c r le s p a r t ie s d e h p h ra se • n
M E T T R E EN R E L A T IO N C l a s s e r le s é lé m e n t s le x ic a u x p a r c h a m p s é m a n t iq u e 12
É t a b l i r d e s l i e n s e n t r e le s d c s i g m t t c u r s , l e s p r o n o m s e t l e u r s r é f c l è n i s 13
É t a b l i r d e s l i e n s e n t r e f o r m e s c i v a l e u r s : In m o d a l i t e 14
u n m a ssa g e É t a b l i r d e s li e n s : r é t a b l i r la c h r o n o lo g ie 15
é c rit Ë la b lir d e s l i e n s e n t r e le s f o r m e s v e r b a le s c i le u r s v a le u r s ( a s p e c t s ) 16
Ë i a b l i r d e s l i e n s e n i r c l e s q u a n t i f i c a t e u r s et l e u r s v a l e u r s n
D E D U IR E D é d u i r e le s e n s d u m o i : d é r i v a t i o n ( c a t e g o r ie g t a m in a iic s l e ) iR
D é d u i r e le s e n s d u m o t : d é r i v a t i o n ( t r o u v e r I n r a c i n e ) 15
D é d u ir e le s e n s d u m o l : d é r iv a t io n (se n s d o n n é ) 20
D é d u ir e le s e n s d u m a t à p a r t i r d u c o n t e s t e ( s e n s p o s s i b l e ] 21
É M E T T R E E T V É R IF IE R E m e t t r e d e s h y p o t h è s e s e n c o u r s d e le c t u r e 22
D E S H Y P O T H E S E S V é r i f i e r la ju s t e s s e d e s p r u n o s it io n s
A N A L Y S E R L E S U J E T D i f f é r e n c ie r n a r r n iin n c i a r g u m e n t a t io n 22
A s s o c i e r s u j e t s et t y p e s d e l â c h e s 2H
I d e n t i f i e r le s t y p e s d e d i s c o u r s 25
R e c o n n a î t r e le s s t r u c t u r e s ' e t l e l e x i q u e e n a d é q u a t i o n a v e c l a c o n s i g n e 26
U T IL IS E R L E C O N N U M o b i l i s e r le l e x i q u e a d a p t é n
U t i l is e r la d é t e r m in a t io n g r a m m a t ic a le 2S
U t i l i s e r le s f o r m e s v e r b a le s : t e m p s e t a s p e c t 25
S 'e x p r i m e r à U t i l i s e r la m o d a l it é 30
V é c r it U t i l i s e r le s m o i s i n t e r r o g a t i f s 31
U t i l i s e r la c o m p a r a is o n (fo rm e s) 32
U t i l i s e r la c o m p a r a i s o n (co n c e p ts! 33
S T R U C T U R E R C o n s t r u i r e d e s é n o n c e s c n r e e e i s d u p o i n t d e v u e d e la s y n t a x e 34
( p o n c t u a t io n )
C o n s t r u i t e u n d is c o u r s ( d é t e r m in a t io n g r a m m a t ic a le ) 35
C o n s t r u i r e u n d is c o u r s ( f o r m e s v e r b a le s ) 36
C o n s t r u ir e u n d is c o u r s ( c o m n le x if ic a iia n d ’ un é n o n c é )
J il
Chapitre 3 — La méthodologie
Activité n° 15
Voici 2 exemples d'items d'évaluation du livret de septembre 2000. E i vous aidant
du tableau, retrouvez pour chacun la composante évaluée :
ta Liiez 1<IC1K. I
A cojd w in d w h is ik d OfïunO ttifc fiKM. Il M U Jrcrtulg *o I krfrt iHc c a í w u id a w up.
TV « Ocûpl« On Ou* icrn cu loclcnJ JuJI Ll ihe n u i. I w j i d riv in g a l o r j I t i i t n a « 94
w hcjt ] hüjrd 3 lou d r»oiw in Lh*- «siçinc. ! d a p c j i t l y m » :o slù p Oie o r ben U
d id n 't jia w «down, f i n n j ( itiaiurg m d I leil lic k . I lu raed Oui o t e n f ig u h « c l 10
m ove Lh* n / l ! u i t . M othinç, I w a j mar*orw3 m a ie ir rr ilk d and le u n d Oie
i«Oi}L
Inscrivez dans uhncuu« des huiles ire is m o u au isp reu iaru su minim um qui
a p p ia ic n n c n l DU m im e champ lexicnJ, auquel seu l d o n n e ra un Ulm (en
français au «n angluii).
I i i/qio I
Inscrivez vos réponses dans les rectangles (au moins 3 réponses par re< tangle].
I fm T ? \
>/ f Why?
«ES*
Chapitre 3 — La méthodologie
On remarque que les livrets d'évaluation de début de Seconde qui se sont succédés
jusqu'en 2001, date à laquelle le site http://www.banqoutils.education.gouv.fr.
a-pris le relais pour une démarche assouplie, ne concernent que trois capacités :
comprendre un message oral, comprendre un message écrit, s'exprimer à l'écrit.
Ceci pour des raisons d'organisation institutionnelle. En fait, la capacité * S'exprimer
à l'oral » apparaît dans le livret d'aide à l'évaluation publié en 1998 et peut être
évaluée par le professeur pendant les enseignements modulaires. Les concepteurs
proposent les critères suivants :
- mobiliser le connu (lexique et faits de langue),
- intégrer le suprasegmental (phonologie),
- structurer : assurer la cohésion du. discours.
- contrôler sa production,
- réagir en tant qu'interlocuteur.
Conclusion
L'importance accordée à la m éthodologie de l'apprentissage est donc avérée. Mais
cette préoccupation nouvelle ne risque-t-elle pas de rendre la tâche de l'enseignant
de langue encore plus ardue ? L'objet d'apprentissage est déjà défini de manière
beaucoup plus complexe qu'autrefois ; à présent, c'est la m éthode d'enseignement
qui doit renoncer à son point de vue « géocentrique » (centrée sur le savoir) pour
une vision « héliocentrique » englobant la perspective de l'apprentissage. En fait,
l'introduction d'un objectif méthodologique dans les programmes de langue en
France traduit la volonté d'intégrer les travaux de la recherche, non pas seulement
sur la langue mais sur l'apprentissage proprement dit.
Chapitre 3 — La méthodologie
In t r o d u c t io n
Les années 1960 marque.ce que Depover et Noël (1999.: 8) appellent la révolution
cognitiviste en rupture avec les théories comportementalistes de l'apprentissage.
Désormais on s'intéresse aux processus cognitifs, aux opérations mentales incons
cientes qui y président, aux différents stades du dévelo ppem en t des aptitudes
cognitives de l'enfant(Piaget), au rôle de l'interaction sociale dans ce développement,
en particulier avec l'adulte (Vygotsky et Bruner).
\
Le c o g n itiv is m e
L'idée générale de la psychôlogîè cognitive c’èst qùe le potentiel de'chàcuri est
" ¿ rt*
bien supérieur è la part exploitée. Il s'agit donc’,d'aider l’apprenant à découvrir ce
potentiel e t lès moyens de l'utiliser. Pour ce faire ce dernier doit prendre conscience
des opérations mentales en jeu, des stratégies qu'il m et en œ uvre e t de celles qu'il
pourrait m e ttre à profit; La révolution cognitiviste de l'apprentissage im plique
donc une éducation m étacognltive. Giry définit ainsi les principes de base de cette .i£ |
éducation m étacognitive :
'ÎSxïât!
«•- Le souci m étacognitif est perm anent, on vise à la prise de conscience et
l'explicitation de là dém arche de l'élève.
- Ces m éthodes sollicitent l'activité du sujet qui apprend.
- Les interactions sont favorisées, l'enseignant a le rôle de m édiateur.
- Autocontrôlé e t autoévaluation sont intégrés à la dém arche. On vise l'auto
nom ie du sujet » (Giry, 1 994; 14).
Parmi toutes les causes de l'échec de l'apprentissage répertoriées par Hélène Trocmé-
Fabre il en est une qui fait directem ent référence aux processus métacognitifs :
- pédagogique, finit par l'acquisition des moyens qui font encore défaut. Donne
assurance et sécurité, permet tous les espoirs » (La Garanderie, 1991 : 217).
Activité n° 16
À quelles intelligences fait appel l'activité L e t's h a v e fu n dans l'extrait de English Live
6‘ , Didier, 1994 reproduit à la page 17 de cet ouvrage ?
Pour mieux com prendre cette évolution dans les théories de l'intelligence qui
a généré l'introduction d'un objectif méthodologique dans l'enseignement des
langues, nous nous interrogerons d'abord sur ie fonctionnement du cerveau, sur
les stades de développem ent cognitif et la fonction imaginative en nous efforçant
de signaler les implications concrètes pour l’enseignement.
Le fo n c tio n n e m e n t du ce rv ea u
Historique des représentations du cerveau
Trocmé-Fabre dresse d'abord un historique des représentations du cerveau. Pour
les Mésopotamiens, les Hébreux, les Grecs comme Homère ou Aristote, le cerveau
humain est constitué de terre et d'eau. Ce sont Platon et Hippocrate qui développent
la thèse céphalo-centriste : le cerveau est le siège de la pensée.
Chapitre 3 — La méthodologie
Au XVIIe siècle on découvre l'existence des couches sous-corticales, à la fir du XIXe siècle
les neurones et les synapses. Dans le premier quart du XXe siècle, l'actc d'apprendre
est associé à la transmission d'influx nerveux. C'est à cette époque que U psychologie
comportementaliste voit le jour. Les années 1950 développent des recherches sur
l'esprit. Aujourd'hui, grâce aux progrès de l'imagerie cérébrale, on s'efforce d'établir ÀiVoV’i:
des correspondances entre activités cognitives et activations cérébrales (p. 37).
is p
Pour Trocmé-Fabre, l'être humain est en transaction constante avec son environne
ment. Cet échange incessant d'énergie entre soi et l'environnement a pour mode
circulatoire la spirale (p. 40). m t
■HP
Implications pour l'enseignement des langues
6
Jean Janitza a développé la notion de langage intérieur par oppos tion à lan
gage extérieur. Les informations apportées par le cours ne sont pas les seules.
Elles entrent en résonance avec l'être. C'est dans l'interlangue de l'apprenant m
ou dans le métalangage de la réflexion sur la langue que l'on peu' percevoir M i
certaines interférences entre cet écho intérieur et l'apport initial.
• En fait, le cerveau reptilien est empli de mémoire ancestrale, il ne sait pa >faire face aux
situations nouvelles, il nous fait agir de manière conservatrice et automatique.
Si ces travaux m ettent à jour une « distance cérébrale » potentielle e itre connais
sances déclaratives et connaissances procédurales, autrement dit, en- re les savoirs
sur la langue et les savoir-faire dans la langue, qu'en est-il de la relation entre les
compétences de réception (comprendre, lire) et les compétences de production: I
(parler, écrire) ? Traditionnellement on définit l'aire de Wernicke comme la zone de m
vr;
perception de la parole et l'aire de Broca comme celle de productior de la parole-
(chacune étant par ailleurs corrélée à une aire de perception ou de pr eduction des
émotions dans l'hémisphère opposé). On pourrait donc croire que perception et
production fonctionnent de manière relativement indépendante. D ef aene montre
en fait, grâce à l'imagerie à résonance magnétique, que plus les stimuli verbaux
a?--
perçus dans l'aire dé Wernicke sont complexes, plus la zone de production de la- ditIV
c;
parole de l'aire de Broca est activée (Dehaene, 1997 :67). « e
mm
m m
Chapitre 3 — La méthodologie
hertzienne qui s'arrête à 2 000 hertz, là où commence l'anglais. Cela ne veut pas
dire qu'un Français ne pourra jamais apprendre l'anglais mais qu'il éprouvera plus
de difficultés qu'un Russe par exemple dont la langue (celle qui a moulé son oreille)
va de 0 à 16 000 hertz ! (Tomatls, 1991 :136).
La prudence demeure de rigueur face aux résultats de ces études qui concernent
souvent des enfants en situation naturelle (pour la LM ou pour une langue seconde),
ce qui est bien évidem ment fort différent de la situation d'apprentissage scolaire
(deux fois quarante-cinq minutes par semaine pour les enfants de l'école primaire
française, rappelons-le). En 1977. déjà, McLaughlin comparait les 9 000 heures en
moyenne pendant lesquelles l'enfant est exposé à sa LM entre l'âge de 12 mois et
"âge de 6 ans aux 714 heures auquelles un apprenant de L2 se trouve exposé, par
un apprentissage de 3 heures par semaine, 34 semaines par an, pendant 7 ans (cité
par Gaonac'h, 2006:98). Selon Marie-Christine Deyrich une année en situation natu
relle équivaudrait à dix-huit années en situation scolaire (2007: 20). Encore faut-il
s'entendre sur le sens de situation scolaire : que comptabiliser ? Le temps d'expo
sition à la L2 7 Quel type de L2 ? Le temps de production collective, individuelle, #1
d'interaction, de médiation ? En tout cas la confusion entre acquisition naturelle de ?p|
la LM ou d'une langue seconde et apprentissage d'une L2 en milieu institutionnel
doit être rigoureusement évitée.
Dans des conditions d'apprentissage de type scolaire, des études montrent que la
notion déseuil critique n'est pas si étroite que cela et que les enfants ne réussissent
pas forcément mieux que les adultes: C'estsimplement la manière d’apprendre qui
diffère :. . -: v. . •> ,.
« - Les enfants apprennent les langues à travers des mécanismes implicites,
spécifiques au domaine du langage. Ces mécanismes se fondent notam
ment sur des capacités générales de traitement du langage, qui peuvent
être mises en œuvre pour une seconde langue de la même façon qu'elles
: l'ont été pour la langue maternelle, sans qu'il s'agisse là cependant de
mécanismes exclusifs.
- Les adultes ont perdu la plupart de leurs capacités à apprendre les langues
de manière Implicite, et doivent utiliser des capacités explicites, qui impli
quent des procédures générales de résolution de problème. Ces mécanismes
peuventse fonder notamment sur la connaissance de la langue maternelle »
(Gaonac'h, 2006:89-90). m
La langue étrangère dont nous parlons dans le contexte scolaire requiert un appren
tissage qui peut se définir aussi comme « l'intégration d'informations nouvelles en
mémoire » (Craddock & Guer.rien, 1998 : 235 in Hilton, 2007 :14). HP
La mémoire
Trocmé-Fabre étudie ensuite la nature et le rôle de la mémoire dans l'apprentissage
ainsi que son corrélât, l'oubli. Cette question est au cœur de l’apprentissage des
langues.
Chapitre 3 — La méthodologie
N a tu r e
Trocmé-Fabre définit trois types de mémoire : une mémoire à durée immédiate, à
court terme, et à long terme (Trocmé-Fabre [Ibid. 71]).
La mémoire à court terme serait caractérisée par un processus électrique et la
mémoire à long terme par un processus chimique {Ibid. 73). Ce qui paraît logique,
la première se situant dans le temps de la connexion (entre monde extérieur et
monde intérieur) ; la seconde relevant du marquage pour une réutilisation future.
Autre élément important, « la mémoire est partout et nulle part», la formation et
le rappel des souvenirs opérant dans l'hippocampe et les structures temporales ;
le stockage, dans le cortex cérébral et la formation réticulaire ; enfin, l'encodage,
dans les modifications post-synaptiques {Ibid. 74).
F o n c t io n n e m e n t
La mémoire à court terme est améliorée par la fréquence d'utilisation et les répétitions
mentales. Elle est entravée par les interférences, les similitudes.dans les catégories
phonétiques et sémantiques {Ibid. 76).
La mémoire à long terme est améliorée par des pauses, des réactivations à des
moments favorables, les redondances, la variation de points de vue, un environ
nement agréable, entravée par répétitions identiques, l'anxiété, le stress, un envi
ronnement menaçant (Ibid. 76).
fait l'objet, tant qu'elle n'a pas été encore stabilisée à travers une représentation
en m ém oire à long terme, d'une représentation transitoire (c'est l;i fonction
remplie par la mémoire de travail) qui sert de référence durant la constitution
des liens avec les autres représentations. [...] L'enjeu de l'acquisitior d'un mot
nouveau est donc de relier une représentation transitoire à un ens emble de
représentations permanentes » (Gaonac'h, 2006:121).
Activité nc 17 t *
En quoi cette recommandation des textes officiels pour l'apprentissage du lexique
va-t-elle dans le sens de la réflexion de D. Gaonac'h ?
« - L'apprentissage se fait par association : les mots associés à des ic ées, à des
sons, des gestes, des images ou d'autres mots. Les mots soni appris et
mémorisés dans le cadre d'un champ sémantique, d'un thème, d'un récit ou
d'une situation de communication. L'étude d'antonymes et de synonymes
peut être m entionnée ici également.
- L'apprentissage se fait par collocation : les mots sont appris dar.s le cadre
d'un énoncé dans l'environnement d'autres mots dont la contiguïté dans le
discours est possible, probable ou fréquente ; tel nom peut accompagner
tel verbe ou tel adjectif, tel adverbe ou .telle particule peuvent êti e associés
à tel verbe, etc. (...].
- L’apprentissage consiste égalem ent à réfléchir sur la morpholcgie, sur la
forme des mots et sur les liens entre forme et sens ; catégorie: de mots,
racine et construction (dérivation, c'est-à-dire par le biais de préfixes ou
_ suffixes par exemple), rapports entre graphie et phonie [...], étymologie,
etc. (A P cycle d 'o rie n ta tio n , Classe d e Troisièm e, 1998, p. 150-151). »
L'oubli
On se dem ande parfois pourquoi on cesse de se souvenir. En un mot, pourquoi
oublie-t-on ? Trocmé-Fabre posa directement la question : Qu'est-ce que l'oubli ?
Question prépondérante pour un enseignant de langue désireux de m ettre ses
élèves en garde contre cene entrave à l'apprentissage. Elle répertorie ainsi cinq
causes principales :
- une perception insuffisante,
- une information détériorée, non analysée, « flottante », dépourvue de contexte,
- une adresse erronée (l'inform ation ne peut pas se connecter i d'autres,
comme une lettre en souffrance),
. - une information non reconnue,
- un choc, une émotion très forte, un blocage émotionnel (peur, stress, angoisse)
a oblitéré.- effacéla stimulation reçue (Ib id . 75).
Chapitre 3 — La méthodologie
« Nous savons bien que, pour nos élèves comme pour nous-mêmes, la motiva
tion, moteur.de tout investissement cognitif, est liée au sens que nous donnons
à l’apprentissage qui s’élabore dans l'interaction sociale. Les choses prennent
du sens lorsque nous transformons le savoir factuel en connaissances person
nelles : ceci est une condition sine qua non du désir d'apprendre. "Jouer" est un
levier efficace de motivation pour les élèves car il les fait entrer dans l'univers de
l’imaginaire au travers des histoires,:petm ettant d'opérer un passage du général
au personnel, le d r a m a est un pont entre l'intellect et l'affect » (2004:29). .
Activité n° 18
Comparez ces deux activités proposées dans la m êm e unité par le manuel N e w
@ Hachette éducation, 2005.
Spring 6‘,
E n tra în e -to i, scène 1 p. 78.
- utiliser une seule stratégie, un seul canal, une attitude unique, et exclusive ;
- oublier que l'être humain, enfant ou adulte, quel que soit son âge, est un-
tout-dans-un-environnement [Ib id . 147).
Activité n° 19
Voici deux activités proposées à des enseignants d'anglais de l'école primaire. Dites
en quoi elles comm ettent ou ne commettent pas de « fautes contre le cerveau ».
The ventriloquist
Objectifs : parler de soi et des autres ; parler des goûts ; solliciter l'imagination.
Compétence sollicitée : expression orale ; savoir moduler sa voix.
M atériel nécessaire : une marionnette à gaine, voire plusieurs si possible,
Un ventriloque fait parler une marionnette sans bouger les lèvres. Cette technique peut
être reprise pour les besoins du cours de langue et peut permettre à certains élèves de
surmonter leur appréhension de l'oral. Un bon ventriloque fait illusion : on croit
vraiment que c'est la marionnette qui'parle !
Faire une démonstration avec la marionnette H e llo ! M y n a m e ’s Oscar a n d l'm from ...
W ho are you? O n peut • laisser la main > aux élèves et l'idéal serait d'avoir plusieurs
marionnettes pour pouvoir mettre les élèves par petits groupes. On peut également se
servir de la marionnette pour faire des sketch es ou de l'improvisation en binôme (pair
work). La fabrication des marionnettes peut faire l'objet d'un projet pédagogique
transdisciplinaire (arts plastiques)._______________________________________________
À présent que nous avons étudié le fonctionnem ent du cerveau, il est bon de
s'interroger sur les stades du développem ent cognitif e: lès implications qui en
découlent pour l'enseignement des langues.
Chapitre 3 — La méthodologie
Im plications
Ceci expliquerait pourquoi les années collège voient souvent des élèves
« décrocher », en particulier les garçons. Pourquoi aussi les filles s'en sortent
souvent mieux au collège et pourquoi lés garçons acquièrent une plus grande
maturité au lycée. Peut-être devrait-on adapter les programmes du collège
Chapitre 3 — La méthodologie
à cette relative régression cérébrale dans les matières citées. On peut aussi
noter l'âge de 1T ans qüi semble une période de maturation en langue, d'où
l'intérêt de commencer la LE avant 11 ans.
Modèlecumulatif Modèleinteractif
Accumulation des savoir^ par transmission et par accu Construction des savoirs par l'interaction du sujet avec
mulation (réalisée par l'exercice). le monde (réalisée par l'activité),
Accroissement des connaissances : mouvement linéaire Construction des connaissances.
d'empilement. Mouvement spiralaire d'intégration.
Le sujet prime. L'objet, le milieu priment. L'interaction entre sujet-objet, sujet-milieu prime.
L'élève est le maître de son L'enseignant est le maître L'enseignant est médiateur de cette relation.
propre savoir. du savoir. Théorie constructiviste.
Théories maturationiste et Théorie * behavioriste».
innéiste (le don initial).
d'apprentissage privilégié de l'esprit humain qui n'empile pas les connaissances les
unes sur les autres au risque de voir l'édifice s'écrouler mais les met en 5} nergie les
unes par rapport aux autres.
Activité n° 20
Voici un extrait de la table des matières du manuel Istra's first English Be o k de 1938.
Quel questionnem ent peut-on faire émerger de la mention « a g a in » récurrente ?
T a b le o f c o n te n ts
Préface........................ ..................................................................................................... .3
■ Introduction phonétique______________________________________...............9
' 1. Persons and animals - Verb to b e (singular). Indefinite article
- Numbers.............................................................................................................. 24
2. Letters - Gender - Irregular plurals - Definite article..................................26
3. Persons, animals and things - Verb to b e (plural) - Personal pronouns
-A d je c tiv e s ............................................................................................................ 28
4. Persons, animals and things (again) - Verb to be, interrogative
and negative forms - N ouns............................................................................. 30
I...I
Chapitre 3 — La méthodologie
« Le processus d'apprentissage est en effet conçu comme une mise à l'essai de concep
tions provisoirement bonnes, qui seront constamment réajustées, voire même rejetées,
pour faire face à de nouvelles situations » (Brousseau, 1972 in Berdnarz, 1991:52).
Pour Vygotsky, lors d'un travail de groupe, la « distance cognitive » des partenaires
ne doit pas être trop grande pour permettre un véritable « échange ». Des temps
de « latence » sont égalem ent nécessaires.
Cette perspective interactionniste remet en cause les théories précédentes sur I'input.
En effet, ce n'est pas tant la simplification du langage qui favorise l'apprentissage
que la négociation du sens par Interaction sociale, avec demandes de confirmation
ou de clarification, etc. (cf. Ellis, 1986).
L 'i n p u t m â
••lÉ fc
Input e t Intake
Van Lier (1988) a distingué « l'/npur» l'apport langagier fourni par un interlocuteur,
de «.Y in tà k è » — ce qui est effectivem ent saisi par l'apprenant. Marie-Françoise
Narcy-Combes définit l’in p u t comme« Information linguistique et extralinguistique
telle qu’elle est présentée aux apprenants dans un cadre institutionnel par l'ensei
gnant de langue et éventuellem ent modifiée lors des contacts avec le terrain».
(Narcy-Combes, 2005 : 33). La notion même d 'in p u t est à mettre en relation avec
les méthodes d'enseignement.
de manière non naturelle (débit trop lent, articulation artificielle) souvent requis pour
évaluer aux niveaux A1 ou A2 du ŒCRL. Ainsi, dans la classe de langue au collège, il
sera difficile d'utiliser un bulletin météo de la BBC dont le niveau réfère plutôt aux des
cripteurs de Cl ou C2 qu'à ceux de A2 (sauf à-titre d'information musicale et culturelle
avec une tâche de reconnaissance de deux ou trois items lexicaux par exemple). En
revanche, on pourra utiliser un bulletin météo enregistré avec un débit moins rapide
et des énoncés plus simples. La question de l'authenticité est ainsi paradoxalement
remise en cause par la perspective actionnelle du CECRL qui octroie la légitimité de
l'utilisation de la 12 à des niveaux très inférieurs à celui du quasi-natif.
Widdowson (2002:46) reprend les travaux de Breen sur l'authenticité en complexi
fiant la notion. Ne doit-on pas en effet s'interroger non seulement sur l'authenti
cité du texte, mais aussi sur l'authenticité de la tâche proposée, l'authenticité de
la compréhension m enée par l'apprenant, enfin, l'authenticité du langage de la
classe ? (Breen. 1985:61). Finalement, un support authentique peut donner lieu à
des tâches inauthentiques et inversement. Il convient donc de manier ces termes
avec précaution et'de s'interroger non seulement sur l'authenticité du texte mais
aussi sur celle de la'tâche.
1. .<La théorie implique seulement que l'apprenant soit un réceptacle humanoïde, dans un
état de réceptivité maximale, de telle sorte que lïnput puisse entrer et effectuer son oeuvre
mystérieuse. »
Z. « We also noted that whereas comprehension con be achieved by means o f top-down processing
based on world knowledge and inference from context, language acquisition requires bottom -up
processing involving attention to linguistic forms. In other words, comprehending input need nor
necessarily either facilitate or promote acquisition. »
t
Chapitre 3 — La méthodologie
:< Un sujet se développe quand on lui fournit opportuném ent les moyens de
dépasser le stade de développement qu'il a atteint, quand on lui piopose un
dispositif d'aide pour accéder à une fonction supérieure et quand on organise
la disparition progressive de ce dispositif pour qu'il puisse penser et agir seul »
(1992:117).
Selon cette conception, le travail pédag ogique Com prend deux opérati Dns condi
tionnées m u tu e lle m e n t : l'étayage et le désétaÿage.
« Il faut étayer le développem ent d'un sujet, c'est-à-dlrè, en prenan appui sur
les savoirs et savoir-faire qu'il a déjà acquis, prolonger son développement en
m ettant en place dés situations interactives qui lui-permettent de progresser...
Puis il faut désétayer, c'est-à-dire lui permettre progressivement de so passer de
toutes les aides qu'on lui a proposées, d'être suffisamment solide pour que de
nouveaux dispositifs puissent s'appuyer sur ce qu'il vient d'acquérir 3t engager
un nouveau progrès » (Meirieu, Ib id . 117-118).1
Activité n° 22
Un professeur veut entraîner ses .élèves au commentaire d’œuvres picturales.
Il dispose des trois tableaux suivants :
- Tableau 1 M r. a n d M rs A n d rew s, Thomas Gainsborough, 1750 : http://www.ibiblio.
org/wm/paint/auth/gainsborough/andrews.jpg.
- Tableau 2 N ig h th a w k s , Edward Hopper, 1942 : http://netmadame.free.fr/culture/
franck/hopper/fichiers/hopper4.jpg.
- Tableau 3 H e n ry C e ld z a h le r a n d C h risto p h er S co tt. David Hockney, 1969 : http://
www.personafilms:com/images/films/hg_hockneys_pamt_450.jpg.
Quels types d'aide à l'apprentissage pourra-t-il proposer ? Gomment envisager la
disparition progressive de ces aides ?
Conclusion
Les travaux sur le fonctionnem ent du cerveau et l'apprentissage trouvent des
implications directes pour l'enseignement-apprentissage comme on a pu le voir.
Il demeure cependant un volet longtemps délaissé par les neurosciences et les
cognitivistes : le rôle, de l'imagination.
Chapitre 3 — La méthodologie
Introduction
Philippe Meirieu définissait quatre opérations mentales majeures de l'esprit humain ;
la déduction, l'induction, la dialectique et la créativité. La déduction que l'on sol
licite dans le raisonnement logique avec les démarches hypothético-déductives ;
l'inductlon qui représente l'opération inverse : « Dans la déduction, l'hypothèse est
mise à l'épreuve de ce qu'elle produit, elle travaille donc en quelque sorte en aval ;
dans l'induction, l'hypothèse est mise à l’épreuve des faits dont elle rend compte,
elle travaille en amont » (Meirieu, 1991 :102). La dialectique est, pour Platon, « l'art
de confronter et d'organiser les concepts » {La R épublique, 533a à 534b). La créativité
est fondée sur la divergence^ l’apport de matériaux nouveaux, il semblerait que
l'imagination soit à la source7de toutes les opérations mentales de l'être humain.
Longtemps déconsidérée, reléguée au quatrièm e rang des vertus de l'âme par
Platonl puis réhabilitée par des poètes cbmme William Blakè, des philosophes comme
Gaston Bachelard ou Gilbert Durand, l'imagination créatrice fait encore figure de
parent pauvre dans les recherchés en didactique et leurs applications par le biais des
recommandations officielles placées sous le signe de la raison homogénéisante.
rôle effectif que joue l'image dans le champ des motivations psychologiques ou
culturelles. » (1981 : 19)1«Jamais l’art, écrit-il, n’est considéré comme une manifes
tation originale d'une fonction psycho-sociale, jamais l'Image ou l'œuvre d'art n'est'
prise dans son sens plein, mais toujours tenue pour message d'irréalité, » (Ibid. 20)
Durand dénonce aussi la confusion entre image et mot. Si l'on peut parler d’arbi
traire du signe dans le langage, pour ce qui est de l’Image, elle est porteuse d’un
sens * qui n'a pas à être recherché en dehors de la signification imaginaire. C’est
finalement le sens figuré qui seul est significatif » {Ibid. 24).
Durand poursuit : » Derrière les formes structurées, qui sont des structures éteintes
ou refroidies, transparaissent fondamentalement les structures profondes qui sont,
comme Bachelard ou Jung le savaient déjà, des archétypes dynamiques, des "sujets
créateurs' [Ib id . 8) Selon Bachelard, « bien loin d'être faculté de “former" des images,
l'imagination est puissance dynam ique qui "déforme" les copies pragmatiques
fournies par la perception » [Ib id . 26). Il poursuit dans P o é tiq u e d e la rê v e rie (1961
cité par Gallien, 1993 : 79) : « L'imagination est la faculté de déformer les images
fournies par la perception, elle est surtocit la faculté de nous libérer des images
premières, de changer íes images. Elle est dans le psychisme humain l'expérience
même de l'ouverture, l'expérience même de la nouveauté ». En fait, pour Durand,
le discrédit sur l'imagination provient précisément d’une mauvaise compréhension
de ce qu’est l’image.
Finalement, on voit deux courants s'opposer, qùi partent d'une interprétation diffé
rente du terme image. D'un côté, l'image est comprise en tant que réalité en soi et en
tant que source inépuisable de création,de l’autre elle est comprise comme imitation
du réel, avec les connotations liées de reproduction, d'erreur, de fausseté.-
Déjà en 1983, Bruno Duborgel dénonçait le rejet par nos sociétés de ¡'image en tant
que réalité en soi alors que l'image devenait paradoxalement prépondérante.
Mais il serait peut-être vain d'opposer une conception à une autre en une sorte de
dialectique irréductible. Le plus important étant de s'interroger sur le sens que l'on
donne à l'imagination, d'une manière générale et en didactique des langues en
particulier. Sinon, on risque de subir ce que Françoise Demougin (2006) appelle un
imaginaire « institué », non questionné, et surtout une utilisation de l'Image et de
l'imagination qui reste inconsciente, et d'une certaine manière « sauvage ».
Il ne s'agit donc pas tant de réhabiliter l'imagination pour la réhabiliter¡ mais pour
mettre à jour son potentiel d'apprentissage.
« Cette conscience que nous avons des objets absents à notre perception actuelle;
est une conscience qui nous permet de prendre quelque distance vi: -à-vis de la
réalité concrète, tangible, historique, au sein de laquelle nous vivons. C'est-à-dire
au sens propre du terme, de réfléchir. La “fonction symbolique", comme disent
encore les psychologues, représente un m om ent dans la démarche imaginante
de l’individu, mais un m om ent constitutif essentiel de toute pensée C'est donc
adm ettre que la pensée est toujours investie par l'imaginaire m êm e quand
elle le refuse. Et que l'imaginairé est une manière ou une forme de j a pensée. »
(Jean, 1976:32).
■Autrement dit, l'im agination est nécessaire à toute activité intellect jelle. C'est
précisément, l'absence, l'impuissance, la non-im m édiatetédu rapport ce l'homme
au m onde qui fonde la faculté d'im aginer, de se re-présenter, de dtsirer. C'est
aussi le point de vue de Paul Harris qui montre les limites de la pensée de Freud
ou de- Piaget. Pour Freud, dit-il, l'imagination n'est pas rationnelle et e: t dominée
chez l'enfant par des processus primaires. L'enfant « halluciné» la satisfaction de
ses désirs. Avec l'idée chez Freud que toute névrose incite la personne à fuir la
réalité. L'imagination participant de cette fuite. Pour Piaget, le jeu sym nolique est
une phase transitionnelle entre la pensée primaire et la pensée rationnelle. Harris
remarque que les grands singes pratiquent très peu le jeu symbolique, alors qu'il
■est universel chez les enfants de 15-18 mois. En fait, c'est l'absence d'imagination,
qui est pathologique chez l'être humain. Pour Harris, le jeu symbolicue est une Ip fll
manière précoce chez les humains d'envisager des alternatives à la réalité. Cette
capacité est indispensable pour comprendre, faire des jugements causal s, raisonner ■ m & m
logiquem ent (Harris, 2007).
Dans le mêm e ordre d'idée, il convient de citer les travaux de la Garanc erie connu ÉSp
pour le concept de « projet » qu'il a en partie dérivé de l'intentionnalité chez Husserl!
Selon lui « la compréhension serait de nature évocative et non pas perceptive, Elle
dépendrait d'un geste mental de ré-expression de l'information, donnée par la '■sr*
■perception » (La Garanderie 1987 :27). Comment ne pas faire le lien ici avec l'appren.-;
tissage des langues qui joue constamment sur le couple perception/évocation ou
Chapitre 3 — La méthodologie
lin fait, imaginer consiste à explorer le temps et l'espace à partir d'un champ perceptif
donné. L'imagination est indispensable à la compréhension en ce qu'elle renouvelle
l'objet et lui confère du sens.
L'idée est donc que pour parvenir à lever cette paralysie constatée chez un certain
nombre d'élèves, il est nécessaire de développer un autre imaginaire, une autre
vision de soi dans la langue. Pour Osborn :
« Nos idées préconçues font obstacle à la solution des problèmes. Nous devons
en quelque sorte nous dé-conditionner, perdre l'habitude de refouler notre pro
duction d'idées à l'intérieur des limites de notre expérience passée et laisser au
contraire notre imagination courir, la bride sur le cou, à la recherche des.moyens
de résoudre de nouveaux problèmes » (Osborn, 1988 :-39j),
C o n clu sio n
L'imagination perm ettrait donc la création d'un alter ego lumineux, capable de
toutes les réussites. L'imagination créatrice peut ainsi contribuer à l'apprentissage
non pas de manière fortuite ou indésirable, mais en tant que partie intégrante et
pleinement reconnue du processus de construction identitaire.
1. l"ëd . 1959.
Chapitre 3 — La méthodologie
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Le rôle de l'enseignant ml
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É v o lu tio n
Le rôle de l'enseignant évolue donc de celui de transmetteur, à celui de formateur,
vers celui de médiateur, « d'hom m e des médiations » selon la belle ormule de „tvJ&i-
Meirieu :
\< id .
« Il n'est pas l’hom m e du juste milieu, mais celui des médiations II n'oscille
pas entre la confiance aveugle et le contrôle absolu. Il construit de; d isp o sItifsvf^ ÿL
porteurs de l'exigence du dépassement et tente, ensuite, de les a léger pour ï . * i i £
s'assurer que le développem ent est bien réel et ne se limite pas à un simple- &
~m''c'.y
' ’ Vf;'
conditionnem ent scolaire » (1993 : VI9).
"J3-..V
La relation maître élève peut ainsi être une relation verticale : 3
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\ v, r -
El E2 E3 -.-L.-ri
Les travaux de Rogers s'inscrivent dans une époque caractérisée par l'influence
d'idéologies libertaires dans l'éducation (A.-S. Neill) comm e dans la psychiatrie
d'ailleurs (R. Laing), qui rem ettent en question le bien-fondé des pouvoirs. Daniel
Hameline tire un bilan négatif de la non-directivité en tant que système, mais
continue à penser qu'elle a toute sa valeur en tant qu'attitude :
« Elle consiste à antécéder sans anticiper, à valoriser sans juger, à réguler sans
régulariser. "Antécéder sans anticiper", c'est être là pour accueillir ce qui va se
présenter sans le "prévenir" au point qu'il n'y ait plus rien à faire. "Valoriser
sans juger", c'est suspendre le fonctionnem ent spontané des stéréotypes et
des catégories pour permettre à l'interlocuteur d'être entendu pour ce qu’il cit
et non d'abord pour ce qu'il représente. "Réguler sans régulariser", c’est éviter
d'engluer l'interlocution dans les pièges de la dépendance affective sans pour
autant interdire aux affects de s’exprimer » (1977 :283 in Meirieu. 1993 : 12S).
On note deux volets pour la mise en place de ces groupes : un volet organisationnel,
et un volet pédagogique etdeux instances pour cette mise en place : les personnels
dedirection.etles enseignants, ce qui est révélateur de la complexité de la tâche et
peut-être de son ambiguité. Là définition'elle-même est double, voire triple :
On peut considérer en effet que le mot tt compétence » réfère aune activité langagière
dominante. Dans ce cas, c'est la démarche pédagogique du professeur qui prime.
Les groupes sont organisés sur un mêm e niveau de classe ou un même palier par
activité langagière dominante sur une période donnée.
i Le travail organisé autour d'une activité langagière dominante peut être dis
pensé dans des groupes constitués d'élèves ayant les mêmes besoins et issus
de classes différentes. L'échelle de référence du Cadre européen (Al, A2, Bl...)
aide les professeurs à identifier ces besoins et à construire une progression en1
À l’école primaire
«
« À l'école, les activités mises en place sont généralement inscrites dans le projet
d'apprentissage aux caractéristiques pluridisciplinaires pris en charge par un
enseignant polyvalent.
Le groupem ent des élèves se fera le plus souvent sur la base de la classe.
Il est cependant possible d'envisager la constitution dégroupés différenciés avec
décloisonnement ou dédoublement temporaires des groupes de langues.
Cette possibilité s'avère particulièrement utile dans le cas où elle peut permettre
des décloisonnements entre des classes différentes de cycle 3 ou'la constitution
de groupes différenciés dans les classes des écoles rurales. »
/
Ici, l'affichage officiel conserve le groupe classe en se fondant sur l'intérêt de la
polyvalence de l'enseignant. La constitution de groupes différenciés semble recom
mandée de manière temporaire seulement et davantage pour des'raisons d'ordre
structurel que pédagogique (commodité de regroupements d'élèves). ■
Au collège
Au collège, le groupe classe n'est pas déconseillé. En ce qui concerne les groupes
différenciés, Ils peuvent désigner des groupes de niveaux (de besoins) aussi bien
que des groupes constitués autour d’une activité langagière dom inante si l'on
interprète la notion d’objectifs spécifiques en ce sens.
Chapitre 3 — La méthodologie
. Au lycée
6
« Dans les collèges et les lycées, les élèves auront la possibilité, en fonction de
leurs progrès et de leurs besoins, de passer d'un groupe à l'autre su • la base de
l'évaluation de leur niveau de compétence. »
Ceite question ne se pose que dans le cas où les groupes ne sont pa; organisés
seulement en fonction de l'activité langagière dominante, mais tiennent compte
aussi de l'hétérogénéité des besoins. Par exemple, au lycée, des groupes à A2, B1
ou B2 proposant sur,des périodes données des activités langagières difiérentes.
Cette organisation qui relève d'une combinatoire suppose, d'une par:, une mise
en barrette des horaires de langues pour au moins un niveau de classe, et d'autre
part des activités langagières dominantes organisées de telle façon que les élèves
puissent bénéficier d'un entrainement dans toutes à des niveaux différents... On
devine la complexité pour le chef d'établissement !
La question qui se pose donc à nous au-delà des définitions originelles t st de savoir
comment ces définitions sont interprétées par les collègues qui ont mis en place
les groupes de compétence. Autrem ent dit com m ent les instances pédagogiques
et organisationnelles sont parvenues à gérer les différents paramètres
Au lycée, cette nouvelle organisation a déjà cours dans certains établissements. On
peut ainsi se reporter aux comptes-rendus des expériences présenté« s par diffé
rents lycées au cours du séminaire national du 15 novembre 2004. Ces documents
•figurent sur le site Éduscol1.
Quelques exemples
E ta b lis s e m e n t a y a n t re te n u la fo rm u le « g ro u p e s d e n iv e a u x de c o m p é te n c e » -.
Ex.: Lycée Aristide Briand Evreux : http://eduscol.education.fr/D0067/seminaire15-
11 -04_lyceeABriand.pdf.
É ta b lis s e m e n t a y a n t re te n u la fo rm u le « a c tiv ité la n g a g iè re d o m in a n te »:
Ex : lycée Jeanne d'Arc Nancy : http://eduscol.educaion.fr/D00667/s iminairelS-
11 -04_lyceeJDarc.pdf.
é ta b lis s e m e n t a y a n t re te n u la fo rm u le « a c tiv ité la n g a g iè r e d o m in a n te » et « group es
d e n iv e a u x » :
Lycée Joseph Desfontaines de M elle : <http://eduscol.education.fr/D 0067/
sem inairel5-n-04-lyceeM elle.pdf.
Lès types d'organisation seront forcément multiples :
- Barrettes horaires sur un m êm e niveau du cursus (par exemple toutes les
classes de seconde),
- B arrettes langues sur d e u x niveau x du cursus s eu lem en t (2de et
^'/Terminales),
- Pour tout ou pa'rtie des horaires (par exemple, 1 h par semaine),
- Ou sur une période intensive (échange avec un collègue d'une au tre langue).
1. Voir http://eduscol.education.fr/D0067/3eminaifel5-i1-04.htm.
Chapitre 3 — La méthodologie
1 ? ’ - Weatherforecast
- In t e r v ie w ,
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- F am ou s figure,
- Poem, '
h ttp //e s p a c e -la n g u e s .p a ris .iu fm .fr/s p ip .p h p > o rtid e 6 1 4
C on clusion
Le rôle de l'enseignant évolue, dans ses missions éthiques, didactiques et péda
gogiques, sociales. Il doit prendre en compte à la fois la transmission de valeurs
républicaines, la recherche de l'égalité (c'est-à-dire le refus de « sacrifier » certains
élèves), le respect de la diversité (c'est-à-dire l'acceptation de la différence). La tâche
n'est donc pas simple, d'autant que les injonctions précédentes peuvent sembler
parfois incompatibles. Il doit faire preuve de créativité didactique pour permettre
à chaquè élève d'emprunter son propre chemin de savoir.
& ____
Chapitre 3 — La méthodologie
Le chemin de l'autonom ie
Quelques modèles
Trcomé-Fabre propose un modèle de processus d'acquisition de l'autonomie. Elle le
calque symboliquêment sur la croissance d'un arbre : l'arbre du savoir-apprendre.
« 1. Savoir-observer (contextualiser),
2. Savoir-repérer les lois de la vie (respecter la logique’du vivant),
3. Savoir-organiser (catégoriser),
4. Savoir-ancrer (faire émerger du sens),
5. Savoir-décider (choisir, s'engager),
6. Savoir-créer (différencier),
7. Savolr-échanger (s'exprimer),
. 8 . Savolr-comprendre,- . • ' , ■- '
9. Savoir-intégrer,
■' 10. Savoir-communiquer. »
Le modèle d'Hélène-Trocmé Fabre inclut une vision humaniste de l'être humain
qui s'incarne dans une visée éducative. On remarque que « Savoir communiquer »,
qui est l'objectif de l'enseignement-apprentissage des langues, se situe dans la
couronne de l'arbre et non dans sa racine, autrement dit au terme du cheminement
vers l'autonomie.
Un autre modèle est fournit par André De Péretti, Jean Boniface et Jean-André
Legrand qui proposent « un référentiel d'aptitudes méthodologiques ». Ces apti
tudes sont les suivantes :
Ce modèle n'implique pas une croissance particulière des différentes aptitudes mais
plutôt un panel à développer de manière synchronique.
Le concept même d'autonomie est apparu dans les textes officiels de 1987 avec
un paragraphe sur les voies de l'autonomie qui présentaient comme on l'a vu des
stratégies d'apprentissage et qui m ettait d'emblée en garde contre une certaine
illusion : « On ne rend pas autonome, on rend de plus en plus autonome ». ■
Est-ce à dire que l’autonomie de l'apprenant est un vœu pieu, une sorte de leurre
où l’enseignement sémble vouloir se fourvoyer à la fois dans des pratiques de classe
conventionnelles ou le professeur renonce à son rôle de transmetteur du savoir et
dans des pratiques d'autoapprentissage ou d'autoformation ?
Chapitre 3 — La méthodologie
L ’ a u t o n o m ie
Henri Holec a donné à l'autonomie de ¡'apprenant la définition suivante : « th e a b ility
to ta k e c h a rg e o f one's o w n le a rn in g ' ». Il ajoute que cela implique pour l'apprenant :
« to h a v e , a n d to h o ld , th e re s p o n s ib ility fo r a ll th e decisions c o n cern in g a ll aspects o f
this le a rn in g 1 » (1981 :3).
Ces décisions sont les suivantes :
•: • d e te rm in in g th e objectives,
• d e n n in g th e c o n ten ts a n d p rogressions,
• selecting, m e th o d s a n d te c h n iq u e s to b e used,
■ m o n ito rin g th e p ro c e d u re o f a c q u is itio n (rh y th m , tim e , place, e c.),
• e v a lu a tin g w h a t h a s b e e n a c q u ire d . 1
234»
Après avoir écouté et fait répéter Je dialogue enregistré — les élèves dispo
sant des images du manuel pour accéder au sens— le professeur enrichit
l'expression de la suggestion en proposant de nouvelles structures. Elle se
sert du tableau magnétique où elle colle les figurines du manuel, ainsi que
des bulles (évoquant le type de discours à produire), un point d'interrogation,
et des images représentant des objets (des robes, des voitures, etc.).1
1. « Ca que l'apprenant sait déjà ; ce que rapprenant veui/a besoin d'apprendre ; la réflexion sur les
choix opérés ; la réflexion sur le résültat ; ce qui a été appris. ».
Chapitra 3 — La méthodologie
« Il rie. s!agit pas, en effet, que l'enseignant multiplie les "exercices d'application",
il faut q ue l’a pprena nt cherche et trouve lui-m éme des situations différentes où
il puisse réinvestir ses acquis ; il faut qu’il les fasse jouer, à sa propre initiative,
dans dés Situations qu'il découvre» (Meirieü, 1993:118).
Il sembledonc acquis aujourd'hui que l'autonomie de l'élève n'est pas une fin que
l’on atteint au terme d’un apprentissage réussi, mais qu'elle doit s'inscrire au cœur
même de la démarche d'apprentissage.
Activité n° 23
Join the Team 6 *, © Nathan. 126.
*1? l a s g E s a s ^ ^ a
P oo *l A ( f t e t f t i a a*m« i<* ih t chad, Pupil B a ik s his / her partner Pupil 8: When did v o u $0 . . !
Toesilom «»out Ms / her tup sivl f a ids ool who h t / she Is. P u p il A : I weni io ...
P up)( 8 : H o w d id y o u ,.
' Co lo y o u r ¿ ¡ V jîf P• H I
WWHüvgwr.rftvtyssa is H ^G G S H
j S p t i k J fia u l 1 i r lp y o u w e n on . 1. U tU ijc t - *»rditt»l i p«i*st i »enr.e; <|*<rs u ( im p si lés verbes
4 W lu dfi b e w lfl sont fèiur*e>î sû non
r Crrt ilmirrydeiails w penihle
a n d a n s w e rt h e q u e s llo n s as k e d 2 . M u b i'& M ft tie a iq w d r lA A p o r r i<»«j î d f o d le r r e c lu s po s s ib le
b y ( h o c la s s . 'flaw-.'. *fàoa£hr_*
Stour I w e n t t o _'. « n e o t w a s — 3 . Pense à s itu e r d a n s le to m e s le s différences ph ase s d u v o v a je :
t w e n l th e r e o v _ '¡ n _ \ ’ o n _ . * . ' w h e n / wos
i 1*11... i i came hack d . P ré p a re -to i J r é p o n d re a u * q u e s tio n s d e la c la s s e : * w h e n
• lu i v o w . ’ . ‘ H o w a id y o u . . ' . ‘ W h v d id y o u . . ' . " ,V h a ( d id
t hdOdfCO * tÇ l w q » t u . y
L’autoformation
La notion d'autoformation (décidée par soi,;^jour soi, par opposition à l'hétéro-
formation (décidée par un autre) (Ciekanski :■2007) peut sembler inadaptée au
contexte d'enseignement scolaire ordinaire, pourtant, ce volet éducatif s'est beau
coup développé au travers notamment de l'enseignement à distance. Les pratiques
d'autoformation ou d'autoapprentissage commencent à pénétrer Je collège ou le
lycée, par le biais des technologies de l'information et de la communication.
L'autoformation opère un éclatement des trois unités : temps, lieu, action (Barbot),
et substitue à la logique d ’enseignem ent (dispositifs à dom inante prescriptive,
tutorale), la logique de l’apprentissage (dispositifs à dominante coopérante, autodi
rective), l'autodirection permettant de développer des compétences métacognitives
(Ciekansky).
Chapitre 3 — La méthodologie
«Tu peux remplir les différentes parties quand tu en as envie. Mais nous te
conseillons de le faire au moins une fois par trimestre (tout(e) seul(e), ou avec
l'aide de tes camarades et de tes professeurs). N'oublie pas que tu peux toujours
demander de l'aide à tes enseignants ! » (p. 4).
Le cas de figure proposé ici est celui d'un dispositif mixte incluant à la fois une
formation présentielle (avec le professeur dans le cadre de la classe) et un travail
personnel ultérieur.
Chapitre 3— La méthodologie
Activité n° 24
Le projet audio-nomade1
Il s'agit d'un projet né en 2004 (label européen des langues) initié dans l'académie
de Bordeaux par Domingo Bayon Lopez, professeur au lycée François Mauriac, et
visant à améliorer les compétences orales des élèves en langue. Grâce aux différents
soutiens économiques, les élèves sont dotés d'un baladeur numérique (prêté pour
l'année avec une convention signée) qu'ils peuvent utiliser pour la musique mais
aussi pour la compréhension orale et l'expression ocale en langue. Le système utilise
un Environnement numérique de travail sur lequel les professeurs déposant des
fichiers sons, que les élèves téléchargent en même temps que les fichiers d a tâches.
• Une fois le travail effectué, ils redéposent leurs enregistrements sur la plateforme
numérique. Ce projet repose sur deux idées :
L'utilisation des podcasts et du podcasting perm ettant de télécharger de; fichiers
sons et le concept de nomadisme, avec la mise a disposition d'un laboratoire indi
viduel ambulant perm ettant de travailler librement dans l'espace mais aussi dans
le temps. Les fichiers mis à disposition des élèves sont de différente natu e : enre
gistrements de textes, articles de presse, dialogues enregistrés par les assistants
de langues, émissions de radio. Si les émissions sont trop longues, le logiciel en
ligne gratuit « A u d a c ity » permet de découper le fichier son et de le sauvegarder
au format MP3. Sur les contenus proprem ent dit, le site suivant est consultable :
http://educnet.education.fr/dossier/baladodiffusion.
Conclusion
L'objectif m éthodologique inscrit officiellement dans les programmes de langues
des années 2000 pour aider l'élève à apprendre en lui permettant de dé /elopper
des stratégies métacognitives implique un changement dans les méthode ; d'ensei
gnem ent. Cet objectif s'efforce de prendre en com pte l'évolution socié ale — la
croissance exponentielle des informations, la complexification des réseaux de savoir,
les avancées technologiques. Ce qui est enjeu ici, c'est l'acquisition par l'apprenant
d'une maîtrise de ses propres productions, et selon le mot de Descartes, des che
mins qu'il doit suivre, maîtrise dont dépendent largement ses capacités réelles de
communication.
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C h a p itre 4 . Évaluation
« Sois gaie, et aie bien soin de toi, toi que dans mon cœur
j'évalue plus que l'univers ! »
%
. • ■ ’ Napoléon 1K '
Évaluer ou corriger ?
Introduction
Quand on parle d'évaluation, de quoi parle-i-on exactement? Quel acte péda
gogique entend-on ? A quel m om ent le term e est-il apparu en didactique des
langues et dans quelle mesure l'introduction de ce terme remet-il en question les
concepts apparentés : contrôler, corriger, noter ? Autant de questions qui méritent
qu'on s'y attarde, d'abord pour proposer des définitions de ces termes, ensuite pour
examiner le statut de l'erreur dans une perspective historique et contemporaine,
enfin pour réfléchir aux différents types d'évaluation dans le système français et
européen .actuel.
r î ;
Evaluer ■
Selon le Pet/f R o b en , ce mot apparu au XIVe siècle proviendrait de l'ancien français
value signifiant « valeur, prix ». D'autres sources l'attribue au latin v alere : « être fort,
valoir». Un sens qui relèverait du calcul, un autre de la valeur. Dans le Trésor, d e la
lan g u e française, ce sont trois sens qui sont proposés : « déterminer, délimiter, fixer
avec précision », « conjecturer, faire l'estimation d'une quantité, d’une durée qui n'est
pas encore vérifiable », et enfin « reconnaître la valeur de, estimer ». Le premier sens
renvoie à la notion de jugem ent précis, avéré, et donc, en didactique des langues,
jugement référant à des critères et à une norme. Le deuxième sens semble presque
contredire le premier : ¡I s'agit d'un jugem ent subjectif prédictif ; enfin, le troisième
évoque un jugem ent également subjectif d'ordre qualitatif, affectif : donner de la
valeur à. Historiquement parlant, le term e « évaluer» est relativement récent en
didactique. Le concept lui-méme provient des sciences sociales behavioristes aux
Etats-Unis, l'apprentissage signifiant « un changement de comportem ent mesu
rable ». Dans L'évolution h istorique d e la n o tio n d 'é v a lu a tio n , Hans Niklas décrit ainsi
la démarche :
Corriger
6
Corriger signifie « Faire disparaître ou relever un écart par rapport à une norme en
vue de la rétablir ou de la faire respecter, amender, améliorer ». Dans le domaine de
l'enseignement : « Relever les écarts en vue de noter et faire respecter la norme »
(TLF).
En fait, le terme« corriger » renvoie au premier sens du mot évaluer : porter un juge
ment le plus objectif possible en fonction d’une norme (la langue idéale, les réponses
attendues à l'exercice, etc.). Ce qui n'exclut d'ailleurs pas le caractère approximatif de
ce calcul et le manque d'objectivité des notes portées sur les copies. Daniel Pasquier
ne rappelle-t-il pas à cet égard qu'on a pu calculer « qu'il faudrait faire intervenir
127 correcteurs pourobtenirla valeurvraied'uné dissertation philosophique et 13 pour
un devoir de mathématiques, pourtant réputées sciences exactes ! »(Pasquier, 2005 :
17). Les outils européens, eux, semblent privilégier 1'évaluatio.n en tant qu'estimation
positive, valorisante (3* sens du mot) tout en recherchant-l'objectivitë, en définissant
des critères de réussite précis selon une échèlle de descripteurs. La conrfbinatolre
enjeu ici est celle du sens 3 et du sens 1. Pouf se figurer la révolution mentale que
la combinatoire 1-3 nous demande d’effectuer, on peut utiliser l'image dans le cas
de notre tradition d'un palier situé en hauteur que l'on ne peut atteindre qu'en
grimpant à la corde raide - la norme de référence étant la langue du natif, et dans
le cas des outils européens, d'un escalier menant progressivement au même palier
mais où l'on est en droit de stationner confortablement à chacune des marches :
Al, A2, Bl. B2, Cl, C2, car la « norme » n'est plus une mais multiple.
Dans le premier cas, l’évaluation a de grandes chances de s'effectuer sur la base
de la frustration, dans le second, sur celle du contentement. En fait c'est la notion
même de réussite qui est en jeu ici avec l'idée, dans le premier cas, que finalement
tout le monde échoue sauf les majors des grandes écoles ou comme le disent
Blais, Gauchet et Ottavi (2003) que « l'étudiant des Mines a raté Polytechnique et
le certifié l'agrégation ».
« Évaluer, souligne-t-il, c'est recueillir des données sur les compétences et les
potentiels des individus dans le double objectif de leur en faire retour utilement
et de procurer des informations indispensables à la communauté environnante »
(Gardner, 1996:114).
L'évaluation de la réussite selon Gardner peut sembler une utopie. Néanmoins, cette
conception semble s'accorder avec l'apprentissage par projets que peut favoriser le
travail en groupes de compétences. En fait, dans sa double fonction de régulation
et de validation, l'évaluation devrait proposer des modes résolument positifs.
Noter
Le rapport de l'inspection générale sur l'évaluation (n’ 2007-009, janvier 2007) est à
cet égard très éclairant. L'objectif de l'inspection est précisément de faire évoluer les
conceptions et les pratiques, à partir des recommandations du plan d'action pour
les langues de la commission européenne 12003-2006). S’appuyant sur une enquête
menée auprès de 450 professeurs au printemps 20061, ce rapport révèle un certain
nombre de pratiques qui dénotent une résistance au changement. On relève une
fourchette de notes en langues allant de 05 à 08 pour la note la plus basse à 15 à
18 pour la note la plus haute. On y lit : « Si l'on peut se réjouir que les professeurs
de langue hésitent à donner une note inférieure à 5/20, on observe aussi l'existence
d'un idéal inatteignable qui.correspondrait à 20/20, mais qui reste mal défini. »
Cette frilosité des correcteurs peut s'expliquer par la fidélité inconsciente à la norme
du natif. Impossible de m ettre 20/20 tant que le discours-n'est pas « parfait », et pe j
Importe que la copie ou la production orale soit le fait d'un enfant de 11,13 ou 15 ans
en situation d'apprentissage. La proposition qui est faite par le même rapport est
de redonner du sens à la note et de replacer l'échelle entière au sein de chaque
niveau du CECRL. L'Inspection prône donc l’abandon de la-référence à la norme du
natif au profit de la référence au niveau du CECRL requis (par exemple au palier 1
du collège le niveau A2) :
1. Vqir:http://www.education.gouv.fr/syst/igén/groupes/languesl.htm.
2. Ibid. p. 16.
Chapitre 4 — L'evaiuacion
Le statut de l'erreur
Évolution historique
La conception de l'erreur varie en fonction de deux principaux paramétres : la
conception de l'objet d'apprentissage, ici, la langue 2, là conception de l'apprentis
sage et du rôle de ses acteurs (profèsseur et élèves). Pour résumer ces différences,
voici une synthèse sous forme de tableau :
,>533
Chapitre 4 — L'évaluation
* A. Gauthier, « De l'intérêt qu'il y a pour l'élève à se colleter avec les difficultés de la langue qu'il s'efforce
de s'approprier » in Leserreursdes élèves, qu'enfaire 1Leslanguesmodernes. APLV, nJ 5,1987, p. 18-22.
* * A.-C. Berthoud, a Les erreurs des apprenants : au panier ou sous le microscope ?» in Leserreursdesélèves,
qu'en faire ?Leslanguesmodernes, APLV, n= 5,1987, p. I8-22.
Ce tableau montre que l'erreur a changé de statut et que même si elle demeure
encore souvent « mal aimée », son utilité tend à être reconnue. Ainsi, à pavtir des
années 1990 a-t-on commencé à recommander son utilisation à des fins d'appren
tissage, pour doter l'élève de stratégies métalinguistiques (réflexion sur la langue)
et métacognitîves (réflexion sur l’apprentissage). De manière plus concrète, alors
qu'auparavant on s'interdisait d'écrire l'erreur pour ne pas favoriser la mémorisation,
les livrets d'évaluation et d'aide à l'évaluation de 2°' ont proposé, à plusieurs.r'eprises,
des activités sur l'erreur invitant à les repérer, à les définir en fonction d'indications
portées dans la marge, à les corriger en menant une réflexion sur la langue.
Chapitre 4 — L'évaluation
Activité n° 25
*p ] A p r t i * * • > » M>«« »« « o c n i f i a m m a n j i i r l i 4 i re a p i « , C i n i « * 1J ,l w i * un c e a n
'— 1 é e r il s u r re e ui l ’ a v a le in » re u è L a ■ u n ii i m p t i r i p a r le p n i u i i e ' u u e * U a flq ii« *- 11* » v a n i i I l i i r g i f f e i
lì e In le m u r e i l i la m u n i i v i p s i U b ic i u a r l i i m i D i J r i « r i e n t r i u I i ì ì b u l L a p n n m M f r , n a ie r i n j r 1 1e « P ■
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Chapicre 4 — L'évaiuaiion
Activité n° 26
L'évaluation
D é f in it io n
Le term e d ’évaluation désigne * l'action d'évaluer, de déterminer la valeur ou l'Im
portance d'une chose » mais aussi « la valeur, la quantité évaluée » (Petit Robert).
Autrem ent dit, il peut désigner à la fois le processus et le résultat. On lira dans les
textes officiels qu'un professeur a doit procéder régulièrement à l'évaluation des
compétences de ses élèves ». Mais on entendra peut-être ce dernier dire qu'il s'agit
d'une v bonne évaluation » ou au contraire d'une « évaluation trop faible ».
Dans la langue anglaise il existe deux termes : assessm en t et é v a lu a tio n . Quel sens
revêt chacun de ces concepts ? Un dictionnaire multilingue réalisé par les membres
d'ALTE (1998) propose en français deux définitions du m ot « évaluation » :
« Évaluation (assessment) : Dans l'évaluation en langues, mesure d'un ou de
plusieurs aspects du niveau de capacité, au moyen d'un test ou d'un a utietype
de procédure.
Évaluation (évaluation) : Recueil systématique d'informations dans le aut de
prendre une décision. Dans les tests de langue, l'évaluation peut être centrée
sur l'efficacité ou bien l'impact d'un programme d'enseignement, d'un e <amen
ou d'un projet. »
Ces deux-définitions sont à rapprocher de la distinction que l'on peut faire entre
les évaluations pratiquées'en classe, les contrôles, les examens nationaux, et les
évaluations ministérielles ou institutionnelles à visée plus large : on peut citer en
exemple l'évaluation réalisée en 2004 par la DEPP1 de l'impact de l'appren lissage
des langues à l'école primaire sur le niveau de performance des élèves er fin de
Troisième'. Dans ce dernier cas, les performances des élèves ne sont pas évaluées
pour elle-m êm e mais pour mesurer la pertinence d'une décision de politique des
langues dans le système éducatif — en l'occurrence, l'introduction d'un en: eigne-
ment des LE à l'école.
L’é v a lu a tio n { A s s e s s m e n t)
On distingue habituellem ent trois types qui correspondent en fait au m om ent
d'intervention dans l'apprentissage : avant, pendant ou après et un quatrième qui
réfère à l'effet de l'évaluation sur l'apprentissage.
j& à rê rg là .
Chapitre 4 — L'évaluation
Types d’évaluation
L'évaluation diagnostiqua
Évaluation effectuée en début d'apprentissage qui informe l'élève et le professeur
sur les compétences acquises, en cours d'acquisition, ou à acquérir et favorise une
orientation individuelle du projet didactique.
L’évaluation formative
Évaluation permanente effectuée au sein meme d'une étape d'apprentissage, portant
sur des éléments ponctuels. Elle informe l'élève et le professeur sur un processus
en cours, valide l'atteinte de paliers de progression ou la nécèssicé de proposer des
activités de remédiation. On doit le terme ä Benjamin Bloom à la fin des années 1960
lorsque la « révolution cognitiviste » ouvre de nouvelles perspectives en rompant
avec les théories comportementalistes.
L'évaluation sommative
Évaluation périodique effectuée à la fin d'un parcours d'apprentissage (séquence ou
ensemble de séquences), et portant sur une somme de compétences. Elle informe
l'élève ou le professeur sur un résultat, valide un niveau atteint. Elle peut jouer un
rôle cenificatif déterminant pour le passage dans la classe supérieure ou l'obtention
d'un diplôme. On parle aussi d'évaluation sommative continue qui additionne les
résultats d’évaluations partielles réalisées au terme d'étapes définies de l’appren
tissage pour produire un résultat total.
Ce qui différencie ces trois types d'évaluation est d'abord le moment d'intervention
dans l'apprentissage (avant, pendant, après). C’est ce m om ent qui détermine la
fonction de l'évaluation..
L'évaluation formatrice
Un quatrième terme est également utilisé : évaluation formatrice. Ce dernier type
d'évaluation n'est pas exclusif des trois autres, ii implique simplement une prise
de conscience par l'apprenant des finalités et des modalités de l'évaluation. En ce
sens, l'évaluation, quelle que soit sa nature, devient partie prenante du processus
d'apprentissage. L'évaluation formatrice implique que « l'autoévaluation devienne
la pièce-maîtresse de tout le dispositif pédagogique » (Vial, 1995 p. 69-76').
Les a n n é e s 1 9 9 0
les programmes de 6S de 1995 innovent en procédant à deux mises au point. La
première consiste à définir le type d'évaluation en fonction du moment d'interven
tion dans l'apprentissage : avant, pendant, après ; la seconde concerne l'importance
de clarifier les objectifs et les critères auprès des élèves. On peut résumer ces textes
ainsi :
■L'évaluation fo rm a tiv e
- implique la planification du travail et la formulation d'objectifs précis ;
- la conception d'exercices adaptés à ces objectifs ;
- la définition de paliers de progression ;
- la communication des objectifs et critères d'évaluation aux élèves ;
- la mise en place de stratégies de remédiation (en ce sens, la définition de
l'évaluation formative proposée dans l'accompagnement des programmes
de 6a inclut-elle la dimension formatrice) ;
- permet à l’élève et au professeur de réguler le processus d'apprentissage.
L'évaluation s o m m a tiv e .
- est systématique ;
- baljse l'apprentissage ;
- opère des bilans réguliers ;
- est plus globale, complète l'évaluation formative plus atomisée ;
- perm et à chacun de se situer par rapport aux autres et aux attentes de
l'institution.
Les a n n é e s 2 0 0 0
Les textes de 2de de 2002, préfigurent la démarche adoptée par ceux du palier 2
du collège de 2005 en définissant les trois mêmes types d'évaluation, l'orientation
positive, et la nécessité d'associer l'élève à l'évaluation.
É v a lu a tio n d ia g n o s tiq u e
« Généralement réalisée en début d’année, elle perm et à l'enseignant de cerner le
niveau de la-classe, de mesurer les acquis des élèves, de détecter leurs principales
lacunes, de manière à adapter son enseignement à leurs compétences effectives
ainsi qu'à leurs besoins. » Il s'agit donc bien d'une évaluation en amont de l'ap
prentissage, qui vise l'élaboration du projet pédagogique annuel en fonction des
besoins diversifiés de la classe généralement hétérogène. « Cet état des lieux initial
permet de préparer un projet pédagogique annuel adapté. Cette évaluation doit
rester positive. En conséquence, elle ne donnera pas lieu à une note ».
■ Chapitre 4 — L'évaluation
Activité n° 27
Voici un ensemble d'items d'évaluation proposé par le site Banqoutils pour des
élèves de 372d'.
Lisez attentivement et dites quels éléments inscrivent ce support dans une démarche
d'évaluation diagnostique. \
Un professeur pourrait-il utiliser ce support à d’autres fins ? Si oui, lesquelles et à
quelles conditions ?
FICHE PI
RUBRIQUES DE LA PARTIE PROFESSEUR DE L'OUTIL
TITRE
Ellis Island
PRÉSENTATION *,
N ature de l’activité
Synthétiser le contenu d'un message à partir d'indices culturels (objectif 26).
CONSIGNES DE PASSATION
- Avant que les élèves.entrent : préparer le matériel .nécessaire (magnétc phone,
cassette, fiches réponses des élèves).
- Avant de commencer, lire les consignes avec les élèves afin de lever toute an ibiguïté
• éventuelle sur le sens de certains termes (synthétiser, champs lexicaux...).
Chapitre 4 — L'évaluation
- Il est prévu de procéder à trois écoutes. Il n'est pas nécessaire de faire écouter la
cassette plus de fols que prévu.
COMMENTAIRES
- L'utilisation du présènt outil ne peut être envisagée que dans la mesure où l'élève
aura précédemment été entraîné à l’écoute et à la compréhension de documents
sonores. De même, elle suppose que l’élève connaît le-sens de mots teis que
« synthétiser » ou « champs lexicaux ».
- Dans la mesure où le document porte sur Ellis Island et évoque le Rêve Américain,
il pourra être Intégré par ie professeur utilisateur à une séquence sur le thème
de l'Immigration aux États Unis.
- ■ L'élève écoute une première fois le document mais le professeur ayant lu les
consignes avec l'élève avant de commencer, celuirci doit déjà procéder à une
écoute active dont le but est la recherche d'un premier indice culturel global (le
pays dont II s'agit).
- De même, lorsqu'il écoute une deuxième fois le document, l'élève sait déjà qu'il doit
repérer des indices plus précis. L'élève procédera à deux opérations mentales distinctes :
d'abord repérer ces éléments, puis les trier dans le tableau qui lui est proposé.
- La troisième écoute, puis le retour sur le classement effectué devra permettre a
l'élève d'opérer une première synthèse thématique.
- Enfin, il utilisera tous les indices ainsi repérés pour montrer qu'il a compris
l'essentiel du message en le synthétisant en français. En effet, il ne s'agit pas
d'évaluer l'expression écrite mais bien la compréhension d'un message oral, c’est
pourquoi la synthèse ne sera pas rédigée en anglais. Cependant, le professeur
pourra demander à sa classe de synthétiser le document en anglais, soit à la
maison soit en.classe.
Consignes de codage
Une des réponses attendues suggérées ci-dessous ' code l
Toute autre réponse erronée code 9
Pas de réponse code 0
Item 2
Réponses attendues
m m .
M
Chapitre 4.— L'évaluation
Consignes de codage
Neuf mots ou plus exacts ' code l
De cinq à huit mots exacts code 2
Moins de cinq mots exacts code 9
Pas de réponse code 0
Item 3
Réponses attendues
Lieux et monuments Personnes Date
America Grandpa 1904
Ireland Father
Ellis Island Immigrants
New-York Harbour Great-grandfather
. The Statue of Liberty Ancestor
America Mary
A Wall or Honor
Upstairs
Consignes de codage * - - •
Neuf mots ou plus bien placés ' code 1
De cinq à huit mots bien placés code 2
Moins de cinq mots bien placés code 3
Non-respect de la consigne (l'élève n'a pas classé les éléments
ou les a répétés) code 5
Toute autre réponse erronée code 9
Pas de réponses codeO
Item 4
Réponses attendues : rhe A m erican D ream / le Rêve Américain
Consignes de codage
Réponse exacte attendue code 1
Toute autre réponse erronée code 9
Pas de réponse codeO
item 5
Réponses attendues (suggestions) : un grand-père emmène sa petite-fille (Mary) sur Ellis
island afin de lui raconter l'histoire de son ancêtre, immigré arrivé d'Irlande pour réaliser
Chapitre 4 — L'évaluation
le Rêve Américain. Il Visite l'île avec Mary et explique à sa petite-fille ce qui arrivait aux
immigrants quand fis arrivaient là-bas.
Consignes de codage
Réponse exhaustive avec cinq éléments présents (grand-père - petite
fille - visite - passé famille / origines - immigration) code 1
Réponse non exhaustive avec quatre éléments présents code 2
Moins de quatre éléments présents sans éléments erronés . code 3
Toute autre réponse erronée code 9
Pas de réponse code 0
FICHEE!
RUBRIQUES DE LA PARTIE ÉLÈVE DE L'OUTIL
,. .U . .• " ULQ
Item 2 : Écoutez le document une deuxième fois, et inscrivez en même temps dans
le cadre ci-dessous tous les éléments en rapport avec les lieux, les personnes et les
dates.
1290
Item 3 : Maintenant, classez ces éléments dans le tableau ci-dessous. Si le même élément
est répété, notez-le une seule fois dans le tableau.
123590
Écoutez le document Une troisième fois.
Item 4 : Dans le document que vous venez d'écouter, un grand thème réunit les trois
champs lexicaux figurant dans le tableau ci-dessus, Lequel ?
; i 90
. Les exercices proposés par le professeur, de quelque nature qu'ils soient, \isent
à mesurer le degré d'acquisition d'une compétence. En ce sens, une appréciation
encourageante revêt plus de signification qu'un chiffre venant sanctionner un ré: ultat.
L'appréciation n'est pas une fin en soi, mais un moyen : « Au vu des résultats c e ces
exercices, le professeur régule la fréquence et le rythme des activités afin d'a:surer
au mieux les acquisitions des élèves. » Dans la présentation générale de l'évalu ition,
les rédacteurs des textes proposent au professeur de s'attacher à trois niveaux :
-i - ce qui est acquis, qui nécessite un "rebrassage constant" ;
- ce qui est en cours d'acquisition, qui nécessite de nouvelles activités de
réflexion sur la langue ; ;
- ce qui n'est pas acquis et qu'il faudra à nouveau présenter. »
Prenons l'exemple de l'aspect B E-IN G . Un élève qui omet l'auxiliaire 3E mais produit
le verbe en IN G dans une situation d'arrêt sur image mérite l'appréciation « en cours
d'acquisition » (et non celle de « non acquis » comme on aurait parfois tendance à
penser en ne considérant que la forme correcte). Une phase de réflexion sur la langue
assortie d'une pratique concrète en situation permettrait sans doute l'acquisition
complète (nécessitant toujours bien sûr un rebrassage).
Les textes recommandent égalem ent d'associer les élèves dans le processus de
l'évaluation formative. « Le professeur peut aussi demander aux élèves de porter
eux-mêmes une appréciation sur l'exercice ou l'activité réalisée à partir d ’une grille
"critériée" (autoévaluation), voire de participer à l'évaluation de ce qu’un de leurs
camarades vient de produire (interévaluation). »
Au regard de l'institution, ces modes d'évaluation n'ont pas tous ie même statut. Dans le
cas d'autoévaîuation (par l'apprenant lui-mème) ou de co-évaiuation (entre apprenants
ou entre enseignant et apprenant), l’enjeu se situe davantage dans l'impiication de
l'élève ainsi demandée. Le portfolio est un outil significatif à cet.égard : il accompagne
l'apprentissage et permet un autopositionnement de l'apprenant. Mais le rapport de
l'inspection générale met en garde contre certaine dérives : par exemple, se référer au
portfolio en éludant les programmes, ou encore-s'en remettre à l'autoévaluation en se
démettant de sa responsabilité d'enseignant. Le rapport précise : « Le portfolio euro
péen des langues n'a pas pour finalité de fournir ou de permettre une évaluation du
niveau réel des élèves. Il ne propose d'ailleurs aucun outil objectif permettant une telle
évaluation1. » Le problème soulevé ici est le lien entre les descripteurs qui permettent de
spécifier des activités et la validation réelle d'un niveau, problème identique à celui posé
par le CECRL qui ne permet pas d'évaluer directement une performance en langue.
Activité n° 28
À la lumière de cet extrait du portfolio collège, commentez cette recommandation
du rapport de l’inspection générale sur le portfolio :
« Les listes de descripteurs pour l'autoévaluation du Portfolio ne peuvent être uti
lisées efficacement par les élèves que dans un dialogue pédagogique, à propos des
apprentissages effectués dans et en dehors de la ciasse de langue. »
Je peux décrire quelque chose, des lieux, une expérience scolaire ou un événement.
Je peux décrire ma famille, l'endroit où j'habite ou où je vais en vacances.
Je peux décrire et comparer sommairement des objets.
Je peux expliquer en quoi une chose me plaît ou me déplaît.
ie peux justifier très simplement mes opinions, mes projets, mes actes.
Je peux aussi..,______________________________
1. p. 19.
Chaoicre 4 — L'évaluation
É v a lu a tio n s o m m a tiv e
i Elle permet de situer chaque élève par rapport à ses condisciples et par rapport
aux attentes de l'institution. Elle intervient au terme d'un apprentissage qui peut
aller d'une simple séquence à l'ensemble du cursus scolaire. Elle établit un bilan
de ses connaissances et de ses compétences communicationnelles ».
On note bien que ce type d’évaluation ne se situe pas en amont ni pendant l’appren
tissage mais bien en aval et qu'elle dresse.le bilan des acquis d'une séquence (ensemble
de séances), d’un ensemble de séquences (évaluation trimestrielle), ou d'un cursus
entier (évaluation de type certificative). Elle est également notée :
«Elle précise les objectifs à atteindre de manière plus globale, moins atomisée
que l'évaluation formative. De ce fait, elle est intégrée à la progression tout
comme l'évaluation formative et constitue une aide à l'apprentissage. »
Activité n° 29
Voici une copie d'élève de 5e. Dites de quel type d'évaluation il s'agit. Justifiez votre
réponse.
j , ENGLISH TEST
"ItlxcUi.
a suDÔUmA/okiir'
a.uttrwTu«i.çttl a i .m3
. .. i l v l t v . The headmaster
zum
Chapitra 4 — L'évaluation
t
P ra tiq u e s é v a lu a tiv e s n o n re c o m m a n d é e s
Voici des pratiques d'évaluation à éviter, considérées comme inacceptables par les
concepteurs des programmes :
Activité n° 30
Voici un extrait de la grille de référence pour la pratique d'une langue étrangère,
au niveau A2.
Parler en continu
L e b a c c a la u r é a t
L'épreuve d 'a n g la is a u b a c c a la u ré a t
Jusqu'en I960, les candidats au Baccalauréat se voient proposer en première partie
d'examen urlé vefsioVvsuivie de questions et quelques lignes de thème, tandis qu'en
deuxième partie ils subissent une interrogation orale. La réforme de 1961 (B.O. rï* 2
du 12 janvier), porte sur cette deuxième partie où est ajoutée à l'épreuve orale une
épreuve écrite de trois heures affectée du coefficient 2.
Le barème est alors le suivant : Commentaire : 12/20 ; Thème : 4/20 ; Version :.4/20.
En 1972, (B.O.E.N. n°45 du 30 novembre 1972) l'épreuve écritede’ lan'gue étrangeréest
modifiée pour la série A. Elle consiste en un commentaire dirigé d'un texte authen
tique, suivi de la traduction d'un passage particulièrement significatif du texte (10 à
12 lignes). Les points se répartissent comme suit : 14 points pour le commentaire
dirigé, 6 points pour la traduction. À propos du commentaire dirigé, on peut lire :
k Des questions’ iim ples, bien méditées, guideront, "dirigeront" l'effort des
candidats. Elles les aideront à dégager le sens général du texte ou ses aspects
les plus importants, à découvrir la suite et l'enchainementdes idées, à exposer
une situation, à analyser un caractère, etc. »
De 1984' à 1994, l'épreuve écrite ne concerne que les séries Al, A2, A3 et B (les autres
séries ayant une épreuve orale). Le texte authentique demeure,' mais la compré
hension de l'écrit (à la fois de l'explicite et de l'implicite) est évaluée séparément
de l'expression, par des questions ne nécessitant pas de réponses construite s en .
langue 2 (questionnaires à choix multiple, exercices de vrai bu faux, exercices d'ap
pariement, etc.). Certaines langues choisissant mêm e de proposer des qués ions
de compréhension en français auxquelles l'élève doit répondre en français opur
évaluer le degré intrinsèque de compréhension du texte sans que n'interfèrent les
paramètres liés à la compréhension de questions en langue 2. La capacité d'ex ores-
sion écrite est testée en deux temps : d'abord une production écrite semi-gi idée
puis une production libre. Enfin, la compétence linguistique est évaluée pa • des
exercices grammaticaux. La traduction est abandonnée.
En 1994 (prise d'effet en 1995), un changem ent significatif intervient pot r les
séries S (anciennement C et D) et STT (anciennement G, E, F) (hormis Série STT (spét iaiité
action et communication commerciale ; spécialité action et communication c dmi-
nistrative) jusqu'alors évaluées à l'oral : le baccalauréat d'anglais comporte désor
mais une épreuve écrite obligatoire qui porte sur un texte authentique asso ti de
questions de compréhension en Langue 2. d'exercices de compétence linguisrique,
et d'une partie expression écrite (un peu moins cadrée que précédemmen’ ). On
voit que les.modifications sont minimes par rapport à la définition antérieur dé
l’épreuve des séries A et B. Seule nouveauté : la réhabilitation de la traductio i : un
paragraphe du texte d'une longueur n'excédant pas 5 lignes fait l'objet d'une tra
d u ctio n en Langue 1 perm ettant de vérifier la compréhension du texte. Le barème
variant selon les séries.
Le principal élém ent de la réforme prenant effet en 1995*2 concerne la série . LV1,
distincte de cette maquette générale. Pour ces « spécialistes Ijttéraires », l'éprei ve de
langue revêt désormais la forme d'un commentaire de texte,guidé par des que ;tions
où compréhension et expression sont évaluées simultanément (14 pts). Un passage
à traduire de dix lignes maximum est sélectionné (6 pts) perm ettant de vérifier la
compréhension mais aussi la fidélité au registre de langue. j
Une épreuve orale obligatofre accompagne l'épreuve écrite pour les séries L et ES
(épreuve de Langue vivante 1 renforcée).
On constate que l'épreuve écrite de la série L LV1 reprend bon nombre des carac
téristiques de l'épreuve écrite de la série A définie en 1972: même configu-ation
générale, mêm e barème.
En 2002, une réforme voit disparaître l'évaluation séparée dé la compétence li tguis-
tique dans l'épreuve écrite des séries S, ES et STT. Ceci pour éviter le « bachotage
grammatical » et surtout rendre l'examen plus conforme à l'approche préconisée
dans les textes officiels où la réflexion sur la langue doit s'effectuer en cor texte,
non comme une fin en soi mais comme un moyen d'améliorer les compétentes de
communication.
Quant aux épreuves orales,-elles n'ont pas beaucoup changé depuis 1984 et portent
sur un docum ent connu (extrait d'une liste de textes étudiés en classe ou d'extraits
d'oeuvres complètes aujourd'hui pour les séries L), et sur un document inconnu (texte,
document iconographique, document sonore). Les critères d'évaluation énoncés
en 1994 sont quasiment identiques à ceux énoncés en 1984, à savoir :
« - L'aisance à s'exprimer, l’aptitude à la prise de parole en continu et à la prise
de risques;
- L'intelligibilité du contenu exprimé ;
- La richesse, la souplesse et la précision des moyens linguistiques mis en
œuvre ;
- La correction morphosyntaxique et phonétique ;
- L'aptitude à l'autocorrection ;
- L'aptitude à analyser et à argumenter ;
- La pertinence des réactions aux incitations ou aux questions de
l'examinateur. »
Enfin, dans les textes de 1984 comme dans ceux de 1994, l'esprit de ¡'épreuve est
défini ainsi : ■* Conduite dans un esprit d'évaluation positive, l'épreuve se déroule
dans un climat de bienveillance. »
La ré fo rm e du B ac STG (B.O. n * 42 d u 16 n o v e m b re 2 0 0 6 )
Depuis la session 2007, les élèves de terminales en série sciences et technologies de
la gestion (STG) sont évalués dans le cadre de l'examen terminal1 par une épreuve
écrite (compréhension écrite : 10 points, expression écrite ; 10 points), comm e
précédemment, et une épreuve orale (20 points) organisée au troisième trimestre
dans les établissements au titre de l'examen terminal, les élèves n'étant pas évalués
par leurs professeurs.
La nouveauté de cette épreuve par rapport à d'autres épreuves orales en langue
; est que l'on cherche surtout à évaluer la capacité à s'exprimer « spontanément » et
' à Interagir avec un Interlocuteur. On lit dans le B.O. ;
m m *
Chapitre 4 — ¡.’évaluation
Annexe 2
SESSION : ACADÉMIE :
Nom de l'élève :
Activité n° 31
C o m p arer les critères d 'é v a lu a tio n de l'oral proposés p o u r le baccalau réat STG avec
ceux proposés par A. d e Peretti e t al. :
« l. Communication :
• 3 pts si adéquation de la réponse sur le plan fonctionnel (...),
• 2 pts si la réponse est adéquate mais le choix de l’expression (sur le plan
fonctionnel) est inhabituel en plusieurs endroits (...),
• T p t si le choix de l'expression est tellem ent inhabituel qu'un autoch
tone risquerait de se demander s'il a ou non compris le lien avec ce qui
précède,
• 0 pt si aucune amorce de communication.
2. Correction formelle
• 3 pts si réponse correcte au plan morphosyntaxique,
• 1 pt si erreurs de morpho-syntaxe entravant la compréhension,
• 0 pt si incapacité à discerner une structure.
3. Prononciation
• 3 pts si prononciation et intonation sont pratiquement celles d'un autoch
tone ou ne présentent que de légères différences,
■ 2 pts au cas ou la prononciation et l'intonation sont partiellement érro-
nées. La communication n'est pourtant pas brouillée,
■ 1 pt si erreurs fréquentes de prononciation et d'intonation qui demandent
un effort supplémentaire de l’auditeur,
• 0 pt si la prononciation et l’intonation sont déformées au point qu'un
autochtone devrait fournir un effort considérable pour reconnaître les
mots, le ton, etc. Il risquerait tout simplement de ne pas comprendre ce
qui est dit.
Í
!
Chapitra 4 — L'évaluation
La certification en langue
Le CLES
On peut bien sûr citer à cet égard les travaux autour du CLES (Certificat en langues de
l'enseignement supérieur1) pilotés par Claude Springer à l'université de Strasbourg.
Sur le site de l'université à l'adresse http://cles.u-strasbg.fr, des documents présentent
le certificat en relation avec les niveaux du cadre européen. Le CLES se d é d ire en
trois niveaux de qualification (Ie', 2e, 3e niveaux), définis respectivement par référance
aux niveaux Bl, B2 et Cl du Conseil de l'Europe,
\
Le DCL
Un autre diplôme, le DCL (Diplôme de compétence en langue), davantage destiné
au monde de l'entreprise, est également délivré sur le principe des scénarii. Dans
Je B.O.E:N. n° 22 du 30 mai 2002, on peut lire :
Un exemple de scénario est téléchargeable sur Internet, à l'adresse suivante : ijtp ://
w w w.d-c-l .net/tel echa rg em ents. htm .
Les c e rn n c a n o n s liées a u CECRL
Une évaluation en allemand indexée sur les niveaux du CECRL a été proposée aux
élèves volontaires en fin de 3 ' en 2006. L'article 3 du décret ri" 2005-1011 du 22 août
2005.relatif à l'organisation de l'enseignement des langues vivantes étrangère s dans
l'enseignement scolaire prévoit la mise en place de certifications des connais .ances
et compétences acquises en langues vivantes étrangères1. Ce qui signifie c ue les
élèves pourront se voir offrir à différents m oments du cursus définis par l'inst tution 12
> j
Chapitre 4 — L'évaluation
L'évaluation (é v a l u a t i o n )
Il s'agit d'évaluations dépassant la visée de la performance des élèves pour s'inscrire
dans une perspective institutionnell&plus large.
« Qnt pour but de fournir aux décideurs et à la société, des constats globaux sur
les Requis de promotions d'élèves, a un niveau de la scolarité ou à un âge donné.
Ces évaluations ont pour vocation de donner des informations à intervalles
réguliers sur le système éducatif » (Marquis & Gibert. 2007:20).
1. Lire : « Les acquis des élèves en anglais et en allemand en fin d’école en 2004 et les contextes
favorables à ces apprentissages », Les dossiers, enseignement scolaire, n ' 187, ministère de l'Édu
cation nationale, septembre 2007.
"■ C fo o ic r * 4 — v s v a iü a tio n , / . • • • . .
•• l•
, ••. " • ♦ •
iormer ('institution sur ses performances éducatives.. En l'occurrence, l'évaluation
■ réalisée parla D £PPen2004a permis de montrer l'impact-positlf dé l'enseignement
des langues à l'école primaire sur'ies.përformances, en fin de.Tro.isième, des élèves
■ ayant bénéficié de cet enseignement: s
]* . -
* A u n h /e a u io tè m a t io n a i £ -*• . • -"''.y -
‘ Les résultats de récentes évaluatfohs internationales so.rit connues et o ntfait l'objet
de commentaires dans la presse ou lors de séminaires.
Conclusion
Là réforme du baccalauréat des séries STG est une avancée importante, qui, pour peu
: qu'elle gagne les autres séries, opérerait un changement véritable dans les pratiques
de classe et délivrerait les professeurs de la schizophrénie institutionnelle actuelle.
Comment'en effet enseigner à communiquer en tant qu’acteur social, comme le
recommandent les textes contemporains alors que l'examen terminal consiste en
un commentaire de texte littéraire qui n'a fondamentalement pas changé depuis
l'origine du baccalauréat ? . •;
D'autre part, comment résoudre ia contradiction entre la vision positive de ['évalua
tion recommandée par l'inspection et la tradition de l'évaluation négative ancrée
dans les pratiques autant que dans les mentalités ?
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\ •
Chapitre J-H- L'évaluation :
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8.0. E N. n° 10 du_J9 juillet !99<». 8.Ó. n‘ 43 du 24 novembre 1994 et B.O.E.N. n” il du 16 mars
1995.
Le Bac 95-Les nouvelles épreuves, ministère de l'Education nationale. CNDP. 1995.
B.O.E.N. n123 du 7 juin 2001. . . V1 ’ "
SacSTG:B.O.n*42du 16novémofe200ei‘: , v",.:';
clés
DCL
B.O.E.N. n' 22 du 30 mai 2002.
http://www.d-c-l.net/telechargements.htm.
Liste des activités j-c.
Chapitre 1 : La communication
Activité n' 1 P -îS -| Analyser un extrait de l'index fonctionnel de Insight, 2", p. 230-5 “Being happy“.'
Activité n° 2 Analyser un extrait de la table des matières l'anglais par l'action, Classiques
• J Hachette, 1959.
tâche 2 7 , 2 9 , 3 0 . 3 6 . 4 2 . 4 3 , d é v e lo p p e m e n t 15S.
- 171
4 6 , 4 7 , 5 0 . 5 1 . 5 4 . 56,
rédits
apitre 1
: Extraies manuels 6“ :
- /sera s F irs t E n g lis h Book. V ' année d’anglais à l’usage de l’enseignement du 2na degré
(Programme de 19381, Didier, 193B. p. 30-31.
- it's uc to you i 6‘ , G. Capelle et D. Girard, nouvelle édition collèges, classiques Machette,
1977. p. 68-59.
English Live 1988. p. 108-109, Gabs.
1 « Being happy », Insight. 2“'. Hatier, 200S, p. 230 -5.
5 -.Join the Team 6', Nathan, 2006 p. 98-99.
7 : In Aktion! Allemand I" année, Hachette éducation, 2007.
apitre 2
1 : Extraits manuels :
- L 'a n g la is v iv a n t 3’ , Classiques Hachette, 1942, p. 114-115.
- i t ’s u p to y o u , 6‘, Classiques Hachette, 1977, p. 58-69.
1-62 : A p p le p ie ô‘, 1988, Hachette, p. 31..
2 : H u lla b a lo o , c y c le 3, Hatier, 2006, p. 21, activité 5 (haut page). Dessinatrice : Anne Gallet.
9 : Extrait Se fo r m e r p o u r e n s e ig n e r les la n g u e s à l'é c o le p r im a ir e , Ellipses, 2006, p. 139.
apitre 3
2 : Extraits livret évaluation 2000 :
- Tableau au dos du livret.
- p. 9 et 22 item 27.
03 : Extrait New S p rin g 6‘, Hachette, 2005 :
- p. 78, scène 1 (haut page à droltel,
- p. 80. i Do it Yourself ».
03 : extrait Se former pour enseigner les langues à l'école primaire. Ellipses, 2006, p. 242 :< Kim’s
game >et <The ventriloquist ».
18 .Join the Team ô‘, Nathan, p. 126.
2i : Guide Tandem pour l'apprentissage des langues en binômes dans le secondaire, CRFP/IUFM
Rouen, CNDP, 2001 p. 95.
apitre 4
32 : Livret d'aide c l'évaluation, tome 2, 1998, p. 37.
43 : Copie.
Table des matières
A v a n t-p ro p o s 7
Communication, culture, méthodologie, évaluation......................................... 7
Chapitre 1 : La communication 9
l'a p p r o c h e c o m m u n ic a tiv e 10
Introduction.................................................................................................................... 10
Qu'est-ce que com m uniquer ? .............................................................................. 10
La théorie des actes de la n g a g e ...........................................................................11
L’apport de H .-G . W iddowson : de la langue au d isco u rs.......................... 19
Usage et emploi............................................:......................................................... 19
Le discours .......................................................................................................... 21
Réception et production...................................................................................... 22
Que peut-on retirer de ces différents apports ? .............................................. 24
La compétence de com m unication..................................................................... 25
Évolution du concept...........................................................................................25
Connaissances ou compétences ?....... •......................................................... 27
Le choix des term es..............................................................................................28
Conclusion....".............................................................................................. :.............. 28
La p e rs p e c tiv e e n a m o n t y 30
Introduction........................................................ 30
Le choix des te rm e s ................................................................................................30
La méthode gram m aire et traduction................................................................ 31
La m éthode directe.................................................................................................. 31
La m éthode a c tiv e ....................................................................................................31
Table des matières
La p e rs p e c tiv e e n a v a l 41
Introduction................................................................................................................. 41
La perspective actionnelle......................................................................................41
Fondements théoriques........................................................................................41
Mots clés de l'approche actionnelle.................................................................. 43
Une pédagogie de la tâche..................................................................................46
L 'e x e m p le d e A u f n a c h B a s e ll. ................................ J . ........................................... 4 6
U n é c h a n g e c o o p é ra tif. ........................................... ?.............................................. 4 7
Tâche ou exercice ? ..............................................................................................50
Les 6 niveaux du C E C R L .................................................................................... 51
Le socle commun et le niveau A2 en langue étrangère..............................53
G ra n d e s lig n e s d u te x te d e lo i ................................................................................ 5 3
U n e o rg a n is a tio n en s e p t c o m p é te n c e s .............................................................. 5 3
La p ra tiq u é d 'u n e la n g u e v iv a n te é tr a n g è r e ....................................................... 5 4
Le liv re t d e c o n n a is s a n c e s e t d e c o m p é te n c e s e n la n g u e ............................. 5 4
C onclusion........................................................................................................................72
A n n e x e s ............................................................................................................................. 73
Annexe 1 : Les différents courants méthodologiques................................. -.73
Annexe 2 : Chronologie des Institutions officielles
et courants m éthodologiques............................................................................... 75
B ibliographie.......................... f....................................................................................... 79
C hapitre 2 : Culture 83
L a n g u e o u c u ltu re ? ... 84
Introduction........ ................................. 84
R ech erch e d e d éfin itions.................................................. }.......................................85
fÏG üttu re.i.........................................................................................................................85
C ivilisation............................................................................. 87
E n seig n er la lan g u e a v e c ou sa n s la culture ? ................................................ 87
P erspective h is to riq u e ......................................................... 90
Avant l’approche com m unicative......................................................................... 90
Les années 1 9 8 0 -1 9 9 0 ............................................................................................ 94
C o llè g e 1 9 8 5 , ly c é e 1 9 8 7 .............................................. 94
L e s te x te s officiels d e c o llè g e ( 1 9 9 5 - 1 9 9 8 ) ....................................................... 97
Les années 2 0 0 0 ....................... 98
E n S e c o n d e ..............................................................................................................99
E n P re m iè re ............................................ 99
i& i T e rm in a le *. ............................:........................................ ;............................... 703
C o llèg e, P a lie r 1 .................................................................................................... 103
C o llè g e . P a lie r 2 .................. 104
C onclusion...................................................................................................................... 106
ie des matières
h ap itre 3 : M é th o d o lo g ie 123
p p re n d re à a p p re n d re 124
tra d u ctio n ......................................................................................................................124
éfinitions........................................................................................................................1 2 4
M éthode.................................................................................................... 124
M éthodologie............................................................................................................. 126
as textes o fficiels....................................................................................................... 127
Collège, 1985 ; Lycée. 1 9 8 7 .................................................................................127
C ollège,-1 9 9 5 -1 9 9 8 ................................................................................................127
BEP, 1 9 9 7 ..:................................................................................................................128
Seconde, 2002 ......................................................................................................... 128 '
évaluation diagnostique de début d e S e c o n d e ...........................................129
Les opérations m e n ta le s .......................................................................................129
La compréhension de l'écrit et de l’o ra l........................................................... 130
tratégies cognitives et m é ta c o g n itiv e s .............................................................. 131 '
es en seig n em en ts m o d u laires ....:............................................. 132
ionclusion.......................................................................................................................135
Table des matières
Le rô le d e l'e n s e ig n a n t 166
É v o lu tio n ............................................................................................................................166
Les co m p é te n c e s professionnelles des m aîtres aujou rd’hui
(B .O . n a 1 du 4 ja n v ie n 2 0 0 7 )...................................................................................16 7
Le travail en groupes de c o m p é te n c e ................................................................ 168
A l’école prim aire..... .................................................................................................169
Au collèg e...................................................................
Au ly c é e ........................................................................................................................ 170
Quelques e x em p les..................................................................................................170
Un cadre organisationnel et pédagogique
pour concevoir un p rojet.........................................................................................171
Un exem ple réalisé dans le cadre d’un stage
de formation continue par C. Griffin (IU F M de P a ris )................................. 172
C o n clu s io n ............................................................................................. 17
Le c h e m in d e l'a u t o n o m ie 17 3
Q u elq u e s m o d è le s ........................................................................................................ 173
L’a u to n o m ie ..................................................................................................................... 174
L 'au to fo rm atio n ...............................................................................................................177
Les d ém a rc h e s d'au to n o m ie dans re n s e ig n e m e n t-a p p re n tis s a g e
des langu es aujou rd’hui : quelques e x e m p le s ............•..................................1 7 8
Le portfolio européen des la n g u e s ............................. i:...................................178
L'apprentissage des langues en ta n d e m .............. /.........................................179
Le projet audio -nom ad e................................................................... 181
C o n clu s io n ........................................................................................................................ 182
B ib lio g rap h ie.................................................................................................. 182
Le s ta tu t d e l'e r r e u r 192
Évolution h is to riq u e .................................................................................................. 192
L'erreur dans la C E C R L ...........................................................................................195
In d e x .......... 227
C ré d its 230
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