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Session 3
Session 3
Bâtiment : Université de Montréal - Jean-Brillant Local : B-3295
Présidence/Animation : Danh-Thành Do-Hurinville (Université de Franche-Comté (Besançon,
France))
09 h 00
Locutions-phrases génériques et situationnelles sous l’angle de la variation diatopique.
Esquisse d’une typologie illustrée par des exemples du français québécois
Gaétane Dostie (UdeS - Université de Sherbrooke)
De manière générale, le point de départ pour aborder la problématique de la variation
diatopique lexicale est le mot ou encore la locution intra-phrastique (par exemple, verbale ou
nominale). Nous nous intéressons ici à la typologisation des diatopismes phrastiques à partir
d’un examen d’une centaine de locutions-phrases génériques et situationnelles utilisées en
français québécois en contexte informel et semi-formel. L’intégration de la locution-phrase à
la réflexion apporte un éclairage complémentaire à la problématique complexe de la variation
diatopique. Ainsi, on peut s’attendre à repérer dans le lot des locutions-phrases étudiées,
notamment, des emprunts et des archaïsmes (Poirier 1995). Mais on y trouve aussi d’autres
sous-catégories de locutions-phrases, marginalisées dans les travaux consacrés à la variation,
dont des diatopismes phrastiques socioculturels. Ces deniers sont issus de phrases publiques
(Dostie 2019) propres à une culture donnée, comme des slogans publicitaires et des phrases
clichées produites par des personnages publics. Ces phrases publiques, recyclées en locutions-
phrases conventionnées dans le système linguistique, ont subi une extension de sens, souvent
rapide. Les nouvelles locutions-phrases ainsi formées doivent être décrites dans le
dictionnaire, au même titre que tout autre type de locution-phrase. Des propositions de
modélisation lexicographique en ce sens seront formulées.

09 h 30
Discussion
09 h 40
Variation diatopique des expressions figées du français
Anne Dister (Université Saint-Louis - Bruxelles), Béatrice Lamiroy (KULeuven)
Depuis quelques décennies, les recherches sur les expressions figées du français se sont
multipliées, dont celles de Maurice Gross (1982, entre autres). Mais M. Gross n’a publié que
partiellement ses travaux, laissant inexploitée une base de données d’environ 44 000
combinaisons verbales. Ce matériau inédit a servi de base au projet BFQS (Belgique – France
– Québec – Suisse) (Lamiroy et al. 2010), qui a été mené entre 1995 et 2010. Partant de la
liste établie par Gross pour le français de France, la description a été élargie à trois autres aires
de la Francophonie du Nord, mettant en lumière la variation géographique des expressions
figées.

Dans cette communication, nous revenons sur la méthodologie, et sur la question centrale,
mais relativement peu étudiée (Klein et Lamiroy 2016), de la variation des expressions et de
leur description morphosyntaxique, avec des exemples de la variété B. Actuellement seules
les expressions dont le verbe commence par -a ont été totalement décrites. Nous plaiderons ici
pour un élargissement à la description des expressions -b à -z et à celles de la Francophonie
du Sud.

10 h 10
Discussion
10 h 20
Pause
10 h 40
Des phraséologismes impliqués dans l’expression de la prétérition. Une approche contrastive :
français, roumain, anglais
Daciana Vlad (Université d'Oradea), Maxime Warnier
Nous décrirons des phraséologismes impliqués dans l’expression de la prétérition en français,
en roumain et en anglais. Il s’agit d’expressions préfabriquées qui servent à affirmer qu’on ne
dit pas quelque chose que l’on va pourtant dire (pour ne pas le nommer, inutile de le dire,
etc.).

En nous appuyant sur nos recherches antérieures concernant les marqueurs de la prétérition en
français, nous étudierons également des phraséologismes exprimant la prétérition en roumain
(ca să nu-i spun pe nume ‘pour ne pas le nommer’, e inutil s-o spun ‘inutile de le dire’) et en
anglais (needless to say, I hate to name names(, but...), it goes without saying).

Dans une approche micro-diachronique, nous expliquerons l’émergence de ces marqueurs


dans les trois langues. Notre comparaison des phraséologismes analysés concernera aussi les
niveaux syntaxique et sémantico-pragmatique. Nous examinerons également leur degré de
figement.

Au niveau syntaxique, nous montrerons que ces structures, négatives par le sens et le plus
souvent aussi par la forme, sont généralement construites autour d’un verbe ou d’un nom de
parole. Nous chercherons également à dégager leurs différentes valeurs sémantico-
pragmatiques telles que : l’emphase, en ce qu’elles permettent d’attirer l’attention sur ce
qu’on prétend ne pas dire ; l’évidence, dans le cas des expressions qui présentent un fait
comme connu et accepté de tous ; l’atténuation, lorsqu’elles accompagnent la formulation
d’un acte de langage menaçant.

11 h 10
Discussion
11 h 20
Variations diaphasiques et diatopiques dans l’usage des phraséologismes marqueurs
illocutionnaires en français et espagnol. Le cas du REPROCHE et du REMERCIEMENT
Stefana Olga Galatanu (Université de Nantes)
Dans la perspective théorique d’une approche sémantique unifiée de la conceptualisation des
actes de langage et de leurs réalisateurs linguistiques dans un espace linguistique et culturel,
nous étudions les variations diaphasiques et diatopiques de phraséologismes à fonction de
marqueur illocutionnaire du remerciement et du reproche en français (France, Québec, Côte
d’Ivoire) et en espagnol (Espagne, Mexique).

L’objectif est de faire apparaître, à travers 8 situations de communication dont les variables
relèvent de la relation interpersonnelle que peuvent avoir les locuteurs et de la zone objectale
du contenu propositionnel, les variations dans le choix de phraséologismes comme Ne te gêne
pas !, Faut pas se gêner !, Je te dois une fière chandelle !, Merci du fond du cœur ! ou d’un
déploiement discursif de la conceptualisation sémantique de ces actes dans les situations
proposées. Le second objectif est de tester une hypothèse portant sur la gradualité de
l’implication affective inscrite dans la signification de cette classe de marqueurs
illocutionnaires et sur la (re)conceptualisation de l’acte. Notre recherche s’appuie sur la
triangulation de deux sources de données : une démarche expérimentale de recueil de savoirs
sémantico-pragmatiques des sujets parlants et de mise en actes de ces savoirs (observables
élicitées à partir d’un Discourse Completion Task) et une recherche d’observables de
communication authentique (par exemple, lettres de remerciement).

11 h 50
Discussion
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Session 4

Session 4
Bâtiment : Université de Montréal - Jean-Brillant Local : B-3295
Présidence/Animation : Chris Smith (CRISCO EA4255)
Conférencier invité : Denis Le Pesant (Université Paris ouest Nanterre)

13 h 30
Déterminer la force illocutoire principale d’un Acte de Langage Stéréotypé
Denis Le Pesant (Université Paris Nanterre)
Nous empruntons à Kauffer (2019) la notion d’Acte de Langage Stéréotypé (ALS). Il s’agit de
phraséologismes (cf. Legallois & Tutin, 2013) ayant typiquement la forme d’un énoncé et
porteurs d’une ou de plusieurs forces illocutoires. Kauffer les distingue des pragmatèmes, ou
énoncés liés (cf. Fónagy, 1977), qui ont eux aussi une force illocutoire mais signifient
spécialement une routine langagière sociale ou professionnelle (Comment vas-tu ! Garde à
vous !). Les ALS appartiennent, dans la classification de Tutin (2019), à la catégorie des
Phrases Préfabriquées des Interactions (PPI) réactives. Kauffer (2019 : 158) soutient que «
l’ALS n’est pas seulement un acte de langage ayant une valeur illocutoire, mais il peut aussi
exprimer – et c’est très fréquent - un sentiment, une émotion, un état psychologique » (cf.
aussi les PPI réactives « expressives et évaluatives » de Tutin (2013), par opposition aux PPI
réactives « interactionnelles »). Notre propos est d’argumenter sur l’idée qu’en cas de cumul
des valeurs expressives et des valeurs illocutoires interactionnelles, il faut introduire une
hiérarchie : les valeurs illocutoires sont les plus essentielles ; elles doivent subsumer les autres
valeurs. Par exemple les ALS Tu parles ! Tu m’en diras tant ! sont certes des expressions du
sentiment d’incrédulité ; mais d’un point de vue pragmatique, ce sont d’abord, selon nous, des
actes de langage d’accusation de mensonge ou au moins de reproche de manque de lucidité.

14 h 20
Discussion
14 h 30
Coder la variation des phrases préfabriquées des interactions
Agnès Tutin (Université Grenoble Alpes)
Cette proposition de communication porte sur le codage de la variation des phrases
préfabriquées des interactions, des phrases « toutes faites » fréquentes dans les échanges
oraux ou écrits comme Et puis quoi encore : C’est une blague ? Tu plaisantes ? Comment
dirais-je ? Nous nous intéresserons plus spécifiquement à la variation de ces éléments
phraséologiques, et en particulier aux dimensions suivantes :

Variation syntaxique : par exemple, comment dirais-je ? vs comment est-ce que je dirais ?
Variation diamodale : oral vs écrit (sous différentes manifestations)
Variation discursive : par exemple, conversation informelle ou interaction commerciale
Variation diastratique : par exemple, registre familier ou soutenu
Variation interactionnelle : par exemple, fonction d’ouverture conversationnelle ou de
négociation.
Nous réfléchirons au codage de ces phénomènes à travers un ensemble d’exemples issus du
champ sémantique de la surprise et de l’incrédulité (Tu plaisantes ? Ce n’est pas possible !
J’hallucine) extraits de corpus oraux (en particulier le corpus oral CEFC-ORFEO) et écrits
(tweets, corpus romanesques).

Pausé, M. S., Tutin, A. (2022). Some Insights on a Typology of French Interactional


Prefabricated Formulas in Spoken Corpora. International Conference on Computational and
Corpus-Based Phraseology (190-205). Springer, Cham.

15 h 00
Discussion
15 h 10
Pause
15 h 30
La variation linguistique à l’intérieur des locutions contenant le mot « tête »
Valérie Gauthier-Fortin (Université Laurentienne de Sudbury)
Tous les locuteurs d’une même langue peuvent communiquer entre eux sans que leur
intercompréhension soit compromise, et ce, grâce à la partie du lexique connue par tous les
locuteurs d’une langue. Malgré l’existence du fonds commun, les locuteurs sont susceptibles
d’utiliser des mots ou des locutions qui peuvent nuire à la transmission d’un message.
Puisqu’il existe un éventail de mots et de locutions en français, nous ne nous sommes
intéressés qu’aux locutions contenant le mot « tête », comme « coûter les yeux de la tête »,
dans le cadre de notre étude.

L’objectif de notre communication est double. D’abord, créer un répertoire de locutions


contenant le mot « tête ». Ensuite, distinguer les variations (diatopique, diaphasique,
diastratique, diagénique et chronolectale) auxquelles ces locutions sont soumises au Canada –
plus précisément en Ontario, au Québec et dans les provinces de l’Atlantique (Nouveau-
Brunswick, Nouvelle-Écosse, Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador) – en France
et au Burkina Faso. Un questionnaire a permis de recueillir les données nécessaires à notre
étude et d’évaluer la connaissance et l’usage de ces locutions en fonction de certains facteurs
tels que le lieu d’origine, la classe sociale, le sexe et l’âge des participants.

Nos conclusions, qui découlent de 15 hypothèses, contribuent au domaine de la variation


linguistique des locutions et vérifient plusieurs théories qui ne sont pas dotées d’assises
empiriques ou qui sont contradictoires.
16 h 00
Discussion
16 h 10
La présentation du patrimoine phraséologique français dans le Petit Robert, entre tradition et
innovation : le cas des phrasèmes signifiant ‘manger’
Michela Murano (Università Cattolica del Sacro Cuore di Milano)
Si les séquences figées peuvent être considérées comme une deuxième macrostructure du
dictionnaire, plus ou moins visible selon les solutions typographiques adoptées, il s’avère
légitime de s’interroger sur l’étendue de cette « nomenclature phraséologique » et sur sa
variation dans le temps : quelles unités sont enregistrées ? Est-ce que le patrimoine
phraséologique conservé dans les dictionnaires est obsolète ? Y a-t-il une évolution au fil des
éditions des dictionnaires en ce qui concerne le type d’unités enregistrées et leur traitement ?
Dans notre communication, nous essaierons d’apporter quelques réponses à ces questions en
adoptant une perspective de diachronie courte, qui prendra en compte les différentes éditions
du Petit Robert. Nous nous concentrerons sur les phrasèmes exprimant le sens ‘manger’ : nous
évaluerons les nouveaux enregistrements, les disparitions, les changements de statut, les
modifications au niveau du marquage, de la définition, des exemples et des citations.

Références

Blanco X., Moreno M.D. 1997, « Lemmatisation, Agencement et catégorisation des lexies
complexes dans la lexicographie bilingue français-espagnol », in Fiala P., Lafon P., Piguet
M.F. (eds) 1997, La locution : entre lexique, syntaxe et pragmatique, Paris, Klincksieck pp.
173-182.

Murano M. (2010), Le traitement des Séquences Figées dans les dictionnaires bilingues
français-italien, italien-français, Monza, Polimetrica.

16 h 40
Discussion
********************|Lundi 10 mai 2023|*******************
Session 5
Session 5
Bâtiment : Université de Montréal - Jean-Brillant Local : B-3295
Présidence/Animation : Daciana Vlad (Université d'Oradea)
09 h 00
La polysémie des locutions : une proposition de classification
Nicole Mazzetto (Albert-Ludwigs-Universität Freiburg)
Ce travail se concentre sur la polysémie des locutions, qui est conçue en tant que conséquence
du changement sémantique (Blank 2003). À travers l’analyse de plusieurs locutions
polysémiques du français (France), dont le statut polysémique a été investigué à l’aide de
questionnaires adressés aux locuteur.rices natif.ves, nous visons à élaborer un modèle pour
décrire la polysémie des locutions.

Une première classification des locutions polysémiques (Stepanova/Černyševa 1975), qui


identifie deux types de métaphorisation, a été jugée comme problématique à plusieurs niveaux
: le terme métaphorisation exclut d’autres mécanismes cognitifs (Andree 2020 : 182) et les
critères proposés sont souvent insuffisants pour distinguer les types de polysémie (Fleischer
1997 : 168). Le but de notre étude est donc d’élaborer une nouvelle classification pour étudier
le changement sémantique et analyser la polysémie des locutions de façon systématique. Les
deux types de polysémie présentés (que nous appellerons polysémie séquentielle et polysémie
non-séquentielle) seront décrits sur la base de paramètres d’ordre cognitif, tels que la distance
conceptuelle entre sens idiomatiques et compositionnels des locutions et l’identification de
relations cognitives entre les sens idiomatiques. Ces dernières ne se limiteront pas à la
métaphore et à la métonymie, mais incluront également la similarité co-taxinomique et
l’inclusion taxinomique (cfr. Koch/Marzo 2007 : 269-271).

09 h 30
Discussion
09 h 40
Phraséologismes pragmatiques injonctifs dans la langue de spécialité
Araceli Gómez Fernández (Universidad Nacional de Educación a Distancia)
Cette communication est consacrée à l’étude des phraséologismes pragmatiques dans la
langue de spécialité dans une perspective contrastive français-espagnol. L’étude présente la
délimitation des pragmatèmes, contraints par une situation pragmatique précise, à partir de
patrons de reconnaissance tels que la valeur illocutive, le figement, la polylexicalité et la
situation spéciale dans laquelle ils s’insèrent. Pour ce faire, l’on porte une attention
particulière à l’ancrage temporel et aspectuel du pragmatème. Nous décrivons un type de
pragmatème spécialisé : le pragmatème injoctif dans le domaine spécialisé, très lié à des
mécanismes procéduraux et à une forte charge émotionnelle. Nous verrons qu’un même
pragmatème peut participer dans deux situations de communication spécialisées différentes et
avoir le même sens. C’est le cas de pragmatèmes tels que À vos marques ! Prêts ? Partez ! un
pragmatème en trois temps sous des coordonnées d’action. En espagnol, ¡ A sus puestos ! a
une signification différente dans un contexte sportif (À vos marques !) ou dans un contexte
militaire (À vos rangs !). La langue de spécialité demande des codes précis partagés dans le
processus de ritualisation, un univers de référence culturel plus vaste. En dehors d’une
situation spéciale et marquée, ces phraséologismes ne peuvent pas être réalisés avec le même
sens.

10 h 10
Discussion
10 h 20
Pause
10 h 40
Formules discursives à fonction de prise en compte de l’allocutaire dans le discours
scientifique oral en français
Chaeyoung Lee (LIDILEM, Université Grenoble Alpes)
La préfabrication langagière joue un rôle important dans la caractérisation d’un genre
discursif (Sitri & Tutin, 2016). Au croisement de la phraséologie et des analyses du discours
scientifique, certains types de séquences préfabriquées – lexical bundles, marqueurs
discursifs, collocations, ou routines sémantico-rhétoriques – sont davantage étudiés tant pour
leur description et analyse linguistiques que pour leur application à visée didactique. La
plupart des recherches sur le sujet sont concentrées sur les registres écrits, tels que les articles
de revue, les mémoires de Master ou les thèses de Doctorat. Pourtant, les savoirs scientifiques
acquis par les activités de recherche se transmettent et se partagent aussi dynamiquement à
l’oral (Jacques, 2017). Dans le cadre de notre thèse, nous nous intéressons à l’étude des
expressions « prêtes à utiliser » dans le discours scientifique oral en français. Pour cette
communication, nous présenterons particulièrement une nouvelle conception phraséologique
permettant d’englober différents types de phraséologismes de nature hétérogène – les
formules discursives – ainsi qu’une typologie des formules à fonction de prise en compte de
l’allocutaire à l’oral scientifique. Pour cela, nous avons élaboré et exploité le corpus de
communications scientifiques orales dans trois disciplines des SHS : la linguistique, la
didactique des langues et les sciences de l’information et de la communication (Lee, 2022).

11 h 10
Discussion
11 h 20
Étude comparative des collocations à partir d’un corpus spécialisé en environnement et d’un
corpus général
Zhiwei Han (UdeM - Université de Montréal)
Cette communication présente une étude comparative des collocations relevées à partir d’un
corpus spécialisé portant sur la biodiversité et d’un corpus général. Inspirée de L’Homm et et
Azoulay (2020) qui s’attardent sur la comparaison des collocations anglaises dans un corpus
général et un corpus en environnement, nous adoptons une perspective sémantique pour
explorer les similitudes et différences entre des collocations françaises apparaissant dans des
discours de nature différente. Nous soumettons le corpus spécialisé à TermoStat pour en
extraire 15 unités terminologiques (UT) ayant un ou plusieurs sens spécialisés. Pour chaque
UT, nous sélectionnons 30 collocations à partir d’une liste de combinaisons lexicales générée
automatiquement par Sketch Engine dans chacun des deux corpus. Les collocations sont
ensuite analysées de façon comparative sous différents aspects : la distinction sémantique des
UT, la convergence et la divergence des collocatifs, le regroupement des collocatifs en classes
sémantiques et l’encodage des collocations à l’aide des fonctions lexicales (Mel’čuk et
Polguère, 2021). Notre analyse permet de constater le lien étroit entre les propriétés
sémantiques des termes et leur comportement collocationnel. Ce travail fournit des pistes de
réflexion sur la description méthodique des collocations en français langue de spécialité afin
de les transposer en objet d’enseignement (Carras et Álvarez Martínez, 2022).

11 h 50
Discussion
********************|Lundi 10 mai 2023|*******************
Session 6
Session 6
Bâtiment : Université de Montréal - Jean-Brillant Local : B-3295
Présidence/Animation : Michela Murano (Università Cattolica del Sacro Cuore di Milano)
13 h 30
Représentation des variantes des idiomes français dans les dictionnaires d’apprentissage
Elena Berthemet (Centre de Linguistique en Sorbonne)
La polylexicalité du phraséologisme fait que le potentiel de variation de sa forme est plus
considérable que celui d’un mot. Le problème est d’autant plus complexe que la variation de
certaines composantes peut être tellement élevée que les frontières du phraséologisme se
diluent. (Baranov, Dobrovol’skiĭ 2014 : 17) Dans cette contribution, je me propose
d’examiner trois types de variantes : lexicales (faire un malheur/un tabac), morphosyntaxiques
(être chaud, être chaud pour et c’est chaud de) et pragmatiques ((fr.) être/se mettre sur son
trente-et-un et (Québec) être/se mettre sur son trente-six).

Les principales questions auxquelles seront fournies des éléments de réponse sont les
suivantes : Comment identifier la forme « zéro », à partir de laquelle les autres seraient dites
des variantes ? Comment distinguer les variantes d’un même idiome et les idiomes
indépendants ? Comment déterminer la forme basique de l’idiome ? Quelles sont les
implications pour la lexicographie ? L’étude est basée sur le corpus personnel issu de
l’expérience professionnelle de l’auteure en tant qu’enseignante de FLE et d’interculturalité
ainsi que les corpus disponibles dans https://www.sketchengine.eu/. Après avoir mesuré le
défi considérable que les variantes représentent pour la lexicographie, nous montrerons
comment elles sont traitées dans les dictionnaires avant d’arriver à notre proposition de
traitement lexicographique.

14 h 00
Discussion
14 h 10
Contacts des langues et phraséologie du français et de l’anglais au Cameroun et au Canada
Jean-Guy Mboudjeke (University of Windsor)
Au Canada comme au Cameroun, le français et l’anglais, langues officielles, sont en contact.
Au Cameroun, les deux langues officielles sont aussi en contact avec plus de 260 langues
locales. Ces croisements entre les langues donnent naissance à certains types particuliers de
phrasèmes attribuables non pas à une « activité métamorphique » interne de chaque langue,
mais plutôt à des opérations interlinguistiques. C’est ainsi que dans les deux langues
officielles camerounaises, on recense de nombreux phrasèmes traduits littéralement des
langues locales comme laver la veuve / wash the widow. L’anglais camerounais foisonne aussi
de phrasèmes littéralement traduits du français comme procurer of the republic [procureur de
la république]. Dans le français canadien, on relève des phrasèmes traduits de l’anglais tels
être une patate chaude [to be a hot potato]. Les acquis théoriques de la phraséologie
contemporaine sont-ils applicables à ces types particuliers de phrasèmes? Par exemple, sont-
ils idiomatiques, c’est-à-dire propres aux langues dans lesquelles ils sont utilisés? Ont-ils le
même degré d’opacité pour les locuteurs francophones et anglophones? L’analyse des
données, qui seront tirées des glossaires, des dictionnaires, des documents administratifs, de la
presse écrite et des textes littéraires, permettra de montrer que dans l’étude des phrasèmes, il
convient d’accorder une attention particulière à ceux qui sont issus des contacts entre les
langues.

14 h 40
Discussion
14 h 50
Les phraséologismes examinés par des locuteurs natifs : uniformité et variation
Alexandra Tsedryk (Mount Saint Vincent University )
Dans cette communication, nous présentons le projet DidLoc, Didactique de locutions, qui a
pour but de développer des outils pédagogiques, en se basant sur les données recueillies
auprès des locuteurs natifs francophones. Une liste de 100 unités phraséologiques, dont la
grande majorité sont des locutions (selon Polguère 2015), a été évaluée par des locuteurs de
régions différentes. En nous basant sur des études psycholinguistiques antérieures sur les
locutions et en menant des recherches de fréquences dans Eureka.cc, nous avons choisi 100
unités et les avons divisées en 3 listes. Les locuteurs (n=100) ont évalué les phraséologismes
proposés sur une échelle de Likert de 1 à 5 par rapport à trois critères : la connaissance, la
familiarité et l’usage subjectifs, après quoi ils ont accompli un test à choix multiples sur les
définitions. Les participants de l’étude ont aussi été invités à partager des locutions propres à
leurs communautés linguistiques (différentes régions de France, Québec, Acadie, Belgique,
Suisse, Cameroun). Nous présentons la méthodologie de collecte de données et les résultats de
l’enquête.

Polguère, A. 2015. Non-compositionnalité : ce sont toujours les locutions faibles qui


trinquent. Verbum (Presses Universitaires de Nancy), 2015, XXXVII (2), pp.257-280.

15 h 20
Discussion
15 h 30
Pause
15 h 50
La technologie au service de l’enseignement des collocations en anglais langue seconde: le
rôle des corpus
Deogratias Nizonkiza (UBC - University of British Columbia )
Le concept de collocations, défini comme l’utilisation de mots qui vont généralement
ensemble, tels hypothèse hasardeuse et perpétrer un délit (Tutin, 2012), a reçu une attention
considérable depuis trois décennies. L'importance de ce concept a été largement documentée
(Barfield, 2009 ; Wray, 2002) et un consensus s‘est fait sur la difficulté que posent les
collocations aux apprenants d’une langue seconde (Henriksen, 2013 ; Laufer & Waldman,
2011) et sur la nécessité de les enseigner (Barfield, 2009 ; Boers et al., 2006 ; Granger &
Meunier, 2008 ; Lewis, 2000 ; Szudarski & Carter, 2016). La principale question qui se pose
alors concerne l’approche à adopter. Avec les progrès technologiques, l’usage des corpus
semble ici prometteur (Chan & Liou, 2005 ; Charles, 2014). En les utilisant, les apprenants
deviennent en effet des ‘apprenants chercheurs’ (Cheng et al., 2003 ; Johns, 1986) qui
identifient et repèrent les collocations dans des contextes authentiques (O’Sullivan, 2007 ;
Simonnet & Tutin, 2019). Notre étude offrira une réflexion sur l’évolution de l’enseignement
des collocations grâce à l’approche axée sur les corpus dans l’enseignement de l’anglais
langue seconde. En réfléchissant aux forces et aux limites des approches pédagogiques
appuyées par les corpus, la présente étude proposera une série d’étapes à suivre pour avancer
vers une modélisation de l’enseignement des collocations.

16 h 20
Discussion
16 h 30
Expressions de registres substandards sous l’angle lexicographique et sociolinguistique
synchronique : Connaissance et emploi en francophonie du Nord
Martin Ruzicka (růžička) (Université d'économie de Bratislava)
L’exposé va résumer la méthode et les résultats de notre recherche qui a pour sujet la variation
lexicale au sein de la francophonie du Nord (Belgique, France, Québec, Suisse). Nous
analysons les expressions substandards choisies du projet BFQS de Lamiroy et al. Ce projet
regroupe les expressions figées des territoires mentionnés ci-dessus. Dans la description des
expressions au sein du projet prédomine l’aspect syntaxique dont l’analyse des composants
des expressions. Nous extrayons de ce projet plusieurs expressions et nous effectuons ensuite
notre propre analyse du point de vue lexicographique et sociolinguistique en ce qui concerne
les fonctions de l’usage familier. En d’autres mots, nos résultats consistent, d’un côté, à faire
la synthèse des données des ouvrages lexicographiques consultés tandis que d’un autre côté,
nous nous servons des informations de notre questionnaire électronique distribué en ligne
auprès de divers publics francophones provenant desdits territoires. Notre recherche répond
aux questions telles que la répartition géographique, l’usage actif, la connaissance passive, la
vitalité et le traitement lexicographique des expressions choisies, ainsi que leur remplacement
par des expressions alternatives proposées par les participants de notre enquête.

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