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« Celles-ci sont condensées en archétypes qui représentent comme un produit de la distillation

de tout I ’existant, de ce qui peut se produire et se produira encore. Il semble que par une
répétition incessante, ces images se soient chargées d'une énergie interne au moyen de laquelle
elles sont véhiculées de génération en génération »

Origine : http://www.int-evry.fr/recherche/rapport_activites/2005/chapitre_3/pdf/GESTION.pdf

http://formes-symboliques.org/article.php3?id_article=131

Originellement paru dans la Revue du MAUSS semestrielle, n° 12 (1998) : 41-65

"S'il fallait attirer l'attention sur la nouveauté des courants divers du structuralisme, je dirais
volontiers qu'après avoir vécu dans une tradition judéo- chrétienne, en fait plus chrétienne que juive,
réglée par un commandement omniprésent dans la réflexion sur les sociétés : "Ne séparez pas ce que
Dieu a uni", nous sommes aujourd'hui conviés à retrouver une tradition inverse : "N'unissez pas ce que
Dieu a séparé." " (Yvan Simonis [1])

Tout en reconnaissant à Mauss le mérite d'avoir défini la vie sociale comme " un monde de rapports
symboliques [2] ", Lévi-Strauss exprime une sérieuse réserve. " Mauss, dit-il, croit encore possible
d'élaborer une théorie sociologique du symbolisme, alors qu'il faut évidemment chercher une origine
symbolique de la société [3]. "

Chercher une origine symbolique de la société, c'est, selon toute apparence, attribuer à la fonction
symbolique un pouvoir synthétique : celui d' " informer ", au sens aristotélicien du terme, la vie
collective des hommes, à l'aide d'un répertoire relativement réduit de structures universelles [4].
Autrement dit, c'est supposer que les sociétés humaines ne sont, par elles-mêmes, que des agrégats
d'individus dont la fonction symbolique constituerait le vinculum substantiale. Cette hypothèse est
donc solidaire d'un travail de clarification conceptuelle propre à lever les équivoques inhérentes à la
notion durkheimienne de société. Elle conduit à distinguer deux aspects du collectif que l'Ecole de
sociologie française tend à confondre sous le terme équivoque de " société [5] " : les phénomènes
sociaux proprement dits, ou phénomènes collectifs issus de l'interaction des individus mais ne
constituant pas vraiment une réalité propre, tels que les phénomènes démographiques ; et les
phénomènes culturels qui seuls forment, à proprement parler, une réalité collective sui generis, tels
que les institutions politiques. Les uns relevant de ce que Lévi-Strauss nommera quelques années plus
tard, et fort justement, des " modèles statistiques", construits par la sociologie, les autres de ce qu'il
appellera, par opposition, des " modèles mécaniques [6] ", bâtis par l'anthropologie.

Tout cela revient à dire que, pour décrire avec plus de précision ce que Mauss appelle les " rapports
réels et pratiques de la psychologie et de la sociologie ", il faut bien voir que l'articulation de
l'individuel et du collectif n'est pas un problème à deux mais à trois termes : individu, société et
culture. De sorte qu'on ne saurait fixer les frontières de la psychologie et de la sociologie, sans
déterminer en même temps les domaines respectifs de la sociologie et de l'anthropologie, c'est-à-dire
sans reconnaître à la culture une certaine autonomie ontologique [7].

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