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Fiche n° 2
Séquence 1 – Définir les besoins des apprenants
Objectif 1 – Faire un inventaire des compétences attendues
SYNTHÈSE
u PUBLIC CIBLE
Réunir les informations disponibles afin de dresser le profil du public cible.
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2/2
u DÉMARCHE POUR FAIRE UN INVENTAIRE DE COMPÉTENCES ATTENDUES
Lister les situations dans lesquelles les apprenants devront agir en français
Situations
Le Cecr propose de les décrire dans les termes suivants :
‒ le lieu et le moment où elles se produisent (ex : dans un train de banlieue, au passage du contrôleur) ;
‒ les institutions ou les organismes dont la structure ou le fonctionnement détermine l'essentiel de ce qui peut nor-
malement arriver (ex : organisme public Société nationale des chemins de fer français) ;
‒ les acteurs (un passager sans billet, des usagers, un contrôleur) ;
‒ les objets présents physiquement dans l'environnement (un crayon, des documents officiels, des sacs, des jour-
naux, des livres, des ordinateurs portables, etc.) ;
‒ les événements qui ont lieu (contrôle des passagers) ;
‒ les opérations effectuées par les acteurs (donner une amende, protester, déchirer l'amende, lire, etc.) ;
‒ les textes rencontrés dans le cadre de la situation (avis au public, horaires, formulaire, etc.).
Formulation
Pour des raisons pratiques, ces informations seront regroupées en une formulation générique sous forme de nomina-
lisation (ex : contrôle des billets).
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Fiche n° 4
Séquence 1 – Définir les besoins des apprenants
Objectif 2 – Faire un inventaire des compétences attendues
SYNTHÈSE
Il faut désormais procéder à l'évaluation du niveau de compétences des apprenants afin de déterminer leurs compé-
tences acquises. Cette évaluation « diagnostique » pourra être effectuée à partir d'un questionnaire d'auto-évaluation
(cf. grille d'auto-évaluation du Cecr).
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Fiche n° 6
Séquence 2 – Structurer une unité didactique
Objectif 1 – Faire une analyse pré-pédagogique
SYNTHÈSE
Pour élaborer une fiche pédagogique, il est nécessaire d’avoir préalablement organisé l’unité didactique en fonction des
informations fournies par l’analyse pré-pédagogique (cf. fiche 6).
u L’ANALYSE PRÉ-PÉDAGOGIQUE
Notion
L’analyse pré-pédagogique consiste à analyser les documents sélectionnés afin d’en permettre une exploitation appro-
priée dans la classe de langue (MOIRAND S., 1979:74). Ce travail d’analyse s’appuie sur des paramètres que l’ensei-
gnant doit identifier en portant plusieurs regards successifs sur le document.
Fonctions
L’analyse pré-pédagogique prépare l’acte pédagogique. À ce titre, elle remplit plusieurs fonctions :
–– elle permet à l’enseignant d’orienter l’exploitation pédagogique du document de manière à favoriser l’accès au
–– sens par les apprenants ;
–– elle permet de prévoir au mieux les demandes des apprenants et d’y répondre ;
–– elle facilite la mise au point des autres étapes de l’unité didactique.
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Suggestions
Les paramètres qui peuvent être pris en compte pour mener une analyse pré-pédagogique se décomposent en
analyses formelle, situationnelle et communicative.
L’analyse pré-pédagogique permet donc de dégager les traits distinctifs du document déclencheur ce qui contribuera à
élaborer de manière pertinente l’unité didactique.
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Fiche n° 8
Séquence 1 – Définir les besoins des apprenants
Objectif 2 – Faire un inventaire des compétences attendues
SYNTHÈSE
Pour élaborer une fiche pédagogique, il est nécessaire d’avoir préalablement organisé l’unité didactique en fonction des
informations fournies par l’analyse pré-pédagogique (cf. fiche 6).
u L’UNITÉ DIDACTIQUE
Notion
L’unité didactique est un cadre méthodique qui permet l’articulation cohérente des différentes étapes du travail de
classe du point de vue des stratégies d’enseignement et des processus d’apprentissage d’une langue étrangère. Ce
cadre méthodique est un fil conducteur qui propose un enchaînement des activités suivant une logique allant de la
compréhension à l’expression, en passant par une analyse du fonctionnement de la langue et une appropriation des
éléments linguistiques et discursifs, dans le cadre d’une situation donnée, en vue de la réalisation d’une tâche. Chaque
étape de ce cadre annonce la suivante ou s’appuie sur la précédente, le tout formant un parcours visant l’apprentissage
de la langue étrangère.
Suggestion de démarche
Il s’agit pour l’enseignant de s’approprier une démarche pour l’adapter à ses situations d’enseignement. L’enseignant
va donc se créer un fil conducteur afin d’organiser au mieux l’unité didactique et proposer des supports et des activités
d’enseignement efficaces du point de vue de l’apprentissage et tenant compte des spécificités du contexte éducatif
dans lequel il évolue.
Le fil conducteur peut se schématiser comme suit :
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u LES ÉTAPES DE L’UNITÉ DIDACTIQUE
Les étapes de l’unité didactique font l’objet de plus amples explications dans les séquences Faire repérer et conceptua-
liser, Faire systématiser et Faire produire.
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Fiche n° 10
Séquence 3 – Faire accéder au sens
Objectif 1 – Faire émettre et vérifier des hypothèses
SYNTHÈSE
u DOCUMENT DE DEPART
Identifier les principales caractéristiques du document pour vérifier s’il correspond :
–– à l’expérience des apprenants en tant que locuteurs natifs ;
–– au niveau des apprenants.
Critères d’analyse
Analyser le document en fonction des caractéristiques suivantes :
–– le genre du document (annonces, messages...) ;
–– le type de discours (descriptif, argumentatif...) ;
–– le thème abordé (identité, environnement...) ;
–– la finalité de la communication (convaincre, respecter un rituel...) ;
–– les actes de langage (remercier, donner son opinion...) ;
–– le registre de langue utilisé (informel, formel...).
Grilles de référence
Croiser les informations obtenues avec les descripteurs des grilles du CECR afin de déterminer le niveau de compé-
tences exigé pour accéder au sens du document.
Document (exemple)
Commentaires : le CECR est un outil d’analyse, ni prescriptif, ni dogmatique. C’est un cadre à adapter, amené à évoluer.
Le respect strict des contenus des grilles de niveaux proposées par le CECR n’a de sens que pour déterminer le niveau
de compétences des apprenants. En revanche, pour l’acquisition, il est légitime d’avoir recours à des documents et à
des tâches exigeant un niveau de compétences légèrement supérieur à celui des apprenants. À condition toutefois que
les tâches proposées soient à la portée des apprenants, ancrées dans une situation de communication et intégrées
dans un cadre méthodologique cohérent.
u ANTICIPATION
Nature
Étape qui consiste, pour les apprenants, à repérer des indices extralinguistiques et paratextuels pour faire des suppo-
sitions sur le contexte de la communication en puisant dans leurs ressources propres (d’ordre référentiel, sociolinguis-
tique, socioculturel et linguistique). Il s’agit donc de faire des hypothèses à partir :
–– des éléments formels d’un document écrit,
–– des éléments extralinguistiques d’un document audio,
–– des éléments visuels d’un document vidéo,
–– d’une illustration de la situation de communication (photo, dessin, mime, etc.).
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Cette étape éveille la curiosité des apprenants et les incite à aller plus loin dans la découverte du document afin de
pouvoir vérifier leurs hypothèses.
Fonction
Préparer la compréhension globale
Demander aux apprenants de repérer les indices fournissant des informations pertinentes sur les paramètres de la
situation de communication leur permettra d’anticiper sur son sens et facilitera la compréhension.
Cependant, l’identification de certains paramètres n’a pas toujours une valeur indicative. Il ne s’agit donc pas de ques-
tionner systématiquement sur l’ensemble des paramètres, mais de se limiter à ceux dont l’identification fournit une
information significative. Par exemple, la situation suivante :
Deux amis prennent rendez-vous pour une séance de sport.
La conversation a lieu :
–– à la sortie d’une salle de sport, juste après une séance de sport ;
–– ou bien au téléphone sur le lieu de travail des interlocuteurs.
Dans le second cas, l’analyse du lieu et du moment de l’interaction n’apportera pas d’informations pertinentes.
Renseigner sur les représentations de l’apprenant
Cela donnera des repères pour la mise en place ultérieure d’une pédagogie interculturelle dont l’objectif est d’offrir aux
apprenants les moyens d’objectiver leur perception de l’autre et de leur donner accès à une représentation évolutive et
adaptable.
Par exemple, à partir d’une photo prise dans un quartier défavorisé de Paris, l’échange suivant :
« Où se passe la scène ?
- Je ne sais pas mais certainement pas en France. »
Cela indique que les apprenants ont une représentation de la société française qu’il sera pertinent de faire évoluer en
la confrontant à des visions antagonistes.
Déroulement
Pour favoriser l’émergence d’hypothèses, cette étape doit avoir lieu avant tout écoute ou lecture du document.
Préparation
L’activité proposée doit être orientée pour que les apprenants puissent retrouver les informations qui guident la prise de
décision de lecture ou d’écoute dans un cadre authentique.
Formuler des questions simples, claires et précises
Qui parle ? À qui ? De quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ? Dans quel but ?
Éviter cependant les questions qui n’amènent que des réponses fermées (oui-non).
Tester leur pertinence
La réponse à la question doit apporter une information significative.
La question ne doit pas contenir l’indice à repérer.
La question ne doit pas donner un indice concernant un autre paramètre.
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Fiche n° 12
Séquence 3 – Faire accéder au sens
Objectif 2 – Élaborer des activités de compréhension
SYNTHÈSE
u COMPRÉHENSION GLOBALE
Nature et fonction
Étape qui consiste à repérer de nouveaux indices pour vérifier les hypothèses émises lors de l’anticipation. La com-
préhension globale n’est donc pas l’objectif en soi de cette étape mais le moyen de l’atteindre : l’objectif principal est la
recherche d’indices linguistiques permettant d’infirmer ou de confirmer les hypothèses émises. Elle facilite la compré-
hension détaillée.
Déroulement
Cette étape a lieu lors de la première écoute ou lecture (partielle ou non) du document.
Suggestions d’activités
Faire vérifier les hypothèses à partir :
–– d’une écoute au moins partielle d’un document vidéo ou audio (ex : début du document) ;
–– d’une lecture au moins partielle d’un document écrit (ex : 1er paragraphe, 1re phrase de chaque paragraphe,
etc.) ;
–– d’un repérage de mots-clés (ex : noms propres, dates, données chiffrées, relevé thématique, etc.) et de l’ar-
chitecture du document.
u COMPRÉHENSION DÉTAILLÉE
Nature et fonction
Étape pendant laquelle les apprenants sélectionnent les informations nécessaires pour réaliser l’activité de compré-
hension détaillée déterminée par les caractéristiques distinctives du document de départ. Il ne s’agit pas pour autant de
proposer une activité dont les caractéristiques soient absolument identiques à celles du document, sans quoi l’activité
de compréhension risque de se transformer en recopiage ou transcription. Mais, il faut retenir que le document de
départ doit exposer l’apprenant aux contenus (pragmatique, sociolinguistique et linguistique) à acquérir. L’activité de
compréhension doit donc mettre en évidence ces contenus qui sont déterminés par les caractéristiques du document.
Déroulement
L’étape de compréhension détaillée se divise en trois phases :
–– relevé des informations utiles à la réalisation de l’activité proposée qui donnera lieu à une deuxième lecture
ou écoute ;
–– mise en commun de ces informations ; elle permet aux apprenants de comparer leurs réponses, de s’entraider
et de s’auto-corriger. La confrontation, qui s’effectue par petits groupes, fournit aux apprenants des repères
pour améliorer leur performance ;
–– validation de ces informations qui donnera lieu à une troisième écoute. Une quatrième écoute ou lecture par-
tielle pourra être effectuée pour la correction de l’activité.
Pour que chaque écoute ou lecture soit active, elle doit avoir un objectif différent et complémentaire des autres.
Les informations dégagées doivent progressivement faire accéder au sens.
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Préparation
Avant d’élaborer l’activité
–– Définir les caractéristiques du document de départ.
–– Retenir les plus significatives.
–– Faire un inventaire des actions qui peuvent avoir lieu en marge de la situation de communication.
–– Sélectionner une de celles qui peuvent donner lieu à une activité de compréhension.
Pour élaborer l’activité
–– Inscrire l’activité dans le contexte situationnel de l’action retenue.
–– Sélectionner l’exercice le plus adapté (questionnaire (questions ouvertes, QCM, vrai-faux...), fiche ou tableau à
compléter, document à identifier ou rectifier, photos à sélectionner, dessins à faire ou à rectifier ou à ordonner,
etc.) ;
–– Rédiger l’énoncé de l’activité.
Après avoir élaboré l’activité
–– Vérifier sa faisabilité.
–– Vérifier sa pertinence.
Suggestions d’activités
Les activités de compréhension détaillée se résument trop souvent à des exercices dont l’enjeu est purement linguis-
tique. Ils ne fournissent donc pas aux apprenants un projet authentique de lecture ou d’écoute. L’analyse de la situation
de communication du document offre pourtant fréquemment des options plus motivantes.
Inventaire d’actions authentiques
Faire un remue-méninge sur les actions que peut engendrer la situation de départ.
Par exemple, la situation de départ suivante :
À la suite d’un délit, un inspecteur prend la déposition d’un témoin qui a vu la suspecte.
Par exemple, les actions possibles en marge de cette situation sont :
–– enregistrement de la déposition,
–– enregistrement de la plainte portée par la victime,
–– audition d’autres témoins,
–– élaboration d’un portrait-robot,
–– diffusion d’un avis de recherche,
–– identification et interpellation de la suspecte, etc.
Inventaire d’activités contextualisées
Les échanges entre l’inspecteur et le témoin doivent aboutir à l’obtention d’informations pour identifier la suspecte.
L’activité de compréhension devrait donc amener les apprenants à relever les informations concernant la description
de la suspecte.
Ces informations leur permettront de :
–– répondre aux questions de l’inspecteur qui va enregistrer la déposition (questionnaire),
–– constater les différences entre la description du témoin et celle de la victime ou d’un autre témoin (tableau à
compléter),
–– rectifier l’avis de recherche de la suspecte (document à rectifier),
–– indiquer les erreurs commises sur le portrait-robot de la suspecte (exercices adaptés : dessins à faire ou à
rectifier),
–– identifier la suspecte à partir du fichier de la police (photo à sélectionner),
–– reconstituer le portrait-robot de la suspecte (dessins à sélectionner, montage à faire).
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Fiche n° 14
Séquence 4 – Faire repérer et conceptualiser
Objectif 1 – Constituer un corpus
SYNTHÈSE
Notion et fonctions
Parler c’est agir. Lorsque je me présente, j’effectue un acte de langage (que l’on dénomme aussi actes de paroles ou
fonctions langagières) dans le but de faire connaître une certaine information à l’interlocuteur. Parler c’est aussi un
moyen de faire (ré)agir. En donnant un ordre, j’effectue un acte de langage par lequel j’exhorte l’interlocuteur à faire
quelque chose.
On distingue les actes directs des actes indirects.
Actes directs
« Je peux fumer ? » (= Demander la permission)
« Je viendrai avec toi demain. » (= Promettre)
Actes indirects
« Il fait froid ici ! » sous-entend « Pourrais-tu fermer la fenêtre ? » (= Demander de faire quelque chose)
« Ton père n’est pas vitrier. » sous-entend « Peux-tu te pousser, je ne vois pas. » (= Protester et demander
de faire quelque chose)
L’acte de langage demander à quelqu’un de faire quelque chose permet donc de réaliser des énoncés dis-
tincts.
Valeurs
Les travaux d’Austin (1962 éd. originale) ont démontré qu’un acte de langage véhicule plusieurs valeurs :
–– locutoire : production d’une suite de sons, ex.[] ;
–– illocutoire : action destinée à faire (ré)agir l’autre, ex. demander la permission ;
–– perlocutoire : effet produit sur l’interlocuteur, ex. il peut accepter, refuser, protester, etc. ;
En outre, un énoncé tel que « Il fait froid ! » peut s’interpréter différemment selon le contexte situationnel (le profil des
interactants, le lieu, etc.). La valeur illocutoire de « Il fait froid ! « peut, selon la situation, être différente.
Par exemple :
Situation Valeur
Une mère à sa fille avant qu’elle ne sorte Conseil : « Couvre-toi ! »
Des amis qui se retrouvent dans une piscine à toit ouvrant Reproche : « Tu m’avais dit que le toit de la piscine
serait fermé aujourd’hui ! »
Pour appréhender la valeur d’un acte de langage, il faut donc que la situation de communication soit connue (identité
et statut des interlocuteurs, intention, lieu, moment, objectif de l’interaction, etc.), mais il faut aussi prendre en compte
l’intonation. Autour d’une table, en intonation exclamative, un énoncé comme « C’est bon ! » peut être interprété indi-
rectement par l’hôte comme « J’en reprendrais bien. », alors qu’en interrogative, à l’adresse de son voisin de table, il
pourra vouloir dire « Je peux goûter ? » (cf. C. Kerbrat-Orecchioni 2001).
Il convient de souligner que :
–– un même acte de langage peut se traduire par plusieurs formes linguistiques qui plus est lorsque le choix
lexical porte sur des termes dont la signification favorise la valeur de l’acte de langage. Par exemple, repro-
cher à quelqu’un de mentir peut s’exprimer au travers des formes suivantes.
Un nom : « Menteur ! »
Un verbe au présent de l’indicatif : « Tu mens toujours ! »
Une question : « Pourquoi tu m’as menti ? »
Un conditionnel passé + infinitif : « Tu aurais dû me dire la vérité ! »
Si + plus-que-parfait + conditionnel présent : « Si tu m’avais dit la vérité, on n’en serait pas là ! », etc.
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–– une même forme linguistique peut renvoyer à des actes de langage différents. L’impératif, par exemple, peut
être employé pour donner un ordre (« Arrête de m’énerver ! »), donner un conseil (« Prenez ce médicament
avec du jus de fruit. »), encourager (« Allez, essaye encore une fois ! »), etc.
Il est donc important d’insister au moment des étapes de repérage et de conceptualisation sur le fait que :
–– la forme observée dans le corpus n’est qu’une des manifestations possibles pour traduire l’acte de langage,
–– l’acte de langage présent dans le document peut se rencontrer sous d’autres formes.
u LE TRAITEMENT DE LA LANGUE
Nature et fonction
La perspective adoptée qui consiste à entrer par les actes de langage implique la prise en compte de la langue.
En effet, pour que la communication soit efficace et adaptée à la situation de communication, les énoncés doivent être
compris par l’interlocuteur et construits par le locuteur de façon appropriée. Le travail sur le fonctionnement de la langue
vise donc à rendre le message intelligible pour optimiser la communication.
Déroulement
L’induction de la règle par les apprenants consiste, à partir de la situation de communication, à susciter une analyse de
la langue pour en comprendre le fonctionnement. Il s’agit d’un travail de recherche mené par l’apprenant de manière in-
tuitive. Il s’appuie en effet sur ses intuitions (liées à l’intériorisation de règles en langue maternelle et/ou étrangère) pour
élucider de nouvelles règles. Celles-ci seront élaborées par les apprenants en fonction de leurs ressources langagières.
Place
Le traitement de la langue doit s’inscrire de manière cohérente dans l’unité didactique. Il correspond aux étapes de
repérage et de conceptualisation (cf. fiche 16).
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Fiche n° 16
Séquence 4 – Faire repérer et conceptualiser
Objectif 2 – Guider la formulation de la règle
SYNTHÈSE
Nature et fonction
L’étape de repérage d’indices linguistiques va permettre à l’apprenant de mettre en relation des actes de langage avec
les outils linguistiques nécessaires à leur réalisation. Il s’agit de relever dans un document les différentes formes que
peut prendre un acte de langage.
Déroulement
Afin de pouvoir constituer un corpus d’analyse qui servira ensuite à la mise en place d’une activité de conceptualisation,
les apprenants seront amenés à identifier, dans un document authentique ou répondant à certains critères d’authentici-
té, les différentes réalisations de l’acte de langage à travailler.
Notion
Définition
La conceptualisation est un aspect de l’apprentissage lié à la construction de connaissances grammaticales.
Grâce à la pratique de sa langue maternelle et d’autres langues, l’apprenant possède (intuitivement ou non) des mo-
dèles linguistiques. Il s’appuie donc sur ces savoirs préalablement acquis et sur sa perception métalinguistique pour
dégager, par intuition, des règles de fonctionnement de la langue cible. La conceptualisation est en quelque sorte une
activité de résolution de problème.
Nature et fonction
L’étape de conceptualisation va permettre à l’apprenant de se poser des questions sur le fonctionnement linguistique de
la langue cible et d’en expliciter le système par référence à un modèle métalinguistique acquis lors de l’apprentissage
de sa langue maternelle ou d’autres langues.
La conceptualisation a pour objectif de permettre à l’apprenant de découvrir par lui-même le fonctionnement de la
langue. Elle l’aide en outre à développer une certaine réflexion métalinguistique.
Mise en application
Démarche
La démarche consiste, à partir d’un corpus constitué autour d’un acte de langage, à identifier les outils linguistiques
(morphologiques, syntaxiques, lexicaux, prosodiques, sémantico-pragmatiques) nécessaires à sa réalisation. Les ap-
prenants relèvent dans le document de départ les extraits qui illustrent l’objectif communicatif visé lors de l’étape de
repérage. Ils procèdent ensuite à l’observation et au regroupement des formes redondantes, avant d’émettre des hyp
thèses afin de (re)trouver une règle de fonctionnement de ces formes. Pour cela, ils se réfèrent à une démarche et/ou
à des connaissances linguistiques acquises ailleurs, c’est-à-dire « hérités de leur «passé grammatical» «. Finalement,
ils proposent l’explicitation d’une règle.
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Déroulement
En groupe, les apprenants procèdent à l’observation du corpus constitué lors de l’étape de repérage. après avoir effec-
tué des regroupements, des classements. puis en partant d’hypothèses, ils engagent une discussion sur le fonction-
nement des formes linguistiques. Ils formulent ensuite une règle (et non LA règle), avec leurs propres mots, à partir du
consensus établi à l’issue de la discussion.
Au cours de ce travail, l’enseignant a un rôle d’observateur ou encore de facilitateur (cf. H. BESSE et R. PORQUIER
1993), mais en aucun cas il n’est là pour donner une solution.
Conseils
Pistes pour des activités
Guider la réflexion sur le fonctionnement de la langue à partir :
–– d’un questionnaire ;
–– d’un tableau de synthèse à compléter ;
–– d’un corpus complémentaire (exemples, contre-exemples) ;
–– d’exercices de réflexion comprenant une série d’énoncés à compléter pour retrouver la règle la plus appro-
priée (cf. Séquence 4 Faire repérer et conceptualiser, objectif 2) ;
–– de schémas, de dessins, etc. à concevoir pour permettre la visualisation du fonctionnement de la langue.
Pistes pour le pilotage des séquences
Cette réflexion grammaticale conduite par les apprenants peut, dans un premier temps, avoir lieu dans la langue de
départ. Néanmoins, elle devra se faire assez rapidement dans la langue cible.
Dans la phase de conceptualisation, l’enseignant intervient comme guide uniquement : ce sont les apprenants qui,
après avoir dégagé certaines régularités de fonctionnement, formulent une règle avec leurs propres mots.
Cette règle est provisoire dans la mesure où elle est appelée à être reconsidérée au fur et à mesure de l’évolution des
connaissances linguistiques des apprenants.
La conceptualisation facilite l’acquisition en ce sens qu’elle s’appuie sur la prise de conscience par les apprenants de
leurs propres intuitions de la langue cible (cf. D. BAILLY 1980 : 120).
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Fiche n° 18
Séquence 5 – Faire systématiser
Objectif 1 – Contextualiser une activité ou un exercice
SYNTHÈSE
Définition
L’étape de systématisation permet à l’apprenant de fixer les éléments langagiers conceptualisés précédemment afin
qu’il puisse les réemployer spontanément dans le cadre d’une communication authentique. Elle doit enrichir le capital
langagier dont dispose l’apprenant. Il n’est donc pas nécessaire de faire systématiser des éléments langagiers qui font
déjà partie du capital de l’apprenant ou qui sont, pour une raison ou une autre (fréquence de l’emploi, transparence avec
la langue maternelle...), très facilement assimilables.
Précisions
La systématisation permet la mémorisation mais à des degrés différents selon le type d’exercice ou d’activité proposé.
L’apprentissage se fait en effet selon deux types de mémoire : déclarative ou procédurale (cf. J. Courtillon : 2003). La
déclarative permet de dire ce qu’on sait (par exemple : le code de la route). La procédurale permet d’acquérir des sa-
voir-faire (par exemple : conduire une voiture). Tel ou tel type d’exercice sollicite la mémoire procédurale ou la mémoire
déclarative.
Exemples :
–– un exercice à trous dont la consigne invite à compléter des phrases en transformant des verbes donnés à
l’infinitif au passé composé (= mémoire déclarative).
–– une activité où un apprenant mime ce qu’il a fait la veille et où les autres doivent raconter ce qui est mimé (=
mémoire procédurale).
L’apprentissage des langues étrangères requiert les deux types de mémoire. Il est préférable de privilégier les exercices
qui activent la mémoire procédurale afin de s’éloigner du constat, mille fois fait, que malgré un nombre pléthorique
d’exercices d’entraînement, les apprenants ne parviennent pas à s’exprimer de manière spontanée et fluide dans une
situation de communication donnée.
Il est de ce fait également important de concevoir ou sélectionner des exercices ou des activités contextualisés.
u LA CONTEXTUALISATION
Les exercices ou activités contextualisés sont plus efficaces, moins équivoques et plus motivants que les exercices ou
activités constitués d’une suite d’énoncés hors contexte et sans lien les uns avec les autres.
Le respect de la thématique
En respectant, dans l’étape de systématisation, la thématique des étapes précédentes de l’unité didactique (ou en
reprenant celle d’une unité précédente), on prolonge la durée d’exposition de l’apprenant à certaines données (socio-
culturelles, sociolinguistiques et/ou linguistiques) ce qui en favorise la mémorisation. On facilite ainsi l’appropriation des
éléments langagiers directement visés par l’exercice ou l’activité et on permet, également, la familiarisation avec des
données périphériques étroitement reliées à la thématique concernée.
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Il est important de rappeler :
–– que la composante linguistique est un moyen pour atteindre l’objectif communicatif ;
–– qu’un acte de langage peut se traduire par diverses formes linguistiques (cf. séquence Faire repérer et
conceptualiser) ;
Promettre : « Je t’écrirai ! », « Je te promets de t’écrire ! », « Promis, je t’écris ! », « Je te donne ma parole
que je t’écrirai ! »...
–– et qu’une forme linguistique peut servir plusieurs actes de langage.
Le futur simple peut être utilisé pour promettre (« Je viendrai ! »), pour faire des projets (« Un jour, j’aurai
des enfants »), pour faire des prévisions (« Il fera froid sur tout le nord du pays »), etc.
La mise en situation
La mise en situation (cf. séquences Définir les besoins des apprenants et Faire accéder au sens), quant à elle, met
en évidence l’enjeu de l’activité et justifie l’effort fourni par l’apprenant. Par ailleurs, elle incite davantage le concepteur
à utiliser une langue authentique. Pour finir, elle réduit le nombre des possibilités de réalisation de l’exercice. Dans
l’exemple ci-dessus, l’absence de mise en situation multiplie les possibilités de réponse.
Complétez les phrases suivantes :
–– Tu aimes ... disques ? (ces, mes, tes, ses, nos, vos, leurs)
La mise en situation les réduit.
Deux amis discutent dans un magasin de disques.
–– Tu aimes ... disques ? (ces)
La contextualisation donne du sens et rend ainsi l’exercice ou l’activité plus pertinent. Elle concourt, de manière plus
générale, à la cohérence de l’unité didactique. (cf. séquence Structurer une unité didactique)
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Fiche n° 20
Séquence 5 – Faire systématiser
Objectif 2 – Mettre en œuvre une activité ou un exercice
SYNTHÈSE
8 1FYB FS WB 20
–– le « comment faire » qui indique aux apprenants comment ils doivent réaliser l’activité. Le « comment faire »
est souvent illustré à l’aide d’un exemple.
–– Comment tu t’appelles ?
–– Je m’appelle Suleyman, et toi ?
–– Moi, c’est Diego !
Mise en garde
La bonne formulation de la consigne offre souvent des garanties quant à la pertinence de l’exercice ou de
l’activité. Néanmoins, il convient d’être prudent.
Exemple : « Vous passez des vacances horribles mais vous ne voulez pas inquiéter vos parents. Vous leur
écrivez une lettre positive. Choisissez les adjectifs convaincants. »
Cette consigne contient :
–– le « quoi faire » : écrire une lettre positive ;
–– le « pourquoi faire » : ne pas inquiéter ses parents ;
–– le « comment faire » : choisir les adjectifs convaincants.
L’activité n’est cependant pas pertinente car la situation de communication n’est pas plausible : aucun n’apprenant
n’écrira à ses parents en français !
Il est, pour finir, important de vérifier la bonne compréhension de la consigne.
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Fiche n° 22
Séquence 6 – Faire produire
Objectif 1 – Concevoir une activité de production
SYNTHÈSE
u L’ÉTAPE DE PRODUCTION
Fonctions
L’étape de production est la dernière étape de l’unité didactique : étape pendant laquelle les apprenants vont accomplir
des activités de production, tant à l’oral qu’à l’écrit, pour lesquelles ils devront mettre en oeuvre des compétences cor-
respondant aux objectifs de l’unité didactique. L’étape de production a pour objectif de faire produire et elle permet de
ce fait d’évaluer le niveau de maîtrise des compétences.
L’activité de production à effectuer peut être plus ou moins complexe et impliquer la mise en oeuvre d’une ou plusieurs
activités langagières. Les activités de production peuvent être plus ou moins authentiques, il n’en demeure pas moins
qu’elles ont toutes une visée pédagogique.
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Vérifier l’adéquation compétences à mettre en œuvre / objectifs fixés
À ce stade, l’enseignant devra s’assurer que les objectifs de l’unité didactique ont bien été atteints. Faire réaliser une activité
de production à l’apprenant pour évaluer dans quelle mesure il la réussit est le seul moyen de contrôler si l’objectif visé a été
atteint. Il est donc impératif que les compétences communicatives langagières nécessaires à l’accomplissement de l’activité
de productione proposée correspondent aux objectifs fixés. Les caractéristiques de l’activité de production doivent donc
contraindre les apprenants à mettre en oeuvre ces compétences. En fonction du niveau de maîtrise des compétences, une
remédiation pourra alors être envisagée.
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Fiche n°24
Séquence 6 – Faire produire
Objectif 2 – Mettre en œuvre une activité de production
SYNTHÈSE
Pour mettre en oeuvre une activité de production, il faut l'avoir préalablement conçue et/ou analysée (cf. fiche 22)
afin de pouvoir en déterminer et en formuler les conditions de réalisation (activités langagières, situation de commu-
nication, consigne).
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u Démarche pour la reformulation des consignes
L’énoncé de la consigne
L’enseignant définira, d’abord, l’activité de production à accomplir en la contextualisant.
Exemple : Vous allez participer à une discussion amicale pour vous mettre d’accord sur l’organisation d’un week-end
à venir.
Ensuite, il déterminera l’identité et le statut des différents interlocuteurs.
Exemple : Mathilde, 30 ans, professeur de mathématiques, mariée à Paul, sportive.
Il laissera le soin aux apprenants de définir le profil psychologique des personnages qu’ils auront à interpréter (définir
le caractère psychologique d’un personnage détermine la manière d’exécuter la tâche mais n’a pas d’incidence sur les
compétences langagières à mettre en oeuvre pour accomplir cette activité de production).
Pour finir, il vérifiera que les apprenants ont bien compris la consigne.
Il est recommandé de préciser également les éléments techniques de la consigne : durée et longueur de la production,
modalités de réponses (cocher, entourer, souligner, etc.), etc.
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