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Etude provisoire sur le cadre théorique de mon mémoire 

: la
pragmatique
Sujet : la condition féminine dans les écrits de Miassa Bey

Etude comparatiste entre ses trois romans : L’une et l’autre, nulle autre voix, au commencement

Les recherches en analyse du discours sont toutes basées sur le même présupposé : le langage est un
instrument de communication et les locuteurs l’utilisent dans des actes de communication qui
prennent la forme de discours, et ce dernier se plonge dans la pragmatique comme étant l’étude du
fonctionnement du langage, ainsi que la langue.

Françoise Armengaud a délimité en quoi consiste cette discipline:

«  Les recherches en analyse du discours sont toutes basées sur le même présupposé : le langage est
un instrument de communication et les locuteurs l’utilisent dans des actes de communication qui
prennent la forme de discours.  »

Si on aborde le sujet de la pragmatique, on doit aborder par effet ses 3 nivaux principaux, qui sont
l’énonciation, les actes du langage et l’implicite.

Commençant par l’énonciation, qui est selon BENVENISTE – le père fondamentale- est : la mise en
fonctionnement de la langue par un acte individuel d’utilisation.

D’autres précisions peuvent être rajoutées pour clarifier certains faits rattachés à l’énonciation. Ainsi,
tout en rappelant qu’énonciation « est un terme ancien en philosophie », D. Maingueneau précise
que « d’un côté elle [l’énonciation] permet de représenter dans l’énoncé les faits, mais d’un autre
côté elle constitue elle-même un fait, un événement unique défini dans le temps et dans l’espace».
C’est à l’étude de ce fait que se consacre justement la théorie de l’énonciation.

En somme, l’énonciation constitue donc un acte, un fait, un événement. Notons aussi que dans ces
définitions, le terme acte est qualifié à deux reprises d’individuel. Cela ne va pas sans rappeler A
propos du chef de fil de cette théorie, Christian Baylon et Paul Fabre écrivent : Parmi les linguistes
français, Emile Benveniste (1902-1976) paraît avoir été le premier à relever systématiquement dans
ses articles des faits analogues à ceux que d’autres ont, à la même époque ou plus tard, rangés sous
la rubrique pragmatique. On lui attribue à tout le moins, avec raison, le mérite d’avoir clairement
séparé l’énoncé et l’énonciation et souligné l’intérêt d’étudier cette dernière.31 Pour illustrer la
démarche consacrée dans cette approche, ces linguistes recourent à une métaphore : Dans la
fabrication des objets, on ne doit pas confondre la production, le produit, son utilisation, sans
compter le(s) producteur(s) et le(s) utilisateur(s). De même, à propos du langage, il convient de
distinguer l’acte par lequel on produit un énoncé, l’énoncé lui-même (« matériel »

puisqu’on peut l’enregistrer), l’acte par lequel on le comprend, mais aussi l’énonciateur qui le
produit, le ou les destinataires qui le comprennent. La comparaison avec la fabrication des objets
matériels s’arrête là, car l’activité langagière comporte l’affectation de sens dont nous avons parlé et
à quoi rien ne correspond dans les domaines non sémiotiques.(idem

Les indices de l’énonciation Certains linguistes, à l’image de Roman Jakobson, ont porté leur intérêt
sur certains éléments qu’on retrouve pratiquement dans toutes les langues. Souvent c’est le terme
d’« universaux du langage » qui a été consacré à ces éléments. Leur caractéristique essentielle tient
au fait que leur fonctionnement sémantique est inséparable de la situation d’énonciation. R.
Jakobson les a dénommés « embrayeurs » (en anglais « shifters »). D’aucuns ont proposé le
syntagme « éléments (termes) indexicaux ». Le philosophe Bertrand Russell propose quant à lui de
désigner ces mêmes éléments avec le terme de « particules égocentriques ». De nos jours, c’est
plutôt l’appellation « déictique », qui a été empruntée à Peirce, qui est préférée.

La théorie des actes de langage :

Nous utilisons le langage souvent pour ne pas décrire le monde, mais plutôt pour agir sur celui-ci,
pour faire agir l’allocutaire, pour modifier l’état des choses. C’est là l’aspect pragmatique du langage.
Sans revenir à ce que nous avons présenté au sujet des débuts de cette discipline, rappelons que la
théorie des actes de langage (ou actes de paroles) constitue un moment fondateur dans l’histoire de
la pragmatique. Cette théorie est bâtie sur l’idée qu’en plus du contenu sémantique d'une assertion
(c’est-à-dire sa signification, indépendante du contexte réel), un locuteur peut user de la langue dans
l'idée de faire quelque chose, à savoir transformer les représentations des choses … Dans ces cas, on
parle d'un énoncé performatif, par opposition, ou contraste, avec un énoncé constatif.

1- L’acte locutoire :

C’est l’acte renvoyant à cette capacité qu’a le locuteur d’agencer un ensemble de sons
(prononcer/écrire certains sons) pour former des éléments (unités, mots, expressions) pourvus
d'un sens. Il renvoie, finalement au fait de dire quelque chose : exécution d’un acte locutoire.
Exemple : « Je te promets deux mille DA ». Cet acte locutoire a les mêmes frontières que la
proposition. Comme nous venons de le signaler, dès que cet acte est accompli, il y a
accomplissement des trois actes le composant et qui sont : l’acte phonétique, l’acte phatique et
l’acte rhétique. Nous essaierons de résumer ce qui les distingue sous forme de tableau et ce à
partir de la présentation que nous donne Daniel Laurier de ceux-ci, toujours en référence au
travail d’Austin.

2- L’acte illocutoire (illocutionnaire) :

L’acte illocutoire renvoie à l’idée, ou au fait, d’orienter le dire de manière à faire quelque chose
avec celui-ci. En d’autres termes, que fait x en proférant l’énoncé y ? Quelle est l’intention de son
dire ? Cette composante articule l’idée qu’à toute production d'énoncé -ou presque- est attachée
conventionnellement une certaine « force » qui s’y dégage dès que l’énoncé est proféré. Dès que
l’on entend proférer ainsi un énoncé tel que « La séance est ouverte », cela revient à ouvrir de
fait la séance. Il est nécessaire, pour le moins, que cet énoncé soit dit par un locuteur donné dans
des circonstances données.

3- L’acte perlocutoire :

On peut sinon aussi parler d’effet perlocutoire. Ce qui est dit est souvent proféré de sorte à
provoquer un effet. Le locuteur vise, par sa parole à induire un comportement, une façon d’être,
une réaction chez l’interlocuteur. L’énoncé de tout à l’heure « La séance est levée » provoque un
certain nombre d’effet : l’auditoire se tait, quelqu’un prend la parole …etc. Notons qu’il peut
arriver qu’un énoncé provoque des effets non visés par le locuteur.

L’implicite :

Dans l’opinion de Philippe Blanchet, « toute communication est partiellement explicite, et


partiellement implicite. Toute signification se construit en partie sur des données implicites. […]
l’implicite est partout, car tout n’est pas dit […] Faute de cet implicite, il serait impossible de
communiquer, puisqu’il faudrait toujours tout expliciter, et le moindre message serait une spirale
sans fin s’auto-explicitant et explicitant son autoexplicitation.» (Blanchet, 1995: 90) C. Kerbrat-
Orecchioni appelle inférence2 « toute proposition implicite que l’on peut extraire d’un énoncé,
et déduire de son contenu littéral en combinant des informations de statut variable (internes et
externes). » (Kerbrat–Orecchioni , 1986: 24 ) Dans la vision d’Anna Jaubert « le contenu caché
sous un autre produit des indices de nature différente à sa lecture, indices plus ou moins clairs et
plus ou moins contraignants à la réception, ce qui fonde les classements, avec au départ la
distinction entre présupposé et sous-entendu, et ce qui, on s’en doute, affecte la valeur
illocutoire de semblables énonciations.» (Jaubert, 1990 : 196, 197) Si le langage est un
instrument de communication, affirme Dominique Maingueneau, on peut s’étonner qu’il recoure
aussi constamment à l’implicite. « L’existence du présupposé est manifestement liée à des
principes d’économie; la communication serait impossible si l’on ne présupposait pas acquis un
certain nombre d’informations, à partir desquelles il est possible d’en introduire de nouvelles. »
(Maingueneau, 1990 : 78)

Lorsqu’un locuteur s’adresse à un destinataire, il désire lui transmettre une information ou lui
raconter un fait. Il a deux (02) manières de le faire, soit de façon implicite soit de façon explicite.
L’implicite est considéré comme ce qui n’est pas clairement exprimé, mais peut-être compris pas
déduction. C’est le contenu second du message.

Son contraire est l’explicite, qui correspond à ce qui est énoncé de manière directe, claire et
précise.

L’implicite peut être tiré des énoncés sous deux (02) formes : le présupposé (préalablement
supposé) ou le sous-entendu (à déduire).

a- LE PRÉSUPPOSÉ  :

Selon Catherine kerbrat-orecchioni dans son ouvrage intitulé L’implicite, sont « présupposé
toutes les informations qui, sans être ouvertement posées (…), sont cependant
automatiquement entrainées par la formulation de l’énoncé, dans lequel elles se trouvent
intrinsèquement inscrites, quel que soit la spécificité du cadre énonciatif » . De ce fait, on parle
de présupposé lorsque le sens implicite de la phrase transparait dans l’emploi d’un mot ou d’une
expression.

b- LE SOUS-ENTENDU  :

Le sous-entendu est une forme de l’implicite qui permet d’éveiller l’idée du message sans en
faire expressément mention. Il ne contient aucun mot qui permette de le repérer ; il n’est
qu’allusion. Dans cette forme de l’implicite, le locuteur cherche à faire entendre à son
interlocuteur un message en lui laissant le soin de le déduire. L’interprétation d’un sous-entendu
dépend toujours du contexte du message.

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