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N. Roussel*, P. Coussot **
RÉSUMÉ. L’objectif de cet article est de faire le point sur l’ensemble des questions pratiques
qui se posent vis à vis de la caractérisation des bétons frais à l’aide d’essais empiriques du
type affaissement au cône d’Abrams, étalement... . Les différents phénomènes physiques mis
en jeu sont successivement analysés et deux solutions analytiques de l’écoulement sont
proposées dans deux cas asymptotiques (faible affaissement et fort étalement). Ces solutions
sont comparées à des résultats expérimentaux et à des simulations numériques dans le cas de
pâtes de ciment et de bétons. Pour terminer, les limites de l’essai d’étalement de Bétons Auto-
Plaçants sont mises en évidence et une alternative est envisagée.
ABSTRACT. This paper gathers results from several numerical, analytical and experimental
studies in an attempt to answer most of the practical questions that rise when trying to
quantify the workability of a given fresh concrete with empirical tests such as the Abrams
cone test or the slump flow… Several physical phenomena are successively analyzed and
asymptotical solutions of the flow are obtained in two extreme case (high and low slumps)
and compared to experimental results in the case of concretes and cement pastes. Finally, the
limits of the slump flow test used as a SCC reception test are demonstrated and an alternative
test is presented.
MOTS-CLÉS : Béton, étalement, affaissement, cônes, seuil d’écoulement, boite LCPC.
KEYWORDS: Concrete, spread, slump, cone, yield stress, LCPC Box.
1. Introduction
Il existe dans le monde plus de 120 essais (Bartos, 2001) pour quantifier ou au
moins qualifier la maniabilité d’un béton à l’état frais. Ces essais peuvent être de
façon générale séparés en trois catégories :
- les essais empiriques dont le résultat est une quantité géométrique reliée à la
forme de l’échantillon à l’arrêt de l’écoulement (affaissement, étalement, L-Box,
table à choc)
- les essais empiriques dont le résultat est un temps nécessaire à l’écoulement
d’une certaine quantité de matériau dans une géométrie donnée (Cône de Marsh
((Roussel, 2005), V-Funnel (Bartos, 2001), maniabilimètre (Bartos, 2001), cône
modifié (De Larrard et al., 1998), etc)
- les essais utilisant des « rhéomètres à bétons » qui permettent, pour certains
d’entre eux, la mesure de grandeurs physiques intrinsèques représentatives du
comportement rhéologique du matériau. Ces rhéomètres à bétons ont fait l’objet de
nombreux développements ces vingt dernières années. En pratique cependant,
même s’ils fournissent la même classification des bétons testés en terme de fluidité,
ils ne donnent pas la même valeur absolue des paramètres physiques mesurés
(Ferraris et al., 2001), (Ferraris et al., 2004). Ces rhéomètres ont néanmoins permis
de montrer que, du point de vue de la loi de comportement, les bétons modernes à
l’état frais peuvent être décrits par des modèles de type « fluides à seuil ». Ces
modèles prennent en compte l’existence d’un seuil de contrainte en dessous duquel
le matériau ne s’écoule pas ou plus mais négligent son éventuel comportement
Ecoulements d’affaissement et d’étalement 3
Dans cette étude, nous nous focalisons sur trois essais empiriques existants,
mais les notions présentées sont applicables à n’importe quelle géométrie conique
voire, pour certaines, à un volume quelconque d’échantillon. Les dimensions des
cônes étudiés ici sont rappelées dans le Tableau 2 et la figure 1. Nous traiterons bien
sûr du cône d’Abrams et de l’essai d’affaissement, de l’essai d’étalement qui en est
dérivé et qui est utilisé pour tester les Bétons AutoPlaçant (BAP) et enfin de l’essai
d’étalement au mini-cône développé pour caractériser la fluidité des pâtes de
ciment.
z
Rmin
r H0
O θ
Rmax
2.2. Arrêt de l’écoulement d’un fluide à seuil : essais aux cônes et régimes
d’écoulement
S τc
S' = ; τ c '= [2]
H0 ρgH 0
où ρ est la masse volumique du matériau testé et H 0 la hauteur initiale du
cône. Ces grandeurs nous permettront de rassembler les résultas obtenus pour
différents cônes sur un même graphique.
Nous allons décrire l’écoulement dans le repère cylindrique (O, r ,θ , z )
représenté Figure 1. Les composantes du vecteur vitesse d’écoulement sont
( vr , vθ , vz ). La symétrie du problème impose que vθ = 0 et que l’ensemble des
variables ne dépendent pas de θ. Le tenseur des taux de déformations a donc la
forme suivante :
∂vr v ∂v 1 ∂v ∂v
D= e rr + r eθθ + z e zz + r + z (e rz + e zr ) [3]
∂r r ∂z 2 ∂z ∂r
Dans le cas du régime d’affaissement, considérons le cas extrême d’un cylindre
dont le rayon R est faible devant sa hauteur H . Dans ce cas, les variations
radiales de la contrainte sont négligeables devant les variations verticales. A une
altitude z dans l’échantillon, la contrainte résultante du poids du matériau au
dessus du point considéré s’écrit − ρg ( H − z )e z . Les autres contraintes sont
nulles et l’expression du tenseur des contraintes peut être mise sous la forme
suivante :
Ecoulements d’affaissement et d’étalement 7
ρg ( H − z ) ρg ( H − z )
Σ = − ρg ( H − z )e zz = − I+ (err + eθθ − 2e zz ) [4]
3 3
Le deuxième terme à droite de l’égalité est l’expression du tenseur des
contraintes déviatoriques. Si la déformation reste faible, l’hypothèse H >> R reste
vraie, le champ de contrainte conserve cette forme et l’écoulement s’arrête lorsque
la hauteur du cône H = H 0 − S est égale à une hauteur critique pour laquelle le
critère de plasticité de Von Mises est rempli en z = 0 .
ρg ( H 0 − S )
= τc [5]
3
soit sous forme adimensionnelle :
τc'=
(1 − S ') [6]
3
Cette relation n’est valide que si l’affaissement est faible et que la forme initiale
du cône remplit la condition H >> R . Il est à noter qu’un résultat analytique
similaire aurait été obtenu en faisant l’hypothèse que l’écoulement est de type
élongationnel. Cette solution a été publiée dans (Roussel et al., 2005).
Dans le cas du régime d’étalement, l’épaisseur de l’écoulement est en général
faible devant le rayon de la « galette » formée par le matériau. La vitesse
d’écoulement radiale est très supérieure à la vitesse d’écoulement verticale
( vz << vr ) et les variations des caractéristiques de l’écoulement par rapport à z
peuvent être négligées devant les variations par rapport à r ( ∂ ∂r << ∂ ∂z ).
Dans ce cas, le tenseur des taux de déformations se simplifie et peut se mettre sous
la forme suivante :
1 ∂vr
D= (e rz + e zr ) [7]
2 ∂z
L’écoulement à priori tridimensionnel tend vers un écoulement
monodimensionnel. Dans ces conditions, une première analyse de l’écoulement a
été réalisée par (Liu et al., 1989) puis généralisée par (Coussot et al., 1996). Les
résultats obtenus ont été confirmés par (Balmforth et al., 2002) puis comparés à des
étalements de pâtes de ciment par (Roussel et al., 2005).
On cherche ici à obtenir le profil du matériau à l’arrêt de l’écoulement, c’est à
dire l’épaisseur du dépôt en fonction du rayon h( r ) . Suite aux observations du
paragraphe précédent, seul le taux de déformation e rz est non négligeable ainsi que
la contrainte de cisaillement associée τ rz et les équations de conservation de la
quantité de mouvement se simplifient :
8 Revue Européenne de Génie Civil. Volume X – n° x/année
∂p ∂τ rz ∂p
0=− + ; 0 = − ρg − [8]
∂r ∂z ∂z
En intégrant la deuxième équation entre 0 et z et en prenant pour référence la
pression atmosphérique p ( h) = 0 , on obtient
p = ρg (h(r ) − z ) [9]
2τ (R − r )
1/ 2
h(r ) = c [11]
ρg
La hauteur au centre est H = h(0) = (2τ c R ρg )1 / 2 . En intégrant l’expression
2π R
du profil pour retrouver le volume testé Ω = ∫ ∫ h(r )rdrdθ , nous obtenons :
0 0
2π
τ c '= H 0 (1 − S ')
3/ 2 5/ 2
[12]
15Ω
L’expression du seuil en fonction de l’étalement mesuré, la plus intéressante
d’un point de vue pratique, est alors:
225ρgΩ 2
τc = [13]
128π 2 R 5
Il est important de noter que, même si cette relation dépend du volume testé, elle
ne dépend pas de la forme initiale du cône ( H 0 par exemple). L’écoulement, dans
le régime d’étalement, est tel que le matériau « oublie » sa forme initiale.
que du seuil. (Tatersall et al., 1983) ainsi que (Murata, 1984) avaient constaté que la
viscosité plastique du matériau n’avait pas d’influence sur l’affaissement.
Cependant, il est possible d’imaginer que, si l’opérateur soulève le cône très
rapidement et que la viscosité plastique du béton est faible, la forme finale du béton
après arrêt de l’écoulement pourrait ne pas dépendre uniquement du seuil. En effet
l’énergie cinétique de l’écoulement, si elle n’est pas atténuée par une vitesse de
soulèvement relativement lente du moule ou absorbée par la dissipation visqueuse
lors de l’écoulement, pourrait permettre au matériau de dépasser sa position
théorique d’arrêt décrite au paragraphe précédent. Pour quantifier cet effet,
considérons la contrainte due à l’inertie I = ρV . Dans le cas d’un affaissement
2
physique ne peut bien sûr jouer un rôle significatif que pour des matériaux très
fluides et nous allons donc traiter ce problème uniquement vis à vis de l’étalement.
Pour quantifier cet effet, comparons la perte d’énergie par dissipation visqueuse
( dWv ) avec la perte d’énergie de surface ( dWs ) lors d’un incrément de rayon
d’étalement dR . La variation de l’énergie de surface est la somme des variations
des énergies interfaciales aux frontières entre la plaque (solide) et l’air ambiant
(gaz) ( dWSG ), entre le matériau testé (liquide) et l’air ambiant ( dWLG ) et entre le
matériau et la plaque ( dWSL ). Ces variations d’énergie sont respectivement
proportionnelles aux variations des surfaces de contact entre les différents milieux
( dS SG ), ( dS LG ) et ( dS SL ) via des coefficients de tension interfaciale γ SG , γ LG ,
γ SL . Ces coefficients sont reliés entre eux par l’équation de Young
γ SG = γ LG cosθ + γ SL où θ est l’angle de mouillage au point de contact des trois
milieux.
Si nous faisons l’hypothèse que l’épaisseur du matériau est faible (seul cas dans
la pratique où les effets de tension superficielle pourrait jouer un rôle), alors nous
pouvons écrire que
dS SG ≈ − dS LG ≈ − dS SL ≈ −2πRdR
et
dWs ≈ 2πRγ LG (1 − cosθ )dR
La valeur de γ LG n’est pas connue pour les matériaux cimentaires, surtout
lorsqu’ils sont adjuvantés à l’aide de produits tensioactifs. En première
approximation il est cependant tout à fait raisonnable de prendre la même valeur que
l’eau pure γ LG = 0.07 Pa.m, puisque c’est le fluide interstitiel de ces matériaux, qui
enrobe les particules et assure l’interface avec l’air ambiant.
Si nous faisons maintenant l’hypothèse que l’écoulement est principalement
cisaillant (ce qui est une conséquence de l’hypothèse précédente d’épaisseur mince),
alors nous pouvons écrire que le taux de cisaillement est proportionnel au taux de
cisaillement à la périphérie rdR/RH. La dissipation visqueuse est alors :
τ (rdR RH )(2πHrdr )
R
∫Ω
τ γdω = ∫
0
[14]
Dans le cas d’un écoulement lent (inertie négligeable et matériau sur le point de
s’arrêter) τ ≈ τ c , nous obtenons:
3(1 − cosθ )γ LG
τ c >> [16]
R
Application :
En appliquant la relation précédente au cas d’un BAP présentant un étalement de
900 mm (limite supérieure de l’essai), nous obtenons que le béton doit présenter un
seuil supérieur à 0,6 Pa pour que l’essai ne soit pas affecté par les effets de tension
superficielle. Nous pouvons donc conclure que, malgré l’attention portée sur ce
point dans la pratique, la tension superficielle ne joue pas de rôle d’un point de vue
théorique sur le résultat de l’essai (à la condition que le matériau puisse être
considéré comme un matériau homogène mais nous y reviendrons plus loin).
Cependant, en appliquant la relation au cas d’une pâte de ciment d’étalement
30 cm au mini Cône, nous obtenons que, cette fois, la pâte doit avoir un seuil
supérieur à 2 Pa pour que l’essai ne soit pas affecté par les effets de tension
superficielle. Or cette valeur est du même ordre que le seuil d’une pâte de ciment
ayant un étalement de 30 cm. Il est donc important de garder à l’esprit que, dans ce
cas, les effets de tension superficielle limite le domaine de validité de l’essai : le
résultat de l’essai n’est plus représentatif du comportement rhéologique du matériau
mais d’un phénomène physique parasite.
0.9
0.8
0.7
affaissement adimensionnel
0.6
0.5
0.4
0.3
0
0.0001 0.001 0.01 0.1 1
seuil adimensionnel
Les solutions proposées sont en accord quantitatif approximatif avec les mesures
au moins dans la plage d’utilisation du rhéomètre (affaissement adimensionnel
compris entre 0,33 et 0,66 ; affaissement compris entre 10 et 20 cm). Pour des
affaissements inférieurs à 10 cm, la plupart des bétons présentant des tailles de
particule maximales de l’ordre de 20 mm, l’hypothèse d’homogénéité nécessaire à
une corrélation entre forme du matériau à l’arrêt de l’écoulement et seuil du
matériau homogène est fortement compromise. Comme nous pouvions nous y
attendre, une dispersion encore plus marquée apparaît dans ce domaine.
1 affaissement
adimensionnel
0.9
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
Nous avons pu montrer dans les sections précédentes que nous disposions d’une
corrélation quantitative très correcte entre forme finale du matériau et seuil de
16 Revue Européenne de Génie Civil. Volume X – n° x/année
60 étalement
(cm)
50
40
30
valeurs expérimentales
20 solution théorique
10
volume testé (l)
0
0 1 2 3 4 5 6
225ρgΩ 2
τc =
128π 2 R 5
Des valeurs d’étalement obtenues pour une pâte de ciment de seuil 60 ± 3 Pa
(mesuré au viscosimètre) et pour différents volumes versés à l’aide d’un seau sur
une plaque métallique horizontale sont reportés sur la Figure 4. La corrélation est
excellente et confirme l’efficacité de ce protocole en tant que technique de mesure
du seuil d’un matériau cimentaire. Cependant, pour que la relation entre seuil et
étalement soit valide, la validité des hypothèses nécessaires à son établissement
doivent être vérifiées. Pour cela, le volume de matériau testé doit être choisi à partir
de l’abaque proposé en Figure 5 en fonction du seuil attendu du matériau et de la
taille de la plus grosse particule du mélange. Pour des raisons pratiques évidentes, le
volume est limité de façon à ne pas engendrer un étalement supérieur à 1,00 m.
Nous retrouvons sur cette figure les résultats établis précédemment, à savoir que
l’essai d’étalement des BAP ne peut pas être représentatif du comportement
homogène d’un béton contenant des particules centimétriques et que l’essai au mini-
cône pour pâtes de ciment est limité pour les faibles seuils par les effets de tension
superficielle et pour les seuils les plus élevés par la limite de validité de l’hypothèse
H << R . Si cet essai est pratiqué sur des mortiers contenant des particules
millimétriques, la limite basse d’utilisation de l’essai devient la condition
d’homogénéité du matériau.
18 Revue Européenne de Génie Civil. Volume X – n° x/année
1000 volume de
matériau (L)
100
seuil/densité (Pa)
0.01
1 10 100 1000
volume minimum de matériau pour se situer en régime d'étalement
de l’ordre de 6 cm. Cet essai que nous appelons « essai à la boite » est actuellement
en cours de validation au LCPC sur des matériaux modèles (cf. Figure 7) et devrait
faire l’objet d’un protocole d’essai sous peu. Son dépouillement est basé sur les
travaux présentés ici en y ajoutant l’influence des parois latérales (Roussel, 2005).
C’est un essai rapide, simple, économique et fiable pour mesurer le seuil des bétons
fluides à auto-plaçants et ainsi répondre à notre objectif initial : être capable de
mesurer sur chantier le seuil de contrainte du matériau garantissant sa bonne mise en
oeuvre.
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120
x (cm)
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