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de
la Bible
vieiit
des étoiles
Mauro Biglino
Le dieu
de
ia Bible
vient
des étoiles
Be la traduction littérale
des codex iiébraïques initiaux
à des éléments issus d'un éventuel autre monde, sont restitués dans
la langue originale avec la traduction littérale comportant un "mot
à mot" très fidèle. Cette traduction utilise un tableau où il est direc-
tement fait référence au texte original, ce qui offre au lecteur la
possibilité d'avoir directement accès au texte de la Bible.
Ce travail découle de la volonté de conduire une analyse du
texte en faisant appel à l'éventuel sens originel des racines conso-
nantiques qui fondent les mots hébraïques - un sens qui est indiqué
dans les dictionnaires d'hébreu et d'araméen bibliques, ainsi que
dans les études étymologiques et lexicographiques de la langue hé-
braïque de l'Ancien Testament. Cette étude est totalement inhérente
à la méthode qui caractérise toute la pensée hébraïque, nourrie de
discussions continuellement ouvertes et d'interprétations infinies,
selon la conviction, comme dit le Talmud, que "la Tora n'est pas
dans les cieux"', une affirmation qui s'appuie sur l'interprétation
indépendante des rabbins à propos de l'intervention divine.
La nécessité d'analyser sans relâche et de comparer conti-
nuellement les convictions de chacun, a mené à la construction
d'une tradition qui vit de commentaires et d'interprétations concur-
rentes, et qui est donc sans cesse en question - toujours mouvante
et critique, trouvant dans l'adage populaire "Un Hébreu deux idées,
deux Hébreux cinq idées" une représentation synthétique qui l'ex-
prime parfaitement.
Essayons ainsi, avec respect et humilité, de nous caler dans
cette liberté d'analyse à travers un travail que caractérisent des
choix précis : texte hébraïque original, littéralité des traductions,
importance et typologie des passages cités, mais surtout, volonté de
s'en tenir à la plus grande cohérence possible dans nos déductions.
Après avoir étudié de nombreux examens philologiques m i -
nutieux menés au f i l des siècles et débouchant rarement sur des
résultats certains et universellement acceptés, nous avons été inci-
tés à leur préférer une attitude privilégiant la possibilité de distin-
guer un f i l conducteur sous-jacent aux différents récits bibliques.
Un examen mené a posteriori sur le travail effectué nous confirme
l'utilité d'un tel choix pour maintenir une ligne de lecture, qui re-
lève de cohérences logiques susceptibles d'expliquer ce que la phi-
lologie - surtout quand elle est conditionnée par différentes formes
ï. • / "--.^
^ Feuerstein, G . , Kak, S., et Frawley, D., In Search of the Cradle of Civilization, Motilal
Banarsidass Publishers, Delhi, 2008.
INTRODUCTION 13
Indications de lecture
2) T e r m e s s u m é r i e n s et akkadiens
de tout ce q u i va suivre.
Ceux q u i connaissent le l i v r e en question se r e m é m o r e r o n t fa-
cilement les t h è m e s a b o r d é s et pourront tout aussi facilement suivre
la progression de notre propos.
Ceux q u i ne le connaissent pas trouveront i c i une sorte de
résumé c o n ç u dans u n double but : permettre d'entrer rapidement
dans le " v i f du sujet" et comprendre la p e n s é e de l'auteur, base
tacite de toutes les h y p o t h è s e s et r é f l e x i o n s p r é s e n t é e s i c i , c o n t i -
nuellement d é r i v é e d ' u n t r a v a i l de traduction l i t t é r a l e de l ' h é b r e u
m a s s o r é t i q u e que contient le Codex de L e n i n g r a d ' .
Un livre d'histoire ?
L ' é l a b o r a t i o n de l a B i b l e
* Feuerstein, G . , Kak, S., et Frawley, D., In Search of the Cradle of Civilization, op.cit.
LE DIEU DE LA BIBLE VIENT DES ÉTOILES
' Biglino, M . , / / libro che cambierà per sempre le nostre idée sulla Bibbia - Gli dèi che
giunsero dallo spazio? Uno Editori, Orbassano, 2011. Traduction française : La Bible
comme vous ne l'avez jamais lue - Les dieux sont-ils venus des étoiles ?, éditions Atlantes-
Interkeltia, Jouy-en-Josas, 2014 (http://www.interkeltia.com/) (N.d.É.fr.).
28 LE DIEU DE LA BIBLE VIENT DES ÉTOILES
Bases conceptuelles
Gotthold E p h r a i m L e s s i n g
2
nn
[ruàch]
C"ESPRIT" ?
La scène est claire : nous avons ici un chérubin sur lequel est
assis Yahvé ; il l'utilise pour voler', et cet ensemble homme-ma-
chine est vu par rapport à un autre élément faisant toile de fond, le
[ruàch] doté d'ailes, qui sert ainsi d'arrière-plan.
On peut trouver d'autres exemples dans divers passages
à'Ezéchiel ( & 8 3 ; 37 1 ; 43 4-6)...
Dans ces situations - mais on pourrait encore en citer beau-
coup d'autres si nécessaire - , le terme [ruàch] indique clairement
un objet matériel, également capable de transporter un individu sur
de longues distances : dans Ezéchiel 8 3, le prophète voyage même
de Babylone à Jérusalem !
'' • Mais qu'était donc cet objet insuffisamment identifié, qui
a été décrit d'une certaine façon et interprété d'une autre ?
Commençons notre recherche dans un passé reculé.
n hèt (ch)
Y
Il y a trois
ajouter, unir, rendre
sûr et stable
Corde entrelacée
représentations possibles : (ADN ?), homme
tourné vers le haut,
partie latérale de la
tente des nomades :
désigne le dedans et
le dehors, garder et/
ou révéler, souffle
de la vie, séparation,
TTT moitié, flèche, fronde
RU
A
Le dessin contient deux éléments : un objet supérieur (son
"RU"), lequel se trouve au-dessus d'une masse d'eau (son "A").
Ne sachant pas avec certitude à quoi il est fait référence, nous
utiliserons un sigle directement pris dans le Lexicon recentis latini-
tatis publié par la Libreria Editrice Vaticana, et nous l'appellerons
"R.I.V.", à savoir "Res Inexplicata Volans". Car nous pouvons au
moins être sûrs de ce qui suit : cette "chose insuffisamment iden-
tifiée" se trouve manifestement suspendue au-dessus d'une masse
d'eau, et il nous semble véritablement voir les ailes auxquelles se
réfère le verset 2 S 22 11 cité plus haut.
Mais quelle n'est pas notre surprise en vérifiant ce que dit la
Bible de ce [ruàch], qui fait déjà son apparition au tout début.
Le verset 2 du premier chapitre du Livre de la Genèse dit
ainsi :
•'nn nsmn D'nbx mn
eaux-Jes de-faces-sur planant liloiiini dc-[/7/ik7/j
Le verbe [rachàf] - dont le terme flDnilD [merachéfet] consti-
tue le participe - signifie "trembler" (Gn 23 9), "vibrer", et cette
façon particulière qu'ont les rapaces de voler dans les airs sans
battre des ailes en planant, portés par les courants (Dt 32 11) ; voilà
" O'Brien, Cet B. J., The Genius ofthe Few, Dianthus Pubiishing Ltd, Cirencester (G.-B.),
1985, rééd. en 1999.
38 LE DIEU DE LA BIBLE VIENT DES ÉTOILES
[Ehhîm]
E
r
tant donné que nous parlons, tout au long du livre, conti-
nuellement des Elohim, de leurs caractéristiques, de leur
personnalité, de ce qu'ils disent et de la manière dont ils agissent et
se déplacent, il pourra sembler étrange de leur dédier ici des pages
spécifiques.
Mais il existe à cela une raison - que l'on appelle l'incerti-
tude.
Celui qui se consacre aux contenus bibliques et utilise ce ter-
me, sait par convention que celui-ci se réfère à "Dieu", ou considère
alors comme acquises un certain nombre d'autres soi-disant certi-
tudes, ou bien propose enfin des clefs de lecture d'un autre type.
Beaucoup savent qu'Elohim est le pluriel d'El ; beaucoup
soutiennent qu'Elohîm dérive d'Elohà, un mot féminin qui indi-
querait la dualité ontologique de "Dieu" ; les religions disent quant
à elles qu'Elohîm indique en réalité le "Dieu" unique, le principe
universel...
En sommes-nous bien sûr ?
Existe-t-il ici des informations absolument certaines et indis-
cutables ?
Significations possibles d'f/o^im
Considérant quelques-unes des hypothèses formulées par les
universitaires et par les textes que nous pourrons définir comme
"académiques", nous comprendrons alors que lorsqu'on aborde ces
42 LE DIEU DE LA BIBLE VIENT DES ÉTOILES
Arthur Schopenhauer
4
[Nephilim]
" W Tous avons largement parlé des [nephilim] dans notre pré-
. .N cèdent ouvrage, et nous considérerons par conséquent
comme déjà connues les données bibliques afférentes à leur présen-
tation et à leur présence parmi les peuples de l'époque.
Nous allons maintenant introduire un nouvel élément d'in-
terprétation et demanderons ainsi quelque patience au lecteur lors
des premières pages de ce chapitre concernant la synthèse d'une
de ces diatribes philologiques tortueuses, mais parfois nécessaires
pour appréhender la fluidité du sujet. Celui qui, ne détenant pas de
vérités certaines et se positionnant comme un curieux en perpé-
tuelle recherche, doit aussi considérer à leur juste valeur les antago-
nismes naissant en marge des diverses hypothèses que la recherche
- académique ou alternative - met à notre disposition. Cela n'est
guère toujours facile dans l'immense amas d'informations conti-
nuellement disponibles, mais on y arrive parfois comme nous le
montre le terme en question. Nous pouvons dire avec certitude que
le vocable Wb^l [nephilim] est entré dans l'usage commun et est
ainsi connu de tous ceux qui sont un tant soit peu familiers de la
Bible, et surtout des clefs de lecture dites "alternatives" de l'Ancien
Testament et des textes sumériens comme akkadiens. Sa diffusion
est sans aucun doute due à l'interprétation qu'en a donnée Zécharia
Sitchin'^ sumérologue aussi célèbre que controversé qui a élaboré
l'hypothèse de la planète Nibiru, de ses habitants et de leur création
" O'Brien, Cet B. J., The Genius ofthe Few, Dianthus Publishing Ltd, Cirencester (G.-B.),
1985, rééd. en 1999.
48 L E D I E U D E L A B I B L E V I E N T D E S ÉTOILES
" Demontis, A., Testi sumeri Iradoiti e commentati, site ilmiolibro.it di L'Espresso, Rome,
2010.
" Russo, B . , Schiavi degUDèi, Drakon Edizioni, Spoltore, Pescara, 2010.
DESCENDUS, TOMBÉS, OU BIEN... ? 49
de-fines-îes(chez)
DT\b
onn:in non
LE DIEU DE LA BIBLE VIENT DES ÉTOILES
" Idem.
Voir le site www.sitchiniswrong.com (N.d.A.).
Demontis, A., Testi sumeri tradotti e commentati, op. cit.
52 LE DIEU DE LA BIBLE VIENT DES ÉTOILES
Le troisième inconvénient
Se référer à la bibliographie pour ces divers auteurs et leurs ouvrages respectifs (N.d.A.).
m LE DIEU DE LA BIBLE VIENT DES ÉTOILES
En résumé...
" Manher, M., et Spedicato, E., se référer à la bibliographie pour les ouvrages respectifs de
ces deux auteurs (N.d.A.).
5
DTK
[Adam]
Genèse 1 26-28
notre-ressemblance-comme nous-de-image-avec
" Concernant Eve, la question de la "côte" et autres, cf. Biglino, M., La Bible comme vous
ne l'avez jamais lue - Les dieux sont-ils venus des étoiles ?, éditions Atlantes, op. cit.
LA DOUBLE CRÉATION DE L'HOMME 59
nnpji -|DT
femcll
- - Le [tselèm] (D'?2)
Sitchin, Z., et Pettinato, G., se référer à la bibliographie pour les ouvrages respectifs de
ces deux auteurs (N.d.A.).
Clark, M., Rabbin, Etymological Dictionary of Biblical Hebrew, op. cit.
LA DOUBLE CRÉATION DE L'HOMME 61
affirmé pour l'homme : au terme de cette intervention "divine" son
espèce est différente de celle qui était proprement la sienne à l'ori-
gine !
Mais il y a davantage (et gardons toujours à l'esprit, en pour-
suivant plus avant, les récits des Sumériens décrivant comment cet
élément à insérer était extrait du sang purifié des Anunnaki...). En
réalité, le vocable [tselèm] n'indique pas seulement quelque chose
de concret et de matériel, mais il inclut aussi - d'après le sens ori-
ginal de la racine sémitique - le concept de "coupé et tenu à l'écart
de... ". Le dictionnaire d'hébreu et d'araméen bibliques Brown-Dri-
ver-Briggs Hebrew and English Lexicon^^ mentionne pour [tselèm]
l'indication suivante : "something eut out", c'est-à-dire quelque
chose de coupé et tenu à l'écart de. La racine verbale UiH [tsalàm]
est traduite par "eut off, "couper et enlever". Et qu 'est-ce donc qui
contient l'image de quelqu 'un et peut être "coupé et enlevé I coup
et tenu à l'écart / extrait " ?
Une réponse nous vient immédiatement à l'esprit : l'ADN]
S'il en va ainsi, nous comprenons effectivement pourquoi le
rédacteur de la Genèse avait senti la nécessité de répéter par deux
fois que nous avions été faits "avec le [tselèm] des Elohim"... 11
voulait être certain que le lecteur comprendrait le caractère concret
de l'événement, l'extraordinaire d'un acte issu d'une décision des
Elohim d'introduire quelque chose de "vraiment eux" dans cette
créature, qui a ainsi directement reçu sa vie, son nouveau souffle
vital, des "dieux".
Serait-ce alors cet "extraordinaire" - si difficilement accep-
table - qui aurait entraîné d'importants commentateurs hébreux
de l'antiquité à soutenir que le récit de la création de l'homme ne
devait être lu et expliqué qu'à quelques individus susceptibles de
le comprendre ?
Genèse 2 7
' Comme il l'a déjà été dit, le second récit de la création de
l'homme semblerait contenir une manière de faire incompatible
avec l'action des Elohim que nous venons de décrire.
Selon une vision traditionnelle, il s'agirait d'une sorte d'his-
™ Brown, F., Driver, S., et Briggs, C , The Brown-Driver-Briggs Hebrew and English
Lexicon, Hendrikson Publishers, Peabody (MA, É.-U. d'A.), 2005.
LE DIEU DE LA BIBLE VIENT DES ÉTOILES
^^1
toire allégorique dans laquelle Dieu est représenté comme un potier
qui modèle l'homme en utilisant de l'argile, sauf que nous verrons
que le contenu et la forme des paroles bibliques nous renvoient
peut-être à des actions bien plus concrètes et réelles.
Voici ce que dit textuellement ce verset :
" Sources :
http://www.di.unipi.it/-romani/DIDATTICA/CMS/Gallori.pdf ;
http://spa.casaccia.enea.it/atena/Enea/tesi/127/I27.htm ;
http://diea.uniud.it/rileadmin/documenti/volumi_di_agribusiness/anno_iv-_2000/vol.2-
annoiv/12-nannipieri - le relazioni suolo planta - vecchie e nuove possibilita di
ricerca e di didaliica.pdC
66 LE DIEU DE LA BIBLE VIENT DES ETOILES
r
MONOTHÉISME, MONOLÂTRIE,
o u AUTRE CHOSE ?
ce sont toujours les "divinités" qui ont effectué les choix et transmis
à l'homme les connaissances théoriques et techniques nécessaires à
la mise en marche d'un processus de civilisation.
Selon l'approche géographique du contexte qui nous occupe,
nous pouvons d'emblée dire que la "Terre entre les deux fleuves" (la
Mésopotamie) est considérée comme le berceau de la civilisation.
C'est là que nous retrouvons les plus anciens documents concer-
nant ces récits que nous continuons à définir comme des "mythes",
mais que l'évolution des recherches nous contraint de plus en plus à
considérer comme des histoires vraies et bien réelles, bien qu'elles
soient racontées avec les outils culturels, conceptuels et linguis-
tiques des peuples de cette époque.
Des tablettes cunéiformes retrouvées par milliers dans l'actuel
Irak contiennent les récits des exploits des "divinités" sumériennes,
qui remontent à un passé assurément lointain : des "divinités" que
nous connaissons sous l'appellation à'"Anunnaki", auxquelles cor-
respondent les Neteru des Égyptiens, les Ilu des cultures sémitiques
orientales et les Elohim ou Baal de ces peuples sémites occiden-
taux, parmi lesquels on compte les protagonistes des événements
vétérotestamentaires. I l est indiscutable que les "divinités" sont
toujours nombreuses, distinctes et individuellement identifiables.
Souvenez-vous que nous ne continuons à utiliser le terme "divi-
nité" que pour sacrifier à la coutume en usage dans les textes dits "nor-
maux", tout en étant bien conscients que de tels individus n 'avaient
rien à voir avec ce concept de "divin" répandu dans notre culture.
Selon ce que l'on pense communément, le premier exemple
de monothéisme de l'histoire du monde antique semble remonter
au XIV= siècle av. J.-C. I l serait le fruit d'une soi-disant "révolution
amarnienne" accomplie par le pharaon Aménophis IV (XVIIP dy-
nastie) qui aurait introduit le culte du Dieu unique Aton pour le
substituer au polythéisme majoritaire. Ce pharaon aurait même
construit une ville appelée Tell el Amarna, spécialement dédiée
au nouveau courant de pensée et s'était fait appeler Akhenaton en
hommage à la divinité solaire pour laquelle i l tenta d'instaurer un
culte unique.
C'est là une thèse encore très répandue, même si quelques
égyptologues commencent à remettre totalement en question cette
construction historique. En attendant des études universitaires plus
fouillées, nous continuerons malgré tout à la considérer comme va-
MONOTHÉISME, MONOLÂTRIE, o u A U T R E C H O S E ? ' 73
lide, car elle va nous être utile pour la suite de notre cheminement,
toujours soumis à la littéralité du texte biblique.
Considérant comme acquise cette illustration d'un pharaon
monothéiste, i l faut ainsi savoir qu'on est même allé jusqu'à assi-
miler Moïse à cet Akhenaton.
Dans le monde de l'histoire non officielle, d'autres hypo-
thèses ont également affleuré, comme celle qui ne voit pas en Moïse
le pharaon Akhenaton, mais plutôt le grand prêtre du culte d'Aton.
Sigmund Freud lui-même relève dans L'homme Moïse et la
religion monothéisme - Trois essais une similitude entre le culte du
dieu-soleil égyptien et le culte monothéiste Israélite.
Moïse est considéré comme un Égyptien extrêmement proche
du pharaon Akhenaton, dont i l partageait les convictions reli-
gieuses ; i l aurait même été une sorte de grand prêtre de ce culte.
Après la mort du pharaon et la restauration du polythéisme, il aurait
décidé de quitter l'Egypte accompagné de ses disciples, toujours
fidèles au culte d'Aton, et d'une population sémite présente dans
les provinces où i l avait pu exercer une certaine influence.
Pour être plus précis et toujours selon cette thèse, la charge
sacerdotale était désignée par le terme "Yahùd", d'où serait dérivé
le nom "Yahudîm-Yehudîm-juif désignant les disciples de Moïse
qui se sont enfuis d'Egypte avec lui^^ À ce propos, sont également
mentionnées des analogies entre le soi-disant Hymne au Soleil attri-
bué à Akhenaton, et les contenus du Psaume 104. Mais le présent
ouvrage n'a pas pour tâche d'aborder ces théories, et nous nous
contenterons ici d'observer qu'elles prennent toutes leur origine
dans ce présupposé essentiel - auquel adhère également la religion
traditionnelle - qui dit en substance que Moïse était un monothéiste
et qu'il fut le fondateur du monothéisme judaïque dont a par la
suite découlé le christianisme.
Ainsi Reuel dit que Yahvé est le plus grand des Elohim et
Il existe également des hypothèses qui situent tous les événements bibliques dans d'autres
contextes géographiques : voir à ce propos les travaux du professeur E . Spedicato cités en
bibliographie (N.d.A.).
MONOTHÉISME, MONOLÂTRIE, O U A U T R E C H O S E ? 75
Reuel, un prêtre
mon
fourre amme-c
1P3
ronces-de-fourré-
? ubvb ""D^-nT
•HHHHHHHM nom-mon-cecil
- f; L'affirmation est claire, son nom est Yahvé et c'est ainsi qu'il
doit être mémorisé. Mais comme déjà dit, nous reviendrons sur cette
question pour en fournir une autre hypothèse de lecture. Notons
pour le moment que ce "Dieu" se présente en étant obligé de se faire
reconnaître, puis avance des propositions qui l'opposeront inévi-
tablement à ses autres collègues/antagonistes qui sont ses concur-
rents pour le contrôle de peuples et de territoires au Moyen-Orient.
Tout semble être si naturel dans les descriptions de ces évé-
nements successifs, qu'on peut aisément en déduire que la multipli-
cité des "dieux" est quelque chose de tout à fait normal pour Moïse.
vous-(de)autour
84 L E D I E U D E L A B I B L E V I E N T DES ÉTOILES
Dtl 17
Dt 13 7 et s.
, , Dt 32 17
nbK Kb •n^b
El oh a non [shedî, ces-font-iis
Kb D'nbx
ne pas(que)
a». V:- •
Elohim
Svenus-sont
(peu)près-de
nouveaux
Kb
VOS pères ne-pas
connurent-ils
bx ynbK
temps.
sujets.
Le premier choix n'était plus d'actualité pour le peuple d'Is-
raël : Abraham avait répondu positivement à la proposition de quit-
ter sa terre pour aller en Canaan. Le peuple avait choisi de suivre
Moïse qui promettait de le faire sortir d'Egypte avec l'aide de
l'Elohim en question, et i l avait une nouvelle fois décidé, lors de
ses pérégrinations dans le désert, de servir ce même Elohim après
l'avoir abandonné et mis en doute qu'il fût vraiment capable tenir
ses promesses...
L'alternance d'adhésions et d'abandons, de périodes de fidé-
lité et de trahison, ainsi que de rétractations et de choix reconfirmés
témoignent du fait que Moïse, Josué et tout le peuple étaient bien
conscients de pouvoir changer d'avis à n'importe quel moment : les
Elohim auxquels ils pouvaient s'adresser pour offrir leurs services
en échange d'aide et de protection étaient indiscutablement nom-
breux.
Nous ne devons pas oublier un élément qui est clairement
rapporté dans la Bible ^ à un point tel que c'en est désarmant : ces
choix étaient exclusivement motivés par / 'intérêt !
On décidait de rester avec l'Elohim qui paraissait offrir les
meilleures garanties du moment !
Le monothéisme n 'avait guère sa place dans un tel contexte.
.haiii le
Et i l a ajouté:
Le Psaume 23 proclame : "Du Seigneur est la Terre, l'univers et ses
habitants". Maintenant, pourquoi l'auteur de ce Psaume aurait-il
voulu, après avoir cité la Terre, également évoquer l'univers avec
"ses habitants" ? Cela veut dire que la présence d'autres êtres vi-
vants est une certitude. La théologie elle-même est en accord avec
cette thèse.
n^bD ]vbv
tous-vous (haut-en-trouve-sc-qui, élcvé)très haut
pmnn mx:: pK
mourrez-vous adam-(un)commc (certitude-avec)pourtant
Le nom de Yahvé
• Adam, Eve, Caïn et leur autre fils Seth (père d'Énos) n'in-
voquaient-ils pas YHWH ? Ne s'adressaient-ils pas à lui de quelque
façon que se soit ? L'appelaient-ils différemment ? N'en connais-
saient-ils pas le nom ?
Garbini, G., Storia e ideologia nell'antico Israele, Paideia Editrice, Brescia, 1986.
Baldacci, M., se référer à la bibliographie pour les ouvrages de cet auteur (N.d.A.).
100 L E D I E U D E L A B I B L E V I E N T D E S ÉTOILES
Questions
vestir cet endroit, il est gentiment invité à occuper les places qui lui
sont destinées : on se souviendra en passant que Romulus manqua
quelque peu de courtoisie vis-à-vis de son jumeau, qui avait osé
franchir le sillon par lequel il avait défini le terrain choisi comme
"sacré", le rendant ainsi inviolable.
Ce "sacré" ne relève pas et ne peut pas relever d'un principe
unique et absolu ; il s'agit d'un "sacré" qui est continuellement
défini et précisé, qu'on acceptera conventionnellement et respec-
tera par la suite, sous peine de subir diverses conséquences plus
ou moins graves, de la simple invitation à s'éloigner à une mort
irréparable.
Un agneau devient "sacré" quand il est choisi au sein du trou-
peau pour être destiné (con-sacré) à un rite ; une aire devient "sa-
crée" quand on la choisit, la délimite par une enceinte et la destine
à des fonctions spécifiques.
Rappelons ici ce que nous avons dit dans les pages précé-
dentes quant au territoire "sacré" qui se trouve sur le mont Oreb/
Orev : c'est une zone réservée à l'Elohim et inaccessible aux étran-
gers.
Dans la présentation du Lévitique dirigée par monseigneur
Gianfranco Ravasi, il est écrit que :
Le concept de saint ou sacré que sous-tend cette vision théologique
est aussi précieux que dangereux [...]. Précieux, car [...] il distingue
nettement la sphère de Dieu de celle du créé [...]. Dangereux, car
il peut induire une séparation excessive entre le sacré et le profane,
rendant en pratique impur et inutile tout ce qui se trouve en dehors
de l'aire sacrée, et uniquement pur et précieux ce qu'elle englobe
[...] c'est un danger qui pointe ça et là dans le livre du Lévitique
surtout quand [...] on en arrive à une sorte de matérialisme sacré'^.
Une citation qui souligne également le danger de l'intégrisme,
qui tend à reléguer dans une zone sombre et impure tout ce qui ne
serait pas un acte rituel accompli selon les règles.
Etant donné que l'acte rituel mal accompli peut conduire à la
mort", nous n'avons pour notre part pas de doute à ce propos : la
vision matérialiste du sacré représente indubitablement un danger
pour l'homme de foi, mais elle relève de la plus pure normalité
BIBBIA EMMAUS, Ed. San Paolo, Cinisello Balsamo, 1998.
" Voir l'encadré de la page 163 sur les enfants d'Aaron (N.d.A.).
110 LE DIEU DE LA BIBLE VIENT DES ÉTOILES
mn"'
Parallèle sumérien
Meluhha/Melukhkha
Feuerstein, G., Kak, S., et Frawley, D., In Search of the Cradle of Civilization, op. cit.
122 LE DIEU DE LA BIBLE VIENT DES ÉTOILES
Le signe du choix
hcbreu-r Avràm-à
• .• -12» Evèr
" Clark, M., Rabbin, Etymological Dictionary of Biblical Hebrew, op. cit.
'"Benner, J. A., The Ancient Hebrew Language and Alphabet, Virtualbookworm, Publishing
Inc., Collège Station (TX, É.-U. d'A.), 2004.
128 LE DŒU DE LA BIBLE VIENT DES ÉTOILES
LU interne
donc à ce dernier.
Et si les Sumériens ?
Pour approfondir les thèmes abordés dans ce paragraphe, se reporter aux auteurs S. N .
Kramer, B. Russo, et Z. Sitchin cités dans la bibliographie (N.d.A.).
™ Kramer, S. N., The Sumerian - Their History, Culture and Character, University of
Chicago Press, Chicago, 1963, rééd. en 1971.
UN PEUPLE VALANT PROPRIÉTÉ 131
Sumériens.
Dans ce qui est appelé "Le peuplement de la Terre" {Gn 10),
sont répertoriés tous les peuples qui habitaient dans les régions du
Moyen-Orient, et pas seulement là-bas (les Égyptiens, les Assy-
riens, les Babyloniens, les Cananéens, les Philistins, les Urites, les
Hittites, les Moabites, les Éthiopiens, les Amoréens, les Héviens,
les Akkadiens, ceux de Chypre, Rhodes, Tarsis, Ofir...), on n'y
trouve cependant pas trace des Sumériens.
" Biglino, M., La Bible comme vous ne l'avez jamais lue - Les dieux sont-ils venus des
étoiles ?, éditions Atlantes-Interkeltia, op. cit. (www.interkeltia.com).
" Russo, B., Schiavi degli Dèi, op. cit.
''Ibid. i - '
132 LE DIEU DE LA BIBLE VIENT DES ÉTOILES
" Se reporter ici aux auteurs S. N. Kramer, B. Russo, et Z. Sitchin cités dans la bibliographie
(N.d.A.).
" Russo, B., Schiavi degli Dèi, op. cit.
UN PEUPLE VALANT PROPRIÉTÉ 133
de l'humanité future !
Revenons après cette excursion extrabiblique à notre texte,
pour mettre en évidence quelques éléments susceptibles de prendre
des significations intéressantes et surtout nouvelles, à la lumière de
ce que nous venons juste de dire du patriarche Enoch qui "marchait
de long en large" avec les Elohim.
Le livre de la Genèse (chap. 6) parle des unions entre les fils
des Elohim et les filles des Adam ; i l décrit ce "mélange" sexuel
comme ayant des conséquences néfastes pour le genre humain : le
croisement entre les deux races n'est pas du tout du goût de "Dieu"
(versets 3-5 et 13).
Nous disposons pour l'instant des éléments suivants :
Ibid.
UN PEUPLE VALANT PROPRIÉTÉ 143
En conclusion...
de la Syrie et de la Mésopotamie"*'.
Nous ne pensons pas que l'intention du professeur Garbini ait
été de faire le rapprochement que nous sommes en train d'opérer
ici, ce qui n'empêche que sa réflexion d'ordre général reste inté-
ressante.
Nous espérons que les hypothèses formulées feront plus tard
l'objet d'autres approfondissements de la part des sumérologues.
En ce qui nous concerne, nous les voyons présentement comme sus-
ceptibles d'expliquer pourquoi la Bible ne nomme jamais les Su-
mériens, et utiles pour comprendre la formation de divers peuples
dans les territoires qui nous intéressent. C'est à dessein que nous
parlons d'espoir, car nous n'oublions pas la problématique qui a
été considérée au début de ce chapitre : l'existence de nombreux et
dangereux éléments racistes liés au concept de Vélection et à l'anti-
sémitisme. S'il était en effet démontré que les Sumériens étaient
des Sémites, i l conviendrait également de faire le pas suivant, un
pas q u ' i l était peut-être trop difficile de faire et d'accepter culturel-
lement dans les décennies passées.
I l faudrait ainsi déduire l'état de fait suivant de ce qui res-
sort de la Bible : le peuple qui - avec l'intervention des "dieux"
Anunnaki/Elohim/Ilu - a donné naissance à la civilisation humaine
connue de l'histoire et documentée, est celui des Sémites, sans
omettre l'aspect hétéroclite qui domine sa complexité ethnique*
Les Hébreux ne constitueraient par conséquent que la partie
des Sémites choisie par l'Elohim qui était connu sous le nom de
Yahvé. Ce "Dieu" gouvernait la région du Sinaï et du Madiân, où
il entra en contact avec Moïse {Ez 3), avec qui // définit un pacte
ayant pour objet la conquête définitive d'un territoire sur lequel
régnaient d'autres Elohim, ses collègues et rivaux : la fameuse
Terre promise.
Pour apporter maintenant une conclusion au thème de ce cha-
pitre, nous pouvons ainsi parler de différents choix, ou bien de dif-
férentes typologies d'"élection" dont les Hébreux auraient respecti-
Garbini, G., et Durand, O., Introduzione aile lingue semitiche, op. cit.
' Nous savons qu'il existe des théories qui placent des peuples appartenant aux civilisa-
tions d'Extrême-Orient à l'origine de la culture humaine, en se référant particulièrement aux
régions des grands fleuves de l'Inde. C'est cependant sans ambages que nous déclarons ici
nous occuper de ce que la Bible relate, tirant ainsi nos considérations de ce qui est relevé
dans ce texte précis. Pour les hypothèses alternatives, on se référera en particulier aux tra-
vaux de G. Feuerstein et d'E. Spedicato cités dans la bibliographie (N.d.A.).
UN PEUPLE VALANT PROPRIÉTÉ 145
GÉNÉALOGIE
Gn4
Adam GnS
Seth
I ÀcëtteépôqûeX
on commence à \
Énosh
invoquer le nom de/
YHWH /
Qénân
Mahalaléel
Yéred
Le patriarche qui ^
marchait avec les
Elohim et qui fut
Hénok
emporté dans les
cieux sur un objet
Mathusalem volant J
"~r~
Arpakshad
Divers peuple Divers peuples
f
Shélah
Éber (Éver)
Réu
Serug
Divers peuples Nahor
(qui occupent
Térah
les régions orientales)
Abram
"[...J Many other Biblical références, previously dismissed
as incredible or imaginative, have meantime been substantiated.»
Georg Feuerstein*^
Feuerstein, G.. Kak. S., et Frawlev. D.. In Search of the Cradle of Civilization, op. cit..
p. 87.
8
DTibK et n b ï
[Elohïm et olot]
LES ELOHIM ET LA CHAIR GRILLÉE
JiiiiiMff^^
Nous retrouvons le terme [nichochà] dans un contexte où il
nous est dit que l'important, ce que ce "Dieu" apprécie, est sans
aucun doute l'odeur émanant de l'offrande qui se consume dans le
feu.
Nous soulignons ici que c'est l'odeur qui compte, et pas la
fumée qui s'élève dans le ciel en se dispersant dans les airs. Cet
élément est reconfirmé au verset 13 et dans Zv 8 21, qui reprennent
essentiellement la même formulation, et dont nous comprenons que
ce qui importe, c'est à chaque fois la production d'une odeur [«/-
c/?oc/2à] pour le Seigneur.
Nous sommes par conséquent en présence d'indications pr
cises, de règles d'exécution claires et scrupuleuses et d'une succes-
sion de gestes à accomplir sans faillir.
• Dans quel but ?
Afin d'obtenir un effet toujours identique : produire une
odeur qui est [nichochà] pour l'Elohim à travers la combustion de
la chair.
«oi . Mais que signifie [nichochà] ?
Si l'on part du présupposé théologique que quand la Bible
utilise le terme Elohïm, elle entend désigner le "Dieu" unique spi-
156 LE DIEU DE LA BIBLE VIENT DES ÉTOILES
, Caïn et Abel
Nous profitons ici de l'hypothèse d'interprétation que nous
sommes en train de développer pour lire un passage de l'Ancien
Testament aussi connu que controversé : la première partie du récit
de Caïn et Abel (Gn 4 1-4)
La Genèse nous dit qu'Abel devint pasteur de petit bétail pen-
158 LE DIEU DE LA BIBLE VIENT DES ÉTOILES
dant que Caïn cultivait le sol. Après quelque temps, Caïn offrit des
fruits de la terre à Yahvé et Abel offrit des premiers-nés de son
troupeau, et même de leur graisse.
Dans les versets 4 et 5, l'auteur biblique écrit :
ade-à-et Abeï-à -I
noDi mn' mb
ni2Dn-nK mupn
\e parfum-le
îie-et • t é m o i ^
nnjDnnn
||^proportion-sa-(selon)q^|||
Un mélange erroné ?
Les chapitres 8 et 9 du Lévitique nous relatent un ensemble
d'holocaustes qui ont pendant huit jours impliqué de nombreux ani-
maux (béliers, veaux, agneaux...) avec lesquels une odeur [nicho-
chà] a continuellement été produite pour cet Elohim (8 21 ; 8 28).
Le but de cette petite hécatombe était de purifier le temple-tente du
désert et de procéder à la consécration de la famille d'Aaron pour
la préparer à sa rencontre avec Yahvé.
Le verbe hébreu qui est normalement traduit par "consécra-
tion" est dérivé du verbe [malà] qui signifie "être plein ou
remplir". L'expression spécifique "remplir la main" (Lv 8 33) dési-
gnait l'acte d'installer quelqu'un dans une fonction.
Des charges précises devaient ainsi être assignées à Aaron et
à ses fils, que nous connaissons nous-mêmes en tant que charges
sacerdotales.
L'acte doit être formalisé le huitième jour, et il se produit
alors un fait prodigieux (Lv 9 23-24) : Yahvé se montre avec son
[fevdJ]" à l'ensemble du peuple et immédiatement après, "un feu
sortit de devant la face de Yahvé et brûla l'holocauste".
Voyant cela, le peuple tombe face contre terre.
C'est cette fois l'Elohim qui procède prioritairement à l'em-
brasement de ce qui était préparé, chose qu'il fait par une action qui
frappe les centaines de personnes présentes.
Dans le chapitre 10 qui suit, les deux fils d'Aaron prennent
une initiative qui leur sera fatale {Lv 10 1-3). Nadab et Abihu
prennent leurs deux récipients métalliques destinés à recevoir les
offrandes, y mettent le feu et les présentent à l'Elohim ; le verset 1
nous dit qu'il s'agissait cependant d'un feu HIT [zarà], "étrange",
qui ne leur avait pas été commandé.
Le terme [zarà] dérive de la racine [zur] et désigne un élé-
ment "étranger, séparé, différent" ; il recèle aussi le sens de "répu-
gnant, écœurant"''^.
Ce geste de respect envers la divinité, cette offrande sponta-
née - susceptible, donc, d'être appréciée - s'avère au contraire être
" Biglino, M., La Bible comme vous ne l'avez jamais lue - Les dieux sont-ils venus des
étoiles ?, éditions Atlantes-Interkeltia, op. cit. (www.interkeltia.com).
" Brown, F., Driver, S., et Briggs, C , The Brown-Driver-Briggs Hebrew and English
Lexicon, op. cit.
164 LE DIEU DE LA BIBLE VIENT DES ÉTOILES
Questions inévitables...
• Pourquoi abattre des animaux de façon barbare dans le seul
but de faire de la fumée qui représenterait une "âme" dont
nous ne savons cependant rien, étant donné que ce "Dieu"
n'en parle jamais ?
• Pourquoi "égorger" de pauvres bêtes en les faisant mourir
d'une hémorragie, dans le seul but d'expier des péchés dont
ils n'étaient pas coupables ?
• Pourquoi "Dieu" avait-il du "plaisir {nécessité)" à sen
cette odeur précise émise en signe d'adoration, de supplica-
tion ou de remerciement ?
• Pourquoi faire tout cela "à la face", c'est-à-dire en la pré-
sence "physique" de Yahvé ?
• Pourquoi autant de précision dans ses indications ?
• Pourquoi autant de précision en ce qui concerne le posi-
tionnement ("à la porte de la tente", "sur le côté nord de
LES ELOHIM ET LA CHAIR GRILLÉE 165
...et r é p o n s e s possibles
putting them in big water tanks to stimulate the loss of gravity and
so it 's just about making sure the whole thing is a realistic training
exercise.
'We have already produced the smell of fried steak, but hot
métal is proving more difficult. We think it 's a high energy vibration
in the molécule and that 's what we 're trying to add to it now. '
Mr Pearce visited Moorside High School in Manchester today
to discuss the project, as part of the Manchester Science Festival. "
L a chair brûlée
En conclusion
[malakhïm]
D E S ANGES ?
• Tout ce qui a été écrit sur eux est-il confirmé par les messa-
gers des Elohim que l'on trouve dans l'Ancien Testament ?
• Sommes-nous certains que cette vision correspond au
contenu des textes qui relatent les vicissitudes survenues
aux Adam lors des périodes de l'histoire où ils se trou-
vaient encore en contact étroit avec les "dieux" et avec leurs
"anges" ?
Genèse, chapitre 19
Genèse, chapitre 22
dans le moment.
Nous avons ici une distinction précise entre deux person-
nages : l'Elohîm (l'article apparaissant également en hébreu), qui
décide dans le verset 1 de mettre Abraham à l'épreuve, et un [ma-
lakh] qui descend du ciel à sa rencontre pour interrompre cet acte
cruel.
La scène entière du dialogue, avec cette question et cette
réponse, est évidente de simplicité : un "ange" appelle deux fois
"Abraham, Abraham", celui-ci répond alors très naturellement
"''33n" [hinnénï], "me voilà... je suis i c i " , et l'échange se poursuit
en s'achevant par les promesses renouvelées de l'Elohim concer-
nant l'avenir d'Abraham et de sa descendance.
Dans ce passage, nous apprenons très clairement que "Dieu"
ne connait a priori pas les états d'âme de son allié et a par conséquent
besoin de le mettre à l'épreuve à travers une demande concrète, aux
conséquences dramatiques et donc particulièrement efficaces en
termes probatoires. C'est seulement après avoir constaté qu'Abra-
ham est disposé à tout - et après en avoir eu confirmation - que
"Dieu" envoie son [malakh], messager, mettre fin à l'épreuve.
Cette séquence - la succession des actions et le nombre de
personnages à intervenir - serait absolument inutile si l'Elohim
était en mesure de lire dans les pensées d'Abraham et de commu-
niquer avec lui par voie directe. Mais nous émettons l'hypothèse
qu'"ir' n'était pas substantiellement différent de gouvernants ter-
restres normaux, et i l est bien connu que les puissants préfèrent
souvent faire intervenir leurs intermédiaires.
Ce récit nous campe ainsi un Elohim incapable de saisir les
états d'âme de l'homme, qui utilise un [malakh] pour interrompre
une action en cours : i l n'y a donc ici aucune connotation spirituelle
dans ce qui est promis ou dans la façon dont l'action se déroule.
Genèse, chapitre 28
:• Genèse, chapitre 32 EÎ
L'Exode, chapitre 23
las-aura n'
pas tout de suite compris qu'il n'y avait que David à vouloir ce
recensement ; néanmoins et fort heureusement pour la ville, i l se
ravise et ordonne au messager de ne pas entreprendre la destruction
prévue (verset 15).
L'action étant sur le point de commencer, David, "levant les
yeux", voit le messager [malakh] (1 Ch 21 16) :
3-mes
(vermcil)ainbre-r de-œil-comme
T n'nn ubm
main de-modèle étendit-et
Nous ne pouvons ici pas en dire plus, car i l nous faudrait user
d'une certaine fantaisie pour élaborer une image qui corresponde
à cette description ; nous pouvons néanmoins en conclure qu'/7 ne
s'agissait certainement pas là d'un ange ayant une apparence hu-
maine.
DES ANGES ? 195
Livre de Daniel
dogmatisme.
Nous allons par conséquent essayer d'en analyser certains
passages pour y saisir les aspects touchant aux personnages angé-
liques dont i l est ici question.
Le principal protagoniste en est le juge Daniel qui, de par le
souvenir de ce qui est connu en tant que "visions", insuffle à son
peuple l'espoir en un avenir où un Messie fera parvenir leur nation
à sa libération définitive : c'est une sorte d'histoire théologique du
monde à travers laquelle est transmise la certitude que "Dieu" réa-
lisera ses desseins.
Daniel 4
Kn:in3 pTU m m
l décision-la vigilants ;:4e-décret-par
Daniel 9
On nous dit ici que les fils de ces croisements étaient les
D"'"13J [ghibborîm], c'est-à-dire "les forts, les puissants". [Ghib-
borîm] est le pluriel de [ghibbôr] ; ne pourrions-nous pas, eu égard
à 12X sa racine consonantique, émettre l'hypothèse d'un lien éven-
tuel entre "Ghevriel" et cette race semi-divine ? S'agissait-il d'un
[ghibbàr/ghevèr] de l ' E l ? D'un homme de pouvoir du groupe des
[ghibborîm] ou des [ghevarîm], pluriel de [ghevèr] ?
L'interrogation demeure, étant donné que nous ne possédons
pas de réponse certaine, sauf que ce passage de la Bible nous four-
nit un nouvel élément de curiosité.
Les versions traditionnelles rapportent que Gabriel (Dn 9 21)
arrive "en volant rapidement". Le texte biblique contient en re-
vanche une expression qui ne fait pas directement référence à un
vol tout en y soulignant un aspect inattendu. I l y est en effet dit
qu'il arriva :
1 fatigue-de fatigué-étant
"» ibid.
DES ANGES ? 199
Daniel 10
qui avait :
On notera d'emblée que cet individu n'est pas non plus identi-
fié en tant que [malakh], bien que [îsc] veuille dire "homme" :
Daniel voit ainsi un individu dont l'aspect suggère q u ' i l porte une
espèce d'habit entièrement brillant recouvert d'une tunique faite de
lin.
Ces données nous incitent à revenir brièvement à l'histoire
d'Ézéchiel, car le passage de Daniel que nous venons juste de lire
recèle un rappel intéressant. Dans les chapitres 9 et 10, Ézéchiel
décrit les mouvements du char de "Dieu" ; nous citerons cependant
ici deux versets où la manifestation du char est associée à la pré-
sence de divers individus dont l'un correspond à ce que Daniel a
contemplé. Ézéchiel voit en effet (Ez 9 2) :
200 LE DIEU DE 1.A BIBLE VIENT DES ÉTOILES
Conclusion...
"Si Dieu tenait dans sa main droite toutes les vérités et dans sa
main gauche, l'effort infatigable vers la vérité et qu 'il me disait :
'Choisis ', je saisirais sa main gauche en disant : 'Père, donne-moi
celle-ci ! La pure vérité n 'est que pour toi seul. "'
[satàn]
SATAN - LUCIFER
Satan
Satan - homme
d) Dans 2 S19 23, David cherche à sauver la vie d'un certain Shiméï
que d'autres voudraient au contraire condamner à mort et, s'adres-
sant à eux pour les inviter à adhérer à sa demande, s'exclame :
SATAN - L U C i F t R 207
'b-vnn-'':^
Satan - ange
-f-îjj vint-et
;^orti-suis-je
En guise de synthèse...
Les versets que nous venons brièvement de présenter nous
confirment ainsi les deux aspects fondamentaux de ce personnage :
Lucifer ,,,h 4
- Le Lucifer à^Ézéchiel
pion n v m ins-riK
font dire avec certitude que la figure à laquelle notre prophète fait
référence n'est pas un esprit du mal - un diable - , ni même celui
qui commande les légions infernales. Ne s'agissantpas d'un Luci-
fer artificiellement construit par la tradition religieuse, il se trouve
que nous sommes en réalité devant un souverain achéménide.
Le verset mentionné plus haut s'insère dans un contexte his-
torique précis qui ne permet aucun doute. On en a malgré cela fait
l'un des fondements de toute l'élaboration doctrinale qui s'en est
suivie. Les Pères de l'Église s'en sont ainsi servis pour construire le
personnage irréel d'un ange qui se serait initialement appelé Luci-
fer, et, après sa chute, Satan.
La tradition patristique a atteint son apogée avec Thomas
d'Aquin, qui a non seulement confirmé l'identité de Lucifer et de
Satan, mais a en outre cherché à prouver que c'était véritablement
à partir de cette identité que l'on pouvait comprendre l'origine ce
qu'on appelle le "mysterium iniquitatis"^"^, la question toujours
irrésolue de l'existence du mal et de l'injustice à travers le monde.
Un verset qui s 'adressait à Xerxès a été récupéré au bénéfice
d'une figure qui semble n 'être que le fruit d'une construction théo-
logique sans réelle substance !
La question qui se pose alors est : ;
Pour conclure...
LES CHÉRUBINS
SONT-ILS DES ANGES ?
Genèse, chap. 3
aiilitoiiMailÉI
n^ûnriDn
1 R chapitre 6
ibid.
222 L E D Œ U D E L A B I B L E V I E N T D E S ÉTOILES
Chérubins, mais nous avons saisi que leurs dimensions sont pro-
bablement considérables, et commençons surtout à comprendre à
quoi servent ces extrémités qui n'ont toujours été interprétées et
représentées que comme des ailes. Nous savons maintenant qu'elles
ont diverses fonctions eu égard au sens initial de leur racine hébra-
ïque. •*£ . .
En résumé, les Chérubins...
était familier des personnages, des faits, des lieux et des objets, un
exemple en étant le [kevôd] de Yahvé et les structures qui lui étaient
associées.
Nous avons vu dans notre précédent ouvrage que la Bible
désigne par le terme [kevod] ce "quelque chose de lourd" sur lequel
l'Elohim voyageait. Un quelque chose engendrant des nuées, un
fort bruit et un vent de tempête qui, en passant près de l'homme, le
tuait inexorablement du fait que "Dieu" n'était pas en mesure d'en
contrôler les effets.
Étant donné qu'il ne nous est pas possible de le traduire de
manière plus parlante - en usant du terme "OVNI" - , nous utili-
serons tout simplement le nom par lequel la Bible le définit elle-
même.
Nous nous contenterons pour l'instant de répertorier chemin
faisant cette information supplémentaire concernant les Chérubins :
1 Chroniques, chapitre 2S
2 Samuel, chapitre 22 .
nrni^Ki
|pieds-ses de-doigts-ct mains-ses de-doigts
m-|-''33D-bi; : KT»!
^du-1 a(cralêë-partieaHH|»^u-f^^^
'»» Md.
L E S CHÉRUBINS SONT-ILS D E S A N G E S ? 229
Ézéchiel
Ezéchiel (nom qui signifie "El est fort") naquit aux environs
de l'an 620 av. J.-C. et bien qu'appartenant à une famille sacerdo-
tale, il exerça en qualité de prophète [navi], c'est-à-dire de porte-
parole de Yahvé... Déporté en Babylonie en 597 av. J.-C, i l s'éta-
blit dans le village de Tel-Aviv, sur le fleuve Kebar/Kevar. Sa mis-
sion en tant que prophète avait pour objectif de rendre l'espoir au
peuple en exil. Après qu'il eût été puni pour idolâtrie, le moment
serait revenu de refonder Israël à partir des renaissances de la ville
L E S CHÉRUBINS SONT-ILS D E S A N G E S ? 231
• "Et (quand) les vivants avançaient les roues près d'eux avan-
çaient" ;
• "et (quand) les vivants se soulevaient de terre les roues se soule-
vaient" ;
• "vers là (où) le vent voulait aller ils allaient là (où) le vent allait".
• "et les roues se soulevaient à leurs côtés (avec eux) puisque le
vent de la vie (vivants) était dans (avec) leurs roues" ;
• "en (quand) ils avançaient elles avançaient et en (quand) ils res-
taient (ils s'arrêtaient) elles restaient (elles s'arrêtaient)" ;
• "et (quand) ils se soulevaient de terre les roues se soulevaient à
côté d'eux (avec eux)" ;
• "puisque le vent de la vie (vivants) était dans (avec) les roues".
D-'n-iDn
m^b nnn-bK ^
Cet ordre nous confirme que les Chérubins ont des roues et
qu 'il y a entre celles-ci un espace à l'intérieur duquel un individu
peut entrer pour y mener des actions qui ne nous intéressent pour
l'instant pas directement.
On nous raconte dans le verset suivant que les Chérubins
vont ensuite prendre position sur la droite du Temple et que la nuée
emplit la cour intérieure (souvenons-nous que la scène se déroule
à Jérusalem).
î-(seuil)protectj||^
f (temple-le)maison-la de-(seuil)protection-la
Chérubins-lcs déçlçtyèrenl-et
tirent-i 1 s-(qùàttlië
mn'-îT»!
Yahvé-de-(Tcmpic)maJson de-porte de-enlrée arrêta-s'-et
. .•aâ*..»i.'j.tt. •
bK-i^-'-'-nbK
Israël^ Âe-l'
^dessus-par eux-sur
pouvoir affirmer que les êtres qu'il avait vus sur les bords du fleuve
Kevar sont là, et : 5--. , ,
(EzlOS);
'sont "quelque chose" où l'Elohïm se pose, s'assoit, se
tient en se mettant à califourchon pour voler (7 Sam 4 4,
2 Sam 6 2 ; 2 Sam 22 10-11, / Ch 13 6, 1 Ch 28 18, etc.) ;
• se meuvent reliés au /kevôd, ruàchj de l'Elohïm mais éga-
lement de façon indépendante, comme cela transparaît des
déplacements successifs à Jérusalem qui ont suivi {Ez 8 10-
11) : ils sont là en même temps que le char de l'Elohim ; ils
se placent à droite du Temple pendant que le char s'élève
pour prendre place à l'intérieur ; ils produisent un bruit
qu'entendrait quelqu'un qui ne peut les voir de la cour exté-
rieure ; quand le char revient vers eux, ils déploient leurs
ailes et s'élèvent ; l'ensemble de la structure sort du Temple
et se place à sa porte orientale, d'où i l s'élève à nouveau
pour quitter la ville et atterrir sur la hauteur située à l'est de
cette habitation.
Arthur Schopenhauer
12
jM u i« [berît-ha-arôn kerufaîm]
L E S CHÉRUBINS
DE E A R C H E D'ALLIANCE
nniH inX
semble semble déterminée par le positionnement correct des :
1. Arche d'Alliance : [berît-ha-arôn]
2. Propitiatoire : FlIDD [kapporèt]
3. Chérubins : D"'31D [kerubîm]
1. L'Arche d'Alliance
2. Le Propitiatoire
3. Les Chérubins
or Chémbitisi
itoire-lc dc-cXtrI
248 LE DŒU DE LA BffiLE VIENT DES ÉTOILES
P r e m i è r e hypothèse
Lévitique 16 1 et suiv.
JHHpivercle-le-siir dans
LES CHÉRUBINS DE L'ARCHE D'ALLLÀNCE 255
• Sont-ils tous les deux morts parce qu'ils ont été "tués" vo-
lontairement par Yahvé, ou parce qu'ils sont entrés pour
amener l'offrande au mauvais moment ?
Seconde hypothèse
[éphod\Ac approch
in-bx *TSKn-nK
David-à [éphod\-\Q Ébyatar porla-il-et
m
Yahvé'^à David dcmanda-ct
Aksoum
Et i l conclut :
Il paraît évident que les Chérubins ont un rapport avec la présence
de Dieu. Ils se trouvent où I I se manifeste ou dans les lieux qui lui
sont dédiés.
Pour conclure...
D'après ce qui ressort des deux chapitres qui leur sont consa-
Biglino, M., La Bible comme vous ne l'avez jamais lue - Les dieux sont-ils venus des
eVoi/es .', éditions Atlantes-Interkeltia, op. ci7. (www.interkeltia.com).
""Divers auteuK, Enciclopedia délia Bibbia, (Vol. 2), op. cit.
266 L E D I E U D E L A B I B L E V I E N T D E S ÉTOILES
[Eliàh]
ÉLIE : L E M I R A C L E CHIMIQUE
Biglino, M., La Bible comme vous ne l'avez jamais lue - Les dieux sont-ils venus des
étoiles ?, éditions Atlantes-Interkeltia, op. cit. (www.lnterkeltia.com).
ÉLIE : L E M I R A C L E C H I M I Q U E 269
Kin D''nbK-''D
. il El ohi iîi-(certaineinent)ptiïS^^^
Un hangar ?
...et i l érige la base de l'autel avec ces douze blocs (18 32) :
aussi-el autel-l'-d.autour
Explication possible...
Le fossé n'est pas tout de suite rempli d'eau, elle ne s'y écou-
lera qu'après avoir été répandue sur l'autel.
Le vocable "grain" désigne aussi le jaillissement d'une forme
de vie ou d'une autre : i l définit l'origine d'un événement.
On se demandera alors :
Feuerstein, G., Kak, S., et Frawley, D., In Search of the Cradle of Civilization, op. cit.,
p. 59.
14
[eden]
LE PÉCHÉ ET LA CONDAMNATION
'^^ Voir à ce propos, De Angelis, A. et A., OItre la mente di Dio - Quando l'uomo créa Dio
senza Sapere di esserlo, op. cit.
LE DIEU DE LA BIBLE VIENT DES ÉTOILES
286
• Qui a provoqué la confusion ? L'Elohim, au moment d
l'interdiction ? Le serpent, au moment où il tente Eve ? Eve
elle-même, qui a confondu les arbres ? Le rédacteur de la
première version ?
Nous ne le savons pas. // est évident que le texte est confus
sauf que nous renoncerons ici à cette question, car elle peut avoir
diverses explications :
V---.!::Ï<. ' :.,riit s»f>i* JïWA-s-ftî! -!l?evi
1. Une erreur d'écriture des copistes ayant provoqué une
transposition au sein du texte qui aurait limité la spécificité
de l'emplacement à un seul arbre au lieu de l'attribuer aux
deux. Le fait que l'expression "au milieu du jardin" ne soit
placée qu'après l'Arbre de la Vie n'aurait dans ce cas que
peu de sens.
2. Peut-être le récit originel ne comportait-il qu'un seul arbre
exempt de caractéristiques particulières, hormis celle de son
emplacement. Il n'aura ainsi été dédoublé que par la suit
l'introduction d'un nouvel arbre supposant qu'ils fussent
distingués. Le récit initial aurait dans ce cas été celui du
fruit interdit, récit où l'on aurait ensuite introduit la distinc-
tion qui a provoqué cette confusion.
3. À l'époque de la rédaction du livre de la Genèse, son ma-
tériel narratif était déjà véhiculé sous forme orale depuis
longtemps. Le concept d'Arbre de Vie ou d'Arbre Cos-
V mique était commun à d'autres cultures, alors qu'il n'y a
guère de témoignages antérieurs explicites d'un Arbre de la
connaissance du Bien et du Mal.
Il n'y a ici aucune allusion à nos lointains ancêtres :
• Si les arbres étaient vraiment au nombre de deux et si l'in-
terdiction ne concernait pas l'Arbre de Vie, pourquoi les
deux fadàmj n'en ont-ils pas immédiatement profit
devenir immortels ?
S'il avaient effet commencé par manger de l'Arbre de Vie, ils
seraient devenus éternels, et la punition qui s'en est suivie - "vous
mourrez !" - n'aurait plus eu aucune efficacité.
LE PÉCHÉ ET LA CONDAMNATION y
287
• S'agissait-il d'ingénus, ou de pauvres naïfs ? • "
Nous terminerons cette courte analyse de ladite confusion en
relevant qu'on trouve, dans Deutéronome 30 15, une formulatio
qui nous ferait pencher pour l'hypothèse d'un arbre originel unique.
Moïse se fait dire par Yahvé : "Je te propose vie et bonheur, mort
et malheur".
Dans ce passage, les deux arbres et ce dont ils seraient por-
teurs semblent se compléter : les concepts se superposent en vertu
d'un parallèle très clair.
Comme on le voit, le sujet est d'une complexité considérable
et l'on aura beau disserter sans discontinuer, autant en termes phi-
lologiques que strictement sémantiques, qu'on ne saurait parvenir
à une conclusion satisfaisante. Mais l'histoire telle qu'elle se déve-
loppe nous indique en revanche une direction qu'il nous semble
important de suivre.
Après que les deux [adàm] eurent consommé le fruit défendu
(Gn3 7) : , ,. , .... . ..
Pour conclure
L'analyse du texte nous révèle la complexité croissante de >
• toute cette histoire. Les difficultés d'interprétation qui ont été mises i
en évidence au fïl des siècles en sont la preuve et la clef de lecture '
\ nous permet d'y relever certains éléments.
•'A Essayons par conséquent de reprendre les données qui ont ;
émergé jusqu'ici sur la base de nos hypothèses de fond, et cher- 5
chons à savoir s'il y aurait là une éventuelle cohérence : J
• Adam et Eve se trouvent dans un lieu clôturé et protégé
toutes leurs exigences matérielles sont satisfaites par les ;
Elohïm ; ;
• Yahvé écarte/interdit toute possibilité de reproduc
nome aux nouveaux individus ; i
• cette interdiction est matérialisée par la défense de co
mer un certain fruit qui donne la "connaissance" ; ;
• la confusion émanant du texte quant à l'identification des
arbres pourrait s'expliquer par le fait qu'//«'exwto7 à /'ori-
gine qu 'un seul arbre ; •
• Adam et Eve désobéissent et découvrent la fonction sexuelle
propre à leur espèce ; ^>
• Yahvé prend acte de la nouvelle situation, en comprend le '
danger et les chasse tous les deux ;
• Adam et Eve se trouvent subitement "contraints" de vivre |
dans une situation d'autosuffîsance totale dans laquelle I
toute leur vie dépendra exclusivement de leur détermina- |
l Pour les approfondissements nécessaires à une meilleure vision d'ensemble, voir égale- :
I ment les ouvrages d'A. Démentis, B. Russo, et E. Spedicato cités en bibliographie (N.d.A.). i
LE PÉCHÉ ET LA CONDAMNATION
297
tion et de leur physiologie.
Cette indépendance étant établie, ceux-ci devront n
rement connaître/expérimenter les "aspects positifs et nég
la nouvelle existence qu'ils mèneront dans un environnement libre,
leur situation comportant des avantages et les inconvénients : tels
sont donc le "bien" et le "mal" dans leur aspect le plus concret.
On notera ici une donnée fondamentale pour comprendre le
sens général de ce qu'ont généré de telles circonstances.
En parlant du "mal", Yahvé relève uniquement les aspects né-
gatifs liés aux deux aspects fondamentaux de la vie : l'alimentation
et la reproduction.
Il leur dit en substance que...
• s'ils veulent manger, ils devront dès lors et dorénavan
î: payer de leur personne pour se procurer de la nourriture,
f car elle ne sera plus fournie par les Elohim, les gestion-
naires de ce territoire privilégié et protégé ;
• Eve accouchera de façon autonome en découvrant que
grossesse est un poids et que faire des enfants est un acte
i très douloureux, la production des [adàm] ayant précédem-
ment été de la compétence des "gardiens".
Nous avons ici également la confirmation qu'il fait encore
une fois allusion à l'aspect matériel du quotidien : les maux énu-
mérés ne concernent pas les sentiments ou bien les souffrances de
la psyché ou de l'âme.
"Dieu" dit en substance : "Vous avez voulu l'autonomie ?
Vous allez à présent en vivre les conséquences !".
Vous nous pardonnerez cet exemple banal, mais ô combien
éclairant : "Dieu" dit ainsi quelque chose comme "Vous avez voulu
la bicyclette ? Eh bien, pédalez maintenant !".
C'est un exemple apparemment ridicule, mais en réalité
très utile pour bien comprendre l'inexistence de ce concept de la
"condamnation" : le fait de pédaler n'est en effet pas une condam-
nation pour celui qui a voulu la bicyclette, mais une nécessité impé-
rative ; une fois monté sur la selle, le fait d'actionner les pédales
devient inévitable.
Bicyclette et pédalage sont inséparables : le plaisir du grand
LE DIEU DE LA BIBLE VIENT DES ÉTOILES
298
air, la fatigue de l'effort et la sueur en représentent tous les aspects
qui s'y associent sur un mode aussi intrinsèque qu'inévitable.
// ne s 'agirait donc pas d'une condamnation. Yahvé n'a pas
puni l'homme par le travail et les souffrances physiques, // a sim-
plement exprimé ce qu 'on définit habituellement comme une "s
tence post eventum", à savoir la simple constatation d'une situa-
tion inévitable qui est née de cette acquisition de l'autonomie.
Il a communiqué aux deux [adàm] que la nouvelle existence
aurait inévitablement des aspects positifs et négatifs, et qu'ils
connaîtraient/expérimenteraient ainsi les deux.
On se souviendra par ailleurs également que l'Arbre de Vie
ne contient pas le concept de Mort, les deux définitions s'excluant
mutuellement, alors que le "bien" et le "mal", représentés par le
deuxième arbre, ne s'excluent non seulement pas, mais cohabitent
en outre nécessairement.
Rappelons-nous ce que nous avons expliqué plus haut : le
bien et le mal n'ont pas non plus été différenciés du point de vue
linguistique...
A partir du moment où l'on expérimente le bien, on exp
mente également - et inévitablement - le mal : il est par co
profondément erroné de ne considérer que cet aspect négatif en
l'interprétant comme le fruit de la condamnation.
Il est également erroné d'imaginer que l'homme aurait été
dans le Bien absolu, et que son comportement malheureux serait à
l'origine du Mal qui l'aurait conduit dans le monde. ; -t-
Arrivé à ce point, beaucoup de chercheurs se demanderaient :
• Si les concepts du péché originel commis par l'homme et
de la punition qui s'en est suivie avec son lot de souffrances
s'évanouissent, qui a alors introduit le Mal dans la créa-
tion ?
La théologie et l'éthique dissertent depuis des siècles sur
l'énorme et dramatique problème de l'existence du Mal dans le
monde : ce qu'on appelle le "Mysterium iniquitatis" - le problème
de l'existence du Mal dans le monde -, continuellement et insépa-
rablement associé à la théodicée, à savoir cette nécessité de justifier
"Dieu" en le libérant de toute responsabilité.
Cette tâche que les théologiens de tout temps se sont donnée
LE PÉCHÉ ET LA CONDAMNATION j
299
revient constamment tout au long de l'histoire de la pensée éthico-
religieuse.
La Bible fournit quant à elle une réponse qui ne réclame pas
d'analyses particulières ni de critères théologiques ou anthropolo-
giques complexes : c'est Yahvé lui-même qui la formule {Is 45 7)...
faisant
C'est lui, uniquement lui, qui a créé tous les aspects positifs
et négatifs du monde !
Et c'est précisément lui qui le dit, à travers l'une des voi
les plus importantes et les plus influentes de toute l'histoire de la
pensée hébraïque, le prophète Isaïe.
Ce n'est pas un hasard - relève encore une fois Amos Luz-
zatto - que cette affirmation on ne peut plus embarrassante soit par-
fois expliquée comme une insertion polémique vis-à-vis du Zoroas-
trisme, ce dernier supposant l'existence de deux principes séparés
du Bien et du Mal.
Il s'agit cependant d'une tentative de justification qui ne
convainc pas ces mêmes exégètes, et qui ne réussit de toute façon
pas à cacher la portée dévastatrice de cette affirmation. Ce n'est
pas une coïncidence si la majeure partie des commentateurs se tait
parce qu"'elle ne sait pas quoi dire", affirme sans ambages le cé-
lèbre bibliste. ,- • ,jî
On comprendra en effet très bien que ce verset soit en pleine
contradiction avec cette volonté de considérer l'homme comme le
véritable et unique responsable du Mal dans le Monde.
Nous avons de notre côté constaté que les choses pourraient
ne pas s'être déroulées ainsi, et ces quelques paroles d'Isaïe clari-
fient bien les choses, car elles constituent une éventuelle confirma-
tion de ce que nous avons relevé dans ce chapitre.
300 LE DIEU DE LA BIBLE VIENT DES ÉTOILES
L E DIEU DE LA BIBLE
VIENT DES ÉTOILES
Glossaire général
Cette section approfondit certains thèmes classés par ordre alphabé-
tique et donne la signification de termes sumériens et akkadiens provenant
des traductions et, surtout, des interprétations fournies par des experts en
la matière (G. R. Castellino, G. Furlani, S. N . Kramer, G. Pettinato, B.
Russo, Z. Sitchin). Leurs œuvres - citées dans la bibliographie - sont
essentielles pour comprendre la logique de leurs interprétations, et nous y
renverrons par conséquent nos lecteurs.
L'exposé qui en est i c i fait représente donc une modeste contribution
propre à fournir un cadre synthétique au contenu de ce livre qui, par choix
méthodologique, traite presque exclusivement de ce que narre l'Ancien
Testament.
La variété des définitions, de même que les éventuelles contradictions
présentes dans certains termes, rendent compte des incertitudes et diffi-
cultés que les spécialistes rencontrent pour déterminer un éventuel sens
exact dont on ne peut très souvent pas être absolument certain.
Le lecteur intéressé pourra par conséquent approfondir le sujet en ac-
cédant aux textes des auteurs cités.
A(TSA)
"Eau".
Abram (TSA)
"Préféré du père"
Abraham (Abramo) est un terme sémitique qui signifie "père d'une
multitude".
Abzu (TSA)
"Puits", "Monde inférieur", "Source primordiale".
Indiquait probablement, à l'origine, les parties inférieures de la pla-
nète Terre, l'hémisphère sud. Le terme a par suite pris le sens de grand
océan d'eau douce qui s'étend sous les terres et qui affleure dans les
sources et dans les lacs. Le seigneur Enki en fait partie en tant que diri-
geant des mines, lesquelles descendent effectivement vers les nappes sou-
terraines et les rejoignent.
C'est de ce terme sumérien que dérive le terme moderne d'"abysse" .
GLOSSAIRE GÉNÉRAL 313
Adamah
"Terre".
Ce terme hébraïque signifie également "terre rouge".
Ammonites
Descendants de Ben A m m i , le second fils de Lot et frère de Moab
(G« 19 37-38). Après avoir vaincu les Zamzummims à l'est de la mer
Morte, ils s'établiront dans la région située entre les fleuves Arnon et
Yabboq, d ' o ù ils furent chassés par les Amorrites qui les firent migrer
vers les confins du désert à l'est. Ils furent exclus de la communauté
israélite, car ils s'étaient adonnés au culte de Balaam.
Amorrites
Terme général par lequel on indiquait les peuples qui occupaient la Pales-
tine avant l'arrivée des Hébreux. Ce nom fut par conséquent également
synonyme de Cananéens.
Le terme "amorite" désigne la langue parlée par les populations sé-
mites présentes en Syrie de la seconde moitié du troisième millénaire aux
premiers siècles du second millénaire avant J.-C. : une langue qui n'a
jamais eu de forme écrite, car elle était utilisée par des populations semi-
nomades qui, une fois sédentarisées, utiliseront la langue babylonienne.
Anunnaki (TS^j .
"Ceux qui, du ciel, vinrent sur la terre".
Les Nephilim de la Bible (?), le peuple des Shem-Shumu : c'est-à-dire
aussi bien le peuple "renommé" que le peuple des machines volantes.
Ils étaient connus en tant que "Fils de A n sur la Terre".
Pour une autre interprétation, voir les recherches de B. Russo : le
terme signifie selon cet auteur "la graine la plus importante (première)
de la Terre".
Apkaliu (TSA)
"Sage".
L'être moitié homme et moitié poisson qui enseignait aux hommes les
314 LE DIEU DE LA BIBLE VIENT DES ÉTOILES
Araméens
Populations sémites occidentales qui atteignirent un développement
considérable entre la fin du second millénaire et le début du premier avant
J.-C, arrivant jusqu'aux côtes du Golfe Persique au sud, la région de
l'Elam à l'est, la région des monts Amanus au nord et la TransJordanie à
l'ouest.
Les premières inscriptions à utiliser le terme Aramu en tant que nom
propre d'un peuple remontent au début du second millénaire, sauf que
ce peuple était déjà mentionné par le roi akkadien Naram-Sin au X X I I P
siècle avant J.-C. Aux environs du X I I P siècle avant J.-C, les Araméens
de Syrie pénétreront en Mésopotamie et l'araméen finira par se substituer
au babylonien en tant que langue principale.
La langue araméenne est celle qui, parmi les langues sémitiques, se
targue d'être la plus ancienne et celle qui a connu le moins d'interrup-
tions : son existence est effectivement documentée du début du premier
millénaire avant J.-C. à aujourd'hui.
Aratta (TSA)
La région où était situé l'Edin (Eden biblique). Les Sumériens l'ont tou-
jours considérée comme un mythe, comme une terre fabuleuse, riche et
luxuriante (le climat y était très agéable et la nature véritablement flo-
rissante et généreuse). Le voyage du messager d'Enmerkar (voir cette
entrée) à Aratta décrit le passage de sept portes (sept cols sur sept chaînes
constituées de nombreuses montagnes) q u ' i l est aujourd'hui encore né-
cessaire de traverser pour aller du territoire de l'ancienne Sumer à la zone
où se trouve la ville de Tabriz (ancien Eden ?).
Le Talmud hébreu parle de sept ciels à traverser pour rejoindre le ciel
primordial.
I l correspond peut-être à l'actuelle plaine {Edin en sumérien et edinna
en akkadien) de Miyandoab (Caucase), au sud du lac Ourmia.
Asarluhi (TSA)
Fils d'Enki et Dieu de la fertilité connu sous le nom de Marduk chez les
GLOSSAIRE GENERAL 315
Astarté
Déesse vénérée dans la région sémite du nord-ouest (l'Ishtar babylo-
nienne) ; elle représentait la Grande Mère phénicienne et cananéenne.
Son culte était lié à la fertilité, à la fécondité et à la guerre. Les centres
majeurs dans lesquels elle était vénérée furent Sidon, Tyr et Byblos, mais
elle était également connue à Malte, à Tharros en Sardaigne, et à Erice
en Sicile.
Elle entra également au panthéon égyptien, où elle devint Isis. La pé-
riode hellénistique qui suivra la verra associée à la déesse grecque Aph-
rodite et à la Vénus romaine.
Le nom d'Astarté apparaît souvent dans l'Ancien Testament, égale-
ment sous sa forme plurielle (Ashtarot, c f Jg 10 6) : i l indique probable-
ment, dans ce cas, des divinités féminines correspondant aux Baalim mas-
culins. À suivre, un court rappel de ce qui est rapporté dans le chapitre 6 :
à Kuntilled Ajrud (entre Néguev et Sinaï), Yahvé était vénéré en même
temps que sa partenaire Ashérah.
Badtibira (TSA)
"Lieu brillant où le minéral est fait métal", "lieu fortifié des métaux",
"fondement du travail des métaux".
Ville située à proximité du corridor où descendaient les navires des
dieux. 11 fut le siège d'un royaume antérieur au déluge qui succédera à
Eridu. On y célébrait le culte d'Inanna.
C'est l'une des cinq villes antédiluviennes qui seront construites au
moment où Enlil décide de "tirer l'humanité des cavernes" et de lui offrir
N. B. : Mizraïm, le petit-fîls de Noé, est une épitliète qui est dérivée de M-Asar, "disciple
d'Asar" (à savoir d'Osiris) : i l s'agissait d'un dirigeant de la tribu sumérienne du Faucon,
donc un roi-Horus (N.d.A.).
316 LE DIEU DE LA BIBLE VIENT DES ÉTOILES
une existence plus humaine et plus civilisée avec des villes, l'agriculture
et l'élevage de moutons. Les récits en cunéiformes mentionnent que les
hommes ne mangeaient alors pas de pain, ne s'habillaient pas, allaient
tous nus, mangeaient de l'herbe en l'arrachant avec la bouche, et buvaient
à même l'eau des fossés...
Dans ces villes-là, c'étaient les dieux qui commandaient.
Son nom, qui veut également dire "installation de celui qui travaille
les métaux", nous renvoie éventuellement (de "t-b-r" à "t-b-1") au terme
Tubal-cain de la Bible, le "forgeron".
I l s'agirait ainsi de la cité de Tubal (T-b-1, t-b-r), la cité du forgeron.
Bérose (Beroso)
Prêtre de Marduk, astronome et astrologue babylonien, i l vécut entre les
I V et IIP siècles avant J.-C.
L'importance de ce personnage est liée à ses trois livres, qui consti-
tuent l'œuvre connue sous le nom â'Histoire de Babylone (BaPuÀcovia/a),
consacrée au roi Antioche et aujourd'hui perdue. On en détient des
fragments plus ou moins importants grâce à des auteurs comme Abideno
et Alessandro Polistore (P' siècle après J.-C.) : elle fait état de l'histoire
du monde, des origines j u s q u ' à l'époque de l'auteur.
Pour ce qui concerne en particulier l'histoire humaine, Bérose la di-
vise essentiellement en deux grandes époques dont le déluge forme la
ligne de partage des eaux : dans la première, dix souverains antédiluviens
avaient régné sur des périodes extrêmement longues, mesurées en saroi
(les Sar àes Sumériens ?) équivalant à 3600 ans.
La liste des noms grecs est la suivante : Aloro, Alapro, Malone, A m -
menone, Magalaro, Daono, Euerodesco, Amempsino, Parte, Xisutro (le
Ziusudra sumérien, le Noé biblique ?).
En ces temps-là, des poissons avec une tête et des pieds humains sor-
taient de la mer (le premier étant Oannes) et jouaient le rôle de conseillers
auprès des souverains, enseignant à travers ces derniers tous les aspects
de la civilisation aux hommes. Après le déluge, la durée des règnes di-
minuera et sera mesurée en neroi, à savoir en périodes de 600 ans. I l
en arrive pour finir à des personnages historiques ; on a en particulier
retrouvé des fragments importants de cette histoire relatifs aux périodes
de Nabuchodonosor I I et de Nabonedo.
Bible Stuttgartensia
La Biblia Hebraica Stuttgartensia, ou BHS, est une édition de la Bible
hébraïque publiée par la "Deutsche Bibelgesellschaft" (Société biblique
allemande) de Stuttgart.
Le texte est une copie précise des écrits massorétique tel qu'ils f i -
gurent dans le Codex Leningradensis (L) ou codex de Leningrad, et repré-
GLOSSAIRE GÉNÉRAL 317
commencé'^*.
Carmel (Mont)
Ce mont apparaît dans les textes sacrés du judaïsme et du christianisme,
mais s'avère être également présent dans d'autres traditions. On affirme
que ce n'est pas une découverte du judaïsme et q u ' i l serait même habité
depuis la préhistoire, à savoir 150.000 ans avant J.-C. au moins, certaines
pièces à caractère funéraire suggérant q u ' i l était déjà considéré comme un
lieu sacré à la fin de cette lointaine antiquité.
Nous en avons également un témoignage d'origine égyptienne : en
l'an 1400 avant J.-C, le pharaon Thoutmôsis I I I , qui mène des campagnes
militaires en Palestine, mentionne également le mont Carmel q u ' i l désigne
comme un "Mont Saint" dans ses comptes rendus.
Nous avons dans la Bible les références suivantes :
• Jos 12 22 : le Carmel est conquis par Josué qui bat le roi Yoqnéam.
• 7 18 : le Carmel entre en scène dans l'histoire d'Élie, que nous
avons traitée dans le chapitre concerné.
Après cet épisode, le mont Carmel n'apparaît plus dans l'histoire b i -
blique que sous forme d'allusions (Is 35 2, Ct 1 6,Na\.
En l'an 66 après J.-C, Vespasien accomplit des sacrifices sur le mont
Carmel au dieu du lieu, que Tacite et Suétone décrivent comme un Dieu
sans visage. Différentes traditions rappellent ensuite que de nombreux
ermites continueront à se retirer dans les grottes de ce mont dans le sillage
d'Élie, d'Elisée et de leurs disciples. Des complexes monastiques datant
de l'époque byzantine seront par la suite établis près de la Grotte d'Élie
(qu'abrite l'église de l'actuel couvent), comme en témoignent des inscrip-
tions découvertes à l'occasion de fouilles.
Lors de la seconde moitié de l'an 1100, un certain nombre de resca-
pés des croisades se rassembleront sur le Carmel pour y démarrer une
existence contemplative consacrée à la prière et à l'isolement : ce sera le
patriarche de Jérusalem qui définira les règles de ce nouvel Ordre né de
l'union de différentes communautés cénobitiques.
En l'an 1200, ce mouvement monastique gagnera l'Europe sous le nom
d'"Ordre de Sainte Marie du mont Carmel". Celui-ci était fondé sur la
solitude contemplative, la prière, la pauvreté et le travail.
L'Ordre passa ensuite de l'ermhage à la mendicité, et le pape Inno-
cent I V publia la Règle Modifiée des Carmélites le premier octobre 1247.
Pour approfondir le sujet : Jebens H., Cargo, Cuit, and Culture Critique, University of
Hawaii Press, Honolulu, 2004 / Lindstrom L., Cargo Cuit: Strange Stories of Désire from
Melanesia and Beyond, University of Hawaii Press, Honolulu 1993 / Kaplan M., Neither
Cargo nor Cuit: Ritual Politics and the Colonial Imagination in Fiji, Duke University
Press, Durham, 1995 (N.d.A.).
320 LE DIEU DE LA BIBLE VIENT DES ÉTOILES
Déluge
{mabîil en hébreu) : "océan céleste, inondation, déluge".
On déduira de l'analyse des pictogrammes originaux de la langue h é -
braïque publiés dans The Ancient Hebrew Language and Alphabet*^^, que
le terme "7132 (mabùl) correspond aux signes suivants :
Benner, J. A., The Ancient Hebrew Language and Alpfiabet, op. cit.
GLOSSAIRE GÉNÉRAL 321
Se référer aux pièces WB-62 et WB-444 - Liste des Rois Sumériens - publiées par Stephen
Langdon dans Oxford Editions of Cuneiform Texts, 1923 (N.d.A.).
GLOSSAIRE GÉNÉRAL 323
Duranki (TSA)
L e " l i e n ciel-terre".
I l s'agit d ' u n e colonne u t i l i s é e par E n l i l p o u r "s'adresser au c i e l " ; cela
se t r o u v a i t dans le centre de N i p p u r , la capitale du dieu E n l i l . I l est é g a l e -
ment a p p e l é Ekur et i n d i q u e le l i e u o ù E n l i l planta la graine de l ' h u m a n i t é .
Dviulma (TSA)
L o c a l i t é v i s i t é e par Inanna avec sa navette d u c i e l .
E a n n a (TSA) -, • -
" M a i s o n de A n " .
L e temple d ' A n u (et d ' I n a n n a ) en U r - la navette d ' A n u ?
C ' é t a i t une z i g g o u r a t (?) é g a l e m e n t a p p e l é e Eunir Ankida, " M a i s o n q u i
s ' é l è v e en haut", q u i "unit c i e l et terre".
Se soulevait-elle ? I l est en.effet é g a l e m e n t d i t de cette navette q u ' " e l l e
descend d u c i e l " , et Inanna la soustrait à A n u en affrontant le "scorpion",
q u i la d é f e n d .
Ce temple/navette spatiale (?) r é v è l e é g a l e m e n t le c a r a c t è r e t y p i q u e -
ment " h u m a i n " et l o c a l i s é des p o u v o i r s d ' I n a n n a q u i d i t à G i l g a m e s h :
"dans l'Eanna, j e ne te c o n c è d e pas le droit de promulguer des lois, je
ne te c o n c è d e pas le droit d ' é m e t t r e des sentences [ . . . ] Gilgamesh, ton
pouvoir est confiné aux hommes, sur mes biens tu n'as aucun d r o i t . . . " .
E b a b b a r (TSA)
" M a i s o n du l u m i n e u x " .
L e temple d ' U t u à Sippar.
E d i n (TSA), É d e n À
( c f G « 2 10)
L e m o t Éden a é t é t r a d u i t en grec par Ttapàôeiooç [paradeisos], "paradis", et
d é r i v e d u p a i r i d a e z a de la r e l i g i o n zoroastrienne (dont l ' o r i g i n e se trouve
p r é c i s é m e n t dans le t e r r i t o i r e de l ' É d e n ) : le terme signifie " l i e u c l ô t u r é " .
L e m o t h é b r e u gan, q u i d é s i g n e le " j a r d i n " , est d é r i v é de la racine
ganan, q u i signifie " c l ô t u r e r " .
[Gan be-eden] (11^3 T^) signifie donc " j a r d i n c l ô t u r é en É d e n " . q u i .
G L O S S A I R E GÉNÉRAL Î27
E k u r , E h u r , E h a r (TSA)
" M a i s o n c o m m e une montagne".
I l s'agit d u n o m de la p y r a m i d e - t e m p l e d ' E n l i l à N i p p u r .
Les i n s c r i p t i o n s disent que sa c i m e m o n t a i t vers le c i e l : se r é f é r a i e n t -
elles é v e n t u e l l e m e n t à une partie s u p é r i e u r e susceptible de d é c o l l e r ?
L a B i b l e {Gn 11 4 ) d é c r i t la c o n s t r u c t i o n de la t o u r de Babel en é n o n -
ç a n t l i t t é r a l e m e n t , sans u t i l i s e r de verbes, que "cime d ' e l l e dans les c i e u x "
(les deux r é c i t s se r é f è r e n t - i l s au m ê m e é v é n e m e n t é v o q u a n t la m ê m e ca-
r a c t é r i s t i q u e ?).
Les autres d i e u x se rendaient au t e m p l e de N i p p u r pour p l a i d e r la cause
de leurs p r o t é g é s . I l a b r i t a i t une chambre centrale oîi é t a i e n t c o n s e r v é e s
les "Tables des destins", des p i è c e s q u i contenaient p r o b a b l e m e n t des
i n f o r m a t i o n s sur les orbites p l a n é t a i r e s , celles q u ' o n lisait dans le c i e l
p o u r p r é v o i r l ' a v e n i r , les p h é n o m è n e s astronomiques é t a n t parfaitement
p r é d i c t i b l e s . O n peut supposer que c'est sans doute l à - d e s s u s que se sera
b â t i e la c o n v i c t i o n dont se p r é v a u t l ' a s t r o l o g i e de p o u v o i r p r é d i r e le futur
en observant les é t o i l e s . - - -.j
El- ' - • •• • •
Terme s é m i t i q u e : d i e u des C a n a n é e n s , la plus i m p o r t a n t e d i v i n i t é ouga-
r i t i q u e ( c u l t u r e p r é - h é b r a ï q u e s i t u é e dans la r é g i o n de Canaan et dans le
S i n a ï ) ; n o m u t i l i s é dans la B i b l e dans El Elyon ou El Shaddai ( " t r è s haut",
"seigneur des montagnes", "seigneur puissant").
Cet E l est é g a l e m e n t a p p e l é "Ab-adam", q u i veut dire " P è r e de l ' h o m m e " .
Son p l u r i e l , Elohim, est u t i l i s é dans la B i b l e p o u r i n d i q u e r l'ensemble des
i n d i v i d u s dont la t h é o l o g i e a ensuite fait le personnage du d i e u u n i q u e
( v o i r le chapitre c o n c e r n é ) .
E n k i , E a (TSA)
"Seigneur de la terre", " C e l u i q u i d é v o i l e les secrets", "Seigneur de l ' e a u "
( é t a i t - c e ce m ê m e d i e u que les É g y p t i e n s connaissaient sous le n o m de
Pour d'autres hypothèses concernant cette localisation, nous vous conseillons de prendre
connaissance des travaux du professeur E . Spedicato exposés dans Éden revisited: Geogra-
phy, Numerics and other Taies, qui est cité dans la bibliographie (N.d.A.).
G L O S S A I R E GÉNÉRAL 329
Ptah ?).
D i e u de l ' A b z u ; fils d ' A n u ; frère d ' E n l i l ; d i v i n i t é de t u t e l l e d ' E r i -
d u ; commandant des A n u n n a k i ; le d i e u q u i d é c i d e de c r é e r l ' h o m m e sur
l ' i n i t i a t i v e de la m è r e N a m m u q u i l ' i n v i t e à f a ç o n n e r un ê t r e semblable
aux d i e u x susceptible de les servir et de t r a v a i l l e r p o u r eux. E n k i c r é e
l ' h o m m e : i l c r é e l ' h u m a i n - h o m m e et l ' h u m a i n - f e m m e c o m m e le d i e u h é -
b r e u c r é e l ' h o m m e et ensuite la femme q u i doit aider ce dernier à p r o c r é e r
de m a n i è r e autonome.
I l avait p o u r e m b l è m e deux serpents e n t r e l a c é s , u n symbole q u i rap-
p e l l e la structure de l ' A D N et le serpent [nahash] de la B i b l e q u i tente E v e .
C'est le d i e u q u i r e ç o i t p o u r t â c h e d ' é t a b l i r l ' o r d r e dans le monde.
I l est é g a l e m e n t d é s i g n é en tant que "Seigneur de l ' e a u " , et fait le
l i e n avec d'anciennes l é g e n d e s m é s o p o t a m i e n n e s concernant des ê t r e s m i -
h o m m e , m i - p o i s s o n , ou des i n d i v i d u s recouverts d ' é c a i l l é s (une c o m b i -
naison rappelant des é c a i l l e s ?) parfois aussi d é c r i t s en tant q u ' " a n i m a u x
sensibles" : les A p k a l l u .
Ces ê t r e s sont é v o q u é s par divers chroniqueurs anciens.
B é r o s e ( q u i a v é c u au I I P s i è c l e avant J . - C ) , un p r ê t r e b a b y l o n i e n du
dieu B e l - M a r d u k , avait a c c è s à des é c r i t s c u n é i f o r m e s et pictographiques
(sur des c y l i n d r e s , des tablettes et les murs des temples) q u i dataient de
m i l l i e r s d ' a n n é e s . I l t r o u v a dans certaines d'entre elles des i n f o r m a t i o n s
concernant un a n i m a l d o t é de raison q u ' o n appelait Oannes : son corps
é t a i t c e l u i d ' u n poisson, mais c o m m e i l é t a i t a m p h i b i e , sa t ê t e de poisson
d i s s i m u l a i t une autre t ê t e , humaine c e l l e - l à , sa queue cachant quant à elle
des pieds.
L a v o i x et le langage q u ' i l u t i l i s a i t é t a i e n t en outre a r t i c u l é s et humains.
L a l é g e n d e raconte qu'Oannes p a r l a i t avec l ' h o m m e le j o u r et l ' i n s t r u i s a i t
en m a t i è r e de lettres, de sciences et de toute sorte d'arts. I l l u i avait ainsi
appris à construire des maisons, à b â t i r des temples, à r é d i g e r les lois et à
assimiler les p r i n c i p e s de la g é o m é t r i e . Quand le soleil se couchait, l ' ê t r e
en question p l o n g e a i t à nouveau dans la mer et attendait toute la n u i t dans
les profondeurs marines.
A b i d i n , un d i s c i p l e d ' A r i s t o t e ( I I P s i è c l e avant J . - C ) , m e n t i o n n e é g a -
lement ces ê t r e s sortis de la mer l o r s q u ' i l parle des rois s u m é r i e n s .
A p o U o d o r e d ' A t h è n e s , un é r u d i t a t h é n i e n du I P s i è c l e avant J . - C , fait
quant à l u i r é f é r e n c e aux diverses manifestations de ces ê t r e s sortis des
eaux du G o l f e Persique : sous le r è g n e d ' A m e n o n le C h a l d é e n , " a p p a r a î t
le Musarus Oannes, 'Annedotus\i signifie ' l ' a b o m i n a b l e Oannes' o u
' l e repoussant'" ; sous le r è g n e d'Euedoreschus, a p p a r a î t en revanche u n
personnage d u n o m d'Odacon.
Des analogies sont possibles avec d'autres t r a d i t i o n s q u i d é c r i v e n t des
personnages aux c a r a c t é r i s t i q u e s t r è s s i m i l a i r e s à celles des A p k a l l u : en
A m é r i q u e , les M a y a s adoraient u n ê t r e a m p h i b i e q u ' i l s appelaient "Uaa-
330 L E D I E U D E L A B I B L E V I E N T D E S ÉTOILES
E n l i l (TSA)
"Seigneur du c i e l " , "Seigneur d u commandement", "Seigneur d u vent".
Fils d ' A n u , f r è r e d ' E n k i et d i v i n i t é t u t é l a i r e de N i p p u r ( v o i r l ' e n t r é e
"Nibruki").
C ' é t a i t en fait le plus i m p o r t a n t des d i e u x a p r è s A n u : i l semble m ê m e
a v o i r r e m p l a c é ce dernier - qui é t a i t toujours absent - à partir d ' u n e cer-
taine é p o q u e , ainsi que lors de la p é r i o d e q u i suivra. I l é t a i t c o n s i d é r é
c o m m e le " R o i d u c i e l et de la Terre", le " R o i de tous les pays" et les divers
souverains locaux affirmaient que c ' é t a i t l u i q u i les avait directement i n -
t r o n i s é s pour r é g n e r sur le pays q u i leur é t a i t c o n f i é : c ' é t a i t en effet E n l i l
q u i " p r o n o n ç a i t le n o m du r o i " et l u i "donnait son sceptre".
E n m e d u r a n k i (TSA)
"Le seigneur dont Me relie c i e l et terre".
P r ê t r e des Me de D u r a n k i q u i o f f i c i a i t p r è s du t e m p l e s a c r é de N i p p u r .
Ce personnage est a c c o m p a g n é par un sage A p k a l l u d u n o m d'Utuaabzu,
lequel rappelle l'Enoch b i b l i q u e q u i fut e m m e n é dans le c i e l : la d e r n i è r e
partie d u n o m s u m é r i e n du r o i de cet a p k a l l u , " a n k i " , est un rappel direct
de l'hébreu//<5f«oA:...
E n m e r k a r (TSA)
R o i d ' U r u k ( p r e m i è r e dynastie ; i l r é g n a i m m é d i a t e m e n t a p r è s le d é l u g e ) ,
c e l u i à q u i l ' o n a a t t r i b u é l ' i n v e n t i o n de l ' é c r i t u r e (3100 avant J . - C ) .
I l s'agit du fils de Meskiagkasher, le p r e m i e r r o i q u i r é g n a sur U r u k
a p r è s le d é l u g e .
E n m e r k a r ramena le culte de la d é e s s e Inanna d ' A r a t t a ( l ' U r a r t u / A r a r a t
b i b l i q u e ) à U r u k , la r é g i o n où se t r o u v a i t l ' É d e n . :
I l fait construire l ' E a n n a à U r u k .
Son n o m a é g a l e m e n t le sens A'Enmeru, "chasseur" : ce personnage.
G L O S S A I R E GÉNÉRAL 331
avec ses trois consonnes N-M-R, rappelle les trois consonnes du grand
chasseur b i b l i q u e N i m r o d (le fils de K u s h et petit fils de N o é ) , q u i fut le
p r e m i e r à exercer le p o u v o i r sur la terre ( a p r è s le d é l u g e ?) en r é g n a n t sur
É r e k ( U r u k ) , B a b e l et A c c a d {Gn 10 8-10).
L a dynastie serait la suivante :
Z i u s u d r a ( N o é ) - D é l u g e - Meskiagkasher ( K u s h ) - Enmer-
kar ( N i m r o d ) .
Ces deux derniers personnages ( s u m é r o - b i b l i q u e s ) sont donc les i n i -
tiateurs de la p r e m i è r e dynastie d ' U r u k ( l ' É r e k b i b l i q u e ) a p r è s le d é l u g e .
E n m e r k a r fait construire un grand t e m p l e d é d i é à la d é e s s e Inanna,
et le N i m r o d b i b l i q u e (selon l ' h i s t o r i e n j u i f - r o m a i n F l a v i u s J o s è p h e ) fait
construire une tour gigantesque ; ce sera la p é r i o d e de la confusion des
langues (??) p r o v o q u é e par le D i e u s u p r ê m e ( E n l i l ?) : souvenons-nous
q u ' U t n a p i s h t i m (le N o é b a b y l o n i e n ) fait construire u n t e m p l e d é d i é à la
d é e s s e Ishtar, la r i v a l e d ' E n l i l .
E n n é a d e s (Plotin)
P l o t i n - n é à L i c o p o l i ( E g y p t e ) en 205 et m o r t à M i n t u r n o ( L a z i o ) en
270 ~ a é t é l ' u n des philosophes les plus i m p o r t a n t s de l ' a n t i q u i t é . I l fut
l ' h é r i t i e r de Platon et est c o n s i d é r é c o m m e le p è r e du N é o p l a t o n i s t n e .
Sa d o c t r i n e est contenue dans les E n n é a d e s , une œ u v r e d i r i g é e et p u -
b l i é e par son biographe P o r f i r i o . Elles sont c o m p o s é e s de 6 groupes de
9 t r a i t é s , c l a s s é s selon un s c h é m a ascensionnel q u i part des r é a l i t é s du
monde et de la v i e terrestre, pour passer aux niveaux m é t a p h y s i q u e s ( p r o -
vidence d i v i n e , â m e , f a c u l t é s psychiques et i n t e l l e c t u e l l e s . . . ) et toucher
pour finir à la r é a l i t é d i v i n e s u p r ê m e . . , .
Enuma Elish
P o è m e b a b y l o n i e n connu sous le titre à'Épopée de la Création, m ê m e si la
s i g n i f i c a t i o n exacte de ces termes est "Quand en haut" : c'est une n a r r a t i o n
d u m y t h e de la c r é a t i o n et des e x p l o i t s d u d i e u b a b y l o n i e n M a r d u k .
O n ne c o n n a î t pas avec certitude l ' é p o q u e de sa c o m p o s i t i o n (XIX"" s i è c l e
avant J.-C. ?), mais i l c o n t i e n t a s s u r é m e n t u n grand nombre d ' é l é m e n t s
typiques des r é c i t s s u m é r i e n s q u i l u i sont a n t é r i e u r s . Les tablettes d ' a r g i l e
sur lesquelles i l est é c r i t rapportent en t o u t cas c l a i r e m e n t cette l é g e n d e
" c o p i é e d ' u n texte s u m é r i e n " . N o u s en connaissons diverses r é d a c t i o n s :
n é o - b a b y l o n i e n n e , n é o - a s s y r i e n n e , une assyrienne plus ancienne, et une
pré-babylonienne.
L ' é p o p é e q u i nous est r a c o n t é e peut ê t r e s c i n d é e en plusieurs parties
distinctes - g é n é a l o g i e des d i e u x , l ' h i s t o i r e d ' E a ( E n k i ) et d ' A p s u , le
m y t h e du dragon, le r é c i t de la c r é a t i o n - et se t e r m i n e par une sorte
d ' h y m n e aux 50 noms de M a r d u k : cette p a r t i c u l a r i t é fait penser q u ' i l
s'agit d ' u n e r é é c r i t u r e d u p o è m e d é d i é à E n l i l , ce d i e u ayant c o n s i d é r é
332 L E D I E U D E L A B I B L E V I E N T D E S ÉTOILES
le n u m é r o 50 c o m m e s a c r é . L e nombre de tablettes i n c l u a n t ce r é c i t de
la c r é a t i o n , 7, correspond exactement à la s u b d i v i s i o n des j o u r s i n d i q u é e
dans le chapitre 1 de la G e n è s e , une s p é c i f i c i t é q u i s u g g è r e que le texte
b i b l i q u e est directement lié à cet é c r i t s u m é r o - b a b y l o n i e n beaucoup plus
ancien.
^riA\ï(TSA)
Le plus ancien site des " d i e u x " de Sumer.
L e terme rappelle l ' i d é e d ' u n " d o m i c i l e p l a c é l o i n " des d o m i c i l e s
d'origine.
Son n o m p o u r r a i t b i e n rappeler l ' I r a d / I a r à d b i b l i q u e , le f i l s d'Enoch et
"constructeur de v i l l e " .
Dans Genèse 4 17, on parle d'une i n s t a l l a t i o n dans la p l a i n e et de la f o n -
d a t i o n d ' u n e v i l l e q u i aurait é t é construite par E n o c h , lequel l u i aurait j u s -
tement d o n n é le n o m de son f i l s , Irad/Iaràd : un n o m q u i signifie "celui q u i
descend" et p o u r r a i t ainsi é v o q u e r une m i g r a t i o n se faisant de r é g i o n s é l e -
v é e s en d i r e c t i o n de la p l a i n e , ou encore "ceux q u i sont t o m b é s d ' e n haut".
Ce fut le centre du culte d u dieu E n k i q u i avait p o u r v u à l'assainisse-
ment de la r é g i o n des m a r é c a g e s : on l ' a p p e l a i t é g a l e m e n t Haaki, " M a i s o n
des poissons d'eau", car elle é t a i t construite sur un i m p o r t a n t r é s e a u de
canaux et de m a r é c a g e s .
Elle sera é g a l e m e n t a p p e l é e Eduku, la " M a i s o n d u tombeau s a c r é " , o ù
se t r o u v a i t un "temple q u i s ' é l è v e j u s q u ' a u c i e l " .
E l l e é t a i t é g a l e m e n t connue sous le n o m de Nunki : la terre de N u n .
L e terme Nun d é s i g n a i t p o u r les É g y p t i e n s les eaux p r i m o r d i a l e s d u
chaos, et c'est p r é c i s é m e n t sur celles-ci q u ' E r i d u é r i g e cette p r e m i è r e
construction dans les m a r é c a g e s de la basse M é s o p o t a m i e (une r é g i o n par
c o n s é q u e n t vierge et chaotique - l ' A b z u , l ' e a u p r i m o r d i a l e ) .
E l l e correspondait à l ' a c t u e l l e T e l l A b u Shahrain (315 k m au sud-est
de Bagdad).
E r r e u r s de l a B i b l e
N o t r e é t u d e tend à d é m o n t r e r en dehors de tout doute raisonnable que
l ' A n c i e n Testament est un l i v r e d ' h i s t o i r e é c r i t sans la m o i n d r e i n t e r v e n -
t i o n d i v i n e par des hommes, q u ' i l n'est a i n s i , en tant que t e l - contraire-
ment à ce q u i est souvent a f f i r m é - pas i n f a i l l i b l e et c o n t i e n t donc de t r è s
nombreuses erreurs, c o n t r a d i c t i o n s , i n c o h é r e n c e s et autres.
En attendant de consacrer u n t r a v a i l s p é c i f i q u e à cette question, nous
nous contenterons de ne rapporter dans cette r u b r i q u e que quelques-unes
des "inexactitudes" les plus voyantes p a r m i toutes celles que contient
l ' A n c i e n Testament dans son entier. I l s'agit d'erreurs aussi v i s i b l e s q u ' i n -
discutables q u i r e n v o i e n t à des faits historiques b i e n connus et q u i ne sont
donc pas attribuables à des d i f f i c u l t é s d ' i n t e r p r é t a t i o n :
G L O S S A I R E GÉNÉRAL 333
Flavius J o s è p h e
I l n a î t à J é r u s a l e m d'une f a m i l l e noble autour de l ' a n 37 a p r è s J.-C. I l
sera é d u q u é au sein de la t r a d i t i o n h é b r a ï q u e en é t a n t cependant soumis
à l ' i n f l u e n c e des c i v i l i s a t i o n s grecque et latine. H é b r e u respectueux de la
Torah, proche de la mouvance des pharisiens et hostile aux mouvements
nationalistes, i l se r e n d en 64 à Rome q u i l u i laisse une i m p r e s s i o n aussi
forte que p o s i t i v e .
L o r s de la p r e m i è r e guerre j u d a ï q u e (en 66 a p r è s J . - C ) , i l occupe la
charge m i l i t a i r e de gouverneur de G a l i l é e . Quand les rebelles se rendent
compte q u ' i l s ne peuvent plus s'opposer aux R o m a i n s , i l s choisissent de
se suicider. J o s è p h e r é u s s i t à s u r v i v r e et se rend alors aux R o m a i n s . I l
fait ensuite la rencontre, q u i sera pour l u i d é t e r m i n a n t e , de T i t u s F l a v i u s
Vespasianus (Vespasien), u n responsable m i l i t a i r e , auquel i l p r é d i t q u ' i l
334 1.E D I E U D E L A B I B L E V I E N T D E S ÉTOILES
Gai (TSA)
"Grande".
Gai (TSA)
" Ê t r e de l a i t " , au sens d ' u n i n d i v i d u au t e i n t l a i t e u x . D e s c r i p t i o n s u m é -
rienne a t t r i b u é e à ces i n d i v i d u s q u i sont ensuite devenus les anges (les
à y y e ^ o ç [àggelos] des Grecs) des t r a d i t i o n s p o s t é r i e u r e s : ils avaient la
peau, les cheveux et les y e u x t r è s clairs ( v o i r les recherches de B . Russo
c i t é e s dans la b i b l i o g r a p h i e ) .
G i l g a m e s h (TSA) ( É p o p é e d e . . . )
H é r o s s u m é r i e n , souverain d ' U r u k ( l ' É r e k b i b l i q u e ) , fils de la d é e s s e N i n -
sun et descendant de Shamash : i l é t a i t aux deux tiers d i e u , le t r o i s i è m e
tiers é t a n t h u m a i n . O n le d i t é g a l e m e n t ê t r e le fils de L u g a l b a n d a ( l u i -
m ê m e le fils de la d é e s s e N i n s u n ) et le p e t i t - f i l s d ' E n m e r k a r .
L ' É p o p é e de G i l g a m e s h est u n p o è m e é c r i t en c a r a c t è r e s c u n é i f o r m e s
sur des tablettes d ' a r g i l e , la v e r s i o n q u ' o n en c o n n a î t remontant au X P
s i è c l e avant J . - C , mais son contenu a en r é a l i t é é t é i n s p i r é par le r é c i t
d ' A t r a h a s i s plus ancien de six s i è c l e s .
Que raconte donc son é p o p é e ?
Souverain c r u e l , G i l g a m e s h attire sur l u i l ' a t t e n t i o n des d i v i n i t é s , q u i
d é c i d e n t de le punir.
Ils f a ç o n n e n t alors un certain E n k i d u avec de l ' a r g i l e , une sorte
d ' h o m m e p r i m i t i f et sauvage.
Tous deux s'affrontent, mais E n k i d u ne r é u s s i t pas à v a i n c r e G i l g a -
mesh. I l s é t a b l i s s e n t alors une alliance q u i se transforme en a m i t i é : ils
d é c i d e n t ainsi d ' a l l e r dans la F o r ê t des C è d r e s ( L i b a n ?) pour y prendre le
bois des arbres, c e l l e - c i é t a n t p r o t é g é e par un monstre q u ' i l s r é u s s i s s e n t
G L O S S A I R E GÉNÉRAL 335
à vaincre.
G i l g a m e s l i est c o u r t i s é e par I s h t a r / A s t a r t é , mais i l la repousse. L a
d é e s s e o f f e n s é e envoie alors contre les deux amis u n taureau d i v i n de
couleur bleue : E n k i d u le stoppe et G i l g a m e s h le tue. Ishtar met ensuite
E n k i d u à m o r t et G i l g a m e s h d é c o u v r e ce qu'est la douleur à travers la
perte de son a m i . D é c i d a n t de p a r t i r à la recherche d u secret de l ' i m m o r -
t a l i t é , i l apprend ainsi q u ' i l existe u n h o m m e q u i c o n n a î t ce secret : le
v i e u x sage U t a n a p i s h t i m (le N o é b i b l i q u e ) q u i avait é t é s a u v é du d é l u g e
u n i v e r s e l avec l ' a i d e d ' E n k i , et à q u i les d i e u x avaient d o n n é l ' i m m o r t a -
lité. G i l g a m e s h v i e n t à bout des obstacles q u i l ' e m p ê c h a i e n t de le rencon-
trer et atteint u n l i e u o ù une femme l u i demande de faire halte. H c h o i s i t
cependant de c o n t i n u e r sa route et r e j o i n t U t a n a p i s h t i m . Le v i e u x sage
l ' i n f o r m e d ' a b o r d que la m o r t est i n é v i t a b l e pour l ' h o m m e puis, p r i s de
p i t i é , l u i r é v è l e alors q u ' i l existe une p o s s i b i l i t é d ' a c q u é r i r la jeunesse
é t e r n e l l e , à savoir une plante q u ' o n trouve au fond de la mer. G i l g a m e s h
part i m m é d i a t e m e n t à la recherche de cette plante et, ayant f i n i par la t r o u -
ver, i l s ' a r r ê t e pour se reposer au b o r d d ' u n ruisseau, la plante é t a n t dans
l ' i n t e r v a l l e m a n g é e par u n serpent.
L a fin d u texte o r i g i n a l est e n d o m m a g é e et i l y manque de nombreuses
parties. D ' a u t r e s tablettes q u i ne font pas partie de l ' é p o p é e t r a d i t i o n n e l l e
font é t a t d u suicide de G i l g a m e s h et de sa cour.
igigi, igigu f r a ^ ;
"Ceux q u i observent" : c'est ainsi q u ' o n d é f i n i s s a i t les astronautes anun-
n a k i q u i restaient en orbite (?).
Igi s i g n i f i e " œ i l " et par c o n s é q u e n t le fait de regarder. Gu signifie "ter-
r i t o i r e , r é g i o n " . Gi porte en l u i les sens de "confidence", " f a m i l i a r i t é " et
"confiance" ( v o i r le t r a v a i l de B . Russo c i t é dans la b i b l i o g r a p h i e ) .
Ilu (TSA)
I m m o r t a l i t é des d i e u x
Le sujet de l ' i m m o r t a l i t é de d i e u , o u des d i e u x est p a r t i c u l i è r e m e n t é p i -
neux car i l est directement en rapport avec Véternité de dieu. Cette der-
n i è r e est s p é c i f i q u e m e n t l i é e à la f o i des croyants, q u i sont b i e n entendu
dans l ' i m p o s s i b i l i t é de remettre cet aspect de leur d i e u en question.
L a B i b l e d i t p o u r t a n t c l a i r e m e n t que les E l o h i m "meurent c o m m e tous
les hommes (Adàm)"^^\s S u m é r i e n s racontant que leurs d i e u x / A n u n n a k i
j o u i s s a i e n t de vies t r è s longues mais pas é t e r n e l l e s et que cette d u r é e a l l a i t
™ Biglino, M . , La Bible comme vous ne l'avez jamais lue - Les dieux sont-ils venus des
étoiles ?, éditions Atlantes-Intericeltia, op. cit. (www.interkeltia.com).
336 L E D I E U D E L A B I B L E V I E N T D E S ÉTOILES
décennies.
Les Islandais sont connus p o u r a v o i r dans leur A D N u n g è n e q u ' o n a
b a p t i s é " M a t h u s a l e m " , parce q u ' i l semble a v o i r une f o n c t i o n s p é c i f i q u e
en termes de l o n g é v i t é . O n a d é c o u v e r t u n g è n e chez la Drosophila mela-
nogaster, le m o u c h e r o n du f r u i t , q u i m u l t i p l i e sa d u r é e de vie par deux.
O n a é g a l e m e n t r e p é r é chez les rats, un g è n e q u i augmente leur l o n g é v i t é
de 35 % . . . ' "
I n a n n a (TSA)
" B i e n a i m é e d ' A n u " , "Reine d u c i e l " , "Dame d u temps d u c i e l " : fille de
N a n n a r / S i n , s œ u r d ' U t u et p e t i t e - f i l l e d ' E n l i l , elle r é g n a i t sur A r a t t a et
U r u k , et se v i t c o n f i e r l ' a d m i n i s t r a t i o n de la c i v i l i s a t i o n de la v a l l é e de
l ' I n d u s aux environs de l ' a n 2800 avant J.-C.
E l l e est é g a l e m e n t connue sous les noms d'Imini ("forte, dame par-
f u m é e " ) , d'Ashtaroth chez les H é b r e u x , d'Ishtar en B a b y l o n i e , d'Astarté
chez les Syriens et d'Anahita chez les Perses.
Ses symboles é t a i e n t entre autres le lys ( p r é s e n t sur les plus anciennes
constructions é g y p t i e n n e s ) et le t r ô n e , q u i é t a i t é g a l e m e n t r e p r é s e n t é sur
la t ê t e de la d é e s s e Isis {Aset en é g y p t i e n ) .
D é e s s e de la guerre (la "bataille é t a i t son p l a i s i r " ) , elle r é u s s i t à s'em-
parer des " p o u v o i r s " ( M e ) q u i é t a i e n t c o n s e r v é s à E r i d u au p r o f i t d ' U r u k .
E l l e é t a i t é g a l e m e n t c o n s i d é r é e c o m m e la patronne de l ' a m o u r l i b e r t i n
et sans entrave : des c a r a c t é r i s t i q u e s que l ' o n retrouve chez la Grecque
A p h r o d i t e , p a r e i l l e m e n t v é n é r é e en tant que d é e s s e de l ' a m o u r et protec-
trice des combattants. H i é r o d u l e d ' A n avait sa r é s i d e n c e à U r u k , a u p r è s
de la z i g g o u r a t connue sous le n o m d'Eanna ( " M a i s o n d ' A n " , " M a i s o n des
m u l t i p l e s rendez-vous").
C ' é t a i t une A n u n n a k i e n l i l i t e , q u i é p o u s a D u m u z i (Tammuz p o u r les
A k k a d i e n s , Adonis p o u r les Grecs), le fils d ' E n k i : la c o n t i n u e l l e r i v a l i t é
q u i d i v i s a i t les familles enlilites et enkites poussa M a r d u k à p r o v o q u e r la
m o r t de D u m u z i p o u r conserver le p o u v o i r .
K i e n g i r (TSA)
N o m avec lequel les S u m é r i e n s d é f i n i s s a i e n t le t e r r i t o i r e o ù ils v i v a i e n t , à
savoir Sumer. "Terre des seigneurs n o i r s " , "Terre des seigneurs des n o i r s " ,
"Terre des seigneurs des machines volantes", "Terre des gardiens" (Shu-
mer en a k k a d i e n ) , "Terre d u seigneur noble".
I l est à noter que les É g y p t i e n s appelaient leurs d i e u x d u c o m m e n c e -
ment des temps "ta neteru", "les gardiens".
™ Boncinelli, E . , Lettera ad un bambino che vivra 100 anni, RizoUi, Milan, 2010.
Voir Russo, B., Schiavi degli Dèi, op. cit., et Sitchin, Z . , Quando igiganti abitavano la
Terra, M A C R O Edizioni, Cesena, 2009.
338 L E D I E U D E L A B I B L E V I E N T D E S ÉTOILES
K i s h (TSA)
L a p r e m i è r e l o c a l i t é de la Terre à laquelle les d i e u x ont c o n c é d é la r o y a u t é
a p r è s le d é l u g e : c'est à p a r t i r de ce m o m e n t - l à que les hommes peuvent
commencer à se gouverner e u x - m ê m e s et à g é r e r leur t r a v a i l p o u r les
Anunnaki.
L e n o m de cette v i l l e est m e n t i o n n é dans Genèse 10 en tant que pre-
m i è r e ville royale.
Certains é c r i t s s u m é r i e n s attribuent ce p r i v i l è g e à K i s h ("le d é l u g e ef-
f a ç a toute chose [ . . . ] a p r è s que le d é l u g e eut e f f a c é toute chose, quand la
r o y a u t é descendit d u c i e l , la r o y a u t é fut à K i s h " ) , d'autres à Lagash, alors
l ' a r c h é o l o g i e contemporaine semble leur p r é f é r e r U r u k .
K i s h a é t é p r o t é g é e par les dieux : " . . . eux, les grands d i e u x , les I g i g i ,
d é s i g n e r o n t une v i l l e [ . . . ] eux, les grands d i e u x , les I g i g i , d é s i g n e r o n t la
v i l l e de K i s h [ . . . ] les I g i g i se t o u r n è r e n t vers les T ê t e s N o i r e s ( l ' a p p e l -
l a t i o n que les S u m é r i e n s s ' a t t r i b u a i e n t ) et dirent 'puisse u n r o i ê t r e leur
berger [ . . . ] puisse Etana ê t r e le constructeur du t e m p l e . . . ' " .
Etana é t a i t d é f i n i c o m m e "le Berger q u i m o n t a au c i e l " .
L a v i l l e se t r o u v a i t à p r o x i m i t é de l ' a c t u e l l e I n g a r r a , à 85 k m au sud-
est de Bagdad.
L i v r e des J u b i l é s
É g a l e m e n t a p p e l é Petite Genèse, ce texte n'est c o n s i d é r é c o m m e cano-
n i q u e que par l ' É g l i s e copte. Probablement c o m p o s é en h é b r e u vers la f i n
d u I P s i è c l e avant J . - C , i l n ' a é t é c o n s e r v é dans son i n t é g r a l i t é que dans
sa t r a d u c t i o n é t h i o p i e n n e et avait le statut, avec le L i v r e d'Enoch, de texte
s a c r é de la B i b l e , dont i l faisait partie.
I l rapporte l ' h i s t o i r e q u i va du monde de la c r é a t i o n à l ' e x o d e hors
d'Egypte, subdivisant les é v é n e m e n t s en p é r i o d e s de 49 ans - d ' o ù son
n o m - e l l e s - m ê m e s d i v i s é e s en p é r i o d e s de sept ans.
Livre d'Enoch
C'est u n texte apocryphe d ' o r i g i n e j u d a ï q u e q u i n'est accepté que par la
t r a d i t i o n copte. Sa r é d a c t i o n d é f i n i t i v e remonte au P ' s i è c l e avant J.-C.
et elle nous est parvenue sous sa f o r m e é c r i t e dans une ancienne langue
l i t t é r a i r e de l'Ethiopie (le ge'ez).
I l y a d'autres versions d u L i v r e d'Enoch, l ' u n e appartenant aux R o u -
leaux de Q u m r a n q u i est a r a m é e n n e , l ' a u t r e é t a n t l ' e x t r a i t que nous en a
d o n n é le m o i n e G i o r g i o S i n c e l l o dans une œ u v r e q u ' i l a c o m p o s é e au I X "
siècle.
L e L i v r e d'Enoch p o u r r a i t constituer u n regroupement de textes a n t é ^
rieurs car i l est c o m p o s é de sections distinctes : le l i v r e des Vigilants (ce.
1-36), le l i v r e des Paraboles (ce. 3 7 - 7 1 ) , le l i v r e de VAstronomie ou livre
des Astres célestes (ce. 7 2 - 8 2 ) , le l i v r e des Rêves (ce. 8 3 - 9 0 ) , la lettre
G L O S S A I R E GÉNÉRAL 339
"Grand h o m m e " .
T i t r e c o n f é r é à des personnages p a r t i c u l i è r e m e n t m é r i t a n t s c o m m e K u -
baba, la reine de K i s h et fondatrice de la t r o i s i è m e dynastie.
I l signifie é g a l e m e n t " r o i , seigneur". I l f a l l a i t q u ' i l ait m o i n s de p o u -
v o i r que l ' E n .
Ce terme p o u r r a i t ê t r e u n r a p p e l du terme s é m i t i q u e Malik, o u Melek,
" r o i " ( c o m m e le M e l c h i s e d e k b i b l i q u e : melek-sadok, le seigneur de j u s -
tice et r o i de J é r u s a l e m ) .
L u g a l b a n d a (TSA)
C o m m a n d a n t des troupes d ' E n m e r k a r , q u i est d é f i n i c o m m e u n Dingir et
c o m m e le p è r e de G i l g a m e s h .
L u l u , L u U u (TSA)
" M é l a n g é " , mais p e u t - ê t r e é g a l e m e n t "stupide" ( v o i r B . Russo dans la
bibliographie).
L e n o u v e l ê t r e c r é é par les A n u n n a k i / E l o h i m .
M a g u r , M a g u r g u r (TSA)
U n "Bateau q u i peut se renverser et se tourner", q u i devait par c o n s é q u e n t
ê t r e c e l u i de Z i u s u d r a , le N o é s u m é r i e n .
I l é t a i t a p p e l é "Tebitu" en a k k a d i e n , d o n t le sens r e n v e r r a i t à u n type
d ' e m b a r c a t i o n é g a l e m e n t capable de rester s u b m e r g é sans ê t r e e n d o m -
m a g é et à l ' i n t é r i e u r duquel on p o u v a i t v i v r e .
I l est a p p e l é "Tevàh" (H^ri) dans la B i b l e {Gn 6 14 et suiv.), d o n t le
sens est "panier, b o i t e , caisse".
Dans les deux r é c i t s m o y e n - o r i e n t a u x les plus i m p o r t a n t s q u i parlent
de l ' a r c h e , i l subsiste encore la d e s c r i p t i o n de la f a ç o n dont on u t i l i s a i t le
b i t u m e pour le collage et l ' é t a n c h é i s a t i o n , mais les dimensions de l'arche
diffèrent :
• longueur : 300 c o u d é e s dans la B i b l e c o m m e dans l ' É p o p é e de
Gilgamesh.
• largeur : 50 c o u d é e s dans la B i b l e , et 120 dans l ' É p o p é e de G i l -
gamesh.
• hauteur : 30 c o u d é e s dans la B i b l e et 120 dans l ' É p o p é e de G i l -
gamesh.
Manéthon
P r ê t r e é g y p t i e n du culte de S é r a p i s , i l est e n g a g é par le r o i P t o l é m é e P h i l a -
340 L E D I E U D E L A B I B L E V I E N T D E S ÉTOILES
Massorètes
Les m a s s o r è t e s é t a i e n t ces gardiens de la " t r a d i t i o n " (masorah) q u i sont
intervenus sur les textes b i b l i q u e s au 1 " m i l l é n a i r e a p r è s J.-C. a f i n de d é f i -
n i t i v e m e n t en é t a b l i r le canon. I l s se sont par c o n s é q u e n t o c c u p é s de r é a -
liser diverses o p é r a t i o n s , p a r m i lesquelles la d é f i n i t i o n de l ' o r t h o g r a p h e
et de la p r o n o n c i a t i o n avec i n s e r t i o n de v o y e l l e s , la s u b d i v i s i o n en m o t s ,
l i v r e s , sections, paragraphes et versets, et une m a n i è r e d'arranger le texte
q u i le p r é s e r v a i t d ' i n t e r p r é t a t i o n s e r r o n é e s .
P a r m i les textes p r o p o s é s par les divers m a s s o r è t e s qui se sont suc-
c é d é au fil des s i è c l e s , c'est le codex é l a b o r é par la f a m i l l e B e n A s h e r de
l ' é c o l e de T i b é r i a d e ( V H P s i è c l e a p r è s J.-C.) q u i s'est i m p o s é , lequel fut
par c o n s é q u e n t reconnu en tant que texte standard de la B i b l e , cette ver-
sion é t a n t a r r i v é e j u s q u ' à nous par l ' i n t e r m é d i a i r e d u Codex Leningraden-
sis (Codex de L e n i n g r a d ) , u n m a n u s c r i t r é d i g é sur p a r c h e m i n et d a t é de
1008 a p r è s J.-C.
L'auteur, Semuel ben Yaaqov, d é c l a r e l ' a v o i r r e c o p i é au Caire à p a r t i r
d u m a n u s c r i t o r i g i n a l d ' u n c h e f de f i l e , le m a s s o r è t e A a r o n ben M o s h e
ben Asher.
I l est c o n s e r v é dans la B i b l i o t h è q u e N a t i o n a l e russe de S a i n t - P é t e r s -
b o u r g ( L e n i n g r a d à l ' é p o q u e , d ' o ù le n o m ) , et r é p e r t o r i é sous la r é f é r e n c e
G L O S S A I R E GÉNÉRAL 341
" F i r k o v i c h B 1 9 A " ; i l r e p r é s e n t e la v e r s i o n de r é f é r e n c e o f f i c i e l l e d u
texte b i b l i q u e h é b r a ï c o - a r a m é e n q u i vaut autant pour les j u i f s que p o u r
les c h r é t i e n s .
"Pointeurs" {naqdanïm) est le n o m que s'attribueront ceux q u i é l a b o -
reront et a p p l i q u e r o n t au texte consonantique u n s y s t è m e de points et de
petites lignes pour i n d i q u e r les sons vocaliques et permettre la p r o n o n c i a -
t i o n correcte d u texte s a c r é lors de sa lecture. I l en est n é u n s y s t è m e de
v o c a l i s a t i o n p r é c i s mais c o m p l e x e que nous n ' a v o n s de ce fait pas p r i s en
considération.
Me (TSA)
Objets m a l i d e n t i f i é s q u ' I n a n n a soustrait à E n k i et q u i l u i p e r m i r e n t d'ac-
q u é r i r une s é r i e de connaissances cruciales dont la p o r t é e é t a i t majeure.
U n Me s ' a v è r e a v o i r é t é " m e n é à terme" dans le D i r g a par E n l i l . Ces
Me ont é g a l e m e n t é t é " c o m p i l é s " par E n k i : é t a i t - c e des u n i t é s de stockage
de m é m o i r e ?
I l s'agissait d ' é l é m e n t s q u i garantissaient l ' o r d r e cosmique et p r é s i -
daient au devenir de l ' h o m m e et de la c i v i l i s a t i o n .
E n ce q u i concerne ce dernier aspect, i l existe une liste de 64 Me q u i
concerne d i f f é r e n t s aspects dont, entre autres, les é l é m e n t s c o n s t i t u t i f s
d ' u n e v i e c i v i l i s é e : du p o u v o i r à la p r ê t r i s e , et de la l o i aux instruments
musicaux.
Ce q u i est c u r i e u x , c'est q u ' à p a r t i r du m o m e n t o ù Inanna s'en empare,
E n k i s ' a p e r ç o i t q u ' " i l s ne sont pas à leur place" (?) et v e u t absolument
les r é c u p é r e r ( c o m m e s'ils n ' é t a i e n t pas d u p l i c a b l e s ) . I l envoie ainsi son
assistant à la poursuite d ' I n a n n a en l u i demandant de ramener le "Bateau
c é l e s t e " ( c o m m e s ' i l n ' é t a i t pas s é p a r a b l e des Me) : lorsque c e l u i - c i ar-
rive à destination, Inanna sort "un par u n " les Me q u i d é f i n i s s e n t les "lois
divines".
U n autre r é c i t d i t : " [ . . . ] en ces j o u r s - l à [ . . . ] les pays m o n t a g n e u x
[ . . . ] l a grande montagne des sublimes Me [ . . . ] les Me l u x u r i a n t s [ . . . ] les
Me resplendissants [ . . . ] les grands Me d i v i n s , t u ne dois j a m a i s les faire
é c h a p p e r de tes mains." ( ? ) . " '
A n , E n l i l , E n k i , N i n h u r s a g , Inanna, U t u et Suen r e p r é s e n t e n t les d i v i -
n i t é s q u i ont les Me, "puissance surhumaine", "en m a i n " .
Q u a n d Inanna "descend aux enfers", elle a p p r ê t e ses v ê t e m e n t s h a b i -
tuels et "elle attache les sept Me à son c ô t é [ . . . ] rassemble les Me, les
prend en m a i n , les r e l i e sur leur base, les fait se tenir d r o i t " . Q u a n d elle
arrive à destination, p r i v é e de t o u t p o u v o i r (elle est d é n u d é e , ayant é t é
d é p o u i l l é e des " v ê t e m e n t s habituels" q u ' e l l e p o r t a i t p o u r ses voyages),
elle est " r é d u i t e à l ' é t a t de cadavre" : elle sera ensuite r e s s u s c i t é e par u n
Menorah -
L ' a r b r e à sept branches des H é b r e u x .
I l correspondrait selon certains au sceau s u m é r i e n o ù sont r e p r é s e n t é e s
deux d i v i n i t é s avec l ' a r b r e de v i e à sept branches q u i est soutenu par le
serpent ( s y m b o l e d u d i e u s u m é r i e n E n k i q u i "tente" les nouveaux ê t r e s
humains pour q u ' i l s soient en d é s a c c o r d avec son frère E n l i l , lequel est
plus puissant que l u i ) .
À en croire B . R u s s o ' " , i l serait e r r o n é de faire u n t e l p a r a l l è l e , é t a n t
d o n n é que le serpent n ' a v a i t pas de valeur n é g a t i v e du temps des Su-
m é r i e n s ; le n o m b r e sept s y m b o l i s a i t g é n é r a l e m e n t une grande q u a n t i t é ,
l ' a r b r e c h a r g é de dattes d é s i g n a n t la connaissance, et i l n ' e x i s t e dans la l i t -
t é r a t u r e s u m é r o - a k k a d i e n n e aucune r é f é r e n c e à ce q u ' o n appelle le " p é c h é
originel".
Mitochondries
Les m i t o c h o n d r i e s sont des organites p r é s e n t s dans toutes les cellules a n i -
males et v é g é t a l e s dont le m é t a b o l i s m e d é p e n d de l ' o x y g è n e . Ce sont de
petits organes c h a r g é s de la r e s p i r a t i o n c e l l u l a i r e . L e u r f o n c t i o n la plus
i m p o r t a n t e consiste à extraire de l ' é n e r g i e des substances organiques, et
elles sont en outre p r é p o s é e s à la r é g u l a t i o n du c y c l e c e l l u l a i r e et à la
p r o d u c t i o n de chaleur.
Moab
O n d é s i g n a i t sous ce terme la r é g i o n s i t u é e entre la mer M o r t e à l'ouest et
le d é s e r t syro-arabique à l'est. E l l e s'achevait au sud par le torrent Z é r e d
( l ' a c t u e l W a d i e l Kesa).
M o a b é t a i t é g a l e m e n t le fils de L o t n é du rapport incestueux avec sa
f i l l e a î n é e a p r è s la destruction de Sodome et G o m o r r h e : i l est p r é s e n t é
c o m m e l ' a n c ê t r e des M o a b i t e s (Gn 19 3 7 ) .
M o r i a h (TSA) . - -
" M o n t q u i i n d i q u e la d i r e c t i o n " .
L a B i b l e en fait é g a l e m e n t é t a t (Gn 22 2) dans l a n a r r a t i o n d u sacrifice
d'Isaac, u n sacrifice q u i sera i n t e r r o m p u par dieu. .
Nabar(TSA)
"Pierre b r i l l a n t e q u i e x p l i q u e " .
U n s y s t è m e de c o m m u n i c a t i o n à distance ?
Nabh en sanscrit signifie " é m a n e r de force". Nabih en s é m i t i q u e s i g n i -
fie " p r o p h è t e " , c e l u i q u i parle p o u r le c o m p t e de D i e u .
Dans la B i b l e , les p r o p h è t e s sont é g a l e m e n t a p p e l é s "roeh e hozeh",
"celui q u i v o i t D i e u " .
Nibruki(TSA)
"Carrefour de la Terre", "Point de croisement sur la Terre".
L e n o m s u m é r i e n de N i p p u r , la v i l l e d ' o ù g o u v e r n a i t E n l i l . E l l e é t a i t
également appelée Duranki.
O n t r o u v a i t en ce l i e u 50 A n u n n a et sept dieux q u i " é t a b l i s s a i e n t les
destins".
L e terme "Hébreux" p o u r r a i t d é c o u l e r de la racine IBR, q u i signifie
"traverser".
L a v i l l e avait é t é construite par les d i e u x avant que l ' h o m m e ne soit
c r é é . Les p r i n c i p a u x dieux de N i p p u r é t a i e n t E n l i l , N i n l i l et sa m è r e N u n -
barshegunu.
N i n t u (TSA)
"Dame de l'accouchement".
D é e s s e q u i p r é s i d e aux naissances ( l ' a u t r e n o m de N i n h a r s a g , la d é e s s e
la plus i m p o r t a n t e ) .
Nundun (TSA)
L a "Terre d u repos c r e u s é e " .
Possiblement le l i e u a p p e l é "Terre de N o d " dans la B i b l e {Gn 4 16), o ù
se r e n d i t C a ï n . E l l e correspond à VAshurenduni et à VAshur bel Ka 'ini des
A s s y r i e n s , q u i c o n s i d é r a i e n t c o m m e une m ê m e e n t i t é le peuple de D u n et
le peuple de C a ï n ( v o i r aussi l ' e n t r é e " E d i n " ) .
Popol V u h
" L i v r e de l a c o m m u n a u t é " : i l s'agit d ' u n r e c u e i l de mythes et de l é g e n d e s
des divers groupes ethniques q u i h a b i t è r e n t la terre d u Q u i c h é , l ' u n des
royaumes mayas d u Guatemala.
C o n n u é g a l e m e n t c o m m e " l a B i b l e des M a y a s " , i l narre n o t a m m e n t la
c r é a t i o n de l ' h o m m e q u i serait survenue de m a n i è r e fort semblable à ce
q u i est d é c r i t dans les textes s u m é r i e n s et akkadiens.
Les d i e u x c r é a t e u r s disent : "Faisons u n q u i soit o b é i s s a n t et respec-
tueux ainsi i l nous n o u r r i r a , nous m e t t r a sous terre et nous v é n é r e r a " .
Pour les M a y a s c o m m e p o u r les S u m é r i e n s , l ' h o m m e a essentiellement
é t é c r é é p o u r servir les " d i v i n i t é s " et t r a v a i l l e r p o u r elles.
P r é c e s s i o n des é q u i n o x e s
E x p r e s s i o n q u i d é s i g n e le p h é n o m è n e c é l e s t e issu de l ' o s c i l l a t i o n de l ' a x e
terrestre q u i a c c o m p l i t un lent m o u v e m e n t c i r c u l a i r e semblable à c e l u i
d'une toupie.
Cette o s c i l l a t i o n d é t e r m i n e u n apparent r e c u l des constellations dans
la s p h è r e c é l e s t e q u i est d û au fait que la l i g n e i m a g i n a i r e q u i r e l i e les
é q u i n o x e s de p r i n t e m p s et d ' a u t o m n e sur le p l a n de l ' é c l i p t i q u e se d é p l a c e
tous les 71/72 ans d ' à peu p r è s u n d e g r é .
Les douze signes du zodiaque q u i f o r m e n t la t o t a l i t é des 3 6 0 ° de l ' a r c
c é l e s t e , c o u v r e n t chacun une p é r i o d e de 2160 a n n é e s , que l ' a s t r o l o g i e d é -
finit en tant q u ' " È r e s p r é c e s s i o n n e l l e s " : l ' è r e d u B é l i e r , l ' è r e d u Taureau
et ainsi de suite
Ce c y c l e c o m p l e t de 3 6 0 ° dure par c o n s é q u e n t u n peu m o i n s de
G L O S S A I R E GÉNÉRAL 345
S a g g i , Sagge ( T S A )
" T ê t e s noires", "Peuple des t ê t e s noires".
Termes que les S u m é r i e n s u t i l i s a i e n t p o u r se d é s i g n e r .
Sar(TSA)
"Le gouvernant s u p r ê m e " , le " G r a n d cercle". L e n o m b r e 3600, d u r é e de la
r é v o l u t i o n de N i b i r u autour d u S o l e i l (selon S i t c h i n ) .
Selon d'autres, i l serait p l u t ô t a s s o c i é aux 2160 a n n é e s de chaque è r e
p r é c e s s i o n n e l l e ( v o i r l ' e n t r é e " P r é c e s s i o n des é q u i n o x e s " ) .
^arai (TSA)
"Princesse".
Sarah est é g a l e m e n t u n terme s é m i t e : c'est ainsi que s'appelle la fem-
me d ' A b r a h a m .
S h i i m t i (TSA)
"Souffle", "Vent", " C ô t é " , " V i e " , " A r g i l e " .
L a m a i s o n o ù se transmettait le "vent de la v i e " ; Shi correspond à
l ' h é b r e u [nephesh], "âme".
Shuruppak(TSA)
" L i e u de b i e n - ê t r e s u p r ê m e " .
Centre m é d i c a l d i r i g é par Ninharsag/Sus, s œ u r d ' E n k i .
C'est là q u ' h a b i t e le N o é s u m é r i e n , q u i correspond au p r ê t r e Z i u s u d r a
{Utnapishtim en s é m i t i q u e , Atra-Hasis en a k k a d i e n ) .
L ' u n e des c i n q v i l l e s a n t é d i l u v i e n n e s q u i seront construites au m o m e n t
o ù E n l i l d é c i d e de "sortir l ' h u m a n i t é des cavernes" en l u i offrant une exis-
tence plus humaine et c i v i l i s é e , s y n o n y m e de v i l l e s , d ' a g r i c u l t u r e et d ' é l e -
vage de m o u t o n s , des v i l l e s o ù la r o y a u t é é t a i t e x e r c é e par les d i e u x .
Dans les a n n é e s trente du s i è c l e dernier, o n y d é c o u v r i t de n o m b r e u x
é d i f i c e s p u b l i c s , y c o m p r i s des é c o l e s avec des bancs en briques d ' a r g i l e ,
ainsi que des tablettes p o r t a n t des i n d i c a t i o n s sur la v i e q u o t i d i e n n e , les
346 L E D I E U D E L A B I B L E V I E N T D E S ÉTOILES
Sigilli
I l s'agit d'une des nombreuses i n v e n t i o n s s u m é r i e n n e s q u i seront ensuite
a d o p t é e s par de n o m b r e u x peuples de l ' a n t i q u i t é .
I l s'agissait de c y l i n d r e s de pierre d o n t la l o n g u e u r p o u v a i t aller
j u s q u ' à 5 c m et sur lesquels é t a i t g r a v é un dessin parfois a c c o m p a g n é
d'une i n s c r i p t i o n . L ' i m a g e é t a i t g r a v é e en n é g a t i f : en faisant rouler le
c y l i n d r e sur l ' a r g i l e h u m i d e , le dessin apparaissait dans le b o n sens.
Ils é t a i e n t u t i l i s é s pour "sceller" divers contenants ( h u i l e , v i n . . . ) ou
b i e n fermer une enveloppe contenant une m i s s i v e .
S u m e r (TSA)
L e n o m semble ê t r e d é r i v é de Shumer q u i v i e n d r a i t l u i - m ê m e de Shem
(Sem), le l o i n t a i n a n c ê t r e de N o é , l ' a ï e u l de ceux q u i , descendant de
l ' A r a t t a ( É d e n ) , occuperont le t e r r i t o i r e de la Shinar b i b l i q u e .
Ce n o m a p p a r a î t dans des i n s c r i p t i o n s akkadiennes q u i m e n t i o n n e n t
le r o y a u m e de Shumer et d ' A k k a d , c o n s t i t u é à travers l'accession de Sar-
gon I " au p o u v o i r ( p r e m i è r e s d é c e n n i e s du X X I V = s i è c l e avant J.-C.) : la
racine akkadienne de ce n o m d é s i g n e l'acte de " s u r v e i l l e r " , et le terme
h é b r e u "shomèr" d é s i g n e encore de nos j o u r s le "gardien". E n E g y p t e ,
les t r a d i t i o n s anciennes parlent des Neteru, dont la racine NTR a le m ê m e
sens que "gardiens", dont i l est d i t q u ' i l s a r r i v è r e n t sur les terres du N i l
en venant d ' U r t a , le " l i e u ancien" (probablement l'ancienne terre des gar-
diens de Shumer, o ù tout a d é b u t é ) .
Les d é c o u v e r t e s a r c h é o l o g i q u e s t é m o i g n e n t en effet du transfert d'une
vaste c u l t u r e des territoires montagneux irakiens ( Z a g r o s ) aux plaines de
G L O S S A I R E GÉNÉRAL 347
Tehom
Terme h é b r e u {Gn 1 2, 8 2) auquel semblent correspondre Tiamat (TSA)
et le terme assyrien Tiamtu, q u i servait à d é s i g n e r la "mer", l ' o c é a n p r i -
m o r d i a l q u i enveloppait la p l a n è t e Terre au-dessus et en dessous, avant
qu'apparaissent les terres é m e r g é e s .
T i i m u n (TSA)
" L a terre des machines volantes", " L a terre des v i v a n t s " .
D ' a p r è s le chercheur Zecharia S i t c h i n , i l s'agirait probablement du
S i n a ï o u des î l e s B a h r e ï n ( g o l f e Persique).
L a Duat des É g y p t i e n s q u i se t r o u v a i t à l ' o r i e n t , a u - d e l à de la mer (?).
E l l e é t a i t p l a c é e sous le c o n t r ô l e d ' U t u et on p o u v a i t y v o i r le dieu
monter au c i e l .
L i e u où Z i u s u d r a est e n v o y é a p r è s le d é l u g e p o u r y v i v r e et y recevoir
la "vie c o m m e les d i e u x " .
Ugarit, Ougarit
V i l l e de la c ô t e n o r d de la Syrie, correspondant à l ' a c t u e l site de Ras
Shamrah, à quelques k i l o m è t r e s au n o r d de la v i l l e moderne de L a t a k i a .
Capitale de l ' a n c i e n royaume d u m ê m e n o m s i t u é e à la f r o n t i è r e entre
le t e r r i t o i r e des H i t t i t e s au n o r d et les zones c o n t r ô l é e s par les É g y p t i e n s
au sud. E l l e constituait sur la M é d i t e r r a n é e le p o i n t d ' a r r i v é e d ' u n e i m p o r -
tante v o i e c a r a v a n i è r e venant de M é s o p o t a m i e .
Uruk
Centre de culte d ' A n u et d ' I n a n n a ; A n u y fait descendre son t e m p l e Eanna
directement d u c i e l .
Selon la L i s t e royale s u m é r i e n n e , i l fut le s i è g e de la seconde dynastie
postdiluvienne (après Kish).
L e n o m de cette v i l l e p r o v i e n d r a i t de l ' a k k a d i e n Uruk et d u s u m é r i e n
Unu{g) et aurait le sens de " v i l l e d ' U n u k i " , à savoir " v i l l e d'Enoch", le
patriarche b i b l i q u e m e n t i o n n é dans Genèse 4 q u i avait p r o b a b l e m e n t d é j à
c o n s t r u i t E r i d u , laquelle serait à l ' o r i g i n e du n o m de son fils I r à d / I a r à d .
O n la trouve dans la B i b l e sous le n o m d ' " É r e k " {Gn 10 10).
a E l l e correspondait à l ' a c t u e l l e Warka ( à 250 k m au sud-est de B a g d a d ) .
Les a r c h é o l o g u e s y ont m i s à j o u r des fragments de l ' E a n n a , la z i g -
gourat du t e m p l e blanc, le palais de S i n k a s i d et u n t r è s grand n o m b r e de
tablettes c u n é i f o r m e s .
Utu/Shamash (TSA)
"Le d i e u q u i resplendit et monte vers les c i e u x ( S h u m u ) dans le feu".
F i l s de N a n n a r et de N i n g a l , et frère d ' I n a n n a .
D i v i n i t é t u t é l a i r e d ' U r et de Larsa : i l é t a i t p r é p o s é au cadastre des
biens des d i e u x et à la j u s t i c e ; c ' é t a i t essentiellement le seigneur d u d r o i t .
. R o i a n t é d i l u v i e n de Sippar.
V e r s i o n des Septante
L a v e r s i o n des Septante - Septuaginta en l a t i n , q u ' o n d é s i g n e é g a l e m e n t
par LXX en v e r t u de l a n u m é r o t a t i o n l a t i n e , o u par la lettre omicron s u i v i e
d ' u n apex selon la n u m é r o t a t i o n grecque - constitue la v e r s i o n en langue
grecque de la B i b l e .
E l l e serait selon la t r a d i t i o n le f r u i t de la t r a d u c t i o n e f f e c t u é e par
70 ( 7 2 ) sages q u i t r a v a i l l a i e n t au I I P s i è c l e avant J.-C. à A l e x a n d r i e en
E g y p t e , v i l l e o ù r é s i d a i t une i m p o r t a n t e c o m m u n a u t é h é b r a ï q u e .
C'est une demande q u i aurait directement é t é é m i s e par le souverain
h e l l é n i s t e P t o l é m é e I I Philadelphe ( 2 8 5 - 2 4 6 avant J . - C ) .
Ce texte constitue toujours la v e r s i o n l i t u r g i q u e de l ' A n c i e n Testament
p o u r les É g l i s e s orthodoxes orientales de t r a d i t i o n grecque.
Vigne, vin
Cette plante a une i m p o r t a n c e p a r t i c u l i è r e dans la B i b l e et dans le cha-
p i t r e 9 de la G e n è s e , car elle a p p a r a î t c o m m e la p r e m i è r e p r o d u c t i o n a g r i -
cole a p r è s le d é l u g e u n i v e r s e l . Cette importance est due à ses p r o p r i é t é s
q u i agissent aussi b i e n sur le p l a n p h y s i q u e que sur le p l a n p s y c h o l o -
g i q u e : elle a autant u n effet t h é r a p e u t i q u e sur l ' a p p a r e i l d i g e s t i f que dans
le domaine cardiovasculaire, et adoucit les souffrances en p r o d u i s a n t en
outre une certaine euphorie q u i peut a v o i r son u t i l i t é dans des contextes
G L O S S A I R E GÉNÉRAL 349
Z i u s u d r a (TSA)
"Les j o u r s p r o l o n g é s de sa v i e " , " L a v i e c o m m e celle d ' u n dieu".
Le N o é s u m é r i e n (voir é g a l e m e n t l ' e n t r é e " D é l u g e " ) .
F i l s d ' U b a r t u t u , le dernier r o i de Shuruppak avant le d é l u g e . I l corres-
p o n d à V Utnapishtim b a b y l o n i e n (dont parle l ' É p o p é e de G i l g a m e s h , le
350 L E D I E U D E L A B I B L E V I E N T D E S ÉTOILES
Introduction 9
Chapitre 2 • L'esprit ? 33
Chapitre 3 • Elohîm 41
Annexe 311
Glossaire 312
Bibliographie 351
Déjà parus aux Éditions Nouvelle Terre :
Le testament de la Vierge ( E s s a i )
par Anton Parks
(suite au verso)
L'Amérique en pleine transformation
par Cathy O'Brien & Mark Phillips
Médicaments psychotropes :
Confessions d'une visiteuse médicale
par Gwen L. OIsen
-%
À paraître :
Pour cause de Sécurité Nationale
par Cathy O'Brien & Mark Phillips
Les gardiens du silence
- P r e u v e s de l'implication du g o u v e r n e m e n t américain
d a n s la c e n s u r e c o n c e r n a n t l e s O V N I S et la p r é s e n c e extraterrestre
par Marc Saint-Germain
MAURO D I G L I N O
L E DIEU DE L A B I B L E
VIENT DES ÉTOILES
S
pécialiste de langues anciennes et de rhistoirg
des religions, Mauro Biglino a été traducteur de
l'hébreu ancien pour le compte des Edizioni San
Paolo, l'éditeur de prédilection du Vatican. Sa coopératior
avec cette maison d'édition a pris fin à partir du moment où il
a commencé à publier des ouvrages à propos de ses étonnantes
découvertes, nées de trente ans d'analyse des textes sacrés
judéo-chrétiens. Fort de son point de vue de linguiste chevronné,
il emboîte résolument le pas à des auteurs comme Erich von
Dâniken, Zecharia Sitchin, Anton Parks et quelques autres,
pour émettre des hypothèses fort documentées qui balayeni
mille ans d'interprétations diverses des textes de l'Ancien
Testament. _
Le récit de la création de l'homme serait-il celui de la
combinaison de deux ADN ? Se pourrait-il qu'il ne soit poini
question de monothéisme dans l'Ancien Testament ? Les
Hébreux ftirent-ils le seul peuple élu ? Satan et Lucifer ne
seraient-ils qu'une invention ?
Et bien d'autres questions que notre auteur ose poseï
en s'appuyant sur des démonstrations à ce point troublantes
qu'elles nous font résolument porter un autre regard sur le
Livre le plus lu de tous les temps...
PRIX: 22,00€
ISBN : 978-2-918470-12-0
www.editionsnouvelleteiTe.com