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2020

Recueil des Arts Visuels


finissant.e.s Cégep de Sherbrooke

I
Table des
matières
Mot du directeur p. 2
Mot du professeur p. 3
Carina Colacel p. 6
Amélie Hébert p. 8
Sabrina Lacasse p. 10
Tanya Larivée p. 12
Jonathan Larose p. 14
Jérémie Leblanc p. 16
Koralie Mckenzie p. 18
Denis Mitrovic p. 20
Rachel Morin-Denis p. 22
Alyssa Morneau p. 24
Marie-Pier Noël p. 26
Delphine Perreault p. 28
Édouard Perron p. 30
Élizabeth Poteau-Paradis p. 32
Mégane Robillard p. 34
Justine Roy p. 36
Rosalie Tremblay p. 38
Myriam Trépanier p. 40
Kilyan Vaillancourt p. 42
Malgré une fin de parcours particulière, une année
marquée par un confinement, chères finissantes et
chers finissants de la cohorte 2019-2020, vous
avez persévéré.

Que ce catalogue soit une représentation histo-


rique, de votre histoire et de celle du Cégep de

Mot du
Sherbrooke, que l’art ne s’arrête pas. Que la créativi-
té ne peut se contraindre, qu’elle se déploie malgré
les embûches.

directeur
Vous y avez mis votre cœur, votre passion, votre
talent et vos efforts pour créer des œuvres autre-
ment. J’espère de tout cœur que le contexte de
pandémie vous aura tout de même permis de vous
épanouir, de ne pas éteindre votre flamme artis-
tique. Nous en aurons tous besoin pour vivre
le monde.

Nous devons remercier les enseignantes et ensei-


gnants ainsi que le personnel de soutien qui vous
ont accompagnés tout au long de votre parcours et
qui ont su s’adapter rapidement. Leur soutien, leur
engagement et leur professionnalisme ont contri-
bué, j’en suis convaincu, à votre épanouissement
artistique et personnel.

Au nom du Cégep de Sherbrooke, je vous remercie


de nous offrir ces œuvres inspirantes. Nous ne pou-
vons qu’être fiers de votre réussite qui représente la
célébration des arts, de la culture et de la créativité!

Jocelyn Beaupré
Directeur de l’enseignement et des programmes
Secteur des Arts, lettres et gestion
2
Mot du
Les étudiants·es en Arts visuels du Cégep de
Sherbrooke ne sont pas en reste et présentent ce
recueil de textes accompagnants l’œuvre, œuvres, au
demeurant, souvent inachevées. Cette publication ex-

professeur
clusivement en format numérique n’accompagne plus
une exposition, elle est, étrangement, cette exposition.

Il fallait minimalement honorer le travail qui a


Le projet d’exposition Hors format s’est vu couper été réalisé et qui témoigne de cette fin de session
l’herbe sous le pied, c’est le moins que l’on puisse escamotée.
dire. Alors que tous travaillaient pleinement à la réa-
lisation de leurs œuvres, en vue de leur diplomation, Voyez dans cette publication, la seule vitrine que
en vue de l’exposition des finissants qui devait avoir nous ayons pu nous offrir, un recueil qui met en
lieu, comme à l’habitude, au Centre en art actuel contexte un travail sérieux réalisé par des étu-
Sporobole. Cette saleté de virus a fait son apparition. diants·es fortement touchés·es par cette crise sans
précédent. Prenez plaisir à découvrir ces textes
Nous n’avons rien vu venir, mais le Covid-19 s’éten- souvent très beaux, quelquefois à saveur poétique,
dait et le ravage qu’il a causé, nous le savons tous, a et issus de réflexions entourant les intérêts artis-
été considérable. Alors que nous levions les cours, il tiques individuels que les étudiantes et étudiants ont
était clair que cette exposition n’aurait pas lieu cette développés durant le parcours au programme Arts
année. visuels. Prenez le temps car c’est ici le seul contact
que vous n’aurez jamais eu avec ces œuvres qui
Je suis profondément attristé pour nos finissants·es sont l’aboutissement de deux longues années
qui attendaient cet événement avec beaucoup de travail.
d’enthousiasme et excitation. En plus d’être une
très belle fenêtre de diffusion, l’exposition est le En tant que professeur du cours qui devait mener
porte-étendard d’une sortie du collégial et crée un à cette exposition, je tiens à féliciter tous·tes les
fort sentiment de fierté et d’accomplissement après étudiants·es, qui malgré les mesures imposées, ont
des efforts soutenus sur deux ans. su mettre les efforts pour finaliser cette publication,
mais aussi parce qu’ils sont parvenus à mener à la
Nous l’avons vu, toute la communauté culturelle réussite leur diplôme en Arts visuels.
a été durement touchée et l’est encore à ce jour.
Théâtres, cinémas, musées, centres culturels, Je leur souhaite une continuation pleine de réus-
librairies, tous ont dû tronquer leur programmation sites et des moments magiques, je leur souhaite de
menant à néant énormément d’initiatives. Nous toujours continuer à réaliser des projets d’art, quel
avons vu un milieu culturel tellement diminué, mais qu’en soi l’envergure.
qui a su tout de même conserver une activité mini-
male, par des diffusions sur le web de toutes sortes.
Le numérique a pris le pas sur les déplacements
Patric Lacasse
Professeur du cours
physiques : courriels, réseaux sociaux, web. Démarche artistique et diffusion
3
L’idée est simple : de l’innocence et des fleurs. Il
y a une recherche de symboles sur la jeunesse et
de ce qui pourrait s’y rapprocher. Il y a aussi une
recherche de la perte de celle-ci et des différentes
formes qu’elle peut prendre. L’enfant grandit et
laisse derrière son manque de savoir et sa pensée
simpliste du monde pour devenir adulte. Mais ça
ne se fait pas du jour au lendemain. C’est quelque
chose de progressif qui va un pas à la fois. Il y a
du nouveau qui se révèle tous les jours pour venir
remplacer les fausses vérités des contes de fées par
la vraie nature de la vie. L’innocence peut ainsi être
vue comme un beau mensonge, tandis que sa perte
représente la dure vérité des fonctionnements de ce
monde. C’est le moment où les choses ne sont plus
noirs ou blanches, mais se fondent tranquillement
dans plusieurs teintes de gris.

Les fleurs et leurs significations sont bonnes pour


passer des messages. Certaines d’entre elles
changent de sens avec la perspective de l’âge. Une
peut paraître comme une belle fleure qui pousse un
peu partout, et ensuite être perçue comme la pire
des mauvaises herbes. Est-ce le jugement propre de
la personne qui a changé, ou est-ce des influences
extérieures qui apprennent à l’innocent dans quelle
teinte de gris placer chacune de ses présentes et fu-
tures réflexions ? Comme cette fleure qui change de
sens avec le temps. Il y a ainsi ce questionnement
sur ce qui tue le plus l’innocence d’un enfant.
6
Dents de lion
122 x 91,5 cm
Acrylique et huile sur toile
7
La rapidité est omniprésente dans l’exécution Mais l’humain dans tout ça ? Il est bien petit dans
de nos tâches quotidiennes. Inévitablement, nous l’univers du travail. Chez les êtres vivants,
finissons par oublier l’importance de s’approprier les insectes sont l’un des exemples qui surprend
le temps. Travailler plus, pour faire plus d’argent, encore plus par le travail colossal des tâches
pour consommer plus… Ainsi va le cycle de la vie. accomplies par leur petite taille. C’est le cas
Dans cet état d’esprit, le système de consommation de la fourmi charpentière qui crée son chemin,
nous incite à dépenser un peu plus à chaque jour. sillonnant à travers les veinures humides du bois
Pour la plupart, nous avons besoin de travailler, qu’elle morcèle sur son passage. Elle s’acharne à
et de fournir un certain effort pour assurer notre exécuter tout action nécessaire pour parvenir
subsistance. Toutefois, il ne faut pas s’enliser dans à excaver son tunnel.
le sable. Le piège se trouve lorsque ce que nous
appelons « travail » se transforme en routine, puis Ainsi, telle une fourmi, icône du travail, le travailleur
en productivité. L’efficacité et la proactivité sont acharné œuvre dans les tâches qui consisteront à
alors entrainés au premier plan, puis le temps se l’exécution d’une journée, où il récidivera ses actions
restreint, il faut donc aller plus vite. À cet instant, dans le but d’atteindre une même production la
nous ne travaillons plus pour vivre, mais vivons journée suivante.
dans le but de travailler.
En ce sens, parfois, le travail est cette illusion d’une
Bien vite, les tâches s’alourdissent, la perception ascension laborieuse, mais c’est seulement dû
des marches à gravir se métamorphose en escalade. au fait que nous n’en apercevons plus le sommet.
Vient alors la fatigue qui obstrue les idées. Enfin,
lorsque nous arrivons dans ce monde où le travail
est roi, que tout file rapidement sous nos yeux,
et que le désir matériel semble superflu, il faut
seulement permettre de retrouver le temps, mais
surtout, de se l’approprier.
8
La Fourmilière
200 x 80 cm
Acrylique sur panneau de bois
9
Dans l’art, il y a tellement de façons possibles
d’exploiter les éléments du paysage, soit en l’ima-
ginant et en l’interprétant à notre façon ou encore
en allant chercher chaque petit détail auquel on
tente de donner de l’importance. Mes photographies
de paysages supperposés et floues proposent
une réflexion sur le sujet de la dégradation de la
nature qui est causé par les humains. En effet, l’être
humain est le vecteur principal de la dégradation
et de la destruction de l’environnement qui nous
entoure. Également, nous dominons la nature avec
nos avancements technologiques et l’accroissement
de la population. De plus, il est maintenant rare
de voir des animaux en bordure des côtes et être
en contact avec la civilisation. En effet, depuis que
nous occupons le territoire, nous avons chassé les
espèces qui vivaient dans les alentours et il est
maintenant presque impossible de les admirer de
près ou de loin. C’est pour cela que la photographie
est placée plus basse que le spectateur et que nous
avons une vue en plongée sur la nature embrouillée.
Cela donne naissance au sentiment de pouvoir et
de dominance que nous avons sur cette fragilité.
Étant donné que cette photographie n’aurait pas été
montée sur un support, cela nous aurait donné une
impression encore plus importante de fragilité, tout
en rappelant que le papier provient de la nature
et des arbres. Également, cela contribue à la soif de
pouvoir que nous pouvons constater dans la société
en général et à l’idée que nous serions prêts à tout
pour réussir à avoir un minimum de pouvoir ou de
supériorité sur quelqu’un ou sur une situation
qui pourrait nous avantager.
10
Dégradation lente
122 x 183 cm
Papier photo
11
Cette œuvre m’a fait réaliser que le résultat n’a
pas besoin d’être complexe, extrêmement détaillé
et recherché pour être complet, il est possible de
trouver un sens, une piste très profonde malgré
le peu d’informations qui sont présentées.
Représentant la vision et les préjugés dont les gens
peuvent faire part sur des individus différents qui,
lorsque ceux-ci sont en groupe, dans un groupe
qui leur ressemble, ils sortent moins du lot et
deviennent plus « normaux » en quelque sorte. C’est
wune critique profonde sur la société de nos jours.
C’est une œuvre qui devient de plus en plus com-
plète avec l’ajout de personnages, continuer à pro-
duire des individus sans trop apporter d’importance
aux détails était très relaxant, ceux-ci pouvaient
être anormales, inhumains et c’était la beauté de la
chose, que tout était accepté et qu’en rassemblant
ces dessins, l’œuvre se composait. Une volonté
de créer des œuvres avec cette même essence est
apparue après avoir observé ce regroupement de
prototypes qui créaient un unisson parfait. Critiquer
la société est très fréquemment vu chez les artistes
de nos jours et ils le font tous de façons aussi dif-
férentes les unes que les autres. Cette manière un
peu moins explicite est selon moi celle qui pousse
le plus le message, car plusieurs interprétations
peuvent être faites, mais elles se résument toujours
ou quasiment aux mêmes pensées de l’artiste.
Cette œuvre aurait plus donné son effet terminé, car
l’immensité de celle-ci aurait obligé le spectateur
à s’avancer afin de remarquer les détails de chaque
individu présent et c’est à ce stade que le tout aurait
fait son sens.
12
what i saw in hell
Dimensions variables
Liquide correcteur sur papier cartridge noir
13
L’ours ; le roi de la terre, le monstre des forêts,
le protecteur de la faune. Le Kraken; le roi de
la mer, le monstre des océans, le destructeur de
navires. Les créatures fantastiques et mytholo-
giques ont toutes quelque chose en commun, un
croisement hybride entre animaux ou entre l’homme
et la bête. Ce croisement très puissant est présent
dans l’histoire, et inspire plusieurs légendes qui
détiennent beaucoup de significations. L’œuvre
Kraken; la mort des poissons, est une mutation du
monstre aquatique avec la bête qui règne dans les
forêts. Les deux créatures sont aussi différentes
qu’imposantes.

Le Kraken est basé sur un poulpe, un animal


marin très intelligent et fascinant, complètement
invertébré. Le poulpe est un animal qui possède une
habileté de camouflage, il est capable de modifier
son corps pour se protéger il s’adapte pour survivre
en assimilant des caractéristiques de son environ-
nement. Mais que se passerait-il si cette créature
utilisait cette habileté sur sa contrepartie terrestre,
et pourquoi ? La surpopulation mondiale s’accroît
dangereusement et l’impact sur la faune marine
et terrestre est une véritable menace pour de nom-
breuses espèces. Les ours sont en voit d’extinction
et il devient difficile pour les populations de fonds
marins de subsister. L’adaptation des espèces qui
se battent pour leur survie est l’inspiration dont
je me suis servi pour mon œuvre. Cette mutation
accélérée est forcée par notre espèce et peut se
trouver monstrueuse. L’union génétique de ces
nobles créatures est une abomination qui souligne
le caractère odieux de la survie ainsi que la nécessi-
té de cette adaptation à laquelle nous forçons
les autres espèces sur Terre.
14
Kraken ; la mort des poissons
Dimensions indéterminées
Sculpture de bois, plâtre, cage à poules, pompe à eau.
15
L’idée que mes 3 formats de 5 x 8 pieds ne seront
pas exposés m’attriste profondément. Suite à
l’événement du premier janvier et à ma découverte
du dripping, j’ai voulu exprimer à travers l’abstrac-
tion toute la colère et le désarroi que je ressentais
sur la glorification d’abus de substances et sur la
dépression dans le rap. Cyril Cloutier n’aurait jamais
dû mourir cette soirée-là. Même si je n’aimais pas
vraiment sa musique, au final, je voulais simplement
le faire avancer et progresser, sauf que j’ai été
extrêmement maladroit et stupide dans mon exécu-
tion et ma démarche. Personnes ne mérite de ma-
riner dans ses propres larmes devant son audience
qui applaudi à chaque fois qu’on se rapproches de
plus en plus de la mort. Personne ne mérite de
perdre son meilleur ami, frère, cousin, fils le 1er
janvier. Personne ne mérite de pleurer en silence.

Le fait de ne pas exposer mes autres œuvres


ne me dérange pas, mais mon projet de peinture
avait une intention et un message important pour
moi. Je voulais utiliser mes capacités artistiques
à des fins productives au lieu de m’en servir pour
blesser les gens. J’ignore si mes blagues on fait
déborder son vase ou si ça n’a pas eu une grande
importance, mais ce que je sais, c’est que je me sens
terriblement coupable de ce que j’ai fait à un des
jeunes de la relève musicale québécoise. Les sujets
défigurés, l’omniprésence de couleurs sombres
et du mauve, les monstres représentés en état de
souffrance, la présence de chaines et de marque de
luxe, etc… Tout son élément visuel servait à mettre
en évidence un problème qui a emporté Lil Peep,
Mac Miller, Shroomhead, Juice Wrld et Lil Squi. Je
sais que l’abus de substance est un problème qui
est présent dans d’autre genre musical, mais la
mort de Cyril m’à forcer à parler de sa présence
dans le rap, vu que je fais partie de cette scène et
que moi aussi j’ai des problèmes personnels. Le
problème ne réside pas dans la consommation de
drogue, car les gens qui en abusent essaie la
16
plupart du temps d’atténuer leurs blessures
émotionnelles et psychologiques, des blessures qui,
à cause de plusieurs facteurs sociaux, sont souvent
ignorés ou mis de côté. Il faut dire aux gens qu’on
les aime, les aider, les accompagner vers de l’aide
professionnel ou médicale, leurs rappeler qu’ils ne
sont pas tout seul. Si j’étais capable de retourner
dans le temps, j’irais voir Cyril pour lui parler et
m’expliquer avec lui, voir même l’épauler au niveau
émotionnel, car après sa mort et la réalisation que
ses textes criaient un mal de vivre intense, je me
suis rendu compte que je m’en suis pris à un
« moi-même », un autre Jérémie qui traversais
un moment difficile.

Chaînes et mal de vivre


3 formats de 152,5 x 244 cm
Technique mixte sur toile libre
17
Avoir une émotion étrange ou voir quelque chose
d’étrange peut être déstabilisant pour certains. En
revanche, d’autres diront que l’étrangeté est un
sentiment agréable. Nous ne pouvons pas toujours
comprendre pourquoi l’objet est fait ainsi, mais cela
nous intrigue. Il y a un certain frisson qui s’em-
pare de notre corps. Lorsqu’il y a cette étrangeté,
l’imagination de plusieurs se défile. Elle permet
de créer un monde avec cet aspect étrange qui
nous perturbe. Ce monde est présent dans cette
sculpture. Personne ne veut se retrouver enfermé
dans une pièce remplie de masques. Cette pièce
que j’ai créée est un monde où les fleurs sont des
masques et les résidents de ce monde ne changent
pas de chapeaux, mais bien de visages. Les miroirs
sont entourés de mains et de doigts. Chacun d’entre
nous peut voir son visage sur cette glace parmi tous
les autres. Il y a cette impression où tous les objets
se sont emparés d’une âme humaine. Le fait que
tout soit principalement en noir et blanc apporte le
thème de la mort et de l’anonymat. De plus, leurs
dimensions ne sont pas à l’échelle et cela peut aussi
donner un inconfort. Le fait d’être plus petit qu’un
pot de fleurs n’est pas normal. Le regard semble
être sur vous. Dans ce cas-ci, c’est seulement pour
une pièce. Imaginez-vous rentrer dans une maison
entièrement construite comme cette pièce. J’aime-
rais poursuivre mon petit monde étrange dans une
maison complète. Ceci est une œuvre qui démontre
l’appréciation au travers d’un inconfort. C’est un
drôle de sentiment.
18
Dimensions :
Largeur : 150cm
Longueur : 100cm
Hauteur : 200cm
19
Tout d’abord, le serpent est observé comme un rep-
tile piétiné, rejeté et malheureux. Mais plus tard, il
se développe et se déchaîne afin de devenir un écla-
tement dans le ciel. Cette majestueuse créature des
nuages, entre la terre trempée et l’air flamboyant,
anéantit la perfection géométrique. L’imperfection,
résultant de cette déformation, se transforme en un
symbole de perfection tant recherché.

Par la suite, tant d’artistes inspirés veulent, marche


par marche, couleur par couleur, traverser le
pont. Chaque pas augmente de manière minimale
le pouvoir de la pensée ainsi que l’intérêt pour
l’exploration. En fait, le pont est tellement inspirant
qu’il devient un musée, sans oublier que l’air autour
des artistes symbolise le silence. Aussi longtemps
que ce silence domine l’endroit, la fragilité du musée
demeure invisible.

Mais après un long chemin, chaque visite guidée


s’arrête à la queue. La queue du serpent est morte,
il n’y a aucun signe de vie dessus. La fin du chemin
est comparable à un désert sans la moindre oasis
dans les parages. La confusion et le questionnement
règnent dans cette fin inconnue.

Après un lourd moment de réflexion, une véritable


vérité sonne à la porte. Ainsi, les artistes réalisent
que la conclusion du serpent n’illustre pas la fin de
leurs inspirations, mais bien le déchaînement de
celles-ci. Autrement dit, ces artistes sont prêts à
donner de la vie et de l’esprit à la queue du serpent,
de manière à l’allonger jusqu’à l’infini. Leurs idées
et leurs actions sont essentielles pour réparer le
cercle chromatique et le rendre éternel.
20
Le serpent chromatique
Grandes planches : 20 x 9 x 1,5 cm
Petites planches : 16,5 x 5 x 1,5 cm
Contreplaqué en bois ( divisé en morceaux ),
peinture acrylique.
21
Je voulais construire une ville.

Une ville sans habitant, uniquement composée de


petits bâtiments et de forêt.

Chaque quartier serait traversé par de grandes


ombres noires, comme l’obscurité qui plombe sur
les toits des maisons avant un orage.

Je voulais construire une ville complète avec


ces petites maisons. Étaler ce monde qui a émané
de ma tête sur de grands murs et inviter les gens
à se promener dans ses rues, s’arrêter devant les
gratte-ciels ou encore traverser la forêt de baobabs.
Puis ils pourraient de l’autre bout de la pièce s’amu-
ser à chercher les formes que les grands triangles
formeraient, comme on fait lorsqu’on contemple
un ciel nuageux.

Puis, un jour, les écoles ont fermé leur porte,


enfermant ainsi les maisons et les gratte-ciels. Je
pense à cette forêt de baobabs que je n’ai jamais
pu commencer et à ces lignes que je ne pourrai pas
tracer. La Terre entière ressemble désormais à
mon œuvre : vide.

Je suis prisonnière, tout comme elle.


Incomplète et seule.

La vie suit son cours, mais ce monde ne verra


jamais le jour. Il n’y aura personne pour y contem-
pler les gratte-ciels ni pour se promener dans
la forêt.

Ici, chaque jour est différent, comme un nouveau


dessin à concevoir, mais la vie dehors est linéaire
et répétitive, comme des petites maisons sur de
grands triangles noirs.
22
23
Un polyptique qui suscite l’expression même En ces temps déstabilisants qui courent, vivant
des jardins d’inspiration qui fleurissent en moi au dans un monde où les gens craignent de voyager,
moment où je contemple la régénération de l’envi- craignent l’autre, je souhaite que cette œuvre
ronnement qui m’entoure. Le printemps prend vie apporte la joie et la lumière qu’apporte la splendide
en moi à chaque fois que j’appose la lumière du vue d’un coucher du soleil sur une plage d’Hawaii
soleil, couche par couche, sur la toile. Ma seule ou encore la splendeur que procure une promenade
intention, dans chacune de mes œuvres, est de dans la végétation de Singapour. Je veux que ces
tenter de recréer l’enchantement que je ressens au toiles fassent voyager, qu’elles transportent l’ob-
moment où je me laisse emporter par la beauté de servateur dans l’espace et dans le temps, le regard
la nature et de tout ce qu’elle a à offrir. Elle apporte de chacun passant de la première à la dernière. Le
tellement de pureté et de sens à tous ceux qui modèle figuré sur l’œuvre est une représentation
savent regarder. Chaque chose a sa signification et du fait que le monde est en vous, qu’il est en nous
sa raison d’être. La nature soigne et apaise l’âme. tous. La réflexion de moi est une réflexion de toi. Voir
Elle nous donne de la perspective. Ce jardin de soleil le monde à travers les yeux du modèle est le voir à
a le pouvoir de s’épanouir en chacun d’entre nous. travers les siens.
24
Jardìn del sol
1 toile de 7,5 x 10 cm
et 2 toiles de 7,5 x 2,5 cm
( 5 toiles au total )
  

Acrylique sur toile


25
Ciels pour les anges

Le ciel de jour, brillant pour mieux réchauffer les visages.


Le ciel qui couche son soleil, rosé et mauve pour mieux voir le beau.
Le ciel de nuit, noir pour mieux garder les secrets.
Le ciel qui change tout le temps et qui est l’une et l’autre à la fois.
Les cieux qui gardent les anges. Nos anges qui sont partis d’en bas pour aller en haut.
Des silhouettes colorées, explosives qui prennent de la place.
De la place dans le ciel pour mieux voir, pour mieux profiter
du chaud du soleil, pour mieux chuchoter à la lune qu’elle est belle.
Ils sont dans les trois et n’y sont pas en même temps.
Ils se cachent dans la lumière du soleil pour qu’on ne s’effraie pas de les voir.
Ils se couchent entre les nuages pour ne pas nous donner envie de les rejoindre.
Ils se mélangent dans les roses et les oranges pour mieux jouer à cache-cache.
Afin qu’on les cherche, mais qu’on ne les trouve pas.
26
Ciels pour les anges
Trois toiles de 10 x 7,5 x 5 cm
Acrylique sur toile

Mais maintenant, mes anges ne seront pas là, mes anges se sont
envolés, si haut que je ne peux plus les peindre. Mes anges ne seront
pas accrochés aux murs pour qu’on les cherche. Je vais les garder
pour moi, pour ma famille. Mes anges se sont perdus en chemin, il y a
tellement de malheur en ce moment que quelqu’un devait avoir besoin
de leur aide, plus que moi. Mes cieux, mes couchers et levers de soleil,
eux, je les garde. Je vais continuer de les regarder, les colorer. Je suis
contente de pouvoir les contempler, même si je suis déçue que d’autres
ne puissent pas le faire. Je suis contente d’avoir accompli tout ça, je
vais finir mes cieux, pour moi, pour ceux qui ne pourront pas les voir.
27
Le corps... les membres... la peau... Tous les jours,
le corps supporte des âmes lourdes de sentiments,
de regrets, de remords, de passion. Le corps a une
valeur immense, il est soi, il est la représentation
physique du vaisseau complexe, décoré, et unique
qui transporte l’humanité. Il est un poème dont
les proses sont plis, taches, trous et rougeurs.

Le corps est un canevas qui nous est donné, la plus


belle toile sur laquelle on peut réaliser une œuvre
longue comme une vie. Une vie qui fait mal, une vie
qui fait du bien. Un corps qui suit les vagues de nos
humeurs et des risques que l’on prend quotidien-
nement comme un journal intime à découvert, qui
raconte notre histoire dans les plus fins détails. Une
œuvre inachevée, mais toujours en continu, comme
l’idée qui germe dans l’esprit d’un artiste.

Le corps évolue d’une façon si poétique et devient


de plus en plus détaillé avec l›âge, ayant plus de
vécu. Les taches grossissent, les plis augmentent,
la peau pend, de la même façon qu’un artiste ajoute
les détails sur son œuvre. N’est-ce pas vrai qu’il y
a beaucoup à regarder sur celui d’une personne
âgée ? Des mains ayant travaillé, des veines qui
ressortent, des callosités sur les pieds. Un amal-
game de merveilleuse imperfections qui forme un
tout grandiose et parfait. La perfection réside dans
l’originalité de chacun qui s’y est installée confor-
tablement depuis la naissance du corps, puis ne le
quitte plus. L’art est la perfection. L’humain est art.
Tout est art.
28
Corps
Dimensions indéterminées
Photographie numérique
29
Les inégalités font partie de notre monde malgré
nos efforts pour les supprimer. Nous sommes tous
différents sur le plan physiologique et psycholo-
gique. Nous ne pouvons rien n’y faire. Toutefois,
l’avidité de l’être humain crée aussi des disparités.
Alors que la famine règne dans certains pays, les
occidentaux ne manquent que très rarement de
ressources. Ressources qu’ils prennent de pays
pauvres. Pendant que des éboueurs nous débar-
rassent de nos déchets qui polluent notre territoire,
des bateaux transportent ceux-ci loin de notre vue
dans un dépotoir en Chine. De plus, nous, les occi-
dentaux, ne sommes pas égaux les uns devant les
autres. Une mineure partie fait des millions pendant
que la majorité peine à subvenir aux besoins de leur
famille. C’est un monde où ceux avec un compte de
banque garni vivent dans un univers parallèle. Un
univers où famine, guerre, génocide, esclavage ne
sont que mythes et légendes. Un univers où l’argent
est plus important que des vies humaines. Un
univers où il n’y a qu’eux. Nous sommes les seuls
responsables d’avoir créé ce monde où l’égalité est
utopique. Nous sommes du bon côté du problème.
Nous avons le pouvoir dans cette situation déplo-
rable. Nous pouvons prétendre que tout va bien
ou agir pour changer la société. Il faut se défaire
de notre individualisme et ouvrir les yeux. Il faut
dénoncer, montrer. Il faut donner, partager et aider.
Il est impossible que tout soit égal car il y a des
inégalités qui ne dépendent pas de nous. Par contre,
il est dans notre devoir de changer notre monde
pour le rendre plus égal possible.
30
31
À travers son histoire l’humain s’est octroyé une
place de roi et maître…

Il a hiérarchisé son monde en se plaçant


au-dessus de tous et tout. Il a de ce fait oublié sa
propre nature, son État de nature. L’homme s’est
lui-même donné un pouvoir dont il n’a réfléchi ni
aux conséquences sur son propre avenir ni sur celui
de la nature dont il s’est distancié. Cet éloignement
prédispose l’homme à voir la nature comme une
forme de ressource inépuisable et non comme un
être vivant à part entière, une égale.

En offrant une vision plus crue de son être, à la


chair même de son existence, un sentiment de dé-
goût, d’inquiétude ou de malaise pourrait aider à ce
qu’il porte enfin un jugement sur son comportement
et sa place sur terre. Le reconduire à son état de
nature afin de lui redonner son animalité.

En le déconstruisant, le mettant en vanité, en étalant


une partie de son être sur une table il devient plus
vulnérable, il se vide de son pouvoir. Mon approche
joue sur la dichotomie entre l’idée de la douceur
à travers le réalisme de la technique et celle de la
lumière diffuse. Puis de l’inquiétant et du malaise à
partir d’un traitement non-conventionnel. Je tente
d’offrir une fenêtre sur ma vision de l’être humain.

Étant donné la situation dans laquelle nous


nous retrouvons, je me sens très privilégiée, en
quelque sorte, d’avoir fait une partie de mes cours
de production une année plus tôt. Ceci m’a permis
de vous présenter une œuvre finale complétée.
32
Sans titre
10 x 7,5 cm
Gesso et Acrylique sur toile
33
On affirme souvent que l’on ne devrait pas choisir
les choses qui parcourent notre vie principalement
par leur beauté. Tout comme l’art, qui aujourd’hui
n’est plus question de beauté, mais plutôt de
signification. Mais si nous décidions de choisir une
œuvre significative seulement par sa beauté  ? Non
pas ce quelle signifie ou bien d’où elle vient ou par
qui elle a été faite, seulement la beauté d’une image
dessinée. Mais cette beauté, je ne peux lui donner de
nom, a elle qui ne sera jamais terminée. Comment
nommer quelque chose qui ne finit jamais ? De
plus, nous parlons seulement de beauté. Un simple
paysage imaginaire dans lequel on peut penser
peut-être y rentrer. Je ne vois pas de bon nom pour
décrire une chose qui n’a pas de sens. Pourquoi
donner un nom à quelque chose qui ne sera proba-
blement jamais fini et qui n’est que simple contem-
plation de quelque chose de joli ? Un peu d’histoire,
parlons de hiérarchies des genres pour répondre à
cette question. Mettons cette œuvre sans nom dans
la catégorie « paysage ». Ensuite, simple paysage
ou paysage historique ? Des roches, une arche des
branches et des têtards disent un simple paysage
alors. Comment nommer quelque chose qui est
un simple paysage ? Peut-être par les choses qui
la composent, rocher, têtard ? Mais comment ces
noms peuvent-ils définir la simple contemplation
de quelque chose de beau ? Et puis, je me dis qu’au
final c’est beau pour moi ! Mais qui suis-je pour
déterminer la beauté ? Je ne suis personne, tout
comme cette œuvre sans nom qui restera ainsi dans
une pile d’images parmi l’histoire de quelque chose
de plus grand que nous.
34
Sans titre
35
Rien, vide, temps
Ces trois termes sont présents en permanence
autour de nous, sans même savoir qu’ils sont là,
ils vont nous accompagner toutes au long de notre
existence. Ils vont occuper une grande partie de
notre vie, parfois nous allons leur donner une
grande importance, parfois nous allons les oublier,
parfois nous allons nous en ennuyer, parfois nous
allons les tenir pour acquis.

Inexistant, existant, moment


Prendre le temps de s’arrêter, s’arrêter pour vrai, et
observer, observer pour vrai, ce qu’il y a autour de
nous. Observer ce qui est caché, observer ce qui ne
l’est pas, observer ce qui ne veut pas être observé,
observer ce que n’a pas l’habitude d’être vu. Portez
attention à ce que nous tenons pour acquis et pre-
nez le temps de l’apprécier, l’apprécier pour vrai.

Présent, absence, inoccupé


Tenter de représenter de façon matérielle
l’immatériel. Représenter rien avec quelque chose,
représenter le temps qui file entre nos doigts avant
d’en manquer, représenter le vide pour l’apprécier.
Pour ensuite prendre le temps de l’observer et
s’en imprégner.

Fragilité, manque, vétille


S’immerger dans l’immatériel pour y construire
notre vie et la remplir de souvenirs. Pour qu’ensuite
tout s’évapore en un instant et redevienne imma-
tériel. Plus tard, nous allons réaliser à quel point
l’immatériel est plus important que le matériel et
que sans lui, notre vie ne vaut rien.

Occuper, vain, cycle


Remplir le vide. Rien sur tout. Compter le temps.
Néant, illusion, non-être
Arrêtez le temps, remplissez votre vide
et regarder rien.
Creux, dénué, omission
36
64 couches
88 x 129 cm
Acrylique sur toile non-montée
37
Presque toutes les premières nations de pays ont été
rééduquées ou écrasées par des nations colonisa-
trices. Aujourd’hui, au Québec, nous avons oublié,
voire même effacé ce souvenir comme si l’histoire
était modifiable. Les cours d’histoire nous apprennent
les dates importantes pour le peuple migrant, mais
pas le génocide des peuples qui y vivaient déjà. On
nous raconte l’histoire des doux catholiques qui
ont assimilé, même tuer, une nation entière. Par
contre, on ne se cache pas de dire les conséquences
actuelles sur ce peuple de survivants. Enfant, on
nous apprend que les autochtones étaient nommés
« sauvages » et que c’est correct parce que c’était
comme ça que nos ancêtres les nommaient. On ne
nous apprend pas leur spiritualité, leur mode de vie
en harmonie avec la nature, leurs motivations...
On se gêne de nous dire que dans les années 1950
on maltraitait toujours des enfants autochtones dans
les pensionnats pour les transformer en gentils petits
blancs catholiques. Leur spiritualité, leurs combats
et leur force m’inspirent à créer de plus en plus de
projets à propos cette société ignorée voire dénigrée.
Aujourd’hui, les réserves autochtones sont le tiers
monde du Canada. La peinture me donne la liberté
d’utiliser des couleurs, des traits, des touches, des
formes voire même un univers pour exploiter ce sujet
dont on n’entendra jamais assez parler.
38
Sans titre
Marouflage sur massonite et toile
de coton, avec de l’acrylique
39
Je flotte. Nous flottons tous. Mer de nuages ou
mer d’eau claire, nous flottons. Nous nous laissons
bercer par le courant. Les flots nous emportent plus
loin, toujours plus loin. C’est à nous de décider de
le suivre ou de se battre à contre-courant. Ils nous
indiquent seulement le chemin à suivre, telle une
douce suggestion, mais à nous de choisir de sourire
à la lumière ou de se cacher dans les ténèbres.
Je flotte et nous flottons, tous ensemble.

Mais à quoi bon aller chacun dans sa propre direc-


tion, si tous choisissent la même voie ? Ne sommes-
nous pas à la fois pareils et tous différents ? S’il est
vrai que nous nous ressemblons physiquement,
il reste à notre discrétion de choisir ce que nous
voulons afficher de nous venant du plus profond
de soi. Nous avons tous cette étincelle, propre à
chacun, cachée, bien enfouie en nous. C’est cette
lueur que nous devons dévoiler au grand jour. C’est
elle qui nous différencie des autres, qui nous rend
uniques. Sans elle pour afficher nos couleurs, nous
ne sommes qu’un groupe d’individus se laissant
flotter au gré du vent, comme les feuilles ternes et
mortes tombées en automne.

Je flotte. Nous flottons tous, mais nous brillons.


Nous brillons chacun d’une lumière différente, mais
d’un éclat complémentaire. Et lorsque chacun choi-
sira son chemin et trouvera sa place, c’est alors que
nous observerons enfin ce ciel constellé d’étoiles
que nous formons tous ensemble.

Je flotte, nous flottons tous ensemble, en harmonie.


40
Poissons
20.5 x 20.5 x ~ 70 cm
Acrylique, Marqueur permanent et Plexiglass
41
L’idée d’un doux mélange entre deux disciplines naissable par un auditoire ouvert, le tout est une
sœurs est un concept qui semble toujours avoir représentation critique de l’art, du point de vue de
existé, que ce soit la danse et la musique ou l’écri- quelqu’un qui travaille dedans. Le public a l’opportu-
ture et la parole. Le parallèle entre les Beaux-Arts nité de prendre un point de vue presque voyeur sur
et le monde de la mode relève de la même idée que le travail en cours de quelqu’un qui doit trouver un
celle qui a inspiré les précédentes comparaisons. équilibre entre la mode et les arts, tout en jonglant
Le but étant d’introduire une nouvelle matière avec les beautés que ces professions respectives
à un public familier, ou d’introduire une matière peuvent amener à la culture humaine. Le public a
familière à un public nouveau. Comme l’un des également l’opportunité de se mettre à la place de
domaines évolue autour de l’idée de l’humain tandis l’artiste sans se sentir observé, comme l’artiste est
que l’autre donne carte blanche à l’imagination, un absent de l’œuvre.
mélange abstrait qui incorpore l’image humaine
allait de soi. L’abstraction du sujet est une réflexion
de la vaste possibilité de créativité dans le domaine
de la mode, tandis que le fait que les silhouettes
individuelles perçues au travers démontrent que
les plis déjà pressés dans l’industrie ainsi que sa
longue histoire ne peut être effacée. Des lignes
qui se croisent, qui s’effacent, des couleurs qui se
mélangent, le tout pour créer une image recon-
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Numéro de Septembre
104 x 66 cm
Encre sur acétates
43
Conception graphique réalisée par :
Matthieu Kerhoas
Molie Robert
Sophie Gauthier
Dans le cadre du studio stage.
48

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