JOURNAL

PAULINE
ROLAND
Automne 2020 Spécial (dé)confinement
N° 4
NOUVELLE FORMULE !
EDITO Réflexion
de confinés
Que deviendra le Monde après tout ça ?
Je me suis posé cette question dès
l’annonce du Président de la République.
Jusqu’à ce jour, je considérai cette
situation tel un scénario de
science-fiction : un monde bouleversé
par un phénomène invisible à l’œil nu ;
un monde qui se fige au sens premier du
terme entre les rues, les écoles et les
villes inanimées et désertes. Ce qui me
surprend le plus c’est le fait de ne pas
passer le bac. On s’y prépare tous
depuis des années en s’imaginant un
scénario utopique, celui de ne pas le
passer. Un scénario que l’on concevait
impossible et inimaginable. >>
>>Cette année restera décidément gravée dans la
mémoire de toute notre génération qu’on le veuille ou
non. Entre les grèves en début d’année et la pandémie
destructrice, cette année n’a pas été de tout repos ; ni
pour les élèves, ni pour les professeurs.
Le confinement a été pour nous, l’occasion de se
recentrer sur l’essentiel, nous-mêmes. À trop accorder de
l’importance à ce que l’on renvoie aux autres, on se perd.
Nous avons redécouvert nos domiciles, trouvé de
nouvelles activités pour remplir notre temps libre, appris
de nombreuses choses mais aussi pu poursuivre nos
cours malgré les circonstances. Malheureusement, les
vacances d’avril nous ont progressivement coupé des
liens scolaires.
Cette courte aventure a su être profitable pour chacun
d’entre nous, avec le journal par exemple, nous avons
eu la chance de rencontrer Muriel Gensse ou encore
Claudie Haigneré. Nous avons énormément appris en
termes de communication, de rédaction mais
également en journalisme. Les cours nous ont permis
de savoir ce que l’on voulait faire de notre vie mais
surtout avec quelles personnes nous voulions la passer.
Merci à chacune de ces personnes !
Mohamed Fassi &
Sarah Zenati

Malgré cela, nous avons tous les deux créé de nombreux

souvenirs. Entre nos excellents professeurs aussi humains
qu’intéressants, nos rencontres, nos épreuves de
baccalauréats ou encore nos responsabilités en tant que
Rédacteurs chefs, délégué de classe ou encore
Vice-président du CVL pour Mohamed ; nous avons su
nous enrichir et nous expérimenter.
 SOMMAIRE #4
ACTU
>”Mon confinement intérieur” avec une belle série
de cartes mentales reflétant le quotidien de nos
élèves !
>Les projets de l’année 2020-2021
DOSSIER
>Une revue de presse autour du covid vu par les
élèves de 1ere inscrits dans la spé HGGSP
>Quand notre rédac chef Mohamed nous réserve
un papier de derrière les fagots avec “Les
influenceurs” du web !
NOVA
CULTURA
>Du cinéma avec - Queen & Slim : un Bonnie & Clyde
moderne ?
>Des visites virtuelles de musées prestigieux en
quête de d’un tableau de Monet ou d’une fresque de
Michel-Ange.
>De l’art avec l’ambitieux BTS Connect et une galerie
photo de notre cher Mateusz (version paper,
septembre 2020) !
COUP de projecteur sur
HOOPER
Parce qu’il a su peindre mieux que personne les
tempêtes et “déserts” de son époque avec des
scènes aussi mystérieuses qu’inquiétantes, le
comité du journal a décidé de mettre en lumière
quelques tableaux de l’artiste peintre américain
Edward Hopper pour rythmer les trois rubriques
de ce premier numéro hors-série du JPR “spécial
(dé)confinement”.
#ACTU
MON
CONFINEMENT...
Une poignée d’élèves se sont prêtés
durant la pandémie à un petite
expérience : la réalisation d’une carte
mentale de leur confinement. Le résultat
est surprenant : en grossissant grâce à
la technique dite de l’anamorphose
certains espaces (sinon des objets)
proportionnellement à leur usage ou
pratique, les élèves nous font ici le
cadeau d’une géographie sensible de
leur confinement, parfois même avec un
sens de l'esthétique pas piqué des
hannetons...

Mario RANAVAISON (1LOG)

MON
CONFINEMENT...
Lou COUPARD
(TCOM2)
Une lecture pour
commencer riche en
couleurs du quotidien de
Lou. A noter : le volume du
téléphone (2) qui dépasse
allègrement celle d’un livre
rouge (3) posé sur le lit… A
méditer ;)
MON
CONFINEMENT...
Ugo LEDOUX (1LOG)

Chez Ugo, la PS4

prend autant de place
que le bureau et la
salle d’eau autant que
la chambre où il
travaille.
MON
CONFINEMENT...
Nathan BAZET (1LOG)
Pour Nathan, le frigo, l’iphone et le
canapé occupe une place plus
disputée…

Quand à la playStation 4, celle-ci

figure dans la chambre en zone
tampon entre le lit et la télé. Un
dilemme plus que cornélien...
MON
CONFINEMENT...
Julya MARTIROSYAN
(TCOM2)

Nous finissons en beauté

avec cette expression plus
onirique et haute en
couleur du quotidien de
Julya. Le cadre physique de
la maison est ici escamoté
et remplacé par un arbre
accueillant comme dans un
nid un grand coeur autour
duquel s’organise le
quotidien. Tout un
programme !
 “Plus que jamais, l’épicerie Mais nous aurions besoin d’aide avec la filière
professionnelle :
solidaire à besoin de nous et
de nos dons !” - Concernant l’aspect logistique afin de stocker
et classer les marchandises. Nous avons pensé
Cette année la collecte solidaire que nous organisons avec Mr Ranucci à demander la contributions
au mois de décembre aura bien lieu, malgré les d’enseignants des 2COL car les TCOL sont en
conditions sanitaires particulières. stage sur la période. Cela leur offrira une
occasion de travailler l’aspect pratique et
La crise que nous sommes en train de vivre engendre, concrétisera les apprentissages théoriques.
comme vous pouvez imaginer, une plus grande
précarité dans les quartiers défavorisés et rend le - Concernant la communication, une
travail de l’épicerie solidaire bien plus difficile. En effet, collaboration avec les arts appliqués pourrait
le nombre de sollicitations est en constante être intéressante afin de créer une nouvelle
augmentation alors que les dons et les bénévoles banderole pour cette année.
s’amenuisent.
Bien sur tout autre contribution sera bienvenue. N’hésitez
Voilà pourquoi, plus que jamais, l’épicerie solidaire à
pas à nous contacter par mail ou via pronote si vous avez
besoin de nous et de nos dons
des idées ou si vous souhaitez collaborer au projet avec
une de vos classes.
Je suis persuadée que vous saurez vous montrer
extrêmement généreux lors de la semaine de collecte,
Pour information, une première réunion se fera Jeudi 15
mais nous aurions besoin de nouveaux collaborateurs
Octobre de 12h20 à 13h15 (salle à déterminer) avec les
au sein de l’établissement pour ce projet.
membres de sol’epi et les représentants municipaux.
Mme Amessou et moi-même, nous chargerons de
Vous êtes les bienvenue !!!
missionner la filière générale avec la classe de 2G1 qui
sera chargé de la campagne de communication ainsi
On compte sur vous.
que de l’organisation de la collecte.
Lycéens en “LUMIÈRE”
Plus qu’un parcours, le projet Lycées en
LUMIÈRE, nommé aussi «LUMIERES! »,est
un programme d’éducation artistique et
culturelle (Péac) inauguré dès cette
rentrée à travers tout le territoire et
impliquant l’école Boulle (75), les lycées
Henri IV (75), Léo Lagrange (93), Liberté
(93), le collège Joseph Fabre (12), St
Herblain (44) Jean XXIII (57) et le lycée
Pauline Roland, son lycée “pilote”.
Puisque la lumière est partout –lumière
du soleil, lampes, briquets, écrans à led,
mais également lumière dans les arts, en
peinture,en photographie ou au cinéma,
lumière intérieure, échanges lumineux,
philosophiques, poétiques... – le projet
invite les élèves à prendre la «lumière»
comme objet de recherche et de
découverte afin de les amener à prendre
conscience des lumières qui les
entourent dans le monde.
En partenariat et avec le soutien de
l’astrophysicien et chevalier de la
légion d’honneur Jean Audouze, du
président de la Fédération
Française des Sociétés Scientifiques
Costel Subran, de l’auteur et
philosophe Frédéric Lenoir, le tout
en partenariat avec la Maison des
écrivain et de la littérature (MEL), du
Printemps des poètes, et de
Prévenance... les lycées en “LUMIÈRE”
on établit ensemble un programm
d’action qui trouvera sa finalité en
2021 avec la création d’une grande
exposition itinérante…
A suivre !
#DOSSIER
 La crise du covid, une situation
REVUE DE exceptionnelle ? - Regard
PRESSE : Covid historique.
Le XXIe siècle a déjà été marqué par de nombreuses
menaces de pandémie, depuis le SRAS de 2003
jusqu’aux flambées de fièvre hémorragique Ebola en
Afrique ces dernières années, mais aucune de ces
maladies ne s’est finalement répandue au niveau
mondial comme le covid-19 l’a fait en 2020. Face à
cette propagation rapide et massive, les sociétés
apparaissent comme désemparées et incapables de
trouver des parades efficaces. Pourtant, l’histoire du
monde est marquée par la récurrence de ces
phénomènes épidémiques, qui présentent parfois
de troublantes similarités, tant en termes de
propagation des maladies que de nature des
réponses.
 “Prendre du recul historique devient nécessaire
pour prendre la juste mesure de la pandémie”

À chaque pandémie, les sociétés L’histoire permet alors de relativiser le

redécouvrent l’importance du rôle
protecteur de l’État alors même que
la montée de la peur favorise le
repli sur soi et la méfiance envers l’
étranger et que l’économie menace
de s’effondrer sous le choc de l’
épidémie. Prendre du recul
historique devient alors nécessaire
pour prendre la juste mesure de la
pandémie et mieux en comprendre
les mécanismes sociaux et
économiques.
caractère exceptionnel de la situation
actuelle, sans pourtant en nier ni
l’importance ni les spécificités.
Une épidémie au sein d’une
longue histoire de pandémies
Le monde est frappé aujourd’hui par
une pandémie de coronavirus appelé
Covid-19. Cette pandémie du XXIe siècle
n’est pas la première que le monde a
connue. En effet, elle s’inscrit dans une
longue histoire de pandémies.
Depuis l’Antiquité, le monde a connu
plusieurs pandémies, certaines faisant
plus de morts que d’autres. On peut
citer la Grande Peste noire venant
d’Asie, qui a sévi au XIVe siècle durant
le Moyen-Âge et a tué près d’un tiers
de la population européenne[1]. Cette
pandémie était due à une bactérie
présente chez les rats et les puces. On
peut aussi citer le choléra qui était
déjà connu en Inde à la période de
l'antiquité, provoquant plusieurs
flambées épidémiques au cours des
siècles. Il est né dans les eaux chaudes
et saumâtres (eau dont la salinité est
comprise entre 0,05 % et 3 %) du golfe
du Bengale.
Il s'est ensuite propagé,
progressivement, par le biais du
commerce mondial. En 1832, il
atteint Londres, qui était alors en
pleine industrialisation,
engendrant la mort de plus de 7000
personnes. Puis New York est à son
tour touchée la même année, ce qui
provoque la mort de 100 personnes
par jour pendant plusieurs mois.
Elle s’étend rapidement en
Amérique du Sud en 1833 et
perdure jusqu’en 1848. Au fil du
temps, le choléra émerge à
nouveau en Asie du Sud en 1961, en
Afrique en 1971, en Amérique latine
en 1991 et enfin en Haïti en 2010.
La connaissance et la lutte contre le
choléra ont mis du temps à se structurer.
En 1831, Alexandre Moreau Jonnès, un
aventurier, militaire et haut fonctionnaire
Français, déclare que cette maladie
provient d'un germe. En 1849, John Snow
médecin et fondateur de l’épidémiologie
moderne pense que cette maladie se
diffuse par le biais du réseau de
distribution des eaux. Dès la seconde
moitié du XIXe siècle, de nombreux savants
du monde entier travaillent sur la bactérie
responsable du choléra et en 1854,
l'anatomiste italien Filipo Pacini isole cette
bactérie. Trente ans plus tard, le physicien
microbiologiste allemand Robert Koch,
démontra que cette dernière était la cause
de la maladie.
Les premiers soins efficaces sont l’
œuvre de Leonard Rogers. En effet
entre 1907 et 1920 il développa en Inde
un sérum de réhydratation par
intraveineuse et le taux de mortalité
chuta alors de manière radicale. Un
siècle après la découverte de la
bactérie responsable du choléra, dans
les années 1950, les biologistes ont
conclu que la bactérie produisait une
toxine pouvant être éliminée par des
traitements simples. Cette découverte
a donc permis le développement de la
thérapie par réhydratation orale.
1]
“De la Peste noire au
coronavirus : ce
qu’enseigne l’Histoire”,
interview de Julien
Loiseau par Adrien
Gaboulaud, Paris Match,
26 mars 2020,
https://www.parismatch.c
om/Actu/Societe/La-pest
e-noire-de-1348-quelles-l
econs-face-au-coronavir
us-de-2020-1680065
La grippe espagnole est un autre cas Elle se serait étendue en premier lieu au Kansas où elle aurait
de pandémie célèbre et plus récente. contaminé de jeunes soldats américains qui étaient réunis
Elle a fait surface à la fin de la pendant trois mois dans des camps de formation militaire.
Première Guerre mondiale. Elle fut Elle fit entre 50 et 100 millions de morts dans le monde (soit
baptisée de la sorte, parce que près de 5% de la population mondiale de l’époque !) dont 165
l'Espagne, non concernée par le 000 en France. À l'heure actuelle, il n'y a pas de sérum, de
secret militaire du fait de sa vaccin ou de traitement pour cette grippe. L'incubation est
neutralité pendant la guerre, fut la très brève et la maladie peut se développer en quelques
première à la mentionner heures, entraînant un décès rapide.
publiquement. D'après les recherches
de Michael Worobey, professeur de
biologie à l'Université d'Arizona, le
virus responsable de la grippe
espagnole est né de la combinaison
d'une souche humaine (H1),
provenant de la grippe saisonnière
H1N8, en circulation entre 1900 et 1917,
avec des gènes aviaires de type N1.
D’autres grippes ont frappé mortellement les
populations humaines au XXe siècle. C’est le cas de la
grippe asiatique qui a fait son apparition entre 1956
et 1958. La pandémie a commencé en Chine et était
transmise par les animaux. Selon les Centres pour le
contrôle et la prévention des maladies et l’OMS, cette
pandémie aurait tué entre 1 et 2 millions de
personnes dans le monde. Entre 1969 et 1970 une
nouvelle pandémie se développe : la grippe de
Hong-Kong qui fait environ 1 million de morts dans le
monde[1] et a aussi pour origine la Chine.
[1]
“Coronavirus: “ “On entassait les morts”, quand la France était
frappée par la grippe de Hong-Kong en 1969”, article de Gilles
Durand, 20 minutes, 14 avril 2020,
https://www.20minutes.fr/societe/2755815-20200414-coronavirus-e
ntassait-morts-quand-france-frappee-grippe-hong-kong-1969
“La grippe espagnole fit entre
50 et 100 millions de morts
dans le monde”
Ces pandémies présentent des similarités avec
la pandémie actuelle de covid 19, notamment
celle de grippe espagnole. Ces deux épidémies
se sont produites à deux siècles différents mais
sont pourtant très similaires sur certains points.
En effet, nous savons qu’aujourd’hui le covid 19
touche particulièrement les personnes âgées de
plus de 65 ans, la grippe espagnole, elle,
touchait les plus jeunes de 20 à 40 ans. Ces deux
pandémies sont très contagieuses l’une comme
l’autre. Cependant, même 100 ans après, les >>
mesures de sécurité prises par les
gouvernements sont identiques : distanciation
sociale, quarantaine, masques ou encore les
lavages de mains. De plus, la grippe espagnole a
eu lieu juste après la Première Guerre mondiale,
et les nombreux déplacements militaires ont
donc fait augmenter très rapidement le nombre
de contaminations[1]. Enfin, on sait aujourd’hui
que beaucoup de pandémies se sont propagées
par le biais de la mondialisation, du commerce.
Le covid-19 renforce cette affirmation puisque
c’est un révélateur des mécanismes de la
pandémie à l’ère de la mondialisation.
[1]
BASTIÉ Eugène, “Peut-on comparer le coronavirus et la
grippe espagnole ?”, Le Figaro, 15 mars 2020,
https://www.lefigaro.fr/vox/societe/peut-on-comparer-le-cor
onavirus-et-la-grippe-espagnole-20200315
Le covid, révélateur des mécanismes de
la pandémie à l’ère de la mondialisation

La mondialisation est un très vaste mouvement

de diffusion du capitalisme à l'échelle du
monde entier. Ce mouvement repose sur une
mise en relation étroite et permanente des
différentes parties de la planète grâce à des
flux nombreux, qu’ils soient matériels,
immatériels ou humains. Concrètement, la
mondialisation se traduit par la circulation de
plus en plus libre des ressources productives
(monnaies, technologies, ressources
humaines...) au-delà du cadre national.

À partir du milieu du Moyen-Âge, les

Européens commencèrent doucement à
étendre leurs réseaux commerciaux et leur
domination au-delà de leur continent.
Grâce aux Croisades (à partir du
XIe siècle), ils apprirent à se
déplacer avec assurance sur terre
comme sur mer. La carte des
routes commerciales du Moyen
Âge montre que le grand
commerce touchait toute l'Europe.
De plus, des pistes caravanières et
des routes maritimes rejoignaient
l'Inde, le Sud-Est asiatique et la
Chine. Les produits provenant de
ces contrées étaient achetés par
les Européens dans les villes du
Levant ou à Byzance. En échange,
ils y vendaient du bois, du fer, du
blé, du vin, de l'huile, etc. Ces
routes et échanges commerciaux
ont grandement aidé au
développement de certains États
mais ont également permis de
véhiculer les épidémies. Le meilleur
exemple d’épidémie véhiculée durant
le Moyen-Âge à l’aide de cette
première mondialisation reste celui
de la Peste Noire. La Peste Noire
connaît ses débuts en Asie et plus
particulièrement en Chine, où le
négoce était à son apogée (à l’
échelle du Moyen-Âge) avec l’Europe.
En effet, c’est à cause de ce
commerce que l’épidémie atteint
Marseille en 1347 pour ensuite
remonter vers Paris.
“Le meilleur exemple d’ Au XIXe siècle, l’expansion
commerciale et politique européenne,
épidémie véhiculée liée à la colonisation, favorise l’
durant le Moyen-Âge émergence de pandémies comme le
reste celui de la Peste choléra, qui se développe d’abord en
Inde avant de se propager en
Noire”
Angleterre, notamment à Londres en
1854. De nos jours, c’est aussi en Asie
et plus particulièrement en Chine
dans une ville de 10 millions
d’habitants que le covid-19
commença à se
répandre, à Wuhan. Il pu ensuite se
propager à l’aide des nombreuses
voies commerciales et connexions
que la Chine a avec le reste du
monde, ce qui le fit devenir par
conséquent une pandémie[1].
[1]
REYNAERT François, “De la peste au
Covid-19 : 7 choses à savoir sur les
épidémies”, Le Nouvel Obs, 20 mars 2020,
https://www.nouvelobs.com/journaliste/1073
/francois-reynaert.htm
En effet, comme au temps des
premières pandémies (comme la
peste noire), le virus a été
transmis aux Hommes par les
animaux - dans le cas du
coronavirus, par le pangolin et la
chauve-souris - et à ce titre, le
covid-19 est bien une zoonose. A l’
ère de la mondialisation, le
covid-19 a révélé une accélération
de la propagation des
pandémies, due aux très
nombreux échanges
internationaux, humains et
commerciaux.
Ainsi, l’épidémie devient
pandémie en quelques
semaines, elle traverse
facilement pays et continents.
La propagation du virus,
facilitée par les nombreuses
possibilités d’interaction entre
les gens, a de plus été aggravée
par le manque de
connaissances initiales des
gestes barrières et également
parfois le manque de
coordination entre les pays.
La pandémie se transmet
d’humain à humain dans les
transports, les lieux de
travail et d’activités...entre
villes, régions, pays et
continents. C’est pourquoi
tant de pays ont décidé en
même temps que le
confinement de fermer les
frontières, qui se rouvrent
très progressivement et de
manière très sélective depuis
le début du mois de juin.
Ainsi, ce qui frappe lorsque l’on compare le covid-19 de fait à des zoonoses[2]. La seconde est
aux autres pandémies que l’humanité a connues n’est l’accélération de la mondialisation qui
pas tant son nombre de victimes, qui semble encore multiplie les contacts entre les différentes
assez faible aujourd’hui même si l’heure du bilan régions du monde et donc les occasions
définitif est encore loin[1], que la rapidité de sa de transmission des maladies d’un pays à
diffusion. Il y a deux explications à cela. La première l’autre, voire d’un continent à l’autre. La
est l’amplification des contacts entre les hommes et les naissance de l’épidémie en Chine, pays
animaux du fait de la croissance économique et aujourd’hui au coeur des échanges
démographique qui amène les hommes à déloger mondiaux, a facilité sa transmission au
certaines espèces de leur habitat naturel, s’exposant monde entier tant les liens entre la Chine
et le reste du monde sont intenses
1]
aujourd’hui. La pandémie est donc
MAHLER Thomas, “Faut-il relativiser le coronavirus au regard de l’histoire
?”, L’Express, 18 mars 2020. doublement la conséquence de la
https://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/faut-il-relativiser-le-coronav croissance rapide que connaît l’humanité
irus-au-regard-de-l-histoire_2121031.html puisque cette croissance multiplie les
[2]
FELDZER Gérald, “Le billet sciences. Covid-19 : l’homme et les animaux
risques de zoonose et la rapidité de leur
sauvages, une histoire de transmission”, FranceTVInfo, 19 avril 2020, transmission.
https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/le-billet-sciences-co
vid-19-lhomme-et-les-animaux-sauvages-une-histoire-de-transmission_39019
73.html
Quelles conséquences économiques,
politiques et sociales pour les pandémies ?
La crise pandémique du Covid-19 a provoqué des
dégâts critiques dans l'économie mondiale incitant de
nombreux pays comme la France ou plus encore les
États-Unis à sortir du confinement malgré un nombre
encore élevé de décès quotidiens. En effet, les grandes
puissances tentent bien que mal d’éviter la crise
économique mais voient leur activité chuter dans des
proportions inimaginables suite à cet arrêt brutal. La
Chine, deuxième puissance économique mondiale
après les États-Unis, fut le premier le premier pays à
souffrir de l’impact du virus. Le confinement rigoureux
ayant nécessité le ralentissement des activités ou la
fermeture d’un grand nombre d’entreprises et de
commerces, a terriblement ralenti l’économie
chinoise, qui subit par ailleurs la fermeture des
marchés mondiaux dans les mois suivants. Et il a
fallu quelques mois pour que ce désastre soit
propagé dans le monde entier. Tous ces
évènements ont donc porté un coup sévère sur le
PIB de plusieurs pays (en France, chaque mois
confinement coûte environ 70 milliards d’euros, soit
à peu près 3 % du PIB), d’autant plus que des
millions d’emplois ont été détruits aboutissant au
fait que le taux de chômage ait grimpé en flèche >>
>>jusqu’à des niveaux inédits (notamment
aux États-Unis, comptant des dizaines de
millions de personnes au chômage). L’
économie mondiale est en train de
basculer dans la récession[1].

Afin de tout remettre en ordre, nombreux sont

les États s’organisant pour mettre fin au
confinement et rouvrir les lieux publics de façon
progressive et différenciée selon le nombre de
cas, et ainsi pouvoir reprendre la vie active. Il va
falloir attendre au moins un an pour que tout
redevienne à la normale.

Cette grande crise pandémique a des [1]

conséquences bien pires pour l’économie
mondiale que celles de la grande crise
financière mondiale de 2007-2008, et est ainsi de
plus en plus associée à la Grande Dépression,
l’incarnation de la catastrophe >>
AFP, “Le coronavirus pire que Pearl Harbor pour Trump,
la France se prépare au déconfinement”, L’Express, 7 mai
2020,
https://lentreprise.lexpress.fr/actualites/1/actualites/le-co
ronavirus-pire-que-pearl-harbor-pour-trump-la-france-se
-prepare-au-deconfinement_2125539.html
économique, née du krach boursier du 24
octobre 1929 ayant engendré la plus grave crise
économique, sociale et politique de l’histoire des
“Cette crise pandémique a des
pays industrialisés[1]. Et ce genre de crise peut se conséquences bien pires pour
propager aux banques (après des faillites l’économie mondiale que
d’entreprises et une activité industrielle qui
celles de la grande crise
s’effondre) puis à toute l’économie avec des
mécanismes très similaires d’une crise à l’autre financière mondiale de
depuis 1929. Bien que l’État se fixe pour mission 2007-2008”
d’assurer la défense économique du pays et
d’aider les entreprises en difficulté, il lui est
parfois difficile d’aider autant d’entreprises à la [1]
CHAILLOU Isabelle, “Le mot de l’éco. Covid-19 : une
fois. Les pandémies sont donc toujours liées au crise économique plus dure qu’en 1929 ?”, FranceTV
spectre des grandes crises économiques et Info, 28 mars 2020,
leurs conséquences ne se limitent pas au
https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavir
nombre de morts : elles ont des impacts bien
us/le-mot-de-l-eco-covid-19-une-crise-economique-p
plus profonds sur les sociétés, économiques lus-dure-qu-en-1929_3865983.html
mais aussi dans les représentations.
À ce titre, l’année 1347 fournit un cas d’école.
À l’époque, la peste noire vient d’entrer en
Europe par la Sicile et remonte peu à peu
dans tout le continent. En cinq ans, l’
épidémie tue entre 30% et 60% de la
population européenne. Les médecins
n’arrivent pas à trouver la source de cette
maladie, le peuple s’impatiente et cherche le
coupable. Rapidement les chrétiens
s’imaginent que c’est la colère de Dieu qui
s'abat sur le peuple. Et à l’époque les
chrétiens voient la population juive comme
les missionnaires de Satan. Il n’en faut pas
plus pour que les Juifs soient pointés du
doigt. L’antisémitisme, à cette époque, est
déjà palpable. Les rumeurs sont
nombreuses, beaucoup jalousent les Juifs, ils
réussiraient mieux, auraient plus d’argent.
Rapidement, ils sont accusés d'empoisonner
des puits pour diffuser la peste noire…
Des chrétiens se soulèvent alors dans
plusieurs villes et décident de chasser des
Juifs, en France, en Allemagne, en Suisse et
en Espagne. À Toulon et à Barcelone en 1348
et à Strasbourg en 1349 certains Juifs sont
mêmes exterminés. Avec le temps, la plupart
ont pensé que les mentalités changeraient,
et que nous ferions des progrès sur le plan
moral. Mais l’épidémie de covid-19 nous a
rappelé que ce comportement est millénaire
et qu’en réalité les comportements sont
toujours les mêmes, et les comportements de
discrimination et de stigmatisation
apparaissent dès que le bruit d’une
épidémie de ce type se répand. Au Moyen-
Âge il s’agissait des Juifs. De nos jours, on
voit des personnes éjectées des transports
en commun, des regards suspicieux pour
une écharpe remontée, des sièges vides
autour d'Asiatiques... >>
Depuis l’apparition du coronavirus, les
actes de sinophobie (sentiment
anti-chinois) sont décuplés. Ce
phénomène de bouc émissaire loin d'être
nouveau. En effet, le phénomène de
fabrication de boucs émissaires a pour
fonction d'exclure la violence interne à la
société vers l'extérieur de cette société :
pour régler un problème social, on en
accuse un groupe considéré comme
“extérieur”, “différent”, et on exclue les
membres de ce groupe. La pandémie
révèle donc des tensions sociales
nouvelles mais aussi des phénomènes
ancestraux de rejet et de peur[1]. C’est
aussi pour cela que dans ces moments
de crise, le rôle régulateur de l’État
devient essentiel, dans le domaine
économique comme dans le domaine
social.
On constate ainsi que lors pandémies
antérieures, les mesures sécuritaires [1]
GABOULAUD Adrien, “De
que prenaient les États étaient la Peste Noire au
coronavirus : ce
identiques à celles promues
qu’enseigne l’Histoire”,
aujourd’hui : distanciation sociale,
Paris Match, 26 mars 2020,
quarantaine, port du masque et
lavages de mains. En revanche, https://www.parismatch.co
quelques gouvernements sont m/Actu/Societe/La-peste-
préparés face à ces infections virales noire-de-1348-quelles-leco
ns-face-au-coronavirus-d
et la population reste calme, au
e-2020-1680065
contraire d’autres sont mal préparés ;
ce qui provoque une véritable
angoisse sociale. La pandémie du
covid-19, montre ainsi qu’en France,
nos systèmes de santé sont
sous-financés et mal préparés au
risque épidémique.
Reprenons l’exemple de la pandémie de
la grippe espagnole. En 1918, la France a
à cette occasion créé un ministère de
l’hygiène de l'assistance et de
prévoyance sociale. À cette époque, les
gens étaient dans l’engouement de la
croyance des propos des Pasteurs et des
hygiénistes, relatif au combat contre les
microbes et non sur les virus. Ainsi, les
gens pensaient que les méthodes mises
au point dans le sillage des travaux de
Pasteur étaient suffisantes, ce qui a
engendré un relâchement de la part de l’
État sur la situation et une
sous-estimation du danger épidémique.
Il n’y a pas eu de quelconque
mesure nationale pour gérer
cette grippe espagnole, parce
que les mesures étaient prises
localement en France, ce qui a
facilité l’expansion rapide et
massive de cette pathologie. Il
était alors inconcevable pour les
pouvoirs publics, de s’occuper
de cela et il est pertinent, de
comparer la pandémie que nous
vivons à l’heure actuelle avec la
grippe >>
espagnole, puisque nous observons, que, même
avant, notre société n’était pas préparée à affronter
des infections virales[1]. Et si face au covid-19, l’État a
pris en charge la lutte contre la pandémie, la
mobilisation des citoyens (respect des gestes
barrière, par exemple) a parfois été difficile à mettre
en œuvre et les moyens dévolus au système de santé
se sont révélés insuffisants pour gérer une crise de
cette ampleur. Les pandémies sont alors des
révélateurs des limites de l’État dans la protection
sanitaire des populations et l’occasion de
moderniser et repenser les systèmes de santé.
[1]
BASTIÉ Eugénie, “Peut-on comparer le coronavirus et la grippe
espagnole ?”, Le Figaro, 20 février
2020,https://www.lefigaro.fr/vox/societe/peut-on-comparer-le-co
ronavirus-et-la-grippe-espagnole-20200315

NEVEUX Pierre, “Covid-19 : une crise historique ?”, France culture,

12 mai 2020,
https://www.franceculture.fr/societe/covid-19-une-crise-historiq
ue
Les pandémies génèrent donc des
réponses variées de la part du
politique, mais ces mesures sont
souvent problématiques, et ce
d’autant plus que les réactions
sociales et économiques face aux
crises sanitaires remettent en cause
à la fois la cohésion des populations
et la capacité des États à protéger
et encadrer les populations. Les
pandémies sont ainsi des moments
de redéfinition des rôles et des
pratiques des États. De plus, nous
vivons l’avènement d’un siècle
épidémiologique, du fait que nous
sommes entourés de virus, qui
peuvent apparaître de manière
régulière ; et par ailleurs, nous entrons
dans une ère de l’anthropocène. Plus
précisément, c’est le fait que des
activités humaines ont une incidence
significative, concernant l’écosystème
terrestre, qui provoque l’émergence de
nouvelles maladies dont la
propagation est accentuée par la
mondialisation. Il est donc probable
que le covid-19 ne soit qu’un épisode
de plus dans l’histoire des pandémies,
et non le dernier chapitre d’une
longue histoire.
Rédacteurs > Noémie, Abigail, Cathie,
Bastien, Clotilde, Haïda, Antonin

>>Une crise révélatrice des
tensions mondiales et des
évolutions en cours ? -
Regards géopolitique
La crise sanitaire qu’a générée le Covid fait
l’effet d’un chamboule-tout géopolitique à toutes
les échelles[1]. Tout en générant de nouveaux
conflits, cette crise est révélatrice de tensions
déjà existantes. Même après son terme, dont
nous sommes sans doute encore éloignés, cette
crise sanitaire aura laissé des changements
permanents sur la scène géopolitique à l’échelle
mondiale. Nous allons donc aborder
l’affaiblissement des USA dans l'ordre mondial
avant de se pencher sur le rôle croissant de la
Chine à la faveur de la crise du covid pour
finalement nous intéresser aux difficultés de l’UE
pour organiser une réponse cohérente à la crise.
[1]
BOYER Philippe, “Chamboule-tout géopolitique”, Forbes,
28 avril 2020,
https://www.forbes.fr/politique/chamboule-tout-geopolitique/?cn
-reloaded=1&cn-reloaded=1
L’affaiblissement des USA dans l’ordre mondial...

Les États-Unis sont lourdement impactés par l’

épidémie de Covid-19 qui touche actuellement la
planète. Depuis la fin du mois du mars, le nombre
de cas recensés sur le territoire américain a connu
une forte croissance et le pays compte aujourd’hui
plus de 100 000 décès liés au coronavirus[1].

La vision politique du président américain Donald

Trump tient en deux mots : America first. Les
Etats-Unis sont une puissance qui reste
importante, leur permettant de faire pression sur
les autres acteurs et d’utiliser leur puissance pour
tenter de trouver seuls des solutions à la
pandémie. Prenons l’exemple de Sanofi : en effet, le
directeur général du groupe pharmaceutique
français a affirmé qu’il servirait en premier les
États-Unis si un vaccin contre la covid 19 devait
être découvert par l’entreprise.
Il dit que le gouvernement
américain « a le droit aux
plus grosses
précommandes », car les
États-Unis « ont investi
pour essayer de protéger
leur population »[1]. Cet
investissement serait fixé à
une centaine de millions
d’euros et les États-Unis
s’engagent à faciliter les
démarches réglementaires
pour permettre les
recherches. Les Etats-Unis
disposent donc de gros
moyens pour aider leur
population à se remettre
ou se protéger de cette
pandémie.
Au niveau de la politique de
Trump avec ses partenaires
internationaux celui-ci a
blâmé l’Union européenne
pour son action qu’il a jugé
tardive face au nouveau
coronavirus. Les Etats-Unis
ont fermé très rapidement
leurs frontières, d’abord
avec la Chine et ensuite
avec l’Europe. Les
États-Unis ont ainsi préféré
mené une politique
unilatérale, refusant la
coopération avec leurs
partenaires au profit d’une
compétition dans la
recherche et dans les
mesures économiques[2].
Malgré ses nombreuses
mesures mise en place,
Donald Trump est surtout
jugé sur sa manière de
réagir face à la pandémie
en la minimisant. En effet il
s’est refusé à prononcer le
confinement du pays de
peur que son économie
n’en souffre trop. Et ensuite
il invente toutes sortes de
remèdes contres celle ci,
provoquant des mises au
point régulières de ses
conseillers scientifiques. Il
va même jusqu’à accuser
l'organisation mondiale de
la santé en disant qu’elle
était responsable de cette
situation.

A l’heure de la crise, les Etats-Unis de Donald
Trump semblent donc révéler un autre visage
que l’”America great again” promise par le
président au début de sa campagne de 2016.
En effet, la première puissance mondiale se
replie à présent sur elle-même, privant le reste
du monde de son soutien en quittant l’OMS
par exemple. De plus, loin d’assumer ses
propres erreurs quant à l’ampleur qu’a prise la
pandémie sur son sol, Donald Trump reste
aveugle vis à vis de ses responsabilités et
préfère rejeter la faute sur sa grande rivale la
Chine[3], alternant accusations et dénigrement.
Cependant, celle-ci, réagissant tout de même à
ces provocations, semble surtout occupée à
profiter de la crise pour valoriser son image
sur la scène internationale et y jouer un rôle
croissant.
[1]
“Sanofi et un vaccin contre le Covid-19 en
priorité pour les Etats-Unis : une polémique vite
devenue politique en France”, Lemonde.fr, 14 mai
2020,
https://www.lemonde.fr/sante/article/2020/05/14/
vaccin-contre-le-covid-19-inacceptable-que-sano
fi-serve-en-premier-les-etats-unis_6039621_165130
2.html
[2]
FRANCHON Alain, “Entre la Chine et les
Etats-Unis, le coronavirus est un sujet de conflit
supplémentaire, pas de coopération”, Lemonde.fr,
26 mars 2020,
https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/26/
entre-la-chine-et-les-etats-unis-le-coronavirus-es
t-un-sujet-de-conflit-supplementaire-pas-de-coo
peration_6034490_3232.html
[3]
PARIS Gilles, “Coronavirus : Donald Trump
adopte une ligne dure face à la Chine”, Le
Monde, 4 mai 2020,
https://www.lemonde.fr/international/article/2020
/05/04/coronavirus-donald-trump-adopte-une-li
gne-dure-face-a-pekin_6038542_3210.html
Le rôle croissant de la Chine à la faveur
de la crise du covid
Première touchée, première guérie. Bien
que chacun entretienne des doutes
quant à la valeur des chiffres renseignés
par le gouvernement de Pékin sur son
pays, il n’en demeure pas moins
indéniable que la Chine fut l’un des
premiers pays au monde à enrayer la
pandémie du Covid-19 sur son sol
(accompagné de la Corée du Sud et de
la Taiwan). Loin d’oublier de profiter de
cet avantage, la puissance émergente en
profite largement aujourd’hui.
Dispensant conseils, fournissant
matériel médical et masques : jusqu’à
promouvoir son régime autoritaire, la
Chine s’impose comme l’exemple à suivre
en ce temps de crise, jouant un rôle
croissant sur la scène internationale.
Même avant le nouveau coronavirus,
la Chine faisait déjà partie des BRICS,
les nouvelles puissances émergentes
sur la scène internationale depuis le
début du XXIe siècle. Cependant, bien
qu’étant le pays qui a laissé s’
échapper le virus et causer une
épidémie mondiale, la Chine fait tout
aujourd’hui pour se rattraper, voire
même en tirer un avantage non
négligeable sur le plan économique,
mais aussi diplomatique. Pour
reprendre les termes du journaliste
Alain Frachon : « La Chine ne cesse de
monter en force »[1]. Par exemple, alors
que masques et matériel médical ont
manqué pendant des semaines, voire
des mois, en Europe, la Chine, quant à
elle, est capable de bâtir une aile >
>d’hôpital en seulement 15 jours. Elle peut
ainsi donner des leçons, plus que des
suggestions ou conseils, aux autres Etats
toujours en guerre contre le Covid-19. Ils n’ont
pas d’autres choix que de reconnaître la
maîtrise de Pékin face à la crise. Les pays
occidentaux se sont retrouvés en situation
de dépendance majeure face à Pékin :
l’Occident a bien été obligé de s’en remettre
en urgence à la Chine pour obtenir le
matériel dont ils avaient, et ont toujours,
besoin, et qui reste très majoritairement
fabriqué en Chine. La Chine a donc produit
à la chaîne les respirateurs, les tests, les
médicaments, mais aussi et surtout les
masques - que l’Europe, les Etats-Unis >>
et toutes les autres parties du monde
auraient dû stocker dès les débuts de
la pandémie voire avant - avant de les
leur distribuer « généreusement ». En
résumé, en ce temps de crise, la Chine
apparaît diplomatiquement comme «
la puissance mondiale sauveuse de
l’Humanité »[2].
[1]
FRACHON Alain, « Entre la Chine et les
Etats-Unis, le coronavirus est un sujet de
conflit supplémentaire, pas de coopération »,
Le Monde, 26 mars 2020,
https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/2
6/entre-la-chine-et-les-etats-unis-le-coronavir
us-est-un-sujet-de-conflit-supplementaire-pas
-de-cooperation_6034490_3232.html

[2]
“Le coronavirus: conséquences
géopolitique”, Pergama, 5 avril 2020,
http://www.pergama.fr/2020/04/05/coronaviru
s-consequences-geopolitiques/
La Chine a ainsi largement profité de
la crise pour avancer ses “pions”
géopolitiques et poursuivre sa
politique d’influence dans les grandes
organisations internationales. Ses
liens avec l’OMS ont été soulignés par
tous les analystes et ont servi à
Donald Trump pour discréditer l’OMS
et accuser la Chine d’avoir menti, mais
le retrait des USA de l’OMS ne ferait
que profiter davantage à la Chine, qui
dominerait l’institution[1]. En Europe, la
générosité chinoise a été un moyen de
renforcer ses liens avec certains pays
déjà méfiants envers l’UE et où les
intérêts économiques chinois sont
importants comme l’Italie ou la Grèce.
De fait, la diplomatie chinoise s’est
montrée particulièrement active et
agressive pendant la crise, accentuant
la politique des “loups combattants”,
ces diplomates chargés de propager
l’influence chinoise dans
le monde, y compris au moyen de rumeurs ou de fake news
diverses[2]. Mais cette agressivité, si elle révèle la force
nouvelle de la Chine, n’aide pas forcément à en donner
une image rassurante, en particulier en Europe, alors
même que la faiblesse de l’UE dans la crise s’avère être un
atout majeur pour la Chine dans sa politique d’influence
sur le continent[3].
[1]
BENKIMOUN Paul, BOURREAU Marie etLEMAÎTRE Frédéric, “Les liaisons
dangereuses entre l’OMS et la Chine ont marqué la crise du coronavirus”,
Lemonde.fr, 27 avril 2020,
https://www.lemonde.fr/international/article/2020/04/27/les-liaisons-dangereuses-e
ntre-l-oms-et-la-chine-ont-marque-la-crise-du-coronavirus_6037929_3210.html
[2]
LEMAÎTRE Frédéric et PEDROLETTI Brice, “Chine : la diplomatie du “loup
combattant””, Lemonde.fr, 30 avril 2020,
https://www.lemonde.fr/international/article/2020/04/30/chine-la-diplomatie-du-lou
p-combattant_6038290_3210.html
[3]
“Coronavirus : gagner aussi la bataille géopolitique”, éditorial de Le Monde, 24
mars 2020,
https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/24/coronavirus-gagner-aussi-la-bataill
e-geopolitique_6034216_3232.html
Les difficultés de l’UE pour organiser
une réponse cohérente à la crise

L’Union européenne a été très fortement

touchée par l’arrivée du covid-19. Cette crise a
mis l’espace Schengen, créé en 1985, entre
parenthèses. Car en effet, la santé ne faisant
pas partie des compétences de l’Union
européenne, la pandémie a été gérée par les
États. Certaines frontières ont été fermées de
manière unilatérale et sans concertation avec
les partenaires européens. Le coronavirus a
accéléré le repli national et créé de nouvelles
compétitions entre les États membres de l’UE,
pour les masques notamment.
Pour développer cette idée de
nouvelles frontières décidées par les
États on peut donner l’exemple de
certains pays comme l’Autriche qui a
posé des verrous à l’intérieur de
Schengen pour se protéger de
certains pays, comme l’Italie qui fut
fortement touchée. On peut
également parler de l’Allemagne qui a
décidé de fermer ses frontières avec la
France laissant cependant les
travailleurs frontaliers se rendre
quotidiennement dans le pays voisin[1].
Le cas de l’Italie est particulièrement
révélateur des difficultés de l’UE dans
cette crise sanitaire. Membre de la
CEE (puis de l’UE) dès sa naissance
1957, l’Italie est pourtant marginalisée
dans le fonctionnement de l’UE,
d’autant plus que sa situation
économique est fragile avec le 3e
endettement de l’UE et 5 millions de
pauvres. L’arrivée massive de migrants
depuis 2014 renforce les tensions
internes à l’Italie ainsi que celles avec
l’UE. Or, face au covid comme face aux
migrants, l’Italie a eu le sentiment d’
être abandonnée à son sort par l’UE et
d’être livrée à elle-même face à la
maladie comme face à la pauvreté.
Pire encore, la fermeture des frontières
et la suspension de l’espace Schengen
ont été imposées à l’Italie qui a vu
toutes les frontières autour d’elle se
fermer, donnant à la péninsule le
sentiment d’être le pestiféré de
l’Europe. L’Italie a ainsi eu le sentiment
d’être traitée comme un laboratoire[2]
où on laissait les expériences se >>

“Le cas de l’Italie est
particulièrement révélateur
des difficultés de l’UE dans
cette crise sanitaire”
dérouler (confinement généralisé,
politique de généralisation des
masques et de la distanciation) pour
en tirer les bénéfices sans exercer
aucune solidarité. Le
désenchantement des Italiens vis-à-vis
de l’UE, déjà sensible dans la force des
mouvements populistes en Italie
depuis plusieurs années, continue
ainsi de croître, poussant l’Italie à se
rapprocher de la Chine ou de la Russie
au détriment de ses partenaires
européens[3].
[1]
LASSERRE Isabelle, “En Europe, les crises
ont ramené les frontières”, Elnetwork.fr, 15
avril 2020,
http://elnetwork.fr/europe-crises-ont-ram
ene-frontieres-isabelle-lasserre-figaro
[2]
LAZAR Marc, “L’Italie, un laboratoire
politique ?”, Les experts du Dessous des
cartes, ARTE, 25 mars 2020,
https://www.youtube.com/watch?v=OSTCI
giYOsw
[3]
DARNIS Jean-Pierre, “La crise du
Covid-19, un tournant géopolitique pour
l’Italie ?”, Legrandcontinent.eu, 10 avril
2020,
https://legrandcontinent.eu/fr/2020/04/10
/la-crise-du-covid-19-un-tournant-geopoli
tique-pour-litalie/
Une nouvelle géopolitique
fondée sur la peur ?
La crise sanitaire du Covid-19 a donc
révélé des tensions mondiales qui
semblent faire pencher le monde dans
une nouvelle direction. Les États-Unis se
replient sur eux-mêmes privant le reste
du monde de leur soutien et Donald
Trump, loin d’assumer ses erreurs rejette
la faute sur la Chine qui profite de la
crise pour valoriser son image sur la
scène internationale. Le virus a
également durement touché l’Union
européenne qui se retrouve en difficulté “Les États-Unis se replient sur
pour trouver des solutions cohérentes
eux-mêmes privant le reste du
afin de gérer la crise. Cependant, tous
ces évènements sont alimentés par monde de leur soutien “
l'émotion qui nous domine à l'heure
actuelle : « la peur ».
En effet, la pandémie du Covid-19 a
accentué la peur d’un monde très
fracturé, dangereux et
incompréhensible laissant apparaître
ce que l’on appelle « une géopolitique
des peurs » alimentée par des
réactions excessives, des mouvements
isolationnistes et même la chute de
l’Occident. Se replier sur soi-même
pour se protéger, c’est ce que Donald
Trump a fait en décidant de se fermer à
l’Europe et en interdisant l’accès au sol
américain à 26 pays européens
appartenant à l'espace Schengen
(seuls les Britanniques et les Irlandais
conservent leur droit d’accès au sol
américain du fait de leurs liens avec les
USA et de leur non-appartenance à
l’espace Schengen) après que la Chine>
>soit intervenue en Italie pour lui
fournir du matériel et du personnel
médical. Les relations internationales
multilatérales sont rejetées par Donald
Trump et les premiers mouvements
isolationnistes apparaissent. Mais
cette politique individualiste n’est pas
nouvelle, au contraire les pays
occidentaux suivent depuis plusieurs
années une politique égoïste et
individualiste visant à se replier sur
eux-mêmes, ce qui accentue la peur
du coronavirus car il pourrait être une
nouvelle étape dans le déclin de
l’Occident. De plus, plusieurs
historiens affirment que la Chine, la
Corée du Sud et Singapour seraient
mieux armés "culturellement" que les
pays du bloc occidental face à la >>
pandémie notamment grâce
l'importance qu'ils portent aux normes
hygiéniques, leur solidarité envers les
pays voisins, leur éducation fondée sur le
respect des autres et des lois et bien sûr
leur connaissance de ces situations
épidémiques puisqu’il sont souvent
confrontés à ce genre de situations
comme lors du SRAS de 2003. Toutefois,
la peur n’est pas nécessairement
dangereuse : au contraire, elle
représente une protection contre la
sous-estimation du danger. Mais ce qui
effraie le monde aujourd’hui, c’est que
certains ne prennent pas conscience de
la menace à laquelle ils s'exposent et
exposent les autres. On assiste alors à la
naissance de réactions excessives liées
parfois aux médias qui transmettent des
à propos trop lénifiants, contrastant dans
le cas de la France, où les média ont
longtemps minimisé les risques liés au
covid, avec les avertissements des Italiens
et des Allemands et même ceux des
experts anglo-saxons qui affirmaient : «
nous sommes confrontés à la pandémie
la plus sérieuse depuis la grippe
espagnole de 1918 » même si le
déroulement actuel se révèle moins
dramatique.
De manière globale, résister à toute forme
de dérive idéologique nécessite de
réhabiliter l’expertise car la pandémie
peut nous faire basculer dans l'irrationnel
et les théories du complot. Face à cela, les
populations cherchent plutôt à s’appuyer
sur les "sachants" c’est à dire >>
les médecins, les savants, les journalistes, les
politiciens et tout autre personnesqui apporte
ses connaissance sur le Covid et peuvent
transmettre aux populations des certitudes et de
la confiance face à la crise. La crise sanitaire
actuelle présente donc deux facettes : en
nourrissant les peurs, elle développe l’irrationnel
et peut favoriser les rumeurs et les craintes les [1]
MOÏSI Dominique, “Le
plus folles, mais elle peut également discréditer
Coronavirus, une géopolitique
les charlatans pour favoriser des comportements des peurs” , Institut Montaigne,
responsables et éviter les dérives populistes. Il 16 mars 2020
faudra donc prendre le temps de tirer les leçons https://www.institutmontaigne.o
de cette pandémie, d’autant plus qu’elle n’est pas rg/blog/le-coronavirus-une-geo
politique-des-peurs
la première épidémie à avoir considérablement
fragilisé le monde[1].

Rédacteurs > Anaïs, Nessia, Maëlle, Line, Lina,

Théo, Valentin, Keryann
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LES twitter ou encore sur YouTube et vous

découvrirez un monde virtuel qui dégorge
d’influence. Cette influence contemporaine et
“INFLUENCEURS” massive contribue à la fois socialement et
économiquement au quotidien de tous.

Aujourd’hui, plus que jamais, nous nous

retrouvons influencés rien qu’en regardant une
photo, une story ou dans le meilleur des cas une
vidéo. Il s’agit d’ailleurs, aujourd’hui, du moyen de
prédilection pour les marques et les entreprises
pour se construire une image et mettre en avant
leur marketing. Quoi de mieux qu’utiliser et
profiter l’outil que tout le monde possède pour la
publicité, à savoir nos smartphones. Peu importe
le moment de la journée, une enseigne peut être
certaine que sa publicité atteindra les profils
souhaités grâce à l’émergence des offres
publicitaires qu’ils partagent à travers certaines
personnes ayant une communauté et une certaine
affluence ; soit les influencers.
LES “INFLUENCEURS”
Influencer est aujourd’hui reconnu
comme métier auprès des médias mais
aussi des plus jeunes. On retrouve une
palette d’influencers tellement
diversifiée que chacun d’entre nous
pourrait s’identifier à un d’entre eux.
Nous pouvons rencontrer des enfants
en bas âge tout comme des
grand-mères brisant la frontière du
digital. La plupart d’entre nous connaît
Swan et Néo qui sont des enfants Il n’y a donc ni âge ni profil requis ou attendu chez
ayant rejoint les réseaux sociaux très ce nouveau type de célébrité. Certains deviennent
tôt (10 ans pour Néo et 3 ans pour de véritables icones dans leurs domaines respectifs
Swan), un cas ayant attiré de que ce soit dans a mode, dans l’art ou encore pour
nombreuses polémiques. À contrario, leur mode de vie qui plaît. Ils se permettent pour la
Danielle, une grand-mère de 65 ans grande majorité d’en vivre et sont très bien
amuse les internautes par sa rémunérés grâce aux campagnes et placements
spontanéité et sa transparence totale. publicitaires.
LES “INFLUENCEURS”
Au-delà de cet aspect marketing
retenu par la plupart, certains
utilisent leur communauté et leur
voix pour s’exprimer sur certains
sujets. Léna Situations, de son
vrai nom Léna Mahfouf, est une
influenceuse qui plaît de plus en
plus. Léna est une influenceuse
sans barrière et limite, elle
expose tout dont ses combats
sociaux comme le récent
mouvement BLACK LIVES
MATTER, un mouvement qu’elle a
pris le temps d’expliquer aux
plus jeunes.
Les interviews à la télévision
laissent place aux interviews sur
Snapchat et Instagram, avec les
plus célèbres comme Konbini ou
Brut. Nos téléphones portables
estompent de plus en plus les
grands écrans et deviennent
notre outil du quotidien. Jusqu’à
devenir la plateforme de travail
de certains.
Mohamed Fassi
#NOVA
CULTURA
CINEMA - Queen & Slim : un Bonnie & Clyde moderne ?

Le tir tuant le policier pourtant sous le coup de

légitime défense mène à la fugue de ceux qui étaient
il y a quelques heures de parfaits inconnus Queen
(Jodie Turner -Smith) et Slim (Daniel Kaluya) dînant
après avoir «matché» sur Tinder.

Seulement les deux futurs fugitifs sont noirs, dans

un pays où 31 % des personnes qui meurent sous les
balles de la police sont noires et constituent 40 % de
la population carcérale. Le seul échappatoire pour
Queen, avocate, est forcément la fugue. Le premier
long métrage plutôt ordinaire de Mélina Matsoukas
nous emmène donc au cœur du long au périple de
Queen and Slim où en parallèle la diffusion de la
>Queen & Slim est le premier long métrage de Melina Matsoukas
vidéo de l’incident font des deux protagonistes un
emblème de la lutte contre les persécutions dont
subissent les >>
CINEMA - Queen & Slim : un Bonnie & Clyde moderne ?

>> noirs face à la police et fait de la photo

(ci-dessus) iconique et emblématique de la
lutte. Queen and Slim est un film politique
mais est aussi une histoire d’amour entre les
deux personnages principaux pourtant au
premiers abords à l‘opposé, que l’ont voit
s’approfondir grâce au dialogue bien écrit
qui montre les cicatrices et les insécurités
des fugitifs auxquels on s’attachent
facilement. Le thriller dramatique nous offre
tout au long du film une magnifique
soundtrack aux sonorités hip-hop qui nous
immerge complètement dans le long métrage,
dont la fin est prévisible mais réaliste et
nécessaire.

BIYOLA Esther
VISITES VIRTUELLES !
Quand les étudiants de la classe FCIL se munissent de
leur téléphone pour explorer les plus prestigieux
musées du monde...
Le titre de l'œuvre s'intitule woman white fans qui a été
créé en 1873 par le grand peintre Edouard Manet qui est
français. Le tableau est peint à l’huile sur toile. Sa
dimension est H. 113,5 ; L. 166,5 cm.

Édouard Manet a peint à la fin de sa vie une longue

série de "femmes sur un canapé" ici avec ce portrait de
1873. Son modèle est Nina de Callias (1844-1884), une
femme capricieuse, alternativement exaltée et déprimée
dans le style, la technique ou l'humeur. Le visage en
particulier est l'un des plus expressifs produits par
Manet. Il véhicule l'amusement, la complicité et la
curiosité, avec une touche de mélancolie et de
distraction.

Johan Bellance (FCIL)

VISITES VIRTUELLES !
La fresque du plafond de la chapelle
Sixtine, peinte par Michel-Ange entre 1508
et 1512 et inaugurée par le pape Jules II le
31 octobre 1512, est un chef-d’œuvre de la
peinture de la Renaissance italienne le
support utilisé l'or et le pâtre : 13,70 mètres
de haut sur 12,20 mètres de large
Michel-Ange dirige le regard vers le
Jugement dernier. Ces murs sont
entièrement ornés de fresques,
représentant des épisodes bibliques.
Le thème central est là. Ces
représentations impressionnantes
qui démontrent une parfaite
maîtrise de l'anatomie humaine et
du mouvement des corps, ont
radicalement transformé la peinture
occidentale. La scène de La
création d' Adam a quant à elle
acquis une renommée universelle.
Johan Bellance (FCIL)
BTS CONNECT

P
arlons peu mais parlons art. En ces temps difficiles il est
important de penser à ce qui nous fait vibrer, aux

choses qui nous passionnent. Sous toutes ses formes

possibles, l'art est un moyen d'expression abstrait mais

mine de rien très efficace. Aujourd'hui, nous

aborderons une série d'expositions qui a prit place

dans différentes villes autour du monde : Londres,

Berlin, Buenos Aires, Séoul et New York et qui a réunit

une vingtaines d'artistes, c'est un projet qui a été mit

en œuvre par le très célèbre groupe de musique j'ai

nommé BTS.
BTS CONNECT
Ce nom vous est peut-être Catharsis, Jakob Kudsk technologie une extension des
familier ou pas du tout mais Steensen (Londres) Selon sens pour voir, entendre des
laissé-moi éclairer votre Aristote, le catharsis choses que l'être humain seul
lanterne. Dans le cadre de la représente « la aurait été incapable de
sortie de leur nouvel album purification de l'âme ressentir. A travers cette œuvre,
MAP OF THE SOUL : 7 sortit le délivrée de ses passions Steensen souhaite réveiller
21 Février dernier le groupe BTS chez le spectateur d'une l'imagination et la créativité de
a décidé de mettre en avant pièce de théâtre ses spectateurs afin de les
des artistes des quatre coins dramatique. » reconnecter avec la nature. Une
du monde dans un projet façon très subjective de montrer
appelé : BTS CONNECT. Cette pièce, -qui n'a rien à voir les enjeux écologiques
avec le théâtre dramatique- est d'aujourd'hui sous une toute
« Ce projet a pour but de en fait une entière modélisation nouvelle perspective. Un espace
redéfinir la relation entre la 3D de tout un écosystème. de quiétude lié avec
musique et l'art, le matériel et L'artiste a passé un mois en l'architecture Londonienne pour
l'immatériel, les artistes et leurs pleine nature à s'a pproprier un projet immersif et intuitif
audiences, entre artiste et chaque son et paysage afin de alliant nature et technologie
artiste et entre la théorie et la le recréer le plus fidèlement humaine.
pratique. » possible. Le but ? Faire de la
BTS CONNECT
Alors quel rapport avec BTS
CONNECT ? Tout est dans le
nom. On lie entre eux différents
artistes aux styles et aux
perspectives différentes dans le
but de faire découvrir au
spectateur la sensibilité de l'art
mais également de délivrer un
message. On nous amène un
peu à l'introspection de
l'humanité quoi. Un peu brutal
dit comme ça, je sais.
Ritual of Care, Stephanie
Rosenthal (Berlin) Cette
exposition mise en œuvre par S.
Rosenthal regroupe 15
différents artistes qui vont
cadrer différents aspects :
chorégraphique, spirituel et
somatique (qui concerne le
corps). Ici on voit cette binarité
du corps pour finalement
recréer un lien entre notre
esprit et notre enveloppe
corporelle. Selon Rosenthal le
langage corporel en dit bien
plus et est plus facile à lire que
les mots. Dans ce sens il en
vient à transmettre de
nombreuses émotions en >>
BTS CONNECT
>>racontant des histoires apporter un apaisement et une
universelles à l'homme avec le source de joie.
corps. Par exemple la
découverte du feu, un élément Le lieu d'exposition a également
qui signifiait la fête, le rituel et
son importance puisque le
le regroupement. Gropius Bau à été construit
durant la Seconde Guerre
La notion de soin (au sens Mondiale donc il s'agissait aussi
spirituel du terme) est très de mettre en avant les cicatrices
important avec les temps que de ce bâtiment et les rattacher
nous traversons. Il s'agit ici de au moment présent. Dans sa
transformer le passé en un futur globalité, l'art est important pour
dans lequel on serait prêt à développer un esprit critique et
vivre et à s'épanouir. Ritual of cette opportunité de participer
Care a donc pour objectif de au BTS CONNECT pour
montrer comment l'art peut Rosenthal ainsi que les autres
participer à ce changement. artistes leur ont permit de
Cela peut venir des choses les toucher un tout autre type
plus simplistes qui vienne nous d'audience.
BTS CONNECT
Fly with Aerocene Pacha,
Tomas Saraceno (Buenos
Aires) Direction Buenos Aires
pour un projet qui a marqué
un record. Aerocene est un
projet très aérien il n'y a pas à
dire. Saraceno a eu un projet
très audacieux de faire voler
une montgolfière faite de
sacs en plastique usagés
sans aucun combustible ou
appareil fait de la main
humaine. Juste par la force
des éléments. Ce fut un pari
risqué mais très significatif
afin de prévenir à l'urgence
climatique par laquelle passe
notre monde. Ici, le but est de
pointer les inégalités
économiques entre les pays et
les individus soit l'inégale
répartition des ressources.
Prenons une courte pause pour
parler plus en détail de cet
album dont BTS sont les
auteurs. C'est leur participation
au BTS CONNECT on peut le
cadrer comme ça. Pourquoi le
chiffre sept ? Et bien comme l'a
dit le leader du groupe, c'est un
peu leur « lucky number ». En
effet, le groupe est composé de
sept membres et comptabilise
sept ans d'activité donc quoi de
mieux que d'y dédier un album
entier. Les BTS sont revenus
après 10 mois avec un
pré-release single nommé
Black Swan sur une magnifique
performance réalisée par le groupe
de danse contemporaine MN
Dance. Le point culminant de cet
album, ce mot qui a fait travailler
chaque membre à leur maximum
est la passion. Black Swan traite de
cette passion. Cet acharnement à
exercer quelque chose qui nous
tient à cœur, la satisfaction
d'aboutir un projet. Mais si cette
flamme venait à s'éteindre, qu'est-ce
qu'il adviendrait ? C'est donc là
qu'on peut distinguer l'influence
même de BTS sur le monde. Ils sont
eux-mêmes en constante
introspection, ils cherchent à
donner le meilleur d'eux-mêmes, à
renvoyer tout cet amour à leur fans.
BTS CONNECT
C'est cette humilité et cette
sensibilité entre chaque
parole prononcée, chaque
chanson écrite qui parvient
à toucher les cœurs de
beaucoup d'entre eux. Ils
parlent à cœur ouvert et
apporte un soutient à tout
ceux qui en ressentent le
besoin. Ils montrent
finalement, qu'ils ne sont
pas si différents de nous et
qu'ils passent eux aussi par
leurs propres obstacles
mais qu'il n'est pas
impossible de les
surmonter. Ils apportent de
l'espoir.
« Si on a pu vous aider à
croire en vos rêves, vous
aider un peu dans votre vie
par notre existence, notre
musique, nos performances,
nos photos ou nos vidéos,
même si c'était juste un peu,
même si on a pu réduire
votre peine de 100 pour ne
serait-ce que 99, 98, ou 97,
rien que ça fait que notre
existence en vaut la peine. »
Kim NamJoon pendant le
Wings Tour Final.
Green, Yellow, Pink, Ann Veronica
Janssens Une artiste française a
tenue son exposition à Séoul qui
a pour objectif de supprimer les
barrières spatio- temporelle à
base d'un jeu de lumière. Le
spectateur est enfermé dans un
espace clos entouré d'une
épaisse fumée de couleur vous
l'aurez deviné vert, jaune ou rose.
Des projecteurs diffusent une
lumière blanche qui viennent par
la suite créer différentes formes
et redéfinissent ainsi l'espace.
Cette expérience pour le moins
inhabituelle va confronter le
spectateur avec lui-même mais
aussi sa propre perception de
l'espace qui l'entoure ce qui
BTS CONNECT
peut conduire à différentes
réactions comme de
l'enthousiasme mais aussi une
sensation d’étourdissement ou
d'anxiété.
On peut relier cela au projet
BTS CONNECT de part cette
perception. Aller au delà des
barrières que ce soit de langue
ou même des frontières ce que
BTS tentent de faire
quotidiennement avec l'art
qu'ils nous partagent.
Beyond The Scene, Yiyun
Kang Toujours à Séoul, Yiyun
Kang a tentée de retranscrire
au mieux le nom et le travail
de BTS. Des danseurs
derrière un drap blanc afin de
n'y percevoir que leur ombre et
les mouvements artistiques,
des vidéos en haute qualité,
on se retrouve complètement
immergé dans ce qu'il peut se
passer derrière la scène.
New York Clearing, Anthony
Gormley La dernière œuvre de ce comment l'individu
projet entier et pas des
moindres, en une sculpture faite entre les barres
avec 18 kilomètres de bandes
d’aluminium qui tournent autour
d'elles-mêmes et qui n'ont ni
début ni fin. C'est un concept qui
s'est fait en extérieur afin de
laisser le spectateur se
promener dans ces différentes
spirales. Pour l'artiste, l'art est un
espace. Un espace où l'on
se sent le plus soit et c'est
ce qu'il a tenté de
retranscrire avec
Clearing. Ce projet peut
être interprété aussi bien
comme un nid ou bien
une cage a précisé
Gormley, tout dépend de
interprète son avancée
d'aluminium.
Susana Lopes

Rédacteurs en chef Mohamed Fassi (TS2) et Sarah
Zenati (TS2)
Intervenants, animateurs projets Amandine
Moulinier (Philosophie), Jean-Baptiste Lebert (Français),
Fabien Mellado (Français, Histoire-Géographie), Nathalie
Bouquety (Arts appliqués) Muriel Gensse (marraine de
notre JPR et journaliste à France TV).
Rédacteur/trices Mohamed Fassi (TS2), Rocha Lopes
Susana (TES), Biyola Esther, Johan Bellance (FCIL), avec
également la contribution de Julya Martirosian et de Lou
Coupard (TCOM2), de Ledoux Ugo, Mario Ranavaison et
Nathan Bazet (1LOG).
Rédaction Directeur de publication : Sébastien Ranucci
(proviseur du lycée Pauline Roland (94); Référent projet : Fabien
Mellado; Secrétaire de rédaction : Jean-Baptiste Lebert;
Communication : Amandine Mouliner et Gwendoline Robin.
Remerciements...
A notre bienveillante direction pour sa confiance et son
inlassable soutien au JPR.
A nos élèves.
A nos partenaires culturels de la ville de Chevilly-Larue
(94), mais également à la librairie La Lucarne des
écrivains (75) et à nos partenaires de la DAAC sur
l'académie de Créteil.
A nos collègues contributeurs et soucieux d’une
éducation aux médias.
A ce que le “monde d’après” nous permet ensemble de
faire de neuf ou de différent.
Prix libre et
responsable !