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1. Distribution électrique :
L’énergie produite par les centrales, barrages, éoliennes, etc… est transportée en haute
tension (HT) triphasée (400kV entre phases) puis répartie et distribuée aux utilisateurs sous
des tensions décroissantes jusqu’au réseau de distribution basse tension (BT) : 400V triphasé
entre phases ou 230V monophasé qui sont les valeurs les plus classiques. Le transformateur
triphasé haute tension / basse tension en bout de chaîne de distribution est la plupart du temps
un transformateur 20000V/400V qui est placé dans un poste de transformation. 400V est la
tension entre phases au secondaire. Pour distribuer du 230V monophasé (Pour les particulier
par exemple) il suffit de prendre la tension entre une des trois phases et le neutre du
secondaire du transformateur.
La mise à la terre est réellement une mise à la terre au sens propre du terme. On plante
dans le sol un piquet métallique ou bien on enfouit un grillage ou une plaque métallique dans
le sol de manière à ce que les éléments de l’installation qui seront mis à la terre soient au
potentiel du sol c'est-à-dire 0V. Lorsqu’une mise à la terre est réalisée le potentiel de la prise
de terre serait nul si sa résistance équivalente de mise à la terre (Rp) était nulle. Mais il est
irréalisable d’avoir une telle valeur de Rp. Cette valeur ne doit pas dépasser quelques ohms.
Elle dépend de la surface de la prise et de la nature du sol.
Primaire Secondaire
20000V 400V
Cuve métallique
du transformateur
Rp Rn
Mise à la terre
(MALT)
20000V 400V
Cuve métallique
du transformateur
Rp Z : impédance très élevée
(quelques kΩ)
Les parties métalliques ou masses des installations accessibles aux personnes peuvent
être, en cas de défaut, portées à un potentiel dangereux. On parle alors de contact indirect.
Elles doivent être reliées à la terre mais cette mesure est encore insuffisante. Les
conséquences d’un défaut et les autres mesures à prendre dépendent du régime de neutre.
Celui-ci est dans certains cas imposé par les textes, dans d’autres cas laissé au choix de
l’utilisateur.
Attention :
Dans tout ce qui va suivre sur les régimes de neutre, des systèmes de protection pour les
personnes sont mis en place. Toutefois, ces systèmes de protection sont prévus pour protéger
les personnes des contacts indirects.
Primaire Secondaire
2
3
Carcasse
métallique
de la
machine
Rn Ru
Si un défaut survient, par exemple si une des phases rentre en contact avec la carcasse
métallique de la machine, il y a apparition d’un courant de défaut Id dont le trajet est
représenté ci-dessous en rouge :
1 Id
2
3
N
Défaut dans la machine.
La phase 1 vient en
Carcasse
contact avec la carcasse
métallique
métallique. Sa résistance
de la
équivalente est Rd
machine
Rn Ru Ud
U
Id =
3 ⋅ ( Rn + Ru + Rd )
La tension de défaut qui apparaît sur la carcasse de la machine est égale à :
U ⋅ Ru
U d = Ru ⋅ I d = . Cette tension est maximale pour Rd = 0 Ω. C’est le cas le
3 ⋅ ( Rn + Ru + Rd )
plus défavorable et donc celui que nous retiendrons pour effectuer notre étude.
Exemple : Rn = 3Ω , Ru = 7Ω , U = 400V
10s
Courbe de la tension de
contact en fonction du
temps de déclenchement
du dispositif de coupure
0,2s
U (tension de contact)
50V 120V
IUT Lyon1- Département GIM 4 LASSALLE JF
Nous allons maintenant étudier la courbe de déclenchement d’un disjoncteur à
dispositif magnétothermique.
Temps de
déclenchement
Courbe de
Thermique déclenchement
d’un disjoncteur
magnétothermique
Magnétique
courant
In Im Pdc
Nous pouvons voir sur cette courbe 2 zones distinctes : les zones « thermique » et
« magnétique ».
La zone « thermique » correspond à un déclenchement commandé par un bilame
constitué de 2 métaux différents. Lorsqu’il y a une surcharge, c'est-à-dire que le courant
d’emploi (Ib) de l’installation devient supérieur au courant assigné du disjoncteur (In)
représenté sur la courbe, une des deux lames se déforme plus que l’autre et la courbure qui en
résulte provoque l’ouverture du circuit. En fonction de la valeur de Ib, le déclenchement va
s’effectuer au bout de quelques secondes ou même quelques dizaines de secondes, voire
plusieurs minutes. C’est ce type de déclenchement qui fait disjoncter une installation
lorsqu’on branche trop d’appareils à raclette pendant une soirée.
La zone « magnétique » correspond à un déclenchement commandé par un électro-
aimant. Ce déclenchement est provoqué par un court-circuit. Le déclenchement a lieu lorsque
le courant de court-circuit devient supérieur au courant magnétique Im. Im est souvent compris
entre 3 et 10 fois le courant In mais il peut même valoir jusqu’à 15 ou 20 fois In selon le type
de disjoncteur.
L’ordre de grandeur du temps de déclenchement magnétique est le dixième de seconde.
Remarque : parfois l’installation est protégée par fusibles mais le problème reste le même et
le déclenchement, s’il a lieu, intervient trop tard.
Tore magnétique 1
2
3
N
Ordre
Détection
de seuil
Les 3 fils de phases et le neutre sont entourés par un circuit magnétique torique portant
un enroulement secondaire.
D’après le théorème d’Ampère, la circulation H le long du tore est égale à la somme
des courants entourés. En l’absence de courants de défaut Id et/ou de fuite If, la somme des
courants est nulle et il n’y a donc pas de flux magnétique dans le tore. Il n’y a donc ni courant
ni tension induits dans l’enroulement secondaire du tore et donc pas d’ordre de
déclenchement.
Dans le cas inverse, il y a un courant secondaire proportionnel au courant Id ou If. S’il
dépasse une valeur de seuil, il y a un ordre de déclenchement au disjoncteur associé.
2
3
Masses métalliques
interconnectées
Rn
Ru
Remarques : Conducteur PE
Primaire Secondaire
2
3
PEN
Carcasse
métallique
Rn
de la
machine
Ce schéma est interdit pour une section de câble inférieure ou égale à 10mm² car en cas de
rupture du conducteur PEN, la masse métallique des machines se trouverait portée à la tension
simple du réseau en cas défaut.
Câbles de faible
longueur
1 Id
2 Tension au
Câble de
secondaire du
3 longueur L
transformateur
PEN
Cette fois le courant de défaut n’est pas limité par les résistances de mise à la terre
mais uniquement par l’impédance des câbles et du secondaire du transformateur. Ces
impédances étant très faibles par rapport aux résistances de mise à la terre, le courant de
défaut Id aura cette fois une valeur très élevée. On peut dire que c’est un courant de court-
circuit.
La tension au secondaire du transformateur chute à cause de son impédance interne.
On considère que vu la valeur du courant de défaut, elle chute environ de 20%. La tension
représentée sur le schéma entre la phase 1 et le neutre aura donc une valeur d’environ
U
0,8 ⋅ .
3
Remarque : Les câbles des phases 1, 2, 3 et du neutre N, dessinés horizontalement, relient le
transformateur au tableau de distribution. Ils ont en général une longueur de quelques mètres
et ont une section très forte. Par conséquent, leurs impédances seront négligeables par rapport
à celles des câbles qui relient le tableau de distribution aux machines. Ces derniers câbles,
dessinés verticalement, ont une longueur notée L sur le schéma. Cette longueur peut être de
quelques dzaines voire quelques centaines de mètres. Pour des raisons pratiques, le schéma
n’est pas représenté à l’échelle et l’écart entre le câble horizontal de la phase 1 et le câble
PEN est de quelques centimètres. On comprend donc que la longueur du câble PE est
sensiblement la même que celle du câble vertical de la phase 1 qui relie le tableau de
distribution à la machine.
U RPE
On peut établir que la tension de défaut est U d = 0,8 ⋅ ⋅ , RPE et RPH étant
3 RPE + RPH
respectivement la résistance du conducteur PE de longueur L et celle du câble de phase
toujours de longueur L.
Exemple :
SPH=35mm²
SPE=20mm²
L=90m
U=400V
ρ=22,5mΩ.mm²/m
U m
Q3) Montrer que Ud peut se mettre sous la forme U d = 0,8 ⋅ ⋅
3 m +1
Q4) En déduire la valeur numérique de Ud.
Q5) En déduire que cette valeur est dangereuse pour l’utilisateur.
0,8 ⋅ U ⋅ S PH
Q6) Montrer que le courant de défaut Id peut se mettre sous la forme I d =
3 ⋅ ρ ⋅ L ⋅ (m + 1)
Q7) En déduire que la valeur numérique de Id est un peu supérieure à 1160A.
Q8) Montrer que dans notre cas les personnes sont bien protégées en cas de défaut. Justifier
votre réponse.
Q9) Calculer la longueur maximale Lmax que peuvent avoir les câbles qui relient le tableau
principal à la machine de façon à ce que les personnes soient protégées en cas de défaut.
DDR
1 Id
2
3
PE
Rn
Régime de neutre TNS
Le disjoncteur DDR pourra déclencher en cas de défaut, ce qui n’aurait pas été le cas
si les conducteurs N et PE avaient été communs.
Remarque : on peut avoir une installation TNC en amont puis TNS en aval mais pas l’inverse.
Primaire Secondaire
2
3
Carcasse
métallique
Z (Impédance de
de la
très forte valeur)
machine
Ru
1 Id
2
3
Z (Impédance de
très forte valeur)
Ru Ud
Dans ce cas, si un défaut survient sur une machine 1 entre la phase 3 et sa masse métallique
puis qu’un deuxième défaut apparaît sur une machine 2 entre la phase 1 et sa masse
métallique, un courant de défaut parcours alors l’installation conformément au schéma
suivant :
1 Id
Tension au
2 secondaire du
transformateur
3
PE
Z
Machine 1 Machine 2
Ru
Comme dans le cas du régime TN, le courant n’est limité que par les impédances des
câbles de phase et des conducteurs PE qui relient les machines au tableau de distribution. De
même, les câbles représentés horizontalement ont des impédances négligeables par rapport à
ces câbles représentés verticalement.
0,8 ⋅ U
L’expression du courant de défaut Id est I d =
R PH 1 + R PE1 + R PH 2 + R PE 2
Dans ce cas, si un défaut survient sur une machine 1 entre la phase 3 et sa masse métallique
puis qu’un deuxième défaut apparaît sur une machine 2 entre la phase 1 et sa masse
métallique, un courant de défaut parcours alors l’installation conformément au schéma
suivant :
1 Id
2
3
Z
Ud1 Ru1 Ru2
Dès qu’un premier défaut apparaît sur une machine, même si ce défaut est inoffensif et
n’interfère pas sur le fonctionnement de l’installation, il est indispensable de le déceler et de
réparer la machine au plus vite. En effet, nous avons vu que lors de l’apparition d’un
deuxième défaut, l’installation devient dangereuse pour les personnes.
Un contrôleur permanent d’isolement (CPI) est mis en place sur toutes les installations
utilisées avec un régime de neutre IT :
2
3
Z CPI
Recherche de pannes :
- Couper successivement chaque départ jusqu’à la disparition de l’alarme.
- Si ce n’est pas possible, il faut utiliser des appareils munis d’un système à tores
magnétiques, fixes ou mobiles, qui détecteront le courant continu dans le circuit en défaut.
Masses interconnectées :
On est ramené au cas du régime TN donc c’est le magnétique du disjoncteur
magnétothermique qui doit déclencher. Pour cela il faut avoir le courant de défaut Id supérieur
au courant « magnétique » Im du disjoncteur.
Masses séparées :
On est ramené au cas du régime TT. Il faut donc un disjoncteur différentiel sur chaque
départ ayant la même prise de terre.