Ecole Supérieure Licence Professionnelle ERDD Université Cadi

de Technologie Ayad
Essaouira ESTE Module 7 Protection et Schémas Electriques Marrakech

Chapitre 7 : Protection des personnes et schémas de liaison à la terre BT

1. Effets physiologiques du courant électrique :

1.1. Effet du courant sur le corps
Les effets et dommages provoqués dépendent du trajet du courant électrique dans le corps humain. Certains
organes souffrent plus fortement des chocs électriques.

1.2. Paramètres à prendre en compte pour l’évaluation des risques :

Quatre paramètres interdépendants influent sur le niveau des risques :

 Ic : courant qui circule dans le corps humain,
 Uc : tension appliquée au corps,
 R : résistance du corps,
 t : temps de passage du courant dans le corps.

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Lors d’une électrisation, le risque pour les personnes n'est pas lié uniquement à la valeur de la tension
appliquée au corps humain, mais aussi à celle du courant susceptible de le traverser et à la durée du contact.
Le courant et la tension sont liés par la loi d'Ohm :
, où R est l'impédance du corps humain.
Cette impédance varie en fonction de la tension de contact, de l'état et de l'humidité de la peau, ainsi que du
trajet du courant à l'intérieur du corps humain.

La courbe ci-dessous indique les effets du courant électrique sur les personnes en fonction de sa valeur et
de sa durée :
 Œzone 1 : non perception
 • zone2 : perception
 Ž zone 3 : effets réversibles,
crispation musculaire
 • zone 4 : possibilité d'effets
irréversibles, danger de mort
2. Tensions de contact
2.1. tension de contact - tension
limite non dangereuse
Toute personne entrant en contact avec
une pièce sous tension est soumise à une
différence de potentiel : il y a donc pour
elle un risque d'électrisation (on entend
par électrisation, le fait de recevoir un
choc électrique n'entraînant pas la mort).
On distingue deux sortes de contacts : le contact direct et le contact
indirect.
2.1.1. Contact direct :
C'est le contact d'une personne avec une partie active d'un matériel sous
tension. Le contact peut avoir lieu avec une phase ou avec le neutre.
2.1.2. Contact indirect
C'est le contact d'une personne avec une masse d'un récepteur mise
accidentellement sous tension à la suite d'un défaut d'isolement.

2.2. Tension limite de sécurité UL :

Selon le type de local, la norme NFC 15-100 précise, pour une tension
d’alimentation en courant alternatif, deux valeurs de tensions limites
conventionnelles de sécurité UL :
 UL = 25 V pour les locaux mouillés,
 UL = 50 V pour les locaux secs.

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Ces tensions, non dangereuses dans des environnements précis,
définissent des courbes où les risques sont contrôlés en fonction
du temps de passage du courant dans le corps.

3. Régimes de neutre et schémas des liaisons à la terre utilisés en

basse tension :
En basse tension, les régimes de neutre et les schémas des liaisons
à la terre sont régis par les normes CEI 364 et NFC 15-100. Trois
schémas sont pris en considération. Chaque schéma est défini par
deux lettres.
 La première lettre définit la situation du point neutre par
rapport à la terre.
o T : liaison directe du point neutre à la terre
o I : point neutre, soit isolé de la terre, soit relié à la
terre par une impédance de valeur élevée.
 La deuxième lettre définit le mode de raccordement des
masses de l'installation électrique :
o T : les masses sont interconnectées et reliées directement à la terre, indépendamment de la
mise à la terre éventuelle du point neutre
o N : les masses sont reliées directement au conducteur neutre.
La combinaison de ces deux lettres donne trois configurations possibles :
 TT : neutre du transformateur T et masse T,
 IT : neutre du transformateur I et masse T,
 TN : neutre du transformateur T et masse N :
o TN-C : si les conducteurs du neutre N et du PE sont confondus (PEN) ;
o TN-S : si les conducteurs du neutre N et du PE sont distincts ;
PE : conducteur de protection.

3.1. Schéma de liaison à la terre TN

En présence d’un défaut d’isolement, le courant de défaut Id circule dans le conducteur PE ou PEN. Il
n’est limité que par l’impédance des câbles de la boucle de défaut (court-circuit)
3.1.1. Courant de défaut :

Pour un défaut franc (Rd ≈ 0)

En effet, lors d'un court-circuit, il est admis que les impédances en amont du départ considéré provoquent
une chute de tension de l'ordre de 20 % sur la tension simple V, qui est la tension nominale entre phase et
terre, d’où le coefficient de 0,8.

3.1.2. La tension de contact, par rapport à la terre :

Si
C’est une tension dangereuse, il est alors nécessaire d’assurer une mise hors tension automatique et
immédiate de l’installation.

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 3.1.3. Moyen de protection :
Le défaut d’isolement étant similaire à un court-circuit phase-neutre, la coupure est réalisée par le
Dispositif de Protection contre les Courts-Circuits -DPCC- avec un temps maximal de coupure spécifié
fonction de UL.
Il faut s’assurer que :
 Pour un disjoncteur : Imag < 0,8.V.Sph / ρ.L.(1+m) avec m = Sph/SPE
(Imag : courant de fonctionnement du déclencheur magnétique).
 Pour un fusible : Ifusion < 0,8.V.Sph /ρ.L.(1+m) (Ifusion : courant de fusion du fusible).
Il faut vérifier que tf ≤ tc.
o tf : temps de coupure du dispositif de protection
o tc : temps de coupure maximal autorisé par la norme

3.2. Neutre à la terre ou schéma TT :

En présence d’un défaut d’isolement, le courant de défaut Id, est essentiellement limité par les résistances
de terre (si la prise de terre des masses et la prise de terre du neutre ne sont pas confondues).

3.2.1. Courant de défaut :

Toujours avec l’hypothèse Rd = 0, le courant de défaut est :
3.2.2. La tension de contact :
Une tension de contact apparaît entre les masses métalliques et la terre : Uc = Ra x Id
Les résistances de terre étant généralement faibles et de même ordre de grandeur (≈ 10 Ω), cette tension de
l’ordre de : Uc =V/2=115V (pour un réseau 230/400V).
Cette tension est dangereuse car elle est supérieure à la tension limite de sécurité UL = 50 V.

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La coupure de l’installation est obligatoire dès l’apparition du défaut.
3.2.3. Moyen de protection :
Elle est assurée par un dispositif différentiel à courant
résiduel DDR.
La sensibilité IΔN de ce DDR dépend de la tension limite
de sécurité UL et de la résistance de la prise de terre Ra de
l’installation:

Une bonne prise de terre doit avoir la résistance la plus

faible possible. Cette résistance dépend de la nature du
sol.
3.3. Neutre isolé ou impédant, ou schéma IT :
Le neutre est isolé, non relié à la terre. Les prises de terre des masses sont normalement interconnectées
(comme pour le SLT TN ou TT).
En fonctionnement normal (sans défaut d’isolement) le réseau est mis à la terre par l’impédance de fuite du
réseau.
3.3.1. Comportement au premier défaut
3.3.1.1. Neutre isolé :
Le courant de défaut s’établit comme suit (valeur maximale en cas de défaut franc sur la phase 3 et neutre
non distribué).
If = Ic1 + Ic2,
Avec: Ic1 = j Cf Uet Ic2 = j Cf U23,
Soit :
Id = 3 V Cf ω.
Application :
Pour 1 km de réseau de 230/400 V, de
capacité 1F/Km et pour Rb=10.
La tension de contact sera égale à :
Uc = Rb Id = 0,7 V
Cette tension est non dangereuse, donc
l’installation peut être maintenue en
service.
Si le neutre est distribué, le décalage du potentiel du neutre par rapport à la terre ajoute :
If = Ic1 + Ic2 + Icn,
Soit :
Id = 4 V Cf ω.
3.3.1.2. Neutre impédant :
Courant de premier défaut : | |
La tension de contact est non dangereuse, l’installation peut être maintenue en service. Néanmoins, il faut
rechercher rapidement le défaut et l'éliminer à l’aide d’un Contrôleur Permanent d'Isolement (CPI) qui
surveille tous les conducteurs actifs, y compris le neutre (il est obligatoire selon la norme NF C 15-100).

3.3.2. Comportement au deuxième défaut

En cas de double défaut concernant deux conducteurs actifs différents, il y a présence d’un fort courant de
court-circuit et d’une tension de contact Uc dangereuse.

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 3.3.2.1. Courant de défaut :
Le courant de défaut n’est limité que par la résistance des conducteurs (phases et protection) :
√

Si : Rph1 = Rph3 =Rph et Rpe1 =Rpe3 =Rpe

√ √

En posant m = Sph/Spe
√

3.3.2.2. Tension de contact :

Si Rph = Rpe donc Uc = 0,8. √ /4 = 0,2. √ = 0.2 x 400 = 80 V
Cette tension est potentiellement dangereuse car elle est supérieure à la tension limite UL = 50 V.
La coupure de l’installation est obligatoire dès l’apparition du deuxième défaut
Remarque :
Si le neutre est distribué et l’un des défauts est sur le neutre, le courant de défaut devient (Rph=Rn):

3.3.2.3. Moyen de protection

La coupure est assurée par les protections contre les surintensités. Il faut s’assurer que :
 Pour un disjoncteur : Imag < 0,8. √ .Sph /(2ρ.L.(1+m)) avec m = Sph/Spe
(Imag : courant de fonctionnement du
déclencheur magnétique).
 Pour un fusible :
Ifusion < 0,8. √ .Sph /(2ρ.L.(1+m))
(Ifusion : courant de fusion du fusible).
Il faut vérifier que : tf ≤ tc.
o tf : temps de coupure du dispositif de protection
o tc : temps de coupure maximal autorisé par la
norme