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1. Introduction
Un court-circuit est une perturbation qui empêche le flux normal de puissance dans un réseau d’énergie
électrique. Une grande partie des courts circuits survenant dans les réseaux d’énergie électrique sont causés
par la foudre, qui crée un court-circuit entre au moins une des phases et la terre.
Ce chapitre est consacré à l’étude des courts-circuits symétriques et dissymétriques. Pour les courts-circuits
symétriques, on peut recourir à une analyse par phase, d’où le nom de défaut équilibré. Les autres types de
défauts créent un déséquilibre. Leur analyse requiert de recourir à la théorie des composantes symétriques.
2.1 La Foudre
La foudre tire son origine d’un mécanisme de séparation des charges électriques au sein des nuages, suite
aux frottements de ces derniers dans l’air. Des charges négatives s’accumulent dans le bas du nuage, des
charges positives dans le haut. Par induction, des charges positives s’accumulent dans le sol sous le nuage.
Un éclair se forme de la manière suivante. Suite à une rupture diélectrique dans la partie inférieure du nuage,
un “aiguillon” prend naissance et descend vers le sol en avançant par pas successifs (de plusieurs dizaines de
mètres chacun). Le point d’impact n’est pas déterminé avant d’arriver à quelques dizaines de mètres du sol.
La connexion à ce dernier se fait par rencontre avec un second aiguillon, issu du sol, et partant généralement
d’un “objet” pointu (arbre, cheminée, ligne électrique, etc. . . ).
Le principe du paratonnerre est de placer un objet pointu au-dessus d’une zone à protéger de manière à
augmenter la probabilité que l’aiguillon provenant du sol parte du paratonnerre; de la sorte l’éclair touche le
sol au travers du paratonnerre plutôt que via les objets environnants. Dans le cas des lignes aériennes de
grand transport, c’est le (ou les) câble(s) de garde placé(s) au sommet du pylône qui joue(nt) le rôle de
paratonnerre. Ce câble est connecté à la structure métallique de chaque pylône, et via la base de celui-ci, à la
terre.
Une fois cette communication entre le nuage et le sol établie, les charges négatives du nuage se déversent
dans le sol; leur vitesse est environ un tiers de celle de la lumière. Ce mouvement de charges correspond à un
courant du sol vers le nuage. En moyenne, ce courant atteint une valeur maximale d’environ 30 kA et a un
temps de montée de l’ordre de 5 μs. Ce violent déplacement de charges électriques induit dans les objets
environnants des champs électrique et magnétique pouvant s’avérer destructeurs. Le premier coup de foudre
est généralement suivi de plusieurs coups rapprochés (qui ne frappent pas nécessairement le sol au même
endroit).
La foudre peut toucher une ligne électrique directement sur un de ses pylônes, sur son câble de garde ou, si
ce dernier n’est pas présent ou n’a pas rempli son rôle, sur un conducteur de phase.
Quand la foudre touche un conducteur de phase, les charges électriques se déversent dans les deux
directions, à partir du point d’impact. Ceci donne naissance à deux ondes de tension se propageant le long de
la ligne à la vitesse de la lumière2. Lorsqu’une telle onde atteint l’isolateur le plus proche, ce dernier est
soumis à une différence de potentiel très élevée. S’il y a rupture diélectrique de l’intervalle d’air qui
l’entoure, un arc électrique prend naissance entre le conducteur et le pylône.
Une telle situation peut également se produire lorsque la foudre touche directement un pylône ou le câble de
garde. Dans ce cas, le haut du pylône touché (ou des pylônes les plus proches du coup de foudre) monte en
tension sous l’effet de l’injection brusque d’un courant élevé dans la structure métallique et dans la prise de
terre (qui, toutes deux, présentent une impédance). Cette tension est nettement plus élevée que celle présente
sur les conducteurs de phase. Ici aussi, les isolateurs, soumis à des différences de potentiel très élevées,
peuvent être contournés par un arc électrique.
Dans les deux cas ci-dessus, même après que les charges provenant du coup de foudre se soient évacuées
dans le sol, l’air ionisé par l’arc reste conducteur et une connexion de faible impédance demeure entre le
réseau et la terre, créant ainsi un court-circuit, alimenté en courant par les générateurs.
Les courants circulant dans le réseau en présence du court-circuit ont une amplitude élevée par rapport aux
courants existant en fonctionnement normal. Ils doivent être rapidement éliminés sous peine de détériorer les
équipements. Par ailleurs, la mise au potentiel nul d’un point du réseau de transport risque de déstabiliser le
système (rupture de synchronisme entre générateurs ou instabilité de tension). Enfin, les consommateurs
subissent une chute de tension d’autant plus marquée qu’ils sont proches du défaut; certains processus
industriels sont sensibles à de tels creux de tension.
Les protections détectent l’apparition des courants élevés (ou la diminution de l’impédance vue des
extrémités de la ligne) et envoyant aux disjoncteurs concernés l’ordre d’ouverture. Le délai total
d’élimination du défaut se décompose en trois parties:
1. temps pour les circuits de détecter le défaut et d’envoyer l’ordre d’ouverture au disjoncteur
2. temps pour les contacts de ce dernier de se mettre en mouvement
3. temps pour éteindre d’arc électrique qui a pris naissance dès que les contacts électriques se sont
écartés.
Pour les disjoncteurs qui équipent les réseaux de transport, on peut considérer que le délai total d’élimination
est plus de 5 alternances (0.1 s). Les disjoncteurs les plus performants permettent de descendre à
2alternances. Notons que les disjoncteurs qui équipent les réseaux de répartition ou de distribution sont
généralement plus lents (mais moins coûteux). Ils peuvent prendre 8 alternances, voire davantage, pour
éliminer un défaut apparu à ces niveaux de tension inférieurs.
Lorsque les disjoncteurs d’extrémité de la ligne en court-circuit ont déconnecté celle-ci du reste du réseau,
l’arc électrique n’est plus alimenté et s’éteint de lui-même. Le réseau se retrouve privé de la ligne ainsi mise
hors service. Dans les grands réseaux de transport, on souhaite généralement la remettre en service le plus
rapidement possible. C’est le rôle du dispositif de réenclenchement automatique de la ligne. Ce dernier doit
cependant attendre que l’air recouvre ses propriétés d’isolant. Le délai est typiquement de l’ordre de 0.3
seconde.
Le court-circuit causé par la foudre est typiquement un défaut fugitif: la mise hors service de la ligne suffit à
le faire disparaître. Un défaut permanent est causé par le contact de la ligne avec un objet, par la glace
accumulée sur les isolateurs, voire dans les cas extrêmes, la chute des pylônes. Dans ce cas, le
réenclenchement se fait sur défaut et les disjoncteurs doivent être à nouveau ouverts dans les plus brefs
délais.
Les différents courts circuits qu’un système triphasé peut subir sont repris à la figure 2.2,
Dans ce chapitre nous allons limitons au court-circuit triphasé, pour lequel une analyse par phase s’applique
encore.
Les schémas monophasés équivalents direct, inverse et homopolaire développés dans le chapitre des
composantes symétriques vont être utilisé ici pour le calcul des courants de courts circuits. Les hypothèses
suivantes sont considérées lors de ce calcul.
Le réseau électrique est équilibré avant l’apparition du défaut (seulement la composante directe
qu’est présente). Aussi à l’apparition du défaut, les séquences direct, inverse et homopolaire du
réseau sont connecté seulement à travers l’endroit du défaut ;
La tension directe avant le court-circuit est identique à tous les nœuds et au point de défaut. Elle est
égale à 1pu pour la phase-a.
Les résistances des lignes séries et les admittances shunt des lignes sont négligées.
Toutes les charges sont passives sauf les moteurs qui sont représentés comme des machines
synchrones.
En se basant sur les hypothèses citées ci-dessus, le réseau en défaut va être schématisé comme présenté à la
figure 2.2 ci-dessous où la tension au point de défaut est dénotée par Vf et les courants dans les trois phases
par Ifa, Ifb et Ifc.
Nous allons discuter dans ce qui suit, comment peut-on relier les trois séquences (directe, inverse et
homopolaire) pour chaque type de défaut dissymétrique.
Supposant qu’un court-circuit est apparu au point k du réseau. Le segment en défaut est donc représenté par
la figure 2.3 où nous avons supposé que la phase-a a touché la terre à travers une impédance de défaut Zf.
Parce que le réseau est supposé sans charge avant le défaut, nous pouvons donc écrire :
1 1 1 𝐼𝑓𝑎
1
𝐼𝑓𝑑𝑖 =
3
1 𝑎 𝑎2 0 (3)
1 𝑎2 𝑎 0
𝐼𝑓𝑎
𝐼𝑓 = 𝐼𝑓𝑑 = 𝐼𝑓𝑖 = 3
(4)
Ceci implique que les trois courants des séquences directe, inverse et homopolaire sont en série pour un
défaut monophasé. Soient Zkh, Zkd et Zki les impédances équivalents de Thévenin des séquencés homopolaire,
directe et inverse respectivement. Aussi et parce que la tension de Thévenin au niveau de la phase en défaut
est Vf nous aurons les trois circuits des séquences comme suit :
Ifai Ifah
Ifai
Zd Zi Zh
fad
Vf Vkad Vkai Vkah
A partir des équations (4) et (8), on peut avoir le circuit équivalent de Thévenin des séquences homopolaire,
direct et inverse comme suit :
Ifad
Zkkd
Vf Vkad Ifah=Ifad=Ifai
Ifai
Zkki
3 Zf
Vkai
Ifah
Zkkh
Vkah
𝐺𝑘𝑎 1 1 1 𝐺𝑘𝑎
𝐺𝑟𝑎𝑛𝑑𝑒𝑢𝑟𝑠 𝐺 ∶ 𝐺𝑘𝑏 = 1 𝑎2 𝑎 𝐺𝑘𝑎𝑑
𝐺𝑘𝑐 1 𝑎 𝑎2 𝐺𝑘𝑎𝑖
𝑉𝑘𝑎 1 1 1 𝑉𝑘𝑎
𝑇𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑉 ∶ 𝑉𝑘𝑏 = 1 𝑎2 𝑎 𝑉𝑘𝑎 𝑑 (9)
𝑉𝑘𝑐 1 𝑎 𝑎2 𝑉𝑘𝑎𝑖
𝐼𝑘𝑎 1 1 1 𝐼𝑘𝑎
𝐶𝑜𝑢𝑟𝑎𝑛𝑡𝑠 𝐼: 𝐼𝑘𝑏 = 1 𝑎2 𝑎 𝐼𝑘𝑎𝑑
𝐼𝑘𝑐 1 𝑎 𝑎2 𝐼𝑘𝑎𝑖
Exemple N°1 :
Soit une machine synchrone fonctionnant à vide à sa tension nominale quand un court circuit monophasé se
produit à son extrémité. Les caractéristiques nominales de cette machine sont 20kV et 220 MVA. Les
réactances propre et mutuelle sont données égales respectivement à 0.2 pu et 0.025 pu. Le neutre de la
machine est relié à la terre à travers une réactance de 0.05 pu. Le circuit équivalent de cette machine est
donné par la figure suivante.
On demande de calculer les courants de court-circuit par la méthode classique et la méthode des
composantes symétriques?
a) Méthode classique :
Parce que le générateur n’est pas chargé, alors les fém. internes sont
𝐸𝑎𝑛 = 1.0, 𝐸𝑏𝑛 = 1.0 𝑒 (−𝑗 120) , 𝐸𝑐𝑛 = 1.0 𝑒 (𝑗 120)
La machine étant à vide, les courants dans les phases b et c sont nuls et nous aurons à partir de la figure (6) :
1
𝐼𝑓𝑎 = = −𝑗 4.0 𝑝𝑢
𝑗 (0.2 + 0.05)
𝑉𝑎 = 0 𝑝𝑢
𝑉𝑏 = 𝐸𝑏𝑛 + 𝑉𝑛 + 𝑗 0.025 𝐼𝑓𝑎 = −0.6 − 𝑗0.866 = 1.0536 𝑒 −𝑗 124.7 ° 𝑝𝑢
𝑉𝑐 = 𝐸𝑐𝑛 + 𝑉𝑛 + 𝑗 0.025 𝐼𝑓𝑎 = −0.6 + 𝑗0.866 = 1.0536 𝑒 +𝑗 124.7 ° 𝑝𝑢
𝑉𝑎 0 −0.4 𝑝𝑢
1 1 1 1
𝑉𝑎𝑑 = 1 𝑎 𝑎2 1.0536 𝑒 −𝑗 124.7 = +0.7 𝑝𝑢
3
𝑉𝑎𝑖 1 𝑎2 𝑎 1.0536 𝑒 +𝑗 124.7 −0.3 𝑝𝑢
Les impédances directe et inverse de la machine synchrone en fonction des impédances propre et mutuelle se
calculent comme suit :
En appliquant la figure (5) donnant l’équivalent de Thévenin d’un circuit électrique pour un défaut
monophasé pour notre exemple, on aura la figure suivante :
Ifad
j 0.225
+
Ean=1 pu Vkad Ifah=Ifad=Ifai
-
Ifai
j 0.225
0
Vkai
Ifah
j 0.15
Vkah
3 (j 0.05)
𝐸𝑎𝑛 1
𝐼𝑓𝑎𝑑 = 𝐼𝑓𝑎𝑖 = 𝐼𝑓𝑎 = =
𝑍𝑔𝑑 + 𝑍𝑔𝑖 + 𝑍𝑔 𝑗0.225 + 𝑗0.225 + 𝑗0.15 + 3(𝑗𝑂. 𝑂5)
Les tensions directe ; inverse et homopolaire se calcule à partir de la figure précédente comme suit :
𝑉𝑎 1 1 1 −0.4 0 𝑝𝑢
𝑉𝑏 = 1 𝑎2 𝑎 +0.7 = 1.0536 𝑒 −𝑗 124.7 𝑝𝑢
𝑉𝑐 1 𝑎 𝑎2 −0.3 1.0536 𝑒 +𝑗 124.7 𝑝𝑢
Supposant qu’un court-circuit biphasé est apparu au point k du réseau. Le segment en défaut est donc
représenté par la figure (8) où nous avons supposé que la phase-b est en court circuit avec la phase-c à
travers une impédance de défaut Zf.
Parce que les courants de charge sont négligés devant le courant de défaut, le défaut biphasé ente les phases
b et c est caractérisé par les équations suivantes :
𝐼𝑓𝑎 = 0 (11)
𝐼𝑎 1 1 1 0 0
1
𝐼𝑎𝑑 = 1 𝑎 𝑎2 𝐼𝑓𝑏 = 1 𝑎 − 𝑎2 𝐼𝑓𝑏 (13)
3 3
𝐼𝑎𝑖 1 𝑎2 𝑎 −𝐼𝑓𝑏 𝑎2 − 𝑎 𝐼𝑓𝑏
𝐼𝑓𝑎 = 0
(14)
𝐼𝑓𝑎𝑑 = −𝐼𝑓𝑎𝑖
Donc il n’y aura pas de courant homopolaire injecté au réseau au point de défaut k. Alors la séquence
homopolaire reste inactive pour un défaut biphasé. Les courants direct et inverse sont les négatifs l’un de
l’autre.
Maintenant et à partir de la figure (8), on peut avoir l’expression suivante des tensions des phases en court-
circuit au point de défaut :
Remplaçant par les expressions des 𝑉𝑘𝑏 𝑒𝑡 𝑉𝑘𝑐 en composantes symétriques et sachant que la composante
homopolaire de tension est nulle (𝐼𝑓𝑎 = 0), on aura :
= 𝑎2 − 𝑎 (𝑉𝑘𝑎𝑑 − 𝑉𝑘𝑎𝑖 )
Les équations (15), (18) indiquent que les séquences directe et inverse sont en parallèles. Les séquences
symétriques directe, inverse et homopolaire sont reliées comme suit :
Ifad
Zkkd
Ifad = - Ifai
Vf Vkad
Zf
Vkai
Ifai
Zkki
Ifah=0
Zkkh
Vkah
𝑉𝑓
𝐼𝑓𝑎𝑑 = −𝐼𝑓𝑎𝑖 = 𝑍 (19)
𝑘𝑘𝑑 +𝑍𝑘𝑘𝑖 +𝑍𝑓
Exemple N°2
Considérant le même générateur donné en exemple 2.1. Supposant que le générateur est à vide lorsqu’un
court-circuit biphasé franc (Zf =0) se produit entre la phase b et la phase c. On demande de calculer les
courants de court-circuit des phases ?
L’équivalent de Thévenin du court-circuit biphasé survenant sur le générateur à vide est donné par la figure
suivante :
Ifad
Zkkd
+
Vf Vkad Ifad=-Ifai
-
Zf
Vkai
Ifad
Zkki
Ifah=0
Zkkh
Vkah
𝑉𝑓 1
𝐼𝑓𝑎𝑑 = −𝐼𝑓𝑎𝑖 = = = −𝑗2.2222 𝑝𝑢
𝑍𝑘𝑘𝑑 + 𝑍𝑘𝑘𝑖 + 𝑍𝑓 𝑗0.225 + 𝑗0.225 + 0
𝐼𝑓𝑎 = 0
𝑉𝑘𝑎 1 1 1 0 1 𝑝𝑢
𝑉𝑘𝑏 = 1 𝑎2 𝑎 +0.5 = −0.5 𝑝𝑢
𝑉𝑘𝑐 1 𝑎 𝑎2 +0.5 −0.5 𝑝𝑢
𝐼𝑘𝑎 1 1 1 0 0 𝑝𝑢
𝐼𝑘𝑏 = 1 𝑎2 𝑎 −𝑗2.2222 = −3.849 𝑝𝑢
𝐼𝑘𝑐 1 𝑎 𝑎2 +𝑗2.2222 +3.849 𝑝𝑢
La figure (11) présente un court-circuit biphasé terre. Le défaut est apparu au nœud k du réseau. Dans notre
cas, on suppose que les phases b et c sont court-circuitées à travers une impédance 𝒁𝒇 avec la terre.
Les courants charges sont négligés, alors le courant dans la phase-a est nul. Nous avons donc :
𝐼𝑎 1 1 1 0
1
𝐼𝑎𝑑 = 1 𝑎 𝑎2 𝐼𝑓𝑏 (20)
3
𝐼𝑎𝑖 1 𝑎2 𝑎 𝐼𝑓𝑐
1 1
𝐼𝑓𝑎 = 𝐼𝑓𝑎 + 𝐼𝑓𝑏 + 𝐼𝑓𝑐 = 𝐼𝑓𝑏 + 𝐼𝑓𝑐 (21)
3 3
−𝑉 𝑘𝑎𝑖
𝐼𝑓𝑎𝑖 = 𝑍𝑘𝑘𝑖
(30)
𝐼𝑓𝑎 = 0 (31)
A partir des équations (29) et (33) on peut relier les schémas monophasés équivalent direct, inverse et
homopolaire (c.à.d. l’équivalent de Thévenin d’un court-circuit L-L-T) comme suit :
Ifad Ifah
Ifai+ Ifad
Vkad Ifai Vkah
Zkkd Vkai Zkkh
Zkki
3Zf
Vf
𝑉𝑓 𝑉𝑓
𝐼𝑓𝑎𝑑 = 𝑍 +𝑍𝑘𝑘𝑖 ‖ 𝑍𝑘𝑘 +3 𝑍𝑓
= 𝑍 𝑘𝑘𝑖 𝑍 𝑘𝑘 +3 𝑍 𝑓
(34)
𝑘𝑘𝑑
𝑍𝑘𝑘𝑑 +
𝑍 𝑘𝑘𝑖 +𝑍 𝑘𝑘 +3 𝑍 𝑓
Les courants inverse et homopolaire sont obtenus en utilisant le théorème de diviseur de courant comme suit
:
𝑍𝑘𝑘𝑖
𝐼𝑓𝑎 = −𝐼𝑓𝑎𝑑 𝑍𝑘𝑘𝑖 +𝑍𝑘𝑘 +3 𝑍𝑓
(35)
𝑍𝑘𝑘 +3 𝑍𝑓
𝐼𝑓𝑎𝑖 = −𝐼𝑓𝑎𝑑 𝑍𝑘𝑘𝑖 +𝑍𝑘𝑘 +3 𝑍𝑓
(36)
Exemple N°3
Considérant le même générateur donné en exemple N°1. Supposant que le générateur est à vide lorsqu’un
court-circuit biphasé terre franc (Zf =0) se produit entre la phase b et la phase c (voir figure 2.13). Calculer
les courants de court-circuit des phases ?
Figure 13 Circuit équivalent d’une MS à vide (phases b et c en court circuit avec la terre)
L’équivalent de Thévenin du court-circuit biphasé terre survenant sur les phases b et c d’un générateur à vide
est donné par la figure suivante :
Ifad Ifai Ifah
Vkad Vkah
Zkkd Vkai Zkkh
Zkki
+
0
Ean
-
𝑉𝑓 = 𝐸𝑎𝑛 = 1 𝑝𝑢
On peut donc calculer les courants direct, inverse et homopolaire en utilisant les équations (34), (35) et (36)
respectivement comme suit :
𝑉𝑓 1
𝐼𝑓𝑎𝑑 = = = −j2. 8283 pu
𝑍 𝑍𝑘𝑘 +3 𝑍𝑓 𝑗 0.225 𝑗 0.3+3 0
𝑍𝑘𝑘𝑑 + 𝑍𝑘𝑘𝑖 +𝑍 𝑗0.225 +
𝑗 0.225+𝑗 0.3+3 0
𝑘𝑘𝑖 𝑘𝑘 +3 𝑍𝑓
𝑍𝑘𝑘𝑖 𝑗0.225
𝐼𝑓𝑎 = −𝐼𝑓𝑎𝑑 = − −j2. 8283 = 𝑗1.2121 𝑝𝑢
𝑍𝑘𝑘𝑖 + 𝑍𝑘𝑘 + 3 𝑍𝑓 𝑗0.225 + 𝑗0.3 + 3 0
𝑗0.3 + 3 0
𝐼𝑓𝑎𝑖 = − −j2. 8283 = 𝑗1.6162 𝑝𝑢
𝑗0.225 + 𝑗0.3 + 3 0
Supposant qu’un court-circuit triphasé est apparu au point k du réseau. Le segment en défaut est donc
représenté par la figure (15) où nous avons supposé que les phases a, b et c sont court-circuitées.
Ifa k k
a
Ifb
b
Ifc
c
In=0
Puisque le défaut est équilibré, alors les courants inverse et homopolaire sont nuls. Aussi au point de défaut
toutes les tensions sont nulles. On peut écrire donc :
Vkad Vkah =0
Zdkk Vkai=0 Zhkk
Zikk
Vf
𝑉𝑓 1
𝐼𝑓𝑎𝑑 = = (40)
𝑍𝑘𝑘𝑑 𝑍𝑘𝑘𝑑
Exemple N°4
Considérant le même générateur donné en exemple N°1. Supposant que le générateur est à vide lorsqu’un
court-circuit triphasé se produit aux bornes de ce dernier (voir figure 17). On demande de calculer les
courants de court-circuit des phases ?
L’équivalent de Thévenin du court-circuit triphasé survenant sur les phases a, b et c d’un générateur à vide
est donné par la figure suivante :
Ifad Ifai=0 Ifah=0
Vkad Vkah =0
J0.225
Vkai=0 Zkkh
Zkki
+
1e0j
-
𝑉𝑓 1
𝐼𝑓𝑎𝑑 = 𝑍 = 𝑗 0.225 = −𝑗4.4444 𝑝𝑢
𝑘𝑘𝑑
Les courants inverse et homopolaire sont nuls parce que le défaut est équilibré.
𝐼𝑓𝑎 1 1 1 0 𝑗4.4444𝑝𝑢
𝐼𝑓𝑏 = 1 𝑎2 𝑎 𝑗4.4444 = 𝑎2 𝑗4.4444𝑝𝑢
𝐼𝑓𝑐 1 𝑎 𝑎2 0 𝑎 𝑗4.4444𝑝𝑢
Nous remarquons bien que les trois courants de phases forment un système équilibré.
Nous remarquons aussi que le courant de court-circuit triphasé est le plus grand courant de tous les courants
des autres types de court-circuit.
Pour déterminer l’état du réseau suite à un court circuit triphasé équilibré, on peut suivre la méthodologie
suivante :
a) On détermine les matrices admittances des séquences Direct, Inverse et Homopolaire et les matrices
impédances correspondantes par :
𝑍𝑖 = 𝑍𝑑 (43)
𝑍 : Le réseau se séparent à plusieurs sous réseaux, pour chaque sous réseau correspond un matrice
impédance homopolaire. En fonction du nœud du défaut, on choisit la matrice impédance
homopolaire qui le contient.
b) On détermine le courant de CC pour un défaut triphasé dans le nœud k du réseau ainsi que la
puissance de court-circuit correspondante par :
Remarque : Seule la matrice impédance directe qui intervient dans les calculs.
Vkad Vkah =0
Zdkk Vkai=0 Zhkk
Zikk
Vf
V f =1 pu
Icck (pu) = Z dkk
(44)
c) On calcule, pour un court-circuit triphasé au nœud i, les tensions dans chaque nœud j ainsi que les
courants circulant dans chaque branche du réseau par :
Z dji
Vj = 1 − Z Vf (46)
dii
1
Iij = − Z Vi − Vj (47)
dij
Remarque :
Pour les autres types de court circuit, on peut appliquer le théorème de superposition.