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Exemples :
Quelques exemple de treillis : ponts, batiments, charpentes. Mais ce type de méthode de résolution s’étend au
calcul éléments finis (solides déformables, fluides, transferts thermiques, magnétisme, etc).
Principe :
Une structure treillis est constituées de barres assemblées, accrochée en certains points à un bati, et soumise à
des sollicitations d’efforts extérieurs.
La photographie figure 1 montre l’exemple un pont métallique, modélisé sur la figure 5 sous forme d’un maillage
de barres articulé, fixé au sol à ses extrémités et soumise au poids du tablier.
Enfin, chaque barre se déforme proportionnellement à l’effort subit, c’est-à-dire comme un ressort. La raideur
dépend de la section de la barre S , de l’élasticité du matériau E (module d’Young) et de la longueur de la barre L :
ES
F~ = k ∆L v~ = ∆L v~
L
Remarque : pour qu’une structure treillis soit immobilisée par rapport au bati, il faut au moins 6 blocages
scalaires sur les noeuds en 3D et 3 blocages scalaires dans le plan (figure 5).
Hypothèses de modélisation :
– Les efforts extérieurs ne s’exercent que sur les noeuds. Un effort réparti sur une barre (comme le poids par
exemple) sera reporté sur les noeuds.
– L’étude sera réalisée dans le plan, de façon à alléger les calcul. Cela ne remet pas en cause la démarche qui
s’applique de façon identique en 3D.
Le problème consiste à déterminer les déplacements des noeuds et les forces dans les barres. Ces deux
grandeurs étant liées, il suffit de déterminer l’une pour ensuite déduire l’autre. Cette observations conduit à deux
approches différentes : une formulation du problème en effort où les inconnues sont les efforts dans les barres, et
une forumlation en déplacement où les inconnues sont les déplacements des noeuds.
Le modèle du pont figure 5 est un cas isostatique : 13 barres et 3 bloquages au sol, soit 16 inconnues d’effort,
pour 8 noeuds à l’équilibre soit 16 équations scalaires. Par contre, l’exemple similaire figure 6 est hyperstatique de
degré h = 2 : il y a deux barres de plus, soit 18 inconnues d’effort pour toujours 16 équations d’équilibre des noeuds.
Sur ce second exemple, le calcul par une formulation en efforts n’est pas possible.
Si le treillis est isostatique, une fois les forces dans les barres trouvées, le calcul de la déformation (l’allongement)
des barres est immédiat. Par contre, le déplacement des noeuds l’est beaucoup moins à partir des allongements...
La formulation en effort est donc :
– simple à mettre en oeuvre car elle ne prend en compte l’élasticité des barres qu’après résolution du problème,
– limitée aux treillis isostatiques,
– mal appropriée pour retrouver la déformation de la structure.
A ce bilan, il faut supprimer les inconnues certains déplacements des noeuds en appui sur le bâti (na
déplacements), mais en contre-partie, ajouter à chaque appui des inconnues d’effort (na inconnues d’efforts). Le
système d’équation conserve donc nn inconnues pour nn équations, que le treillis soit isostatique ou pas.
Sur l’exemple du pont figure 5, il y a 9 noeuds soit 18 inconnues de déplacement des noeuds dans le plan (moins
3 inconnues de déplacement des noeuds liés au bâti, plus 3 inconnues d’effort en ces mêmes appuis, donc toujours
18 inconnues), pour 9 noeuds à l’équilibre soit 18 équations scalaires dans le plan.
Les efforts dans les barres sont directement issues de l’allongement des barres et ne pose aucun problème.
La formulation en effort est donc :
– un peu plus complexe à mettre en oeuvre car elle prend en compte l’élasticité des barres dans l’expression
du problème,
– adaptée aux treillis isostatiques et hyperstatiques,
– bien appropriée pour retrouver a posteriori les efforts dans la structure.
Le treillis (plan) de la tour Eiffel comportant 281 noeuds et 784 barres, il est largement hyperstatique (h = 234 !),
si bien que le choix s’oriente vers une formulation en déplacement. Le système d’équations étant d’une dimension
de l’ordre de 562 × 562, il est impossible d’envisager la résolution à la main : une mise en oeuvre numérique est
aujourd’hui indispensable 1 .
Deux noeuds sont en appui sur le bâti : le noeud 1 est totalement fixé (aucun déplacement possible ni suivant
x~ , ni suivant y~ ), et le noeuds 2 est bloqué suivant x~ uniquement (un déplacement suivant y~ reste possible).
Une force extérieure F~ s’applique sur le noeud 3.
1. Gustave Eiffel n’avait pas, en 1889, d’ordinateur pour ses calculs de structures. Des méthodes de calcul graphiques permettaient de
déterminer les efforts efficacement, sans avoir à résoudre un système d’équations aussi lourd.
Tracé du treillis
Le tracé du treillis est simple : il suffit de tracer pour chaque barre un segment allant des coordonnées du noeud
extrémité 1 aux coordonnées du noeud extrémité 2.
Il est aussi utile d’imposer une même échelle pour les axes x et y de façon à ne pas déformer la structure à
l’affichage et de forcer la couleur des traits (par défaut, la couleur change à chaque tracé).
/ y~ FbY→1 + FbY→1 = Y
−F0→1
1 2
/ y~ FbY→2 + FbY→2 = 0
1 3
/ y~ FbY→3 + FbY→3 = −F Y
2 3
Dans le cas d’une formulation en effort, la mise en équation serait terminée puisque ce système lie les inconnues
d’effort dans les barres (et sur les appuis).
Pour la formulation en déplacement choisie, chaque force dans les barres doit être exprimée en fonction des
déplacements des noeuds, en traduisant le comportement élastique des barres.
E Sk
Fk = k ∆L k = ∆L k
Lk
−−−→
Le calcul de la longueur L k de la barre est la norme du vecteur Ni N j directement issue des coordonnées des
noeuds i et j extrémités (figure 8) :
−−−→ q
L k = kNi N j k = (x j − xi )2 + (y j − yi )2
−−−→
Le vecteur unitaire v~k colinéaire à la barre est lui aussi calculé à partir du vecteur Ni N j :
−−−→ −−−→
Ni N j Ni N j
v~k = −−−→ = = v x x~ + v y y~
kNi N j k Lk
−−−→ −−−→
Les noeuds i et j se déplacent des vecteurs u~ i = Ni Ni0 et u~ j = N j N j0 . L’allongement ∆L est alors, pour de petites
déformations, égale à la projection :
∆L = (u~ j − u~ i ) · v~
E Sk E Sk E Sk X
Fk = ∆L k = (u~ j − u~ i ) · v~ = (u~ j − u~ iX )v x + (u~ Yj − u~ iY )v y
Lk Lk Lk
Fk peut alors se mettre sous la forme d’un produit matriciel :
u iX
Y
E Sk X ES ui
k
Fk = (u~ j − u~ iX )v x + (u~ Yj − u~ iY )v y = −v x −v y vx vy
X
Lk Lk uj
u Yj
Sachant que les efforts de la barre k sur les noeuds i et j sont de la tension Fk et colinéaires à la barre, ils
s’expriment :
vx −v x
F~bk →i = Fk v~ = Fk et F~bk → j = −Fk v~ = Fk
vy −v y
v x2
−A A E Sk vx v y
K ke l = avec A =
A −A Lk vx v y v y2
Cette matrice traduit la participation de la barre k aux efforts s’exerçant sur les noeuds dans les équations
d’équilibre, en fonction des déplacements aux noeuds. Il faut maintenant sommer les efforts de toutes les barres
sur chaque noeud.
u 1X
Y
E S2 X E S2 u1
F2 = (u 3 − u 1X ) = −1 0 1 0 X
L2 L2 u3
u 3Y
FbX→1 u 1X
2
−1 0 1 0
FY Y
E S2 0 0 0 u1
0
b2 →1
=
X
Fb →3 L2 1 0 −1 0 u 3X
2
FbY→3 0 0 0 0 u 3Y
2
| {z }
K 2e l
On peut rapidement montrer que les matrices de rigidités des barres 1 et 3 sont les suivantes :
−v x2 v x2
0 0 0 0 −v x v y vx v y
p
−v y2 v y2
¨
E S1 0 −1 0 1 E S3 −v x v y vx v y v x = 2/ 5
K 1e l = et K 3e l = avec p
L1 0 0 0 0 L 3 v x2 vx v y −v x2 −v x v y v y = 1/ 5
0 1 0 −1 vx v y v y2 −v x v y −v y2
Où chaque force exercée par une barre s’écrit en fonction des déplacements aux noeuds. Il est donc possible
d’exprimer le système sous la forme K U + Fext = 0 où U est le vecteur de déplacement aux noeuds (de tous les
noeuds), Fext les forces extérieures (sur tous les noeuds) et K une matrice de rigidité globale.
Pour construire K , on commence par reformuler les matrices de rigidité élémentaire K ke l , pour les remettre aux
dimensions de K (notées Kˆ e l ) :
k
U1 U2 Ui Uj Unn
x y x y ··· x y ··· x y ··· x y
X
x U1X Fext→ 1
N1 Y
y U1Y Fext→ 1
X
x U2X Fext→ 2
N2 Y
y U2Y Fext→ 2
.. .. ..
. . .
X
x UiX Fext→ i
Ni −A k Ak Y
y UiY Fext→ i
.. .. ..
. . + . =0
X
x U jX Fext→ j
Nj Ak −A k Y
y U jY Fext→ j
.. .. ..
. . .
X
x UnXn Fext→ nn
Nnn Y
y UnYn Fext→ nn
Pour obtenir le système complet, il faut additionner les matrices élémentaires Kˆke l de chaque barre : K =
Pn b
k =1Kˆ e l .
k
Le système d’équation s’écrit alors sous forme matricielle K U + F = 0.
E S2 E S2
− L2 0 0 0 L2 0
E S1 E S1
0 − 0 0 0
L1 L1
−A 1 − A 2 A1 A2
4E S3 2E S 4E S3 2E S3
0 0 − 5L 3 − 5L 33 5L 3 5L 3
K = A1 −A 1 − A 3 A3 =K =
E S1 2E S ES ES 2E S3 E S3
0 L1 − 5L 33 − L 11 − 5L 33 5L 3 5L 3
A2 A3 −A 2 − A 3
E S2 4E S3 2E S3 ES 4E S 2E S
0 − L 22 − 5L 33 − 5L 33
L2 5L 3 5L 3
2E S3 E S3 2E S ES
0 0 5L 3 5L 3 − L3 3 − 5L 33
Cas d'école
Pour le cas d’école, le chargement est la force F et les inconnues aux appuis apparaissent en x et y pour le
noeud 1, et en x uniquement pour le noeud 2. Il s’écrit donc :
X
F0→1
Y
F0→1
X
F
0→2
F =
0
Fx
Fy
Cas d'école
Dans le cas d’école, le noeud 1 est totalement bloqué (suivant x~ et y~ ) et le noeud 2 est bloqué suivant x~ . Ceci
conduit à supprimer les 3 premières inconnues (donc les 3 premières colonnes de K ) ainsi que les 3 premières
équations (les 3 premières lignes de K ).
De même, les trois premières lignes de F correspondent aux efforts du bâti et sont donc supprimées du
problème réduit aux calcul des déplacements aux noeuds. Ils peuvent par contre être calculés par la suite, en post-
traitement.
La structure déformée peut alors être tracée (figure 10), en traçant des segments pour chaque barre entre les
noeuds déplacés des composantes de U , généralement avec un coefficient d’amplification α : xi0 = xi + αu iX et
yi0 = yi + αu iY .
u iX
Y
E Sk X ES ui
k
Fk = (u~ j − u~ iX )v x + (u~ Yj − u~ iY )v y = −v x −v y vx vy
X
Lk Lk uj
u Yj
Il est souvent plus utile d’exprimer la contraintes dans le matériaux, caractéristique des limites
d’endommagement de la structure : σk = Fk /Sk .