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«Le Suicide français» s’est immédiatement placé en tête des ventes. On l’a lu,
consciencieusement. Pendant ce temps, Zemmour passait à la télévision. Il racontait ce
que Zemmour raconte. Les journaux et les sites d’informations se couvraient de contre-
argumentaires factuels, sur Pétain et les Juifs, sur les chiffres de l’immigration en
France.
Eric Zemmour dispose ici de plus de 500 pages pour exposer sa pensée, puisqu’il pense
être un penseur. Or «le Suicide français» est un très long pamphlet, parfois intéressant,
mais le plus souvent hâtif, brutal et illogique.
Certains ont reproché aux médias d’avoir fait le succès du livre. C’est un peu court.
Zemmour est loin d’être le seul zemmourien de France. Son livre compile les plus
grands tubes de la doctrine identitaire récente. On peut même dire que son originalité
est d’être au premier rang de tous les cortèges réactionnaires. En lui, tous les
mégaphones hurlent, tous les courants se versent. Il est la multi-prise de l’extrême-
droite.
Zemmour, lui, reproche souvent à ses contradicteurs de lui «faire la morale». En ce qui
nous concerne, et depuis plusieurs années, on lui reproche surtout de raconter
strictement n’importe quoi. Quand par exemple il écrit, dans «le Premier sexe»:
[Les femmes] ne créent pas, elles entretiennent. Elles n'inventent pas, elles
conservent. Elles ne forcent pas, elles préservent. Elles ne transgressent pas, elles
civilisent. Elles ne règnent pas, elles régentent. En se féminisant, les hommes se
stérilisent, ils s'interdisent toute audace, toute innovation, toute transgression,
le problème n’est pas tant la misogynie du propos que son absence de validité logique,
donc de signification.
Il est entendu dès le départ que l’enjeu du «Suicide français» sera de relier l’intégralité
de ces événements très divers à une seule et même idée: la destruction méthodique de
la France par la génération de l'après Mai 68.
2. Ne douter de rien
Dans son livre, Eric Zemmour ne doute pas. Il ne lui arrive jamais de tomber sur une
opinion dissidente qu’il juge suffisamment intéressante pour être discutée. Pas un seul
passage où il s’interroge sur les prérequis de son discours. On est face au dogmatisme le
plus pur, le plus aveugle, le plus inébranlable.
Mais après la mort de De Gaulle (ou avant, ça dépend des chapitres), l’Etat s’est rallié à
«l’idéologie dissolvante» de Mai 68. Il s’est dépouillé de sa puissance d’antan. Infiltré
par les libertaires, il a cédé à toutes les lubies sociétales: féminisme, antiracisme, etc.,
avatars de l’individualisme triomphant, alliés objectifs du capitalisme mondialisé, dont
l’objectif est de pulvériser les nations en mosaïques de consommateurs amnésiques.
Pour Zemmour, l’Etat qui ratifie une évolution sociétale est un Etat qui cède. Or un Etat
qui cède, c’est un Etat faible. Puisque l’Etat est faible, la France n’est plus une nation. Et
si la France n’est plus une nation, la France est morte. Elle s’est suicidée.
Ce qui frappe, c’est le caractère circulaire du raisonnement, qui ne repose que sur
l’acceptation totale de l’hypothèse première. Généralement, une hypothèse est destinée
à être vérifiée, interrogée, précisée. Chez Zemmour, il s’agit plus d’un postulat fixe, qui
sera de temps en temps vaguement étayé par des exposés historiques flous et sélectifs.
L’Etat-nation, la France, le lien qui unit les deux: ce ne sont pas chez Zemmour des
objets de langage, susceptibles de varier dans leur définition. En quoi, par exemple, la
France est-elle «une nation avant d’être une société»? Mystère. Comme l’identité, la
culture ou la famille, ces mots sont des blocs de granit, des vérités monolithiques et
immuables...
3. Ne rien définir
... qu'il est par ailleurs totalement inutile de chercher à définir. Zemmour manie un
grand nombre de concepts. Le matriarcat, l’individualisme, la virilité, la féminité,
l’histoire, l’identité, la nation, le consumérisme, l’assimilation, etc. Il ne les définit
jamais précisément. Il les convoque quand ça lui chante, et les tord à merci.
Nécessairement, son livre finit par en dire plus sur Eric Zemmour que sur l’histoire
française.
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Les garçons sont transformés en bonnes copines des filles. (…) Tout est rose
bonbon, mièvre, acidulé. L’objectif n’est plus : «Tu seras un homme mon fils !»,
mais plutôt : «Tu seras une femme, mon fils !»
Selon Zemmour, notre époque s’est donc dissoute «dans les ‘eaux glacées’ de
l’individualisme», dans le culte du «Moi tout-puissant». Mai 68 est le moment de
«l’irruption de cet individualisme arrogant et nihiliste», qui amène avec lui «l’angoisse
existentielle, la solitude, le désarroi et le déracinement», puis l'islam.
Mais Zemmour ne consacre pas une ligne à la définition du mot. Que nomme-t-il
«individualisme»? Le sentiment subjectif d’avoir un «for intérieur» indépendant de la
norme collective? La reconnaissance objective par les institutions de l’individu comme
unité sociale et administrative de base? L’attribution à la personne individuelle de
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droits politiques? SANS ENGAGEMENT
Plus fondamentalement, Lahire montre que l’individu est de toute manière une création
collective, fruit de normes multiples, et pose cette question: «Qu’est-ce qu’un individu
sinon une production de part en part sociale (…)?»
Cela ne veut pas dire que l’individualisme est un mythe. Eric Zemmour peut tout à fait
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trouver notre société individualiste. Mais à se dispenser de définir l’idée etSANS
deENGAGEMENT
démontrer
FIL INFO sa pertinence,
société il s’expose
politique au danger
écologie de produireéconomie
international du non-sens. Surtout quand
opinions cu
il se retrouve à jongler avec une quinzaine de macro-concepts du même genre.
Dans l’exposé glorieux qu'il fait de l’ancienne assimilation à la française (dont on doute
fortement de la véracité historique), les Italiens et les Juifs sont présentés comme un
«exemple rare d’assimilation réussie». Leur humilité, leur «respect des codes de
l’assimilation» («francisant leur patronyme, et n’évoquant guère leurs origines»),
«leur permit d’obtenir un accueil chaleureux du public français et une immense
réussite professionnelle».
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Rappelons un peu à quoi les Italiens de France ont fait face. L’historien Pierre Milza,
pourtant cité par Zemmour, parle de «vives tensions xénophobes»:
Ils incarnaient, aux yeux des populations du cru, toutes les «tares» de
l’immigration nouvelle – l’instabilité, l’acceptation de conditions de vie et de
travail insupportables aux travailleurs français, la délinquance, etc. (…)
Jusqu'au début du siècle, les Transalpins ont dû, sur fond de dépression
économique et de saturation du marché de l'emploi, affronter des réactions
xénophobes qui ont fréquemment dépassé les frontières du verbe et de l'écrit. A
Marseille en 1881, à Aigues-Mortes en 1893, à Lyon l'année suivante, ainsi que
dans nombre d'incidents moins spectaculaires, ils ont fait l'expérience de ce que
nous appelons aujourd'hui «ratonnade». (3)
« Plus rien ne serait comme avant», «la véritable rupture, la borne idéologique, la
césure historique», «la nouvelle ère»: «le Suicide français», c’est la bascule historique
permanente. On change d’ère tous les trois mois. Zemmour fabrique des ruptures
civilisationnelles à un rythme industriel. Il finit par donner l’impression au lecteur
d’être au bord de milliers de précipices («l’invasion» africaine, «la désintégration
familiale») qui, paradoxalement, mènent tous au fond du même ravin: la «dissolution»,
la «déstructuration», etc.
A tel point qu’on finit par penser que, loin d’identifier des séries historiques
véritablement pertinentes, le discours de Zemmour repose sur sa certitude absolue de
vivre une époque où tout bascule constamment dans le chaos.
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La première partie du livre s’intitule «L’histoire n’est pas notre code». Comprendre: la
fameuse «génération 1968» arrivée au pouvoir entendait s’affranchir de l’histoire et de
la tradition nationale. Mais Zemmour ne peut pas non plus ignorer que 1968 est aussi,
en toute logique, l’aboutissement de l’histoire française. Ainsi, son travail d’historien va
consister à délégitimer, voire ignorer sciemment, des pans entiers de notre histoire.
Mais Zemmour ignore, ou feint d’ignorer, que l’Etat de droit, en France, s’enracine dans
l’Ancien Régime, remonte à la réglementation des adjudications et des expropriations, à
l’inaliénabilité de la Couronne, aux Lois fondamentales du Royaume. C’est aussi
l’histoire révolutionnaire, avec la création de la bureaucratie moderne, invention
française. (4) C’est aussi notre XIXe siècle, avec la juridiction administrative qui se
donne le pouvoir de juger les affaires où la responsabilité de l’Etat est en cause. C’est
enfin notre XXème siècle, qui achève de soumettre la puissance publique au droit.
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FIL INFO société politique écologie international économie opinions cu
Par définition, tout ce qui arrive à la France est un legs de son histoire et sera légué à sa
postérité. Chez Zemmour, il y a deux histoires de France: la légitime, qui est
principalement caractérisée par sa disparition; et l’illégitime, qui prospère et usurpe
notre destinée nationale.
Cette obsession de taire la moitié de l’histoire de France nous rappelle cette phrase
d’«Histoire et Utopie» où Cioran, avec son ironie habituelle, évoque «ce que tout
homme attaché à son pays souhaite au fond de son cœur: la suppression de la moitié
de ses compatriotes».
Lire
Renaud Camus, maître à tweeter du "Printemps français"
6. Faire de la métaphore
On l’a déjà vu avec les «destructions», le Kosovo français et autres «champs de ruines»:
le vocabulaire de Zemmour est total. «Le Suicide français» est une compilation
d’images wagnériennes et de tableaux désolés. Zemmour ne cherche pas à convaincre. Il
cherche à sidérer. Pour raconter l'histoire de la grande distribution, il file ainsi la
métaphore… du massacre de masse.
Ces licences poétiques ont une grande utilité: elles dissimulent la faiblesse de
l’argumentaire. Elles sont un efficace cache-misère. Comme ici:
On admire l'absence de lien logique entre chaque phrase, ainsi, encore une fois, que la
structure parfaitement circulaire du propos. On ne peut pas s’empêcher de citer un
autre passage, particulièrement flou et croquignol:
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Le rejet haineux du père est sans doute le point commun fondateur entre une
homosexualité narcissique qui transgresse sexuellement la loi du père et un
capitalisme qui détruit toutes les limites et les contraintes érigées par le nom du
père autour de la cellule familiale, pour mieux enchaîner les femmes et les enfants
– et les hommes transformés à la fois en enfants et en femmes – à sa machine
consumériste.
7. Prophétiser l'apocalypse
Ou :
Répétées page après page, ces prophéties et ces lamentations déclamatoires soutiennent
le propos de Zemmour comme la béquille soutient le boiteux. Elles sont suffisamment
vagues pour que chacun croie y reconnaître quelque chose. C'est le principe de
l'horoscope. Les psychologues appellent ça l’effet Barnum. Celui qui prétend ne pas voir
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la France comme un champ de ruines est aveugle, ou malhonnête. Ça ne se prouve pas,
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l’apocalypse.
FIL INFO Ça se ressent.
société politique écologie international économie opinions cu
Toutes les théories échafaudées depuis lors par des géographes, urbanistes,
sociologues s’effondrent en quelques images: ce ne sont pas l’urbanisme en
hauteur, les cages d’escalier, l’absence de rues qui provoquent la violence, les
bandes, les ghettos ; mais la violence, les bandes, les trafics qui transforment le
paradis en enfer. Ce ne sont pas les structures qui forgent la superstructure ; c’est la
population – et les changements de population – qui façonnent l’environnement.
Zemmour
FIL INFO ysociété
voit une «mythologie» forgée par
politique écologie une «conscience
international de gôche»
économie pour laquelle
opinions cu
«la réalité importe peu».
Il est fréquent de lire, dans la presse ou dans des essais, que «le capitalisme a fait ceci»,
ou que «la modernité a fait cela». Zemmour abuse de ces petits jeux de langage. Il parle
par exemple du «travail de sape réalisé par le capitalisme américain pour abattre la
figure du père». Il ajoute au procédé l’emploi du passé simple, qui donne un côté «récit
historique»:
Ces idées personnifiées ont un grand mérite: elles font passer des évolutions historiques
pour des destructions intentionnelles de l’histoire française. L'enjeu n'est donc pas de
les analyser, mais d'en démasquer les coupables. Ils sont nombreux, des «élites
administratives» à «l’extrême-gauche juive» en passant par Canal+. On ne les cite pas
tous.
Lire
"Lorànt Deutsch a une vision
quasi-maurrassienne de l’histoire"
9. Citer n’importe comment
Eric Zemmour déclare avoir «beaucoup lu» pour écrire «le Suicide français», qui ne
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comporte pourtant pas de bibliographie. On trouve une soixantaine de notes de bas de
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page renvoyant
FIL INFO à un ouvrage,
société politique pour 518 pages
écologie d’un texte quiéconomie
international évoque desopinions
sujets on necu
peut plus divers. Ces notes se bornent à indiquer l’éditeur, parfois l’année de parution.
On sait que Zemmour cite comme d’autres réfléchissent. Chez lui, la citation est
normative. Un aphorisme bien tourné de Renan peut clore un débat. Il cite
abondamment les célébrités: Chateaubriand, De Gaulle, Nixon, Marc Bloch, Pompidou.
Il convoque quelques savants moins fameux, aussi, dont il ne présente jamais le travail.
On ne sait jamais d’où ces citations viennent, elles sont souvent contestables, mais elles
scandent le texte et lui prêtent leur autorité.
Zemmour s’accommode aussi très bien des auteurs avec lesquels il n’est pas d’accord.
Dans la page la plus surprenante de son ouvrage, il se range avec Foucault parmi les
ennemis du biopouvoir, lui qui veut interdire la fécondation in vitro aux lesbiennes. Il
triture Fanon pour lui faire dire que les jeunes de banlieue veulent nous persécuter.
Il reproduit l’extrait d’un article (ou d’un entretien – Zemmour ne le précise pas) du
sociologue Hugues Lagrange :
Le 9-3 ce n’est pas la France, c’est même très différent. (…) Le département est
extrêmement jeune, la pyramide des âges tout à fait comparable à celle des pays
d’Afrique du Nord (…).
Zemmour en déduit que les «islamistes» (alliés aux «libéraux mondialistes») veulent
«contraindre la France à s’auto-détruire». Il estime que Lagrange est «un de nos
sociologues les plus avisés». Il doit toutefois noter que, pour Lagrange,
faire vivre ensemble des minorités religieuses et linguistiques comme les parties
d’une totalité plus vaste n’est pas plus incompatible avec l’idée de faire société que
d’articuler les intérêts sociaux divergents.
des catalogues
FIL INFO de formules
société en libre-service.
politique écologie international économie opinions cu
A propos de la question des genres, il cite une phrase du sociologue Eric Fassin, qui le
met dans tous ses états :
Ce qui est en cause, c’est l’hétérosexualité en tant que norme. Il nous faut essayer
de penser un monde où l’hétérosexualité ne serait plus normale.
Eric Fassin a lui-même relevé que la phrase a été tronquée. Voici la phrase complète:
Ce qui est en cause, c’est l’hétérosexualité en tant que norme. Il nous faut donc
essayer de penser un monde où l’hétérosexualité ne serait pas normale – sinon,
probablement, au sens statistique.
L’incise finale a tout de même une certaine importance. Mais Zemmour ne se contente
pas de mal recopier. Il comprend mal, aussi. Voici comment il traduit la phrase de
Fassin:
Il n’y a pas besoin d’être docteur en logique pour voir la différence entre les deux
propositions. Ici, on s’interroge. Zemmour a-t-il été débordé par sa paranoïa? Ou est-ce
tout simplement de la malhonnêteté intellectuelle?
insouciance.
FIL INFO A partir de
société l’annéeécologie
politique 1972, Zemmour prête une économie
international attention extrême
opinionsà la culture
cu
populaire, à la chanson, au cinéma, au football. En 1972, Eric Zemmour, né en 1958, a
14 ans. Il parle des Stones, de Michel Delpech, de Jacques Dutronc, des «Valseuses», de
Gérard Pirès.
Il est tout de même frappant de voir que la grandeur française cesse avec l’enfance de
Zemmour, et que la déchéance nationale s’accentue à mesure qu’il avance en âge. «Le
Suicide français» a quelque chose d’une autobiographie mal déguisée en essai. Et
puisqu’on espérait tirer de tout cela une idée un peu générale sur l’extrême-droite, on se
dit qu’il faut se méfier de ces Français qui se prennent pour la France.
David Caviglioli
Le Suicide français
par Eric Zemmour
Albin Michel, 534 p., 22,90 euros.
Lire
LEXIQUE. Parlez-vous le néo-facho ?
1) «Des fins du capitalisme», par David Graeber (Payot)
2) «Dans les plis singuliers du social», par Bernard Lahire (La Découverte)
3) «L’intégration des Italiens en France : ‘miracle’ ou vertu de longue durée ?», revue
"Pouvoirs", numéro de novembre 1988 (consultable ici)
4) A ce sujet, lire: «Le Démon de l’écriture», par Ben Kafka (Editions Zones Sensibles)
David Caviglioli
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