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HAUTES ETUDES COMMERCIALES - LIEGE

TRAVAIL DE MICROECONOMIE.

L’EXTREME DROITE.

Année académique 1992-1993.


Deuxième candi-licence.
C.Gohy, P.Kotten, J.F.Molitor,
C Graffart, L. Honette, J. P. Evers.
.
Table des matières.

Résumé de l’émission: “La marche du siècle, la douleur


partagée”. P.1

Avant-propos: L’extrémisme de droite en six concepts. P.3

Introduction. P.5

La situation de l’extrême droite en Allemagne. P.6

La situation de l’extrême droite en F’rance. P.6

La situation de l’extrême droite en Europe de l’Est. P.7

Le Vlaams Blok en dix questions. P.8

La grande peur des petits Blancs. P.1O

Le tournant électoral de 1991. P.12

L’extrême droite et le hooliganisme. P.14

Source: Journal “Le Soir”, dossier sur l’extrême droite.


C.Gohy, P.Kotten, J.F’.Molitor, C.Graffart, L.Honette,
J. P Evers
. .

MI CROE CONOMIE

Résumé de l’émission: “La marche du siècle, la


douleur partagée”.

1914. Une petite fille voit la main de son père se perdre


à jamais dans l’immensité de l’océan; elle comprend alors que
le bonheur, fragile, peut tout à coup s’envoler.

LTémission (la marche du siècle : juin 92) aborde l’état


de détresse du Tiers et du Quart monde et se centre sur le
témoignage de Soeur Emmanuelle. A travers les différents
reportages et séquences en studio, nous rencontrons la douleur,
certes partagée mais surtout combattue.

En premier lieu, deux infirmières nous expliquent qu’elles


recherchent l’amour de la vie chez “leurs” malades dans une
léproserie de la région du Caire. Elles veulent aller plus
loin que l’aspect physique des lépreux et prêchent contre les
traditions égyptiennes qui font de ces “désespérés”, des
bannis.

Ensuite, nous entrons dans le monde des Chiffonniers du


Caire, chez qui Soeur Ernrnanuelle se sent “en famille”.
L’action de soeur Sarah et son entourage est très engagée
remplacer les bidonvilles par des maisons en dur, créer des
dispensaires, construire une usine de recyclage des déchets, et
bien sûr bâtir des écoles afin de subvenir aux besoins
éducatifs des jeunes.

Dans la séquence suivante, Marie-France Botte nous parle


des enfants thaïlandais livrés au commerce de la prostitution
par des agences peu scrupuleuses qui, par de “belles”
promesses, s’octroient la confiance des parents. Les enfants
se retrouvent séquestrés dans des bordels ou abandonnés au
racolage dans les rues. La prolifération des M.S.T. (maladies
sexuellement transmissibles) est énorme : 30 % des enfants sont
séropositifs et au total, 80 % sont atteints de M.S.T. Suite à
un de ses projets-de défense des enfants exploités, Marie-
F’rance Botte fut agressée physiquement et dut retourner en
France.

Passer la nuit dans les rues, fuir la police, voler pour


manger. ., la vie des sept millions de jeunes Brésiliens
.

abandonnés est insoutenable. Mais lorsque des voix s’élèvent


dans la société brésilienne contre la violence à l’égard des
jeunes défavorisés, elles sont vite étouffées et ce parfois par
les autorités elles-mêmes (assassinat d’une jeune femme qui
allait témoigner contre des actes de violence)
Plus près de chez nous, en Roumanie, survivent des enfants
handicapés dans des établissements (orphelinats, cliniques
psychiatriques). Ces enfants, pour la plupart abandonnés,
souffrent tous d’un manque de tendresse et de retards mentaux.
Toutefois, depuis la chute de Ceaucescu, les effectifs de ces
établissements ont sensiblement augmenté, ce qui permet
d’apporter plus de soins et surtout plus d’affection aux
enfants. Nous avons rencontré près de Bucarest Doinea Cristea
qui s’occupe des enfants et des adolescents handicapés. Avec
l’aide internationale, elle souhaite créer une école—atelier
pour la réinsertion des jeunes dans la vie active. Pour s’en
sortir, la Roumanie a besoin de temps et d’argent: une
coopération humanitaire et économique est indispensable. Dans
ce pays, nous avons également rencontré J.P.Muller, membre de
“Handicap international”, qui nous parle de la solidarité entre
roumains; à ce sujet, F.Combret ajoute que la Rouinanie ne peut
s’en sortir seule et étant donné cela, remercie la C.E.E. pour
son programme d’aide à la Roumanie.

Ensuite, B.Couder, volontaire permanent, expose les


craintes et les désirs du Quart-monde: les pauvres désirent
qu’on les considère à notre niveau. Ils sont à la recherche de
la dignité. B.Couder ajoute que les premiers à se battre contre
la misère sont ceux qui la vivent.

La dernière séquence évoque brièvement les problèmes des


Philippines par l’intermédiaire de M.Tuiniga qui a été et reste
toujours fascinée par Soeur Enuxianuelle.

Tout au long de l’émission Soeur Emmanuelle intervient,


commente et se révolte face à la misère. En quelques mots,
voici les grandes lignes de son combat: aller vers les enfants
malheureux à travers le monde, vaincre la douleur et pas
seulement la partager, répondre à la détresse spirituelle et
morale des jeunes.
Aujourd’hui, après avoir défié la misère partout où elle se
trouvait, Soeur Emmanuelle voit le temps de la relève arriver à
grands pas mais elle sait qu’à travers tant de drames il y aura
toujours tant d’hommes et de femmes pour continuer à se battre,
pour continuer à s’aimer.

2
Avant-propos : L’extrémisme de droite en six
concepts

Fascisme-nazisme

Ce terme désigne les partis ou les régimes qui possèdent un


ensemble de caractéristiques communes
-
rejet du marxisme et du libéralisme économique,
-
mépris pour la démocratie parlementaire,
-
visée nationaliste...
Le fascisme et le nazisme se référent au peuple conçu comme une
totalité selon un système hiérarchique, dominé par un chef et
incarné dans un parti unique. Mais ces notions sont
circonscrites historiquement à des régimes précis. Dès lors,
aujourd’hui, pour les mouvements d’extrême droite qu se
revendiquent clairement de ces régimes minoritaires, il faut
parler de “ néo-fascisme !1 ou de “ néo-nazisme “.

Xénophobie

C’est le premier stade de l’expression du rejet. Il s’agit


de l’hostilité à ce qui est étranger, chose ou personne.

Racisme

Ce mot recouvre la théorie de la hiérarchie des races. Il


conclut à la nécessité de préserver la race dite supérieure de
tout croisement et à son droit de dominer les autres.
L’antisémitisme est une variante du racisme, appliqué aux seuls
Juifs.

Nationalisme

Il s’agit de l’exaltation du sentiment national,


l’attachement passionné à la nation à laquelle on appartient,
accompagné parfois de xénophobie et d’une volonté d’isolement.
C’est aussi la doctrine fondée sur ce sentiment autour de
laquelle un état articule sa politique. Le nationalisme est
donc plus généralement un sentiment exalté d’appartenance à un
groupe, qu’il soit petit ou grand, institutionnel ou non.

3
Bouc émissaire

Ce terme désigne les victimes de l’extrême droite. A


l’origine, on désignait ainsi le bouc que le rabbin, dans la
religion hébraïque, le jour de la fête des Expiations,
chargeait des péchés d’Isral. Petit à petit, l’expression a
désigné la personne sur laquelle on fait retomber les torts des
autres. Un sort injuste et injustifié, donc, que l’extrême
droite a étendu à des ensemble d’individus ( les étrangers, les
gauchistes, . . . ) . Sur quoi s’appuient les reproches adressés aux
boucs émissaires ? Sur des critères présentés comme objectifs
mais qui n’ont rien de tel. Un exemple : celui des “ odeurs “.
Hitler, déjà, dans “ Mein Kampf “, parlait de ses haut-le-coeur
en sentant l’odeur des juifs.

Humiliation

C’est l’un des terreaux ( conscient ou non ) les plus


fréquents de l’extrême droite. Pour l’Allemagne des années 30,
l’humiliation venait du “ diktat de Versailles “ et d’une grave
crise économique. Dans les pays de l’Est aujourd’hui, c’est
l’impression d’une faillite générale, de dépendre de la
charité occidentale “. Chez nous, l’extension de la crise
économique, la prise de conscience que le système n’était pas
infaillible provoque un repli égoïste et une remise en cause de
1’” Etat providence T’.

4
Introduction

Lorsque le communisme &est effondré à l’Est, tout le


monde a cru à la fin de tous les régimes totalitaires. Mais,
depuis lors, d’autres tendances sont apparues. L’extrême droite
avec son idéologie raciste et son rejet de la différence en
fait partie. Même, en Belgique, cette tendance ne cesse de
s’affirmer. Le Vlaams Blok a d’ailleurs réalisé une percée
inattendue aux dernières élections. Cette montée de L’extrême
droite est un énorme danger. En effet, elle risque de briser
des valeurs comme le respect de l’autre, l’inégalité, et
surtout elle constitue une atteinte au droits de l’homme
auxquels nous tenons tous.

Le dossier que nous allons vous présenter ne s’intéresse


pas uniquement à l’extrême droite pure et dure. En effet, ce
groupe nostalgique de l’époque nazie ne représente qu’une part
insignifiante. Notre but est de cerner plus globalement ce
symptôme “. Trop de gens se retourne vers l’extrémisme car ils
se sentent exclus de la société. Il est donc impératif que le
monde politique européen retrouve la confiance deses électeurs
et empêche que ne se développe une société à deuxsse,avec ses
laissés pour compte de la croissance et de l’éducation. Nous
débuterons cet exposé par un aperçu sur l’extrême droite
allemande, française et d’Europe de l’Est. Nous nous
concentrerons ensuite sur la Belgique et le Vlaams Blok en
particulier. Nous terminerons par un sujet d’actualité : le
hooliganisme dans les stades et la violence nationaliste
présente dans notre société.

5
La situation de 1 ‘ extrême droite en Allemagne:

L’Allemagne a connu en 1992 plus ou moins 2000 incidents,


agressions et attentats contre des réfugiés, des immigrés et
des handicapés.
Un bilan très lourd auquel viennent s’ajouter les inquiétants
résultats du parti républicain d’extrême droite (par exemple,
9, 3% des votes à F’rancfort).
Et ce n’est pas tout : un sondage fiable réalisé dans un des
plus importants Lnder, la Bavière, attribue 11% des intentions
de vote pour les prochaines élections régionales à l’extrême
droite, ce qui permettrait aux Républicains de faire leur
entrée fracassante au Landtag. Le cauchemar ne s’arrête
toutefois pas au niveau régional : en effet, si les tendances
extrémistes enregistrées dans les scrutins régionaux se
reproduisent aux élections législatives de décembre 1994, les
Républicains et la Deutsche Volksunion seraient présents au
Bundestag, le parlement de l’Allemagne démocratique, avec plus
de 5% des voix (c’est-à-dire environ 3000000 de votes
favorables), au détriment essentiellement des partis
traditionnels, la CDU chrétienne-démocrate et le SPD social-
démocrate. Ce n’est bien entendu encore qu’une hypothèse mais
cela démontre bien que l’Allemagne a rejoint les autres nations
européennes dans leur fragilité à la contagion autoritaire.
Cependant, tous ces faits ne doivent pas nous faire
oublier que la défense des valeurs démocratiques et des droits
fondamentaux passe avant tout pour beaucoup d’hommes politiques
allemands. L’Allemagne doit, il est vrai, lutter contre
l’indifférence qui laisse un quart de ses jeunes citoyens
perplexes face au renouveau de l’extrême droite et qui permet à
certains délinquants de s’attaquer de plus en plus fréquemment
à des handicapés mais le pays n’est guère retourné à la
situation de 1933.

La situation de 1 ‘ extrême droite en France:

C’est en 1972 que le Front national a été fondé par Jean-


Marie Le Pen. Le leader incontesté de l’extrême droite
française présente souvent son parti comme le “renouveau” de la
droite en France, réflexion ô combien paradoxale quand on sait
que les deux partis de la droite traditionnelle, à savoir le
RPR et l’UDF ont été fondés respectivement en 1976 et 1978,
donc après la création du FN.

6
Au début de son exjstence, le EN n’était qu’un groupuscule
d’extrême droite qui n’avait aucun poids sur l’échiquier
politique. En 1981, lors des élections présidentielles
remportées par F. Mitterrand, Le Pen n’avait même pas pu
réunir les 500 signatures nécessaires pour se présenter ! Mais
c’était certainement pour mieux sauter. L’année charnière fut
1984 puisque le FN remporta 11,1% aux élections européennes.
Le Pen était à Strasbourg, il ne tardera pas à venir à Paris
en 1986, 9,9% des voix et 35 députés à l’Assemblée Nationale
(Le Pen profitait ainsi du passage du scrutin majoritaire au
proportionnel voulu par Mitterrand); en 1988, 14,4% des
suffrages, soit 4 millions de Français.
Après 1986, la droite traditionnelle s’était plus d’une
fois alliée à la nouvelle force politique que représente le FN.
Mais des voix se sont élevées dans l’opinion publique et il est
heureux de constater que les alliances avec le Front n’ont plus
la cote. Le Pen semble aujourd’hui un peu plus neutralisé qu’à
la fin des années 80. Méfiance tout de même

La situation de 1 ‘ extrême droite en Europe de


1 ‘Est:

L’extrême droite marque aussi des points dans les pays de


l’Est. Le communisme n’a rien donné, les essais de démocratie
et d’économie de marché ne procurent pas les résultats
escomptés et dans tous les pays de l’ancien bloc de l’Est, des
partis nationalistes sont présents. Ne parlons même pas de
l’ex-Yougoslavie où les forces nationalistes atteignent leur
paroxysme. En Russie , par exemple, le parti libéral-démocrate
de V.Jirinovski (qui est très, voire trop, à droite) a obtenu
8% des voix (6200000 électeurs) lors de l’élection
présidentielle de 1991. La situation est donc, là-bas aussi,
très tendue.

7
La grande peur des petits Blancs.

Quand la déglingue urbaine et la hantise de l’insécurité


nourrissent le racisme populaire...

Agressions, vols, viols, attaques à main armée, . ..,

sont aujourd’hui monnaie courante dans les centres urbains.


L’insécurité est grandissante et, fondée ou subjective, la peur
est toujours plus présente. Les petits blancs ont peur.
Leur solution? “Renvoyer chez eux ceux qui sont coupables
d’agressions.”
Mais nés ici, ils sont d’ici et pas d’ailleurs. La peur se
répand alors toujours plus, nourrie par le phénomène des
“bandes”, et de plus en plus d’adultes voteront pour l’extrême
droite, pas par conviction mais par réaction.

L’histoire de l’extrême droite francophone est faite de


scissions et de créations de nouveaux groupuscules par un
nombre restreint de militants. Reprenons ici les formations
les plus influentes qui peuvent, certes à des degrés
différents, être placés dans cette mouvance.

-Le P.F.N. (parti des forces nouvelles)


Le P.F.N. est né en 1974 avec le soutien du “Nouvelle Europe
Magazine” et du C.E.P.I.C. Avec Erançois Dossogne et Daniel
Gilson comme leaders, il deviendra le groupe d’extrême droite
le plus important jusqu’à l’arrivée du Front national en 1984.
En 1985, le P.F.N. a obtenu 0,9% des voix à Bruxelles et 1,5%
dans le Hainaut. En 1991, Le mouvement se dissout et rejoint
le Front national.

-Le P.L.C. (parti libéral chrétien).


Il apparaît en 1982, créé par le baron de Bonvoisin. Il est un
ardent défenseur de la Belgique unitaire et très hostile à
l’immigration; il voulait promouvoir la morale chrétienne et
les valeurs libérales.

-L’U.N.D. (union pour une nouvelle démocratie).


Il base sa campagne électorale de 1985 sur le thème “Touche pas
à mon Belge”.

-Le B.E.B. (Belgique-Europe-Belgiè).


Ancré surtout dans les milieux unitaristes et militaristes, il
a accueilli plusieurs anciens du P.L.C. et entretient des
relations avec les groupes intégristes catholiques.

‘o
-Le P.F’.N.—P.C.N.
C’est sous ce sigle que s’est présenté en 1991, l’alliance
entre la Ligue européenne populaire écologique et nationaliste
(L.E.P.E.N.) et le Parti communautaire national européen.
L.E.P.E.N. est né d’une scission du P.F’.N. en 1990. Avec la
croix celtique pour emblème, le groupe dirigé par Didier de
Becker veut lutter contre la “décadence” de notre système et
contre l’intégration raciale. Pendant la guerre du Golfe,
L.E.P.E.N. a clairement pris position pour l’Irak.

—L ‘Assaut.
Il s’agissait au départ d’une revue qui était l’organe d’un
groupe francophone au sein du Vlaams militanten orde (V.M.O.)
En 1988, les militants francophones quittent le V.M.O. pour
fonder l’Assaut. Il est considéré comme un des groupes les
plus violents et les plus extrémistes de l’extrême droite
francophone avec des opérations de commando contre le concert
“S.O.S.—Racisme” en 1989, ...

Dans le décor d’une société duale, dans le climat du


“Tout-à-l’assainissement”, l’exaspération du petit Blanc en
manque de repère et d’identité risque de gagner du terrain.

11
Le Vlaams Blok en dix questions.

La montée de l’extrémisme dans notre pays et le succès


inquiétant du Vlaams Blok aux dernières élections nous amène à
une réflexion plus profonde sur ce parti, cette réflexion va
s’articuler autour de dix questions. Pourquoi cette étude?
Car le Vlaams Blok est entré dans le quotidien, en effet, il ne
faut pas oublier que 1 personne sur 4 a voté pour le parti aux
gants de boxe.

1. Qui est le Vlaams Blok?

Sur le plan socio-économique, c’est un parti de droite,


partisan de l’ordre et de la sécurité. Il est favorable à
l’emploi (pour les Flamands, évidemment) et surtout à ce que
les immigrés aient moins de droits que les Belges.

2. D’où vient-il?

Il a pris ses racines dans les organisations d’extrême


droite d’avant et d’après la seconde guerre mondiale, en
réalité, son objectif était de réunir les membres
d’organisations extrémistes et nationalistes flamandes comme le
VMO (son n°1, Bert Erikson est un sympathisant nazi) ou Were
Di.

3. Comment est-il né?

Concrètement, il provient d’une fusion de 2 mouvements de


la droite nationaliste: le VNP (Vlaamse-Nationale Partij) et le
vvP (Vlaamse Volkspartij ) Ces 2 partis se sont associés sous
.

le nom de Vlaams Blok le temps d’un scrutin (en 1978) puis ils
ont véritablement fusionné l’année suivante.

4 . Est-ce un parti nazi?

Ses racines sont situées dans le fascisme et le néo


nazisme mais cela, c’est à l’intérieur. A l’extérieur, il se
présente différemment puisque c’est socialement inacceptable;
Le Vlaams Blok peut donc être qualifié de “fascistoïde”. tout
ceci pose un problème de stratégie, d’un côté, le parti doit
garder une image respectable pour gagner des électeurs et d’un
autre côté, il doit aussi recouvrir un profil fasciste pour
conserver ses militants.

8
5. Est-il raciste?

Deux caractéristiques définissent l’extrême droite: le


racisme et l’antiparlementarisme. mais ces deux
caractéristiques, la Vlaams Blok ne peut les montrer
ouvertement. Il traduit donc son idéologie raciste en d’autres
termes, part exemple, en introduisant la notion de racisme
culturel: on défend sa culture en devenant raciste ou la notion
de racisme biologique: on est Flamand si ses grands-parents
l’étaient aussi.

6. Quel est son programme?

on peut citer plusieurs points: retour au pays des


immigrés; nationalisme flamand et séparatisme; Bruxelles
flamand; critique du gouvernement et des grandes organisations;
la famille; l’interdiction d’avorter.

7. Qui sont les électeurs du Vlaams Blok?

Beaucoup de jeunes ont voté pour le Vlaams Blok en 1991.


Souvent, ils ont un faible niveau de scolarité. En général,
l’électeur du Vlaarns Blok vit dans les quartiers pauvres à
forte population immigrée ou pas. La principale raison du
succès de ce parti provient donc de la pauvreté, plus que de
1 ‘ immigration.

8. Quels partis perdent le plus d’électeurs au profit du Vlaams


Blok?

Le Vlaams Blok a débauché dans tous les partis. En


1991,20% des électeurs venaient du SP, 17% de la VIJ, 14% du CVP
et 8% du VLD; 10% étaient de nouveaux électeurs.

9. Peut-on craindre un nouveau bond en avant demain?

D’après des spécialistes, le Vlaams Blok peut encore


s’étendre; cela dépendra de la façon dont il se profilera pour
attirer de nouveaux électeurs ainsi que de la manière dont on
résoudra le problème l’immigration.

10. Le Vlaams Blok est-il un parti dangereux?

Oui, à la fois politiquement et socialement. Car le


Vlaams Blok trompe ses électeurs: il ne dit pas ouvertement ce
qu’il est et ce qu’il veut; il cache ses racines et ment sur
son caractère “fascistoïde” . En outre, il crée un climat
d’ intolérance.

Tout en espérant ne pas avoir contribué à un nouveau


succès de ce parti méprisable et dangereux, j’espère avoir
permis à certains de mieux cerner ce parti contre lequel il
faut lutter à tout prix si l’on veut garder un état de droit
et de liberté démocratique.

9
Le tournant électoral de 1991.
En Belgique, 500000 personnes ont voté pour 1 ‘extrême droite.

I. En Wallonie et à Bruxelles.

Lors des élections législatives du 24 novembre 1991,


Pextrême droite francophone, avec le Front national, a pour la
première fois réalisé une percée significative.
L’extrême droite francophone a rassemblé un peu moins de 100000
électeurs dont 40000 à Bruxelles, ce qui nous pousse tout de
même à relativiser le poids électoral de celle-là, surtout en
Wallonie.

Cependant il ne faut pas oublier que suite au scrutin de


novembre 1991, le Front national compte un député, une élue au
conseil provincial du Hainaut et un élu au conseil provincial
de Namur. Le groupe Agir a quant à lui obtenu un élu au
conseil provincial de Liège.

Si l’on compare le scrutin de 1991 à ceux de 1987


(national) et 1988 (communal), on remarque une très nette
progression des forces extrémistes de droite en Communauté
française de Belgique. En effet, lors des deux précédents
scrutins, le Front national ne s’était présenté que dans les
provinces du Brabant et du Hainaut alors qu’en 1991, il se
présenta partout en Wallonie. De plus, à Bruxelles, ce parti a
multiplié son score par neuf entre 1985 et 1991.

Il reste encore à se poser une question cruciale: le Front


national belge va-t-il jouer un rôle fédérateur, un rôle de
“locomotive de la droite” à l’instar de ses homologues français
et flamand, ou bien ne va—t-il s’agir que d’une simple “poussée
de fièvre” ?

On pourrait croire à cette deuxième solution car le Front


national belge, de même que le groupe Agir à Liège, ne possède
pas de véritable leader ni de réelle structure, ce qui porte à
penser que ce parti reste, pour le moment, un vote de
protestation.

II. En Flandre.

La situation dans le nord du pays est toute différente.


Ici, le vote de protestation ne représente qu’une faible partie
des 405281 voix récoltées par les partis d’extrême droite.

Le chancre se développe autour du Vlaams Blok qui, depuis


son apparition électorale en 1978, ne cesse de se fortifier: de
76000 voix en 1978 à plus de 400000 en 1991.

12
Le Vlaams Blok est principalement ancré dans la métropole
anversoise dont il devient le troisième parti en 1988 (avec 10
conseillers communaux). L’autre point d’attache est Gand (2
conseillers communaux). Le Blok récolte encore un élu communal
à Lokeren et à Saint-Nicolas. Mais en cette année 1988, il ne
récolta rien ni à Bruxelles, ni dans le Limbourg, ni en Flandre
occidentale, ni dans le Brabant flamand, bien qu’il dépassa les
3% des votes dans plusieurs cantons électoraux.

La véritable percée du Vlaams Blok date de 1991.


Le parti progresse dans tous les arrondissements (de près de 3%
à Ypres jusqu’à 13% à Anvers) et se répand dans toute la
Flandre. Les chiffres sont éloquents: 290000 électeurs
supplémentaires sont séduits par le Vlaams Blok; le nombre des
400000 est dépassé, ce qui correspond à 10,3% de l’électorat
flamand et permet au Blok de compter 12 députés.

Le Vlaams Blok devient le quatrième parti de Flandre,


derrière le C.V.P., le P.V.V. (devenu depuis le V.L.D.) et le
s.P. mais devant la Volksunie et Agalev.
Les 12 députés du Blok proviennent principalement des
arrondissements d’Anvers (20,7%, 4 députés), de Malines (15%,
un député) et de Saint-Nicolas (14,3%, un député). Les autres
sont issus des arrondissements de Turnhout, de Bruxelles—Halle
Vilvorde, d’Alost, de Gand-Eeklo et d’Hasselt.

Mais le plus grand “coup” réussi par le Vlaams Blok se


situe à Anvers-ville où, avec 25,5% des voix, le Blok est
devenu le premier parti de la cité aux diamantaires.

III. Conclusion.

Ce qui fait la différence entre le Front national belge et


le Vlaams Blok, c’est que ce dernier possède une structure
solide et expérimentée, un leader charismatique en la personne
de Filip de Winter et un père spirituel immuable, Karel Dillen.

Seul l’avenir nous dira jusqu’où le fléau extrémiste


conduira, mais d’ici là, les forces de la démocratie,
empreintes du souvenir de leurs aînées, lutteront pour réduire
au silence la peste brune et le nationalisme aveugle qui
grondent auj ourd ‘ hui.

13
L ‘ extrême droite et le hooliganisme.

Il y a quelques années, une photo de supporters du Paris-


Saint-Germain, crânes tondus, bras tendus dans un salut
hitlérien, a fait l’effet d’un électrochoc et a prouvé qu’il y
avait bien un lien entre l’extrême-droite et le hooliganisme.

En Espagne, les hooligans du Real Madrid ne se considèrent


même pas comme des supporters, mais comme les héritiers de
FRANCO, alors qu’à Paris, les militants d’un groupe fasciste,
les JEUNESSES NATIONALISTES REVOLUTIONNAIRES, ne cachent pas
que les stade est devenu pour eux un bureau de recrutement.
Plus grave encore le cas de l’Allemagne où l’interférence entre
néo-nazisme et football est visible depuis le début des années
80. Dans les grands clubs, les slogans racistes fusent sur les
gradins et les passages à tabac d’immigrés se multiplient à la
sortie des matchs.

Ces “supporters” poussent le cynisme jusqu’à appeler leur


groupe “ADLERFRONT” ou “ZYKLON B” du nom de gaz utilisés par
les nazis pour exterminer les Juifs. Il n’en va heureusement
pas de même dans tous les pays. Ainsi, en Belgique, le lien
entre certains groupes de supporters et l’extrême-droite est
beaucoup moins répandu. Les actes de ces hooligans servent
plus de provocation que de réelle idéologie. A Liège, par
exemple, le “Hell Side” se compose de jeunes d’origine
marocaine, de Noirs, de Liégeois et de Flamands, sans que l’on
y rencontre de problèmes de racisme. Ce qui n’empêche pas les
tentatives d’infiltration de l’extrême droite ; tentatives
d’autant plus dangereuses que le jeune âge de ces hooligans les
rend fort influençables.

Si le phénomène est maintenant fort répandu, c’est en


Grande-Bretagne qu’est né le hooliganisme. Les hooligans sont
issus en grande majorité de l’Angleterre prolétaire, d’une
jeunesse exclue remplie de haine pour la classe moyenne. Les
ouvriers se sentent dépossédés de “leur football”. En effet, à
l’origine, le football était le sport de la classe ouvrière qui
s’identifiait totalement à son équipe et à ses joueurs.
Cependant, l’arrivée de la télévision et de l’argent dans le
foot a fait de ce dernier le sport de la bourgeoisie. Qui plus
est, les joueurs ne sont plus leurs condisciples du quartier ou
de l’usine, mais des professionnels venus des quatre coins de
l’Angleterre, ou pire des joueurs de couleur.

Ce phénomène a conduit à un sentiment de haine envers les


autres classes et à un sentiment de racisme qui permettent
un recrutement organisé par les groupuscules d’extrême droite
bien que les hooligans ne soient pas d’extrême droite.

14
____________________

“ :. V • •V
Y
VVVVV V V •V V •V

LES RESULTATS DU FRONT NATIONAL ,


V V V V

AUX ELECTIONS LEGISLATIVES (PAR ARRONDISSEMENT) Résultats de l’extrême-droite (Front National + PFN)
dans l’arrondissement électoral de Bruxelles (Chambre)
1987 1991
J o 1985

1987

I 1991

ii.

V
LES RESULTATS DU VLAAMS BLOK
AUX ELECTIONS LEGISLATIVES (PAR ARRONDISSEMENT)
20
%

15
t D1985 1987 11991
X

10

o


Municipales

Republtcaines
-29.01.1989


Vlaams 81cR
+ Front National —
Régionales
—24.11.1991 Repubficairis
-04.1992

suIs*
-RégIonaIs(,outi.p.ys)
— Législatives nationales j

Front National
-2a031992 —
98.10.1990
—21. 10.1991

Partis reconnaissant une référence


. historique fasciste ou nazie.
T’ .

? Partis ou mouvements fondant


: leur programme sur l’exclusion, selon
des critères racistes, ultra-nationalistes
ou sociaux.
,‘

Partis ou mouvements populistes,


d’approche poujadiste ou démagogique.
44% • -f . L I

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