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DES RÉSISTANTES
BALADE MÉMORIELLE ET IMMERSIVE
dans le cadre des commémorations
de la fin de la seconde Guerre Mondiale
Réalisée par
les membres
du Groupe Résistance
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La Résistance à Bas-Oha
NB : On parle toujours des groupes Otarie, Marsouin, Narval, mais jamais par
leurs anciens noms : Rat, Chat, Chien.
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Le groupe "NARVAL" (Ex. Chien)
Son état-major s’installe à la Ferme de Famelette, Huccorgne.
Composé de quatre officiers d’Etat-major de réserve : le Commandant du groupe
(Major Joseph Poot), l’organisateur de camp (Lieutenant Louis Manne de Bas-
Oha), les chefs des guérillas (Commandant Edmont Wanzoul d'Oteppe et son
adjoint Louis Woot de Trixhe de Bas-Oha appuyés par un Officier de la guérilla :
le Lieutenant Henri Collinet. Les relations avec l’extérieur étaient assurées par
Louis Dubois, un médecin (Docteur Gustin de Héron), un aumônier, un chauffeur,
un armurier, des cuisiniers, des infirmiers et des infirmières.
Trois grands groupes s’établissent dans trois autres villages. Les membres du
groupe Narval ont participé à de nombreux sabotages et à de nombreuses
embuscades.
Chaque groupe est composé d’un chef, d'un adjoint et d’hommes toutes catégories
confondues.
Le premier groupe s’installe à Longpré Couthuin dans les quartiers du Château du
Temple avec quatorze hommes.
Le deuxième groupe s’installe à Fumal dans les quartiers du Château de Falihou
avec quatorze hommes.
Le troisième groupe s’installe à Antheit dans les quartiers du Val-Notre-Dame avec
seize hommes.
Dans les villages, des caches, des petits refuges s’installent dès fin 1941 ou début
1942 comme celui du refuge à Lamalle (n° 8 et n°9 de la rue Bois le Prêtre) et dans
le bois du Château de Lamine. La maison, la tombe et le puits de l’ermite servent
de cache d’armes et de lieu de regroupement d’une partie du groupe Narval.
Madeleine Dechamps
Madeleine Dechamps est une résistante du groupe Narval de Bas-Oha
(service des transmissions). Elle transmet les messages des équipes des
environs en morse aux états-majors. Son nom de guerre est " Christiane".
Sur dénonciation, elle est emprisonnée à la prison Saint-Léonard de Liège
pendant quelques mois. Jugée, elle est condamnée à la déportation et
ensuite incarcérée à Ravensbrück avant d'être transférée, en février-mars
1945, au camp de Buchenwald.
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De retour le 17 mai 1945, les mauvais traitements l'ont réduite à l'état
d'épave. La population, les écoles et les autorités communales lui rendent
les honneurs et la réconfortent par leur présence. Plus jamais Madeleine ne
retrouvera une bonne santé, jamais elle ne se plaindra.
L'Ermitage
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Georgina Pirotte
Ils attendent patiemment une phrase qui leur est destinée. ICI RADIO
BELGIQUE, HIER RADIO BELGIË. Des centaines de messages sont
diffusés à destination des résistants belges. L’attente est longue, les messages
défilent et puis soudain, cette phrase est mentionnée "ce soir le coq
chantera au puits", je répète, "ce soir le coq chantera au puits". De suite, des
cris de joie éclatent dans la pièce enfumée. Mais que veut dire cette phrase ?
Georgine s’interroge. On lui explique que ce soir, il y aura un parachutage
d’armes et de matériel au lieudit le Roua (Couthuin) à l’ancien puits de
mine.
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L’attente est longue, les binômes ne bougent pas, ils sont à l’écoutent du
moindre bruit de moteur d’avion. Les lampes n’étaient allumées que lorsque
l’équipe de réception avait entendu distinctement l‘avion tournoyant
autour de la zone dans un rayon de quelques kilomètres. Soudain un bruit
d’avion se fait entendre. Vite on allume les lampes rouges , la lampe blanche
placée en aval à +/- 15 mètres de la première lampe rouge s’allume à son tour
et à plusieurs reprises elle envoie en morse la première lettre de la phrase
(L). L’équipage de l’avion repère les lumières et le largage a lieu. De suite les
lumières s’éteignent et les équipes ramassent le matériel largué. Ils se
rejoignent au niveau du puits et embarquent les containers dans une
charrette et sur leurs vélos. Georgine et les équipes quittent rapidement les
lieux pour rejoindre les lieux de stockage (dont une partie chez René
Stasse). Georgine accompagne la charrette tirée par un cheval et
discrètement elle se rend rue du Bayet. Elle y rejoint les partisans et les aide
à cacher le matériel. Dans la nuit, fière du devoir accompli, elle rentre chez
elle. Epuisée elle s’endort rapidement. Ce soir-là tout s’est bien passé. Dès le
lendemain, les membres de l’équipe se rendent dans leurs refuges (dont
celui de Lamalle) pour y distribuer le matériel reçu la veille. Jusqu'à la fin de
la guerre, elle continuera à collaborer avec les résistants du groupe Narval,
notamment pour le transfert de messages et aux largages. Cette jeune fille
n’a jamais été reconnue comme résistante non armée. Pourquoi ?
Une petite anecdote : un jour les scouts qui jouent prêt de l’ermitage y
découvrent des armes des résistants et s‘en emparent. Ils les emmènent dans
leur local à Bas-Oha. Les membres du groupe Narval discrètement se
renseignent et récupèrent leur bien.
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Les refuges Rue Bois le Prêtre
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A son arrivée dans la cour du château, Denise se rend compte de la
situation. C'est le fils de madame de Lamine qui, sans perdre son sang-froid,
accueille la jeune fille comme une camarade de jeux, et lui glisse à l'oreille : "
LE VELO DE TA MAMAN A ETE AMENE ICI POUR REPARER UN
PNEU CREVE ! ". Denise comprend, passe quelques minutes sur place,
remercie, prend congé, s'empare du vélo…qui est retenu au porte-bagage
par un "gestapiste" en civil. Ce dernier accompagne Denise jusqu'à son
domicile. En chemin, il pose des questions ; tantôt menaçant, tantôt se
déclarant résistant et soucieux du sort des aviateurs tombés en parachute, il
trouve bizarre que la crevaison d'un vélo corresponde avec le parachutage
d'un aviateur au même endroit ! Arrivée à la maison – toujours
accompagnée du gestapiste – Denise crie à sa maman que la crevaison a été
réparée et qu'elle est accompagnée d'un individu qu'elle ne connaît pas. Sans
y être invité, le gestapiste pénètre à l'intérieur de la maison, fouille toutes
les pièces, émet des remarques sur le père prisonnier de guerre, éparpille le
contenu du cartable de l'écolière. Une vieille voisine accourue propose tout
bas de "régler le compte à ce "noir". Enfin, ce dernier s'en va, déçu de ne
pouvoir découvrir d'indices. Et pourtant, le parachute n'était pas loin…
dissimulé sous un tas de branchages à l'orée du bois. La maison sera
surveillée pendant plusieurs jours…il faut dire aussi que les résistants du
groupe "Narval" y avaient précédemment établi une base de relais, mais cela
est une autre histoire.
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Château de Woot de Trixhe
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La tour de guet
Marie Guisse
L'hiver 40-41 a été très dur et la population a commencé à souffrir du froid
et de privations. Le mécontentement et les récriminations devenaient de
plus en plus fréquents. "C'est à ce moment que, petite jeune fille habitant un
village perdu, Huccorgne, je suis entrée dans la Résistance " dira-t-elle.
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A l'été 1942, le groupe des partisans se constitue et c'est une grange attenant à
son domicile, où elle vit avec sa maman et sa sœur cadette, qui va servir de
dépôt de denrées alimentaires et aussi de munitions et d'armes nécessaires aux
futures opérations.
Qui aurait songé à aller chercher l'arsenal des partisans chez cette famille sans
histoire, sans passé politique - mère et filles - qui allaient à la messe le
dimanche. Et de fait, jamais les Allemands ne découvriront chez ces femmes «
tranquilles » le QG des Partisans, même quand de nombreuses arrestations (les
chefs de secteur Adolphe Ruisseau, Jules Linsmeau et tant d'autres) frappèrent
les résistants.
Le 1er novembre 1942, Marie Guisse rejoint, avec sa sœur Marie-Louise (voir
ci-dessous), le groupe de Partisans Armés dont elle devient coursière
(transport de documents, d'armes) et, accessoirement, dactylo sur une machine
à écrire volée chez le curé de Petit-Waret.
Marie Guisse fut l'âme, avec les femmes de sa famille, et bien d'autres femmes
du village, du soutien apporté aux prisonniers russes et à d'autres réfractaires
cachés dans la région, pour les nourrir, les vêtir, les soigner. A la Libération, la
Wanzoise Marie Guisse sera élevée au grade d'officier de l'Armée Belge des
Partisans.
A la suite de son père, elle entre dans l’Armée Secrète le 31 mai 1944, où elle est
de juin à septembre 1944, agent de renseignement pour le refuge Narval (voir
ci-dessous). Infirmière, elle y est chargée de l’organisation du service sanitaire.
Par ailleurs, elle organise un dépôt de tabac et de cigarettes chez elle. Le 2
septembre 1944, elle est affectée au poste de secours de Famelette à Huccorgne.
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Le train de HITLER et Le pont de Massange
En 1943, le groupe Narval décide de faire dérailler un train à Bas-Oha, ils
veulent faire sauter le pont de Massage (situé entre Java et Bas-Oha). Ce
train circule de nuit et transporte HITLER. Franz Plumier et Bertha
Fouillien distinguent alors le long de la voie des soldats allemands tous les
50 mètres. Le train ralentit à hauteur de Java, les fritz sont aux aguets. On
peut distinguer un wagon plus richement décoré. Des rideaux ornent les
fenêtres et Madame Plumier voit distinctement la silhouette tant redoutée
du "Fürher". Elle en est glacée.
Edmond Wanzoul, Louis Woot de Trixhe et leur équipe arrivent sur place
en passant par les bois. Soudain, ils constatent que des centaines de
sentinelles sont postées tous les 50 mètres. Repérés, ils prennent
immédiatement la fuite, des balles fusent autour d’eux et Edmond
Wanzoul prend une balle dans la jambe. Ils arrivent tous à rejoindre le
refuge. Heureusement que le train passe sans incident. En effet les
Allemands ont l’habitude d’effectuer des représailles sur les villageois.
Cette héroïque tentative de résistance locale est malheureusement un
échec. Ça l’est au grand détriment de quelques héros locaux don Louis
Woot de Trixhes, propriétaire du château de Lamalle et dépouillé de son
bien par les Allemands qui firent de sa demeure une "Kommandatuur".
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Les fortins de Java/Bas-Oha
Les fortins constituent une partie des positions fortifiées. Neuf fortins de
défense en béton armé parés de briques ou revêtus de ciment ont été
construits en 1940 par les entrepreneurs locaux. Ils étaient camouflés de
deux façons différentes :
- Ceux construits à côté des habitations étaient camouflées en maisons. Les
ouvertures coïncidaient avec les fenêtres, sans châssis ni vitres et leur
toiture était recouverte de tuiles.
- D'autres étaient dotés d'un revêtement de ciment, appliqué à la cuillère à
soupe, dont la teinte se confondait avec celle du sol.
Pendant la résistance, les Chasseurs Ardennais occupèrent ces bastions
défensifs disposés entre le chemin de fer et la Meuse. Le 11 mai 1940, les
soldats belges furent remplacés par des miliciens français.
Ces solides bâtiments militaires ne serviront même pas à retarder l'invasion
éclair des Allemands. Le 14 mai, Bas-Oha était envahi par ces derniers.
Aujourd'hui, seuls six fortins subsistent (trois à Java et trois à Bas-Oha). Il
s'agit de vestiges d'infrastructure défensive de la 2e Guerre Mondiale.
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Les passeurs d’eau à Bas-Oha
Il n’y a pas de pont à proximité de Bas-Oha, on traverse la Meuse en barque
ou en barge grâce aux passeurs d'eau afin de rejoindre l'autre rive à Ben
Ahin. Ces derniers se situent près d’un fortin et devant la maison n°4 Rue
Joseph Romainville. Beaucoup d'enfants se rendent à l’école et des
travailleurs prennent ce mode de locomotion.
Anecdote : Denise Jadot, en compagnie de ses amies sont dans la barge
pour la traversée, elles sont accompagnées d’un soldat allemand qui n’a pas
l’air très à l’aise. Soudain il laisse tomber son fusil qui se démantela. Tout le
monde avait le sourire aux lèvres mais n'osait pas rire à haute voix.
La libération de Bas-Oha