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3ème Semestre du BUT Mesures Physiques,

Projet Tutoré TI

APPLICATION DE LA DÉTECTION SYNCHRONE


A LA MESURE D’IMPÉDANCE

Jean-Marie PHAM
Sylvain SAÏGHI
Thomas ZIMMER
IUT Université de Bordeaux Département de Mesures Physiques

Objectif global et objectifs intermédiaires du projet TI

Grâce à ce projet, nous vous proposons d’utiliser le principe de la détection synchrone pour
réaliser un impédancemètre. Pour atteindre cet objectif global, il faudra réaliser les quatre
objectifs intermédiaires qui composent l’impédancemètre : le capteur, le déphaseur et les
multiplieurs et enfin les filtres.

Moyens et attendus du projet

Vous disposez de 4 séances de 3h45 pour réaliser l’impédancemètre, caractériser par des
mesures chaque partie de l’impédancemètre et réaliser un compte-rendu technique de votre
impédancemètre.
Vous disposerez d’une platine d’essai, de composants passifs (résistances et condensateurs),
d’AOp TL081, de multiplieurs analogiques AD633, de fils et des appareils de laboratoires
nécessaires (GBF, alimentations stabilisées, oscilloscopes, etc.).

Votre note portera sur votre réalisation technique et votre compte-rendu :


1) Seront pris en compte pour la réalisation technique :
a. La qualité de votre maquette : respect des couleurs des fils, organisation
spatiale de l’implantation des composants, longueur des fils ;
b. Le nombre de sous objectifs atteints : capteur, déphaseur, multiplieurs et filtres.
2) Votre compte-rendu doit comprendre
a. Une introduction avec la présentation du projet
b. Une section par objectifs intermédiaire comprenant le schéma du câblage, une
illustration de votre montage, des mesures montrant le bon fonctionnement du
montage
c. Une section caractérisant l’impédancemètre
d. Une conclusion

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Introduction

Lors de la première année, ainsi que cette année en cours d’électronique-capteur, vous avez
abordé la notion de chaîne de mesure. Pour mémoire, la figure ci-dessous rappelle la structure
d’une telle chaîne de mesure.

Ve(t) Vs(t)

Figure 1 : Chaîne de mesure analogique.

Le signal issu du capteur est une tension image de l’information, le conditionneur met en
forme le signal avant l’amplification et le filtrage. Ce type de capteur et de chaîne de mesure
existent mais parfois le niveau du signal est très faible et est noyé dans le bruit basse
fréquence. Il faut alors effectuer la mesure du signal dans un domaine de fréquence où le
niveau de bruit est le plus faible possible (voir figure 2). Il est alors intéressant de pouvoir
transposer le signal à mesurer dans ce domaine de fréquences. On dit alors qu’on effectue la
mesure dans un domaine de fréquences où le seul bruit existant est le plancher du bruit.

bruit(f)

0 f
~ 10 kHz

Figure 2 : Répartition du bruit justifiant l’utilisation de la détection synchrone.

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Principe de la détection synchrone

Le principe de la détection synchrone repose sur la modulation de la source excitatrice du


capteur et à démoduler ensuite cette information. Pour cela, nous excitons le capteur-
conditionneur avec un signal sinusoïdal v(t )  V̂ sin  t  où V̂ est l’amplitude, nous
récupérons l’information pour éventuellement l’amplifier et la filtrer, puis la démoduler grâce
à un multiplieur et un filtre passe-bas (voir figure ci-après).

A Vcapt(t) Vs(t)

Modulation Démodulation
avec v(t) avec v(t)

Figure 3 : Chaîne de mesure à l’aide de la détection synchrone

La grandeur physique à mesurer appelée A est appliquée au capteur. Dans notre cas, ce
dernier effectue une multiplication entre la mesurande A et le signal v(t), autrement dit le
capteur génère un signal de la forme v capt (t )  V̂ A sin  t  . Pour simplifier, nous

considérons que le gain de l’amplificateur sélectif est de 1, ce qui nous amène à l’entrée du
multiplieur avec l’expression v capt (t )  V̂ A sin  t  .

Le multiplieur reçoit d’autre part le même signal v(t )  V̂ sin  t  (le terme synchrone dans
l’appellation détection synchrone vient du fait que les signaux modulant et démodulant ont la
même phase).
La sortie du multiplieur devient alors :
V̂ 2 A
v mult ( t )  V̂ A sin  t  V̂ sin  t   cos( t   t )  cos( t   t )
2
V̂ 2 A V̂ 2 A
soit encore v mult ( t )   cos( 2 t )
2 2
Après le filtrage effectué par le filtre passe-bas, nous ne conservons que la partie continue,
V̂ 2 A
soit v S (t)  .
2

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Application du principe de la détection synchrone


pour la réalisation d’un impédancemètre

Un impédancemètre est un appareil qui mesure les impédances et non pas simplement les
résistances ! Autrement dit, il mesure à la fois la partie réelle et la partie imaginaire de
l’impédance.
Le capteur a pour grandeur de sortie une impédance Z telle que Z  R  jX  Z e j . Nous

conditionnons ce capteur en l’insérant dans un montage inverseur à base d’AOp (voir figure
4). Si le signal d’entrée VREF est sinusoïdal tel que VREF (t )  V̂REF sin REF t  , nous aurons

Z
alors VS ( t )   V̂REF sin  REF t   où R une résistance de précision connue et Z et 
R
sont le module et l’argument du dipôle inconnu comme indiqué précédemment.
L’impédancemètre (présenté à la figure 4) est constitué d’un déphaseur, de deux multiplieurs
et de deux filtres passe-bas.

Grandeur à mesurer
Z

VREF VS R
Signal de Capteur
Signal contenant
référence l’information VREF VS
Grandeur à mesurer

xm(t) xf(t) X
Multiplieur Filtrage
Partie réelle

VREF
Y
VS
Déphaseur
- 90 °

ym(t) yf(t)
Multiplieur Filtrage
Partie imaginaire

Figure 4 : Synopsis d’un impédancemètre élaboré à partir de la détection synchrone

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Nous retrouvons alors respectivement dans les voies supérieure et inférieure de


l’impédancemètre :
 Z
x m ( t )   V̂REF sin  REF t   V̂REF sin  REF t 
 R

 y ( t )   Z V̂
 m R

REF sin  REF t   V̂REF sin  REF t  2
 
 Z
x m ( t )   V̂REF cos()  cos2 REF t  
2

 2R
soit 
 m REF  2

 y ( t )   Z V̂ 2 cos     cos 2  
REF t    2 
 2 R

et après filtrage, nous obtenons :


 Z
x f ( t )   V̂REF cos
2

 2R

 y ( t )   Z V̂ 2 sin 
 f REF
 2R

Nous retrouvons respectivement en X et en Y les parties réelles et imaginaires de l’impédance


que nous cherchons à caractériser. CQFR ! (Ce qu’il fallait réaliser !)

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Annexes
I – Capteur
La résistance R2 sera remplacée par l’impédance Z que nous souhaitons caractériser.

II – Déphaseur
Pour comprendre ce déphaseur, il faut calculer la fonction de transfert et déterminer la
fréquence pour laquelle le déphasage est de -90°.

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III – Multiplieur
Recherchez sur internet la documentation technique de l’AD 633 afin de comprendre son
fonctionnement et le montage ci-après

IV – Filtre
Les filtres passe-bas à la sortie des multiplieurs seront du premier ordre.
Déterminez les valeurs de R6 et C2 du schéma pour avoir au moins 40dB d’atténuation à la
fréquence de travail (fréquence mesurée où nous avons -90° de déphasage sur le montage
déphaseur).

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