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Maurice 1er Chapitre-1-1
Maurice 1er Chapitre-1-1
I.1. INTRODUCTION
Dans l’étude d’un projet d’assainissement, il est nécessaire de définir tous les paramètres et la
méthodologie à suivre pour effectuer cette étude.
Ce chapitre est théorique, il définit tous les concepts de base en développant une théorie
explicative. En tant que tel, il a pour préoccupation de cerner le sens ou la signification des
concepts en usage. A travers la recherche, c'est tout un ensemble d'idées, de théories qui se
développent et s'entremêlent les unes aux autres. Elles viennent former ce qu'on appelle le cadre
conceptuel.
L'assemblage de ces connaissances qui se rattachent au sujet de la recherche va tenir lieu de point
de repère pour orienter et délimiter la problématique; d'où l'intérêt de clarifier et de définir les
concepts de base, pour éclairer le lecteur dans la démarche de notre questionnement. Nous
clarifierons, dans cette partie, les concepts de notre étude.
En anglais il y a lieu de distinguer Meteoric water, ou Rain water — les eaux qui proviennent des
précipitations atmosphériques ou l'eau tombée sous forme de pluie, qui n'a pas eu l'occasion de
collecter les matières solubles du sol, et est donc assez douce — et Storm water ou Runoff, l'eau
rejetée par une surface à la suite d'une pluie ou une chute de neige. First flush (traduisible par
"première évacuation") est le ruissellement de surface initial d'une pluie d'orage ou de tempête.
Il s'agit d'une « eau provenant des précipitations atmosphériques et qui ne s'est pas encore
chargée de substances solubles provenant de la terre (selon l'association française de
normalisation (1983).
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Le syntagme « eau pluviale » désigne une eau tombée sous forme de pluie, donc essentiellement
de l'eau supposée d'autant plus pure qu'elle est prélevée en altitude et loin des agglomérations
polluées.
Une eau de pluie, selon les critères sanitaires du xixe siècle figure en bonnes place dans une
classification des eaux potables. On peut par ailleurs élargir cette définition à tous les
hydrométéores : pluie, neige, grêle, etc.
Bélidor a utilisé le terme d'« eau de ravine », comme quasi-synonyme d'eau pluviale. Les ravines,
mais aussi les oueds sont des formations hydrogéologiques particulières principalement issues de
l'écoulement des eaux de pluie. Elles sont à sec la plupart du temps, mais lors de précipitations
elles ne canalisent pour ainsi dire que des eaux de pluie, sauf pour les oueds pour lesquels cette
eau charrie énormément de sédiments.(Bernard_Forest_de belidor)
Si l'on envisage le côté utilitaire de l'eau pluviale, celui d'une eau récoltée, cette autre définition
peut prévaloir, « Eaux pluviales - eaux provenant de la pluie et collectées sur des bâtiments ou
des structures ». La figure I.1 nous montre des eaux de pluie récoltées par le toit.
En outre les eaux dites « pluviales » sont définies comme la partie de l’écoulement qui est « gérée
» par des dispositifs dédiés (infiltration, stockage, transport, traitement éventuel); elles
interagissent en permanence avec les eaux souterraines et les autres réseaux
(www.ecologie.gouv.com).
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Les eaux pluviales sont définies en hydrologie urbaine comme les eau de pluie ou eaux
météorites récupérées après ruissellement. Les volumes ainsi collectés seront directement
dépendants du niveau d’imperméabilisation des surfaces (maximum en milieu urbain), de la
température, et de la nature des sols. Lors de son transit vers l’exutoire, l’eau de pluie peut se
charger en matières polluantes solides (pour plus de 90%) : particules organiques, matières
végétales carbonées, déchets domestiques ; matières polluantes dissoutes : hydrocarbures, métaux
lourds, pesticides. La prévision opérationnelle des crues et du risque dʼ inondation est gérée au
niveau national par le Service Central d’Hydrométéorologie et d’appui à la révision des
Inondations (Chocat et al., 2014).
I.2.2. Caractéristiques
Les eaux de pluie sont généralement peu minéralisées, pauvres en matières organiques, mais dans
les pays industrialisées et zones agricoles elles sont souvent acidifiées, polluées par divers
contaminants dont l'azote ammoniacal, des ions nitrites et divers résidus d'activités humaines
(métaux, HAP, pesticides ou leurs molécules de dégradation).
La pluie n’est pas toujours de bonne qualité même si réglementairement il n’existe aucune norme
ou définition de la « bonne qualité » d’une eau de pluie. La formation de la pluie résulte pour
l'essentiel de la condensation de l'eau contenue dans l'air, mais l'air contient aussi des particules et
des gaz d'origine naturelle ou anthropique. Ces éléments ont une fâcheuse tendance à se retrouver
dans les gouttelettes de pluie. À cette pollution d’origine atmosphérique peuvent s’ajouter
d’autres polluants absorbés lors du ruissellement de l’eau sur les toits et les sols. La composition
de la pluie et des eaux pluviales varie donc d’un lieu à un autre. Comme le souligne Gérard
Miquel dans son rapport : (Nous avons la pluie que notre société fabrique).
Historiquement l'état de la pratique pour la gestion des eaux pluviales a évolué après s’être tout
d’abord concentrée depuis les années 1960 sur des préoccupations axées essentiellement sur le
contrôle quantitatif des eaux de ruissellement. Au début des années 1980, une campagne de
mesures de grande ampleur aux États-Unis mit toutefois en évidence les quantités importantes de
polluants qui pouvaient être associées au ruissellement. Les contrôles ont alors été élargis pour
inclure les aspects qualitatifs. Subséquemment, le contrôle de l’érosion dans les cours d’eau
devint également un paramètre spécifique à considérer pour une gestion adéquate des eaux
pluviales et on réalise maintenant que les différents critères de contrôle doivent être définis avec
une vision plus globale et intégrée, en tentant de reproduire le mieux possible, par l’utilisation de
différentes techniques, les conditions hydrologiques qui prévalent avant l’urbanisation. Les
critères de contrôle qui sont aujourd’hui à privilégier pour une gestion adéquate des eaux
pluviales peuvent être regroupés en quatre principales catégories: (1) le contrôle quantitatif qui
vise essentiellement à minimiser les impacts pour les événements relativement rares et
influençant le dimensionnement des infrastructures pour les réseaux mineur et majeur, (2) le
contrôle qualitatif qui vise le contrôle de l’érosion et la recharge pour les eaux souterraines
s’inscrivant plutôt dans une perspective de continuité et de répétitivité des impacts à contrôler
plutôt que de protection contre l’intensité de l’évènement perturbateur, (3) le contrôle pour
minimiser l’érosion des cours d’eau et (4) le contrôle de la recharge de la nappe phréatique pour
protéger les eaux souterraines et le maintien des débits de base (Osseyrane et al., 2012).
C’est le problème de l’eau potable qui a d’abord préoccupé les rois et les gouvernements.
Lorsqu’on a pris conscience que les puits et les rivières étaient pollués et pouvaient mettre en
danger la vie humaine, l’autorité administrative s’est intéressée aux conditions d’amenée d’une
eau saine et en quantité suffisante aux populations. Après, la gestion des eaux pluviales urbaines
est dissociée à la compétence « assainissement » (Deutsch, 2003).
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Selon Chocat et al dans (Deutsch, 2003), les principales évolutions technologiques dans le
domaine de l’assainissement, ces vingt dernières années, ont concerné principalement le domaine
de l’évacuation des eaux pluviales. Ce paradigme a été rendu impossible par la création des villes
nouvelles qui ont transformé des surfaces considérables de terrain naturel en macadam. En effet,
le coût des réseaux à mettre en place a été ressenti comme trop élevé par rapport au service que
ces infrastructures pouvaient rendre. Pour résoudre cette contradiction, trois nouvelles approches
se sont peu à peu dégagées (Tassin & Thevenot, 1993).
La gestion des eaux pluviales est l’un des enjeux majeurs de l’aménagement urbain moderne. Son
intégration au sein des projets urbains doit prendre en compte et respecter l’environnement tout
en protégeant les biens et les personnes des dommages pouvant être causés par les inondations.
Les techniques dites « alternatives » permettent de résoudre cette problématique, tout en
répondant à des enjeux sociaux (en créant davantage d’espaces publics, en améliorant le cadre de
vie, en recréant du lieu avec la nature), économiques (en augmentant la valeur foncière du site, en
réduisant les coûts de travaux et d’entretien) et environnementaux (en créant des corridors
écologiques, en favorisant la biodiversité et en luttant contre les îlots de chaleur) (Thebault et al.,
2020).
Le concept de développement durable apporte beaucoup au domaine de gestion des eaux puisque
celui-ci fut à l'origine de son émergence. Dans le domaine de la gestion urbaine et de l'eau, on
retient les deux définitions suivantes :
*Le développement urbain est "un processus de changement dans l'environnement bâti qui
favorise le développement économique tout en conservant les ressources et en protégeant
l'intégralité des personnes, de la collectivité et de l'écosystème (Richardson, 1989). Selon cette
définition un développement urbain doit permettre une urbanisation productive, non polluante et
non ségrégative.
Nous définissons la gestion durable des eaux pluviales urbaines comme « un ensemble de
processus qui vise à prévenir le risque lié à l'eau pluviale (inondation, stagnation et pollution de
l'environnement bâti et naturel) et à favoriser la réutilisation des eaux de pluie à différentes
échelles en vue de minimiser le risque d'augmenter les ressources ».
Ces processus doivent être pérennes et évolutifs de manière à assurer en permanence et sur une
base réfléchie l'interaction entre eaux pluviales et espaces.
La gestion durable des eaux pluviales est un mode de gestion visant à limiter au maximum le
ruissellement des eaux pluviales, en ayant par exemple recours à des solutions favorisant leur
infiltration (www.ecologie.gouv.fr).
Autrement dit nous pouvons dire que la gestion durable des eaux pluviales permet d’agir sur de
nombreux enjeux : la prévention et la gestion des inondations, la préservation et la protection de
la ressource en eau et des milieux aquatiques, la performance des systèmes d’assainissement des
eaux usées, l’adaptation des villes au changement climatique (nature en ville, lutte contre les îlots
de chaleur…). Elle constitue un élément essentiel dans la conception de la « ville durable » et est
reconnue à ce titre dans le cadre du label ÉcoQuartier (www.ecologie.gouv.fr) que nous montre la
figure I.2.
Les ouvrages de gestion des eaux pluviales (ou des eaux de pluie) peuvent avoir comme objectif
de collecter, d’entreposer, de transporter et de traiter des eaux pluviales ou de ruissellement,
comme nous montre les figures ci-dessous :
Figure I-3 : chambre d'infiltration et rétention Figure I-4 : ouvrages des prétraitements
Cette partie vise simplement à donner quelques indications, quelques notions à propos du
dimensionnement des ouvrages de gestion des eaux pluviales.
Dans l'instruction technique de 1977, les ouvrages sont calculés suivant une formule
d'écoulement résultant de celle de CHEZY.
(I-1)
S= Section mouillée en m²
P= Périmètre mouillée en m
(I-2)
Y est un coefficient d’écoulement qui varie suivant les matériaux utilisés et la nature des eaux
transportées.
C= 70 x R¼ (I-3)
V= 60 x R¾ x I½ (I-4)
Q= V.S= 60 x R¾ x I½ x S (I-5)
Q= Débit en m³/s
S= section mouillée en m²
R= Rayon hydraulique en m
C= coefficient
(I-6)
K= coefficient de MANNING-STRICKLER
- regard de visite tous les 80 m au maximum pour permettre un hydrocurage des réseaux ou
une visite par caméra.
Sinon, il est nécessaire d’adopter un tuyau en matériau résistant tel que la fonte ou le
polyéthylène à haute densité. Il est donc important de vérifier la vitesse de l’eau dans les
canalisations pour le débit de pointe à évacuer.
CONDITIONS D’AUTOCURAGE :
* Pour 1/10 du débit à pleine section : V≥0,60 m/s ( quand rQ=Q/QPS= 0,1 ; rV=V/VPS=0,55
donc on vérifiera que VPS ≥ 1 m/s )
* Pour 1/100 du débit à pleine section : V ≥ 0,30 m/s
Ces limites sont respectées avec des vitesses à pleine section de 1 m/s dans les canalisations
circulaires et 0,90 m/s dans les ovoïdes.
(I-7)
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Pour l'évacuation des caractéristiques capacitaires des conduites ou pour apprécier les possibilités
d'autocurage, les nomogrammes sont fournis
Les figures ci-dessous montre les abaques des variation du débits et de vitesses en fonction du
remplissage.
MODE D'EMPLOI
Cette abaque est utilisé pour le choix des sections d'ouvrages, compte tenu de la pente et du débit,
permettent d'évaluer la vitesse d'écoulement à pleine section.
Pour l'évaluation des caractéristiques capacitaires des conduites, ou pour apprécier les possibilités
d'autocurage, le nomogramme ci-dessus permet de connaître la vitesse atteinte en régime
uniforme pour un débit inférieur à celui déterminé à pleine section.
Les correspondances s'établissent, soit en fonction de la fraction du débit à pleine section, soit en
fonction de la hauteur de remplissage de l'ouvrage.
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MODE D'EMPLOI
L'utilisation de cette abaque est la même avec ceux des ouvrages circulaires.
Pour l'évaluation des caractéristiques capacitaires des conduites, ou pour apprécier les possibilités
d'autocurage, le nomogramme ci-dessus permet de connaître la vitesse atteinte en régime
uniforme pour un débit inférieur à celui déterminé à pleine section.
Les correspondances s'établissent, soit en fonction de la fraction du débit à pleine section, soit en
fonction de la hauteur de remplissage de l'ouvrage.
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4. Calcul des réseaux d'eaux usées
Si des zones comportent des établissements ayant des activités particulières (hôpital, cantine,
école, caserne, etc...), le projeteur pourra se référer au tableau ci-après où figurent des valeurs
moyennes de consommation journalière et des coefficients de pointe d'établissements courants :
(I-8)
(I-9)
(I-10)
Qp=Qm×p (I-11)
p = Coefficient de pointe
Les eaux claires parasites correspondent aux erreurs de branchement ou au drainage de la nnappe
(canalisations non étanches).
(I-12)
Qts=Qp×Qecp (I-13)
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Qts = Débit de temps sec en l/s
5. Données pluviométrique
(I-14)
Pour être plus précis, le temps limite t (en minute) issu de l'intersection des courbes i = a ₁ xi=a ₂
xt¹² a pour expression:
(I-15)
(I-16)
Si les différents tronçons ont respectivement une pente ik et une longueur Lk,
(I-17)
(I-18)
(I-19)
(I-20)
m: coefficient d'allongement
m: coefficient d'allongement
(I-22)
7. Bassins de retenue
Sa=Ca×S (I-23)
Sa = Surface active en m
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Ca = Coefficient d'apport
(I-24)
(I-25)
V = Volume de stockage en m³
(I-26)
S = Surface de l'orifice en m²
h = Hauteur de charge en m
(I-27)
Un ordure où déchet est un objet en fin de vie ou une substance ayant subi une altération
physique ou chimique, qui ne présente alors plus d'utilité ou est destiné à l'élimination. Le mot
vient de l'ancien français déchiet ou déchié, soit « la quantité perdue dans l'usage d'un produit »,
ce qui en reste après son utilisation.
On appelle ordure ménagère, les déchets produits quotidiennement par les ménages pour le
besoin de la vie. Ce concept inclut : les ordures ménagères proprement dites, les débris de verre
ou de vaisselle, les feuilles mortes, les balayures, les cendres, les mâchefers, les carcasses
d'animaux, les ordures en provenance des écoles, etc.(Sané, 1999).
les déchets, ou « toute substance ou tout objet dont le détenteur se défait ou dont il a
l'intention ou l'obligation de se défaire » ;
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les déchets dangereux désignant « tout déchet qui présente une ou plusieurs des propriétés
dangereuses énumérées à l'annexe III » ;
les biodéchets : « les déchets biodégradables de jardin ou de parc, les déchets alimentaires
ou de cuisine issus des ménages, des restaurants, des traiteurs ou des magasins de vente au
détail, ainsi que les déchets comparables provenant des usines de transformation de
denrées alimentaires ».
Elle établit deux listes répertoriant les substances exclues de son champ d'application.
La première comprend :
les sols (in situ), y compris les sols pollués non excavés et les bâtiments reliés au sol de
manière permanente ;
les matières fécales, les paille et autres matières naturelles non dangereuses issues de
l'agriculture ou de la sylviculture et qui sont utilisées dans le cadre de l'exploitation
agricole ou sylvicole ou pour la production d'énergie à partir d'une telle biomasse au
moyen de procédés ou de méthodes qui ne nuisent pas à l'environnement et ne mettent pas
en danger la santé humain ;
les sols non pollués et autres matériaux géologiques naturels excavés au cours d'activités
de construction lorsqu'il est certain que les matériaux seront utilisés aux fins de
construction dans leur état naturel sur le site même de leur excavation ;
La deuxième comprend :
les sous-produits animaux (dont produits transformés couverts par le règlement (CE) no
1774/2002, à l'exception de ceux qui sont destinés à l'incinération, la mise en décharge ou
l'utilisation dans une usine de biogaz ou de compostage) ;
De manière générale, au titre des déchets on peut citer les ordures ménagères (figure I-
16), les résidus des fabrications et des productions, les eaux usées, les tissus hors d'usage,
les vieux journaux etc.
Les encombrants
Les déchets dangereux ou non issu des activités de ménage (produits d'entretien),
jardinage des particuliers, bricolage.
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Figure I-12 : déchets radioactifs Figure I-13 : les effluents gazeux
(www.nouvelobs.com) (www.quebecscience.ac.ca)
Figure I-14 : les bouteilles en verre Figure I-15 : les déchets électroniques
I.4 CONCLUSION
Il a été question dans ce chapitre d'une analyse théorique. Pour éviter les controverses sur les
concepts, nous avons donné les définitions des mots clés en vue d'éclairer notre travail.
Nous avons appréhendé les notions importantes sur les eaux pluviales et leur gestion. Nous avons
aussi, dans ce chapitre, donner les informations importantes sur les ordures ménagères dont la
gestion fera aussi l'objet de notre étude.
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I.1. INTRODUCTION..................................................................................................................1
I.4 CONCLUSION.....................................................................................................................25