UNIVERSITÉ PARIS OUEST NANTERRE LA DÉFENSE

U.F.R. SEGMI Année universitaire 2013 – 2014

Licence d’économie Cours de M. Desgraupes

MATHÉMATIQUES

Corrigé du TD “Valeurs propres et vecteurs propres”

Corrigé ex. 31 : Matrice de valeurs propres données

 
4 2
La matrice M = a pour valeurs propres 7 et 8.
a b
La trace et le déterminant de M sont respectivement la somme et le produit des
valeurs propres. On obtient :
(
Tr(M ) = 4 + b = λ1 + λ2 = 7 + 8 = 15
det(M ) = 4b − 2a = λ1 λ2 = 7 × 8 = 56

On en déduit que b = 11 et, par conséquent, a = −6.

Corrigé ex. 32 : Valeur propre du carré et de l’inverse

 
2 −2
A=
−2 5
 
1
32-1) On considère V = et on calcule :
−2
      
2 −2 1 6 1
AV = = =6 = 6V
−2 5 −2 −12 −2

Puisque AV = 6V , le vecteur V est vecteur propre de A pour la valeur propre 6.

32-2) On calcule
    
2 2 −2 2 −2 8 −14
A = =
−2 5 −2 5 −14 29

On a alors :
      
2 8 −14 1 36 1
A V = = = 36 = 36V
−14 29 −2 −72 −2

Il en résulte que V est vecteur propre de A2 pour valeur propre 36 = 62 .

32-3) A est inversible car son déterminant vaut 6 et est donc non nul.
L’inverse de A est  
1 5 2
A−1 =
6 2 2
On a alors :
    
1 5 2 1 1 1 1
A−1 = = = V
6 2 2 −2 6 −2 6
1
V est vecteur propre de A−1 pour valeur propre .
6

1
Corrigé ex. 33 : Valeurs propres en fonction d’un paramètre
 
m m+2
A=
1 m

33-1) Pour que A ait une valeur propre nulle, il faut et il suffit que son déterminant
(qui le produit des valeurs propres) soit nul. On calcule :

det(A) = m2 − (m + 2) = (m − 2)(m + 1)

Le déterminant s’annule pour m = 2 ou m = −1.

La somme des valeurs propres est égale à la trace =

λ1 + λ2 = Tr(A) = 2m

Si λ1 = 0, on en déduit λ2 = Tr(A). Dans le cas m = 2, on obtient λ2 = 4 et, dans le

cas m = −1, on obtient λ2 = −2.
33-2) On cherche les vecteurs propres associés à la valeur propre 0.

• Cas où m = 2

Le système d’équations AX = 0 s’écrit :

(
2x1 + 4x2 = 0
x1 + 2x2 = 0
 
−2
Par conséquent, un vecteur propre possible est V = .
1

• Cas où m = −1

Le système d’équations AX = 0 s’écrit :

(
−x1 + x2 = 0
x1 − x2 = 0
 
1
Par conséquent, un vecteur propre possible est V = .
1

Corrigé ex. 34 : Trace et déterminant

 
1 2 3
M = 2 3 1
3 1 2
 
6
34-1) La somme des colonnes de M est égale à 6.
6
Additionner
  les éléments de chaque ligne revient en fait à multiplier la matrice par
1
le vecteur 1.
1

2
 On trouve donc que M V = 6V , ce qui s’interprète en disant que V est un vecteur
propre de M pour la valeur propre λ1 = 6.
34-2) On calcule Tr(M ) = 1 + 3 + 2 = 6.
Puisque la trace est la somme des valeurs propres, on en déduit que λ1 +λ2 +λ3 = 6
et, par conséquent, que λ2 + λ3 = 0 puisque λ1 = 6.
34-3) On calcule le déterminant : det(M ) = −18.
Puisque le déterminant est le produit des valeurs propres, on obtient λ1 λ2 λ3 = −18
et, par conséquent, λ2 λ3 = −3 puisque λ1 = 6.
34-4) On a calculé la somme et le produit des valeurs propres λ2 et λ3 :
(
S=0
P =3

2
√ que λ2 et√λ3 sont les racines du polynôme P (λ) = λ − 3. On trouve
On en déduit
donc λ2 = 3 et λ3 = − 3.
34-5) En appliquant la même technique à la matrice
 
a b c
M =  b c a
c a b

on trouve que λ1 = a + b + c et, par conséquent, on a aussi λ2 + λ3 = 0 puisque la

trace de cette matrice vaut a + b + c.
Le déterminant vaut det(M ) = 3abc − a3 − b3 − c3 = λ1 λ2 λ3 . On en déduit que

3abc − a3 − b3 − c3
λ2 λ3 =
a+b+c
et donc, puisque λ3 = −λ2 ,

a3 + b3 + c3 − 3abc
λ22 =
a+b+c
Si on appelle Q cette dernière quantité, on voit que λ2 et λ3 sont les racines Q.
Il faudrait s’assurer que l’expression Q est positive. Une manière de le voir est la sui-
vante : on verra par la suite que les valeurs propres de la matrice M sont nécessairement
réelles car il s’agit d’une matrice symétrique. Donc le polynôme P (λ) = λ2 − Q doit
nécessairement donner des racines réelles. La quantité Q ne peut donc pas être négative
car autrement elle donnerait des racines complexes.√
Les valeurs propres λ2 et λ3 sont finalement ± Q.

Remarque : on peut vérifier que Q = (a + b + c)2 − 3(ab + bc + ca).

Dans l’exemple de départ de cet exercice, on avait a=1, b = 2, c = 3 et Q = 3.

Corrigé ex. 35 : Matrice transposée

35-1) Soit M une matrice carrée réelle.

On a
t
PtM (λ) = det(tM − λ I) = det (M − λ I) = det M − λ I) = PM (λ)

car le déterminant d’une matrice est le même que celui de sa transposée. Les polynômes
caractéristiques de M et de tM sont identiques et, par conséquent, ces deux matrices
ont les mêmes valeurs propres.

3
 35-2)  
4 2
M=
3 −1
Le polynôme caractéristique est P (λ) = λ2 − 3 λ − 10 qui a pour racines λ1 = −2
et λ2 = 5.

• Vecteurs propres de M
 
1
Vecteur propre pour λ1 = −2 : V1 =
−3
 
2
Vecteur propre pour λ1 = 5 : V2 =
1

• Vecteurs propres de tM
 
t 4 3
M=
2 −1
 
1
Vecteur propre pour λ1 = −2 : V1 =
−2
 
3
Vecteur propre pour λ1 = 5 : V2 =
1

Conclusion : une matrice et sa transposée ont les mêmes valeurs propres mais n’ont
pas les mêmes vecteurs propres comme le montre l’exemple précédent.

Corrigé ex. 36 : Matrices idempotentes

On appelle matrice idempotente une matrice B telle que B 2 = B .

36-1) On calcule

det(B)2 = det(B 2 ) = det(B)

Donc le déterminant vérifie la relation x2 = x qui n’est possible que si x = 0 ou

x = 1.
36-2) Soit V un vecteur propre de valeur propre λ, c’est-à-dire un vecteur véri-
fiant B V = λV . On a :

B 2 V = B × B V = B × λV = λ B V = λ2 V

Mais, compte-tenu du fait que la matrice B est idempotente, on a

B 2 V = B V = λV

En comparant les deux résultats précédents, on obtient λ2 = λ, ce qui prouve que

λ vaut 0 ou 1.
36-3)  
2 −3 −5
B = −1 4 5
1 −3 −4
On vérifie facilement que B 2 = B, donc qu’il s’agit d’une matrice idempotente.
On calcule det(B) = 0 : on en déduit que 0 est effectivement valeur propre.

4
 Puisque Tr(B) = 2 + 4 − 4 = 2 et que les valeurs propres ne peuvent être que 0 ou
1, on voit que nécessairement 0 est valeur propre simple et 1 est valeur propre double.

• Vecteurs propres pour λ1 = 0

On résout le système BX = 0 et on trouve
 
1
V1 = −1
1

• Vecteurs propres pour λ2 = 1

On résout le système (B − I)X = 0 et on trouve
   
5 0
V2 = 0 V3 =  5 
1 −3