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Barème du tour d'opération, fixé par le King's Regulation.


Trois points sont accordés pour chaque mission effectuée au-dessus de la France et des territoires occupes � - _ : ·s � e la mission dépasse le
mèridien 3'30 Est et un autre pour les missions sur l'Allemagne réparties suivant séparation (en référence ,e 53 - - :::s: oour la partie nord et au
méridien 6' Est pour la partie sud.
Un tour d'opérations représentait 120 points soit, en moyenne, de 30 à 32 sorties. En janvier 1945, le tour d·ope-a· _

Handley-Page Halifax Mk. VI (RG590)


N' 346 Squadron Guyenne
Elvington, mai 1945.

.._._,2000
""'5 P-A. Tllley el G. FIIJChan.
NUMÉRO HORS-SÉRIE N ° 1
DU BIMESTRIEL AÉRO­
JOURNAL
RÉALISÉ PAR GUY FRUCHART
PRÊPARÉ PAR PHILIPPE LISTEMANN

La mort sans visage


Quand on évoque les opérations aériennes, c'est d'une L'aventure humaine est pour ainsi dire noyée dans la
manière toute naturelle que viennent à l'esprit les exploits masse. Mais, on peut être sept dans un avion, au milieu
des pilotes de chasse. La demande du public est d'ailleurs de mille autres, là-haut, dans le noir, on est seul. Seul
très forte sur ce sujet précis qui, pourtant, ne représente avec sa peur, sa terreur ancestrale de la nuit, son
qu'une faible part de l'action de l'aviation militaire. angoisse d'être frappé n'importe où, n'importe quand, par
Force est de constater que les unités de bombardement un obus que l'on n'aura pas vu venir.
sont rarement traitées dans l'édition spécialisée, et ce, Oh ! non, ce n'est pas la peur de la mort. Celle-là, les
pour plusieurs raisons. équipages ont appris à vivre avec. Non, c'est la peur de
Il est beaucoup plus difficile aux auteurs de faire ne pas savoir quand on va mourir, ni qui va vous tuer.
s'identifier le lecteur à l'un des sept membres de L'inconnu total.
l'équipage de l'un des mille bombardiers s'enfonçant Les pilotes de chasse, eux, au moins, voient leur
dans la nuit pour bombarder la Ruhr. bourreau. Il n'a pas de visage, mais il a une
Il n'est pas non plus très commode de le faire apparence, une existence, une réalité. Eux, peuvent
s'enthousiasmer pour ces centaines de bombes essayer de vendre leur peau, de se défendre, de
déversées sur ces villes-martyres, dont on a un peu trop survivre. Ils n'ont peut-être pas moins peur, mais ils
souvent tendance à oublier qu'elles étaient habitées par peuvent agir.
une population civile. Les équipages des bombardiers sont pris au piège, ils
La chronique d'un raid se résume à donner le nombre n'ont aucune possibilité d'action, si ce n'est de bien
d'avions engagés, le tonnage largué et éventuellement illusoires manœuvres qui ne leur font parfois éviter une
les dégâts occasionnés. trajectoire d'obus que pour recentrer celle d'un autre,
Malheureusement, le seul événement « intéressant» est fatal. Ils sont seuls face à leur destin.
lorsqu'un équipage ne rentre pas ! Et là-haut, au-dessus de la Ruhr, coincés dans les
Et nous touchons là au cœur du problème. faisceaux des projecteurs, traqués par la chasse de nuit,
Dans la chasse, on raisonne en objectifs positifs : les encadrés par les éclatements des obus de flak, leur
victoires aériennes, qui s'accumulent au fil des missions. destin a dû leur apparaître plus d'une fois incertain.
Dans le bombardement, on raisonne davantage en Peut-être l'histoire de ces deux groupes de
objectifs négatifs : limiter les pertes. bombardement français n'est-elle pas« excitante», mais
Évidemment, pour le haut commandement, l'objectif il fallait bien un jour qu'on la raconte.
positif d'un bombardement est de « traiter » la cible de Car, par-delà les communiqués laconiques du Bomber
manière à ne pas avoir à y revenir. Mais l'étalage dans Command, il y avait des hommes - et ceux-là, il ne faut
les pages d'une revue ou d'un livre des hectares passés pas qu'on les oublie.
par le feu et des milliers de morts et de sans-abri n'a rien
de très exaltant, ni pour l'auteur ni pour le lecteur. C-J. Ehrengardt

AÉRO.JOURNAL hors-série n• 1 - Novembre 2000


Remerciements
Aéro-Éditions, SAR.Lau capital de F. 50 000 Immatriculée au RCS d'Auch, SIRET 418
838 934 00028.
Commission paritaire : 77345 Je tiens à remercier :
ISSN : 0336·1055
Qjp6t légal : 4• trimestre 2000
- le SHAA, pour le sympathique accueil des différentes
Directeur de la publication et rédacteur�n-chef : personnes rencontrées;
Christian.Jacques Ehrengardt
Secrétaire de rédaction : Philippe Llstemann
- les quelques « anciens» des groupes « lourds» qui
Reponsabkl de La publication pour la Belgique :
J�h. Tondeur, Av.Fr.Van Kalken 9, 1070 Bruxelles, Belgique
m'ont aimablement reçu et ont bien voulu répondre à
Adresse du sl6ge social : mes sollicitations;
AÉRO-ÉDITIONS
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- les amis qui l'ont aidé matériellement et m'ont
(Tél.: 0 5.62.06.03.00 - fax: 05.62.64.05.22 - e-mall: aerojoumal@infonldr) encouragé, en particulier, MM. Mutin et Martin, et tous
Imprime en France par N.P.C. 6 Llmogu (87). les autres que je n'oublie pas : la liste est trop longue,
Prix au num4ro : F. 39,oo (France) ou Euro �.20.
Les articles publiés n',ngagent que la repansabUlté de leurs auteurs.
mais ils se reconnaîtront.
C Copyright A,ro-Édltiona. Toute reproduction ou Nprffentatlon lnt6grale ou partielle, par
quelque procidé que ce aoa, dH pages publiNs dans la pr,sente publication,faite Hns
Qu'ils reçoivent tous mes chaleureux remerciements.
l'autorintton de l'éditeur est llllclte et constitue une contrefaçon. Seules sont autorlsffs,
d'une part. les reproductions strictement râserv,n à l'usage du copiste at non dutinêes à
une utilisation collective et, d'autre part. les anatysu et courtes citations justlfl,n par le
canictère sptclflque ou d'information de l'atwni dans laquel.. elles sont Incorporées. Lol du
Guy Fruchart
11.03.1957,art. 40 et 41; Code P,nal,art. 425.
Le Handley-Page Halifax

Le Halifax fait partie du trio de bombardiers lourds de la RAF, avec le Short Stirling et
l'Avro Lancaster. Il répond à un cahier des charges de mai 1936 (P 13/36), demandant
un quadrimoteur de bombardement de nuit. Deux prototypes sont commandés en avril
1937 et le premier des deux est livré à la RAF peu de temps après la déclaration de
la guerre. Un an plus tard, en octobre 1940, les premières machines de série sortent
d'usine (L9485 à L9534) et un premier Squadron (N ° 35) est transformé sur le type. Il
est alors le deuxième quadrimoteur de la RAF à entrer en service, suivant de peu le
Short Stirling. Le baptême du feu de cet escadron avec le Halifax intervient dans la
nuit du 10 mars 1941, quand six machines bombardent le port du Havre.
Malgré ses performances insuffisantes, surtout dans le domaine du plafond
opérationnel, le Halifax devient le meilleur bombardier du Bomber Command jusqu'à
l'introduction du Lancaster fin 1941. A partir de ce moment, il est relégué comme
« éternel second » et sa carrière est éclipsée par le Lancaster. Les équipages de la
RAF ont tôt fait de lui préférer le Lancaster, mais les contraintes industrielles obligent
le Bomber Command à commander encore plus d'Halifax.
Quand le Halifax à moteurs en étoile Hercules fait son apparition en novembre 1943,
en remplacement des modèles à moteurs Merlin en ligne, il connaît alors une seconde
jeunesse. Ses performances sont nettement améliorées et peuvent se comparer alors
à celles du Lancaster, sauf en ce qui concerne la charge maximale d'emport. Le
Halifax ne jouira jamais de la notoriété du modèle d'Avro, que ce soit au sein de la
RAF, où il équipera moins d'escadrons que le Lancaster ou dans le cœur des
équipages. Même avec la mise en service au printemps 1945 du Halifax Mk.VI,
version plus puissante du Mk.I11, le Halifax est déjà condamné comme bombardier aux
yeux des autorités britanniques.
En effet, la fin de la guerre approchant, la RAF d'après guerre s'organise, et le Halifax
n'équipera aucun escadron de bombardement, laissant le rôle de bombardier «
stratégique » au Lancaster et surtout à son successeur, le Lincoln. Il n'est même pas
envisagé de l'utiliser contre le Japon au sein de la Tiger Force. En revanche, des
versions dérivées trouvent une utilisation avec les forces aéroportées et aussi comme
avion de transport ou de reconnaissance météorologique. Pendant la guerre, des
dizaines de machines, modifiées en General Reconnaissance, servent au sein du
Costal Command dans des missions de patrouille maritime. De tous les bombardiers
lourds de la RAF, il est le seul à être utilisé par ce grand commandement pendant la
guerre. Quelques machines sont aussi modifiées pour les missions clandestines au­
dessus de l'Europe occupée.
La principale faiblesse du Halifax, comme celle de tous les autres bombardiers lourds
de la RAF, est son armement défensif. La mitrailleuse de 7,7 mm est d'un autre âge,
et son maintien en 1944 comme armement défensif principal est difficilement
explicable. Du fait de son calibre, la portée efficace de l'arme reste faible, guère plus
de trois cents mètres. Cela peu rester utile contre des chasseurs de nuit, qui sont
obligés de se rapprocher au contact visuel pour abattre leur victime. Cependant,
quand le Bomber Command reprend ses raid de jour en 1945, les pilotes de la
Luftwaffe sauront tirer parti de la portée de leurs canons de 20 mm, voire de 30 mm,
ce qui se traduira par quelques catastrophes, les bombardiers anglais étant abattus •
avant même que les mitrailleurs aient le temps d'ajuster leur armes.
Malgré tout, ses états de service au sein du Bomber Command ne sont pas
négligeables. Il a effectué quelque 83 000 sorties, mais près de 2 100 Halifax ont été
perdus en opérations (sur 6 178 produits), ce qui représente un taux de perte par
rapport aux sorties de 2,53% . C'est un chiffre qui s'approche finalement de celui du
Lancaster qui est de 3 700 pertes opérationnelles pour 156 000 sorties (soit un taux
de perte de 2,37%).
Alors qu'en 1944, le Lancaster constitue l'épine dorsale du Bomber Command, les
Français sont destinés à voler sur Halifax. On peut s'interroger sur ce choix (si cela en
est un), alors que le modèle d'Avro est disponible en quantité à cette époque. Le N° 300
Squadron constitué d'équipages polonais a même commencé sa transformation sur ce
type en avril 1944. Les Halifax, que touchent les Français et qu'ils utilisent au combat,
sont de trois types : B.V, B.111 et B.VI.
Le B.V est le premier modèle que prennent en compte les Français. C'est une version
qui dispose de moteurs Merlin XX ou 22 (1 280 cv ou 1 480 cv). C'est en fait un Halifax
B. Il équipé d'un train d'atterrissage du type Dowty en lieu et place du modèle Messier
habituel. Ce changement avait été rendu nécessaire à la suite d'une pénurie de trains
d'atterrissage Messier. Le Halifax B.V est produit à 904 exemplaires jusqu'en janvier
1944 et est introduit en juin 1943 au sein du Bomber Command. Son train s'avérant à
l'usage plus fragile que celui du Halifax B.11, surtout lorsque l'avion est à pleine charge,
son emploi est vite limité et seule une dizaine de Squadrons l'utilise en opérations. Cela
n'empêchera pas de voir le tiers de sa production détruite en missions. En revanche, il
équipe plus volontiers les OTU et HCU, permettant ainsi aux B.II d'être utilisés en
première ligne. De plus, tous les modèles d'Halifax à moteurs Merlin sont complètement
désuets au milieu de 1944. Ils sont d'ailleurs à cette époque en cours de remplacement
par des Halifax B.11I ou des Lancaster. Fort heureusement, le B.V n'est utilisé que
brièvement par le Guyenne et le Tunisie.
Dès le milieu de l'été 1944, les groupes lourds français touchent leurs premiers
Halifax 8.111. Ce modèle, équipé de quatre moteurs Bristol Hercules XVI
développant 1 615 cv au décollage, représente un net progrès par rapport aux
modèles antérieurs. Cette version est la plus produite des Halifax avec 2 091
machines construites jusqu'en février 1945. Ce modèle constitue l'ossature des
Squadrons d'Halifax au cours de l'année 1944 et pas moins de 23 sont
opérationnels au milieu de cette même année. Il est maintenu en service jusqu'à la
victoire en mai 1945 mais est vite retiré peu après. Plus de mille Halifax 8.111 sont
perdus en opérations en un an et demi de combat {dont près d'une quarantaine par
les Français). Les machines que touchent les Français, sont, dans un premier
temps, un mélange de machines sorties directement des dépôts, mais agées de
quelques mois, et versées par des escadrons voisins. Dans ce dernier cas, les
machines ont globalement peu volé. Les avions dont les numéro de série
commencent par« LL, LW, MZ » font partie de cette catégorie. En revanche, au fur
et à mesure que la guerre progresse, le Guyenne et le Tunisie perçoivent de plus
en plus de machines neuves; c'est le cas des machines dont les numéros de série
commencent par« NA, NP, NR, PN ».
Le dernier modèle utilisé est le Halifax B.VI. C'est en fait un B.111 doté de moteurs plus
puissants, des Bristol Hercules 100 de 1 675 cv au décollage et incorporant diverses
améliorations. Ce supplément de puissance permet au Halifax de voler plus haut (gain
de 4 000 pieds/1 350 m). Il entre en service au printemps 1945 au sein d'une demi­
douzaine d'escadrons (dont le Guyenne et le Tunisie) et participe aux dernières sorties
au-dessus de l'Allemagne avec de faibles pertes. A la fin de la guerre en Europe, les
commandes en cours Halifax B.VI sont annulées et finalement 473 machines sont
produites jusqu'en septembre 1945.
Certains équipages français auraient peut-être aimé terminer leur tour d'opération sur
Lancaster, comme ce fut le cas de beaucoup de leurs homologues transformés sur ce
modèle. Mais le N° 4 Group dont faisaient partie les deux unités françaises était déjà
prévu d'être versé au Transport Command lorsque les Français reçurent leurs Halifax
B.VI. C'est d'ailleurs dans cette tâche de transport que les Français utiliseront leurs
Halifax une fois revenus en France.
IIl..l�S c;tlf)IJPl�S
I..C)IJ lll)S
Il

1\IJ C�f)llll1l'I,

Guy Fruchart

1
PRÉAMBULE Le GB 11/23 à l'arrêt des hostilités de juin 1940 se trouve
avec ses LeO 451 à Toulouse-Francazal. Tout comme
L'objectifde cette étude n'est pas de faire un "historique" beaucoup d'autres unités, sa nouvelle destination est
des groupes de bombardement II/23 Guyenne et 1/25 l'Afi'ique du Nord où il se rend entre le 19 et le 21 juin.
Tunisie, mais de relater de manière aussi précise que Après le débarquement de novembre 1942 en AFN, il
condensée leur activité durant onze mois de guerre alors effectue quelques missions de bombardement contre des
qu'intégrés à la RAF, ils formaient les N° 346 et 347 positions allemandes en Tunisie. Au début de 1943, sont
Squadrons. Après le débarquement allié en Afi-ique du définies les modalités de constitution de groupes lourds
Nord et la fusion le Jer juillet 1943 des FAFL et des unités français dans la RAF et en août le personnel du I!/23
d'AFN en Forces Aériennes Françaises (FAF), il est embarque à destination du Royaume-Uni, où il arrive le 9
décidé conjointement avec les Alliés de réarmer les unités septembre.
jiwiçaises qui seront placées sous le commandement soit Commence alors une longue période d'entraînement à la
britannique soit américain, selon les besoins. C'est une mise en œuvre d'équipages qui auraient à charge la
nouvelle tentative de «montrer ses couleurs» et de conduite de quadrimoteurs Handley-Page Halifax au
permettre à la France de revenir sur le banc des grandes combat. C'est au cours du mois de mai 1944 que les
nations. Français arrivent sur la base du Bomber Command
d'Elvington, qui sera leur lieu de résidence jusqu'à la.fin
Il sera toutefois brièvement rappelé au lecteur l'histoire du conflit. Créé officiellement le 1er mai par décision
de ces deux groupes. LWEIBC/3362A du Bomber Col1llnand avec une dotation

de 16 appareils en volant et 4 en réserve. Le groupe reçoit opérationnel le 27 juin 1944. Il n'aura pas d'insigne
la dénomination de N° 346 Squadron Guyenne le 30 mai homologué dans la RAF durant la période considérée.
Il n'aura pas d'insigne homologué au sein de la RAF On peut préciser également que les N° 346 et 347
Squadrons faisaient partie du N ° 4 Group. Le Bomber
Command dispose alors de six groupes opérationnels,
Le GB 1/25 reçoit l'ordre de rallier l'Afi'ique du Nord avec représentant 71 escadrons de bombardiers lourds au 1er
ses LeO 451 le 17 juin 1940. En juin 1941, il fait juillet 1944. Cela exclut les escadrons de marquage
mouvement au Moyen-Orient pour intervenir contre les d'objectifs qui constituent un groupe spécial et les
forces britanniques et la France libre au Levant. Comme escadrons de Mosquito. Le 4 Group est formé des
le GB II/23, il est engagé après le débarquement anglo­ escadrons suivants
américain dans la campagne de Tunisie, d'abord au
transport en munitions, puis au bombardement de nuit des N ° 10, 51, 76, 77, 78, 102, 158, 578, 640 de la RAF,
positions ennemies. N ° 346 et 347 fi'ançais
Étant désigné à former le deuxième groupe lourd ji·ançais N ° 462 et 466 australiens (RAAF).
en Angleterre, il arrive le 7 octobre 1943 et va suivre les
mêmes filières que son prédécesseur et basé comme lui à Il faut ajouter également les unités de transformation
Elvington. li est créé officiellement le 20 juin sous la attachées à ce Group (Heavy Conversion Units), les
désignation de N ° 347 Squadron Tunisie. Il devient N °1652, 1658, 1663 HCU
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La base d'Elvington était située à 9 km au sud-est de la ville de York, au nord-est de Leeds (position géographique 53 °54' nord, 0'5 'o est). C'est une base qui a été utilisée
exclusivement par le Bomber Command et, avant les Français, y a stationné entre octobre 1942 et mai 1944 le N ° 77 Squadron égale ent sur Halifax. Il cède sa place au
Guyenne et au Tunisie qui y restent jusqu'en octobre 1945, date à laquelle ils sont rapatriés. En 1944, la Base est. avec le Squadron. la structure élémentaire du Bomber
Commend. Une Base comprend un terrain principal, où se trouvent deux Squadrons, au plus trois, et des terrains secondaires. Chaque Squadron est constitué de deux F/ights
de 10 avions. Parfois, à titre temporaire, un troisième Flight est adjoint aux deux autres. Le personnel sur la base compte 2 500 om es dont 250 officiers.

1. Piste principale (1 800 m) 6 Aires de maintenance - hangars


2-3. Pistes secondaires (1 300 m) 7 Zone de stockage des carburants
4 Aires de dispersion 8 Zone de stockage des bombes
5 Site de commandement 9 Direction des sites de cantonnement.

30 mai 1944 1er juin


Aboutissement de longs mois d'entraînement afin de C'est enfin LE JOUR ! - Le temps s'étant quelque peu
créer une unité opérationnelle, c'est enfin le premier amélioré, le briefing a bien lieu. Douze équipages sont
briefing pour dix équipages du Guyenne. requis, ils se joindront pour la mission aux 89 équipages
Malheureusement, le mauvais temps qui sévit sur le des autres Sq11adro11s du 4 Group et à ceux des 8
continent oblige à annuler l'opération prévue et Mosquito éclaireur qui doivent marquer le site:
l'excitation du moment tombe non sans quelque L'objectif est une station émettrice située au lieudit La
amertume. Ferme d'Urvoile à 25 km au sud de Cherbourg.
L'honneur du premier décollage opérationnel du groupe
Guyenne revient au lieutenant Danna et à son équipage
31 mai qui, à 22h52, décollent avec le Halifax B.V/LL396 codé
C'est la répétition du jour précédent, le mauvais temps qui H7-0. Les autres suivent à intervalle d'une minute sauf le
persiste sur l'Europe ne permet pas de mener à bien une B.V/LK955/H7-H du lieutenant Guillocheau qui, suite à
mission. ennuis de fonctionnement de trappes de soute à bombes,
ne peut partir; c'est le LK660/H7-N du lieutenant Rabiot,
prévu en réserve, qui le remplace.
La couverture orageuse persistante et une brume au sol ne
permettent pas un bombardement des plus précis. Le
capitaine Baron sur le LL131/H7-D ne peut, quant à lui,
effectuer efficacement cette mission, suite à la panne de
son système Gee (1) durant l'approche de l'objectif; cela
l'oblige àjettisonner (2) son chargement avant de se poser
à Elvington.
Cette nuit-là, le Guyenne a largué les premières 55 tonnes
de bombes des groupes lourds sur la zone de l'objectif.
Aucun appareil du Stream (3) n'est perdu.

2juin
C'est encore une mission de nuit. Ce sont 136 Lancaster,
119 Halifax et 16 Mosquito qui attaquent, cette nuit-là,
quatre positions de batteries côtières dans le Pas-de­
Calais. En fait, et par ces destructions, il s'agit de leurrer
les Allemands sur les intentions réelles du lieu du mais également par le fait que beaucoup de ces objectifs La tour de la base d'Elvington,
d'où sont émises les
débarquement. sont défendus par une jlak importante et efficace. autorisations de décollage des
Le Guyenne fait partie d'un Stream de cinquante appareils L'objectif assigné pour cette nuit du 6 au 7 juin est la gare avions français partant en
mission.
qui se chargent d'une batterie de 155 dans le bois de Saint-Lô. Quatorze appareils sont désignés pour cette (D.R.)
d'Harinzelles près du Cap Gris-Nez. Les neuf appareils du mission. Deux avions ne décollent pas, le LL398/H7-P du
groupe larguent 49 tonnes sur le site. Aucune perte n'est à capitaine Marias et LK999/H7-S du lieutenant Rabiot,
relever sur ce raid. cela à cause de problèmes mécaniques de dernier
moment. Ils sont remplacés par l'équipage en réserve du
Les 3 et 4 juin, aucune sortie. capitaine Araud avec le LL131/H7-D. En route le
capitaine Puget (LL397/H7-G) est obligé de faire demi­
Sjuin tour, compas et Gee-box en panne, tout comme le
Au cours de cette nuit du 5 au 6 juin 1944, I 012 appareils capitaine Thiers, sur le LL237/H7-O dont la trappe
bombardent dix sites de batteries côtières situés tout au d'évacuation pilote se détache accidentellement en cours
long des plages qui verront bientôt, le débarquement des de vol.
Alliés. Ce sont donc onze Halifax, faisant partie d'une formation
Quatorze équipages du Guyenne participent à cet de cent huit appareils, qui se présentent sur la gare de
événement historique. Leurs appareils mêlés à cent dix Saint-Lô pour y larguer 40 tonnes de bombes.
d'autres Squadrons de la RAF ont pour tâche d'anéantir Le LK737/H7-F du commandant Baron est touché par
une batterie à Maisy dans le Calvados. des éclats de jlak mais rentre sans autre problème.
Dès le décollage, deux Halifax du Guyenne ne peuvent y
participer: le LK73 l/H7-E du capitaine Barbé qui a une 7 juin
panne mécanique et le LL238/B du lieutenant Brion sur C'est la poursuite de la destruction des nœuds de
lequel un moteur prend feu au démarrage. En cours de vol communication afin d'empêcher l'arrivée de renforts
c'est ensuite le commandant Thiers qui, sur le LK728/H7- allemands sur la Normandie. Cent cinq appareils de la
R ne peut atteindre l'objectif et doit revenir se poser à RAF ont la charge de bombarder la gare d'Alençon. Seize
Elvington sans effectuer la mission. Halifax du Guyenne sont prévus pour en faire partie, mais
Sur les 5 000 tonnes de bombes lâchées cette nuit-là sur en fait seuls quatorze partent, car le lieutenant Brion sur
les dix sites, 60 tonnes le sont par les onze Halifax ayant le LL238/H7-B et le lieutenant Guillodheau sur le (1) GEE : de l'anglais grid
(carroyage) : système radio de
effectué la mission. LL124/H7-V ne peuvent participer à la mission ayant des
moyenne portée d'aide à la
Au cours du retour vers Elvington, le LL227/H7-K du ennuis mécaniques de dernière minute. navigation et identification des
commandant Grimaldi est suivi pendant quelques instants Les conditions atmosphériques s'étant améliorées, le site objectifs. Le système est basé
sur la triangulation de trois
par un Ju 88 tous feux allumés ! Le mitrailleur arrière lui de la gare d'Alençon est traité avec une plus grande stations émettrices.au sol.
ajuste quelques tirs et il dégage sans autre forme de efficacité. Ce sont 52 tonnes de bombes que lâche, cette (2) Jettisonner - "franglais" du
verbe jettisen. Jeter par dessus­
procès. nuit, le Guyenne sur l'objectif. bord - face au danger que
Au cours de ce raid, le capitaine Baron "étrennera" le représentait un atterrissage
avec un chargement de
6juin nouveau H7-J/LL462 en remplacement du LL126 qui est bombes activées qui n'avait pu
Afin de préserver les têtes de pont sur les plages de versé au N° 347 Squadron Tunisie en cours de formation. être larguées sur l'objectif la
procédure était de les larguer
Normandie, les objectifs assignés cette nuit-là concernent Le LK 999/H7-S du lieutenant Rabiot est touché sans en certains points, en mer, au
les nœuds de communication, qu'ils soient routiers ou trop de dommages par lajlak. Au retour, le mauvais temps retour
(3) Stream : ensemble des
ferroviaires. Ces bombardements sont rendus difficiles qui sévit sur l'Angleterre, oblige les équipages à se poser appareils effectuant la même
par les mauvaises conditions atmosphériques du moment, sur des terrains de diversion : le capitaine Baron à mission.
4 IJ ES LtllJRl)S" 11

aucune perte, la réaction allemande est cependant


importante, jlak et chasse : le LL462/H7-J du capitaine
Baron reste pris dans le faisceau ôes projecteurs durant
presque cinq minutes avant de pouvoir en sortir et pour
être attaqué, presque aussitôt par un chasseur de nuit
auquel il échappe par un « corkscrew » (4). Il en est de
même pour le capitaine Marias (LL398/H7-P), le
lieutenant Guillodreau (LL463/N), le lieutenant Hablot
(LL253/L) et le capitaine Plagnard (LL246/M) qui sont
attaqués par des chasseurs de nuit sans trop de
dommages. Par contre, le LL237/H7-O du capitaine
Thiers est touché par la jlak, mais rentre normalement à
Elvington.
Trente-trois tonnes de bombes seront larguées par le
Guyenne sur la zone concernée.

Le 15 juin, aucune sortie.


Un Halifax B.V du N' 77 Driffield, le capitaine Calme! (LL242/H7-C) se pose à
Squadron.
Les Français reçoivent la Snaith, quant aux autres ils se posent à Carnaby. Ils 16 juin
plupart des premiers avions rejoignent tous Elvington par la suite. Pour le groupe Guyenne, tout comme pow· le Tunisie
de cet escadron, mais ceux-ci
sont dotés d'une dérive
lorsqu'il deviendra opérationnel à partir du 27 juin, c'est
rectangulaire. Les Halifax B.V Du 8 au 12 juin, aucune sortie. le début de la campagne de destruction des sites de
sont obsolètes en 1944.
lancement de V l qui va durer jusqu'à la fin août.
(Collection Andy Thomas)
12 juin Nouvelle mission de nuit qui a pour objectif un site de
Pour cette mission de nuit dont l'objectif est la gare de Noball (nom donné aux emplacements de rampes de
Longueau près d'Amiens, le général Valin commandant lancement de VI) près de Domleger à 10 km est-nord-est
de l'ensemble des Forces aériennes françaises assiste au d'Abbeville.
briefing et au décollage des appareils. Le lieutenant­ Quatorze équipages font partie des cent trois avions qui
colonel Vigouroux, commandant du N° 347 Squadron doivent détruire ce site, mais trois ne peuvent l'effectuer :
Tunisie en formation, vient se familiariser avec les le lieutenant Valentin (LK999/H7-S) qui doit faire demi­
procédures et participe à ce raid avec l'équipage du tour suite à des ennuis de moteurs, le capitaine Thiers
lieutenant Ruby de la première escadrille du groupe (LK728/R) et le capitaine Araud (LLI31/D) faisant de
Tunisie sur le LL124/H7-B, prêté par le Guyenne. même.
Ce sont quatorze appareils, sur un total de cent huit, qui L'objectif, bien repéré par les. Mosquito éclaireurs, est
décollent pour cette mission mais, rapidement, le traité avec précision et le Guyenne y lâche 38,5 tonnes de
lieutenant Dabadie sur le LK737/H7-F est obligé de faire bombes. Aucune perte n'est à enregistrer bien que le
demi-tour à cause d'une baisse de pression d'huile sur un LK744/H du capitaine Bourgain et le LL397/G du
moteur. Puis c'est le commandant Grimaldi (LL227/H7- lieutenant Petit soient attaqués, près de l'objectif, par des
K) qui a un début d'incendie au moteur intérieur droit et chasseurs de nuit.
doit quitter la formation, largue ses bombes et va se poser
à Wethersfield, une base de la 9th Air Force américaine au
nord-est de Londres. Le 17 et 18 juin, aucune sortie.
Durant le raid, le LK 955/H7-H du lieutenant Guillocheau
est sérieusement endommagé par un FW 190 et doit se
poser à Carnaby. 19 juin
Autre site de Noball à détruire, cette fois à Watten près de
le 13 juin, aucune sortie. Saint-Omer. Les conditions atmosphériques sont telles
cette nuit-là que la mission est annulée alors que les
14 juin appareils volent déjà depuis 1 h 30 vers l'objectif. Au
Faisant suite à des rapports en provenance des troupes retour, les bombes sont larguées en mer du Nord a':ant
alliées signalant la présence d'importantes unités l'atterissage à Elvington.
allemandes dans la région de Caen, c'est une nouvelle
mission de nuit dans le but de neutraliser les 20 juin
concentrations de troupes et de blindés (12. Le Guyenne reçoit en dotation des Halifax B. Ill plus
Panzerdivi=ion) allemands à Evrecy. puissants que les B.V qu'il possédait jusqu'alors et qui
Cent cinq appareils de la RAF sont chargés de traiter cet provenaient en majorité du N° 77 Squadron de la RAF,
(4) Corkscrew : traduction objectif, parmi ceux-ci, dix du Guyenne. unité faisant partie également du 4 Group.
littérale de tire-bouchon.
Manœuvre évasive où l'appreil
La nuit est claire, la visibilité bonne ce qui permet une
évolue en spirale. bonne efficacité du bombardement. S'il n'est à déplorer Du 21 au 23 juin, aucune sortie.
24 juin 27 juin Des membres des équipages
Les Halifax B.V du Guyenne sont versés au N° 347 Nouvelle mission de nuit pour 721 appareils dans le but du capitaine Marchal et du
lieutenant Gonthier sont en
Squadron «Tunisie». de détruire six sites de V1. Sur celui situé à Mont Candon train d'apposer quelques
au sud de Dieppe, se présentent cent vingt bombardiers, slogans du genre « pour
Adolf» sur les bombes de type
25 juin parmi lesquels treize du N ° 347 Squadon Tunisie dont 2 000 livres HC.
Cette fois-ci la mission est exécutée de jour. Deux cent c'est la première mission opérationnelle. (IWM)
deux Halifax, cent six Lancaster et quinze Mosquisto se Tous ne vont pas au terme de ce raid : le lieutenant
partagent trois sites de Noball. Pluchard sur le Halifax B.V LK660/L8-H se trouve
En ce qui concerne celui qui est assigné aux cent handicapé juste après le décollage par une panne du
appareils dont fera partie le Guyenne il se situe à moteur intérieur gauche. li je/tisonne en mer et revient à
Montorgueil au sud de Quoeux dans le Pas-de­ Elvington. Le capitaine Barrault sur le LL13 l/L8-D, ne
Calais. décolle pas suite à une panne de compte-tours du moteur
Pour cette mission, le Guyenne ne peut aligner que trois intérieur droit.
Halifax. En fait, beaucoup des B.III nouvellement perçus Les autres appareils du Tunisie larguent 39 tonnes de
ne peuvent être mis en œuvre car le groupe a été assigné bombes sur le site, le résultat est considéré comme un
sans préavis à cette mission et obligé à une préparation succès. Au retour, le lieutenant Chapron sur le LL242/L8-
trop hâtive, préjudiciable au bon déroulement de celle-ci. L a des problèmes moteurs assez sérieux : ! "intérieur droit
Sur les trois appareils, un seul peut effectuer la mission s'encrasse et l'extérieur gauche a une baisse de puissance; le
complètement. lieutenant Chapron parvient à rejoindre la base.
Le lieutenant-colonel Vénot sur le NA506/H7-M ne peut
lâcher toutes ses bombes suite à la défaillance du 28 juin
tableau électrique de commande. Le capitaine Grimaldi On change d'objectif; cette nuit c'est la gare de Blainville
(NA557/K) jettisonne en mer lors du retour. Toutes ses près de Nancy qui est visée. Cent quatre appareils sont
bombes de fuselage (celles des soutes d'ailes ayant pu chargés de la destruction des installations ferroviaires et
être larguées) sont restées accrochées, le système des dépôts de cette gare. Parmi ceux-ci, cinq seulement
hydraulique d'ouverture des trappes étant en panne. Seul du Guyenne. C'est la première grande mission du groupe
le lieutenant Guillocheau (NA555/H7-L) assure en car l'objectif se trouve au-delà du sixième degré de
totalité la mission et lâche ses quatre tonnes de bombes longitude est, ce qui représente plus de 6h 30 de vol. Le
sur l'objectif. Guyenne est représenté par les équipages du lieutenant
Beraud (NA557/H7-K), du cap1tame Leclère
Le 26 juin, aucune sortie. (NA547/H7-O), du lieutenant Danna (NA549/H7-Q), du
J S"

Le Halifax B.111 MZ490/H7-N du


lieutenant Valentin à
l'atterrissage en janvier 1945.
(Collection J. Mutin)

lieutenant Valentin (NA554/H7-J) et du cap1tame efficace par le commandement du Bomber Command.


Grimaldi (NA556/H7-P). Ces deux derniers, ayant des C'est une mission courte. trois à quatre heures de vol
problèmes au retour, se posent sur des bases auxilliares. seulement, aucun incidenr ni perte ne sont à enregistrer.
Le «J» du lieutenant Valentin avec des problèmes de
survitesse hélice se pose à Carnaby, le «P» de Grimaldi à Le 5 juillet, aucune sortie.
Little Stanghton. Les cinq Halifax ont lâché 18,5 tonnes
de bombes sur le site auquel on reconnaît un bon 6 juillet
traitement par l'ensemble du Stream. C'est une journée qui s'annonce dure pour le limisie. La
mission est pourtant identique aux précédentes, un site de
Le 29 et 30juin, aucune sortie. Noball à Mimoyecque . à une quinzaine de kilomètres au
nord-est de Boulogne.
l" juillet C'est une formation de cent six appareils, dont dix du
Pour la première fois, le Guyenne et le limisie effectuent Guyenne et onze du Tunisie, qui participe à cette mission.
cette mission conjointement et vont continuer ainsi Des côtes françaises à l'objectif qui en est proche, 1ajlak
jusqu'à leur dernière. est très active d'autam plu que le ciel est bien dégagé. Le
C'est une mission de jour et on s'intéresse à nouveau aux site est traité avec efficacité, un certain nombre
sites de Noball. Celui situé à Saint-Martin-L'Hortier, près d'appareils sont cependant touchés par la jlak. Au
de Neufchâtel-en-Bray, est laissé à l'attention des cinq Guyenne, c'est le cas du MZ 42/H7-A du capitaineAraud,
Halifax du Guyenne et treize du Tunisie qui font partie NA561/H du lieutenant Petit, A555/L du lieutenant
d'une formation de 108 appareils, tous des Halifax. le Hablot et du A556 du capitaine Marias. Au Tunisie,
temps est très mauvais et l'objectif est complètement c'est le LL238/L8-A du lieute1:1ant Petus, LL253/E du
caché par la couche nuageuse. Des Mosquito font un commandant Dutrey-Lassus qui sont touchés ainsi que le
marquage Oboe (5), mais l'efficacité du bombardement LK237/L8-O du lieutenant Leroy.
ne peut être vérifiée. Sur l'objectif le NA549/H7-Q du Quant au LK728/L8-D du lieutenant Chapron, il semble
lieutenant Valentin est touché par des éclats de jlak et le que le feu se soit déclaré à bord, alors qu'il approche
LK73 l/L8-N du lieutenant Giguet a son moteur intérieur d'Elvington, sans que l'on sache si cela est dû aux effets
droit qui rend l'âme et doit rentrer sur trois moteurs. Le de 1ajlak. li s'écrase près de la base de Lindholme à onze
Guyenne a largué 18,5 tonnes de bombes et le Tunisie 48 miles de Doncaster, tout l'équipage périt carbonisé (voir
tonnes. annexe). C'est la première perte qu'enregistrent les
groupes lourds français et la seule sur Halifax B.V. Ce
Les 2 et 3 juillet, aucune sortie. Halifax est aussi la dernière perte opérationelle d'un B.V
par un escadron du Bomber Command.
4 juillet Le Guyenne a largué sur Mimoyecques 42 tonnes de
Encore un site de Noball et de ses installations à bombes, le Tunisie 46 tonnes.
Domleger dans la Somme. Au sein d'une formation de
(5) Oboe : sytème de marquage
et de bombardement sans cent onze appareils, six avions du Guyenne et dix du 7 juillet
visibilité, contrôlé par radar Tunisie traitent cet emplacement. Le résultat est jugé Le raid s'effectue en fin d'après-midi et répond à une
demande d'aide des 1•� Armée canadienne et n•me Armée
britannique qui se trouvent bloquées par de fortes
concentrations de troupes et de blindés allemands au nord
de Caen.
Sur une force de 467 appareils sont prévus dix avions du
Guyenne et dix autres du Tunisie mais le NA554/H7-J du
capitaine Baron ne peut participer à la mission ayant des
problèmes mécaniques. Deux Halifax ne peuvent
accomplir la mission suite à panne d'un moteur pour
chacun d'eux après le décollage : le NA520/L8-D du
capitaine Person et le LL237/L8-G du lieutenant Giguet
qui se posent à Ford en urgence.
Mission particulièrement réussie qui permet aux troupes
alliées de reprendre leur avance et d'adresser des
messages de félicitations aux équipages. Ces messages
sont répercutés par le général Montgomery et le
commandement du Bomber Command.
Si la protection aérienne est bien assurée par de nombreux
Squadrons de chasse, la jlak reste mordante. Le
LL253/L8-E du capitaine Marin est légèrement touché
par celle-ci, de même que le LL398/L8-Q du capitaine
Bonnet dans lequel l'adjudant Mafayoux (mécanicien) est
sérieusement blessé par des éclats d'obus. Le Guyenne a
lâché sur la zone de combat 45 tonnes de bombes et le
Tunisie 40 tonnes. À cette date, c'est l'arrêt momentané
des opérations pour le Tunisie qui touche des Halifax
B.III, en remplacement des B.V hérités du Guyenne, et
doit donc se familiariser avec son nouveau matériel.

Du 9 au 11 juillet, aucune sortie.

12 juillet
C'est la continuité du « jlying bomb comple.x » dont secteur de Sannerville à une dizaine de kilomètres de l'est Le Halifax B.111 MZ741/H7-C du
capitaine Calme! et son
l'objectif pour cette nuit est un site de Noball aux Hauts de Caen, parmi eux quatorze du Guyenne et sept du équipage. Cet équipage
Buissons situé au nord-est de Dieppe. Cinquante-cinq Tunisie. Mais au Guyenne deux font défection : le travaillait en double sur cet
équipages du 4 Group sont « briefés » pour cette mission NA506/H7-M du lieutenant Rabiot qui ne peut effectuer appareil avec celui du
lieutenant Vialatte.
dont treize appartiennent au Guyenne. la mission, une panne de moteur peu après le décollage (SHM).
L'emplacement bien marqué par les Mosquito est l'obligeant à revenir et le NA564/H7-F du capitaine Roy
bombardé sans problème mais au retour le temps se qui détecte trop tard une erreur de compas de 180° et ne
détériore, le plafond est bas et il bruine sur le Yorkshire. peut rejoindre le Stream. Tous les deux se rattraperont lors
Au cours du tour de terrain avant atterrissage, deux de la mission de l'après-midi. Le raid est particulièrement
appareils se télescopent dans la crasse, le NA546/H7-F du efficace, 48 tonnes de bombes sont lancées par le
capitaine Roy qui, bien qu'ayant un moteur en feu, deux Guyenne et 28 tonnes par le Tunisie.
hélices tordues et un morceau de plan arraché, réussit à se Dans l'après-midi, sept Halifax du Guyenne s'intègrent à
poser; il n'en est malheureusement pas de même pour le formation de 110 bombardiers. Le capitaine Marchal sur le
NA55 l/H7-E du capitaine Gaubert qui, désemparé, NA558/H7-N, le huitième prévu ne peut y participer suite à
s'écrase et prend feu à un mile de la piste. Tout l'équipage ennuis mécaniques. La formation bombarde la gare de
est tué. Le site des Hauts Buissons a reçu 52 tonnes de triage de Vaires-si-Marne à l'est de Paris. Trois appareils sont
bombes du Guyenne. touchés par des éclats de jlak mais rentrent sans autre
problème: le NA555/H7-L du lieutenant Rabiot, MZ709/G
Du 13 au 17juillet, aucune sortie. du capitaine Puget et le NA547/O du commandant
Leclère.Pour cette deuxième mission de la journée, le
18 juillet Guyenne largue 28 tonnes de bombes sur cet objectif.
C'est le début de l'opération « Goodwood » : 942
appareils sont chargés de traiter le terrain et les points Le 19 juillet, aucune sortie.
fortifiés tenus par les troupes et blindés allemands, de la
16,.,. Division terrestre de la Luftwaffe et de la 21'"" 20 juillet
Panzerdivision, dans la région de Caen. C'est la continuation du pilonnage des sites de V l. Pour
Sur cet ensemble d'appareils, 234 ont pour objectif le ces raids de jour, pas moins de 369 appareils se chargent
ES "Lt IJRl)S"

de six sites. Pour celui situé au nord de la France, dans le ceux du Guyenne et du Tunisie peuvent rentrer, ce n'est
petit bois de La Chapelle Notre Dame, c'est une pas sans difficultés.
formation de 57 appareils dont onze du Guyenne et quatre Le capitaine Calmel sur le MZ74 l/H7-C doit résister
du 1imisie qui en assurent la destruction « Mission sans pendant plus d'une heure aux attaques de la chasse de
histoire » diront les équipages au retour. nuit allemande alors qu'il vole vers l'objectif. Le
Dans la nuit du 20 au 21 juillet, on remet ça. Cinquante capitaine Araud (LL - 51/H7-F ) est attaqué une
appareils, dont six du Tunisie, s'occupent du site de première fois sur l'objectif. puis au retour au niveau
Noball situé à Ardouvall à 25 km au sud-est de Dieppe. d'Orléans et ce pre que jusqu'à la côte anglaise.
Seuls 23 appareils peuvent effectuer la mission en totalité, D'ailleurs, au retour, tout le Stream est pris à partie par
dont le commandant Hegly sur le NA5 l 9/L8-A et le de nombreux chas eurs de nuit vers Paris et Orléans,
commandant Marin sur le NA520/L8-D mais, lui, ainsi que par la flak. C'e t le cas du commandant
partiellement, car il ne peut larguer que six bombes de Verhille sur le L 642 L -0, qui est assez
son chargement et rentre avec le reste. Par contre, le sérieusement touché par la jlak sur son avant aux
capitaine Hilaire sur le NA576/P rentre après avoir environs de Trou ille. Le bombardier, le lieutenant
jettisonné en mer, étant en panne de Gee, tout comme les Henry, saute en parachute croyant le Halifax
lieutenants Balas et Lac (respectivement sur les LL556/Q sévèrement touché. mais il par\"ient jusqu'à Elvington,
et LL465/M) qui, bien qu'étant arrivés sur l'objectif ne alors que le LL556/L -Q du capitaine Bonnet se pose
peuvent bombarder et rentrent après s'être soulagés en à Ford à court de carburant.
mer, ou encore le commandant Barrault sur le NA512/L8- Stuttgart a reçu de groupe lourd français 52 tonnes de
F qui rapporte tout son chargement. bombes (26 tonnes -r 26 tonnes).
Dans la journée et la nuit le Guyenne a déversé 44 tonnes
de bombes et le Tunisie 36 tonnes: 16 le matin et 20 dans
la nuit. 25 juillet
C'est après celle de Snmgart. la première mission du
Du 21 au 22 juillet, aucune sortie. Guyenne et du Tunisie sur ce qui est appelé de manière
ironique et amère. par le équipages britanniques qui y
23 juillet ont déjà effectué des raid « The Happy Valley - la vallée
Mission de nuit et, de nouveau, sur l'emplacement de heureuse », c est à dire la Ruhr truffée de projecteurs et
Noball des Hauts-Buissons onze Halifax du Guyenne sont de jlak lourde.
prévus mais trois, suite à des pannes diverses, ne peuvent L'objectif de cette nuit est une usine de carburant
y participer. Ce sont donc huit appareils auxquels synthétique située à Wanne-Eickel près d'Essen.
s'ajoutent dix du Tunisie qui retournent sur ce site déjà Douze équipages du Guyenne et treize du Tunisie partent.
«visité» le 12 juillet par le Guyenne. Sur les 53 appareils Quinze étaient prévu mai le A5 l 2/L8-F du lieutenant
qui participent à l'opération, un seul est perdu. Ce seront Gigue! ne peut décoller uite à une baisse subite de
encore 29 tonnes de bombes à l'actif du Guyenne et 40 régime sur un moteur: quant au A577/H du capitaine
pour le Tunisie. Hegly c'est à eau e d"un moteur récalcitrant qu'il reste au
Durant le même temps, deux Halifax du Tunisie sol. Les Halifax qui partent font partie d'une formation de
participent, au sein d'une formation de 180 appareils, à 135 qui doivent attaquer cet objectif. Si une centaine de
des missions de diversion au profit d'autres raids qui ont tonnes de bombes sont larguées par les deux groupes, très
lieu cette nuit-là : Kiel et Donges. Si le capitaine peu touchent l'usine dont la production ne sera guère
Schlegel, sur le NA572/L8-C, effectue la sienne en diminuée.
totalité, le lieutenant Cottard, sur le NA512/F rentre Par contre, la mission n'aura pas été sans difficultés
prématurément en panne d'oxygène. arrivé en retard sur l'objectif, le NA549/H7-Q du
capitaine Marchal est la cible des projecteurs et de laflak.
24 juillet Le bombardier, le sergent-chef Cavin, est grièvement
La mission tant attendue par les deux groupes français : blessé au bras gauche (il sera amputé plus tard) et l'avion
bombarder l'Allemagne. En effet l'objectif, de cette nuit reçoit de nombreux impacts. Il se pose à Woodbridge au
est Stuttgart. retour. Le lieutenant Rabiot (MZ738/P) atterrit sur trois
Dans chaque groupe, ce sont six équipages qui sont moteurs à Warboys, un ayant été touché, quant au
requis, ceux qui en quelque sorte ont le plus d'expérience lieutenant Vialatte (MZ74 l/C) il se pose à Elvington
ou font figure d'anciens. Considérant la distance à avec, lui aussi, quelques éclats dans l'avion.
parcourir, les appareils sont équipés de réservoirs Au Tunisie ce n'est pas mieux, les NA572/L8-C du
supplémentaires, ce qui permet d'effectuer dans de capitaine Schlegel, LL557/J du colonel Vigouroux et le
bonnes conditions les huit heures de vol, en moyenne, que MZ571/N du capitaine Hachette sont touchés, par laflak
doit durer cette mission. Bien sûr, le chargement en et celui du capitaine Person (NA520/L8-D) est plus
bombes s'en trouve limité : 9 bombes de 500 livres par durement touché, comme celui du capitaine Stanislas
appareil. C'est un total de 614 Lancaster et Halifax qui (MZ635/G) qui est obligé de se poser à West-Rayham.
participent à ce premier raid important sur Stuttgart. Dix­
sept Lancaster et quatre Halifax sont perdus et si tous Du 26 au 27 juillet, aucune sortie.
L'équipage du capitaine Pelliot
devant son Halifax (LL577/L8-H).
De gauche à droite : capitaine
Pelliot (navigateur-Chef de
bord), lieutenant Reflet
(bombardier), sergent-chef
Bagat (pilote), sergent-chef
Besnard (mitrailleur arrière),
sergent Le Mithouard
(mitrailleur supérieur), adjudant
Molf (mécanicien), sergent-chef
Brillard (radio).
(Collection M. Pelliot).

28 juillet et autant du Tunisie. Douze Halifax du Tunisie étaient


On revient à une mission plus tranquille, 199 appareils, en prévus mais le LW541/L8-B du lieutenant Giguet et le
deux raids, bombardent cette nuit-là la forêt de Nieppe, à NA577/H du lieutenant Ruby ne partent pas.
3 km au sud-est d'Hazebrouk, considérée comme zone de Au passage au-dessus d'Abbeville, le MZ709/H7-G du
stockage de matériels ayant trait aux V2. capitaine Puget est encadré par trois salves deflak qui le
Pour l'un de ces raids, ce ne seront pas moins de 28 criblent d'éclats. Il fait demi-tour et rentre sur trois
Halifax français sur les cinquante appareils engagés, soit moteurs et avec deux réservoirs crevés.
14 pour le Guyenne et autant pour le Tunisie, qui a Quant au capitaine Bonnet sur le NA515/L8-M, il est
cependant aligné un appareil supplémentaire, celui du touché par la flak au passage au-dessus d'Ostende. Le
lieutenant Giguet sur le LW541/L8-B mais qui se trouve moteur extérieur droit est endommagé et il perd en
dans l'impossibilité de mettre en route le moteur intérieur conséquence de l'altitude. Il poursuit néanmoins sa
droit. mission et perd sur l'objectif l'hélice touchée. Il parvient
Bien que le bombardement se soit fait au travers de la cependant à rejoindre Ford où il se pose, pour la
couche nuageuse, les résultats sont considérés comme troisième fois depuis le début de son tour d'opération.
précis. Le Guyenne et le Tunisie ont lâché sur la forêt de Cette action lui vaut la DFC. Il n'est pas le seul qui soit
Nieppe 56 tonnes de bombes chacun. également touché par laflak, puisque le NA576/L8-P du
capitaine Bresson revient endommagé.
Du 29 au 31 juillet, aucune sortie. Chacun des deux groupes a lâché sur l'objectif 40 tonnes
de bombes.
1er août.
Pour cette journée, il est prévu de frapper fort un certain 3 aofit
nombre de sites de rampes de lancement de V 1. Les objectifs étant de proximité, ce sont deux raids qui
En tout, 777 appareils décollent, mais les conditions sont prévus pour cette journée : un site de Noball au Bois
atmosphériques sur le continent sont telles que, sur cet de Cassan près de L'Isle-Adam à dix kilomètres au nord­
ensemble, 79 seulement ont la possibilité de lâcher leurs est de Paris, et encore, la forêt de Nieppe. Dans la
bombes sur les objectifs qui leur sont assignés. Tous les première mission à laquelle participent 402 appareils, ce
autres et ceux qui devaient notamment, se charger de sont six avions du Guyenne qui larguent 24 tonnes de
celui de Noyelle-en-Chaussée à dix kilomètres au nord­ bombes et cinq autres du Tunisie qui font de même avec
est d'Abbeville (dont onze équipages du Guyenne et dix 20 tonnes. Les NA564/H7-E du lieutenant Trouette et
du Tunisie) font demi-tour sur ordre des Maste,· Bombe,: LLSS 1/F du capitaine Thiry sont légèrement touchés par
la flak de même que le NA577/L8-H du capitaine
2 août Schlegel. À leur retour à Elvington en fin d'après-midi, le
On en revient à la Forêt de Nieppe pour cette mission de Guyenne (onze équipages) et le Tunisie (10 équipages)
jour. Cette fois ce sont 63 appareils dont dix du Guyenne participent au briefing pour la seconde mission qui sera
.. ,. J S"

assurée par 281 appareils. Au cours de celle-ci, le lâchée d'un autre appareil. Celle-ci traverse l'aile gauche
capitaine Millet sur le MZ57 l /L8-N doit faire demi-tour sans exploser, les dégâts occasionnent une baisse de
à cause des problèmes de régulateur sur le moteur pression d'huile au moteur extérieur qui grippe. Rentrant
extérieur gauche. De ce fait, il ne peut maintenir son par le plus court chemin, il se pose à Tangmere. Le
régime ni son altitude, il jettisonne en mer et revient à capitaine P uget (LL583/H7-G) atterit à Elvington,
Elvington. également sur trois moteurs, un l'ayant lâché sur le
La météo étant bonne au dessus des objectifs, les chemin du retour.
bombardements ont été exécutés avec efficacité. Sur la Les troupes allemandes auront reçu 58 tonnes de bombes
Forêt de Nieppe ce sont 40 tonnes pour le Guyenne et 36 du Guyenne et 55 tonnes du Tunisie.
tonnes de bombes pour le Tunisie qui sont larguées.
8 août
Le 4 août, aucune sortie. Mission particulière s'il en est car le site de Noball situé à
Fromentel, à 8 km au sud-ouest de Saint-Omer, sera
5 août l'objet de l'attention des seuls appareils du Guyenne et du
C'est encore un grand coup qui frappe les sites de Noball. Tunisie. Dix-sept Halifax sont prévus, mais suite à des
Pas moins de 742 appareils se partagent, de jour, les ennuis mécaniques, le MZ738/H7-P du capitaine Marias,
objectifs de la forêt de Nieppe et de Saint Leu-d'Esserent ne peut participer au raid. Ce sont donc sept avions du
près de Creil. Guyenne et neuf du Tunisie qui décollent. Le capitaine
Sur le premier de ces objectifs, déjà ravagé par trois raids, Schlegel (NA5 l 9/L8-A), suite à une fausse manœuvre au
ce sont 108 appareils qui se présentent dont quatorze du décollage, doit renoncer et se pose à Camaby. Le
Guyenne et dix sept du 'Tunisie. Les conditions du LW541/L8-B du lieutenant Pelliot revient se poser peu
bombardement sont bonnes et 56 et 86 tonnes de bombes après le décollage et le LL573/E du commandant Dutrey­
sont larguées par chacun des groupes. Tous les appareils Lassus s'embourbe. Les autres effectuent le
rentrent au bercail sans problème. bombardement avec efficacité.
Sur l'objectif, le A562/H -D du lieutenant Dabadie est
6 août touché légèrement par 1ajlak mais le Tunisie enregistre sa
Le martyr de la forêt de Nieppe continue encore, pour ce deuxième perte : le A529 8-L du lieutenant Balas est
(6) Le marquage des objectifs jour, avec le passage de 117 appareils dont onze pour touché une première fois au passage de la côte française,
était effectué par les chacun des groupes français. C'est le dernier raid sur cet bien qu'étant en difficulté il poursuit la mission et est de
Pathfinders (avions éclaireurs)
juste avant le passage de la objectif et ce n'est pas une réussite, certains marqueurs ne nouveau touché sur l'objectif et s'abat en flammes entre
première vague; en général des sont pas lancés avec précision (6) et le bombardement se Lumbres et Saint-Omer. Seul le bombardier, l'adjudant
Lancaster ou Mosquito.
Les marqueurs de cibles étaient traduit par une grande dispersion. Meyer saute en parachute, mais il est mitraillé et tué
de deux types Le Guyenne et le Tunisie lâchent chacun 44 tonnes de durant sa descente. Les autres membres de l'équipage
- les marqueurs par temps clair
qui délimitent au sol l'objectif. bombes, mais restait-il encore quelque chose à détruire s'écrasent avec l'appareil. Le Guyenne a lâché 31 tonnes
Ce sont des bombes dans cette forêt ? de bombes et le Tunisie 27 tonnes.
pyrotechniques qui agissent
tels des feux de Bengale.
- les « Sky makers » utilisés par 7 août 9 août
temps couvert et largués au­
On en revient à un raid de nuit. Ce sont l 019 appareils C'est l'une des rares m1ss10ns où les deux groupes
dessus de la couche nuageuse.
Ce sont des conteneurs de qui participent à une vaste opération de ratissage de alignent aussi peu d'avions : quatre pour le Guyenne et
fusées pyrotechniques qui sont points de résistance allemands dans la zone des combats trois pour le Tunisie qui, finalement, ne pourra en fournir
libérées à différentes altitudes
par dispositif barométrique. de Normandie. qu'un, le capitaine Stanislas sur le MZ635/L8-G ayant des
Cela permet au Stream de Pour celui qui leur est assigné (une concentration de problèmes d'hélices avant le décollage et le M6797/K du
visualiser le périmètre de
l'objectif. Les Pathfibders troupes à May-sur-Orne à sept kilomètres au sud de Caen) capitaine Hachette des problèmes mécaniques.
larguent leur fusées à ce sont 204 appareils dont treize sur quatorze du Guyenne Pour cette mission de jour, le Guyenne lâche 16 tonnes de
intervalles réguliers afin de
maintenir le marquage durant
et onze sur treize du Timisie qui sont engagés dans cette bombes et le Tunisie 5 seulement, mais l'objectif (des
tout ce raid. mission. En effet, le NA585/H7-M du lieutenant-colonel dépôts de carburant dans la forêt de Mormal à huit
Les couleurs utilisées pour ces
marquages étaient le rouge, le
Vénot et le LW480/L8-D du capitaine Person ne peuvent kilomètres au sud-ouest de Valenciennes) est bien traité
· jaune ou le vert. Le Master partir à la suite d'ennui mécaniques. Quant au lieutenant par les 160 appareils chargés de ce raid, les incendies
bomber indiquait la couleur des
Ruby (NA512/L8-F), il revient suite à ordre d'abandon de faisant rage après leur passage.
marqueurs sur lesquels devait
s'effectuer la visée des mission. Ce raid contribuera à la progression des troupes
bombardiers. américaines du secteur. L'attaque est parfaitement Le 10 août, pas de sortie.
Le Master bomber
(bombardier en chef), était à contrôlée par le Master Bomber qui arrête Je
bord d'un appareil chargé de bombardement dès que l'objectif disparaît dans les 11 août
diriger le bombardement. Il
donnait par radio et durant toute fumées. La plupart des appareils, dont ceux des deux C'est une mission de jour et l'objectif est la gare et les
la durée du raid les directives groupes français, ont pu néanmoins effectuer leur passe, ateliers de réparation de machines de Somain � douze
pour l'assurer en toute
l'efficacité. Il avait aussi le détruisant d'importants effectifs allemands au sol ainsi kilomètres à l'est de Douai. Quinze Halifax du Guyenne
pouvoir d'arrêter le raid. Mais que des axes routiers. et quatorze du Tunisie y participent.
cela impliquait sa présence
continuelle au-dessus de
Au cours du bombardement, le NA558/H7-N du Au même moment, et dans le même périmètre, 133
l'objectif. commandant Demazure est mis à mal par une bombe appareils se chargent de la gare de Douai, 142
bombardent celle de Lens et 136 se dirigent sur Somain. Malheureusement, et bien que le bombardement soit
La gare et les ateliers sont touchés mais rapidement les effectué avec le plus de précision possible, du fait de la
fumées et la poussière affectent le bombardement. proximité des lignes de combat, une certaine quantité de
Au Tunisie, le capitaine Schlegel sur le LW541/L8-B a été bombes tomberont dans les lignes canadiennes
obligé de larguer une bombe de 1 000 livres (450 kg) en occasionnant morts et destruction de matériel. Le
mer pour pouvoir suivre les autres, une baisse de régime Guyenne et le Tunisie ne sont pas impliqués dans cette
d'un moteur en étant la cause. Il termine la mission sur erreur. Dans les lignes allemandes ce sont quelques 100
trois moteurs et se pose à Manston à court de carburant. chars détruits, de l'armement et de nombreux tués qui
Le capitaine Verhille (LK793/O) quant à lui annotera, à sont dénombrés. Cette action permet une relance des
son retour, sur le cahier d'ordre de vol cette réflexion troupes canadiennes vers Falaise
quelque peu désabusée « le O/Oboe est un veau qui
n'arrive pas à suivre les autres» (sic). 15 août
Le capitaine Hegly (LL587/L8-A) est touché par la jlak Afin de préparer la nouvelle offensive de bombardement
avant d'arriver sur l'objectif et accomplit la mission avec sur l'Allemagne, une vaste opération de destruction des
une hélice en drapeau. Est également touché, mais plus aérodromes de la chasse de nuit allemande est lancée. Un
légèrement, le MZ635/G du lieutenant Cottard. peu plus de mille appareils sont chargés de traiter neuf
Ce sont encore 83 et 76 tonnes de bombes qu'auront terrains en Belgique et en Hollande.
lâchées respectivement les deux groupes. Cent quatorze sont envoyés sur celui d'Eindhoven parmi
lesquels douze avions du Guyenne et onze du Tunisie. Ces
12 août raids s'effectuant de jour sur l'ensemble des objectifs la
0

Cette nuit 297 appareils vont bombarder l'usine Ope! à visibilité est bonne et les résultats considérés comme
Rüsselheim à une vingtaine de kilomètres au sud-est de étant des succès.
Francfort. Parmi ceux-ci se trouvent huit du Guyenne et L'aérodrome d'Eindhoven aura reçu 56 et 57 tonnes de
trois du Tunisie. En fait, douze sont prévus au Guyenne bombes de la part des français.
mais quatre Halifax ne peuvent être chargés à temps, de
même que sept au Tunisie qui devait aligner treize avions. 16 août
Peu de temps après le décollage, le lieutenant Petus Mission de nuit. Objectif Kiel dans la partie
(LL587/L8-A) doit revenir à cause d'ennuis de moteurs, septentrionale de l'Allemagne. Quatorze appareils du
de même que le capitaine Person sur le LW541/L8-B. Sur Guyenne et autant du Tttnisie sont prévus pour ce raid,
l'objectif lajlak et la chasse de nuit allemande sont actives mais le Timisie n'aligne au départ que douze Halifax : le
: le LL583/H7-G du capitaine Puget est touché par lajlak capitaine Marin sur le LW541/L8-B ne peut partir ayant L'équipage du lieutenant
et le MZ737/H7-B du capitaine Araud est attaqué deux des problèmes mécaniques, et le lieutenant Giguet Trouette devant son avion en
cours de chargement pour une
fois par des chasseurs de nuit mais heureusement sans (LW630/R) dont le chargement ne peut être effectué à
nouvelle mission.
résultat. Quant au capitaine Stanislas sur le MZ635/L8-G, temps. Le potentiel du Tunisie sera encore réduit, le De gauche à droite : lieutenant
il effectue la mission pour rien car il fait, sur l'objectif, le capitaine Bresson sur le LL556/Q après 1 h 30 de vol se Daspet (bombardier), sergent
Bertrand (mitrailleur arriére),
désagréable constat qu'il ne peut lâcher ses bombes. Le débarrasse de ses bombes en mer et revient, plusieurs sergent-chef Fanton (radio),
Guyenne largue 29 tonnes de bombes et le Tunisie 9 mais instruments de bord ne fonctionnant pas. C'est également sergent Baud (mitrailleur
supérieur) [qui remplace le
beaucoup de bombes vont se perdre dans la campagne le même problème qui arrive au sous-lieutenant Terrien sergent Tallonneau blessé au
environnant l'usine Ope!. (MZ697/K) qui passe des moments désagréables en cours cours du raid du 18 août 1944
sur Sterkrade), lieutenant
de mission, car, durant une bonne partie de celle-ci, il sera Legouic (navigateur), sergent­
Le 13 août, pas de sortie. sans badin, conservateur de cap et compas. chef Chevallier (mécanicien) et
lieutenant Trouette (pilote
Le temps est clair, et en dépit des projecteurs et de lajlak, chef de bord).
14 août les équipages des deux groupes se familiarisent avec ce (Collection J. Bertrand)
On en revient au champ de bataille de Normandie.
L'avance de la 3ème Division canadienne se trouve
compromise par d'importants points de résistance
allemands. Le Bomber Command est sollicité pour
détruire ces points qui empêchent l'avance vers Falaise.
Ainsi, 805 appareils vont bombarder sept positions
ennemies. C'est l'opération « Tractable ». Cent
bombardiers dont 10 Halifax du Tunisie se chargent des
concentrations de troupes allemandes à Soumont-St­
Quentin à 10 kilomètres au nord de Falaise. Le Timisie y
lâche 55 tonnes de bombes. Pendant ce temps, une autre
force de 110 appareils, dans laquelle se trouvent 14
avions du Guyenne et trois du Tunisie, bombarde une
position à 25 kilomètres au nord de Falaise tenue dans un
petit bois qui borde la route de Caen à Falaise, sur
laquelle ils lâchent 82 et 12 tonnes de bombes.
u
DS"
L'équipage du lieutenant
Courvalin (Halifax LL573/L8-E).
De gauche à droite : sergent­
chef Juste (mécanicien),
sergent Chaboud (radio),
lieutenant Deleuze (piote),
lieutenant Courvalin
(navigateur-chef de bord),
aspirant Vézolle (bombardier),
sergent Méau (mitrailleur
supérieur) et sergent Bastian
(mitrailleur arrière).
(Collection C. Deleuze)

que certains appelleront par décence « pièges à pose à Woodbridge pour faire hospitaliser le sergent
moineaux» et d'autres moins bégueules « pièges à c... ». Tallonneau. Toujour- au pa sage de la côte hollandaise, le
Il s'agit d'obus faisant une grande flamme à l'explosion et capitaine Grimaldi à bord du A557/H7-K, qui a des
beaucoup de fumée laissant penser qu'un avion est touché problèmes avec le moteur extérieur droit, continue la
de plein fouet. L'effet était plus psychologique que réel. mission sur trois moteurs. ur l'objectif, il est pris à partie
Le bombardement s'effectue sans trop de problèmes. Le par la jlak et le bombardier. le lieutenant Couilleau, est
capitaine Plagnard devra cependant faire trois passages légèrement blessé. Au retour, l'avion se pose à
avec son NA547/H7-O à cause d'un problème d'ouverture Woodbridge et suite à cette action Grimaldi se voit
de trappes. décerner la DFC.
Le bombardement effectué par 348 appareils (37 tonnes Sont également touché par des éclats de jl.ak le
pour le Guyenne et 31 tonnes pour le Tunisie) n'est pas MZ738/H7-P du capitaine Barbé et le LL553/Q du
toutefois pas une réussite, de nombreux impacts se lieutenant Danna.
trouvant hors de la zone ciblée. Le Guyenne a largué sur Sterkrade 52 tonnes de bombes
et le Tunisie 44 tonne . Sur cette mission il est noté une
Le 17 août, aucune sortie. forte participation de la chas e de nuit allemande.
Le Guyenne perd momentanement deux Halifax les
18 août NA564/E et NA557 qui. de par les <légats subis,
Un ensemble de 243 appareils, dont treize du Guyenne et doivent être remis à neuf.
autant du Tunisie, constituent la force qui attaque, de nuit,
une usine de carburant synthétique à Sterkrade à une Du 19 au 24 août, aucune sortie.
dizaine de kilomètres au nord de Duisbourg.
Le colonel Bailly, commandant la base d'Elvington, lors 25 août
du br iefing général dit d'un air sévère aux équipages : « il Pour cette mission de jour, 14 Halifax du Guyenne et 16
faut la détruire, sinon vous y retournerez» (sic). Ce qui du Tunisie sont intégrés dans une formation de 64
lui vaut l'hilarité générale ! Seuls, onze du Tunisie font la appareils qui doit bombarder le site de Noball camouflé
mission : le capitaine Vauché sur le NA576/L8-P a le dans la forêt de Watten à dix kilomètres au nord-ouest de
moteur intérieur droit qui tourne avec difficulté juste Saint-Omer. Chacun des deux groupes lâche sur l'objectif
après le décollage, il largue en mer et rentre à la base. 70 et 88 tonnes de bombes respectivement.
Quant au lieutenant Lac sur le NA520/L8-M, il a des Sur l'objectif, justement, la jlak est particulièrement
problèmes d'hélices. violente : le MZ738/H7-P du capitaine Collin, dont c'est
En ce qui concerne le Guyenne, le NA564/H7-E du la première mission, est sévèrement touché. Le capitaine
lieutenant Trouette est attaqué par un chasseur de nuit au Collin sérieusement blessé à une cuisse et le radio, le
passage des côtes hollandaises, qui le touche sévèrement, sergent-chefLemoigne doit lui faire un garrot. Au retour,
blessant le mitrailleur arrière. Trouette fait demi-tour et se le« P» se pose à Woodbridge, Collin ne pourra continuer
son tour d'opération et sera remplacé à la tête de probant en dépit des évolutions des appareils pour trouver
l'équipage par le commandant Bréard. Le NA547/H7-O la bonne trajectoire et des efforts des bombardiers pour
du capitaine Brohon, dit Barrat, est également touché parvenir à un résultat. Le Master Bomber stoppe
ainsi que deux autres appareils mais tous rentreront à l'opération bien que beaucoup n'aient pas lâché leur
Elvington. Quant au lieutenant Trouette sur le LL586/E, chargement.
victime de son tableau électrique au-dessus de l'objectif, Pour ceux qui ont pu le faire, c'est la galère : le lieutenant
il ne pourra que jettisonner son chargement en mer avant Béraud (LW438/H7-K), déjà légèrement touché par la
de se poser. flak aux environs de Saint Omer, orbite durant presque un
Au Tunisie, c'est le LL557/L8-J du lieutenant-colonel quart d'heure avant de pouvoir se présenter sur l'objectif.
Vigouroux qui est touché, mais moins que le NA576/P du Peu après, c'est un chasseur ennemi qui s'approche, et
capitaine Vauché qui est sérieusement endommagé (on Béraud doit se réfugier dans la couche nuageuse. C'est la
dénombrera 47 impacts) et se pose avec les deux hélices même chose pour le capitaine Leclère (NA547/H7-O) qui
des moteurs gauches en drapeau. Ce sont également le orbite et largue ses bombes sans succès. Le capitaine
LL556/L8-Q du lieutenant Leroy assez durement touché Marias sur le NA549/P, qui doit couper un moteur qui
et le NA606/L du capitaine Muller, un peu moins, qui se chauffait, se présente sur trois moteurs. Il doit effectuer
posent sur la base. quatre passages avant de trouver le trou et larguer sa
cargaison. Cette action vaut la DFC au capitaineMarias.
Le 26 août, aucune sortie. Le LL55 l /F du capitaine Thiry est touché par laflak sur
l'objectif mais sans gravité.
27 aofit Quant au Tunisie, il subit les mêmes avatars : cinq
Il y a 243 appareils pour ce raid de jour sur la Ruhr - appareils larguent leurs bombes sur ce qu'ils croient être
considéré comme historique, car c'est le premier raid de l'objectif (MZ635/L8-G, capitaine Marin; NA577/H
jour de cette importance depuis celui du 12 août 1941, commandant Hoquetis; LL557/J, lieutenant-colonel
lorsque 54 Blenheim avaient attaqué deux centrales Vigouroux, MZ571/N, capitaine Millet et LL556/Q
électriques près de Cologne, perdant dix des leurs. Ce capitaine Brahet). Les autres, en dépit de trois ou quatre
taux de perte avait sonné le glas des missions de jour au passages, ne peuvent pas le faire.
profit de celles de nuit considérées moins meurtrières. Le Guyenne n'aura pu lâcher que 16 tonnes de bombes et
L'objectif est une usine de carburant synthétique à le Tunisie un peu plus : 27 tonnes. La conclusion de cette
Homberg à quelque cinq kilomètres à l'ouest de journée, heureusement sans perte, est donnée dans le
Duisbourg. Treize Halifax du Guyenne et douze du journal de marche du Tunisie : « cette mission fut, aux
Tunisie font partie du Stream. Le treizième avion prévu, dires de certains, une affi·euse corrida» (sic).
le NA572/L8-C du capitaine Jean ne peut effecteur la
mission. Les Jer et 2 septembre, pas de sortie.
Considérant la réaction que pourrait avoir la chasse
allemande, la RAF prend les devants : le raid est protégé 3 septembre
par neuf Squadrons de Spitfire à l'aller et sept au retour. Ce jour, 675 appareils effectuent des raids sur six
Pour chacun des deux groupes et bien que certains aérodromes en Hollande. Pour celui de Venloo, ce sont
appareils soient touchés par les éclats d'une flak intense, 114 dont quatorze Halifax du Guyenne et treize du
ce sont 48 tonnes de bombes qui sont lâchées. Timisie qui devraient se présenter au dessus de l'obejecif.
Au retour, on note parmi les éclopés le LL573/L8-E du Mais dans chaque groupe, un appareil ne peut effectuer la
capitaine Dutrey-Lassus qui a été assez durement touché. mission en totalité : le NA506/H7-N du commandant
Demazière retourne après 2 b 15 de vol suite à la rupture
Du 28 au 30 août, aucune sortie de commande de gaz sur un moteur et le LW541/L8-B du
lieutenant Giguet qui a des problèmes de régulation
moteur après une heure de vol.
31 août Bien que handicapé par l'arrêt d'un moteur, le capitaine
Treize appareils de Guyenne et onze du Tunisie font partie Brohon NA547/H7-O, qui ne peut suivre son groupe, va
d'une formation de 60 bombardiers qui est chargée de bombarder le terrain de Volkel en se joignant à un autre
détruire des entrepôts de matériel pour V 1 et V2 à Stream. Au retour, il se pose à Attlebridge, une base de B-
Lumbres, situé à quinze kilomètres au sud-ouest de Saint 24 de la 8th Air Force. Quant au LW438/H7-K du
Omer. Cependant, le lieutenant Leroy sur le NA606/L8-L lieutenant Béraud, il est touché par la jlak sur l'objectif et
doit revenir après I h 30 de vol, la température du moteur atterit à Carnaby. Au cours de cette mission, le Guyenne a
intérieur droit étant anormalement élevée. lâché 71 tonnes de bombes.
Bien qu'effectuée de jour, la mission n'est pas un succès. Le Tunisie enregistre une nouvelle perte: le NA616/L8-T
L'objectif est complètement caché par une couche du capitaine Millet est sévèrement touché par la jlak sur
nuageuse et, considérant la proximité de la localité, le l'objectif, l'avion s'abat en flarnrnes à une quinzaine de
Master Bomber ne donne pas l'ordre de bombarder. kilomètres au nord de Venloo. Il n'y a que deux
Quelques trouées se faisant dans les nuages, l'ordre est survivants qui sont faits prisonniers : le capitaine Millet
finalement donné de bombarder. Le résultat n'est pas (navigateur) et le sergent Vayssadé (mitrailleur
J S"

larguée s'est décrochée au choc de l'atterrissage.


L'équipage périt tué ou brûlé sauf le lieutenant-colonel
Vénot qui est grièvement brûlé. C'est le commandant
Puget qui prend le commandement du Guyenne en
remplacement du lieutenant-colonel Vénot

11 septembre
Une formation de 379 appareils effectuent de jour des
raids sur trois usines de carburant synthétique, dont 114
Halifax sur celle de Gelsenkirchen parmi lesquels neuf du
Guyenne et autant du Tunisie qui aligne pourtant deux
Halifax supplémentaires. Le capitaine Dutrey-Lassus
LL590/L8-E a des problèmes d'oscillations au décollage,
embarque et s'enlise dans le terrain adjacent à la piste.
Quant au capitaine Bonnet (LL556/Q), ce sont des ennuis
mécaniques qui le laissent au sol.
Après deux heures de vol, le MZ571/N du capitaine
W rrier revient à Elvington à cause d'ennuis mécaniques.
La mission est difficile car, bien que le temps soit clair,
l'objectif est protégé par un épais écran de fumée qui gène
le bombardement. De plus la jlak est très active et
efficace (sept appareils seront perdus) et la grande
majorité des appareils est touché.
L'équipage du capitaine supérieur). L'adjudant Rouillay (pilote) et le sergent Au Guyenne, le MZ709/H7-F du capitaine Roy reçoit
Marchal passant devant son Moreau (mécanicien) s'écrasent avec le Halifax, tandis quinze éclats dans la partie avant; le LL583/G du
appareil, le LL553/H7-Q.
Cet Halifax a effectué 47 que le reste de l'équipage qui s'est parachuté (lieutenant lieutenant Hyenne, une hélice en drapeau, des fuites de
sorties de bombardement et 8 Allègre, bombardier; sergent-chef Souillard, radio et le carburant et hydraulique. se pose en urgence à
autres de ravitaillement en
carburant pendant l'opération sergent-chef Witzmann, mitrailleur arrière) est assassiné Woodbridge au retour. Le seul à ne pas être touché sera le
« Market Garden». La croix par les Allemands à son arrivée au sol. Le NA512/L8-F NA561/H du lieutenant Coche !
symboli_se la revendication d'un
chasseur de nuit abattu dans la
du lieutenant Ruby est également touché par lajlak, mais Au Tunisie, sur le A577/L8-H, le lieutenant Pelliot
nuit du 2 au 3 novembre 1944 il peut rejoindre l'Angleterre. Soixante-six tonnes de (navigateur et chef de bord) et le sergent chef Brillard
sur Düsseldorf.
(SHAA)
bombes sont mises à l'actif du Tunisie. Au retour, le temps (radio) sont blessés; le sous-lieutenant Rotte, bombardier
est si mauvais sur le Yorkshire que les appareils se posent du NA515/M (lieutenant Lac) est tué à son poste durant
un peu partout, en particulier à Woodbridge et sur la base la visée; l'avion se posera à Woodbridge criblé de 68
américaine d'Attlebridge. éclats. Quant au NA606/L du capitaine Hilaire, il explose,
touché de plein fouet sur l'objectif. Seul le mitrailleur
Du 4 au 8 septembre, aucune sortie. arrière, l'adjudant Oger, est sauvé par son parachute. Les
autres membres de l'équipage ont péri. Pour cette mission
9 septembre le Guyenne et le Tunisie ont largué, chacun, 36 tonnes de
C'est une mission de jour ayant pour objectif des défenses bombes.
allemandes à cinq kilomètres au nord-est du Havre.
Une formation de 272 appareils doit se charger de ce 12 septembre
secteur, parmi eux fi gurent dix du Guyenne et treize du Nouvelle mission de jour mais cette fois-ci, on repart sur
Timisie. l'Allemagne. C'est la gare et les nœuds ferroviaires de
Les conditions atmosphériques sont déplorables et la Münster qui sont visés. C'est là encore, le premier raid
visibilité nulle, ce qui oblige le Master Bomber à donner d'importance, depuis le 11 juin 1943, effectué par le
l'ordre d'abandon. Tous les appareils rentrent après avoir Bomber Command sur cette cible.
largué en mer. Il est entrepris par 119 Halifax et cinq Lancaster
éclaireurs qui ont à charge de baliser l'objectif. Dans cette
10 septembre formation se trouvent huit du Guyenne et neuf du Tunisie.
C'est encore une mission de jour dans le même secteur : La ville est sévèrement touchée mais les fumées dégagées
des nids de résistance allemands à Octeville, à trois ne permettent pas un bombardement précis. Le résultat
kilomètres au nord du Havre. est cependant considéré comme excellent.
Seize Halifax du Guyenne larguent 87 tonnes de bombes, Si deux Lancaster sont perdus, beaucoup d'appareils sont
et les quatorze avions du Tunisie, 77 tonnes. Ils font partie touchés par lajlak : le LW 438/H7-K du lieutenant Béraud
des 171 appareils qui attaquent cet objectif. La mission rentre avec 39 impacts; sur le NA556/H7-O du capitaine
est accomplie sans problème. Leclère, le sergent Munier (radio) est légèrement atteint tout
Au moment où le NA585/H7-M pose ses roues sur la comme le sous-lieutenant Taurel, bombardier sur le
piste d'Elvington, c'est l'explosion : une bombe non LK793/L8-V du lieutenant Hegly, qui est blessé au visage.
Le Guyenne largue 23 tonnes de bombes et le Tunisie 26, avoir déployé les cocardes françaises aux yeux des
le capitaine Bonnet (LL603/L8-P) ne pouvant larguer compatriotes par de brillants passages en vol rasant et
qu'un tiers de ses containers d'incendiaires et le certains équipages peuvent voir, en passant au-dessus du
commandant Wrrier (LL602/L8-L) les deux tiers. Touquet, la population qui agite des mouchoirs. »
Il est à noter que, depuis quelques jours déjà, les appareils
des deux groupes arborent les couleurs françaises sur les Du 21 au 24 septembre, aucune sortie.
flancs et les drapeaux de dérives (sauf les ailes), c'est une
reconnaissance, par la RAF, du statut spécifique de 25 septembre - 20 octobre
nationalité de ceux-ci. Les Halifax des deux groupes sont «réquisitionnés», avec
ceux d'autres Squadrons du 4 Group au transport de
Le 13 et 14 septembre, aucune sortie. carburant destiné aux véhicules et blindés alliés qui
tentent des percées sur Arnheim et Eindhoven. Des
15 septembre modifications succinctes ont été apportées aux appareils
Une mission de nuit pour 490 appareils : bombarder la pour le transport, par chacun des avions, de 165 jerricans
ville de Kiel. d'Elvington à Bruxelles-Melsbroeck (B-58).
Entre le Guyenne et le Tunisie il est prévu 24 Halifax pour Le Guyenne effectue 108 sorties qui représentent l'emport
ce raid. Le Guyenne décollant avant le Tunisie, sept de 81 000 gallons (368 000 litres) de carburant, le Tunisie
appareils seulement peuvent se joindre au Stream. Un 112 pour 88 000 gallons (400 000 litres). La quantité
pneu du NA620/H7-M éclate alors qu'il est sur la piste totale de carburant emportée dans cette vase opération
de décollage, ce qui le met de travers et bloque les 17 représente approximativement 325 000 gallons
autres qui ne peuvent décoller. (1 475 500 litres), l'ironie veut que les appareils qui les
Ce ne sont que 21 tonnes de bombes qui sont lâchées par ont transportés ont consommé... la même quantité !
les NA562/H7-D du lieutenant Dabadie, MZ709/F du Aucun appareil n'est perdu durant toute la durée de cette
capitaine Thiry, NA561/H du lieutenant Cocho, NA554/J opération.
du capitaine Baron, NA506/N du capitaine T hiers,
NA556/O du commandant Brohon et NA549/P du 6 octobre
capitaine Marias. Tous rentrent sans encombre à On revient aux « choses sérieuses ». Quinze Halifax du
Elvington. Guyenne et treize du Tunisie font partie d'une formation
de 150 appareils qui ont, ce jour, à détruire une usine de
Le 16 septembre, aucune sortie. carburant synthétique à Scholven, agglomération située à
deux kilomètres au nord-est de Mônchengladbach dans la
17 septembre Ruhr.
Trois mille tonnes de bombes sont lancées par 762 Les conditions atmosphériques sont bonnes, le temps est
appareils sur les positions allemandes autour de clair et l'objectif bien dégagé mais cela favorise
Boulogne. C'est une préparation à une offensive des également la jlak, particulièrement intense; la majorité
troupes alliées. des appareils est plus ou moins touchés. Un le sera plus
Le Guyenne n'est pas sollicité pour cette opération, seuls durement, le NA555/H7-L du capitaine Rabiot qui est
douze Halifax du Timisie sur treize prévus partent. Le atteint par un coup direct dans l'aile gauche qui
LL557/L8-J du capitaine Hachette reste à la base à cause s'enflamme. C'est en feu que l'appareil se présente sur
d'ennuis mécaniques. Ils larguent 66 tonnes de bombes l'objectif. Les bombes larguées, le capitaine Hablot donne
sur des nids de résistance à deux kilomètres au sud de l'ordre d'évacuation. Tous sautent sauf ce dernier qui est
Boulogne. L'effet de ces bombardement est tel que les éjecté au moment où le Halifax explose et se retrouve au
troupes allemandes du secteur se rendent peu de temps sol - sans savoir comment. Tout l'équipage est fait
après, ce qui vaudra, de nouveau, des messages de prisonnier, mais le lieutenant de Saint-Marc (navigateur)
félicitations des corps d'armée canadien et britannique. et le sergent-chef Pons (mécanicien), qui sont
sérieusement blessés, de même que le lieutenant
Les 18 et 19 septembre, aucune sortie. Wuillemin (bombardier), qui lui est grièvement blessé
(bassin fracturé et vessie éclatée), sont transportés à
20 Septembre l'hôpital de Gelsenkirchen. Le capitaine Rabiot (pilote),
Pour le Guyenne et le Jlmisie, cette mission est la dernière l'adjudant-chef Philippe (radio), le sergent Manick
où ils ont à bombarder le sol français. (mitrailleur supérieur) et le sergent-chef Yvars sont
Sur les 646 appareils qui effectuent le raid, onze sont du dirigés vers un camp de prisonniers. Tous seront libérés
Guyenne et huit du Tunisie. Chacun d'entre eux largue 60 à la fin de la guerre.
et 44 tonnes de bombes sur des positions allemandes à
Sangatte à deux kilomètres au sud-ouest de Calais. Pour 7 octobre
cette mission de jour, tout comme la précédente, tout se Pour ce jour, il s'agit de détruire les voies de
passe « merveilleusement bien - c'est ce que l'on peut communications allemandes à la périphérie de Clèves
relever dans le journal de marche du Tunisie - excellente qui se trouvent sur le flanc fragilisé des forces alliées
promenade, tous les avions sont rentrés à leur base après en Hollande, suite à l'échec de l'opération « Market
u
J S"

14 octobre
Mission de nuit, objectif Duisbourg. Cette mission fait
partie d'une opération spéciale appelée « Hurricane »
ayant pour but de montrer la supériorité aérienne des
Alliés en effectuant, dans le délai le plus bref, un effort
maximum de bombardement de la part de la RAF et de la
8th Air Force, sur des objectifs se trouvant dans la zone
hautement industrialisée et peuplée de la Ruhr. C'est
pourquoi la RAF envoie en plusieurs vagues, 1 013
appareils sur Duisbourg et la 8th Air Force 1 251 sur
Cologne. Si la flak fait payer un lourd tribut à ces raids
(14 appareils pour la RAF et 5 pour la 8th AF), il n'y a par
contre aucune réaction de la chasse allemande. Le
Guyenne et le Tunisie effectuent pour cette opération,
deux missions à 12 heures d'intervalle : une première avec
quinze Halifax pour chacun des deux groupes, leur
chargement étant de 60 à 70 tonnes de bombes.
Tout au long du parcours et sur l'objectif ce sont douze
Squadrons de Spitfire et de Mustang qui assurent la
protection des différents Streams.
Les Halifax LL602/L8-L du lieutenant Leroy et LL603/P
du capitaine Vauché sont touchés par de nombreux éclats
deflak. Au retour, le Stream croise des B-17 et B-24 de la
8th Air Force qui se dirigent vers Cologne.
Pour la seconde mission, le Guyenne aligne onze
L'équipage du capitaine Baron Garden ». Ce sont 351 appareils qui participent au raid appareils et le Tunisie dix. En fait treize étaient prévus
devant le NA554/H7-J. Cet dont seize du Guyenne et douze du Tunisie. Le mais le capitaine Barrault (NA512/L8-F) et le lieutenant
équipage sera abattu â bord du
NR181/J le 4 novembre 1944 commandant Marin (MZ986/L8-B) rentre après 1 h 20 Courvalin (LK793/V) ne peuvent partir en raison de
au cours du raid sur Bochum. de vol ayant constaté des vibrations de cellule. Le problèmes mécaniques. Quant au MZ985/N du
(Collection J. Mutin)
temps est clair, le centre et le nord de la ville sont commandant Wrrier, ne pouvant rentrer son train, il se
détruits. La flak est active : sont touchés les débarrasse de ses bombes et se repose à la base. Leur
LL586/H7-E du lieutenant Trouette, MZ709/F du chargement est respectivement de 54 et 38 tonnes de
capitaine Thiry et LW642/L8-0 du capitaine Noirot, bombes.
mais tous rentrent à Elvington. Cette seconde mission se déroulant de nuit, la protection
Ce sont 85 tonnes et 52 tonnes de bombes que le Guyenne est assurée par des Mosquito.
et le Tunisie ont déversé sur Clèves. En moins de deux jours, le Bomber Command aura
effectué plus de 2 000 sorties (2 018) et largué 8 934
Le 8 octobre, aucune sortie. tonnes de bombes sur la ville de Duisbourg qui est
pratiquement anéantie.
9 octobre
Comme on revient sur la Ruhr, c'est de nuit qu'est effectué
un raid de 435 appareils, dont dix du Guyenne et onze du 15 octobre
Tunisie sur des installations industrielles à Bochum. Pour l'attaque de l'importante base navale de
À l'aller, ils sont pris pour cible par des batteries de DCA Wilhemshaven par 506 appareils, les deux groupes ne
alliées aux environs de Liège. Quant à l'objectif, il est très peuvent mettre en œuvre chacun que sept Halifax du fait
couvert ce qui provoque beaucoup de dispersion dans le de l'indisponibilité de certains pour diverses raisons mais,
bombardement et le résultat ne sera pas probant bien que surtout, parce que la majorité sont rentrés tard de la
le Guyenne y largue 46 tonnes et le Tunisie 55 tonnes de précédente mission et ne peuvent être préparés à temps.
bombes. D'ailleurs, au Tunisie, le LL602/L8-L du capitaine
Au retour, le NA556/H7-O du capitaine Brohon se pose à Hachette doit écourter la mission, son radio, l'adjudant

Manston, endommagé par laflak et le capitaine Schlegel Lagouttière étant malade.
sur le LL590/L8-D est pris à partie par un chasseur de Sur l'objectif, le MZ985/L8-N du commandant Wrrier est
nuit mais parvient à lui échapper bien qu'étant touché. littéralement soufflé par une formidable explosion, le
Les jours suivants, les équipages commencent à être Halifax passe sur le dos et après avoir perdu 1 200 pieds,
briefés sur l'utilisation du H2S radar d'aide à la navigation le pilote, l'adjudant Pélissier, réussit à le rétablir en ligne
et au repérage des cibles au sol, matériel qui, sous peu, de vol et parvient à Elvington mais le N sera réformé. Si
sera monté sur leurs Halifax. le Guyenne largue 33 tonnes et le Tunisie 30 tonnes, les
résultats de ce bombardement ne sont pas considérés

1
Du 10 au 13 octobre, aucune sortie. comme étant des meilleurs.
Le nez du MZ741/H7-C. Il est
vu après sa quarante­
quatrième mission effectuée le
28 novembre 1944.
Parti en révision, il est alors
remplacé au Guyenne par le
PN170 qui reprend le code H?­
C. Le MZ741 reviendra plus
tard en tant que H?-U pour
effectuer la mission du 24
décembre sur Mulheim.
Touché par la flak, il sera
réparé une nouvelle fois et
effectuera trois nouvelles
missions, cette fois codé H?-R.
Entré en révision, il reprend du
service le 17 février, codé H-7A
et effectue encore 13 missions
avant d'être perdu la nuit du
18-19 mars 1945 au cours du
raid sur Witten avec l'équipage
du lieutenent Gonthier.
Au fond se trouve le A554/H7 -
S du capitaine Baron. On
remarque que la pin-up est
maintenant assise sur une
bombe.
(IWM)

Du 16 au 22 octobre, aucune sortie. industries de guerre avoisinantes. Résultat pour la


journée, Guyenne 75 tonnes, Tunisie 70 tonnes. Quelques
23 octobre appareils sont touchés par des éclats de jlak mais sans
C'est Je raid le plus important lancé contre Essen depuis grands dommages. Deux cents Spitfire accompagnaient
le début de la guerre. Plus de mille appareils (1 055) le raid en protection.
lancent quelques 4 538 tonnes de bombes sur la ville.
Dans cette importante formation, quatorze sont du Les 26 et 27 octobre, aucune sortie.
Guyenne (66 tonnes) et quinze du Tunisie (75 tonnes).
Deux autres appareils prévus (NA546/H7-G et LL553/Q) 28 octobre
ne peuvent y participer, de même qu'un seizième appareil Ce jour, c'est un raid dévastateur que va subir Cologne.
pour le Tunisie, le LL602/L8-L qui a des problèmes après Une formation de 733 appareils en deux vagues, traite les
I heure 30 de vol, ce qui oblige Je capitaine Muller à périphéries nord-est et sud-ouest du centre ville : plus de
revenir. 2 200 blocs d'appartements sont détruits ainsi que des
Cette nuit, le Guyenne enregistre une nouvelle perte : Je locaux industriels. Des dommages très importants sont
MZ742/H7-A du commandant Simon disparaît sans que causés à des centrales électriques, aux installations
l'on sache encore dans quelle circonstance. L'équipage portuaires sur le Rhin et aux réseaux ferroviaires.
effectuait sa vingt-troisième mission. En remplacement Treize Halifax de Guyenne effectuent ce raid (le
du commandant Simon, c'est le capitaine Thiry qui prend quatorzième prévu, le MZ709/H7-F du capitaine Roy
le commandement de la 3ème escadrille. retourne suite à une baisse de pression huile au moteur
extérieur droit) et quinze du Tunisie. Cependant deux
Le 24 octobre, aucune sortie. autres appareils ne peuvent participer : le NA576/L8-N
du lieutenant Germain, panne moteur intérieur droit et le
25 octobre NA5 l 9/L8-S du lieutenant Couvalin qui, lui, aura moins
C'est de_ nouveau la ville d'Essen qui est visée mais, cette de chance : alors qu'il se dirige vers Woodbridge suite à
fois de jour. Une formation de 771 bombardierss lourds des ennuis au moteur extérieur gauche, il voit deux autres
effectuent ce raid dont quinze du Guyenne et autant du moteurs s'emballer l'obligeant à se poser en mer à vingt
Tunisie. Pour ce dernier le nombre est ramené à quatorze, miles des côtes anglaises. L'équipage est recueilli sain et
le capitaine Bonnet (LL556/L8-Q) revenant après deux sauf et ramené à terre par les soins de l'Air Sea Rescue
heures de vol, hélice du moteur extérieur droit en Service. Chacun des groupes lâche sur la ville 71 et 75
drapeau. L'objectif est couvert, le bombardement se fait tonnes de bombes.
au « Sky Markers » et bien qu'il soit atteint de manière Les appareils rentrent plus ou moins touchés par la jlak,
dispersée, les dégâts sont cependant très importants, en c'est le cas des NA562/H7-D du capitaine Thiry, du
particulier en ce qui concerne les aciéries Krupps et les NA561/H du capitaine Valentin ou encore du MZ741/H7-
t IJPES "tt,tJRl)S"

C du lieutenant Vialatte qui doit se poser à Woodbridge. amène certains à se demander « mais que peut-il rester de
Quant au NA512/L8-F du capitaine Barrault, il doit se Cologne?»
poser à Bruxelles, deux hélices en drapeau suite aux Le Guyenne et le Tunisie ont chacun sept appareils qui
importants dégâts causés par la flak au-dessus de participent à ce raid sur un total de 493 bombardiers. C'est
l'objectif. à nouveau par marquage « Oboe » que se fait le
bombardement au travers de la couche épaisse de nuages.
Le 29 octobre, aucune sortie. Les dégâts occasionnés sont moins sévères que les deux
raids précédents.
30 octobre Les deux groupes larguent 36 tonnes de bombes chacun
C'est encore Cologne, mais de nuit cette fois. Il est à noter que, pour la première fois, des équipages
La couverture nuageuse étant importante, le marquage de racontent au debriefi11g que des jets ont fait des
l'objectif se fait par Oboe. Ce sont donc 905 appareils qui évolutions autour du Stream sans attaquer et supposent
remettent ça dont quatorze du Guyenne et quinze du qu'ils se familiarisent avec leurs nouveaux engins.
Tunisie. Cependant, Je capitaine Stanislas (MZ984/L8-G)
ne peut exécuter la mission, le moteur extérieur gauche Le Jer novembre, aucune sortie.
chauffant anormalement et le capitaine Hoquetis devant
aussi l'interrompre après 1 h 20 de vol ayant des 2 novembre
problèmes de circuit hydraulique sur son NA678/L8-H. Cette nuit voit le dernier raid important contre la ville de
Les comptes rendus diront que la partie ouest de la cité a Düsseldorf. Ce sont 992 bombardiers dont treize du
été « minutieusement labourée » par les 3 431 tonnes de Guyenne et autant du Tunisie qui occasionnent des dégâts
bombes explosives et 610 tonnes d'incendiaires considérables : sept importante usines sont totalement
déversées, dont 74 tonnes du Guyenne et 67 tonnes du détruites, dix-huit de plu endommagées et la moitié
Tunisie. nord de la ville est pratiquement rasée. Onze Halifax et
Alors qu'il passe sur l'objectif, le LL587/L8-A du huit Lancasters sont perdu . lajlak mais surtout la chasse
capitaine Hegly reçoit une monture de container de de nuit allemande ayant été trè mordantes.
bombes incendiaires sur l'avant du fuselage. Au Guyenne, le Z 09'H -F du capitaine Thiry fait
Au retour, le NA562/H7-D du lieutenant Dabadie se pose demi-tour après pre que troi heures de vol, ayant des
à Pocklington à court de carburant et le NA680/L8-K du problèmes mécanique . Le lieutenant Condé, dont c'était
sous-lieutenant Terrien à Woodbridge, durement touché la première mission. n'a pas la satisfaction de la
par lajlak. D'ailleurs la majorité des appareils des deux terminer : il disparait. abarru sur le LW443/E par un
groupes se pose à Pocklington, à cause des mauvaises chasseur de nuit alor- qu'il venait de bombarder l'objectif.
conditions atmosphériques qui règnent sur Elvington. Le mitrailleur arrière. le erg nt-chef Saury-Lavergne se
L'équipage du lieutenant parachute, et, arrivé au ol e dirige vers l'ouest; le sergent
Dabadie devant le Halifax
NA562/H7-D. Cet équipage Debroise (mitrailleur upérieur) qui s'est également
sera perdu lors du raid sur 31 octobre parachuté est fair pri onnier. Le reste de l'équipage
Bochum le 4 novembre 1944 à
bord d'un autre H?-0, le C'est toujours Cologne ! La « sarabande nocturne » disparaît avec l'appareil.
NA121. (SHAA) continue sur la ville de Rhénanie- Westphalie, ce qui Le NA620/M du capitaine Plagnard est également
sérieusement touché par un chasseur de nuit au retour
dans la région de Liège. Le feu qui a pris peut être
maîtrisé et le Halifax e po e à Manston, gravement
endommagé, et avec deux équipiers en moins : les
sergents-chefs Hiblot (mécanicien) et Allain (mitrailleur
arrière), croyant que l'appareil était en perdition se sont
parachutés au-de u de la Belgique. Modeste
contrepartie, l'équipage du LL553/Q du capitaine
Marchal revendique un cha eur de nuit abattu.
'l,;oOiâ Au Tunisie, c'e t le Halifax du lieutenant Verhille
(NA520/O) qui e t attaqué. dix minutes après être passé
' sur l'objectif, par un cha eur de nuit et alors qu'il se

f.i:t�.tf, ":',---�
trouve à quelque 16 km au ud d'Aix-la-Chapelle. A sa

,. deuxième attaque. il endommage un moteur qui doit être

"-_::_jJ
arrêté, le lieutenant Henry (bombardier) se parachute
croyant l'appareil gravement touché, il sera récupéré au
sol par les Américain .

=-
..
Suite à ce nombreu e attaques de la chasse de nuit,
:f
\' .-\·, ",
,..,,,.
.
-- ..
• 1 ., • ◄ ., plusieurs Halifax du Tunisie se posent ·à Manston avec
\ .:- .
plus ou moins de dégât .
"' • V If, . ·,· - - .:.;._. A son retour, le lieutenant Courvalin (MZ986/L8-B)
déclare avoir engagé le combat avec un chasseur à
Il 1111111111
Il I Ill

Handley-Page Halifax Mk. Ill (MZ742)


N° 346 Squadron Guyenne
Commandant Simon, 8 octobre 1944.

Handley-Page Halifax Mk. Ill (MZ741)


N° 346 Squadron Guyenne
Lieutenant Vialatte, 15 septembre 1944.

L'appareil est équipé d'une tourelle ventrale Preston-Green


désarmée et entièrement recouverte de peinture noire.

Handley-Page Halifax Mk. Ill (NA562)


N° 346 Squadron Guyenne
Lieutenant Dabadie, 29 octobre 1944.
.. --
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••

C Aéra-Éditions, 2000
Infographies P A.
- Tillay et G. �ruchart.
'.'IS "L J S"
Handley-Page Halifax Mk. Ill (PN167)
N ° 347 Squadron Tunisie
Capitaine Jean, 28 novembre 1944.

C Aéro-ÊdiUons, 2000
Infographies P-A. Tillay et G. Fruchart.
J ES "t J S"

1111111111 11111•••••
1111111111 .1111111
Handley-Page Halifax Mk. Ill (NA554)
N ° 346 Squadron Guyenne
Capitaine Baron, 2 novembre 1944.

11111111111111111111
1111

Handley-Page Halifax Mk. Ill (NR232)


N° 346 Squadron Guyenne
Capitaine Barbe, 3 mars 1945.

Handley-Page Halifax Mk. 111 (NA585)


N ° 346 Squadron Guyenne
Lieutenant-colonel Vénot, 6 aoOt 1944.

1 1111111111
Handley-Page Halifax Mk. Ill (NA564)
N ° 346 Squadron Guyenne
Commandant de Vulpillières,
25 décembre 1944.

C Aéro-Éditions, 2000
Infographies P-A. lilley et G. Fruchart.
Vue du Halifax NA554/H7-0 à
Elvington au printemps 1945.
Les cocardes françaises ont
été apposées depuis peu. Cet
avion était la monture de
l'équipage du capitaine
Leclère.
(Collection J. Mutin)

réaction et prétend l'avoir abattu. ensemble ayant deux ailes et un fuselage. Même
D'ailleurs pour cette nuit-là, et l'ensemble de la mission, constatation du mitrailleur supérieur. Bombe volante
il est revendiqué la destruction de neuf chasseurs de nuit dirigée par un chasseur de nuit ? »
ennemis dont cinq « Jet Propelled » ! À l'époque, il en existait dans la panoplie des défenses
À cette date il est intéressant de noter l'impact qu'a pu allemandes.
donner la connaissance de l'existence des avions à
réactions allemands : les premières actions du Me 163 se Le 3 novembre, aucune sortie.
situent fin juillet 1944, celles du Me 262 vers la mi-août.
Le Me 163 de par sa taille et ses caractéristques ne 4 novembre
pouvait être équipé pour la chasse de nuit. C'est une mission de nuit sur Bochom dans la Ruhr. Si le
Il faut cependant calmer quelque peu l'excitation de ces raid sur cette ville est considéré comme un succès pour
équipages. S'il est vrai que l'exploit d'en abattre un les destructions causées, ce n'en est pas moins un raid
rehausse leur prestige, on ne peut « vendre la peau de meurtrier pour les appareils qui y participent. Sur les 749
l'ours avant de l'avoir tuée » ! qui l'effectuent, 23 Lancasters et cinq Halifax sont perdus
Chacun de ces appareils avait des limites d'emploi qui les et ces cinq Halifax appartiennent tous au Guyenne.
cantonnaient uniquement à des interceptions de jour. L'ironie du sort voulant que ce soit là le dernier grand raid
La première expérience de nuit ne sera réalisé que le 17 sur cette cité.
décembre 1944 par l'Oberleutnant Kurt Welter avec un L'objectif est défendu par une flak qualifiée de
Me 262A- l a - V056/Wk.Nr 130056 monoplace équipé du «formidable» et la chasse de nuit est très active : dès les
FuG 218 Vl « Neptune ». Au regard de cela, il n'y eut lignes de front passées, de grands secteurs du parcours
donc pas beaucoup d'équipages de Halifax qui purent les sont éclairés par les projecteurs qui servent de guide à la
voir ! Par contre, l'explication la plus plausible que l'on chasse, les premières attaques se font à hauteur de
puisse donner au phénomène rapporté par ces équipages Salingen, les dernières, au retour, vers Charleroi : seize
se trouve dans le rapport fait pour ce raid du 2 au 3 avions du Guyenne larguent 56 tonnes de bombes et onze
novembre. autres du Tunisie en larguent 38 tonnes participent à ce
« Entre Cologne et Diisseldo,f. sur le chemin du retour à raid.
19 000 pieds, le pilote aperçoit sur la droite une flamme Juste avant d'arriver sur l'objectif, le capitaine Baron
couleur sodium, longue, se déplaçant parallèlement à (NR181/H7-J) est obligé de stopper un moteur et fait sa
l'avion. Il l'annonce à l'équipage. Le bombardier passe sur trois moteurs. Alors qu'il dégage, il est attaqué
l'aperçoit et, la suivant virtuellement, constate qu'elle une première fois par un chasseur de nuit sur l'avant et un
vire sur la gauche, se dirige vers l'arrière, puis se met peu plus tard par un autre sur l'arrière. Le Halifax prend
dans l'axe. Le deuxième mitrailleur l'aperçoit à son tow; feu et s'écrase au sud-ouest de Düsseldorf, tous les
le mitrailleur arrière, commande « Corkscrew » que le membres d'équipage sauf trois sont tués. Parmi les tués
pilote exécute, la flamme suit la manœuvre, mais, étant on compte le colonel Dagan de l'état major emmené
déportée elle vire et réattaque en venant du bas et de la comme deuxième pilote pour cette mission. Le capitaine
gauche. Une fois à portée, le mitrailleur arrière tire trois Truche (navigateur), l'adjudant-chef Mignot (radio) et le
rafales, constate que /a flamme s'arrête des morceaux se sergent-chef Petitjean (mitrailleur supérieur) ont pu sauter
détachent et l'ensemble tombe enflammes. Le bombardier et sont faits prisonniers.
avait constaté que cette flamme faisait corps avec un Le NAl 21/H7-D du lieutenant Dabadie est attaqué par un
LES GRfllJPES l..f)IJRl)S" 11

L'équipage du capitaine Calme!


devant le nez du Halifax
MZ471/H7-C.
(SHAA).

chasseur de nuit juste avant d'arriver sur l'objectif qu'il Au Tunisie, le Halifax du lieutenant Petus (LL587/A) est
bombarde. Peu de temps après, c'est un Ju 88, qui met le touché par des éclats de jlak, et celui du capitaine
feu au moteur intérieur gauche; le feu prenant de Bourgeois {NR151/L8-J) l'est plus sérieusement puisque
l'importance, l'appareil s'écrase au nord-ouest de 26 impacts sont relevés. Quant au capitaine Vauché
Cologne. Seuls le sergent chef Alavoine (radio) et le (LL603/P), son mitrailleur arrière, le sergent D'Andrea
sergent Vautard (mitrailleur supérieur) se sont parachutés ouvre le feu sur un premier chasseur de nuit avant de subir
et sont fait prisonniers. l'attaque d'un deuxième auquel il parvient à échapper par
Le lieutenant V lès {NA558/H7-M) après son passage sur des manœuvres évasives. Un peu plus tard,
l'objectifest surpris par l'attaque d'un chasseur de nuit qui il est de nouveau pris en chasse sur l'arrière alors que
le met en feu. L'appareil s'écrase au sud-est de Düsseldorf l'équipage portait son attention sur un jet (cf. rapport de
faisant trois tués et deux prisonniers, l'adjudant mission) arrivant par l'avant, le capitaine Pelliot
Hannedouche (pilote) et le sergent-chefVlaminck (radio). {NA678/L8-H) oblige la majorité des appareils rentrants
Les deux autres membres de l'équipage connaissent un à se poser à Full Sutton ou à Pocklington, il encombre la
sort tragique, le sergent-chef Olive (mitrailleur arrière) piste d'Elvington, le train d'atterrissage gauche s'est
grièvement blessé au menton, sera frappé sur sa blessure effacé suite aux dégâts occasionnés au système
avant d'être abattu par deux civils allemands, c'est hydraulique par lajlak.
également le triste sort qui est réservé au sergent-chef
Beauvois (mécanicien) parachuté qui est assassiné peu de Le 5 novembre, pas de sortie.
temps après son arrivée au sol.
Le capitaine Béraud {NA549/H7-N) lui aussi est la cible 6 novembre
d'un chasseur de nuit. Le Halifax en feu s'écrase au nord­ On revient aux missions de jour, Gelsenkirchen, l'objectif
.
ouest de Cologne. Tout l'équipage se parachute et cinq principal est une usine de carburant synthétique qui se
membres sont fait prisonniers car maheureusement, le trouve dans les faubourgs de la ville.
parachute du capitaine Béraud (pilote) se déchire à Une formation de 738 appareils participe à ce raid dont
l'ouverture et se tue ainsi que le lieutenant Raffin sept du Guyenne et onze du Tunisie, mais le LL553/H7-Q
(bombardier) qui a la malchance de tomber sur une ligne du capitaine Marchal fait demi-tour, un moteur ayant pris
à haute tension. feu. L'incendie sera éteint avant l'atterrissage.
Quant au NA546/H7-G du lieutenant Hyenne, il s'écrase La jlak, sur l'objectif est comme toujours intense. De
près de Dortmund sans que l'on sache dans quelles nombreux appareils sont touchés : c'est le cas du capitaine
circonstances; tout l'équipage périt. (MLZ741/H7-C), du lieutenant Flesh (LL586/D), du
cap1tame Veauvry (NA557/L), le plus atteint est jlak. Le MZ738/P du commandant Marias a effectué, lui,
l'appareil du lieutenant Danna (NA554/H7-J) sur lequel le presque toute la mission sur trois moteurs.
sergent Demalausserie (mitrailleur supérieur) est Au Tunisie, ce sont les MZ986/L8-B du capitaine Marin,
sérieusement blessé. Au retour le Halifax se pose à MZ984/G du lieutenant Cottard et le NR153/D du
Manston pour hospitaliser le mitrailleur. Au Tunisie c'est capitaine Jean qui sont touchés par la jlak. Le capitaine
le capitaine Bresson (LK793N) qui a un moteur qui Muller (LL557/L) a, comme le commandant Marias,
tombe en panne juste sur l'objectif, il rentre sur trois effectué la plus grande partie de la mission sur trois
moteurs et se pose à Woodbridge. Le lieutenant Cottard moteurs.
verra son LL590/L8-G durement touché par lajlak mais Douze Squadrons de Spit et de Mustang ont assuré la
il peut rejoindre la base. protection du raid.
Le Guyenne a lâché 30 tonnes de bombes et le Ttmisie 57
tonnes. Pas moins de 21 Squadrons de chasse équipés de Le 17 novembre, aucune sortie.
Spit et de Mustang, ont assuré la protection de ce raid.
À partir de cette date et jusqu'à la prochaine mission, les 18 novembre
équipages s'entraînent au «cross H2S», vols au-dessus de C'est encore une mission de jour mais cette fois sur une
la campagne anglaise, pour se familiariser avec le gare au nord-est de Münster.
fonctionnement et surtout la lecture de ce système radar, Quatorze Squadrons de Spit et sept de Mustang assurent
les appareils des deux groupes en étant, petit à petit, la protection. Une formation de 479 appareils dont treize
équipés du Guyenne qui larguent 47 tonnes de bombes et douze
du Tunisie, qui larguent 48 tonnes de bombes, effectuent
Du 7 au 12 novembre, aucune sortie. ce raid dont le résultat est décevant, le bombardement
n'ayant pas été concentré et la grande majorité des
13 novembre bombes étant tombées sur la ville. Au retour, les
Le sergent-chef Soury-Lavergue, qui s'était parachuté de équipages ont été salués par quelques départs de V2 au­
l'appareil du lieutenant Condé abattu le 2 novembre dessus de Rotterdam. « On vit une longue trainée blanche
rejoint le groupe après avoir marché durant cinq nuits et entre JO et 25 000 pieds, inclinée do 60° sur l'horizontale,
s'être caché le jour alors qu'il était encore dans les lignes défonnée ensuite en une sinussoïdale par les vents qui
ennemies. Il arrive dans une zone tenue par les diffèrent en altitude ».
Américains qui le ramènent vers l'arrière rapidement.
Les 19 et 20 novrmbre, aucune sortie.
Les 14 et 15 novembre, aucune sortie.
21 novembre
16 novembre Et l'on revient aux missions de nuit. Une formation de
Le Bomber Command est sollicité pour traiter trois villes, 270 appareils prend part à un raid sur une usine de
Düren, JüJich et Heinsburg, près des lignes de combats carburant synthétique à Sterkrade. Treize avions du
entre Aachem et le Rhin. C'est là que les 1ère et 9ème Guyenne et douze du Tunisie y participent, les deux
Armées américaines doivent attaquer. Ces objectifs ont groupes lâchant 47 tonnes et 48 tonnes de bombes... sur
été désignés afin de couper les communications en arrière les alentours de l'usine, comme tous les autres d'ailleurs 1
des lignes tenues par les Allemands. Parallèlement, la 8th Au cours de la montée en altitude, le NA557/H7-L du
Air Force traite un certain nombre d'objectifs dans la capitaine Loew, pour qui c'est la première mission, entre
même région. en collision avec le Halifax NR129 du N°51 Squadron.
En ce qui concerne le Bomber Command, ce sont 1 080 Les deux appareils s'écrasent en Belgique avec leur
appareils répartis en trois groupes qui ont à charge les équipage à bord. Il n'y a aucun survivant.
objectifs assignés : 485 appareils sur Düren, 182 sur Aux environs de l'objectif, le MZ488/H7-O du capitaine
Heinsburg et 413 sur Jülich dont quinze du Guyenne qui Leclère est pris à partie par un chasseur de nuit mais lui
larguent 41 tonnes de bombes, tandis que douze Halifax échappe, de même que le MZ741/C du capitaine Calme)
du Tunisie larguent 30 tonnes. qui, lui, est attaqué par deux fois mais sans succès grâce
La ville est considérée comme rayée de la carte, de même à ses actions évasives. Quant au NA564/E du lieutenant
que les deux autres mais, en dépit de ces destructions, Trouette, il sera suivi un bon moment par les projecteurs
l'avance des troupes américaines ne sera pas un succès et par lajlak sans trop de dommages.
les terrains détrempés par les pluies d'automne bloquent Au Ttmisie, c'est le NA577/L8-H du lieutenant Pelliot qui
les chars, l'artillerie est à court de munitions car, pour les est légèrement touché par la jlak. Le capitaine Noirot,
mêmes raisons, il y a des problèmes de ravitaillement et, (LW642/O) un de ses moteurs ayant lâché 25 minutes
de ce fait; l'avance de l'infanterie est lente et coûteuse. avant l'objectif poursuit la mission, touché par lajlak. Il
Pour cette mission de jour, la jlak est encore active : au va se poser à Bruxelles où, malgré des appels radio, tirs
Guyenne, les LL583/H7-N du capitaine Thiers, MZ477/G de fusées de signalisation du jour etc, il a la désagréable
du commandant Puget, NR229/D du lieutenant Trouette surprise d'être pris pour cible par la DCA américaine qui
et NA166/J du lieutenant Valentin ainsi que le NA547/M n'a toujours pas modéré ses actions hargneuses, les jours
du capitaine Plagnard sont plus ou moins touchés par la à venir le montreront !
1 S"

Le Halifax NA680/L8-K du
lieutenant Hégly en février
1945.
La censure a fait son œuvre.
(IWM)

Du 22 au 27 novembre, aucune sortie. extérieur droit. idem pour le capitaine Verhille qui, lui, a
des problèmes de circuit hydrauliques sur son appareil.
28 novembre L'objectif est complètement bouché par les nuages et les
Ce sont à nouveau, les installations industrielles et les « sky markers », qui ont lâchés trois minutes en retard,
usines Krupps d'Essen qui sont visées cette nuit. gâchent quelque peu la mi sion pour les appareils qui
Une formation de 316 appareils effectuent ce raid, dont n'ont pas le temps de e placer sur le bon cap,
seize du Guyenne qui larguent 77 tonnes de bombes et Si les industries locale ne sont guère touchées, la ville
quinze avions du Tunisie qui en larguent 75 tonnes. Les par contre l'est de nouveau et les dégâts importants.
dégâts occasionnés sont importants malgré la couverture Au retour, le MZ490'H - du capitaine Thiers est
nuageuse. attaqué, sans mal. par un chasseur de nuit et tous les
Le lieutenant Bornecque sur le MZ737/H7-B a un de ses appareils rentrent an problème à Elvington.
moteurs qui tombe en panne quinze minutes avant
d'arriver sur l'objectif, de même que son appareil « Gee ». Le l" décembre, aucune ortie.
Il continue mais, ayant perdu de l1altin1de, ne peut
bombarder les repères des « sky-marker s» étant au­
dessus de lui. Le capitaine Cattelat (MZ741/C) a une 2 décembre
bombe qui casse une porte de soute et se retrouve, dix Toujours de nuit. 504 appareils sont chargés de
minutes après son passage sur l'objectif, avec une hélice bombarder Hagen dans la Ruhr. Jusque-là cette ville
en drapeau. Le NA56 l /H du capitaine Petit est attaqué par n'avait jamais subi de raids importants.
l'arrière par un chasseur de nuit, le mitrailleur arrière tire Quatorze Halifax du Guyenne et treize du Timisie y
et le pilote s'en tire par un corkscrew. Quant au participent. La ville et de nombreux secteurs industriels
MZ490/H7-N du · commandant Demazure, il est sont touchés, en particulier une usine fabriquant des
légèrement touché par le tir défensif d'un autre Halifax. batteries destinées aux U-Boote est totalement détruite.
Au Tunisie, c'est le Halifax du lieutenant Leroy Le NA561/H7-H du capitaine Cocho est attaqué par un
(LL557/L) qui est légèrement touché par la jlak. Le chasseur de nuit mais sans dommage. Le lieutenant
PNJ67/L8-C du capitaine Jean se pose, au retour, à Borneque (MZ737/H7-B). quant à lui, largue juste après
Woodbridge car il a des problèmes de circuits l'objectif, signalant des traînées de jets au-dessus de la
hydrauliques dus à la jlak, tandis que le LL573/E du formation. Le RI 53 8-D du capitaine Person est
lieutenant Courvalin s'y pose suite au manque de légèrement touché par iajlak et les lieutenants Germain et
carburant dont il est victime. Pélissier (NA576 1 et LL603/P) se posent à Mansion et
Dowham Market par manque de carburant.
Le 29 novembre, aucune sortie. Le Guyenne a largué 56 tonnes de bombes et le Timisie 54
tonnes.
30 novembre
Mission de nuit qui a pour objectif des entrepôts situés Les 3 et 4 décembre, a11c1111e sortie.
dans la ville de Duisbourg. Raid pour 576 appareils dont
quatorze du Guyenne qui embarquent 51 tonnes de 5 décembre
bombes et treize du Timisie qui se chargent de 44 tonnes. Le raid effectué de nuit par 497 appareils est un succès,
Au Tunisie, le lieutenant Cottard sur le Halifax les installations ferroviaires et la gare de Soest dans la
MZ984/L8-G ne part pas, il a non seulement une panne Ruhr sont sévèrement touchées. Le commandant

1
de « Gee », mais également des problèmes au moteur Hoquetis (NA577/L8-H) écrira au retour sur le cahier de
comptes rendus« missionji-·oidement exécutée».
Quinze Halifax du Guyenne et autant du Tunisie y
participent et larguent sur cet objectif 121 tonnes de
bombes.
À part le MZ709/H7-F du capitaine Roy, qui se pose à
Rethel à court de carburant, la mission n'a occasionné
aucun problème aux deux groupes.

6 décembre
Les conditions atmosphériques de cette nuit sont
exécrables, orages et crasse. Les instalations ferroviaires
de la gare de triage d'Osnabrück ne sont que peu atteintes,
par contre quatre usines, dont celle de munitions Teuto­
Metallwerke, sont touchées.
Une formation de 453 appareils dont treize du Guyenne et
onze du Tunisie, effectue ce raid. Les deux groupes se
délestent de 46 et 40 tonnes de bombes. 17 décembre Le Halifax B.11I MZ-Y du Flying­
Si les Halifax du Guyenne rentrent sans problème majeur, Cette fois, c'est Duisbqurg qui est visé pour cette mission Officer Wilson après sa
collision avec le Halifax
le MZ490/H7-N du commandant Demazure doit se poser de nuit. La ville est, de nouveau, très durement touchée LL590/L8-L du capitaine
à Woodbridge suite à des ennuis moteurs dus au givrage. par les 523 appareils, parmi lesquels douze du Guyenne et Brachet lors du raid sur
Sarrebrück dans la nuit du 13
Au Tunisie, le commandant Stoltz (NA680/K) doit quinze du Tunisie. au 14 janvier 1945.
également s'y poser, mais en urgence, le fuselage et les Sur l'objectif, le LL553/H7-Q du lieutenant Delvoye est La collision en vol était toujours
redoutèe par les èquipages
empennages endommagés, étant entré en collision avec touché par des éclats de jlak, le Halifax du lieutenant volant de nuit, surtout au retour
un autre appareil au moment du dégagement, après avoir Flesch (NR229/D) est attaqué par l'arrière, par un des missions.
(N ° 51 Squadron Association)
largué ses bombes sur l'objectif. La tourelle arrière est appareil non identifié, tandis que le MZ477/G du
littéralement découpée et heureusement, reste en place. capitaine Thiry est tiré par en-dessous par un chasseur de
Le mitrailleur, le sergent-chef Sonzogno, n'a rien. Mais, nuit équipé de Schriige Muzik mais s'en tire par des
conséquence de cette collision, des courts-circuits manœuvres évasives.
mettent le feu à bord, l'adjudant-radio Moulin va à Le capitaine Petit doit faire face à de sérieux ennuis : pris
l'arrière et coupe les fils. li réussit en bricolant à rétablir dans un important barrage de jlak, son NA561/H7-H est
son appareil« Gee ». À l'atterrissage, la tourelle s'écroule déséquilibré et chute de 18 000 à 4 000 pieds. L'adjudant­
lorsque l'appareil touche le sol. Cette action vaut la DFC chef Dezellis (bombardier) et le sergent-chef Leguillon
au commandant Stoltz et à l'adjudant Moulin. Le (mitrailleur arrière) sautent croyant l'appareil abattu.
capitaine Person n'a pas la même chance, son NR153/L8- Dezellis est fait prisonnier mais, on ne saura pas ce qu'est
D est abattu par un chasseur de nuit après être passé sur devenu Leguillon. Alors que l'adjudant Rames (pilote)
l'objectif. L'équipage saute, le capitaine Person (pilote) ramène le Halifax en ligne de vol, il est de nouveau pris à
est trouvé mort au sol, le sous-lieutenant Adnet (radio), partie par la flak, le sergent-chef Mimaud (radio) est
grièvement blessé, sera opéré dans un hôpital allemand, grièvement blessé au bras, le sergent Vidal (mitrailleur
mais ne survivra pas, et le sergent-chef Gérard supérieur) légèrement. C'est un appareil sans compas,
(mitrailleur arrière), également grièvement blessé sera sans pilote automatique, sans« Gee » et sans radio qui se
amputé des deux jambes. Les autres sont faits prisonniers. pose à Manston.
De son côté le LL55 l /A du lieutenant Bornecque ne subit
Du 7 au 11 décembre, aucune sortie. pas moins de trois attaques de chasseurs de nuit mais ses
manœuvres le tirent d'affaire.
12 décembre Au Tunisie, la situation ne sera pas aussi mouvementée, ni
C'est le dernier raid de nuit que fait le Bomber Command aussi grave puisque seul, le Halifax du lieutenant Pélissier
sur la ville d'Essen. Sept avions du Guyenne et neuf autres (LL603/M) sera légèrement touché par la jlak. Sur les
du Timisie, bien que le commandant Stoltz revienne après objectifs de Duisbourg le Guyenne lâche 42 tonnes de
deux heures de vol ayant des difficultés avec un moteur, bombes et le Tunisie 64 tonnes.
font partie du Stream de 540 appareils qui causent encore
des dégâts considérables, non seulement aux industries Du 18 au 20 décembre, aucune sortie.
mais aussi aux habitations.
Le Guyenne largue 22 tonnes de bombes et le Tunisie 27 21 décembre
tonnes sur cet objectif. Nouvelle mission de nuit qui a pour objectif la gare de
Au retour, le capitaine Brachet, du Tunisie, atterrit trop triage de Cologne-Nippes d'où partent vivres et
long, fauche son train et endommage un moteur dans le munitions pour appuyer la contre offensive allemande
crash en bout de piste (NA576/L8-N). dans les Ardennes.
Ce sont 136 appareils, dont huit du Guyenne mais le
Du 13 au 16 décembre, aucune sortie. commandant Demazure (MZ490/H7-N) et le capitaine
Plagnard (NA556//M) retournent après deux heures de Command intervient de nouveau dans la zone des
vol suite à ennuis mécaniques et autant du Tunisie. Un combats de cette région.
neuvième avion est prévu mais ne part pas : LL587/L8-A Pour cette mission de jour, 294 appareils dont cinq du
du capitaine Schlegel pour qui la mission est annulée. Guyenne et trois du Tunisie (la majorité des Halifax des
Le Guyenne lâche, sur cet objectif, 20 tonnes de bombes deux groupes sont toujours à Carnaby) bombardent des
et le Tunisie 33 tonnes. Bien qu'il soit couvert et qu'une positions allemandes près de Saint Vith.
partie seulement du bombardement touche la gare et ses Le bombardement semble concentré et précis mais le
dépendances, les destructions sont importantes : au PNl 70/H7- C du lieutenant Vialatte est sérieusement
Guyenne seul, le commandant Barbé (NR232/H7-L) touché par la flak et se pose, avec les autres Halifax, de
largue ses bombes sur l'objectif, les autres dans les nouveau à Carnaby à cause du mauvais temps qui persiste
environs. sur Elvington. Ce n'est qu'au cours de la nuit que les
Au Tunisie, le LL602/L8-F du capitaine Barrault et le appareils déjà sur place depuis le 24 et ceux qui viennent
NR226/P du capitaine Brachet sont légèrement touchés de s'y poser, rejoindront un à un Elvington sauf celui du
par laflak. lieutenant Vialatte.
Dans la zone de Saint ith, le Guyenne a largué 14 tonnes
22 décembre de bombes et le Tunisie 9 tonnes.
C'est toujours la destruction des voies de communication
ferroviaires de la Ruhr qui constitue l'objectif de la Le 27 décembre, aucune sortie.
mission de nuit sur Bingen.
Le bombardement est effectué avec une telle précision 28 décembre
que les ravitaillements, depuis cette ville, en direction de Mission de nuit dont l'objectif est le complexe ferroviaire
la zone de combat des Ardennes cesseront totalement. de Mônchengladbach. euf appareils du Guyenne sont
La formation de 106 appareils dont deux seulement du prévus, mais le 24 8/H7-O du capitaine Cocho rentre
Tunisie, participent à ce raid : le LL587/L8- A du une heure après le décollage la trappe d'évacuation pilote
capitaine Hegly et le NR287/L8-C du capitaine Jean. Les s'étant arrachée en vol. et ept au Tunisie qui est l'objet
modestes huit tonnes de bombes qu'ils larguent ont d'un nouveau drame : alor qu'il était en chargement pour
l'avantage d'avoir participé au succès de l'opération. effectuer cette mission. le Al 74/L8-O est désintégré par
l'explosion d'une bombe qui s'est décrochée
Le 23 décembre, aucune sortie. accidentellement de on rack : quinze personnels au sol
sont tués, huit Françai et sept Britanniques et il y a de
24 décembre nombreux blessés.
Ce sont 338 appareils qui attaquent, ce jour, les En cours de mission, le LL587/L8- A du lieutenant Ruby
aérodromes de Lohausen-Düsseldorf et Mülheim-Essen. connait une défaillance de son moteur extérieur gauche et
Pour ce dernier, ce sont 157 appareils dont douze du fait demi-tour.
Guyenne et quatorze du Tunisie qui s'en chargent : le Pour les 186 appareils de ce raid le bombardement n'est
temps est clair et le bombardement efficace, laflak aussi, pas une réussite, étant très dispersé, la ville voisine de
presque tous les appareils seront plus ou moins touchés, Rheydt est également touchée tout comme le village de
dix sur douze au Guyenne, dix également au Tunisie : le Wickrath situé à ept kilomètres au sud-est de
LL602/L8-F du lieute°'ant Pelliot et le MZ984/L8-G, du Münchengladbach ! Les huit Halifax du Guyenne ont
lieutenant Cottard, deux fois assez sérieusement mais ils largué 25 tonnes de bombes et les six avions du Tunisie
rentreront. 17 tonnes. Le LL553/H -Q du capitaine Marchal est
Ce n'est pas le cas du MZ489/L8-L du lieutenant Leroy, attaqué par un chasseur de nuit près de l'objectif, le tir du
qui, touché avant l'objectif, s'y aligne tout de même et le mitrailleur arrière ne lui permet pas de continuer son
bombarde pour aller s'écraser près de Dusseldorf après attaque. Le NA556/H -M du capitaine Plagnard a un
avoir été touché une nouvelle fois: le sergent-chef Baillon moteur qui tombe en panne au retour et se pose à
(pilote) est tué à son poste, les autres sautent, mais le Manston.
lieutenant Leroy (navigateur), le sous-lieutenant Gautheret
(bombardier), l'adjudant Granier (radio) et le sergent Even 29 décembre
(mitrailleur arrière) sont tués à leur arrivée au sol, seuls le Pour cette mission de jour deux vagues de bombardiers
sergent chef Duran (mécanicien) et le sergent Guedez attaquent, simultanément. les nœuds ferroviaires de
(mitrailleur supérieur) sont faits prisonniers. Coblence, principal centre de ravitaillement du front des•
Le Guyenne a largué 45 tonnes de bombes, le Tunisie 49. Ardennes.
Au retour, le temps étant très mauvais sur le Yorkshire, les Une formation de 85 appareils se charge de la gare de
appareils doivent se poser à Carnaby. Lützel au nord de la ville et l'autre, plus importante -192
appareils - de celle de Mosel située près du centre ville.
Le 25 décembre, aucune sortie. Six Halifax du Guyenne et neuf du Tunisie y participent.
(*) C'est à cette date que l'on C'est lors de ce raid que les deux groupes utilisent, pour
trouve la mention "y" en suffixe
au serial indiquant un appareil
26 décembre la première fois, le H2S (radar d'identification de cible)
équipé du H2S. Le temps sur les Ardennes s'étant amélioré, le Bomber qui a été monté sur leurs appareils (*). Le Guyenne largue
seize tonnes et le 1imisie vingt-sept tonnes de bombes. sans problème et la Luftwaffe a du croire à de nouvelles Cette photo retouchée par la
censure montre le PN167/L8-C,
Ces bombardements qui font suite à ceux déjà effectués tactiques du Bomber Command. En réalité les T.I. sont utilisé successivement par le
par la 8th AF achèvent la destruction totale des réseaux de tombées 6 minutes trop tôt sur l'objectif assigné. Un commandant Ostré et le
chemin de fer de Coblence ainsi que ses infrastructures. équipage ne voyant aucun T.I. à l'heure fixée, bombarde capitaine Jean.
La lettre sur la dérive a été
une gare de triage que les photos révèleront effacée. Sans que l'on sache
30 décembre « complètement détruite ! ». Pour illustrer cette pagaille, pourquoi, le radome du radar
H2S et la pointe avant ont été
C'est par une mission de nuit que se termine l'année 1944. le capitaine Ploton (LL55 l /H7-A) ne peut larguer son eux aussi censurés, mais
Là encore, il s'agit de détruire les voies de chargement sur l'objectif suite à une panne d'ouverture après la cessation des
hostilités.
communications ferroviaires de Cologne et en particulier des portes de soute; ce n'est qu'au retour, étant parvenu (IWM).
celles situées dans la zone de Kalk. à les ouvrir, qu'il lâche ses bombes sur une voie ferrée et
La présence de nuages donne quelques difficultés aux une autoroute à l'ouest de Cologne. Le Guyenne s'est
pathfinders, mais le bombardement est parfaitement délesté de 26 tonnes de bombes et le Tunisie de 28
réussi amplifié s'il en était besoin par l'explosion de deux tonnes.
trains de munitions.
Ce sont 470 appareils, dont douze du Guyenne et neuf du 2 janvier
Tunisie qui participent à ce raid dont seul le LL551/H7-A Les cibles principales de cette nuit sont deux usines
du capitaine Goepfert sera légèrement touché par lajlak. chimiques à Ludwigshafen, treize autres usines et
Quarante tonnes de bombes sont larguées par le Guyenne diverses installations ferroviaires sont également atteinte
et 35 tonnes par le Tunisie. par ce raid jugé efficace.
Ce sont 389 appareils qui participent à ce raid dont dix du
l" janvier 1945 Guyenne, mais le lieutenant Gonthier (MZ741/H7-R)
Et l'on commence l'année par une mission de nuit ! revient après une heure trente de vol, et treize du Tunisie
L'objectif des 139 bombardiers est Dortmund, plus (le capitaine Lafaye à bord du LL603/M retourne
précisément, une usine de benzol à Hoesh, faubourg de également). Ils larguent respectivement 29 et 43 tonnes de
Dortmund. bombes sur l'objectif, le MZ709/H7-F du commandant
Sept Halifax de chaque groupe en font partie. Le temps, Roy est légèrement touché par la jlak, tandis que le
très médiocre sur l'objectif, ne permet pas un NA564/H7-P du commandant Bréard se pose à
bombardement efficace, l'usine n'est même pas touchée. Woodbridge à court de carburant. Le LL557/L8-V du
Heureusement, il n'y a pas de perte non plus : au capitaine Sauteret est également touché par la jlak. Par
debriefing les pilotes signalent s'être écartés de 30 ou 40 contre le lieutenant Cottard (MZ984/L8-G) n'aura pas la
miles de la route suite au brouillage du« Gee ». Certains chance du commandant Noirot (21/11). Alors qu'il se
n'ont pas trouvé l'objectif, d'autres ont bombardé un trouve au retour dans la région de Metz il est, malheureux
objectif différent pourvu de T.I. Le capitaine Vauché du concours de circonstances, abattu par la DCA américaine.
Tunisie (NRIS1/J), bombarde à 90° du Stream et le Tous les membres de l'équipage se parachutent, sauf le
capitaine Bresson (LL603/M) en sens inverse, après avoir pilote, le sergent Leclercq, qui s'écrase avec le Halifax à
fait demi-tour, le mitrailleur arrière ayant signalé les T.I. ! Courcelles.
Le capitaine Wrrier (LL556/N) bombarde Münster !!
Grace à la dispersion (des appareils) tout cela s'est passé Les 3 et 4 janvie1; aucune sortie.
JRDS"

S janvier Cette nuit, et en ce qui concerne Sarrebrück, l'objectif est


Mission de nuit sur Hanovre : c'est le premier grand raid traité de manière précise et efficace.
sur cette ville auquel participent 664 appareils dont treize Sur les 274 appareils qui effectuent le raid, un seul est
du Guyenne et douze du Tunisie. Le Guyenne a quinze perdu, le sort voulant qu'il soit français et - sur collision.
Halifax prévus mais les PN365/H7-B du capitaine Brion Quinze Halifax du Guyenne et quatorze du Tunisie (mais
et le NR229/D du capitaine Notelle ne font pas la le lieutenant Guenois (LW630/L8-D) retourne sans
mission, l'un ne peut partir et l'autre revient peu de temps effectuer la mission suite à panne de« Gee ») font partie
après le décollage suite à panne électrique. du Stream chacun emportant 55 et 52 tonnes de bombes.
Les conditions atmosphériques ne sont guère favorables Au retour, aux environs de Paris, les appareils changent de
et les défenses allemandes entrent très vite en action et ce cap pour remonter vers l'Angleterre. C'est à ce moment que
jusqu'au retour, ce qui occasionne la perte de 31 appareils deux entrent en collision : le LLS90/L8-L du capitaine
du Stream. Brachet est percuté sur l'arrière gauche par le Halifax
Au Guyenne, ce sont les MZ741/H7-R du lieutenant MZ465/MH-Y 1051 Squadron) du Flying-0.fficer
Gonthier, NA 166/J du lieutenant Poncet, LW438/K du Wilson. Le choc e t i brutal que le nez du MZ465 est
capitaine Memin et le NR232/L du capitaine Veauvy qui détruit jusqu'au niveau du pare-brise du poste de pilotage.
sont touchés par la jlak. Le lieutenant Poncet et le Le navigateur, le F(i-ing-0.fficer J. Whitehouse et le
commandant Memin sont de plus attaqués par des bombardier, le F(1"il1g-Officer D. Haubeq disparaissent
chasseurs de nuit mais sans résultat la palme revenant au certainement tués sur le coup. Wilson parvient à se poser
capitaine Cochosur le MZ738/H7-H qui est attaqué une sur un aérodrome prè de Bruxelles. Le L8-L quant à lui,
première fois (le J.M. du Guyenne parle de « Jet », c'est désemparé s'écrase au ol. 'il peut être sûr que le sergent­
une obsession !). Dix minutes avant d'arriver sur chef Malterre (mitrailleur arrière) a été tué sur le coup lors
l'objectif, de nouveau alors qu'il en est à la verticale et de la collision, l'adjudant Jouzier (pilote) et le capitaine
qu'il largue ses bombes, il effectue une manœuvre évasive Brachet (navigateur) périssent dans la chute de leur Halifax
pour éviter l'attaque d'un autre chasseur pour être pris en aux environs de Gisors. Le Lieutenant Halez (bombardier),
chasse une quatrième fois sur le chemin du retour mais, le sergent Rigade (radio). l'adjudant Humbert (mécanicien)
apparemment le chasseur ne tire pas ! et le sergent Memin ont pu sauter et sont saufs.
Au Tunisie, le LL557/L8-V du lieutenant Courvalin n'a
pas la même chance, il tombe sous les coups d'un 14 janvier
chasseur de nuit, l'aspirant Vezolle (bombardier) et le C'est un dépôt de carburant de la Luftwaffe situé à
sergent Meau (mitrailleur supérieur) s'écrasent avec le Dülmen, à 18 km au ud-ouest de Münster, que tentent de
Halifax, les autres membres de l'équipage se parachutent détruire, cette nuit. 11 - appareils. Participent à cette
et sont fait prisonniers. mission quinze Halifax du Guyenne qui larguent 55
Hanovre a reçu 45 tonnes de bombes du Guyenne et 43 tonnes de bombes. Le P 365/H7-B du capitaine
tonnes du Tunisie. Bonnecques l'effectue pratiquement toute, sans la trappe
d'évacuation pilote. perdue en route. De plus, au niveau
6 janvier de l'objectif, le mitrailleur supérieur repousse l'attaque
C'est encore un important nœud ferroviaire qui constitue d'un chasseur de nuit. alors que le NA554/S du lieutenant
l'objectif de cette mission de nuit sur Hanau dans la Ruhr. Trouette est juste approché par un autre. Le Tunisie aligne
Ce sont 482 appareils qui y participent, parmi eux dix du douze appareils qui larguent -l8 tonnes de bombes. Deux
Guyenne et douze du Tunisie - mais peu de temps après le autres appareils étaient pré\'us pour ce raid mais ne
décollage le LL602/L8-F du capitaine Barrault retourne pourront le faire : le �R2 8-C du capitaine Jean
le moteur intérieur droit hélice en drapeau. Le embarque au décollage. le mote1'.r extérieur droit calant
bombardement ne sera pas des plus efficaces quant à brusquement au moment de la pleine puissance et le
l'objectif visé mais une grande partie de la ville est LL573 du capitaine Marin revient se poser après le
détruite. Après avoir largué respectivement leurs 36 et 37 décollage, le réservoir n ° 3 s"étant... vidé !
tonnes de bombes, tous les Halifax des deux groupes Le bombardement ne era pa une réussite car la majorité
rentrent sans problème. des bombes tombe dan la campagne environnante et le
À noter cette réflexion du jour dans un cahier d'ordres de dépôt est à peine touché.
vol : « incidemment, quand on se trouve dans un Stream
de jour et que l'on voit le nombre d'avions qui vous Le 15 janvie,; aucune sortie.
entourent, vous croisent, on se demande avec inquiétude
comment il 11'.Y a pas plus de collisions dans un Stream de 16 janvier
nuit» . Prémonition ou hasard? Quelques jours plus tard, Objectif: Magdebourg pour 371 appareils. C'est une mission
c'est ce qui se produira. lointaine et difficile. de nuit, au-dessus de l'Allemagne. Y
participent neuf équipages du Guyenne et douze du Tunisie
Du 7 au 12 Janvier, aucune sortie. qui va encore payer un lourd tribut aux défenses allemandes
même si le Bomber Co111111a11d estime que ce raid a été un
13 janvier succès : « /e Master Bomber assaisonne » la ville de
Ce sont toujours les complexes ferroviaires qui sont visés. Magdebourg avec une« maestria incomparable>>.
Le Halifax LL553/H7-Q avec un
équipage dit « en double »,
celui du lieutenant Gonthier.
Cet équipage sera porté
manquant au tableau des
effectifs le 19 mars 1945 à
bord du MZ741/H7-A.
(IWM)

II sera dit que certains appareils sont montés trop tôt en du Tunisie. S'il n'y a aucune perte en ce qui concerne le
altitude au passage de la Manche ce qui fait repérer le raid par lui-même, cette mission amène, encore une fois,
Stream par les radars allemands : dès la Hollande jlak et son lot de vicissitudes.
« jlares » de chasse interviennent sans compter les Au Guyenne, au décollage le train du LW438/H7-K
projecteurs déjà en alerte vers Hanovre et 1 7 Halifax sont (capitaine Martin) se replie, le Halifax glisse sur la piste
perdus. sans trop de dommages, équipage indemne. Le feu se
. Juste à son passage sur l'objectif, le MZ986/L8-B est déclare au moteur extérieur gauche du LL55 J/A
touché de plein fouet par la jlak et s'écrase, le pilote et (commandant Cattelat) vingt minutes avant d'arriver sur
chef de bord, le capitaine Marin, toujours aux l'objectif; il est rapidement maîtrisé. Le Halifax poursuit
commandes. L'adjudant-chef Vuillemont (radio) saute la mission sur trois moteurs, cette action vaudra la DFC
mais disparaît comme l'adjudant Villeneuve (mécanicien) au commandant Cattelat. Le NA556/X du capitaine
dont on aura plus de nouvelles et le sergent-chef Ploton a, lui aussi, de graves problèmes de moteur au
Dargenton (mitrailleur supérieur) qui ont dû périr retour et c'est avec un grand retard [il vole à 130 mph (210
également dans le Halifax. Seuls seront fait prisonniers le km/h) alors que la vitesse de croisière est de 225 mph
lieutenant Frangolacci (navigateur) grièvement blessé, le (360 km/h)] qu'il passe la côte mais, heureusement, sans
lieutenant Minvielle (bombardier) blessé et le sergent­ avoir été inquiété par les défenses allemandes.
chef Meunier (mitrailleur arrière) seul valide. Quant au Au Tunisie, le capitaine Barrault (LL602/L8-F) revient après
NA572/L8-L du capitaine Bresson, il tombe sous les deux heures trente de vol ayant perdu (cela semble être une
coups d'un chasseur de nuit. Le commandant Bresson maladie pour le Halifax) la trappe d'évacuation pilote après
(pilote) et le sergent-chef Poilbout (mitrailleur supérieur) le décollage. Cela n'est rien au regard de cette nouvelle perte
s'écrasent avec l'appareil, les autres se parachutent et sont en hommes et en matériel : le LL587/L8-A du lieutenant
faits prisonniers tandis que le sergent Kamengiesser Petus prend feu alors qu'il est déjà au-dessus de l'Angleterre
(mécanicien) également parachuté, réussit, au prix d'une au retour de la mission, cinq membres de l'équipage sautent
odyssée insensée à rejoindre les lignes alliées. Le mais le Halifax s'écrase tuant le lieutenant Petrus (pilote) et
Guyenne participe au succès de cette mission avec 32 le sergentTribert (mécanicien). Le Guyenne et le Tunisie ont
tonnes de bombes et le Tunisie avec 39 tonnes. largués, chacun 40 tonnes de bombes sur Gelsenkirchen
Au retour, le Stream est très dispersé à cause de mais les rapports déclarent que les dégâts infligés n'ont été
problèmes de navigation dûs aux conditions que modérés.
atmosphériques.
Du 23 au 27janvie1; aucune sortie.
Du 17 au- 21 janvier, aucune sortie.
28 janvier
22 janvier Ce raid de nuit sur Stuttgart s'effectue en deux vagues
Objectif Gelsenkirchen : c'est encore une mission de nuit décalées de trois heures d'intervalle. La première vague

1
pour 152 bombardiers dont treize du Guyenne et autant de 226 appareils, dont quatorze du Guyenne et douze du
J

Tunisie, s'attaque à l'important complexe ferroviaire de l'objectif 35 tonnes de bombes et le Tunisie 20 tonnes.
Kornwestheim au nord de Stuttgart alors que la seconde
forte de 376 appareils aura à charge la banlieue nord- Le 3 févrie1; aucune sortie.
ouest où se trouve l'usine de moteurs d'avions Hirth.
Tout au long du raid la météo est mauvaise et l'objectif est 4 février
très couvert. Les vents contraires ont ralenti les appareils C'est une mission de nuit complètement loupée qui est
qui arrivent en retard sur leur cible, de plus le marquage faite sur Bonn. La plus grande partie des bombes tombent
avec sky markers est succinct et beaucoup d'appareils au sud de l'objectif ou de l'autre côté du Rhin.·
bombardent à l'aide du H2S ou, comme le commandant 238 appareils y participent dont six du Guyenne qui
Cattelat (MZ486/H7-E) effectuent un premier passage de largue 24 tonnes de bombes et sept du Tunisie qui en
repérage, avec tous les risques que cela comporte, avant largue 23 tonnes.
d'effectuer leur passe de larguage.
Le NA556/H7-X du lieutenant Trouette est légèrement Les 5 et 6 févrie1; aucune sortie.
touché par lajlak alors que le NA554/S du capitaine Petit
est attaqué, sans mal, par un chasseur de nuit. 7 février
Le capitaine Ploton sur le MZ737/H7-G doit se poser à Le raid effectué cette nuit a pour but de préparer le terrain
Tangmere au retour; il rentre sur trois moteurs, l'extérieur en vue de l'offen ive du xxxe Corps d'armée britannique
gauche hélice en drapeau, pression d'huile à zéro, effet de pour franchir la frontière allemande. L'objectif est Goch
lajlak. dont les Allemands ont fait, de cette ville, un de leurs
Au Tunisie, comme au Guyenne, la plupart des Halifax se points de résistance.
posent sur des terrains de diversion à court de carburant. Une formation de 464 appareils, dont treize du Guyenne
Le brouillard qui règne sur ces terrains ne permet pas un et quinze du Tunisie (mais le MZ909/L8-A du capitaine
retour rapide des appareils vers Elvington, la mission Hegly revient peu aprè le décollage, un cylindre arraché
suivante ne pourra être effectuée qu'avec peu de machines sur un moteur). parti ipe à ce raid. Le ciel étant très
disponibles. Le Guyenne a largué 50 tonnes de bombes et couvert, le Master Bomber fait descendre le Stream sous
le Tunisie 48 tonnes. la couche nuageuse. afin que le bombardement soit le
plus précis et efficace po sible, du fait de la proximité des
Du 29 au 31 janvier, aucune sortie. troupes britanniques. Rapidement la fumée des
explosions et la pou ière soulevée obscurcissent les
l" février marqueurs et le Master Bomber stoppe l'opération, 155
Les conditions atmosphériques sont à nouveau la cause de bombardiers seulement ayant largué leurs bombes. Parmi
l'inefficacité de ce raid de nuit sur Mayence effectué par ceux-ci huit Halifax du Guyenne et dix du Tunisie,
340 appareils dont six du Guyenne et cinq du Tunisie. Du larguent 24 et 28 tonne de bombes sur Goch. Mais, cette
fait de la couche nuageuse, le bombardement se fait au fois encore, c'est le Tunisie qui paie le tribut à cette
Sky Markers mais la plus grande partie des 23 tonnes de opération, les deux eu! appareils perdus au cours de ce
bombes du Guyenne et des 17 du Tunisie tombent à raid lui appartiennent. La cha se de nuit allemande, suit le
l'extérieur de la ville, comme celles des autres. Stream, au retour, ju qu'à la côte et ce, avec d'autant, plus
de facilité que la DCA américaine le prend à partie au­
2 février dessus de la Belgique. Pour se faire reconnaître,
L'objectif de cette nuit, une usine de carburant beaucoup d'appareil tirent leurs fusées de
synthétique à Wanne-Eickel, est, là encore, très couvert reconnaissance, ce qui aide grandement la chasse
par les nuages et le résultat du bombardement ne sera pas ennemie qui n'en demande pas tant. Au debriefing les
conséquent. rapports des équipages ne seront guère tendres pour les
Ce sont 323 appareils dont dix du Guyenne et cinq du cannoniers US : « ...c'éwit moins dangereux quand la
Tunisie qui effectuent cette mission. Un sixième avion du Hollande et la Belgique n'étaient pas occupées par les
Tunisie, le NR287/L8-C du lieutenant Giguet s'embourbe Alliés, ...DCA américaine active,... peu de DCA
au départ et ne peut décoller. allemande, par contre DCA américaine très agressive,
Au Guyenne, le sous-lieutenant Fonteix (MZ737/H7-G) tirant sur nous et demandant constamment
est victime d'un incident qui le gêne pendant près d'une l'identification, noire Stream était donc balisé de
heure de vol : lors de l'essai d'ouverture des trappes de l'objectifà la Manche par lesfusées de reconnaissance...,
soute à bombes au-dessus de la Manche, celles-ci restent retour pénible avec chasseurs attirés par les fi1sées de'
coincées en position ouverte avant de pouvoir être reconnaissance larguées à tout moment par le Stream
refermées. Sur l'objectif, le MZ477/K du commandant de pour essayer de stopper la DCA alliée ».
Vulpillères est touché par lajlak qui fait un trou important Le NA197/L8-H du capitaine Pelliot est ainsi abattu par
dans le plan droit, de même que le NR232/L du un chasseur de nuit, faisant trois tués. Les autres membres
commandant Demazure, qui a une grande ouverture dans de l'équipage se parachutent. Quant au NA260/L8-G du
le plexiglas du cône avant. capitaine Stanislas, ayant encore son chargement de
Au Tunisie, c'est le lieutenant Montouroy (NA520/L8-G) bombes, il se désintègre sous les coups d'un autre
qui a des problèmes avec lajlak. Le Guyenne a lâché sur chasseur de nuit à 25 kilomètres au sud-est d'Eindhoven.
Le Halifax B.VII NP763/H7-N.
Le seul survivant sera le capitaine Stanislas, le reste de qui se fait en deux vagues séparées de trois heures. Onze Ce B.VII est le seul de son
l'équipage disparaît avec le Halifax. Il est probable que Halifax du Guyenne, qui enregistre à cette mission sa type a avoir été utilisé en
les deux appareils aient été les victimes du Hauptmann miilième sortie, et cinq du Tunisie, au sein d'une opérations par les groupes
lourds français. Celui-ci
Gerhart Raht du I./NJG 2 qui opérait alors dans le secteur. formation de 350 appareils, font partie de la deuxième n'effectuera qu'une seule
vague et larguent 30 et 15 tonnes de bombes. mission avec les Français, le
25 avril 1945 (LI Flurin).
Du 8 au 12 févrie1; aucune sortie. Le lieutenant Gonthier (MZ709/H7-F) ayant des Le Halifax B.VII, entré en
problèmes avec ses instruments de navigation fait un service avant le B.VI, était une
version réalisée à titre
13 février « late return » et largue ses bombes sur l'aérodrome de transitoire. C'était en fait un
C'est par un temps mauvais, très couvert avec tendance à Bonn. B.VI doté des groupes moteurs
du B.111. Cette variante avait
provoquer du givrage que 368 appareils attaquent, cette L'objectif est très couvert et la visée se fait aux sky été mise en chantier suite au
nuit, une usine de carburant synthétique à Bôlhen, une markers, le bombardement sera cependant très dispersé. retard pris par Bristol dans la
mise au point des moteurs
localité près de Leipzig. Le temps exécrable rend ce Le MZ486/H7-E du capitaine Cocho est touché par lajlak dont sera équipé le B.VI.
bombardement inefficace. mais rentre à la base, tandis que le sous-lieutenant Fonteix A noter les cocardes françaises
Il est à noter que, l'objectif se situant non loin des lignes (NA554/H7-S) est obligé de se poser à Lille-Vendeville de fuselage et de dérive, tandis
que les cocardes d'ailes sont
de front soviétiques (225 km), il est distribué aux (B-51) à court de carburant. restées britanniques.
équipages des mouchoirs sur lesquels est libellé, en russe, (Collecton Andrew Thomas)

un texte stipulant leur appartenance afin d'éviter des Les 15 et 16 févrie1; aucune sortie.
ennuis à ceux qui devraient se parachuter ou se poser dans
les lignes soviétiques. 17 février
Le capitaine Verhille sur le NR235/L8-O fait un « late On change les habitudes, c'est une mission de jour sur
return » après plus de six heures de vol, en panne de Wesel. Une mission pour rien, la couverture nuageuse est
« Gee »; il largue son chargement dans la région à l'est de telle, qu'après qu'une dizaine d'appareils ait largué son
Bonn. Beaucoup d'appareils se poseront au retour sur des chargement sur le secteur où les troupes britanniques
terrains de diversion, Woodbridge, Waterbeach, à court de attaquent entre la Meuse et le Rhin, le Master Bomber
carburant. annule l'opération afin d'éviter que les troupes au sol ne
Sur le cahier d'ordres de vol du Guyenne sera noté soient touchées par les débordements que créent de tels
« encore 33 tonnes de bombes de plus sur le Reîch ! ». Le bombardements. Il ordonne le retour. C'est une formation
Tunisie ne sera pas en reste avec 32 tonnes. de 298 appareils qui participe à cette sortie. En font partie
17 du Guyenne et onze du Tunisie le douzième, LL573/L8-
14 février B du lieutenant Guenois est handicapé, juste après le
C'est la continuité de l'opération « Thunderclaps » et c'est décollage, par l'arrêt du moteur extérieur gauche. Ce
encore un objectif Chemnitz, situé à proximité des lignes dernier va se poser à Camaby où un pneu éclate au touché
de combats germano-soviétiques (soit 80 km) mais, cette des roues mais sans dégâts majeurs. Au Guyenne, seuls le
fois, c'est_ à la demande expresse du commandement lieutenant Poncet (NA166/H7-J) et le capitaine Veauvy
soviétique qu'est effectuée cette mission de support direct (NR232/L) larguent leurs 2,5 tonnes de bombes.
de leurs troupes. Considérant la distance à parcourir, c'est Au Tunisie, le capitaine Muller (NA263/N) seulement se
un vol de près de neuf heures qu'on à effectuer les déleste de ses trois tonnes de bombes et cela parce qu'il
appareils. Ce sont 717 appareils qui participent à ce raid, n'a pas perçu l'ordre du Master Bomber.
E ..� Il t)IJ DS"

Le retour est très difficile, car le mauvais temps sévit Allemands emploient une nouvelle tactique pour
aussi sur l'Angleterre. La majorité des appareils se posent augmenter leur efficacité : les projecteurs tracent une ligne
sur des terrains de diversion : Oulton, Foulsham ou de chaque côté du Stream, créant un couloir d'actions pour
Woodbridge. Le capitaine Cocho (MZ486/H7-E) qui la chasse. Ce sont 349 appareils dont quatorze du Guyenne
orbite dans la crasse, se pose à Oulton alors qu'il était en et neuf du Tunisie qui participent à ce raid qui est considéré
contact radio avec la base de Foulsham distant de cinq comme étant une réussite. Un Halifax supplémentaire, le
kilomètres ! MZ909/L8-A du capitaine Sauterey ne part pas, ses
Trois Halifax appartenant à d'autres Squadrons se moteurs refusant de monter en puissance.
crashent à cause des conditions atmosphériques régnant Sur l'objectif, le MZ490/H7-N du lieutenant Delvoye est
sur le Yorkshire. attaqué par un chasseur de nuit et s'en sort par des
manoeuvres évasives. C'est la même chose pour le
Les 19 et 20 févrie1; aucune sortie. MZ741/A du capitaine Cattelat ou encore le NR232/L du
capitaine Veauvy qui s'en sort également par une action
20 février évasive mais se fait tirer par... un autre Halifax qui le
L'objectif de ce nouveau raid de nuit est une raffinerie prend pour un assaillant !
située dans le district de Reisholz, commune de Les équipages du commandant Bréard (PNl 70/H7-M) et
l'agglomération de Düsseldorf. du lieutenant Joumas (NA547/Y ) ont moins de chance: le
Ce sont 173 appareils qui partent dont treize du Guyenne, commandant Breard, dont c'était la 31im, mission, s'écrase
un quatorzième prévu, le A l66/H7-J du lieutenant à l'ouest de Worms. Tout l'équipage est tué. Le lieutenant
Poncet ne décolle pas suite à problème de volets, et onze Joumas dont c'était la 9'"" mission, est abattu au retour
du Tunisie, le douzième, le NA5 l 5 du lieutenant Terrien, dans la région de Bad-Kreuznach, au sud-ouest de
revient après avoirjettisonné en mer, ayant des problèmes Mayence. Les sept membres de l'équipage sont également
mécaniques. tués. Tous les autres appareils se posent à Elvington. Dans
Peu avant l'objectif, le NR229/H7-D du lieutenant Flesch son rapport, le capitaine Goepfert (MZ365/H7-R) dira
est pris à partie par un appareil non identifié qui tire à avoir vu trois appareils être abattus sur l'objectif et deux
obus traçants, mais sans dommage. Le lieutenant Flesch autres peu de temps après. En fait onze appareils sont
signale, au retour, avoir fait pendant quelques instants un perdus, prouvant l'efficacité de la nouvelle tactique de
vol de groupe avec un Do 217, puis un peu plus tard, avoir défense des Allemands mais la ville et les industries qui
été croisé par un Bf 109 et un Ju 88 ! Le capitaine Cocho s'y trouvent sont sévèrement touchées, sinon détruites par
sur le MZ486/H7-E est également attaqué par un chasseur les 1 116 tonnes de bombes déversées, le Guyenne
de nuit, lui aussi sans dommage. participant pour 40 tonnes et le Tunisie pour 28 tonnes.
Les 30 tonnes de bombes du Guyenne et les 24 tonnes du
Timisie ont participé efficacement à l'arrêt de production Le 22 févrie,; aucune sortie.
de cette raffinerie.
23 février
21 février C'est une mission de jour, l'objectif de nouveau Essen. Le
Insigne personnel du Halifax Cette nuit, c'est le premier mais également le seul raid de raid effectué par 342 appareils sur un objectif couvert
B.VII NP767-L8-P qui n'a en
fait effectué aucune mission.
cette importance sur Worms. permet, grâce à un bon marquage, un bombardement
(Collection J. Mutin) La chasse de nuit allemande est encore très active et les efficace. Les usines Krupps, ou ce qu'il en reste, sont
pratiquement rasées. Onze Halifax du Guyenne et douze du
Tunisie y participent. Dans chaque groupe était prévu un
appareil supplémentaire mais le NJ\556/H7-X du lieutenant
Trouette et le LW630/L8-P du lieutenant Guenois ne peuvent
partir, n'étant pas prêts à temps. Le NA680/L8-H du
capitaine Hautecoeur est légèrement touché par lajlak. Le
Guyenne a participé à ces destructions en larguant 43 tonnes
de bombes et le Tzmisie 53 tonnes.

24 février
C'est encore une mission de jour, cette fois sur une usine
de carburant synthétique située à Bergkamen, localité a�
nord de Kamen dans la Ruhr. L'objectif est encore couvert
de nuages et le bombardement s'effectue par repérage
« Oboe » et H2S. Les 340 appareils du raid ciblent bien
l'objectif et occasionnent d'importants dégâts.
Onze Halifax du Guyenne, qui larguent 33 tonnes de
bombes et douze du Tunisie (39 tonnes), participent à
cette mission sans problème.
Les équipages qui ne participant pas aux opérations
s'entraînent avec ce nouvel équipement qu'est le H2S au Participent à cette opération des appareils des l., II. et
N
fur et à mesure de leur mise en place sur les Halifax. Ce III./NJG 2, III. et JV./ JG 3, III./NJG 4 et IJJ./NJG 5.
jour-là, par exemple, les capitains Brunet, Laucou et Sur l'ensemble des 785 bombardiers anglais ayant
Sauterey, ce dernier ayant en double le capitaine Person, effectué une sortie, huit sont perdus au-dessus de l'Europe
effectue un exercice « cross-country » avec les et la mer, vingt le seront au-dessus de l'Angleterre : huit
NA182/L8-E, NP988/R et NR287/C pour se familiariser Halifax du 4 Group, deux Lancaster du 5 Group, trois
avec le fonctionnement de ce matériel. Halifax, un Fortress III et un Mosquito du 100 Group
ainsi que trois Lancasters et deux Halifax des Heavy
Les 25 et 26févrie1; aucune sortie. Conversion Units qui avaient pris part à des raids de
diversion. Trois des intruder allemands se crashent suite à
27 février évolutions à trop basse altitude.
L'objectif du jour est Mayence. La ville est invisible sous À Elvington, les premiers Halifax se sont déjà posés
la couche de nuages et le bombardement se fait aux s!...y lorsque l'alerte est lancée, le NR235/L8-O approche à l'est
markers ciblés par « Gee ». Au total, 458 appareils du terrain lorsqu'il est encadré par des rafales d'obus. Six
effectuent le dernier raid important sur cette ville, le pire membres de l'équipage sautent et arrivent sans encombre
qu'elle ait connue : l 545 tonnes de bombes lâchées, 5 au sol, le sous-lieutenant Terrien (pilote et chef de bord)
670 bâtiments détruits et 1 122 personnes tuées pour la s'écrase aux commandes de son avion en feu. L'intruder
perte d'un Halifax et d'un Mosquito marqueur. Les treize fait plusieurs passages sur la base en mitraillant. Au cours
Halifax du Guyenne participent à ce raid pour 50 tonnes d'une de ses évolutions au ras du sol, il percute le toit d'une
de bombes et les quatorze du Tunisie pour 53 tonnes. ferme avoisinante puis un arbre et explose au sol. Les
Seul, le NA182/L8-E du capitaine Hautecœur sera touché quatre membres de l'équipage du Ju 880-6 (Wk.Nr 0028)
par de nombreux éclats de jlak dans sa partie avant. du IV./NJG3 sont tués : Hauptmann Johan Dreher,
Oberfeldwebel Hugo Bôker et les Feldwebeln Martin
Le 28février èt le 1" mars, aucune sortie. Bechtern et Gustav Schmitz. Ce Ju 88 aura le triste
privilège d'être le dernier avion allemand à s'écraser sur le
2 mars sol anglais de la seconde Guerre mondiale.
Pour Cologne, c'est le dernier raid, la ville étant investie par Déjà, à proximité de Norwich, c'est le NA680/L8-H du
les troupes américaines quatre jours plus tard. C'est un raid capitaine Laucou qui a été la proie d'un intruder. Ce
de jour dévastateur : 703 appareils transforment la ville en dernier et le sergent Masson (mécanicien) sont tués, le
un immense tas de ruines. Douze Halifax du Guyenne (car reste de l'équipage a eu le temps de se parachuter.
le MZ74VH7-A du lieutenant Trouette ne peut partir) et Dès l'alerte, beaucoup d'appareils se sont dispersés et sont
autant du Iimisie participent à ces destructions en lâchant allés se poser en peu partout sur d'autres aérodromes, sans
respectivement 36 et 39 tonnes de bombes. pour cela être plus à l'abri : le NR229/H7-D du capitaine
Les appareils des deux groupes rejoignent l'Angleterre, Notelle sort son train pour se poser à Craft lorsqu'il est mis
peu d'entre eux ayant été touchés par la jlak : le en feu par un intruder et se crashe dans un bois, l'équipage
LL573/L8-B du lieutenant Montouroy ou encore le a le temps d'évacuer avant la destruction totale de l'avion.
LW630/L8-D du capitaine Sauterey. Plus heureux est le lieutenant Trouette (MZ741/H7-A) qui
Quelques problèmes au retour obligent le lieutenant échappe à un intruder et se pose à Leeming, après avoir
Vialatte (PN l 70/H7-C) à se poser à Carnaby. La longtemps tourné en rase-mottes. C'est le cas également du
protection du raid était assurée par douze Squadrons de capitaine Brunet (LL573/L8-B) qui, bien qu'ayant été
Spitfire et de Mustang. attaqué, se pose à Breighton. Dans le cahier d'ordres de vol
de la première escadrille du Tunisie, il est écrit en face du
3 mars LL573 : « Crash à Breighton ». À son retour, Brunet après
Si le raid, effectué par 234 appareils sur l'usine de carburant avoir entouré le mot « crash », marque un vigoureux
synthétique de Bergkamen, agglomération près de Kamen « refusé » à côté de sa signature. Les évènements de cette
dans la Ruhr, se révèle être d'une grande efficacité - la nuit vont rester gravés dans toutes les mémoires. D'abord de
production est stoppée - et si aucun appareil n'est perdu au­ ceux qui y ont participé, mais aussi de tous ceux qui
dessus de l'Allemagne, il n'en est pas de même au retour. attendaient au sol, et qui ont assisté, impuissants, aux scènes
Cette nuit-là, la Luftwaffe veut frapper un grand coup avec dramatiques qui se sont déroulées sous leurs yeux. Cela fait
son opération « Gisela ». En raclant tout ce qu'elle a, la presque oublier que le Guyenne et le Iimisie sont allés
Luftwaffe réussit à rassembler quelques dizaines de larguer 43 et 52 tonnes de bombes sur Bergkamen.
chasseurs de nuit (certains documents avancent 200). Le
rapport n° 267 du 6/03/45 du Bomber Command Intelligence Le 4 mars, aucune sortie.
mentionne la participation d'environ 70 intruders, qui, mêlés
aux Streams de bombardiers anglais rentrant de différents S mars
raids sur l'Allemagne, les attaquent par surprise au-dessus La mission de cette nuit-là est la continuité de l'opération
des aérodromes alors qu'ils offrent la meilleure cible, ayant « Thunderclap » en soutien aux troupes soviétiques et
leurs feux de position allumés ou se détachant dans l'objectif en est, de nouveau, Chemnitz. Ce raid
l'éclairage des pistes au_moment de l'atterrissage. commence très mal, les conditions atmosphériques sont
DS"

mauvaises, neuf appareils entrent en collision ou se Les 9 et 10 mars, auc1111e sortie.


crashent, suite au givrage, près de leurs bases et 22 sont
perdus au cours de la mission. 11 mars
Alors qu'il se dirige sur l'objectif, le MZ709/H7-F du On revient aux missions de jour. Un peu plus de mille
commandant Roy a son moteur extérieur droit qui tombe (1 079) appareils s'en prennent à Essen, c'est le plus grand
en panne dans la région de Namur. Il continue sur trois nombre qui soit envoyé sur un objectif au cours de ces
moteurs jusqu'au sol de l'Allemagne, où il largue son derniers mois de guerre.
chargement au hasard, avant de revenir à Elvington. Cette fois, et bien que la ville soit complètement couverte
Au Tunisie, le lieutenant Montouroy (LL573/L8-B) gêné par une épaisse couche de nuages, le bombardement est
dans sa visée, effectue deux passages sur l'objectif avant d'une grande efficacité, la plus grande partie de la ville
de larguer ses bombes. Quant au capitaine Noirot est en ruines après avoir reçu 4 661 tonnes de bombes.
(NA226/P), il se pose à Friston les réservoirs presque Les treize Halifax du Guyenne y participent pour 48
vides. En se posant, il brise son train d'atterrissage. tonnes et les onze du Tunisie pour 44 tonnes.
On restera sans nouvelles de l'équipage du sous­ Pour les deux groupes, cette mission, comme les deux
lieutenant Fonteix qui disparaît avec le MZ738/H7-H. suivantes, est con idérée comme très facile les réactions
Étant donné que l'objectif est à proximité de la zone de allemandes étant pratiquement nulles, sinon factices : laflak
combat germano-soviétique et que 1ajlak, tout comme la utilisera en grande quantité ses fameux« pièges à c... ». Cela
chasse de nuit était active, on présume que le Halifax s'est amènera les équipages à faire ce genre de réflexion : « des
écrasé dans cette zone. missions comme ça. 011 relll bien en faire 200 ! »
C'est une formation de 760 appareils dont treize du C'est à partir de cette date que l'on peut constater, sur les
Guyenne qui largue 41 tonnes de bombes et dix du comptes rendus que les retours, lors de missions dites
Tunisie (30 tonnes) ont participé à ce raid qui est tranquilles, se font souvent avec d'autres membres
considéré comme ayant été très efficace. d'équipage aux commandes que le pilote habituel
mécanicien, navigateur...
Le 6 mars, aucune sortie. Le seul petit problème de la journée sera à créditer au
capitaine Brunet qui pose son MZ909/L8-A sur trois
7 mars moteurs.
C'est la raffinerie Deutsche Erdoel à Hemmingstedt, au
nord de Hambourg, qui est attaquée cette nuit. 12 mars
C'est par le Danemark que les 256 appareils dont douze Aujourd'hui on bat le record d'appareils pour une même
du Guyenne (mais le MZ365/H7-R du commandant mission: l 108 appareil : 748 Lancaster, 292 Halifax et
Cattelat rentre après quatre heures de vol suite à ennuis) 68 Mosquito larguent 4 8-1 tonnes de bombes, un autre
et dix du Tunisie arrivent sur l'objectif qui est... record sur la ville de Dortmund. Sur ce formidable
complètement manqué ! Dès le début de l'attaque le ensemble, deux Lancaster seulement sont perdus en dépit
Lancaster éclaireur est abattu et les marqueurs n'ont pu d'une forte réaction de laflak.
être placés correctement, le bombardement s'est donc Quinze Halifax du Guyenne et neuf du Tunisie participent
effectué sur ceux qui se trouvaient entre trois et cinq à cette mission. Onze avions étaient prévus mais le
kilomètres de l'objectif. NA68 l /L8-G du capitaine Sauterey ne décolle pas, en
Au-dessus de celui-ci, le PN365/H7-B du capitaine panne de vérin des volets et le LL556/S du capitaine
Bornecque est attaqué sans succès, par l'avant par un Ju Barrault qui doit abandonner prématurément la mission
88. Le capitaine Goepfert (PNl 70/H7-C) en voit un qui le suite à fuite d'huile sur le moteur intérieur droit.
frôle alors qu'il était en approche. Pour leur part le Guyenne et le Tunisie larguent sur
Le Guyenne et le Tunisie ont largué, dans la nature, 31 et Dortmund 55 et 36 tonnes de bombes.
29 tonnes de bombes. Ce 12 mars est également le jour de la visite du
commandant en chef du Bomber Command l'Air Chief
8 mars Marshal Harris qui en témoignage de satisfaction des
La mission de cette nuit consiste à détruire les efforts fournis par les deux groupes autorise l'emploi de
installations d'assemblage des nouveaux sous-marins du deux Halifax au transport de permissionnaires pour la
type XXI et les navires à quai dans le port de Hambourg. France. li promet en outre, le rééquipement du Guyenne
C'est une formation de 312 appareils qui effectuent ce raid, et du Tunisie avec le dernier modèle de Halifax, le B.VI.
parmi eux dix Halifax du Guyenne et huit du Tunisie. Un Anedoctiquement on peut aussi relever qu'il était d'accord
onzième avion, le LL551/H7-D du commandant Roy ne pour qu'un certain nombre de pilotes et de navigateurs
décolle pas ayant des problèmes; cet appareil est remplacé, ayant terminé leur tour d'opérations puissent être affectés
dans les jours suivants, par le MZ809. Les conditions sur Mosquito ! Est-ce en vue de leur future utilisation
atmosphériques font que le bombardement n'est pas efficace, dans l'armée de !'Air?
un seul bâtiment, un paquebot, est détruit. Après avoir largué
leurs 28 et 24 tonnes de bombes, tous les Halifax du 13 mars
Guyenne et du Timisie rentrent à Elvington sans trop de Dernière mission dite tranquille, car dans les jours qui

1
problèmes sinon quelques éclats dejlak. suivent les raids vont se heurter à des défenses encore
Le Halifax NA564/H7-P avec
son équipage, celui du
capitaine Memin, en mars
1945.
(Collection J.Mutin)

efficaces et de nouvelles pertes seront à enregistrer. bonne et le bombardement de Hagen est des plus
Pour cette mission sur Wuppertal, 354 appareils efficaces. Il occasionne de tels dégâts à la ville que les
seulement(!) vont bombarder cette ville de la Ruhr, parmi autorités locales pensent avoir été attaquées par au moins
eux 14 du Guyenne qui larguent 51 tonnes de bombes et 800 appareils alors qu'il n'y en a eu que 267 ! Parmi ceux­
12 du Tunisie 48 tonnes. Mission réellement sans ci, douze du Guyenne y participent pour 50 tonnes de
problème puisqu'il n'y aura ni réaction de lajlak, ni de la bombes et autant du Tunisie pour 46 tonnes. La mission
chasse allemande. est cependant très dure car, profitant des bonnes
circonstances atmosphériques, la chasse de nuit se mêle
l" mars. au Stream et se montre très active. Les pertes sont
C'est une mission de nuit sur Homburg, une localité au conséquentes, dix appareils sont abattus. Au Guyenne, le
nord-est de Sarrebrück, où les troupes américaines NA564/H7-P du lieutenant Flurin est attaqué plusieurs
éprouvent quelques difficultés face aux résistances fois mais ses manœuvres évasives le sortent de cette
allemandes. situation déplaisante. Le lieutenant Poncet(NAI66/J) n'a
C'est une formation de 161 appareils dont huit du pas la même chance, attaqué au retour au-dessus de la
Guyenne et neuf du Timisie qui effectue ce raid et si le Belgique dans la région de Hasselt à l'ouest de
bombardement est considéré comme étant une réussite, Maastricht, le Halifax prend feu et explose presque
celui-ci est entaché par les deux seules pertes du Stream aussitôt, le sergent Bemasconi(mécanicien) a sauté avant
et elles sont du Tunisie. Le MZ909/L8-A disparaît avec l'explosion. Le lieutenant Poncet(navigateur) et le sergent
tout son équipage aux environs de l'objectif; il est Desplaces (mitrailleur avant) se retrouvent
présumé abattu par un chasseur de nuit. Le sergent miraculeusement suspendus à leurs parachutes, les autres
Lugaro peut sauter mais on saura plus tard qu'il fut membres de l'équipage sont tués.
exécuté, à son arrivée au sol, d'une balle dans la tête. Jeté Arrivé au-dessus d'Elvington, le lieutenant Deplus sur le
dans un trou, il y est découvert plus tard par les troupes MZ830N constate qu'il a des problèmes avec son train
américaines. Quant au lieutenant Guenois (NA68 l/G) d'atterrissage; il est dirigé sur Camaby mais le plafond est
c'est au retour qu'il sera attaqué par un chasseur de nuit très bas sur la région, le Halifax percute une colline près de
qui l'oblige à un atterrissage forcé sur l'aérodrome de Driffield tuant tout l'équipage. Au Tunisie, le LL573/L8-B
Florennes (Y-78). Confondant l'éclairage de travail pour du lieutenant Montouroy, subit pas moins de trois attaques de
l'éclairage de piste, l'avion termine sa course sur des P- chasseurs de nuit dont deux avec tirs, il s'en échappe par des
61 américains. Le Halifax prend feu suite au crash. manœuvres évasives. Le NR287/C du commandant Ostré
L'adjudant Portesseau (mécanicien) est tué, le pilote subit le tragique sort du Halifax du lieutenant Deplus. En
l'adjudant-chef Vidal gravement blessé, les autres approche d'atterrissage dans la couche de nuages masquant
membres de l'équipage saufs. les collines avoisinant Elvington, il s'écrase sur l'une d'elles.
Le Guyenne a, pour cette mission, largué 24 tonnes de Il n'y a que deux survivants le sergent-chef Sciolette
bombes sur l'objectif et le Tunisie 29 tonnes. (mécanicien) et le sergent-chef Tilliers (mitrailleur arrière),
tous les autres sont tués. Hagen a reçu du Guyenne 50 tonnes
15 mars de bombes et 46 tonnes du Tunisie.
À la différence des nuits précédentes, la visibilité est très Dans la journée est arrivé le premier Halifax B.VI au
G t J ES 11 1..t IJ DS"

Tunisie, il a été convoyé par le capitaine Hegly et son 24 mars


équipage, c'est le NP860 et il est codé L8-Y. L'objectif, là encore, est le complexe ferroviaire de
Sterkrade. Il est totalement détruit par les 177 appareils
Les 16 et 17 mars, aucune sortie. dont neuf du Guyenne qui larguent 33 tonnes de bombes
et dix du Iimisie (le LL581/L8-A du lieutenant Pelissier
18 mars ne pouvant partir) qui larguent 38 tonnes de bombes.
Mission de nuit réalisée avec succès sur Witten dans la Encore une fois, aucune perte à déplorer.
Ruhr, mais mission encore avec des pertes, huit appareils
perdus sur 324. Le Guyenne y participe avec dix Halifax 25 mars
Le capitaine Becam sur le PN365/H7-B étant revenu à la C'est un nœud de communication situé à Osnabrück qui
base sur ennuis mécaniques, et neuf du Tunisie, chacun est la cible des 156 appareils de ce raid. Si les dommages
des deux groupes larguant sur l'objectif 36 et 32 tonnes de infligés sont importants, l'objectif est toutefois fortement
bombes. Le capitaine Noirot (MZ936/O) et le lieutenant défendu par la flak et beaucoup d'appareils sont touchés,
Germain (PN967/Z) du Tunisie ne peuvent partir à la deux au Guyenne en particulier et cinq au Tunisie, mais
suite de problèmes mécaniques. il n'y a aucune perte. Seul, le PNl 75/L8-H du lieutenant
Les défenses allemandes sont toujours aussi agressives, le Matthieu se pose à Gilze-Rijen (B-77) en Hollande ayant
MZ486/H7-E du capitaine Ploton est pris dans le faisceau été assez sérieusement touché.
des projecteurs alors qu'il arrive sur l'objectif, mais avant Le Guyenne, avec quatre appareils, a effectué sa première
que laflak puisse réagir, il s'en échappe. Le commandant mission sur Halifax B.VI, plus performant que le B.III en
Puget (MZ490/N), bien qu'étant sur trois moteurs effectue sa possession. Ils ont largué 17 tonnes de bombes sur
la mission; il est attaqué une première fois par un Ju 88 puis Osnabrück et les neuf du Tunisie 37 tonnes.
par un autre appareil. Il échappe aux deux par des
évolutions évasives. Le lieutenant Gouthier (MZ74 l /A) lui Du 26 mars au 3 avril, aucune sortie.
aussi continue la mission bien qu'il ait une hélice en
drapeau depuis la côte française. Arrivant bon dernier sur 4 avril
l'objectif, il est abattu par un chasseur de nuit. Seul le radio, C'est de nuit qu'est attaquée la raffinerie Rhenania à
le sergent-chef Reynaud peut sauter en parachute, tous les Harbourg, localité au sud de Hambourg.
autres membres de l'équipage sont tués. Au Tunisie, c'est le Huit Halifax du Guyenne (le PNl 70/H7-C du capitaine
LL602/L8-F du lieutenant Montouroy qui est touché par Goepfert étant revenu après une heure trente de vol) qui
des éclats de flak mais sans conséquence fâcheuse. larguent 29 tonnes de bombes et autant du Tunisie (32
tonnes) font partie de la formation de 327 appareils qui
Le 19 mars, aucune sortie. s'emploient à la détruire et y parviennent facilement,
l'objectif étant parfaitement repéré.
20 mars La chasse de nuit est très active, mais ne remporte
Jusqu'à la fin du mois, on en revient aux missions de jour heureusement pas beaucoup de succès. Trois appareils
et aujourd'hui, l'objectif est le complexe de triage seulement sont perdus.
ferroviaire de Recklinghausen.
Mal.heureusement, le ciel est tellement bouché et le vent Du 5 au 7 avril, aucune sortie.
si fort, que cela ne permet pas un marquage efficace de la
part des path.finders et le bombardement est à l'avenant. 8 avril
153 appareils dont huit du Guyenne et sept du Iimisie (le C'est le dernier grand raid de la guerre contre le port et la
capitaine Jean sur le NR988/L8-R revient peu après le ville de Hambourg. Quelques jou::s auparavant, le 4 avril,
décollage, un moteur manquant de puissance) participent à cette la 8'" A.F. avait déjà causé beaucoup de dommages à
décevante mission, ils larguent 29 et 22 tonnes de bombes. l'agglomération. Sans que l'on puisse différencier les
résultats de chacun, la RAF parachève la destruction par
Le 21 mars, aucune sortie. l'envoi, cette nuit, de 440 appareils sur le site.
Treize Halifax du Guyenne et autant du Tunisie
22 mars participent à ce raid. Chacun des groupes a un appareil
C'est une mission sans problème et par temps clair qui est qui est retourné à la base suite à ennuis, le RG563/H7-Q
faite sur Dulmen. Aucune perte pour les 130 appareils du du capitaine Marchal et le L8-Q de l'aspirant Aubas e�
raid, il n'y a eu nifiak, ni chasse, tous reviennent dont les chacun largue respectivement 39 et 46 tonnes de bombes,
huit du Guyenne qui ont largué 30 tonnes de bombes et le lieutenant Hyvon sur le NP988/H7-R n'ayant pas
les neuf du Timisie qui se sont déchargés de 33 tonnes. largué les siennes ne pouvant identifier l'objectif.
C'est le commandant Puget sur le PN365/H7-B qui a L'activité de laflak et de la chasse de nuit a été faible.
l'honneur d'être avion-leader pour tous les appareils du 4
Group qui effectuent ce raid, raid qui sera qualifié par Les 9 et JO avril, aucune sortie.
certains équipages de « promenade sentimentale ».
11 avril
Le 23 mars, aucune sortie. À cette mission de jour, 143 appareils attaquent les
Le Halifax LB-N au roulage sur
le taxiway d'Elvington tout de
suite après la cessation des
hostilités.
(Collection Andrew Thomas)

installations ferroviaires de Nuremberg avec une grande Pour le Tunisie, c'est une mission qui occasionne une
efficacité. Bien que lajlak soit encore mordante, aucun nouvelle perte, c'est la dernière qu'enregistrent les deux
avion n'est perdu. Y participent quatorze Halifax du groupes français. Il y en aura d'autres, hélas, par la suite
Guyenne (le RG607/H7-X du lieutenant Neufinck étant mais cela n'entre plus dans le cadre des opérations de
rentré peu de temps après le décollage suite à ennuis) et guerre qu'ont effectuées le Guyenne et le Tunisie.
quinze du Tunisie. C'est une mission de jour sur Wangerooge avec 482
Les Halifax des capitaines Goepfert (PN l 70/H7-C), appareils, dont dix-huit du Guyenne et douze du Tunisie,
Notelle (RG609/D) et du lieutenant Kerbrat (MZ365/R) qui sont chargés de détruire les batteries côtières de cette
sont touchés par des éclats dejlak, de même que ceux des île de la Frise, batteries qui contrôlent l'entrée des ports de
cap1tames Hautecœur (NA182/L8-E), Cornetet Brème et de Wilhemshaven.
(LL602/F) ou encore du lieutenant Hyvon (NP988/R) et Le temps est clair et le bombardement précis jusqu'à ce
quelques autres. Tous se posent à Elvington sauf le que les fumées et la poussière obscurcissent l'objectif.
MZ709/H7-F du lieutenant Duvillard qui se pose à La jlak est dense et de nombreux appareils sont touchés
Carnaby et le capitaine Cornetet qui se pose dans le sud comme le RG654/H7-M du lieutenant Delvoye, mais si le
de l'Angleterre, les ennuis causés par la jlak étant assez Guyenne termine cette dernière mission de guerre avec
sérieux. Nuremberg a reçu 50 tonnes de bombes du quelques égratignures, le Tunisie a le triste privilège
Guyenne et 59 tonnes du Tunisie. d'inscrire la dernière perte : le capitaine Hautecœur et son
équipage (NP92 l /L8-E) sont abattus sur l'objectif.
Du 12 au 17 avril, aucune sortie. I:équipage est tué. La partie arrière du Halifax sera
repérée plus tard, le 23 juillet, lors d'une reconnaissance
18 avril effectuée par le capitaine Cornetet sur le RG625/L8-A.
Objectif: la petite île d'Helgoland. Au total 969 appareils Sur une petite île avoisinant Wangerooge gît la double
pilonnent ce jour la base navale, l'aérodrome et le port de dérive d'un appareil marquée du losange rouge -
cette île. Chacun des deux groupes fournit 17 appareils marquage tactique distinctif du Tunisie. Il est présumé
pour ce raid, mais le RG560/H7-J du lieutenant Delvoye que le Halifax, touché par un coup direct, s'est brisé en
ne part pas, tout comme le LL556/L8-S du lieutenant deux et que la partie avant, avec ailes et moteurs, s'est
Robert qui embarque au décollage et termine sa course abîmée en mer. Le Guyenne a largué ses 89 dernières
dans le gazon en dispersant sa cargaison de bombes qui, tonnes de bombes et le Tunisie ses 67 tonnes. Onze
par chance, n'explose pas, au plus grand soulagement de Squadrons de chasse assuraient la défense du raid.
son équipage. Le Guyenne largue 79 tonnes de bombes
sur l'île et le Tunisie 86 tonnes. Le résultat de ce 12 mai 1945
bombardement, tout a été retourné par les bombes, sera À ce jour est annoncé officiellement le rattachement des
comparé à la surface lunaire, le spectacle des dévastations Squadrons du 4 Group du Bomber Command au
est d'ailleurs si fascinant que le commandant Martin sur Transport Command.
le RG594/H7-O ne peut s'empêcher d'orbiter après avoir
largué ses bombes. 18 octobre 1945
Vingt-deux Squadrons de chasse ont assuré la défense du Les Squadrons N° 346 Guyenne et N° 347 Tunisie sont
Stream. libérés de la tutelle de la RAF pour être transférés, avec
une certaine quantité de leurs Halifax, à l'armée de !'Air
Du 19 au 24 avril, aucune sortie. et reprendre leur appellation d'origine: OB2/23 Guyenne
et GB1/25 Tunisie. Le retour vers Bordeaux-Mérignac, leur
25 avril nouvelle base, s'effectue à partir du 20 octobre.
C'est la dernière mission de guerre pour le Guyenne et le En Grande-Bretagne, les N° 346 et 347 Squadrons sont
Tunisie. Dans quelques jour le III"'" Reich va capituler. officiellement dissous le 27 novembre 1945.
1 ..:, L J
11 S"

La guerre est finie. Les


groupes lourds français restent Bilan des deux groupes
quelque temps en Grande­
Bretagne puis rejoignent la
France.
Ici le Halifax B.VI RG545/L8-E.
N° 346 Squadro11 G11ye1111e N° 347 Sq11adro11 T1111isie
On notera qu'ayant été privés
d'insignes au sein de la RAF,
les équipages se rattrappent
Du l" juin 1944 au 25 avril 1945, le Guyenne a Du 27 juin 1944 au 25 avril 1945, le Tunisie a effectué :
en France; on distingue sur effectué 1 308 sorties en 118 missions de guerre, 108 1 145 sorties en 111 missions de guerre, 112 sorties de
cette photo le hibou de la 1 "' sorties de transport de carburant, le tout représentant transport de carburant, le tout en 6 157 heures de vol.
escadrille du GB 1/25 Tunisie.
(CAC Camelio) 7 641 heures de vol.
Il a largué 9 041 800 lb. de bombes (soit 4 096 tonnes) et
Il a largué sur les territoires occupés par l'ennemi ou sur transporté 400 000 litres de carburant.
l'Allemagne 10 874 600 lb. de bombes (soit l'équivalent
de 4 926 tonnes) et transporté 368 000 litres de carburant. Vingt Halifax ont été perdus au combat, entraînant la
mise hors de combat de 123 hommes d'équipage, soit 53
Au prix de 18 Halifax perdus au combat entraînant la tués, 27 disparus, 23 blessés et 20 prisonniers. Vingt-deux
mise hors de combat de 121 hommes d'équipage, soit 51 membres d'équipages se sont parachutés. Cent dix
tués, 40 disparus, 9 blessés et 21 prisonniers. Onze appareils ont été endommagés par la jlak et 7 par la
membres d'équipages se sont parachutés. Cent-deux chasse allemande.
appareils ont été endommagés par la jlak et 8 par la
chasse allemande.

Pour situer le sacrifice de ces équipages, le Bomber Commanda effectué 364 000 sorties pendant la guerre et largué
955 000 tonnes de bombes. Environ 8 325 bombardiers ont été perdus, 47 300 membres d'équipage étant tués. Les
Polonais, très actifs au sein du Bomber Command, dans lequel il y eut jusqu'à quatre Squadrons opérationnels, ont
perdu 1 000 hommes d'équipages à eux seuls.

Que ce soit en opérations ou à l'entraînement, les deux groupes ont utilisé au total 196 Halifax, dont 3 B.11, 24 B.V,
113 B.III, 54 B.VI et 2 B.VII.

1
Équipages disparus au combat
0
1:'.l a�6 S11.11.11dc:12a G11.l!.tan1 (1.Q!!!;! HZ) S/C N. Beauvois (méc.) t 0
1:'.l HZ S11.11.;1.d.r2n T11.nifi.i1 (1,ode L!!l
S/C R. Vlaminck (rad.) Pris.
12.07.44 S/C R. Limacher (mit.sup.) t 06.07.44
NA551/E: S/C H. Olive (mit.ar.) t
LI R. P asquier (pil.) t LK728/D:
Cne J. Gaubert (nav-CdB) t NR181/J S/LI G. Varlet (pil.) t
SIi E. P etiot (bom.) t Cne R. Baron (pil-CdB) t LI G. Chapron (nav-CdB) t
AdjA. Cusin (méc.) t LI.Col N. Dagan (EM/co-pil.) t S/LI J. Vieules (barn.) t
Adc R. Vaugel (rad.) t LIA. Truche (nav.) Pris. AjdA. Charlier (méc.) t
S/C C. Verdier (mit.sup.) t Adj G. Vigneron (barn.) t Adj R. Charaudeau (rad.) t
Sgt R. Serra (mit.ar.) t S/C C. Cormier (méc.) t Adj P. Eckhardt (mit.sup.) t
Adc R. Mignot (rad.) Pris. Sgt P. Godart (mit. ar.) t
10.09.44 S/C R. P etitjean (mit.sup.) Pris.
NA585/M: Sgt L. Bourelly (mit.ar.) t 08.08.44
LI L. Guillocheau (nav.) t NA529/L:
Adj J. Kipferle (barn.) t 21.11.44 Adj L. Millet (pil.) t
S/C M. Coupeau (méc.) t NA557/L: LIA. Salas (nav-CdB) t
Sgt G. Lhomond (rad.) t S/CA. Fauges (pil.) t Adj J. Meyer (barn.) t
S/C W. Finale (mit.sup.) t Cne C.J. Loew (nav-CdB) t AdjA. Sire (méc.) t
S/C D. Biaggi (mit.ar.) t Sgt J. Godefroy (barn.) t Sgt J. Desrumeaux (rad.) t
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06.10.44 SgtA.M. Boutillier (rad.) t Adj G. Flamand (mit.ar.) t
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Cne J. Habla! (pil-CdB) Pris. Adj F. Lafont (mit.ar.) t 03.09.44
LI L. de Saint-Marc (nav.) Pris. NA616/T:
LI P. Wuillemin (barn.) Pris. 17.12.44 Adj N.R. Rouillay (pil.) t
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Sgt N. Manick (mit.sup.) Pris. S/C J. Leguillon (mit.ar.) t Sgt P. Moreau (méc.) t
Sgt R. Yvars (mit.ar.) Pris. S/C R. Souillard (rad.) t
21.02.45 Sgt J.M. Vayssade (mit.sup.) Pris.
23.10.44 NA547N: S/C J. Witzmann (mit.ar.) t
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Cdt J. Simon (pil-CdB) t LI E. Joumas (nav-CdB) t 11.09.44
LI M. P elissier (nav.) t S/C G. Dugnat (barn.) t NA515/M:
LI P. Zeiller (barn.) t Sgt E. Bardes (méc.) t S/LI O. Rotte (bom.) t
Adc R. Brigaland (méc.) t Sgt G. Bourreau (rad.) t
Sgc E.P. Vielle (rad.) t Sgt L. Martrou (mit.sup.) t NA606/L:
Sgc R. Boiron (mit.sup.) t SgtA. Esquillat (mit.ar.) t LI C. Berthet (pil.) t
Sgt G. Fernandez(mit.ar.) t LI P. P aturle (nav.) t
Sgc P. Fournier (2" pil.) t PN179/M: CneA. Hilaire (bom-CdB) t
Adj C. Soucille (pil.) t Adj J.M. Madaule (méc.) t
02.11.44 Cdt R. Bréard (nav-CdB) t S/C R. Jenger (rad.) t
LW443/E: S/LI J. Fauvet (barn.) t S/C J. Eyraud (mit.sup.) t
Adj L. Mabille (pil.) t Adj J.Aquaviva (méc.) t Adj R. Oger (mit.ar) Pris.
LI H. Condé (nav-CdB) t S/C J. Lemaire (rad.) t
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Sgt F. Saytour (méc.) t Sgt L. Zavavterro (mit.ar.) t NR153/D:
S/C H. Meyer (rad.) t Cne J. P ersan (pil-CdB) t
Sgt M. Debroise (mit.sup.) Pris. 05.03.45 LI R. Joly (nav.) Pris.
MZ738/H: LI G. Blot (bom.) Pris.
04.11.44 S/LIA. Fonteix (pil-CdB) t S/LI R.Bourderotte (méc.) Pris.
NA121/D: LI J. Rouvel (nav.) t S/LI A.Adnet (rad.) t
Adj R. Guise (pil.) t S/C M. Schilling (bom.) t S/C K. Chevallier (mit.sup.) Pris.
LI M. Dabadie (nav-CdB) t Sgt J. Leroy (méc.) t S/C P. Gérard (mit.ar.) Pris.
S/LI A. P othuau (barn.) t Sgt B. Houdelot (rad.) t
S/C H. Lelong (méc.) t Sgt J. Gorrias (mit.sup.) t 24.12.44
S/C C.Alavoine (rad.) Pris. Sgt R. Farnier (mit.ar.) t MZ489/L:
Sgt J. Vautard (mit.sup.) Pris. S/C L. Baillon (pil.) t
Sgt M. Vega (mit.ar.) t 15.03.45 LI J. Leroy (nav-CdB) t
MZ830N: S/LI P. Gautheret (barn.) t
NA546/G: S/C G. Lacaze (pil.) t S/C F. Duran (méc.) Pris.
Sgt G. Roca (pil.) t LI J. Deplus (nav-CdB) t Adj H. Granier (rad.) t
LIA. Hyenne (nav-CdB) t Asp F. Dufrenoy (barn.) t SgtA. Guedez (mit.sup.) Pris.
Adc J. Chabraud (barn.) t Adj J. Gribouva (méc.) t Sgt Y. Even (mit.ar.) t
S/C J. Laherrère (méc.) t Sgt J. Charpentier (rad.) t
S/C L. Maxerat (rad.) t Sgt G. Tartarin (mit.sup.) t 02.01.45
Sgt H. Martin (mit.sup.) t Sgt P. Touzart (mlt.ar.) t MZ984/G:
Sgt J. Reyna! (mlt.ar.) t Sgt J.P. Leclercq (pli.) t
NA166/J:
NA549/N: Sgt L. Loudeaux (pli.) t 05.01.45
CneA. Béraud (pil-CdB) t LI H. Lamontagne (barn.) t LL557N:
LI P. Valette (nav.) Pris. Sgt F. Hautcoeur (méc.) t LI F. Deleuze (pll-CdB) Pris
LI P. Raffln (bom.) t Sgt G. Brule! (mit.sup.) t LI C. Courvalin (nav.) Pris
S/C F. lmart (méc.) Pris. S/Lt J. Vezolle (bom.) t
Adj J. Cloarec (rad.) Pris. 18.03.45 Sgt M. Chaboud (méc.) Pris
Sgt Claperon (mit.sup.) Pris. MZ741/A: S/C R. Juste (rad.) Pris
Adj J. Manfroy (mit.ar.) Pris. LIA.F. Gonthier (pil-CdB) t Sgt P. Meau (mit.sup.) t
S/LI P. Capdeville (nav.) t Sgt P. Bastian (mlt.ar.) Pris
NA558/M : S/CA. Dussaut (bom.) t
AdjA. Hannedouche (pil.) Pris. S/C G. P atris (rad.) t 13.01.45
LI J. Vlés (nav-CdB) t Sgt R. Hellmuth (mit.sup.) t LL590/L:
S/LI J. Lambert (bom.) t Sgt V. Saint Gévin (mit.ar.) t Adj E. Jouzier (pil.) t
tMJ ES L IJ DS" 11

Cne R. Brachet (nav-CdB) t Sgt M.J. Lemitouard (mit.sup.) 15.03.45


S/C R. Malterre (mit.ar.) t NR287IC:
NA260IG: Cdt G. Ostré (pil-Chef de bord) t
16.01.45 Adc J. Aulen (pil.) t Cne R. Chevallier (nav.) t
MZ986/B: S/Lt C. Rognant (bom.) t UA. Chemin (bom.) t
Cne X. Marin (pil-CdB) t S/C R. Patry (méc.) t Adj H. Chabres (rad.) t
Lt R. Frangolacci (nav.) Pris. S/C H.A. Berdeaux (rad.) t Sgt R. Ramond (mit.sup.) t
Lt J. Minvielle (bom.) Pris. Sgt M.J.A. Bordier (mit.sup.) t
Adj A. Villeneuve (méc.) t Sgt R.V.E. Bordelais (mit.ar.) t 25.04.45
Adc L. Vuillemot (rad.) t NP921/E:
S/C P. Dargenton (mit.sup.) t 03.03.45 S/C R. Mercier (pil.) t
S/C R. Meunier (mit.ar.) Pris. NA680IH: Cne G. Hautecœur (nav-CdB) t
Cne P. Laucou (pil-CdB) t Cne J. Jacquot (bom.) t
NA572IL: Sgt P. Le Masson (méc.) t Sgt M. Mennetrel (méc.) t
Cne J. Bresson (pil-CdB) t S/C A. Bariteau (rad.) t
Cne G. de Sauvebeuf (nav.) Pris. NR235IO: Sgt P. Ferrero (mit.sup.) t
Lt A. Ronat (bom.) Pris. Lt J. Terrien (pil-CdB) t Sgt G. Leduc (mit-ar.) t
Adj R. Rabier (rad.) Pris.
S/C L. Martin (mit.sup.) Pris. 14.03.45
S/C R. Poilbout (mit.ar.) t MZ909/A: Personnel au sol tué en service
Cne B Brunet (pil-CdB) t 28.12.44
22.01.45 S/Lt G. Fauchet (nav.) t NA174IO:
LL587/A: Asp P. Trolard (bom.) t 2CI. J.B. Andreu (armurier) t
Lt C. Petus (pil.) t Sgt P. Lugaro (méc.) t 2CI. G. Consentino (armurier) t
Sgt Tribart (méc.) t Sgt J. Miller (raa.) t 2CI. F. Gimenez (armurier) t
Sgt M.Delauzun (mit.sup.) t 2CI. S. Gomez (armurier) t
07.02.45 Sgt B. Giraudon (mit.ar.) t 2CI. G. Jeannelle (armurier) t
NA197/H: 2CI. L. Stalenq (armurier) t
S/C J. Bagot (pil.) t NA681IG: 2CI. P. Antonio (armurier) t
Cne B. Pelliot (nav-CdB) t Adj A. Portesseau (méc.) t 2CL. R. Maupetit (armurier) t

Encadrement du Squadron N ° 346 Guyenne Encadrement du Squadron N ° 347 Tunisie


pendant les opérations pendant les opérations

Commandant du groupe Commandants de groupe :


LI.Col Gaston Vénot 25.10.43 10.09.44 LI.Col Marcel Vigouroux 01.08.43 15.03.45
Cdl André Puget 10.09.44 11.08.44 Cdt François-Xavier Hoquetis 15.03.45

Commandants en second : Commandants en second :


Cne André Puget 25.10.43 10.09.44 Cdt François-Xavier Hoquetis 01.08.43 15.03.45
Cdt Léon Demazure 29.10.44 19.05.45 Cdt Jacques Wrrier 15.03.45 31.12.45

Commandants de la J"M escadrille : Commandants de la 1"' escadrille :


Cne Simon 25.10.43 24.10.44 Cne René Dutrey-Lassus 01.08.43 15.01.45
Cne Jean Thiry 24.10.44 11.03.45 Cne Stanislas 15.01.45 08.02.45
Cne Antoine Goepfert 11.03.45 01.09.45 Cne Pierre Hautecœur 08.02.45 25.04.45

Commandants de la 4•= escadrille ; Commandants de la 2""' escadrille


Cne Raoul Marias 25.10.43 08.11.44 Cdt Albert Stoltz 01.08.43 26.03.45
Cne Raymond Brohon 08.11.44 06.02.45 Cne Jaen-Marie Verhille 26.03.45
Cne Eugéne Martin 06.02.45 21.05.45

Capitaines d'avions et d'équipages, par ordre de tour d'opération. Capitaines d'avions et d'équipages, par de tour d'opération. Les
Les grades correspondent à ceux portés en 1945. grades correspondent à ceux portés en 1945.
3'"" escadrille S/LI Mathurin Cdt de Vulpillières
(FlightA): LI Vialatte Cne Plagnard 1•� escadrille Cne Hegly LI Bourgeois*
Cdt Puget LI Chourrout LIDelvoye (FlightA): Cne Cornetet Cne Millet
LI Hyence LI Trouette Cdt Marias Cne Ruby Cne Schlegel Cne Martin
Cdt Simon LI Amont Cdt Bréard Cne Pelliot S/LI de Miras Cne Bonnet
LI Condé Cne Cocha LI Valentin Cdt Ostré LI Cottard Cdt Legendre
Cne Brion S/LI Vergé Cne Menin Cne Jean S/LI Wellard LI Salas
Cne Goepfert Cne Thiry Cne Thiers Cne Dutrey-Lassus Cne Stanislas CdtDufour de Lattre
LI Guillocheau* LI Lefebvre LI Joumas LI Courvalin LI Robert Cne Hilaire
Cne Bornecque Cdt Cattelat Cne Grimaldi Cne Barrault Cne Reversa!
Cdt Calmel • Le Lt Guillocheau sera LI Poucet Cne Sauterey 2""' escadrille LI Lac
Cne Notelle ensuite le navigateur du LI Hablot Cne Marin (F/ight B): Cne Rouquette
Cne Bourgain Lei Vénot LI Neufinck Cne Hautecœur LI.Col Vigouroux Cne Bresson
Cne Platon Cdt Brohon (dit Barrat) LI Pétus SILI Terrien S/LI Bourgoin
4""' escadrille LIDeplus LI Guenois Cne Lafaye Cne Hachette
Cne Araud LI
Gonthier (F/ight B): Cne Marchal LI Pluchard Cdt Wrrier Asp Aubas
LIDabadie LIDanna LI Hiebel LI Montourcy Cne Vauché Asp Hesnard
S/LI Fonteix Cne Veauvy Cdt Demazure LI Gigue! Cne Muller
Cdt Leclère Cne Brunet LI Brachet • Le l1 Bourgeois était
Cne Petit SILI Jousselme
LI Hubert LI Chapron LI Germain nœnaJement le fléMJBleur
LI Bécam Lt.Col Vénot
Cne Baron Cne Laucou Cdt Stoltz dul.cl� Onpense
LI Flesch SILI Lassus qui a ru prendre sa ,:iaœ
LIDuvillard Cdt Martin Cne Collin Cdt Hoquetis Cdt Noiret
LI Mathieu Cne Verhille en son absence.
Cne Gaubert Cne Berrault LI Flurin
Cne Loew LI Vlès Cne Persan LI Pellissier
LI Kerbrat
Cdt Roy Cne Barbé Asp Lecoq LI Hyvon LI Leroy

1
Appareils du Guyenne et du Tunisie utilisés en opérations
serial Type Lettre au N°346 Lettre au N°34l seria/ Type Lettre au N °346 Lettre au N °34l
Hl LB Hl LB

LK660 B.V N H NA519 B.11I AIS


LK728 B.V R D NA520 B.11I D/M/O/G/N
LK731 B.V E N NA529 B.11I L
LK737 B.V F 0 NA546 B.11I F/G
LK744 B.V M/H NA547 B.11I O/V/M/RN
LK793 B.11I ON NA549 B.11I Q/P/N
LK955 B.V H NA551 B.11I E/F
LK999 B.V s ? NA554 B.I11 J/S
LL124 B.V V/B B NA555 B.I11 L
LL126 B.V J H NA556 B.I11 P/O/M/X
LL131 B.V D D NA557 B.11I K/LN
LL227 B.V K NA558 B.I11 N/T/X/M
LL237 B.V 0 G NA561 B.I11 H
LL238 B.V B A NA562 B.I11 D
LL242 B.V C L NA564 B.11I E/P
LL246 B.V M F NA572 B.11I C/X/L
LL253 B.V L E NA576 B.11I P/N
LL395 B.V A J NA577 B.11I H-Q
LL396 B.V Q C NA585 B.11I M
LL397 B.V G p NA606 B.I11 L
LL398 B.V p Q NA616 B.I11 T
LL462 B.V J K NA620 B.11I M
LL463 B.V N M NA678 B.11I H
LL551 B.11I V/F/S/A/D NA680 B.I11 K/X/H
LL553 B.11I Q NA681 B.11I X/G
LL556 B.11I Q/S NP763 B.VII N
LL557 B.11I J/LN NP921 B.VI E
LL573 B.11I E/D/B NP988 B.I11 R
LL581 B.11I X/A NR151 B.I11 J
LL583 B.11I G/N NR153 B.11I D
LL586 B.11I R/E/O NR181 B.I11 J
LL587 B.11I A NR226 B.I11 p
LL590 B.11I E/D/L NR229 B.I11 D
LL602 B.11I S/LN/F NR232 B.I11 L
LL603 B.11I M NR235 B.I11 0
LW438 B.11I V/K NR242 B.11I M
LW443 B.11I RIE NR287 B.I11 C
LW470 B.11I R/K PN167 B.I11 C/Z
LW480 B.11I D PN170 B.I11 C
LW504 B.11I G/H PN175 B.I11 H
LW541 B.11I BIT PN179 B.I11 M
LW630 B.11I R/M/D PN365 B.111 B
LW637 B.11I B PP165 B.VI p
LW642 B.11I 0 PP208 B.VI s
MZ347 B.11I K RG491 B.VI G
MZ365 B.11I R RG495 B.VI A
MZ477 B.11I G/K RG509 B.VI z
MZ486 B.11I E RG511 B.VI E
MZ488 B.I11 0 RG513 B.VI L
MZ489 B.11I L RG540 B.VI s
MZ490 B.I11 N RG543 B.VI Q
MZ571 B.I11 N RG545 B.VI G
MZ635 B.I11 G RG547 B.VI X
MZ697 B.I11 K RG548 B.VI V
MZ709 B.111 G/F RG560 B.VI J
MZ737 B.I11 BN/G RG561 B.VI C
MZ738 B.111 P/H RG562 B.VI H ?
MZ741 B.111 C/U/R/A RG563 B.VI Q
MZ742 B.111 A RG586 B.VI J
MZ809 B.III D RG587 B.VI V
MZ830 B.I11 V RG592 B.VI p ?
MZ909 B.I11 X/A RG594 B.VI 0
MZ936 B.I11 0 RG595 B.VI H
MZ984 B.I11 G RG605 B.VI D
MZ985 B.I11 N RG606 B.VI
MZ986 B.III B RG607 B.VI X
NA121 B.I11 R/D RG609 B.VI D
NA166 B.I11 J RG619 B.VI p
NA174 B.I11 Q RG620 B.VI F
NA182 B.I11 E RG624 B.VI B
NA197 B.I11 H RG625 B.VI A
NA260 B.I11 G RG646 B.VI B
NA263 B.I11 N RG647 B.VI C
NA506 B.I11 M/T/NN RG654 B.VI M
NA512 B.I11 F
NA515 B.I11 M/K Note : Il semblerait que les
lettres X, Y, Z aient été utilisées
à titre temporaire
uniquemement, en attendant
un code définitif.
IS "Lt IJ S"

Insignes de survie attribués au personnel navigant


- insigne du « ver à soie » el carte de membre du Caterpillar Club. Ce club fut fondé en 1920 par la firme de parachutes lrvin. Ces attributs
étaient donnés à tous ceux dont la vie fut sauvée par l'utilisation du parachute. Le ver à soie el le nom, club de la chenille, rapellenl la
matière première utilisée dans la fabrication des parachutes.
- insigne el carte de membre du Go/dfish Club, attribués à ceux qui avaient effectué un amerrissage et avaient été recueillis par le service
de SAR (Search And Rescue). L'insigne - officiel - était porté sur la manche gauche et amenait à considération. Cel insigne est rarissime
chez les Français, puisqu'un seul équipage des « Lourds » eut le privilège de le porter, celui du lieutenant Courvalin, suite à sa
mésaventure survenue le 28 octobre 1944.
(Collection C. Deleuze)

Il est fort probable que ce


Halifax du Tunisie soit le
RG543, mis en œuvre en mars
1945. A noter que la lettre sur
la dérive n'est pas encore
terminée : 0, au lieu de Q.
(CAC Camelio)
Ill

Handley-Page Halifax Mk. Ill (LL573)


N' 347 Squadron Tunisie
Lieutenant Courvalin, 27 août 1944.

Handley-Page Halifax Mk. Ill (NA577)


N' 347 Squadron Tunisie
Capitaine Pelliot, 16 novembre 1944.

Handley-Page Halifax Mk. VII (NP767)


N' 347 Squadron Tunisie
Elvington, 1945.
111111111111111
11111111111111111111
1111111
HHHH

Handley-Page Halifax Mk. Ill (LL553)


N ° 346 Squadron Guyenne
Capitaine Maréchal, 1• décembre 1944.

CIAéro-Êditions, 2000
Infographies P-A. Tilley et G. Fruchart.

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