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Variables muettes

Voici des exemples d’écritures mathématiques où l’on rencontre des variables muettes : Le symbole → est ici un symbole mutificateur, qui indique que la variable qui le précède
est muette.

Définition d’une fonction


Somme Σ
« f est la fonction x 7→ x2 »
5
Dans cette expression x est une variable muette car on peut définir f sans utiliser x : X
« f est la fonction carré ». «S= n2 »
n=1
On peut aussi définir la même fonction f avec une autre variable muette : Dans cette expression n est une variable muette car on peut définir S sans utiliser n :
« f est la fonction t 7→ t2 »
« S est la somme des carrés des nombres entiers de 1 à 5 ».
La variable muette ne "représente" rien de particulier, c’est juste un artifice d’écriture
En fait on peut représenter simplement cette somme par sa valeur :
pour arriver à définir f .
S = 12 + 22 + 32 + 42 + 52 = 55
Le symbole 7→ indique que la variable qui le précède est une variable muette. C’est un
Le symbole Σ est un mutificateur pour la variable qui est écrite en dessous (ici n).
symbole qui rend muet, donc un "mutificateur ".
Ici, il y a une autre difficulté : on peut exprimer la même somme en gardant la même
variable muette, mais en changeant la fonction et les bornes :
4
Intégrale S=
X
(n + 1)2 = (0+1)2 +(1+1)2 +(2+1)2 +(3+1)2 +(4+1)2 = 12 +22 +32 +42 +52
Z π n=0
«I = sin(x) dx »
0
Dans cette expression x est une variable muette car on peut définir I sans utiliser x : Quantificateur universel
« I est l’intégrale de la fonction sinus de 0 à π ».
Z aussi définir la même intégrale I avec une autre variable muette :
On peut « ∀x ∈ R, (x + 1)2 = x2 + 2x + 1 »
π
Dans cette proposition x est une variable muette car on peut l’exprimer sans utiliser x :
«I = sin(t) dt »
0 Le carré de la somme d’un nombre réel et de 1 est toujours égal à la somme du carré
En fait on peut représenter simplement cette intégrale par sa valeur : I = 2 de ce nombre, de son double et de 1.
Dans l’expression d’une intégrale, le symbole d indique que la variable qui le suit est Le quantificateur universel ∀ est un symbole mutificateur pour la variable qui le suit.
une variable muette. C’est un symbole mutificateur.

Définition d’un ensemble


Limite
E = {x ∈ R | 0 6 x 6 1}
« L = lim ex » Ici x est une variable muette car on peut exprimer E sans utiliser x :
x→0
Dans cette expression x est une variable muette car on peut définir I sans utiliser x : « E est l’ensemble des nombres réels compris entre 0 et 1 »
« L est la limite de la fonction exponentielle en 0 ». On peut même écrire : E = [0; 1].
En fait on peut représenter simplement cette limite par sa valeur : L = 1 Dans les accolades, le symbole | est mutificateur pour la variable qui le précède.
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Mutifications imbriquées Donc en fait, une variable muette ne peut pas être tout à fait remplacée par n’importe
quelle autre. Il faut que ce soit par une variable qui ne soit pas elle-même dans une
Chaque symbole mutificateur a une certaine portée : il ne rend muette sa variable que portée englobante. Sinon on peut aboutir au phénomène précédent, nommé "capture de
dans une certaine partie du texte mathématique. Mais cette partie peut être elle-même variable" (la mutification interne a capturé la mutification externe).
englobée dans la portée d’un autre mutificateur. Ces constructions sont plutôt difficiles
à comprendre et à maîtriser, mais on les rencontre en terminale.
Suite de fonctions
« Soit (fn )n∈N∗ la suite de fonctions définies sur [0; 1] par fn : x 7→ xn »
Fonction définie par une intégrale
Z x Par exemple f2 est la fonction carré, f3 la fonction cube, etc.
f2 (0, 5) se calcule avec la formule (0, 5)2 , c’est-à-dire xn dans laquelle on a remplacé n
« F est la fonction x 7→ cos(t) dt »
0 par 2 et x par 0, 5.
Il y a deux variables muettes : x à cause du symbole mutificateur 7→ dans la définition Ici, quand on écrit xn , n est un entier naturel non nul et x est un réel de [0; 1].
de la fonction et t à cause du symbole mutificateur d dans l’intégrale. x et n sont des variables muettes, puisqu’on peut décrire cette suite par :
La variable la plus interne est t, son utilisation est limitée à l’intégrale. « La suite des fonctions puissances d’exposant naturel non nul définies sur [0; 1] ».
D’après les formules de calcul d’une intégrale, on peut la reformuler de la manière La variable la plus extérieure est n, sa portée englobe celle de x.
suivante : « F est la fonction x 7→ sin(x) », ce qui montre bien que t est muette. On peut visualiser cette suite en traçant les courbes des différentes fonctions f1 , f2 , f3 ,
Puis : « F est la fonction sinus », ce qui montre bien que x est muette. etc.

Dans ce genre d’expression, comme la portée de la variable extérieure englobe


celle de la variable intérieure, on ne peut pas les nommer de la même façon sinon on les
confondrait et l’expression obtenue serait ambiguë, sans signification ou même fausse.
Par exemple, si on remplaçait t par x, on obtiendrait :
Z x
« F est la fonction x 7→ cos(x) dx »
0
Mais alors que vaudrait F (2) ?
Z 2
cos(2) d2 ? L’expression d2 n’a pas de sens. La courbe de f1 est rouge, celle de f2 est bleue, celle de f3 est verte, celle de f4 est
Z0 2 orange.
cos(2) dx ? Mais alors la valeur serait 2 cos(2) et non pas sin(2), qui est la valeur
0
attendue.
Z 2
cos(x) dx ? Oui, il se trouve que cela donne la bonne valeur, parce qu’en fait dans
0 Z 2 Z 2
cette dernière intégrale, x est une variable muette et donc cos(x) dx = cos(t) dt,
0 0
ce qu’on obtiendrait en remplaçant x par 2 dans la formule initiale.
Z 1
Mais il y a pire : soit G la fonction qui, à tout x réel, associe 12xt2 dt.
0
En fait G(x) = 4x Mais si on renomme t en x (on a bien dit qu’une variable muette
pouvait être remplacée par n’importe quelle autre, n’est-ce pas ?), alors on obtient :
Z 1
12x3 dx, qui vaut 3. La variable x a disparu, elle a été "consommée", "capturée"
0
par l’intégration.

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