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Cybergeo: European

Journal of Geography
Cartographie, Imagerie, SIG
2008
421

Télédétections thermiques
infrarouges des concentrations
urbaines au Maroc
Recognition of urban areas in Morocco by thermal infrared remote sensing

Sébastien Gadal
https://doi.org/10.4000/cybergeo.18592

Résumés
Français English
Les données infrarouges thermiques NOAA 14 AVHRR et LANDSAT 5 TM peuvent être
employées dans la télédétection des concentrations urbaines et de l’habitat et servir de
base à l’étude des processus d’urbanisation et de métropolisation. Prises à l’aurore, elles
permettent de détecter, à deux différents niveaux d’analyses géographiques ; avec NOAA
14 AVHRR les fortes concentrations de populations, les agglomérations de plus de 36000
habitants ; avec LANDSAT 5 TM les densités de bâtis d’une ville comme Kenitra au Maroc.
Leur différence de résolution spatiale au sol (1,1x1,1 Km avec AVHRR et 120x120 m avec
TM) permet, respectivement, une analyse aux niveaux intra urbain et régional de
l’urbanisation littorale de la Métropole atlantique marocaine (Mam). L’adéquation entre
les différents résultats issus du traitement des données de télédétections infrarouges
thermiques et sociodémographiques met en évidence le caractère complémentaire des
informations géographiques produites par télédétection. Les données sont obtenues à
partir des spatiocartes de température de surface qui sont confrontées avec NOAA 14
AVHRR à la carte de répartition de la population urbaine du Maroc ; avec LANDSAT 5 TM à
la carte topographique et au plan d’urbanisme de la ville de Kenitra.

Thermal infrared satellite images can be employed on the conurbations remote sensing;
and used as springboards in the study of the urbanization processes. Whether it is with
NOAA 14 AVHRR or LANDSAT 5 TM infrared thermal images taken at dawn all allow us to
recognize at various levels of geographic analyses the concentrations of built areas and to
extract different morphologic, social and demographical indicators: densities and
morphologies of built areas, thresholds of concentrations of populations. Their types of
information are obtained by the confrontation of the land surface temperatures maps
produced from AVHRR thermal Infrared images with the maps of distribution of the
Moroccan population; the TM thermal infrared sensor with the ground field reality and
the Kenitra plan of town planning. Their difference of spatial resolution (1.1x1.1 Km with
AVHRR and 120x120 m with TM) allowing respectively an analysis of the intra urban and
regional levels of the littoral urbanization of the Moroccan Atlantic Metropolis (MAM).
The equivalence between the various results stemming from the remote sensing thermal
infrared and socio demographical data processing shows additional character of
geographic information produced by remote sensing.

Entrées d’index
Mots-clés : télédétection infrarouge thermique, densité du bâti, ségrégation socio spatiale,
métropolisation
Keywords : thermal remote sensing, built environment, social segregation,
metropolization/metropolisation

Texte intégral

Introduction : télédétection infrarouge


thermique et métropolisation
1 Les données de télédétections infrarouges d’une façon générale et plus
précisément d’images infrarouges thermiques (IRT) pour les études des
processus de métropolisation ont été ponctuellement employées entre la fin des
années 1960 et le début des années 1970 (Tobler, 1969), (Croft, 1979), puis
développées dans les années 1990 pour la reconnaissance et l’analyse des
concentrations de populations et des dynamiques d’urbanisation à l’échelle
régionale. Ces études, utilisant les propriétés du capteur OLS (Optical linescan
system) dans les fenêtres spectrales du visible proche infrarouge (VNIR  : 0,40-
1,10µm) et de l’IRT (10-13,4µm) embarquées sur les vecteurs DMSP (Defence
meteorological satellite program) se sont concentrées sur des analyses de
l’urbanisation et des concentrations humaines au niveau régional et méso
continental en raison de la résolution spatiale des photographies spatiales prises
de nuit. Les scènes couvrent une superficie de 4028 x 4028 Km2 avec deux
résolutions spatiales possibles  : 550 x 550 mètres pour les images VNIR
enregistrées de jour et 2,7 x 2,7 Km pour les photographies de nuit. Elles sont et
ont été employées dans trois domaines d’application couvrant trois champs
d’approche et d’analyse des concentrations de populations actuelles que sont les
territoires métropolisés  : l’identification de la trame urbaine (Croft, 1979),
l’estimation des densités de populations (Elvidge et al. 1997), (Sutton et al. 1997),
(Mesev, 1998) et la production de bases de données morpho-démographiques
spatio-temporelles sur les zones urbanisées à l’échelle globale (Dobson et al.
2000), (LandScan, 2005). Si ces recherches faites au moyen des photographies IRT
de DMSP permettent d’aborder les processus de métropolisation aux échelles
régionales et subcontinentales, elles sont peu adaptées à l’analyse des structures
méso métropolitaines et à l’identification d’objets géographiques caractéristiques
de territoires en métropolisation comme l’axe littoral Kenitra Rabat Casablanca,
la Métropole atlantique marocaine (Mam), en raison d’une résolution spatiale
trop faible. Elles limitent la compréhension des transformations territoriales
induites par les dynamiques de métropolisation dans le sens où c’est un
phénomène géographique, sociétal, politico-économique et spatial multi scalaire.
Sa compréhension passe par des échelles d’analyses et des interprétations à
différents niveaux géographiques allant de l’étude des comportements
individuels au travers des formes de territorialisation comme l’habitat, à
l’identification des modes de structuration et d’organisation de l’espace
géographique, au moyen de la télédétection de démarches multi-niveaux multi-
capteurs. Dans le cas de l’étude de la Mam, deux types de données thermiques
infrarouges enregistrées à l’aurore ont été utilisées : les images NOAA 14 AVHRR
et une scène Landsat 5 TM. Chacune de ces sources d’information spatiale
renseigne à deux niveaux d’observation sur un ou des aspects de la Mam grâce
aux informations morphologiques et sociales que l’on peut extraire et produire
de celles-ci affinant l’heuristique et les connaissances que l’on peut avoir de ce
territoire.

Données thermiques infrarouges et


indicateurs socio-économiques

Une approche multi-capteurs, multi-résolutions


2 Deux sources de données de télédétection infrarouge thermique prises à
l’aurore ont été utilisées  : les images NOAA 14 AVHRR (canaux 4 et 5) et une
image LANDSAT 5 TM (canal 6). Les deux images NOAA 14 AVHRR employées,
d’une résolution spatiale au sol d’environ 1,1 Km², prises le 19 mai 1995 à 6h00
du matin, couvrent la totalité du Maroc, une scène satellite NOAA couvrant une
surface de 9 millions de Km². La retranscription du rayonnement
électromagnétique de la surface de la Terre se fait sur 512 niveaux, le nombre de
niveaux déterminant le degré de discrimination fréquentielle des objets
géographiques. Le fait que les fenêtres spectrales de NOAA 14 AVHRR et
LANDSAT 5 TM couvrent la « région d’émission normale de la surface terrestre »
(Bonn, 2000) permet de détecter les zones de forte émissivité qui, en l’occurrence,
sont les pôles urbains, les zones industrielles, certains massifs calcaires et des
zones touchées par la pollution aquatique. La région d’émission normale de la
surface terrestre se situe entre 8 - 9.2 µm et 10.2 -12.4 µm, les fenêtres spectrales
couvertes par les capteurs spectraux se situent respectivement entre 10.3 - 11.3
µm, 11.5 - 12.5 µm avec AVHRR, entre 10.4 - 12.5 µm avec TM. La région du
domaine spectral 8 à 10 µm n’est pas couverte avec données spatiales NOAA 14
AVHRR et LANDSAT 5 TM. L’atmosphère n’est pas transparente dans cet
intervalle spectral.
3 L’image LANDSAT 5 TM utilisée est une donnée qui a été prise à 5h45 du matin
le 19 mai 1995. Elle répond à trois exigences. La première est d’avoir une image
prise lorsque les voiles de pollution aérosol et les effets de serre sont réduits au
minimum. L’effet de serre et les pollutions aérosols ont tendance à «  voiler  »
l’émissivité IRT des objets au sol, ce qui est souvent le cas pour la Mam en cette
période (Viers, 1993). La différence de température radiative entre les objets qui
ont une inertie thermique faible et ceux qui ont une inertie thermique élevée
permet de mieux discriminer les objets géographiques comme les centres
urbains de nuit. L’obstruction visuelle des objets au sol par les entrées de masses
d’air maritime est limitée à l’heure des deux prises de vues. Le centre urbain de
Kenitra est soumis à un climat méditerranéen de type californien (Viers, 1993). Il
est marqué, l’été, par d’intenses périodes de brouillard diurne ce qui a une
influence considérable sur la mesure de l’émissivité IRT des objets car la nappe
s’interpose entre la surface du sol et le capteur du satellite et détermine des
zones froides sans aucun rapport avec la température des objets au sol en
sachant que la vapeur d’eau est le principal élément qui perturbe le signal et
influence la mesure de la radiance des objets au sol ; d’où l’importance de l’heure
de prise avant la formation du brouillard.
Les indicateurs socio-économiques produits
4 À partir des images de télédétections thermiques infrarouges NOAA 14 AVHRR
et LANDSAT 5 TM, plusieurs classes d’informations morpho urbaines et
sociodémographiques peuvent être produites aux niveaux d’analyses
géographiques régionales et méso métropolitaines.

D’une part, des indicateurs de morphologies urbaines  : trames et


extensions urbaines, organisations et structures méso métropolitaines de
la Mam avec les données IRT NOAA 14 AVHRR, morphologies des quartiers,
densités, types et formes d’habitats et de bâtis avec l’image IRT LANDSAT 5
TM. L’intérêt de ce type d’information géographique vient du fait que le
bâti apparaît sur les images satellites comme un indicateur spatial et
géographique de la territorialisation (Di Méo, 1998), mesurable,
quantifiable et qualifiable. Il constitue un lien sémantique entre
l’information radiométrique et la signification sociale de l’objet identifié.
D’autre part, des indicateurs démographiques  : densités et
concentrations de populations dont leur seuil de détection est fonction de
la résolution spatiale des images satellites. Sur le territoire de la Mam, sont
détectées avec les images IRT NOAA 14 AVHRR des concentrations de
populations dont la densité minimum est de 100 habitants / Km² et avec le
canal IRT de LANDSAT 5 TM des densités minimum de population de 20
habitants / Km².
Il est également possible d’obtenir des indicateurs d’ordre socio-
économiques qui sont extrapolés à partir de l’intensité de l’émissivité
thermique des concentrations de populations télédétectées ou des
indicateurs de morphologie urbaine comme les formes de ségrégation
socio spatiales grâce aux types d’habitats détectés et reconnus à partir de
l’image LANDSAT 5 TM. Les indicateurs socio-économiques obtenus avec
les données NOAA 14 AVHRR se distinguent de ceux développés à partir du
capteur OLS VPIR de DMSP par l’emploi de l’IRT et non du VPIR. Ils
permettent de donner une estimation du niveau de développement ou de
vie ; avec les images IRT NOAA 14 AVHRR la quantité d’énergie utilisée ou
consommée par les populations, la localisation des zones industrielles,
pétrolifères, de pêches, etc., à l’instar des nombreux exemples et modèles
développés avec les images issues du vecteur DMSP de la série F8 - F16
(Doll et al. 2000), (Elvidge et al. 1997), (Rodhouse et al. 2001), (Waluda et al.
2002), (Welch, 1980).

Méthodologie : de l’émittance à la température de


surface
5 Les traitements sur les données infrarouges thermiques NOAA 14 AVHRR et
LANDSAT 5 TM se font en trois étapes :

Ils font tout d’abord appel au modèle de correction atmosphérique de


França (França et al. 1994), (França et al. 1996) pour réduire les
perturbations induites sur le signal électromagnétique par la vapeur d’eau.
On transforme ensuite l’émissivité thermique des objets au sol en
température de brillance, on mesure la luminance correspondant à
l’émission d’énergie thermique, l’émissivité se définissant comme l’énergie
émise par le corps sous forme de radiations électromagnétiques
dépendantes d’un facteur qui leur est propre et qui, en général, est
inférieur à l’unité. L’eau pure a, par exemple, une émissivité de 0.993.
L’inertie thermique dépend d’une série de paramètres  : la conductivité
thermique - K (la quantité de chaleur qui peut traverser un volume défini
de matière), la capacité thermique ou chaleur spécifique - C (la capacité
d’un matériau d’emmagasiner de la chaleur) et la densité globale - δ (elle
tient compte de la porosité du matériel, du volume global et du poids
spécifique). Dans notre cas, à une température de 20°C pour l’eau, on a
calculé les valeurs suivantes pour ces paramètres : K = 0.0013, C = 1.01 et
l’inertie thermique P = 0.037.
Le passage de la luminance apparente à la luminance vraie s’effectue
selon la formule:
R = (aX+b)
Le calcul de l’émissivité thermique, puis de la température de brillance
se fait à partir de données exprimées en luminance vraie. La réflectance
liée à l’apparition de rayons solaires incidents de l’aurore a été prise en
compte dans le modèle bien qu’elle soit négligeable sur l’émissivité
thermique des objets urbains et dans le calcul de la température de
brillance (luminance) aux deux moments de prises de vues des images
NOAA 14 AVHRR et LANDSAT 5 TM  : respectivement à 6h00 et à 5h45. Le
modèle de passage de la luminance apparente à la luminance vraie a été
calculé selon la formule.

Le choix de ce modèle s’explique par l’absence d’images IRT NOAA 14


AVHRR de jour. Il n’était pas possible de calculer l’émissivité thermique
selon des méthodologies fondées sur le couple image de jour, image de nuit
pour les données NOAA 14 AVHRR (Becker et al. 1999), (Wan et al. 1996),
(Wan et al. 1996 bis). D’autre part, les images étant prises à l’aurore, il était
nécessaire de prendre en compte, dans le calcul de la luminance vraie, la
distance au soleil et l’énergie solaire si faible soit-elle pour les deux
enregistrements. L’absence de données multi spectrales LANDSAT 5 TM de
jour ne permettait pas le calcul du Land surface emissivity (LSE), puis de la
température de surface à partir du NDVI (Sobrino et al. 2004). On notera
que la méthode de calcul monocanal de la température de surface
développée par Jiménez-Muňoz et Sobrino n’a pas été testée (Jiménez-
Muňoz et al. 2003).
Le passage de la température de brillance à son expression en
température de surface s’est fait en intégrant les paramètres de calibration
des capteurs AVHRR et TM. A titre d’exemple, le calcul de la température
radiative au sol de TM s’effectue selon la formule : T = [ k1 / log(k2/Lv+1)] –
273, où k1 = 1260.56 et k2 = 60.776 représentent les constantes spécifiques
de calibration du capteur TM5, Lv = a*x+b où x = digital nombre et a =
0.0056321, b = 0.1238 (constantes pour le calcul de la luminance vraie). La
précision théorique est de 1°C. Les températures radiatives des objets sont
ensuite étalonnées par rapport à la seule donnée de référence disponible :
la température de la surface de l’Océan Atlantique. Elle possède la qualité
d’être stable du point de vue thermique, sa variabilité spatiale et
temporelle sur la journée étant faible. On obtient une carte des
températures des objets au sol.

Figure 1 : de l’émittance à la température de surface. Exemple du canal 6 IRT LANDSAT 5 TM.
Source : Gadal S., 2005, « La thermicité de l’oued Sebou par télédétection », GeoMaghreb, Vol 2., No 1.

Analyse multi-échelles de la
métropolisation
Le modèle régional de concentration des populations
(NOAA 14 AVHRR)
7 Les images IRT NOAA 14 AVHRR détectent les portions de territoires
métropolisés densément urbanisés et peuplés. Sont télédétectés et reconnus les
pôles urbains dont la population est supérieure ou égale à 50 000 personnes sur
des zones dont la densité de population est supérieure à 100 habitants au Km².
Cet effet de seuil est introduit par les résolutions spatiales et spectrales du
capteur. La résolution spatiale des images rend aléatoire l’identification des
différences d’émittances thermiques détectées dans les zones urbaines. Si la
résolution spatiale de 1,1 Km² et la surface couverte par la scène NOAA
permettent d’appréhender les processus de métropolisation d’une façon globale,
il est a priori difficile d’interpréter les différentes intensités d’émittance
thermique enregistrées autrement qu’en les comparant avec d’autres données
issues de recensements de la population comme les cartes de répartition de la
population urbaine (Figures 2 et 3).

Figure 2 : carte de répartition des concentrations de populations urbaines (Identification des
zones urbaines de la Mam avec NOAA 14 AVHRR (1995)
Direction de la statistique, 1995, Recensement général de la population 1994, Rabat, CEPED
Figure 3 : carte de répartition de la population
Direction de la statistique, 1995, Recensement général de la population 1994, Rabat, CEPED
8 Les images NOAA 14 AVHRR mettent en évidence la structure multipolaire de
la Métropole atlantique marocaine (Mam) et l’emprise de la conurbation littorale
(Figure 4). Une conurbation littorale située au Nord de Casablanca en direction
de Mohammedia se doublant d’une seconde conurbation (Figure 4), le long de
l’axe routier Casablanca-Marrakech, l’axe Casablanca-Nouasser (Figure 5). La
détection des pôles urbains par le capteur AVHRR montre également l’armature
urbaine de la partie Nord du Maroc : les villes impériales comme Fès, Marrakech,
Mekhnès, les villes du protectorat français, l’axe Kenitra-Rabat-Casablanca, etc.,
ainsi que les pôles urbains secondaires comme Al Markaz, Ben Slimane, Oued
Zem, Kasba Tadla, Khenifra, etc., pôles urbains qui ont connu un forte croissance
depuis la fin des années 1950. Malgré la détection du continuum urbain littoral
Kenitra-Casablanca et de la conurbation Ouest-Est Casablanca-Nouasser, la mise
en évidence des pôles secondaires, réceptacles et éléments moteurs des
processus de métropolisation de la Mam est difficile. Seuls des pôles urbains de
plus de 36000 habitants comme Ben Slimane ou Al Markaz (Direction de la
statistique, 1995) sont détectés (Figure 5).
Figure 4 : détection de l’axe Kénitra-Rabat-Casablanca-Nouasser

Figure 5 : l’axe Casablanca-Nouasser-Serrat (1), les villes de Ben Slimane, d’Al Markaz (2) et de
Medyouna (3)

Kenitra : un modèle de division socio morphologique


intra urbain (LANDSAT 5 TM)

Apport de l’image thermique LANDSAT 5 TM à l’étude des


territoires urbains
9 L’image infrarouge thermique LANDSAT 5 TM permet de figurer plus finement
l’étalement spatial de l’urbain en raison d’une résolution spatiale au sol plus fine
de 120m x 120m. Elle permet de mesurer au niveau intra métropolitain et urbain
les différences et les gradients de température à partir desquels il est possible de
déduire, de reconnaître et d’identifier les objets géographiques, les modes de
structurations et d’organisations géographiques et spatiaux de la trame urbaine.
Seule la ville de Kenitra a été analysée. Les zones urbaines détectées sont celles
dont la densité de population communale est supérieure à 20 habitants par Km².
Cet effet de seuil étant, comme pour les données infrarouges thermiques NOAA
14 AVHRR, dû à la résolution géométrique au sol du capteur TM. La carte des
températures de surface met tout d’abord en évidence l’étalement urbain de la
ville de Kenitra. Un étalement urbain peu dense le long du fleuve l’oued Sebbou,
doublé au Sud de Kenitra avec les quartiers de Bir ar Rami et Haddala. L’habitat
précaire, pourtant présent à proximité d’Haddala et de Bir ar Rami, n’est pas
détecté, à l’exception des douars situés dans le périmètre urbain proprement dit
(Figure 6).
Figure 6 : étalement urbain (carte des température de surface de Kenitre (1995)

Méthodologie
10 L’utilisation d’une image infrarouge avec une résolution au sol de 120x120
mètres permet d’identifier et de cartographier la structure morphologique et
sociale de Kénitra. La carte des températures de surface (CTS) est comparée et
fusionnée avec un plan scanné de la ville de Kénitra au 1 :10 000e levé en 1999 et
une composition colorée obtenue à partir d’images multispectrales LANDSAT 5
TM de 2001, en l’absence de données LANDSAT TM disponibles entre 1995 et
2001. Les extensions urbaines entre 1995 et 2001 sont visibles, notamment dans
la partie sud de Kénitra. La superposition du plan numérique scanné de Kénitra
et de la composition colorée pemettent d’évaluer le niveau de pertinance de la
carte des températures de surface (Figures 7 et 8).
Figure 7 : pertinence de la carte des températures de surfaces, organigramme méthodologique
Figure 8 : Superposition de la carte des températures de surface avec la composition colorée et
le plan scanné de la ville de Kénitra

Températures de surface, morphologie urbaine et stratification


sociale
11 Les températures de surface entre 23°C et 24°C correspondent à des ensembles
de bâtis denses (quartier européen, bidonville)  ; les températures de 24°C à des
quartiers très densément bâtis (Mellah, Medina). Les températures de 22°C
renvoient à des quartiers assez denses (immeubles, zones industrielles). Les
zones pavillonnaires occupées par la classe moyenne supérieure et aisée,
quartiers peu densément peuplés et bâtis, correspondent à une température de
21°C. La concomitance entre température et densité du bâti est effective.
Cependant, le rapport entre température, densité du bâti et stratification sociale
n’est pas direct. Il passe par un intermédiaire physique et spatial, la notion de
forme (morphologie urbaine). Les températures renvoient à des densités de bâtis
qui, elles-mêmes, correspondent à des morphologies de bâtis. Les températures
les plus élevées identifiées correspondent aux centres urbains denses, les moins
importantes aux espaces non urbains, les températures moyennes aux zones
résidentielles. La distribution des températures de surface est concomittante au
modèle de répartition des morphologies de l’habitat et des formes de l’urbain au
moyen de l’émittance thermique qui a été développé par la NASA et l’University
Space Research Association (USRA) (Landsberg et al. 1981), (Vogt et al. 1998),
(Quattrochi et al. 2000). Les zones denses de bâtis correspondent aux médinas et
mellah au Maroc, aux centres villes dans les villes nord américaines, les zones
résidentielles aux zones d’habitats résidentielles (Figures 9 et 10).
Figure 9 : émittance thermique et morphologie de l'urbain à l’aurore (Kenitra)

Figure 10 : émittance thermique et morphologie de l'urbain en fin d’après-midi (source : USRA)

Carte des températures de surface (densité du bâti) et plan d’occupation


du sol
12 La juxtaposition de la carte des températures de surface avec le plan
d’occupation des sols permet de lier l’intensité de l’émissivité thermique avec les
fonctions urbaines dominantes de Kenitra (Figure 11). Elle est peu pertinente. Les
températures de surface renvoient à des modes dominants d’utilisation du sol
(habitat, industriel, espaces verts, etc.), mais ce sont surtout les morphologies et
les densités de bâti qui déterminent ici les températures de surface de la ville de
Kenitra.
Figure 11 : superposition de la densité du bâti avec le plan d’occupation des sols

Carte des températures de surface, densité et forme du bâti


13 La comparaison de la carte des températures de surface avec le urbain scannée
au 1  :10 000e de la ville de Kénitra permet de mettre en correspondance les
gradients de température avec le type et la morphologie du bâti et d’en déduire le
modèle de ségrégation morpho et socio spatial de la ville (Figure 12), (Tableau 1),
(Figure 13)
Figure 12 : formes urbaines, types de bâtis et températures de surface
Tableau 1 : températures de surface, densités et types de bâtis, strates socioéconomiques
(Kenitra, 1995)

Carte des températures de surface et estimation de structure socio-


spatiale
14 S’il est difficile d’estimer la réalité sociale des populations vivant dans chacune
des entités morphologiques urbaines détectées et identifiées (médina, zone
industrielle, etc.) au seul moyen de l’image IRT, associées à des enquêtes de
terrain sur chacune des entités morphologiques urbaines reconnues, les
différences de températures de surfaces donnent des indications sur les formes
de répartition et de ségrégation sociale de Kenitra. Les enquêtes de terrain
mettent en évidence une corrélation entre le type d’habitat et le niveau de vie
des populations y habitant  : classe populaire dans la médina et le mellah,
population aisée dans les zones résidentielles comme le Val Fleury. L’intensité de
l’émittance thermique est corrélée avec la densité du bâti, densité qui rend
compte d’une division morpho spatiale du territoire urbain. Le lien entre
l’intensité de l’émittance thermique, la densité du bâti, le type de quartier et la
population y habitant sont cependant propres à chaque lieu. Au Maroc, les
médinas, quartiers de forte densité (de bâtis) ont une forte émittance thermique
et sont occupées par la classe moyenne populaire contrairement à la médina de
Tunis qui connaît un processus de gentrification. Les zones d’émittance
thermique plus faible, donc de densité de bâti moins importante, sont
généralement les lotissements pavillonnaires qui, au Maroc, sont habités par les
populations de la classe moyenne supérieure et  aisée. Les populations les plus
aisées se concentrent dans les lotissements de villas, quartiers urbains de densité
moyenne dont la réponse spectrale, l’émittance thermique rapportée en
température Celsius est de 21°C (Figure 13).

Figure 13 : carte des températures de surface et de ségrégation morpho-spatiale

Le niveau de reproductibilité des modèles

Une démarche circulaire ?


15 L’emploi d’une donnée infrarouge thermique LANDSAT 5 TM, du fait de sa
résolution spatiale (120m x 120m), permet d’analyser la trame méso
métropolitaine de la Mam à l’échelle régionale et d’identifier les zones bâties,
leur densité et, associée à des données sociodémographiques, à des plans
d’occupations des sols, et d’évaluer les densités de populations par type de
morphologies urbaines et leur niveau de vie.
16 Cependant, si les modèles développés avec les capteurs infrarouges thermiques
AVHRR et TM permettent la détection, la reconnaissance et l’identification des
concentrations de populations (urbaines) et de bâti sur la Mam, leur validation
est corroborée à d’autres sources existantes, analyses, cartes, plans d’occupation
des sols, bases de données démographiques, qui peuvent être doublées par des
enquêtes de terrain. Il est à priori difficile, seulement avec des cartes de
température de surface produites à partir de l’émittance thermique, d’identifier
les types de quartiers : quartiers industriels, collectifs, douars en milieu urbain,
lotissements, etc. Leur identification n’est réellement possible qu’en les
comparants avec d’autres sources.

Validité locale de l’interprétation des températures de surfaces


17 Si les gradients de températures de surface peuvent être associés à des niveaux
de densités de bâti et de populations, les analyses et interprétations
géographiques qui peuvent en être faites sont locales. Elles s’expliquent :

Tout d’abord, en raison de l’absence de modèles reproductibles à partir


desquels il serait possible de reconnaître, d’identifier les objets
géographiques urbains sans les confondre avec d’autres objets
géographiques pouvant avoir une signature spectrale thermique proche
(Figure 12).
Ensuite, interpréter les gradients de température des objets identifiés
pour en extraire des mesures comme la densité du bâti n’est, pour le
moment, possible que localement. L’établissement d’une corrélation entre
une température de surface et une densité du bâti qui se vérifierait sur
l’ensemble des images infrarouges thermiques AVHRR ou TM prises sur
d’autres territoires métropolisés n’a pas été testée. Il semble, pour le
moment, difficile de mettre en place un tel modèle en raison de la
variabilité spatio-temporelle de l’émittance thermique d’un même objet
géographique : elle varie selon les saisons, les conditions météorologiques
locales et l’environnement géographique. La question de l’extrapolation de
cette méthodologie reste entière dans le sens où si elle est testée, par
exemple, sur la région d’Alger en été, nous risquons de nous retrouver
avec l’environnement calcaire ceinturant la ville sur des problèmes de
discrimination urbain/non urbain. Les données infrarouges thermiques
restent peu opérationnelles durant les périodes climatiques estivales dans
les régions subtropicales et désertiques  : les radiométries des zones
urbaines se confondent avec les zones rocheuses ou marquées par
l’absence de végétation.
Enfin, si les démarches multi sources permettent de corroborer et
d’affiner les résultats et les interprétations, elles s’avèrent ici être un
handicap. La pertinence de la méthodologie et des résultats produits par
télédétection spatiale doivent, dans la mesure du possible, «  coller  » aux
résultats obtenus, par exemple, par l’analyse de données démographiques
pour être validés. Ce qui pose la question du caractère redondant des
résultats avec les autres sources, voir la dimension tautologique qui
pourrait découler de certaines méthodologies. Le fait de n’utiliser que des
données spatiales de nuit ou prises à l’aurore permet de prendre en
compte l’inertie thermique des objets urbains et de ne mesurer que les
niveaux d’émissivité thermique des concentrations urbaines et d’habitats.
C’est-à-dire, de prendre uniquement en compte le rayonnement thermique
induit par les activités humaines sous toutes leurs formes économiques,
zones industrielles, habitat, niveau de vie, etc. et de mesurer leur
inscription territoriale. En l’absence de données géographiques et
cartographiques, cette méthodologie apparait comme une alternative pour
la détection des densités de bâtis, densités qui, rapportées à leur
morphologie permettent de nous renseigner sur la structuration de
l’espace urbain, qui, associées à des enquêtes de terrain nous permettent
d’appréhender la dimension sociale et économique de la ville au niveau
intra-urbain.
Conclusion
18 L’émergence d’une forme nouvelle de structuration des territoires est
explicitement apparue à la fin des années 1970 dans les rapports Night-time
Images of the Earth From Space (Croft, 1978) et The Brightness of Lights on Earth
at Night, Digitally Recorded by DMSP Satellite (Croft, 1979). L’emploi de données
de télédétections proches infrarouges, prises de nuit, dans les années 1970 a mis
en évidence les processus d’urbanisation en cours en Egypte le long du Nil et
posé les jalons de la notion de métropolisation.
19 L’utilisation d’images infrarouges thermiques prises de nuit permet d’identifier
en fonction de la résolution spatiale du capteur les principaux centres urbains.
Cette démarche apparait comme un nouveau moyen d’identifier les territoires et
les armatures urbaines à partir desquels il est possible de produire une
cartographie des espaces urbains. Elle permet de pallier à l’absence de données
géographiques et cartographiques ou à leur mise à jour. Elle se présente comme
une nouvelle forme de production de la répartition des espaces urbanisés qui se
substituent à d’autres formes de productions cartographiques et géographiques
par la rapidité de traitement et leur capacité de mise à jour sur des territoires
caractérisés par des dynamiques de transformations spatiales importantes. Les
images thermiques NOAA 14 AVHRR permettent d’identifier les principales
agglomérations d’une région et de suivre leur évolution dans le temps, élément
important pour l’étude des processus de métropolisation. L’intérêt de cette
méthodologie est également de produire une cartographie homogène
transnationale ; mettant fin aux problèmes d’hétérogénéité (échelles, projections,
etc.) entre les différentes méthodes produites dans les différents pays.
20 La résolution spatiale de 1,1 Km² avec NOAA permet une analyse de
l’urbanisation de façon globale sur plusieurs centaines de Km² par la mise en
évidence des armatures urbaines aux échelles d’un pays comme le Maroc ou
d’une partie d’un continent comme le Maghreb. Si les données DMSP ont été
plusieurs fois utilisées sur divers territoires urbanisés et leurs méthodologies
réutilisées, le niveau de reproductibilité de la méthodologie doit être confirmé
avec les images infrarouges thermiques NOAA 14 AVHRR sur d’autres territoires
métropolisés. Ils ont avec DMSP une validité globale et un niveau de
reproductibilité très important comme en témoignent les séries LandScan
produites depuis 1998 chaque année sur la totalité de la surface de la Terre
(Dobson et al. 2000) (LandScan, 2005). Les méthodologies de production
d’information des morphologies urbaines et sociodémographiques à partir de
l’infrarouge thermique ont actuellement une portée et une validité uniquement
locale ou régionale limitée à la zone couverte par les scènes satellites NOAA ou
LANDSAT. Leur niveau de reproductibilité est pour le moment à évaluer du fait
que la méthodologie a été uniquement testée sur la région de la Métropole
atlantique marocaine. Il reste que les différences et les gradients de température
observés sur les cartes de température de surface produites avec les capteurs
AVHRR et TM renseignent à deux échelles sur des niveaux d’émission de chaleur
des objets structurant l’espace géographique. Les fortes thermicités qui ont été
enregistrées s’interprètent avec AVHRR comme des différences de concentrations
de populations urbaines et avec TM comme des différences de structures et de
densités de bâti.

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Table des illustrations

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Titre Figure 4 : détection de l’axe Kénitra-Rabat-Casablanca-Nouasser

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Titre Figure 7 : pertinence de la carte des températures de surfaces,


organigramme méthodologique

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Titre Figure 9 : émittance thermique et morphologie de l'urbain à l’aurore


(Kenitra)
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Titre Figure 12 : formes urbaines, types de bâtis et températures de surface

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Pour citer cet article


Référence électronique
Sébastien Gadal, « Télédétections thermiques infrarouges des concentrations urbaines au
Maroc », Cybergeo: European Journal of Geography [En ligne], Cartographie, Imagerie, SIG,
document 421, mis en ligne le 15 mai 2008, consulté le 23 mai 2023. URL :
http://journals.openedition.org/cybergeo/18592 ; DOI : https://doi.org/10.4000/cybergeo.18592

Auteur
Sébastien Gadal
Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ)
C3ED, UMR 63 IRD, 47, Bd Vauban.
F-78047 Guyancourt cedex. France
sebastien.gadal@c3ed.uvsq.fr

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Borders, frontiers and limits: some computational concepts beyond words [Texte intégral]
Article 125
Paru dans Cybergeo: European Journal of Geography, Epistémologie, Histoire de la Géographie, Didactique

Droits d’auteur

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