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Table des matières

I- Les MNT : Définitions et techniques de construction


1- Définition et objectifs des MNT
2- Techniques de construction et méthodes d'interpolation
3- Les courbes de niveau
II- LE BASSIN VERSANT
1- Définition et délimitation d'un bassin versant
2- Caractéristiques morphométriques d’un bassin versant
2.1- Les indices caractéristiques de forme
a. L’indice de compacité
b. Le rectangle équivalent
c. La surface
d. Le périmètre
e. Largeur moyenne du bassin
2.2- Les indices topographiques (le relief)
a- La courbe hypsométrique
b- Les altitudes caractéristiques
c- Les pentes
2.3- Établissement de la carte des pentes
2.4- Exposition du bassin versant
2.5- Temps de concentration des eaux de pluie
3- Les indices caractéristiques du réseau hydrographique
a- Les types d’écoulement
b- Types de lit fluviaux
c- Ordre des cours d’eau
d- Profils en long des cours d’eau ou pentes hydrographiques
e - Densité de drainage
f. Coefficient de torrentialité
I- Les MNT : Définitions et techniques de construction
Depuis déjà quelques années, suite au développement important des nouvelles technologies,
tel que l'informatique, on accède petit à petit à des outils qui nous permettent d'analyser, de
caractériser, de façon beaucoup plus précise les éléments de la surface terrestre. Grâce à ces
nombreux progrès, nous sommes actuellement capables de détecter, représenter et analyser de
plus en plus précisément les formes du relief. Effectivement, les procédés cartographiques ont
subi une évolution croissante, surtout ces dernières années, avec le développement massif de
l'informatique. Nous sommes donc passés des cartes «papiers» à des cartes, des modèles
numériques, parfois en 3D, visualisables sur des supports numériques. Actuellement on cherche
à représenter et à mieux caractériser le relief, des outils ont été mis au point pour répondre à
cette problématique. C'est ce que l'on appelle communément des MNT pour modèles
numériques de terrain.

1- Définition et objectifs des MNT


Les MNT sont une représentation numérique d'une surface topographique, cela se présente
sous forme de point de coordonnées permettant de suggérer la forme du terrain. Cette
représentation, et il est important de se pencher sur la définition du mot «représentation»,
signifiant «rendre présent aux sens (image, forme d'un objet...) ou à l'esprit (idée...)», induit
inexorablement une différence entre la réalité et l'essence même de l'objet représenté.
Comme la précisé (ROUSSEAUX, 2004), «les MNT sont une représentation plus ou moins
exacte de la surface topographique». Cette représentation du relief passe par la mise en place
d'un semis de points représenté par une matrice (grille) de pas réguliers ou irréguliers dont
chaque point est défini par des coordonnées en (X,Y,Z). La représentation des valeurs de
l'altitude par un MNT reste donc discontinue, contrairement au relief qui est un phénomène
géographique quantitatif spatialement continu (CHARLEUX-DEMARGNE, 2001).
Le but du MNT est donc de décrire numériquement la forme et la position du sol le plus
fidèlement possible en utilisant un nombre fini de points d'échantillonnage (BAUDEMONT,
1999). Il est donc nécessaire de faire des choix sur le nombre de points d'échantillons, sur la
méthode d'interpolation, le type de MNT et l'échelle avec laquelle nous désirons travailler. Ce
sont ces choix qui détermineront la qualité et la précision de notre MNT. Comme le précise
(POLIDORI, 1991), les MNT sont utilisés pour de nombreuses applications : redresser
géométriquement des images, générer des orthophotos ou des vues en perspectives, déterminer
la relation entre angle d'incidence et radiométrie pour des capteurs passifs ou actifs, corriger les
effets radiométriques de la topographie dans les images spatiales.
Ils sont également exploités en hydrologie pour extraire les réseaux de talwegs ou bien pour
classer des bassins-versants. On s'en sert également pour calculer des indices
géomorphométriques tel que des longueurs, des surfaces, des volumes, des calculs de pente,
l'orientation ou la courbure des versants. Enfin, ils sont employés pour l'analyse de risque tel
que les risques géologiques (POLIDORI, 1991) (GUILLANDE et al, 1990) par la recherche de
signatures géométriques (PIKE, 1988), ainsi que pour des analyses d'intervisibilité,
d'ensoleillement.
En somme, les MNT sont fréquemment utilisés dans les domaines tel que la cartographie,
l'aménagement, l'urbanisme, en géomorphologie, en hydrologie, géologie, et dans la prévention
des risques naturels.
Le MNT ne prend pas en compte les objets présents à la surface du terrain tels que la
végétation et les bâtiments (canopée). Cependant, il est possible de les insérer. Dans ce type de
cas, on ne parlera plus de MNT mais de MNS (qui signifie Modèles Numérique de Surface).
Par ailleurs, les MNT sont quelques fois utilisés seulement pour leur information altimétrique,
on parlera alors de MNE ou MNA (pour Modèle Numérique d'Elévation et Modèle Numérique
d'Altitude).

Figure 1 : représentation MNT et MNS

➢ Usages du MNT :
- Topographie : le MNT sert principalement à représenter les formes topographiques d’un
site.
- Hydrologie : le MNT est un outil fiable permettant la compréhension des formes et
mouvements hydrologiques (repérage des cours d’eau, des zones humides, talwegs, etc.). De
plus, ce modèle est utile pour l’élaboration de Plan de Prévention des Risques Inondations
(PPRI), permet de détecter les bassins versants et la direction des écoulements, de réaliser une
modélisation hydraulique et de créer une simulation des inondations.
- Géologie : le MNT sert à la caractérisation des zones géologiques à ciel ouvert telles que
les carrières et les zones minières comme le calcul des volumes d’extraction (cubatures)
- Archéologie : Le MNT permet de mettre en évidence les micros reliefs liés aux activités
humaines anciennes (anciens chemins, murets, restes de bâtiments…).

➢ Usage du MNS :
- Gestion forestière : le MNS permet de caractériser précisément la surface de la canopée.
En effet, connaissant le MNT, on peut en déduire un modèle numérique de la canopée
(MNC=MNS-MNT). Plus que jamais, ces outils deviennent une référence pour les gestionnaires
des milieux naturels et professionnels de l’agroforesterie.
- Urbanisme : le MNS sert également à repérer distinctement les formes résultant de
l’action humaine d’un site. Il est nécessaire aux aménageurs des collectivités territoriales dans
le but d’analyser le tissu existant et de prévoir les évolutions en terme d’aménagement
(exemples : projets routiers, aménagement de grande ampleur, etc.).
- Télécommunications : le MNS peut aussi servir aux gestionnaires des réseaux aériens
(pylônes électriques, antennes, etc.). Par un repérage des obstacles physiques ou de visibilité.
Le MNS est un outil adapté pour prévoir les aménagements nécessaires au développement des
réseaux futurs.

➢ Les MNT satellitaires


Les modèles numériques de terrain (MNT) sont produits par la mission Shuttle Radar
Topography Mission (SRTM) ou par Advanced Spaceborne Thermal Emission and Reflection
Radiometer. (ASTER). (http://srtm.usgs.gov).
La mission Shuttle Radar Topography Mission (SRTM) est une mission de la NASA lancée en
février 2000. Elle a pour but d’obtenir des données d'altitude des régions du monde à travers un
système de radar installé à bord du satellite Space Shuttle Endeavour. Il produit des images
satellites de topographie dont la résolution spatiale est de 90 m en format DEM pour les données
couvrants toute la surface terrestre ouvert au public. Ce projet international SRTM dirigé par la
National Geospatial-Intelligence Agency (NGA) et la National Aeronautics and Space
Administration (NASA), était de constituer une banque de données numérique de topographie
de haute résolution et la plus complète couvrant toute la terre.

ASTER GDEM : nouveau modèle numérique de terrain produit en 2009 par les Etats-Unis
et le Japon à partir du satellite ASTER. Ce MNT couvre l'ensemble de la surface de la Terre et
possède une meilleure résolution (précision 30m au sol) que le SRTM3. Le METI (Ministère
de l'industrie et du commerce japonais) et la NASA reconnaissent cependant que la version 1
de l'ASTER GDEM constitue encore un modèle expérimental plutôt réservé à la recherche.
C'est une donnée brute, qui a le mérite d'exister en l'absence d'autres, mais l'apparente précision
des 30m est trompeuse. On observe de nombreuses anomalies résiduelles avec des artefacts
allant de 1/2 m à plus de 100m.

2- Techniques de construction et méthodes d'interpolation


Leur construction passe par la détermination des altitudes et par le ré-échantillonnage. La
plupart des MNT sont des grilles régulières (grille raster) ou bien irrégulières (TIN) obtenues
par interpolation de courbes de niveau numérisées ou bien par stéréoscopie ou interférométrie.
Ainsi la qualité d'un MNT dépend essentiellement de la carte topographique ou des autres
types de support utilisés mais aussi de la technique d'interpolation. En effet, pour créer un MNT,
il faut produire une grille (régulière ou irrégulière), pour la créer il est nécessaire d'interpoler
un semis de point. Ces points sont généralement extraits des points de construction des courbes
de niveau. Cette interpolation va permettre d'obtenir une surface continue. Il existe différentes
techniques d'interpolation, mais elles ont tous le même but qui est, d'estimer la variation d'un
phénomène à partir d'un échantillon discret (CERTU, 2000). Méthodiquement, cela signifie que
cette fonction permet de rétablir la continuité naturelle qui existait entre les éléments du terrain,
mais d'une manière artificielle et donc approximative (MONIER, 1997).
Cette approximation devient pertinente et proche de la réalité lorsque le semis de points est
dense. Cependant il existe malgré tout, certains problèmes de qualité sur un MNT, certaines
zones sont plus ou moins bien représentées. De plus il est important de noter, qu'il n'existe pas
de méthode d'interpolation plus efficace qu'une autre, effectivement certaines interpolations
fonctionnent mieux et sont mieux adaptées sur un type particulier de terrain et surtout pour une
application particulière. Mais il faut savoir, que le choix de la méthode d'interpolation va avoir
une influence certaine sur la forme générale du MNT généré. En fait chaque utilisateur aura ses
propres exigences de qualités pour satisfaire son application.
Figure 2 : du semis de point à l’interpolation jusqu’à la représentation 3D

Il existe différentes méthodes d'interpolation, nous nous intéresserons à celles qui utilisent
les courbes de niveau comme base de construction. Les MNT construit de la sorte, sont
manipulables selon deux formats structurels distincts : le format raster ou le format vectoriel. Il
existe une réelle différence entre ces deux types de modèles, d'une part le modèle de structure
raster est une représentation du relief par une matrice de pas réguliers, les données ne seront
pas exactes puisque les méthodes d'interpolation vont légèrement biaiser certaines zones du
MNT. On retient généralement trois grandes méthodes d'interpolation pour les MNT en format
raster, nous les décrirons très brièvement :
✓ La méthode de la distance inverse : cette méthode consiste à estimer les valeurs des
nœuds de la grille grâce à un modèle linéaire pondéré. D'après (POIX et al, 1999), cette méthode
est efficace lorsque la densité des points obtient un MNT en «marche d'escalier».
✓ La méthode spline: elle consiste à trouver la valeur d'une fonction entre deux points en
interpolant grâce à un polynôme. Cela donne des MNT aux formes très lissées où les lignes
principales sont minimisées et les altitudes sont inférieures aux altitudes réelles.
✓ La méthode par dilatation des courbes de niveau : elle permet de produire de façon très
rapide des MNT. Toutefois, cette interpolation entraîne des problèmes d'aplat dans les zones de
talweg et dans les parties sommitales, là où les courbes de niveau sont fermées. Cette méthode
donne des MNT assez rugueux et nécessite un lissage.
✓ La méthode krigeage : cette dernière méthode est basée sur des techniques de
géostatistique visant à estimer la variance minimale. Elle part du principe que la variation
spatiale des altitudes est statistiquement homogène sur l'ensemble de la surface étudiée. Cela
donne un relief très lissé où les points hauts sont aplatis (crêtes, sommets) et les points bas sont
exagérés (talwegs).

3- Les courbes de niveau


Une courbe de niveau est une ligne reliant tous les points situés à une même altitude au-
dessus ou au-dessous d'un niveau zéro qui est habituellement le niveau moyen des mers. Les
courbes de niveau sectionnent le relief par des plans horizontaux équidistants que l'on projette
ensuite sur un plan.
L‘équidistance, c’est la distance qui existe entre deux courbes de niveau. Une équidistance
de 5 mètres signifie qu’il y a 5 m de dénivelé entre deux courbes. Pour les cartes de montagne,
l’équidistance peut être de 10 voire de 20 mètres. L’équidistance ne s’invente pas, elle est en
général indiquée dans la légende de la carte. La légende d’une carte topographique est
essentiellement pratique. On peut y retrouver tous les éléments immédiatement visibles du
paysage, y effectuer des mesures précises d’angles, de distances, de dénivellations ou de
surfaces.
Les courbes maîtresses sont celles qui sont en plus épaisses. Sur une carte, vous
trouverez une courbe maîtresse toutes les 5 courbes. Cela permet de compter tout simplement
plus facilement. Entre chaque courbe maîtresse, vous savez qu’il y a donc 25 m de dénivelé
pour une équidistance de 5m.
Donc plus les courbes seront serrées, plus la pente sera raide. Plus les courbes seront
espacées, plus la pente sera douce. Une carte sans courbe, signifie que le terrain est tout plat.

II- LE BASSIN VERSANT


On appelle bassin versant d’une rivière considérée en un point donné de son cours, l’aire
limitée par le contour à l’intérieur duquel l’eau précipitée se dirige vers ce point de la rivière.
Les problèmes pratiques de l'hydrologie concernent, le plus souvent, une étendue de terrain
limitée au bassin d'un cours d'eau en un point déterminé. Les caractéristiques orographiques,
géologiques et pédologiques de ce bassin jouent un rôle essentiel dans son comportement
hydrologique. Le bassin versant et son exutoire constituent, donc un ensemble d’éléments
interdépendants (surface, forme, relief, réseau hydrographique, couvert végétal, etc.) qu'il
convient de préciser dès le début de toute étude. Ce milieu naturel complexe exige une étude
morphométrique permettant la mesure des facteurs caractéristiques du bassin et la
quantification des paramètres physiques qui interviennent d'une façon continue dans
l’écoulement. Ce partie expose les diverses méthodes de calcul, de mesure et de présentation
employées pour décrire les principales caractéristiques physiques du bassin en question.

1- Définition et délimitation d'un bassin versant


Le bassin versant en un point ou plus précisément dans une section droite d'un cours d'eau
est défini comme la surface topographique drainée par ce cours d'eau et ses affluents à l’amont
de ladite section ; tous les écoulements prenant naissance à l'intérieur de cette surface doivent
traverser la section droite considérée pour suivre leur trajet vers l'aval. En d’autres termes, il
s’agit d’un domaine dans lequel tous les écoulements des eaux convergent vers un même point,
exutoire de ce bassin. Ainsi toute goutte d’eau qui tombe dans ce territoire délimité par des
frontières naturelles se dirige vers le cours d’eau ou ses affluents, puis vers l’aval et son
exutoire. Cette aire d’alimentation a des limites géographiques, qui ne tiennent pas compte des
limites administratives. Chaque bassin est séparé de ceux qui l'environnent par une "ligne de
partage des eaux".
Cette limite sera tracée sur une carte en courbes de niveau en suivant les lignes de crête
bordant le bassin et ne traversera le cours d'eau qu'au droit de l’exutoire (Fig. 3). On définit
ainsi le bassin versant topographique ou hydrographique pour les eaux superficielles qui peut
parfois différer du bassin versant réel ou hydrogéologique.
Ce dernier se définit non pas à partir des lignes de crêtes topographiques, mais à partir des
lignes de crêtes piézométriques ou hauteurs du plan d’eau dans le sol (Fig. 4)
Fig. 3. Délimitation d’un bassin versant Fig. 4. Bassin versant topographique et
bassin versant réel.

2- Caractéristiques morphométriques d’un bassin versant


L’analyse morphométrique des bassins versants consiste en une caractérisation de leur
forme, de leur relief et de leur réseau hydrographique. Elle permet de décrypter les zones
anomaliques des reliefs (pentes fortes, surfaces d’érosion…) et des objets hydrographiques
(ruptures de pente, déviations de drains, changements brusques de directions…) en se basant
sur le calcul de plusieurs indices morphométriques. Ces marqueurs permettent aussi une
comparaison entre les caractéristiques morphologiques des bassins versants et sous bassins
versants. Ces derniers sont indispensables dans la cartographie des zones à risque d’érosion
hydrique, car ils permettent de mettre en évidence et confirmer la sensibilité de la région vis-à-
vis du processus de l'érosion. L’étude morphométrique est réalisée en utilisant des cartes
topographiques et des modèles numériques de terrain traités par des systèmes d’information
géographique (S.I.G).
Les indices morphométriques pour caractériser un bassin versant sont groupés en trois
catégories :
2.1- Les indices caractéristiques de forme
Selon strahler (1952), un bassin versant est symbolisé sous forme d’une ellipse qui
représente son degré d’allongement. La forme du bassin est fonction, généralement, de
l’organisation structurale du bassin et surtout de sa pente moyenne. Cette organisation contrôle
la formation et l’évolution des crues du cours d'eau principal : Les apports des différents
affluents confluent plus ou moins rapidement dans l'espace et dans le temps selon le type de la
forme du bassin. Ainsi, les crues s’accumulent les unes sur les autres (forme ramassée), ou au
contraire se succèdent les unes après les autres (forme allongée).

Figure 5 : Rapport de forme d’un bassin versant (strahler, 1952)


On peut également caractériser la forme d’un bassin par :
a- L’indice de compacité
L'indice admis par les hydrologues pour caractériser la forme d'un bassin versant est l'indice
de compacité de GRAVELIUS (1914) qui est le rapport du périmètre du bassin à celui d'un
cercle de même surface.
Si A est la surface du bassin en Km² et P son périmètre en km, le coefficient Kc est égal à :

(Roche, 1963)

Cet indice est proche de 1 pour un bassin versant de forme quasiment circulaire et supérieure
à 1 lorsque le bassin est de forme allongée.
La figure 6 permet enfin de visualiser l'influence de la forme du bassin sur celle de
l’hydrogramme. La superficie et l'intensité de la pluie étant supposées les mêmes pour les
bassins a et c, les bassins circulaires semblent favoriser beaucoup plus les phénomènes de crues.

Fig. 6. Influence de la forme du bassin sur la nature de l’hydrogramme de crue

b- Le rectangle équivalent
Le rectangle équivalent correspond à une transformation purement géométrique du bassin
versant ; il prend alors une forme rectangulaire tout en gardant la même superficie, le même
périmètre, le même coefficient de compacité et la même répartition hypsométrique. Dans ce
cas, les courbes de niveau deviennent parallèles aux petits côtés du rectangle. Plus un rectangle
équivalent est allongé, moins il sera drainé. Sa longueur est calculée suivant la formule :

Où C est l’indice de compacité (Roche, 1963)


c- La surface
La surface est la portion du plan délimitée par la ligne de crête, ou contour du bassin. Sa
mesure est faite soit à l’aide d’un planimètre, soit par la méthode des petits carrés, ou mieux
par des techniques de digitalisation et limitation, et est généralement exprimée en Km².
d- Le périmètre
Le périmètre représente toutes les irrégularités du contour ou de la limite du bassin versant,
il est exprimé en km. Le contour du bassin est constitué par une ligne joignant tous les points
les plus élevés. Il n'influence pas l'état d'écoulement du cours d'eau au niveau du bassin versant.
Le périmètre peut être mesuré à l'aide d'un curvimètre ou automatiquement par des logiciels.
e- Largeur moyenne du bassin
Outre le périmètre et la superficie, la largeur moyenne B (km) du bassin versant constitue
un autre paramètre géométrique. Elle peut être approximée par le rapport de la superficie (km2)
à la longueur du thalweg principal (Lp en km) ou celle du rectangle équivalent (Le en km) et
alternativement par la médiatrice à Lb (Fig. 7) :
B= A/Lp = A/Le

Fig. 7. Définition de la largeur du bassin selon Horton


2.2- Les indices topographiques (le relief)
Il reflète la morphologie du bassin versant. L'altitude joue un rôle non négligeable sur
l'intensité et sur la nature des précipitations ayant par conséquent un lien avec le débit à
l'exutoire du bassin. Le relief d’un bassin est souvent caractérisé par la courbe de sa répartition
hypsométrique.
➢ Intérêt de l’étude du relief
- rôle déterminant dans le comportement hydrologique du bassin
- influence sur les facteurs hydro climatologiques (précipitations, températures, vents,
ruissellement.
➢ critères descriptifs du relief
Les critères descriptifs du relief d'un bassin versant sont donnés ci-dessous.
- altitudes : exutoire, points culminants, courbe hypsométrique
- pentes : moyenne, maxi et mini, distribution (carte), exposition du bassin

a- La courbe hypsométrique
Elle est un outil pratique pour comparer plusieurs bassins entre eux ou les diverses sections
d'un seul bassin. Elles peuvent en outre servir à la détermination de la pluie moyenne sur un
bassin versant et donnent des indications quant au comportement hydrologique et hydraulique
du bassin et de son système de drainage.
Elle est tracée, en reportant en ordonnée l’altitude Y, et, en abscisse le pourcentage de la
surface du bassin dont l’altitude est supérieure ou égale à Y, rapportée à la surface totale du
bassin. Le plus souvent, une courbe hypsométrique peut être remplacée sinon associée à un
histogramme des fréquences altimétriques.

Figure 8 : Exemple de courbe hypsométrique


Afin de pouvoir interpréter l'évolution du relief du bassin, on procède souvent au calcul du
volume montagneux restant appelé " Intégrale hypsométrique (IH) ". Ce paramètre est
fortement lié à la forme de la courbe hypsométrique. Trois cas de figures peuvent être
distingués :
- cas où la convexité prédomine avec IH > 60%,
- cas où l'allure est convexo-concave avec 35% <IH <60%,
- cas où la concavité prédomine avec IH < 35%.
Ces trois cas correspondent respectivement aux stades d'évolution du relief "jeune-début
maturité, maturité et fin-maturité". Un relief est enfin dit en équilibre s’il y a une balance entre
les agents d’érosion et d’accumulation.

Figure 9 : les surfaces relatives des courbes hypsométriques

b- Les altitudes caractéristiques


▪ Les altitudes maximales et minimales
Elles sont obtenues directement à partir des cartes topographiques. L'altitude maximale
représente le point le plus élevé du bassin tandis que l'altitude minimale considère le point le
plus bas, généralement à l'exutoire. Ces deux données deviennent surtout importantes lors du
développement de certaines relations faisant intervenir des variables climatologiques telles que
la température, les précipitations et le couvert neigeux.
▪ L'altitude moyenne
L'altitude moyenne se déduit directement de la courbe hypsométrique ou de la lecture d'une
carte topographique. On peut la définir comme suit:

Avec :
Hmoy : altitude moyenne du bassin (m) ;
Ai : aire comprise entre deux courbes de niveau (km2) ;
hi : altitude moyenne entre deux courbes de niveau (m) ;
A : superficie totale du bassin versant (km2).
▪ L’altitude médiane
L'altitude médiane correspond à l'altitude lue au point d'abscisse 50% de la surface totale du
bassin, sur la courbe hypsométrique. Cette grandeur se rapproche de l'altitude moyenne, dans
le cas où la courbe hypsométrique du bassin concerné présente une pente régulière.
▪ L’altitude la plus fréquente
Elle correspond au maximum de l'histogramme des fréquences altimétriques. On parlera
alors de classe modale ou classe d’altitude la plus répandue sur le bassin.
c- Les pentes
Elles conditionnent fortement le ruissellement au niveau d’un bassin versant. L’étude de
cette caractéristique topographique est primordiale pour aborder les problèmes d’érosion et de
transport solide. Elle facilite l’interprétation thématique d’une zone d’étude, pour la gestion de
l'espace hydrologique superficiel, morphostructural et le dynamisme d’érosion.
La carte des pentes permet de quantifier les pentes des versants au sein d’un bassin versants.
Elle donne une vue d’ensemble sur les versants pentues et ceux tabulaires, ainsi que sur la
localisation des zones anomaliques. Elle est obtenue automatiquement à partir du traitement
d’un MNT. La pente est caractérisé par :

▪ La pente moyenne du bassin


Elle joue un rôle important dans le ruissellement. Des pentes raides accélèrent le temps de
réponse d'un bassin. On estime la pente moyenne d'un bassin à partir de la courbe
hypsométrique du bassin. La pente moyenne donne une bonne indication sur le temps de
parcours du ruissellement direct, donc sur le temps de concentration, et influence directement
sur le débit de pointe lors d'une averse.
Pente moy = 2hmoy/L en m/km
hmoy est l’altitude moyenne du bassin (m)
L =Longueur du talweg (cours d’eau) le plus long (en km)
▪ Indice global de pente
Il sert à classer le relief des bassins pour éviter les valeurs extrêmes. Il s’exprime par la relation :
Ig=Du/Leq
Du est la dénivelé utile : Du = h5% - h95%
La dénivelé utile est l'altitude entre laquelle s'inscrit 90% de la surface du bassin
h5% : altitude correspondant à 5% de la surface totale du bassin au-dessus de h5%
h95%: altitude correspondant à 95% de la surface totale du bassin au-dessus de h95%
L’IRD a classé les bassins par nature de relief selon les critères suivants :

Tableau 1 : classification des bassins par nature du relief


Nature de relief Intervalle
Bassin de plaine Ig< 0,5 %
Entre plaine et ondulation du 0,5 % <Ig< 1 %
terrain
Zone à ondulation du terrain 1 % <Ig< 2 %
Région de collines 2 % <Ig< 5 %
Région montagneuse 5 % <Ig

▪ Le dénivelé spécifique
Ce paramètre permet de déterminer et de classer les reliefs. Il est défini par la relation suivante :
Ds = 𝐼𝑔 ∗ √𝐴
Où,
Ig : Indice global de la pente,
A : Superficie du bassin versant (km2).

Tableau 2 : Classification du relief selon la Ds par l'IRD


Valeur de Ds Caractéristiques
Ds< 10 m Relief très faible
10<Ds< 25 Faible
25<Ds< 50 Assez faible
50<Ds< 100 Modéré
100<Ds< 250 Assez fort
250<Ds< 500 Fort
Ds> 500 Très fort

2.3- Établissement de la carte des pentes


La carte des pentes est un élément fondamental dans toute étude morphométrique d’un
bassin versant car les pentes constituent un des facteurs essentiels de l’écoulement des eaux et
un élément important influant sur l’érosion hydrique. Cette carte peut être obtenue par la
méthode dite de carroyage. Cette méthode consiste à procéder à un maillage carré sur
l’ensemble du bassin dont la taille de chaque maille dépend de l’échelle de la carte et de la
précision recherchée de la pente moyenne du bassin. Au milieu de chaque maille on détermine
la valeur de la pente en divisant la différence d’altitude matérialisée par deux courbes de niveau
à l’intérieur de la maille par la distance séparant perpendiculairement ces deux courbes. On
trace ensuite la carte d’égale pente en utilisant un logiciel appropriée (Surfer par exemple) ou,
à défaut, la méthode d’interpolation triangulaire.
Les aires élémentaires comprises entre deux valeurs successives de la pente sont obtenues
par planimétrie à un pas donné et les résultats, consignés dans un tableau, permettent de calculer
la pente moyenne pondérée du bassin versant ainsi que de tirer quelques informations utiles sur
la distribution des pentes et, par conséquent, les caractéristiques du relief dans le bassin étudié.

2.4- Exposition du bassin versant


Pour connaître l’orientation des versants, on construit également un maillage carré. Le sens
d’écoulements dans chaque maille est tracé perpendiculairement aux courbes de niveau. On
mesure la valeur de l’angle (généralement en degrés) formé par la flèche matérialisant
l’écoulement et celle du nord géographique.
Figure 10 : Schéma montrant le calcul de l’exposition des versants

Figure 11 : Exemple d’exposition des versants dans un bassin versant


2.5- Temps de concentration des eaux de pluie
C'est le temps que met une particule d'eau provenant de la partie amont la plus éloignée du
bassin versant pour parvenir à l'exutoire. Il est calculé par la relation de Giandotti (1995) :
(4√𝑆+1,5𝐿)
Tc =
0,8√(𝐻𝑚𝑎𝑥−𝐻𝑚𝑖𝑛)⁄2

Où,
Tc : Temps de concentration (heures)
S : Superficie du bassin (km2)
L : Longueur du talweg principal (km)
H max : Altitude maximale en m.
H min : Altitude minimale en m.
Plus ce temps de concentration est élevé, plus les risques associés à l'érosion sont faibles.
À l'inverse, si ce temps est faible, cela signifie que les eaux de ruissellement se rassemblent et
prennent de l'ampleur rapidement et leur évacuation se fait avec une vitesse élevée générant
également une grande force d'arrachement des particules de sols et risque donc d'avoir un
pouvoir érosif plus important.

3. Les indices caractéristiques du réseau hydrographique


Le réseau hydrographique est l'ensemble des chenaux qui drainent les eaux de surface vers
l'exutoire du bassin versant. Il est l’une des caractéristiques la plus importante des bassins
versants. Il s’organise en fonction de quatre facteurs :
• La géologie : par la sensibilité du substrat à l’érosion, dont la lithologie influence la forme
du réseau hydrographique. La structure de la roche, sa forme, les failles, les plissements, forcent
le courant à changer de direction, ainsi, le réseau de drainage s’adapte en modifiant sa
géométrie.
• Le climat : le réseau hydrographique est dense dans les régions montagneuses très
humides et tend à disparaître dans les régions désertiques.
• La pente des versants : détermine si les cours d’eau sont en phase d’érosion ou de
sédimentation. Dans les zones les plus élevées, les cours d’eau participent souvent à l’érosion
de la roche sur laquelle ils s’écoulent. Au contraire, en plaine, la sédimentation est
prédominante sur les lits des cours d’eau.
• L’action anthropique : le drainage des terres agricoles, la construction des barrages,
l’endiguement, la protection des berges et la correction des cours d’eau modifient
continuellement le tracé originel du réseau hydrographique. L’analyse morphométrique du
réseau hydrographique met l’accent sur les perturbations et les anomalies qui l’affectent.
Le réseau hydrographique se caractérise par les types d’écoulement, les types des lits
fluviaux, l’ordre des cours d’eau, le profil en long des cours d’eau, la densité de drainage etc.
a- Les types d’écoulement
On distingue plusieurs types d’écoulements :
• Les fleuves et les rivières : ce sont des écoulements pérennes dont l’étendue spatiale est
limitée par un lit. On distingue les fleuves des rivières par leur taille et la complexité de leur
régime hydrologique.
• Les torrents et les oueds : leurs activités se limitent pour l’essentiel aux périodes de
crues. L’oued est un écoulement épisodique en zone aride. Il est temporaire ou saisonnier et
n’apparait qu’en période de crue. Le torrent est quad à lui un cours d’eau épisodique que l’on
trouve dans les régions de montagne. Il se caractérise essentiellement selon un profil en long.
• L’écoulement diffus : ce dernier type d’écoulement se distingue de deux autres par le
fait qu’il n’y a plus de phénomène de concentration dans un lit mais que l’écoulement peut se
produire en surface en des multiples ruisselets ou en nappes d’eau de faible déclivités et lorsque
la pente est régulière.

b- Types de lit fluviaux


On distingue trois types de lits fluviaux.
Le lit mineur : c’est la partie de la vallée que le cours d’eau continue à recouvrir à l’étiage.
C’est donc la partie ou se concentrent les basses eaux.
Le lit moyen : c’est la partie de la vallée que le cours d’eau recouvre habituellement.
Le lit majeur : c’est la partie régulièrement submergée ou inondée dès lors que le débit
franchit un certain seuil.

c- Ordre des cours d’eau


L’ordre des cours d’eau se rapporte au nombre et à la disposition de tributaires d’un cours
d’eau et donc à ses ramifications. Ainsi tout cours d’eau dépourvu de tributaire est d’ordre un.
Le cours d’eau d’ordres différents prend l’ordre du plus élevé de deux. Le cours d’eau formé
par la confluence de deux cours d’eau du même ordre est augmenté d’un (strahler).
On attribut alors à un bassin versant l’ordre de son cours d’eau principal.
- Longueur et nombre des thalwegs
La mesure des longueurs des thalwegs contribue aux différents calculs des paramètres
morphométriques tels que les rapports de longueur et de confluence, la densité de drainage et
le temps de concentration. La détermination des rapports de confluence et de longueurs
nécessite une classification du chevelu hydrographique. La méthode de Strahler peut être
utilisée pour accomplir cette dernière. Cette hiérarchisation, très sensitive à l'échelle de la carte,
étant adoptée, on procède au dénombrement et à la mesure de la longueur des drains pour
chaque ordre. L’ordre du bassin versant correspond à l’ordre du tronçon à l’exutoire.
- Longueurs et pentes caractéristiques :
• longueur du cours d’eau principal
• profil en long/longitudinal
• pente moyenne du cours d’eau
• densité de drainage Dd = Σli / A
• densité hydrographique Dh = Σni / A

d- Profils en long des cours d’eau ou pentes hydrographiques


Ils conditionnent :
• la vitesse de l'eau dans le chenal;
• la vitesse de l'onde de crue;
• le tirant d'eau de la rivière : pour un même débit et une même largeur une rivière plus
pentue a une vitesse d'écoulement plus grande et donc, généralement, une profondeur plus
faible.
La pente hydrographique varie plus ou moins irrégulièrement pour un même cours d’eau et
diminue en général d'amont en aval (forme concave des profils en long).
La représentation des profils longitudinaux met en évidence les ruptures de pente qui
perturbent l’écoulement d’une rivière. Il faut noter que la connaissance de ces ruptures est
particulièrement intéressante pour l'établissement des aménagements. L’ensemble des rivières
tend à atteindre leur profil d’équilibre. La modification des facteurs qui contrôlent les conditions
d’équilibre de la rivière produit des anomalies dans son profil. Quatre facteurs peuvent
expliquer les ruptures de pente des cours d’eau :
- Changement lithologique : la lithologie contrôle la pente des profils en long des rivières.
En effet, les cours d’eau présentent un profil plus pentu dans les terrains résistants à l’érosion
que ceux moins résistants.
-Contrôle hydrologique : dans les zones de confluence des tributaires, la pente du profil en
long change en fonction du volume d’eau et de la charges solides des affluents.
-Contrôle tectonique : quand une rivière recoupe une faille active, la pente de son profil en
long change en fonction du compartiment soulevé. Après l’activité tectonique, la rupture de
pente recule vers l’amont par érosion régressive.
-Contrôle eustatique : les ruptures de pente d’origine eustatique sont rencontrées,
généralement, dans les bassins versants côtiers. Une régression du niveau marin donne
naissance à une rupture de pente du profil en long d’une rivière prés de son exutoire.
e- Densité de drainage
La densité de drainage est la longueur totale du réseau hydrographique par unité de surface
du bassin versant. Elle correspond pour un bassin versant donné de superficie A comme étant
la longueur totale des cours d’eau d’ordre quelconque sur la superficie totale A du bassin
versant. La densité de drainage est exprimée en km/km2 ou en km-1. Elle est calculée par la
relation suivante : Dd= ∑𝑛𝑖=1 𝐿𝑖⁄𝐴
Avec Li : Longueur totale de tous les cours d'eau d'ordre i en Km
A : Surface du bassin versant en Km2.
La densité de drainage dépend de la géologie (structure et lithologie) de l’exposition, des
caractéristiques topographiques du bassin versant et, dans une certaine mesure, des conditions
climatologiques et anthropiques. L'élaboration et l'interprétation de la carte de densité de
drainage permettent de donner un contenu à la notion du chevelu ; chevelu dense ou lâche.
En effet, les secteurs situés en zones de roches perméables ont en général des densités de
drainage faibles, alors que les secteurs de roches imperméables ont des densités plus élevées.
Les conditions climatiques jouent également un rôle important : les climats ayant des
précipitations réparties également tout au long de l’année auront des densités de drainage plus
faibles que les régions à climat très contrasté comme les zones semi-arides. Les activités
humaines ont parfois un rôle important sur l’évolution hydrologique. Cette influence peut avoir
un effet régulateur mais aussi un effet accélérateur du ravinement.

f- Coefficient de torrentialité
Ce coefficient reflète le caractère torrentiel des averses dans le bassin. Il est fortement lié à
la densité de drainage et à la fréquence des drains par la relation :
CT = F1 * D
dans laquelle F1 dénote la fréquence des drains d'ordre 1 définie par le rapport du nombre des
drains d'ordre 1 à la superficie du bassin versant. Ce coefficient est d’autant plus élevé que la
lithologie du terrain est peu ou pas perméable et/ou le couvert végétal n’est pas important.

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