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Les accidents de la route deviennent de plus en plus fréquents au Sénégal.

Ce phénomène récurrent
motive souvent la perte énorme de vies humaines. Selon le décompte du gouvernement sénégalais, les
accidents de la route tuent en moyenne 700 personnes chaque année. La Banque Mondiale de son coté
soutenait en 2019 que le pays accusait une mortalité sur les routes de 24 pour 100.000 habitants.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) affirme que près de 27 000 personnes sont victimes
d’accidents chaque année sur la voie publique.

Si pour certains l’Etat du Sénégal est responsable, pour d’autres la responsabilité incombe aux
transporteurs. Par ailleurs, beaucoup affirment que les responsabilités sont partagées.

Devons-nous toujours chercher des bouc-émissaires, accusant éternellement l’Etat, alors que la
responsabilité individuelle des transporteurs est interpellée.

Pourtant, depuis l’alternance en 2000, on note que les investissements les plus importants des
différents régimes ont été consacrés dans le domaine des infrastructures routières. La lucidité nous
montre aussi que les accidents de la route peuvent s’éviter si les conducteurs font preuve de
responsabilité.

Au cours de cet exposé, nous tenterons de mettre en exergue les responsabilités des transporteurs afin
de dégager des pistes de solutions pouvant nous permettre d’y remédier.

A. LES RESPONSABILITÉS DES TRANSPORTEURS

I. LE NON-RESPECT ET LA NON-MAITRISE DU CODE DE LA ROUTE

L’importance du code de la route pour une bonne circulation des personnes et des véhicules n’est plus
à démontrer. Le code de la route est un ensemble de lois qui réglemente la circulation sur la voie
publique, c’est-à-dire le long des routes, des autoroutes et des trottoirs. Les règles régies dans ce code
visent à améliorer la sécurité routière. Le constat au Sénégal nous pousse à affirmer que plus de 50%
des accidents mortels sont causés par une infraction au code de la route. Sont souvent inexplicables,
les accidents qui se passent devant les signaux de danger, d’interdiction et de priorité. Inimaginables
ceux qu’on note sur les signalisations d’interdictions, de fin d’interdictions et de zone. Ces faits
récurrents justifient que beaucoup conduisent des voitures tout en ignorant les codes qu’ils sont sensés
maitriser. D’autres par contre ont dans la tête le code de la route. Mais, force est de reconnaitre qu’ils
refusent de le respecter.

D’où la quintessence de se questionner sur la formation des chauffeurs.

II. MANQUE DE BONNE FORMATION DES CHAUFFEURS

Former des chauffeurs nécessite une sérénité indicible. Les permis ne doivent pas être dotés à
n’importe qui et n’importe comment. L’on voit très souvent des gens qui ne peuvent pas conduire une
voiture mais détiennent déjà un permis de conduire. Certains même, après l’obtention du permis,
cherchent d’autres cours pratiques avant de s’engager à conduire une voiture. Dans notre pays, la
formation pour l’obtention du permis est presque oubliée tout juste après l’examen final. Certains
transporteurs se focalisent plus sur le permis que sur l’importance de la formation. De la visite
médicale visuelle jusqu’à l’examen pratique, en passant par l’examen théorique, la formation des
chauffeurs ne fait pas montre d’une sélection drastiquement sereine et d’une pratique intense. Le
passage est très simple.
N'est-ce pas ça qui justifie l’irresponsabilité de certains transporteurs ?

III. L’IRRESPONSABILITÉ DE CERTAINS CHAUFFEURS

Le 08 juin 2019, la presse sénégalaise a relayé une information qui a profondément touché les
habitants : « Accident aux Almadies : Un conducteur ivre tue 3 personnes et blesse 2 autres ». De
pareilles informations ne font pas rares dans ce pays. On voit souvent après des accidents, des
informations du genre : le conducteur dormait sur le volant, le chauffeur roulait à très grande vitesse,
le manieur a perdu le contrôle de la voiture, le chauffard détient un faux permis, le conducteur
répondait au téléphone, …

Ce sont des faits tangibles que nous vivons au quotidien. La seule explication : certains chauffeurs ne
connaissent pas la lourde responsabilité de conduire une voiture. La tâche énorme de porter un
humain derrière pour le conduire à destination est ineffable. L’infantilisme qu’on note dans les rues
n’a d’égale que l’irresponsabilité de ceux qui conduisent de manière puérile et démesurée. Sans
omettre la course entre voiture à la quête de clients. Ces courses ne sont pas en reste, elles motivent
aussi les accidents et créent une haine entre conducteur. L’on note même des querelles entre
chauffeurs sur les routes.

D’où les nécessités d’ériger la tolérance comme valeur cardinale dans le processus de formation.

IV. L’INTOLÉRANCE MANIFESTE ENTRE TRANSPORTEURS

« Dou ci talli yi, ci jiko yi la », a laissé entendre une célèbre chanteuse sénégalaise. Une maxime
wolof n’a-t-elle pas raison d’affirmer que : « talli yi xatoul, xol yi gno xatt » ? D’aucuns n’ignorent
que le Sénégal a connu une avancée incommensurable en termes d’infrastructures routières. Hélas,
cela n’a pas empêché l’exacerbation des accidents. Le constat est que l’irresponsabilité de certains
chauffeurs est corroborée par l’intolérance de ceux-ci. Un petit détail peut provoquer un désordre
irréparable. C’est une goutte d’eau qui fait déborder le vase. Ou le moustique qui accouche une
montagne. Et pourtant, une petite tolérance allait résoudre tout le problème. Mais beaucoup préfèrent
se focaliser sur le présent et laisser leurs colères les gouverner. Cette absence de tolérance entre
chauffeurs devient même souvent source d’embouteillages, d’invectives et de bagarres sur les routes.

La responsabilité et la tolérance pourraient jouer un rôle considérable si on y adjoint la résolution du


problème des nombres que chaque voiture doit prendre.

V. LA SURCHARGE DES VOITURES

La date du 26 septembre 2002 reste figer dans la conscience collective des sénégalais, même si les
populations n’ont pas saisi les leçons nécessaires. Le Joola, surchargé de plus de trois fois le nombre
normal de passagers, se retourne en moins de 10 minutes au large de la Gambie, à environ 40
kilomètres de la côte. Qu’avons-nous retenu de ce drame inexplicable ? Pas grand-chose. Les car-
rapides, les bus, les ndiaga-ndiayes, les particuliers, … dépassent tous le nombre de passagers normal.
Des clients pressés face à des conducteurs mercantilistes qui ne pensent pas aux dangers que les
surcharges peuvent surgir.

Cette liste est loin d’être exhaustive. Les transporteurs portent 90% des responsabilités dans les
accidents de la route. Sauf qu’il serait inutile de se laisser obnubiler par les responsabilités sans
proposer des solutions.
B. PISTES DE SOLUTIONS
D’aucuns ne pensent parler de solutions sans pointer du doigt les transporteurs. Ils doivent faire
preuve de responsabilité et de tolérance en mettant en tête que chaque détail compte, que ce petit
moustique peut accoucher une montagne.

L’enquête de moralité doit être incluse dans le processus de formation pour l’obtention d’un permis de
conduire.

L’Etat doit aussi mettre une stratégie pour que les chauffeurs irresponsables soient contraints d’être
disciplinés. Même s’il faut leur retirer leurs permis de conduire définitivement. Il est aussi urgent pour
les instances de contrôle de faire preuve de sérénité et d’incorruptibilité.

Il y a de cela deux semaines, un sénégalais du nom de Mame Mor Niang a publié un livre en wolof,
donc accessible à la majorité des sénégalais, intitulé YOONU DAWAL. Ce livre expose en wolof les
différents aspects du code de la route. De telles initiatives méritent d’être propulsées et valorisées.
Faire en sorte que les chauffeurs aillent facilement accès au code de la route est une excellente
stratégie.

Les voitures en surcharge doivent être radicalement sanctionnées.

Permettre aux futurs chauffeurs de pratiquer le maximum possible avant le passage à l’examen final.

MEMBRES DU GROUPE

Mouhamadou Moustapha Sall Assane Seck Dieynaba Diallo

Aissata Dem Mansour Bèye Alassane Kane

Mouhamed Top Ndalla Faye Thiaw Mbaye

Aissatou Sy Aliou Sow Mamadou Faty Top

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