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Réseaux de Distribution

Cours destiné aux Etudiants en Master 2 Génie Electrique

Ecole Supérieure des Ingénieurs Industriels

Université de Lubumbashi

Prof. Dr. Ir. Tungadio Diambomba Hyacinthe-St


BEng (UNILU) BEng (NWU) MEng (TUT) PhD (UP) PDRF (UJ) MSAIEE MECSA

Septembre 2021
UNILU/ESI Cours des Réseaux de Distribution Master 2 Génie Electrique
Pr. Dr. Ir. Tungadio Diambomba Hyacinthe-St

Avant-Propos
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Ce cours de Réseaux de Distribution est conforme au programme de Master 2 de l’Ecole
Supérieure des Ingénieurs Industriels de l’Université de Lubumbashi. Il s’adresse aussi à tous
ceux qui étudient l’électrotechnique quelques soit leur degré de spécialisation : étudiants de
licence, Master et doctorat. A cet égard, les lecteurs curieux et autres ingénieurs de l’industrie
trouveront ce manuel très utile dans leur travail quotidien.
Les textes présentés dans ce cours ont été inspirés de certains guides, livres, cours et catalogues
techniques. Tout commentaires ou proposition ou critique constructive permettant
l’amélioration des textes ainsi élaborés sera recueillies avec grand intérêt. La deuxième version
de celui-ci contiendra la section bibliographie qui donnera tous les détails sur les ouvrages et
autres documents utilisés.
Email : tutudiambomba@yahoo.fr

Plan du Cours (6 crédits)


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1. Réseaux de Distribution d'Electricité.

2. Concepts de Base.

3. Lignes et Câbles de Distribution, Caractéristiques Physiques.

4. Réseau de Neutre.

5. Techniques de Protection des Réseaux de Distribution.

6. Coordination de la Protection, Défaillance des Equipements.

7. Continuité de Service, Normes, Etendue et Durée des Pannes.

8. Architectures de Réseau.

9. Production Distribuée, Etudes d'Intégration au Réseau, Protection.

10. Qualité de l'Onde, Exigences de Raccordement, Harmoniques, Creux de Tension,


Papillotement.

11. Logiciels d'Analyse des Réseaux de Distribution, Ecoulement de Puissance


Déséquilibré, Régime Perturbé.

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Chapitre I. Réseaux de Distribution d'Electricité.


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I.1 Introduction Organisation du Réseau
Un réseau électrique est un ensemble d’infrastructures énergétiques plus ou moins disponibles
permettant d’acheminer l’énergie électrique des centres de production vers les consommateurs
d’électricité. Il est constitué de lignes électriques exploitées à différents niveaux de tension,
connectées entre elles dans des postes électriques. Les postes électriques permettent de répartir
l’électricité et de la faire passer d'une tension à l'autre grâce aux transformateurs.
Un réseau électrique doit aussi assurer la gestion dynamique de l'ensemble production -
transport - consommation, mettant en œuvre des réglages ayant pour but d'assurer la stabilité
de l'ensemble.

Figure 1.1. Structure d’un système électrique

Dans la plupart des pays, les installations électriques doivent répondre à un ensemble de
réglementations nationales ou établies par des organismes privés agréés. Il est essentiel de
prendre en considération ces contraintes locales avant de démarrer la conception de
l’installation. Les niveaux de tension sont définis par les deux Tableaux ci-dessus :

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Tableau I. 1. La Norme NFC 15-100 (La norme Française)

Domaine de Tension Tension alternative [V] Valeurs usuelles


Très Basse Tension TBT
Basse BTA
Tension BTB
Haute HTA1
Tension A HTA2
Haute HTB1
Tension B HTB2
HTB3

La tension nominale des réseaux existants à 220/380 V doit évoluer vers la valeur
recommandée 230/400 V.
Tableau I. 2. La Norme CEI (Commission Électrotechnique Internationale)

Domaine de Tension Tension Valeurs usuelles


Basse Tension BT
Moyenne Tension MT
Haute Tension HT

I.2. Organisation du Réseau


I.2.1 Production d’Energie
Une centrale de production est composée d’un ou plusieurs générateurs, un ou plusieurs
transformateurs de puissance élévateurs et d’un certain nombre de fonctions auxiliaires
(soutirage, excitation si génératrice synchrone, démarrage etc…).
La production doit en tout instant être capable de satisfaire la demande (consommation+
pertes), elle doit donc prévoir des moyens de production pour couvrir l’extrême pointe de la
demande, même si cette dernière n’existe que quelques minutes par an.
Il existe cinq principaux types de centrales pour produire de l'énergie électrique :
• Les centrales hydrauliques ;
• Les centrales thermiques ;
• Les centrales nucléaires ;
• Les centrales solaires ou photovoltaïques ;
• Les centrales éoliennes.
I.2.1 Transport et Distribution
I.2.1.1 Réseau de Transport et d’Interconnexion
Le transport de l’énergie de son lieu de production vers les postes d’interconnexion s’effectue
par le réseau d’énergie électrique en très haute tension HTB (225 ou 400 kV) quelques fois 800
kV, avec des lignes en triphasé de type aérien. Ce réseau est maillé afin de permettre
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l’interconnexion entre les centrales débitant simultanément pour couvrir la consommation. Il


assure aussi, par interconnexion, des échanges entre les pays.
I.2.1.2 Réseau de Répartition
La finalité de ce réseau est avant tout d’acheminer l’électricité du réseau de transport vers les
grands centres de consommation. La structure de ces réseaux est généralement de type aérien
(parfois souterrain à proximité de sites urbains). Les tensions sur ces réseaux sont comprises
entre 25 kV et 275 kV.
I.2.1.3 Réseau de Distribution HT
La finalité de ce réseau est d’acheminer l’électricité du réseau de répartition aux points de
moyenne consommation (postes de distribution publique MT/BT et postes de livraison aux
abonnés à moyenne consommation). La structure est de type aérien ou souterrain. Les tensions
sur ces réseaux sont comprises entre quelques kilovolts et 40 kV.
I.2.3.4 Réseau de Distribution BT
La finalité de ce réseau est d’acheminer l’électricité du réseau de distribution HT aux points de
faible consommation dans le domaine public avec l’accès aux abonnés BT. Il représente le
dernier niveau dans une structure électrique. Ce réseau permet d’alimenter un nombre très élevé
de consommateurs correspondant au domaine domestique. Sa structure, de type aérien ou
souterrain, est souvent influencée par l’environnement. Les tensions sur ces réseaux sont
comprises entre 100 et 440 V.
Remarque : Le réseau de transport HTB en Afrique utilise déjà les gammes suivantes : 220
kV (et bientôt 400kV) réseau national ; 63 et 90 kV réseau régional ; 30 et 10 kV distribution.

I.3 Structure Générale d’un Réseau de Distribution


Un réseau de distribution comporte :
1. Un étage HTB alimenté par une ou plusieurs sources.
2. Un ou plusieurs transformateurs HTB / HTA ;
3. Un étage principal HTA composé d'un ou plusieurs jeux de barres ;
4. Des récepteurs HTA ;
5. Des transformateurs HTA / BT (pour les Postes de Distribution Publique) ;
6. Des tableaux et des réseaux basse tension ;
7. Des réceptrices basses tensions.

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Figure 1.2. Structure d’un système de distribution

I.3.1 Source d’Alimentation


L'alimentation des réseaux industriels peut être réalisée, soit :
• En HTB supérieure à 50 kV ;
• En HTA entre 1 kV et 50 kV ;
• En BTA.

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I.3.2 Postes de Livraison HTB/HTA


Ils concernent généralement les puissances supérieures à 10 MVA. Les schémas électriques
des postes de livraison HTB sont les suivants :

I.3.3. Réseaux HTA


Les principales structures de réseaux HTA permettant d'alimenter les tableaux secondaires et
les transformateurs HTA / BT. La complexité détermine la disponibilité de l'énergie électrique

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et le coût d'investissement. Le choix de l'architecture sera donc fait pour chaque application sur
le critère de l'optimum technico-économique. On distingue essentiellement les types suivants :

I.3.3.1. Réseaux à Architecture Radiale

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I.3.3.2 Réseaux Bouclés


En boucle ouverte :
• Les têtes de boucle en A et B sont équipées de disjoncteurs ;
• Les appareils de coupure des postes 1, 2 et 3 sont des interrupteurs ;
• Les jeux de barre peuvent être alimentés par l'une ou l'autre des sources ;
• En fonctionnement normal, la boucle est ouverte au point déterminé par l’exploitation ;
• En état d’incident, suite défaut sur un câble ou la perte d'une source une autre
configuration de boucle pour alimente tous les postes.

En boucle fermée :
Le même schéma en boucle ouverte sauf que Q11 [NF].
• Les jeux de barre peuvent être alimentés par l'une ou l'autre des sources ;
• Tous les appareils de coupure de la boucle sont des disjoncteurs ;
• En fonctionnement normal, la boucle est ouverte au point déterminé par l’exploitation ;
• En état d’incident, suite défaut sur un câble ou la perte d'une source une autre
configuration de boucle pour alimente tous les postes.

La configuration en boucle (ouverte ou fermée) Cette reconfiguration engendre une


coupure d'alimentation de quelques secondes si un automatisme de reconfiguration de
boucle est installé. La coupure est d'au moins plusieurs minutes ou dizaines de minutes
si la reconfiguration de boucle est effectuée manuellement par le personnel
d'exploitation.

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I.3.4. Postes de Livraison HTA/BT


Ils concernent généralement les puissances comprises entre 250 kVA et 10 MVA
I.3.4.1 Postes de Livraison HTA à Comptage BT
Lorsque le poste de livraison comporte un seul transformateur HTA/BT de puissance inférieure
ou égale à 1250 kVA.
Alimentation en simple dérivation

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I.3.4.2. Postes de Livraison HTA à Comptage HT


Ils comportent plusieurs transformateurs ou un seul, de puissance totale supérieure à 1250 kVA
et peuvent comporter des départs HTA.

Figure I.7. Poste de Livraison HTA à Comptage HT

Le comptage HT est réalisé grâce au TT (transformateur de tension) et au TC


(transformateur de courant).
I.3.5 Réseaux BT
I.3.5.1 Modes d’Alimentation des Tableaux BT
A. Alimentation des Tableaux BT avec une Seule Source d’Alimentation
Les tableaux Tab-1, 2, 3 bénéficient d'une seule source d'alimentation. Le réseau est dit
de type radial arborescent ;

En cas de perte de la source d'alimentation d'un tableau, celui-ci est hors service jusqu'à
l'opération de réparation

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FigureI.8. Alimentation des Tableaux BT avec une Seule Source d’Alimentation

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B. Alimentation des Tableaux BT par une Double Alimentation


B.1 Sans Couplage

Figure I.9a. Alimentation des Tableaux BT par une Double Alimentation

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B.2 Avec Couplage

Figure I.9b. Alimentation des Tableaux BT par une Double Alimentation

I.3.5.2 Tableaux BT Secourus par des Alternateurs


En fonctionnement normal, Q3 est fermé et Q1 est ouvert. Le tableau Tab-1 est alimenté par le
transformateur. En cas de perte de la source normale, on réalise les étapes suivantes :
• Fonctionnement du dispositif normal/secours, ouverture de Q3 ;
• Délestage éventuel d'une partie des récepteurs des circuits prioritaires, afin de limiter
l'impact de charge subi par l'alternateur ;
• Démarrage de l'alternateur ;
• Fermeture de Q1 lorsque la fréquence et la tension de l'alternateur sont à l'intérieur des
plages requises.
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Figure I.10. Alimentation un Transformateur et un Alternateur

I.4. Hiérarchisation du réseau électrique


Pour que l’énergie soit utilisable, le réseau de transport et de distribution doit satisfaire les
exigences suivantes :
• Assurer au client la puissance dont il a besoin.
• Fournir une tension stable dont les variations n’excèdent pas ± 10 % de la tension
nominale.
• Fournir une fréquence stable dont les variations n’excèdent pas ± 0.1 𝐻𝑧.
• Fournir l’énergie à un prix acceptable
• Maintenir des normes de sécurité rigoureuse
• Veiller à la protection de l’environnement.

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Figure I.20 Structure générale d’un réseau électrique

Les réseaux électriques sont partagés en trois types :


I.4.1. Réseaux de transport et d’interconnexion
Le besoin croissant de nouvelles capacités d’interconnexion des réseaux de transport
d’électricité permet aux systèmes électriques d’échanger de l’énergie entre eux. Ces échanges
sont bénéfiques à triple titre :
Les interconnexions permettent une assistance mutuelle entre systèmes
électriques. Lorsqu’un système doit faire face à l’indisponibilité fortuite d’un groupe
de production ou à un appel de demande extrême, les interconnexions permettent une
réponse collective. En mutualisant les ressources et les réserves, les interconnexions
permettent d’assurer la sureté à moindre cout.
Les interconnexions permettent de minimiser le cout de production du système
interconnecté. Les arbitrages économiques réalisés via les marchés de gros, et
notamment par les couplages de marché, permettent d’optimiser les échanges
transfrontaliers car ils permettent de mobiliser la ressource disponible la plus
compétitive.
En permettant d’optimiser l’utilisation des moyens de production de manière
transfrontalière, les interconnexions entrainent une diminution des besoins de capacité
installé nécessaire à sécuriser l’alimentation en électricité. Les interconnexions
contribuent ainsi à améliorer l’efficacité économique du système électrique tant que
leurs couts de construction ne sont pas plus importants que les bénéfices engendrés.
Les réseaux de transport et d’interconnexion ont principalement pour mission :
De collecter l’électricité produite par les centrales électriques et de l’acheminer par
grand flux vers les zones de consommation (fonction transport) ;
De permettre une exploitation économique et sure des moyens de production en
assurant une compensation des différents aléas (fonction interconnexion).
Tout se fait sous une tension comprise entre 150 𝑘𝑉 à 220 𝑘𝑉 (pour certains pays ça
va jusqu’à 420 𝑘𝑉), avec le neutre directement mis à la terre (réseau maillé).

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I.4.2. Réseaux de répartition


Les réseaux de répartition ou réseaux haute tension ont pour rôle de repartir, au niveau régional,
l’énergie issue du réseau de transport. Leur tension est supérieure à 63 𝑘𝑉 selon les régions.
Ces réseaux sont, en grande part, constitués de lignes aériennes, dont chacune peut transiter
plus de 60 𝑀𝑉𝐴 sur des distances de quelques dizaines de kilomètres. Leur structure est soit
en boucle fermée, soit le plus souvent en boucle ouverte, mais peut aussi se terminer en antenne
au niveau de certains postes de transformation.
En zone urbaine dense, ces réseaux peuvent être souterrains sur des longueurs n’excédant pas
quelques kilomètres. Ces réseaux alimentent d’une part les réseaux de distribution à travers des
postes de transformation HT/MT et, d’autre part, les utilisateurs industriels dont la taille
(supérieure à 60 𝑀𝑉𝐴) nécessite un raccordement à cette tension.
La tension est de 90 𝑘𝑉 ou 63 𝑘𝑉,
Neutre à la terre par réactance ou transformateur de point neutre,
Limitation courant neutre à 1500 𝐴 pour le 90 𝑘𝑉,
Limitation courant neutre à 1000 𝐴 pour le 63 𝑘𝑉,
Réseaux en boucle ouverte ou fermée

I.4.2. Réseaux de distribution


Les réseaux de distribution commencent à partir des tensions inferieures à 63 𝑘𝑉 et des postes
de transformation HTB/HTA avec l’aide des lignes ou des câbles moyenne tension jusqu’aux
postes de répartition HTA/HTA. Le poste de transformation HTA/BTA constitue le dernier
maillon de la chaine de distribution et concerne tous les usages de courant électrique.
A). Réseaux de distribution à moyenne tension :
• HTA (30 𝑘𝑉 et 10 𝑘𝑉 le plus répandu),
• Neutre à la terre par une résistance,
• Limitation à 300 𝐴 pour les réseaux aériens,
• Limitation à 1000 𝐴 pour les réseaux souterrains,
• Réseaux souterrains en boucle ouverte.
B). Réseaux de distribution à basse tension
• BTA (230 / 400 V),
• Neutre directement à la terre,
• Réseaux de type radial, maillés et bouclés.

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Figure I.21. Schéma unifilaire d’un réseau électrique

Exemple de gamme des tensions utilisées par certains gestionnaires des systèmes électriques.
Elle donne les niveaux de tension alternative.
Symboles TBT BTA BTB HTA HTB
U Très Basse Tension Basse Tension A Basse Tension B Haute Tension A Haute Tension B
I (CA) 𝑈 ≤ 50 𝑉 50 < 𝑈 ≤ 500 𝑉 500 < 𝑈 ≤ 1000 𝑉 1000 < 𝑈 ≤ 50 𝑘𝑉 𝑈 > 50 𝑘𝑉
I (CC) 𝑈 ≤ 120 𝑉 120 < 𝑈 ≤ 750 𝑉 750 < 𝑈 ≤ 750 𝑉 1500 < 𝑈 ≤ 75 𝑘𝑉 𝑈 > 75 𝑘𝑉
Sécurité du Aucun danger 𝐷 ≥ 30 𝑐𝑚 𝐷 ≥ 30 𝑐𝑚 𝐷 ≥ 2 𝑚𝑒𝑡𝑟𝑒𝑠 𝐷 ≥ 3 𝑚𝑒𝑡𝑟𝑒𝑠
voisinage

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I.5 Topologies des réseaux électriques


Les réseaux électriques peuvent être organisés selon plusieurs types de structures exposées ci-
dessous :

(1) (2) (3)


Structure maillée (1) : les postes électriques sont reliés entre eux par de nombreuses lignes
électriques, apportant une grande sécurité d’alimentation
Structure radiale ou bouclée (2) : (les postes rouges représentent les apports d’énergie) : La
sécurité d’alimentation bien qu’inferieure à celle de la structure maillée, reste élevée.
Structure arborescente (3) (les postes rouges représentent les apports d’énergie) : la sécurité
d’alimentation est faible puisqu’un défaut sur la ligne ou sur le poste rouge coupe l’ensemble
des clients en aval.
Chaque type de structure possède des spécifications et des modes d’exploitation très différents.
Les grands réseaux d’énergie utilisent tous ces types de structure. Dans les niveaux de tension
les plus élevés, on utilise la structure maillée : c’est le réseau de transport. Dans les cas des
niveaux de tension inferieurs, la structure bouclée est utilisée en parallèle de la structure
maillée : c’est le réseau de répartition. Enfin, pour les plus bas niveaux de tension, la structure
arborescente est quasiment exclusivement utilisée : c’est le réseau de distribution.
I.5.1. Réseau de Transport
Les réseaux de transport sont à très haute tension (de 150 kV à 800 kV) et ont pour but de
transporter l’énergie des grands centres de production vers les régions consommatrices
d’électricité. Les grandes puissances transitées imposent des lignes électriques de forte capacité
de transit, ainsi qu’une structure maillée (ou interconnectée). Les réseaux maillés garantissent
une très bonne sécurité d’alimentation, car la perte de n’importe quel élément (ligne électrique,
transformateur ou groupe de production) n’entraine aucune coupure d’électricité si l’exploitant
du réseau de transport respecte la règle dite du (𝑁 − 1) (possibilité de perdre n’importe quel
élément du réseau sans conséquences inacceptables pour les consommateurs).
Illustration du rapport de charge :
Dans le réseau ci-dessous, l’électricité se répartit sur les lignes électriques en fonction de la
localisation de la production, de la consommation et des impédances des ouvrages (lignes et
transformateurs) selon les lois de Kirchhoff. Les lignes sont plus ou moins chargées selon le
nombre de triangles :
• de vert à orange : intensité supportable par la ligne en régime permanent ;
• Rouge : l’intensité n’est pas supportable en régime continu, il faut réduire rapidement
l’intensité sinon la ligne se mettra hors service sous l’effet des dispositifs de protection.
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Dans cet exemple, les lignes sont normalement chargées (couleur verte à jaune).
❖ Un incident s’est produit sur le réseau : une ligne a déclenché ; elle est hors service. Du
fait de la structure maillée, l’énergie s’est repartie sur les lignes restantes en fonction
de leur impédance, tout en assurant la continuité de service. Par contre une ligne est en
surcharge : il faut donc agir rapidement pour ramener son intensité à une valeur
normale.

(Coupure d’une ligne : l’énergie se répartit différemment)

❖ Si aucune action n’est menée dans le délais suffisants, la ligne en surcharge va


déclencher à son tour : l’énergie va alors se repartir à nouveau pour alimenter la
consommation appelée. Avec de moins en moins de lignes électriques pour acheminer
la même puissance, les surcharges sur les lignes restantes deviennent très importantes
et les délais de réaction vont être réduits d’autant. Dans cette situation une ligne est en
très forte surcharge et va déclencher très rapidement, mettant ainsi les trois postes
qu’elle alimentait hors tension.

(Sans correction : l’incident s’aggrave, la zone va finir hors tension)

Un enchainement de ce type est appelé une cascade de surcharge et est quasiment


toujours impliqué dans les grands blackouts rencontrés au niveau mondial. Ceci illustre
qu’à partir d’une situation de réseau a priori « normale », un évènement bénin (par
exemple un coup de foudre sur une ligne) peut rapidement avoir des conséquences non
maitrisables et de grandeur ampleur.

❖ Suite au déclenchement de la première ligne électrique, plusieurs moyens sont à


disposition des dispatchers pour « lever » cette surcharge. Ici, le dispatcher a changé la
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topologie d’un poste pour y passer à deux nœuds électriques : cela permet de répartir
de manière différente l’énergie, et donc de mieux équilibrer l’intensité sur les lignes.
On revient donc à une situation pérenne.

(Correction : optimisation de la répartition de l’énergie entre les lignes)

D’autres solutions, plus contraignantes, auraient pu être adoptées pour lever la


surcharge :
• Augmentation rapide de production dans la zone problématique afin de
diminuer les apports d’énergie par les lignes ;
• Coupure volontaire ciblée de consommation (on parle alors de délestage) afin
de conserver l’alimentation d’un maximum de clients.
I.5.2. Réseau de répartition
Les réseaux de répartition sont à très haute tension (de l’ordre de 30 à 150 kV) et ont pour but
d’assurer à l’échelle régionale la fourniture d’électricité. L’énergie y est injectée
essentiellement par le réseau de transport via des transformateurs, mais également par des
centrales électriques de moyennes puissances (inferieures à environ 100 MW). Les réseaux de
répartition sont distribués de manière assez homogène sur le territoire d’une région.

(Entre les 2 postes rouges, la structure est bouclée. Les réseaux de répartition ont souvent cette structure
dans les régions à faible densité)

Ils ont une structure à la fois maillée et bouclée suivant les régions considérées. Contrairement
aux réseaux de transport qui sont toujours bouclés, afin de pouvoir assurer un secours immédiat
en (𝑁 − 1), les réseaux de répartition peuvent être exploités bouclés ou débouclés selon les
transits sur le réseau (débouclé signifie qu’un disjoncteur est ouvert sur l’artère, limitant ainsi
les capacités de secours en (𝑁 − 1). Les problèmes de rapport de charge se posent également
sur le réseau de répartition, sa conduite est donc assurée en coordination avec celle du réseau
de transport et nécessite également des moyens de simulation en temps réel.
I.5.3. Réseau de Distribution
Les réseaux de distribution ont pour but d’alimenter l’ensemble des consommateurs. Il existe
deux sous niveaux de tension :
Les réseaux à moyenne tension (de 3 à 33 kV) ;

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Les réseaux à basse tension (de 110 à 600 V, sur lesquels sont raccordés les utilisateurs
domestiques.
Contrairement aux réseaux de transport et répartition, les réseaux de distribution présentent une
grande diversité de solutions techniques à la fois selon les pays concernés, ainsi que selon la
densité de population.

(Les réseaux de distribution sont généralement basés sur une structure arborescente de réseau : à partir
d’un poste source (rouge), l’énergie parcourt l’artère ainsi que ses dérivations avant d’arriver aux postes
de transformation MT/BT)

Les réseaux moyenne tension (MT) ont de façon très majoritaire une structure arborescente,
qui autorise des protections simples et peu couteuses : à partir d’un poste source (lui-même
alimenté par le réseau de répartition), l’électricité parcourt une artère (ou ossature) sur laquelle
sont reliées directement des branches de dérivation au bout desquelles se trouvent les postes
MT/BT de distribution publique, qui alimentent les réseaux basse tension (BT) sur lesquels
sont raccordés les plus petits consommateurs. La structure arborescente de ces réseaux
implique qu’un défaut sur la ligne électrique MT entrainera forcement la coupure des clients
alimentés par cette ligne, même si des possibilités de secours plus au moins rapide existent.
Les ossatures des réseaux à moyenne tension (MT) Européens ne sont constituées que des trois
phases, alors qu’en Amérique du Nord le fil de neutre est également distribué (trois phases + un
Neutre). Les dérivations MT quant à elles peuvent être constitués d’un fil (cas de l’Australie
où le retour de courant s’effectue par la terre) à quatre fils (cas des Etats-Unis), ou encore
systématiquement trois fils (les trois phases) comme le réseau Français.
Les réseaux MT aériens sont majoritaires en zone rurale, où la structure arborescente
prédomine largement. Par contre en zone urbaine les contraintes d’encombrement, d’esthétique
et de sécurité conduisent à une utilisation massive des câbles souterrains. Les réseaux
souterrains étant potentiellement à des longues indisponibilités en cas d’avarie (plusieurs
dizaines d’heures), il est fait appel à des structures en double dérivation ou à des structures
radiales débouclés munies d’appareils automatiques de réalimentation, permettant une
meilleure sécurité d’alimentation.
Les réseaux BT résultent de la structure des réseaux MT : en Amérique du Nord les réseaux
monophasés sont courants (un neutre + Une phase), tandis qu’en Europe la distribution
triphasée avec fil de neutre est très majoritaire (un neutre + Trois phases). La structure
arborescente est là aussi de loin la plus répandue, car elle est à la fois simple, bon marché, et
permet une exploitation facile.

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Chapitre II. Concepts de base.


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II.1. Introduction
L’utilisation de l’énergie électrique sous-entend des charges (récepteurs) qui ont pour rôle de
la transformer en une autre forme d’énergie utile. Cette énergie utile peut être soit l’énergie
mécanique (moteurs électriques) soit la lumière (lampes d’éclairage) soit la chaleur (appareils
de chauffage).
Chaque récepteur est lié à l’installation électrique par la puissance électrique qu’il consomme.
Dans ce chapitre, nous passerons en revue la détermination des puissances électriques des
récepteurs et la manière de les combiner pour évaluer la puissance totale d’une installation
électrique donnée. Les faits qu’un récepteur ne fonctionne pas nécessairement à sa puissance
nominale et qu’un groupe de récepteurs ne fonctionnent pas nécessairement au même moment
seront considérés dans la détermination de la puissance d’une installation électrique. Les
moyens d’alimenter de manière optimale les récepteurs dans une installation électrique seront
aussi abordés.

II.2. Récepteurs et la Puissance d’une Installation Electrique


II.2.1. Récepteurs
II.2.1.1 Moteurs Asynchrones
II.2.1.1.1. Puissance Nominale, Puissance Electrique

La puissance nominale d’un moteur (Pn ) correspond à la puissance mécanique disponible sur
son arbre. La puissance électrique (S ) est celle qui circule dans la ligne, fonction du rendement
( ) et du facteur de puissance du moteur (cos ).
𝑃𝑛
𝑆= (2.1)
𝜂 cos 𝜑

II.2.1.1.2. Intensité Absorbé

L’intensité absorbée (I ) est donnée par les formules suivantes :


𝑃𝑛
𝐼= 𝑒𝑛 𝑚𝑜𝑛𝑜𝑝ℎ𝑎𝑠é (2.2)
𝑉𝜂 cos 𝜑

𝑃𝑛
𝐼= 𝑒𝑛 𝑡𝑟𝑖𝑝ℎ𝑎𝑠é (2.3)
√3𝑉𝜂 cos 𝜑
, avec 𝑈 𝑒𝑡 𝑉 sont respectivement les tensions entre phases et entre phase et neutre

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II.2.1.1.3. Intensité de démarrage des moteurs


Le courant de démarrage (Id ) des moteurs asynchrones est :
• pour les moteurs à rotor en court-circuit (ou en cage d’écureuil) à démarrage direct
Id = 4.2 à 9In pour les moteurs à deux pôles
Id = 4.2 à 7In pour les moteurs à plus de deux pôles (valeur moyenne 6In )
• pour les moteurs à rotor bobiné (ou à bagues) et pour les moteurs à courant continu,
Id dépend des résistances rotoriques de démarrage
Id = 1.5 à 3 In (valeur moyenne 2.5In)
Tableau 21. Puissance et intensité absorbée par les moteurs asynchrones

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II.2.2. Eclairage
II.2.2.1. Lampes à Incandescence
La puissance absorbée par une lampe à incandescence se calcule de la même manière que pour
un appareil de chauffage et est égale à la puissance nominale donnée par le fabricant. Les
courants absorbés sont :
𝑃
En monophasé : 𝐼 = 𝑈 (2.4)

𝑃𝑛
En triphasé : 𝐼 = (2.5)
√3×𝑈

II.2.2.2. Appareils d’éclairage à lampes fluorescentes


La puissance indiquée sur le tube d’un éclairage à lampe fluorescente ne comprend pas la
puissance absorbée par le ballast. En l’absence d’indication, on évaluera la puissance du ballast
à 25 % de 𝑃𝑛 .
Le courant absorbé est :
𝑃𝑏𝑎𝑙𝑙𝑎𝑠𝑡 + 𝑃𝑛
𝐼= (2.6)
𝑈 × cos 𝜑
Sauf indication contraire, les valeurs de facteur de puissance sont :
• 0.6 pour un montage non compensé ;
• 0.86 pour un montage compensé (simple ou duo) ;
• 0.96 pour le ballast électronique.

Les lampes fluorescentes compactes ont les mêmes caractéristiques ont les mêmes
caractéristiques d’économie et de longévité que les tubulaires. Les valeurs de facteur de
puissance sont :
• 0.5 pour les lampes globes à ballast selfique incorporé ;
• 0.95 pour les lampes électroniques ;
• 0.35 les lampes à starter incorporé seules sans ballast, type simple en U ;
• 0.45 les lampes à starter incorporé seules sans ballast, type double en U

II.3. Puissance d’une installation électrique


II.3.1. Facteur d’utilisation (𝑘𝑢 )

Le régime de fonctionnement normal d’un récepteur peut être tel que sa puissance utilisée soit
inférieure à sa puissance nominale installée, d’où la notion du facteur d’utilisation. Il varie
généralement entre 0.3 et 1 et s’applique individuellement à chaque récepteur. Ceci se vérifie
pour les récepteurs à moteur susceptibles de fonctionner en dessous de leur pleine charge.

Dans une installation industrielle, ce facteur peut être estimé en moyenne à 0.75 pour les
moteurs. Pour l’éclairage et le chauffage, il sera toujours égal à 1. Pour les prises de courant,
tout dépend de leur destination. Le tableau suivant donne des valeurs indicatives pour ce
facteur.

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Tableau 2.2 : Facteurs d’utilisation usuels

Equipements Industriels ou Equipements Ménagers


Tertiaires
Eclairage 1 Eclairage 1
Ventilation 1 Chauffage Electrique 1
Conditionnement d’air 1 Conditionnement d’air 1
Fours 1 Chausse-eau 1
Machines-outils 0.8 Appareils de Cuisson 0.7
Compresseurs 0.8 Ascenseur et Monte-Charge
à un seul moteur 1
à deux moteurs 0.7
à moteurs suivants 0.8

II.3.2. Facteur de simultanéité (ks )

Tous les récepteurs installés ne fonctionnent pas simultanément. C’est pourquoi, il est permis
d’appliquer aux différents ensembles de récepteurs (ou de circuits) des facteurs ou coefficients
de simultanéité.
Le facteur de simultanéité s’applique à chaque groupement de récepteurs (exemple, au niveau
d’un tableau terminal, d’un Tableau divisionnaire, d’une armoire…).
La détermination des facteurs de simultanéité implique la connaissance détaillée de
l’installation et de ses conditions d’exploitation. On ne peut donc pas donner des valeurs
précises applicables à tous les cas.
Les normes NF C 14-100, NF C 63-410 et le guide UTE C 15-105 donnent cependant des
indications sur ces valeurs.

II.3.2.1. Facteur de simultanéité pour immeuble d’habitation

La norme NF C 14-100 indique les facteurs de simultanéité repris dans le Tableau 1.3 ci-
dessous, applicables aux abonnés domestiques alimentés en triphasé 4 fils 230/400 V. Dans le
cas d’abonnés utilisant le chauffage électrique par accumulation, le facteur conseillé est de 0.8
quel que soit le nombre d’abonnés.

Tableau 3. Coefficient de simultanéité pour immeuble d’habitation

Nombre De 2 5 10 15 20 25 30 35 40 50
d’abonnés
à 4 9 14 19 24 29 34 39 49 Au-
groupés
dessus
Coefficient de 1 0.78 0.63 0.53 0.49 0.46 0.44 0.42 0.41 0.4
simultanéité

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II.3.2.2. Facteur de simultanéité pour armoires de distribution

La norme NF C 63-410 donne les facteurs d’utilisation s’appliquant aux armoires de


distribution regroupant plusieurs circuits où les indications relatives aux conditions de charge
font défaut. Si l’armoire est composée principalement de circuits d’éclairage, il est prudent de
majorer ces facteurs.
Tableau 4. Facteur de simultanéité pour les armoires de distribution

Nombre de circuits Facteur de simultanéité


Ensemble entièrement testés
2 et 3 0.9
4 et 5 0.8
6à9 0.7
10 et plus 0.6
Ensemble partiellement testés 1

II.3.2.3. Facteur de simultanéité en fonction de l’utilisation

Le guide UTE C 15-105 propose des facteurs de simultanéité pour les applications fréquentes.
Les plus courants sont indiqués dans le Tableau 1.5 ci-dessous.
Tableau 5. Coefficient de simultanéité en fonction de l’utilisation

Utilisation Facteur de simultanéité


Eclairage 1
Chauffage et Conditionnent d’air 1
Prises de courant 0.1 0.9/N

II.3.3. Détermination de la puissance d’une installation

Connaissant les coefficients d’utilisation et le facteur de simultanéité, la puissance d’une


installation est donc la somme pondérée des puissances de chaque récepteur constituant
l’installation. Pour un coffret divisionnaire, la puissance totale est donnée par la relation
suivante.
𝑃 = 𝑘𝑠 ∑ 𝑘𝑢𝑖 𝑃𝑗 (1.7)

Pour les charges dont on ne dispose d’aucune indication pour les puissances, les statistiques
ont permis d’établir, selon le type d’installation, un ordre de grandeur de la puissance à installer.

Tableau 6: Ordre de grandeur des puissances à installer

Type de distribution Type d’exploitation Puissance installée estimée*


Eclairage fluorescent Bureau** 25 𝑉𝐴/𝑚2
Ateliers** 15 𝑉𝐴/𝑚2 (Plafond 6 m)
20 𝑉𝐴/𝑚2 (Plafond 6 m)
Force motrice Bureau 25 𝑉𝐴/𝑚2
(*) Dans l’ignorance des Atelier peinture 350 𝑉𝐴/𝑚2
puissances réellement installées, Atelier chaudronnerie 450 𝑉𝐴/𝑚2

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on peut se baser sur les Atelier usinage 300 𝑉𝐴/𝑚2


estimations ci-contre. Atelier montage 70 𝑉𝐴/𝑚2
Atelier expédition 50 𝑉𝐴/𝑚2
(**) Dans le cas le plus courant Traitement thermique 700 𝑉𝐴/𝑚2
d’une installation d’éclairage Chauffage 23 𝑉𝐴/𝑚2 (Ateliers)
compensée (cosφ = 0.86) Conditionnement d’air 22 𝑉𝐴/𝑚2 (Bureaux)
Compresseur d’air, pompe 4 𝑉𝐴/𝑚2

Exemple d’application
Soit une petite usine composée de deux ateliers dont les charges et leurs puissances sont
données ci-dessous :
Atelier A
Charges Puissance [kW]
Deux tours 5.5
Un tour 7.5
Deux fraiseuses 4
Une scie mécanique 2.2
Trois ventilateurs 2.2
Un étau-limeur 4
Un pont roulant (3 moteurs) 5.5 – 5.5 – 7.5
Six prises 2×10 A 4.4
Eclairage : 30 tubes 0.04

Atelier B
Charges Puissance [kW]
Un tour 10
Deux compresseurs 11
Deux ventilateurs 2.2
Un portail 15
Cinq prises 10 A 2.2
Eclairage : 20 tubes 0.04
Eclairage extérieur 4 projecteurs en 0.4
Ballon fluorescent

Calculons la puissance de cette installation sachant que les charges sont regroupées par
catégorie.
Pour résoudre cette question, nous allons d’abord regrouper les charges

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II.3.4. Choix de la Source en Rapport avec le Niveau de la Tension

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La puissance de l’installation étant connue, il faut choisir maintenant comment elle sera
alimentée. Il s’agit ici du niveau de tension.
En pratique, l’alimentation se fait en moyenne tension dans les cas ci-après :

• pour les puissances supérieures à 250 kVA


• pour les puissances comprises entre 63 et 250 kVA si l’installation doit évoluer au-delà
de 250 kVA
• si la qualité de service recherchée est incompatible avec une fourniture basse tension.

Toutefois si l’installation risque de perturber le réseau de distribution publique, on peut


l’alimenter en moyenne tension. L’alimentation en moyenne tension a les avantages suivants :

• l’abonné moyenne tension n’est pas gêné pas les autres abonnés, ce qui peut être le cas
en basse tension ;
• la liberté de choisir le régime de neutre ;
• tarification plus économique ;
• possibilité de faire face à une très grande augmentation de puissance.

Les puissances apparentes normalisées des transformateurs MT/BT sont (en kVA) : 25, 50,
100, 160, 250, 315, 400, 500, 630, 800, 1000, 1250, 1600, 2000, 2500, 3150.
II.4. Amélioration du facteur de puissance (compensation d’une installation)
II.4.1. Pourquoi compenser ?

L’amélioration du facteur de puissance optimise le dimensionnement des transformateurs et


des câbles. Elle réduit également les pertes en ligne et les chutes de tension.

II.4.1.1. Diminution de la section des câbles

Le tableau suivant indique l’augmentation de section des câbles à laquelle un facteur de


puissance faible peut conduire. On voit ainsi que la section des câbles à utiliser sera d’autant
plus faible que le facteur de puissance sera meilleur (proche de 1).

Tableau 7. Facteur multiplicateur de la section des câbles en fonction du 𝒄𝒐𝒔 𝝋

Facteur multiplicateur de la section 1 1.25 1.67 2.5


cos 𝜑 1 0.8 0.6 0.4

II.4.1.2. Diminution des pertes en ligne

Un bon facteur de puissance permet aussi une diminution des pertes en ligne à puissance active
constante. Les pertes wattées (dues à la résistance des conducteurs) sont, en effet, intégrées
dans la consommation enregistrée par les compteurs (kWh) et sont proportionnelles au carré
du courant transporté.

II.4.1.3. Réduction de la chute de tension

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L’installation de condensateurs permet de diminuer, voire supprimer, l’énergie réactive


transportée, donc de diminuer les chutes de tension en ligne.
II.4.1.4. Augmentation de la puissance disponible

L’installation de condensateurs en aval d’un transformateur chargé qui alimente une


installation dont le facteur de puissance est faible donc mauvais permet une augmentation de
la puissance disponible au secondaire de ce transformateur. Il est ainsi possible réaliser
l’extension d’une installation sans avoir à changer le transformateur.

En France, EDF pénalise les entreprises ayant un cosφ trop faible :


• Majoration des tarifs si cosφ < 0.86
• Réduction des tarifs si cosφ > 0.9

II.4.2. Valeurs pratiques du facteur de puissance

Les facteurs de puissance des appareils les plus courants sont donnés dans le Tableau ci-
dessous.
Tableau 8. Valeurs de 𝒄𝒐𝒔 𝝋 et 𝒕𝒂𝒏 𝝋 pour les appareils courants

II.4.3. Comment compenser une installation en énergie réactive ?


II.4.3.1. Principe théorique

Améliorer le facteur de puissance d’une installation consiste à installer un condensateur, source


d’énergie réactive. Cela s’appelle compenser l’installation.

La puissance de la batterie de condensateurs à installer Qc (en kvar) se calcule à partir de la


puissance active de la charge P (en kW) et du déphasage tension-courant (𝜑) avant et après
(𝜑 ′ ) compensation.

𝑄𝑐 = 𝑃(tan 𝜑 − tan 𝜑 ′ ) (1.8)

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II.4.3.2. Avec quoi compenser ?

En basse tension, la compensation est réalisée avec deux familles de produits :


• Les condensateurs de valeurs fixes ou condensateurs fixes ;
• Les équipements à régulation automatique ou batterie automatique qui permettent
d’ajuster en permanence la compensation aux besoins de l’installation.

Les règles pratiques pour le choix entre ces deux modes de compensation sont les suivantes :
• Si la puissance des condensateurs est inférieure à 15 % de la puissance d’un
transformateur, choisir les condensateurs fixes ;
• Si la puissance des condensateurs est supérieure à 15 % de la puissance du
transformateur, choisir une batterie de condensateurs à régulation automatique.

Lorsque la puissance à installer est supérieure à 800 kvar avec une charge stable et continue, il
peut être plus économique de choisir des batteries de condensateur haute tension à installer sur
le réseau.

II.4.3.3. Où compenser ?

La localisation des condensateurs basse tension sur un réseau électrique constitue ce que l’on
appelle mode de compensation qui peut être réalisée de différentes façons. La compensation
peut être globale, partielle (par secteur), ou locale (individuelle). En principe, la compensation
idéale est celle qui permet de produire l’énergie réactive à l’endroit même où elle est
consommée et en quantité ajustée à la demande. Des critères technico-économiques en
déterminent le choix.

a) Compensation globale

La compensation globale est employée lorsque la charge est stable et continue. La batterie est
raccordée à la tête de l’installation reste en service de façon permanente pendant la marche
normale de l’installation.

Avantages :

• Le foisonnement naturel de l’installation entraîne un dimensionnement faible de la


batterie et un nombre élevé d’heures de fonctionnement. Elles sont donc amorties
encore plus rapidement ;
• Suppression des pénalités pour consommation excessive d’énergie réactive ;
• Diminution de la puissance apparente (ou appelée) en ajustant au besoin réel en kW
de l’installation ;

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• Ce type de compensation soulage le poste de transformation (puissance disponible en


kW).

Inconvénients :

• Le courant réactif est présent dans l’installation à tous les niveaux jusqu’aux
récepteurs
• Les pertes par effet Joule (kWh) da

Figure 2.1. Compensation globale

b) Compensation partielle

La compensation partielle est employée lorsque l’installation est étendue et comporte des
ateliers dont les régimes de charge sont différents. La batterie est raccordée au tableau de
distribution et fournit l’énergie réactive par atelier à un groupe de récepteurs. Une grande partie
de l’installation est soulagée, en particulier les câbles d’alimentation de chaque atelier.

Avantages :
Ce type de compensation :

• Supprime les pénalités pour consommation excessive d’énergie réactive ;


• Soulage le poste de transformation (puissance disponible en kW) ;
• Optimise une partie du réseau, le courant réactif n’étant pas véhiculé entre les
différents niveaux 1 et 2.

Inconvénient :

• Le courant réactif est présent dans l’installation du niveau 2 jusqu’aux récepteurs ;


• Les pertes par effet Joule (kWh) dans les câbles sont ainsi diminuées ;

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• Il y a risque de surcompensation par suite de variations de charge importante (ce


risque est éliminé par la compensation automatique avec batteries composées de
gradins).

Figure 2.2. Compensation partielle

c) Compensation individuelle

La compensation individuelle est employée lorsque la puissance de certains récepteurs est


importante par rapport à la puissance totale. C’est le type de compensation qui offre le plus
d’avantages. La batterie est raccordée directement aux bornes de chaque récepteur de type
inductif.

Figure 2.3. Compensation individuelle

Avantages :

Ce type de compensation :
• Supprime les pénalités pour consommation excessive d’énergie réactive ;
• Soulage le poste de transformation (puissance disponible en kW) ;
• Diminue le dimensionnement des câbles et réduit les pertes par effet Joule (kWh) ;
• Le courant réactif n’est plus présent dans les câbles de l’installation.

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Chapitre III. Lignes et Câbles de Distribution


----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
III.1. Lignes Aériennes.
III.1.1. Nature des Conducteurs des Lignes Aériennes
Les lignes aériennes et les lignes souterraines (câbles) sont les deux parties qui composent un
réseau électrique. Le conducteur d’une ligne aérienne peut être de type suivant :
• AAC : All Aluminium Conductor, c’est-à-dire conducteur homogène en fil
d’aluminium ;
• AAAC : All Aluminium Alloy Conductor, c’est-à-dire conducteur homogène en fil
d’alliage d’aluminium ;
• ACSR : Aluminium Conductor Steel Reinforced, c’est-à-dire conducteur en aluminium
avec âme en fil d’acier ;
• ACAR : Aluminium Conductor Alloy Reinforced, c’est-à-dire conducteur aluminium
renforcé par des fils d’alliage d’aluminium ;
• AACSR : Aluminium Alloy Conductor Steel Reinforced, c’est-à-dire conducteur en
alliage d’aluminium renforcé par des fils d’acier.
La nomenclature des conducteurs des lignes aériennes n’est pas encore standardisée. Pour
désigner certains types de conducteurs, on utilise souvent une nomenclature basée sur les noms
des animaux (ACSR au Royaume-Uni), des oiseaux (ACRS en Amérique du nord), des insectes
(AAAC au Royaume-Uni) ou des fleurs (AAAC en Amérique du nord). On a par exemple le
conducteur ACSR suivant :
• Cheval 12/7/2.79 ;
• Lynx 30/7/2.79 ;
• Zèbre 54/7/3.18 ;
• Colombe 26/3.72 + 7/2.89

Ainsi, pour les câbles ACRS de 54 brins d’aluminium enroulés autour de 7 brins d’acier, tous
les brins ayant chacun un diamètre de 3.18 mm, on utilise la désignation suivante : ACRS
54/7/3.18. Sa section d’aluminium vaut :
(3.18)2 (3.18)2
54 × 𝜋 × = 428.9 𝑚𝑚2 et sa section d’acier vaut : 7 × 𝜋 × = 55.6 𝑚𝑚2
4 4

Ce conducteur est désigné comme ayant une section minimale de 400 𝑚𝑚2. En France, on
donne la section totale du conducteur, c’est-à-dire ici 428.9 + 55.6 = 485 𝑚𝑚2. En
Allemagne, on donne les sections respectives de l’aluminium et de l’acier, soit ici
429/56 𝑚𝑚2. Au Canada et aux USA, la section est donnée en circular miles avec 1000
circular miles = 0.5067𝑚𝑚2 .

III.1.2. Caractéristiques des Conducteurs des Lignes Aériennes

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Le Tableau suivant donne les caractéristiques de quelques conducteurs de lignes aériennes


utilisés par les grandes entreprises dans le monde, notamment EDF et Hydro-Québec.

Tableau 3.1. Caractéristiques et coupe de quelques conducteurs des lignes aériennes

Les caractéristiques physiques des matériaux utilisés dans les conducteurs des lignes aériennes
sont reprises dans le Tableau 3.2.
Les Tableaux 3.3, 3.4 et 3.5 donnent les caractéristiques des conducteurs AAC, AAAC et
ACRS.

III.1.3. Comparaison de diffèrent Types de Conducteurs


a). Introduction
Comme matériaux conducteurs, on emploie le cuivre, l’aluminium et des alliages d’aluminium
et de magnésium, silicium, fer (Almelec, Aldrey, etc.). Ces derniers permettent des charges
mécaniques plus fortes que l’aluminium et sont ainsi très utilisés pour les lignes aériennes.
La comparaison du cuivre et de l’aluminium à résistance égale (mêmes pertes) donne le rapport
de poids suivant :

𝐺𝐴𝑙 𝐴𝐴𝑙 𝛾𝐴𝑙 𝜌𝐴𝑙 𝛾𝐴𝑙 0.02826 2.703


= . = . = . = 1.61 × 0.3 = 0.48 (3.1)
𝐺𝐶𝑢 𝐴𝐶𝑢 𝛾𝐶𝑢 𝜌𝐶𝑢 𝛾𝐶𝑢 0.0176 8.89

Le prix du kilogramme d’aluminium est en général inférieur à celui du cuivre. Les conducteurs
en cuivre sont donc pour les lignes non isolés, à pertes égales, plus que deux fois plus chers.
L’aluminium est ainsi préféré pour les lignes aériennes et les barres. Pour les conducteurs isolés
par contre, la grande section d’aluminium (de facteur 1.61 par rapport au cuivre) est un
inconvénient. Dans le cas de câbles à haute tension, l’avantage du prix d’aluminium est plus
que compensé par le volume plus grand de l’isolation et l’on emploie exclusivement le cuivre.

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Pour les câbles en moyenne et basse tension par contre, on utilise les deux matériaux avec
tendance à préférer l’aluminium.

b). Conducteurs en Cuivre


Les conducteurs en cuivre ne sont plus utilisés que rarement dans des cas spéciaux à cause du
coût élevé des lignes aériennes équipées de ce type de conducteur. Ce coût provient du prix des
conducteurs eux-mêmes, mais également de la densité élevée du cuivre qui conduit à des
tensions mécaniques importantes et à des flèches sensiblement plus grandes que dans le cas des
autres types de câbles, donc, à portées égales, à des pylônes plus hauts. Par conséquent, il est
plus logique de réserver le cuivre à des applications plus nobles que celles de conducteurs pour
lignes aériennes.
On ne recourt au conducteur en cuivre pour les lignes aériennes que dans les cas spéciaux
comme par exemple les conditions désertiques. En effet, le cuivre a une meilleure résistance à
la corrosion et supporte mieux les conditions désertiques de décapage (Opération ayant pour
objet de nettoyer une surface métallique en la débarrassant des oxydes qui la recouvrent.) ou
tempête de sable (sand blasting).
En République Démocratique du Congo, on utilise encore le cuivre sur les lignes aériennes
pour des sections inférieures à 50 𝑚𝑚2 .

b). Conducteurs en Aluminium ou en Alliage d’Aluminium


A l’heure actuelle les conducteurs le plus couramment utilisés pour les lignes aériennes en
moyenne, haute et très haute tension sont les conducteurs de type ACRS, de type AAAC et
dans une moindre mesure de type ACAR.

Tableau 3.2. Caractéristiques physiques des matériaux des conducteurs des lignes aériennes

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Tableau 3.3. Caractéristiques des conducteurs AAC

Tableau 3.4. Caractéristiques des conducteurs AAAC

Tableau 3.5. Caractéristiques des conducteurs ACRS

III.2. Choix de la Section d’un Conducteur

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III.2.1. Introduction
Le choix de la section du conducteur d’une ligne électrique est basé sur le respect des critères
suivants :
1. Section optimale du point de vue économique ;
2. Intensité maximale admissible en régime permanent ;
3. Intensité maximale admissible en court-circuit ;
4. Chute de tension maximale admissible sur la ligne électrique ;
5. Tenue mécanique du conducteur ;
6. Réduction de l’effet de couronne (spécialement en HT)

III.2.2. Intensité maximale admissible en régime permanent


a). Câbles isolés

(Echauffement des conducteurs)

b). Conducteurs des lignes aériennes


b1) Introduction
L’énergie calorifique par unité de temps fournie aux conducteurs par effet Joule (WJ) et par
rayonnement solaire (WS) doit être équilibrée par l’énergie calorifique dissipée dans le milieu
ambiant par rayonnement (WR) et par convection (WC).

𝑊𝐽 + 𝑊𝑆 = 𝑊𝑅 + 𝑊𝐶 (3.2)

b1) Energie calorifique fournie par effet Joule

𝑊𝐽 = 𝑅0 [1 + 𝛼𝑡𝑐 ]𝐼 2 = 𝑅0 [1 + 𝛼(𝑡𝑎 + 𝜃)]𝐼 2 = 𝑅20 [1 + 𝛼(𝑡𝑐 − 20)]𝐼 2 𝑊/𝑘𝑚 (3.3)


, où :
I : intensité maximale admissible en [A]
R20 : résistance du conducteur à 20 °C, en [Ω/km]
𝛼: coefficient de variation de la résistance avec la température, en [/°C]
𝑡𝑎 : température maximale du conducteur en [°C]
𝑡𝑐 : température du milieu ambiant en [°C]
𝜃 = 𝑡𝑐 − 𝑡𝑎 élévation de température en [°C]

b3) Energie calorifique fournie par rayonnement solaire

𝑊𝑆 = 𝛼𝑆 × 𝑆 × 𝑑 [𝑊/𝑘𝑚] (3.4)

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, où 𝛼𝑆 : coefficient d’absorption de l’énergie solaire par le conducteur, il dépend des conditions


atmosphériques, il varie de 0.6 pour un conducteur nouveau, clair et brillant à 0.9 pour un
conducteur noir ou vieux. Une valeur moyenne d’environ 0.8 peut être adoptée pour un projet
initial. S : le flux du rayonnement solaire en [W/m2]. Par temps clair dans les régions à climat
tempéré, le flux de rayonnement solaire est d’environ 670 W/m2 en hiver et d’environ 990 W/m2
en été. Dans les régions tropicales, il peut atteindre 1100 à 1200 W/m2. 𝑑 : diamètre extérieure
du conducteur, en [mm].

b4) Energie calorifique dissipée par rayonnement

𝑊𝑅 = 𝜋𝐸𝐶 𝜎𝑑[(𝑡𝑐 + 273)4 − (𝑡𝑎 + 273)4 ] (𝑊/𝑘𝑚) (3.5)

, où d : diamètre extérieur du conducteur en [mm]


𝑡𝑐 : température maximale du conducteur en [°C]
𝑡𝑎 : température du milieu ambiant en [°C]
 : constante de Stephan-Boltzman, égale à 5.7 × 10−8 𝑊/𝑚2
EC : pouvoir émissif (émissivité du conducteur). Il dépend de la clarté (brightness) de la surface
du conducteur. Ses valeurs typiques sont 0.3 pour un nouveau conducteur clair et 0.9 pour un
conducteur noir en aluminium de type ACSR ou AAAC. On peut prendre une valeur moyenne
d’environ 0.6.

b5). Energie calorifique dissipée par convection

𝑊𝐶 = 387(𝑉𝑑)0.448 (𝑡𝑐 − 𝑡𝑎 ) (𝑊/𝑘𝑚) (3.6)

, où V : la vitesse du vent normale au conducteur en [m/s]


𝑑 : diamètre extérieur du conducteur en [mm]
𝑡𝑐 : température maximale du conducteur en [°C]
𝑡𝑎 : température du milieu ambiant en [°C]

Pour les études, on prend souvent une vitesse du vent égale à 0.5 m/s ou 0.6 m/s avec une
moyenne de 0.55 m/s. Les valeurs élevées de la vitesse du vent conduiraient à des valeurs
élevées de l’intensité maximale admissible.

b6). Equation d’équilibre thermique

En régime permanent, l’intensité maximale admissible peut être déduite de l’équation


d’équilibre thermique suivante

𝑊𝐽 + 𝑊𝑆 = 𝑊𝑅 + 𝑊𝐶 𝑜𝑢 𝑊𝐽 = 𝑊𝑅 + 𝑊𝐶 + 𝑊𝑆 (3.7)
En remplaçant les Equations 1.3, 1.4, 1.5 et 1.6 dans 1.7, nous obtenons la relation suivante :
𝑅20 [1 + 𝛼(𝑡𝑐 − 20)]𝐼 2
= 387(𝑉𝑑)0.448 (𝑡𝑐 − 𝑡𝑎 ) + 𝜋𝐸𝐶 𝜎𝑑[(𝑡𝑐 − 273)4 − (𝑡𝑎 + 273)4 ] − 𝛼𝑠 𝑆𝑑
(3.8)
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En réalité, le dégagement de la dissipation de l’énergie thermique relatif au conducteur d’une


ligne électrique est un processus très complexe, néanmoins, l’Equation ci-dessus est adéquate
pour les calculs.

b7). Autre forme de l’équation d’équilibre thermique

En changeant les unités, on peut écrire l’Equation d’équilibre thermique sous la forme suivante

𝑅20 [1 + 𝛼(𝑡𝑐 − 20)]𝐼 2 = 1.38 × 10−4 (𝑉𝑑)0.448 𝜃 + 𝜋𝐸𝐶 𝜎𝑑(𝑇𝑐4 − 𝑇𝑎4 ) − 𝛼𝑠 𝑆𝑑 × 10−4 (3.9)
, en (𝑊/𝑐𝑚].
R20 : résistance en [Ω/cm]
ta : température du milieu ambiant en [°C]
d : diamètre extérieur du conducteur en [cm]
V : la vitesse du vent normale au conducteur en [cm/s]
𝜃 : élévation de la température du conducteur en [°C], avec 𝜃 = tc - ta
tc : température maximale du conducteur en [°C]
EC : pouvoir émissif (émissivité du conducteur)
𝜎 : constante de Stephan-Boltzman, égale à 5.7×10-12 W/cm2
Tc : température maximale du conducteur en [K] avec 𝑇𝐶 = 𝑡𝐶 + 273.
Ta : température maximale du conducteur en [K]
S : flux du rayonnement solaire en [W/m2]

III.2.3. La tenue mécanique du conducteur des lignes aériennes

Sur les dérivations où les charges peuvent être très faibles, l’application de l’optimum des
investissements, pertes pourrait conduire à des sections très faibles dont la tenue mécanique
serait insuffisante, notamment dans les zones sujettes aux vents et surtout aux givres.

En France, on ne descend pratiquement pas en dessous de section de ligne de 34 mm2 Almelec.

Lors de montage des lignes, on tend le conducteur de manière à ne pas dépasser les efforts
maximums définis par les normes.

Les normes définissent pour les conditions bien déterminées de vent et de température, la
tension à ne pas dépasser dans les conducteurs de lignes aériennes. Cette tension limite est une
fraction de la tension de rupture du conducteur. La tension de rupture du conducteur dépend de
sa section.

III.2.4. La diminution de l’effet de couronne


a) Définition

Lorsqu’une tension alternative est appliquée entre deux conducteurs parallèles dont
l’écartement est grand par rapport au diamètre, l’air qui entoure ce conducteur n’est le siège
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d’aucun phénomène apparent tant que la tension est suffisamment basse. Si la tension est
progressivement élevée, elle peut atteindre une valeur à laquelle l’air dans le voisinage
immédiat des conducteurs émet une faible lueur violette. Au même instant, on peut entendre
un sifflement et l’odeur caractéristique de l’ozone peut être perçue.

Si l’on continue à augmenter la tension, ces phénomènes sont de plus en plus marqués, la région
lumineuse s’accroissant en dimension et en brillance. Si les conducteurs sont rugueux ou sales,
les zones les plus brillantes sont voisines de rugosités et de souillures. L’expression « effet de
couronne » est employée pour désigner le phénomène lumineux que nous venons de décrire et
par extension les autres manifestations qui l’accompagnent. L’effet couronne est accompagné
d’une partie d’énergie et un wattmètre raccordé à un circuit où se manifeste cet effet indique
qu’une certaine puissance y est absorbée.
La cause de l’effet couronne réside dans la rupture diélectrique partielle de l’air sous l’influence
d’une valeur élevée du champ électrique existant au voisinage des conducteurs sous haute
tension.

b) Champ électrique de deux cylindres parallèles

Figure 3.1 : Deux conducteurs cylindriques parallèles


𝑉𝑎𝑏
𝐸𝑚𝑎𝑥 = (3.10)
𝐷
2𝑟1 ln 𝑟
1

Cas particulier : conducteur au-dessus d’un sol plan

Figure 3.2 : Conducteur au-dessus d’un sol plan

𝑉𝑎𝑆
𝐸𝑚𝑎𝑥 = (3.11)
2ℎ
𝑟1 ln 𝑟
1
𝑉𝑎𝑠 est la tension du conducteur par rapport au sol.

c) Champ électrique disruptif (champ critique)

Le champ critique provoquant la rupture diélectrique de l’air aux conditions normales vaut :

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• A tension continue, Ed0 = 3 MV/m


• A tension alternative, valeur efficace, Ed0 = 2.12 MV/m
• Pour le SF6, Ed0 a des valeurs environ trois fois plus élevées.
Les conditions atmosphériques normales sont les suivantes
• Température : tN = 20 °C
• Pression : Pm = 760 mm Hg
• Humidité : hm = 11g/m3
Le champ critique varie avec la pression, l’humidité et la température. On définit alors :
c1) Le facteur de correction de pression

𝑝 𝑚 273+20 𝑛
Il vaut 𝑘𝑝 = (760) ( 273+𝑡 ) (3.12)

p : pression en mm de Hg
t : température en [°C]
m et n sont des exposants donnés sur la Figure 1.3.

Figure 3.3 : Coefficients m, n et w

c2) Le facteur de correction de l’humidité

On introduit un facteur d’humidité 𝑘ℎ = 𝑘 𝑤 en tenant compte de l’influence de l’humidité


absolue de l’air ou de l’humidité relative de l’air H [%] liée à la température sur la tension
disruptive. Le facteur k et l’exposant w sont donnés sur les Figures 3.4 et 3.3.

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Figure 3.4 : Facteur k

c3) Effet de la température

La température a des effets indirects puisqu’elle agit à travers les paramètres 𝑘𝑝 et 𝑘ℎ .

c4) Irrégularité géométrique du conducteur

Le champ critique dépend aussi des irrégularités géométriques à la surface du conducteur. On


tient compte de la présence de ces irrégularités à l’aide du facteur 𝑚𝑔 = 1.00 pour un fil poli,
0.98 à 0.93 pour un fil rugueux ou soumis depuis longtemps aux intempéries, 0.87 à 0.83 pour
des câbles concentriques à 7 brins et 0.85 à 0.8 pour d’autres câbles.

c5) Pollution du conducteur

Le champ critique dépend aussi de la pollution du conducteur. On tient compte de cette


pollution à l’aide du facteur 𝑚𝑝 qui vaut :
• Environ 0.9 pour un conducteur propre
• Environ 0.3 pour un conducteur pollué

c6) Expression du champ critique

En tenant compte des coefficients ci-dessus, le champ critique vaut :

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𝑘𝑝 0.3
𝐸𝐶 = 𝐸𝑑𝑂 . 1+ 𝑚𝑔 . 𝑚𝑝 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑟1 𝑒𝑛 [𝑐𝑚] (3.13)
𝑘ℎ
√(𝑘𝑝 /𝑘ℎ )𝑟1
( )
En posant m = n = 1, certains auteurs définissent la densité relative de l’air par la relation
𝑘𝑝 𝑝 273 + 25 0.392𝑝
𝛿= = . = (3.14)
𝑘ℎ 760 273 + 𝑡 273 + 𝑡

Ils considèrent comme conditions atmosphériques standard, celles pour lesquelles  = 1,


p = 760 mm de Hg et t = 25 °C. Ces auteurs donnent pour le champ critique la formule
suivante :

𝐸𝐶 = 𝐸𝑑0 . 𝑚𝑔 . 𝑚𝑝 . 𝛿 2/3 (3.15)

d) Tension d’apparition de l’effet de couronne sur une ligne monophasée

La valeur efficace 𝑉𝐶 de la tension critique d’apparition de l’effet de couronne peut être


déterminée de la manière suivante :

𝐸𝑚𝑎𝑥 < 𝐸𝐶 c’est-à-dire

𝑉𝑎𝑏 𝑘𝑝 0.3
< 𝐸𝑑𝑂 . 1+ 𝑚𝑔 . 𝑚𝑝 (3.16)
𝐷 𝑘ℎ
2𝑟1 ln 𝑟 √(𝑘𝑝 /𝑘ℎ )𝑟1
1 ( )
On en déduit alors que :

𝑘𝑝 0.3 𝐷
𝑉𝑎𝑏 < 𝐸𝑑𝑂 . 1+ 𝑚𝑔 . 𝑚𝑝 . 2𝑟1 ln = 𝑉𝐶 (3.17)
𝑘ℎ 𝑟1
√(𝑘𝑝 /𝑘ℎ )𝑟1
( )

Certains auteurs utilisent la formule suivante

𝑉𝑎𝑏
< 𝐸𝑑𝑂 . 𝑚𝑔 . 𝑚𝑝 . 𝛿 2/3 (3.18)
𝐷
2𝑟1 ln 𝑟
1

𝐷
𝑉𝑎𝑏 < 𝐸𝑑𝑂 . 𝑚𝑔 . 𝑚𝑝 . 𝛿 2/3 . 2𝑟1 ln = 𝑉𝐶 (3.19)
𝑟1

e) Effet de couronne dans une ligne triphasée


Le champ électrique est maximal à la surface du conducteur d’une ligne triphasée et vaut :

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𝑉𝑠
𝐸𝑚𝑎𝑥 = (3.20)
𝐷
𝑟1 ln 𝑟
1

, où 𝑉𝑆 : la tension simple (𝑉 = 𝑈/√3) ; 𝑟1 : rayon du conducteur ;

𝐷 = 3√𝐷𝑎𝑏 × 𝐷𝑏𝑐 × 𝐷𝑐𝑎 est l’espacement équivalent des conducteurs de la ligne triphasée.

Figure 3.5 : Ligne triphasée

La valeur efficace 𝑉𝑆𝑒 de la tension critique, l’apparition de l’effet de couronne peut être
déterminée de la manière suivante :

𝐸𝑚𝑎𝑥 < 𝐸𝐶 , de sorte que :

𝑉𝑆 𝑘𝑝 0.3
< 𝐸𝑑𝑂 . 1+ 𝑚𝑔 . 𝑚𝑝 (3.21)
𝐷 𝑘ℎ
2𝑟1 ln 𝑟 √(𝑘𝑝 /𝑘ℎ )𝑟1
1 ( )

𝑘𝑝 0.3 𝐷
𝑉𝑆 < 𝐸𝑑𝑂 . 1+ 𝑚𝑔 . 𝑚𝑝 . 2𝑟1 ln = 𝑉𝑏𝑐 (3.22)
𝑘ℎ 𝑟1
√(𝑘𝑝 /𝑘ℎ )𝑟1
( )

Certains auteurs utilisent la formule suivante

𝐷
𝑉𝑠 < 𝐸𝑑𝑂 . 𝑚𝑔 . 𝑚𝑝 . 𝛿 2/3 . 2𝑟1 ln = 𝑉𝑏𝑐 (3.23)
𝑟1

f) Réduction de l’effet de couronne

La valeur de la tension d’apparition de l’effet de couronne d’une ligne peut être augmentée et
les pertes par effet de couronne diminuées en ayant recours à l’emploi de conducteurs de plus
grand diamètre. C’est ainsi qu’à ce point de vue, des câbles en aluminium, acier sont préférables
au conducteur en cuivre, leur diamètre extérieur étant plus grand à l’égalité de résistance
électrique.

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L’emploi de faisceau constitué pour chaque phase par deux, trois ou quatre conducteurs
connectés entre eux est économiquement préférable. De tels faisceaux présentent à égalité de
tension et de section totale une moindre valeur du champ électrique maximum.

Une diminution de la résistance de ligne résulte également de l’adoption du faisceau, ce qui est
favorable au maintien de la stabilité du transport d’énergie.
D’autre part, il est plus aisé de manier le conducteur de section réduite lors des opérations de
déroulement et d’installation du conducteur sur les pylônes.

g) Champ électrique sur le pourtour d’un conducteur d’un faisceau

Figure 3.6 : Conducteur en faisceau

Soit une phase en faisceau d’une ligne. Le champ électrique en un point P est donné par :
(𝑛 − 1). 𝑟1
𝐸𝛼 = 𝐸𝑚𝑜𝑦 [1 − . cos 𝛼] (3.24)
𝑅

, où 𝑛 : nombre de conducteurs du faisceau ; 𝐸𝑚𝑜𝑦 : valeur moyenne du champ électrique sur le


contour du conducteur valant.
𝑉𝑎𝑠
𝐸𝑚𝑜𝑦 = (3.25)
𝐷
𝑛𝑟1 ln 𝑒
𝑟𝑒
𝑉𝑎𝑠 : tension du faisceau contre terre
𝑟𝑒 : rayon d’équivalent couronne de l’ensemble des conducteurs du faisceau
𝐷𝑒 : distance équivalente par rapport au sol

Le rayon équivalent couronne de l’ensemble des conducteurs du faisceau est défini comme le
rayon d’un conducteur unique qui, placé dans les mêmes conditions que le faisceau, aurait la
même capacité par rapport au sol et aux autres conducteurs.

𝑛
𝑟𝑒 = √𝑛𝑟1 𝑅 𝑛−1 (3.26)
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La distance équivalente d’un faisceau par rapport au sol est calculée de façon à ce que la
capacité apparente de la phase considérée soit conservée. Dans le cas d’une ligne monophasée,
De = 2h. En dérivant la relation 3.24 par rapport à  et en égalant à zéro, on obtient que la
condition pour le champ maximum est : 𝜋, 3𝜋, …. Il vient alors que :

(𝑛 − 1). 𝑟1
𝐸𝛼𝑚𝑎𝑥 = 𝐸𝑚𝑜𝑦 [1 − ] (3.27)
𝑅

Tension d’apparition de l’effet de couronne d’une ligne en faisceau


La valeur efficace Vas de la tension critique d’apparition de l’effet de couronne peut être
déterminée de la manière suivante :
𝐸𝑚𝑎𝑥 < 𝐸𝐶
En remplaçant dans Ec et E max par leurs valeurs respectivement dans les relations 3.13 et 3.27,
on a :

(𝑛 − 1). 𝑟1 𝑉𝑎𝑠 𝑘𝑝 0.3


[1 + ]. < 𝐸𝑑𝑂 . 1+ 𝑚𝑔 . 𝑚𝑝 (3.28)
𝑅 𝐷 𝑘ℎ
𝑛𝑟1 ln 𝑟𝑒 √(𝑘𝑝 /𝑘ℎ )𝑟1
𝑒 ( )
De ce fait,
𝐷
𝑘𝑝 0.3 𝑛𝑟1 ln 𝑟𝑒
𝑒
𝑉𝑎𝑠 < 𝐸𝑑𝑂 . 1+ 𝑚𝑔 . 𝑚𝑝 . = 𝑉𝑎𝑠𝑐 (3.29)
𝑘ℎ (𝑛 − 1). 𝑟1
√(𝑘𝑝 /𝑘ℎ )𝑟1 1+
( ) 𝑅

h) Choix de la section d’un conducteur tenant compte de l’effet de couronne

En accord avec les règles de bonne pratique, on limitera le gradient électrique maximum à la
surface des conducteurs à environ 18 kV/cm. Ce gradient électrique étant calculé pour la
tension assignée correspondante.

III.2.4. Hauteur moyenne des conducteurs d’une ligne aérienne

Figure 3.7. Hauteurs des conducteurs dans une ligne aérienne

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La hauteur des conducteurs des lignes aériennes n’est en réalité pas constante par suite de la
flèche f qu’ils présentent et des accidents de terrain. Dans le calcul pratique (des coefficients
des lignes), on prend pour hauteur des conducteurs au-dessus du sol, les hauteurs moyennes
définies par
2
ℎ𝑚𝑜𝑦 = ℎ𝑎𝑐𝑐𝑟 − 𝑓 (3.30)
3
ℎ𝑎𝑐𝑐𝑟 : hauteur d’accrochage.

III.4. Vibration des conducteurs


III.4.1. Introduction

Il est bien connu des constructeurs des lignes et des exploitants que les conducteurs des lignes
et les câbles de garde sont soumis à des vibrations, en pleine portée, c’est-à-dire dès qu’on
s’éloigne des appuis de quelques mètres, ces vibrations ne présentent aucun danger pour les
câbles. A proximité et surtout à l’intérieur des pinces porte-conducteurs, on constate qu’elles
donnent lieu à des ruptures de brins d’aluminium par fatigue. Ces ruptures de brins se
manifestent surtout sur les lignes de forte section (aluminium-acier). Elles sont moins
fréquentes sur une ligne almelec-acier. Elles étaient plus rares sur les lignes en cuivre.

III.4.2. Dispositifs amortisseurs

Le problème se pose de façon suivante : comme il est bien difficile d’empêcher les câbles de
vibrer, tout au moins peut-on chercher à atténuer ou même à supprimer les effets dangereux de
leurs vibrations. Les dispositions prises dans la conception des pinces de suspension pour
limiter l’importance des flexions locales de brins d’aluminium pouvaient jouer un rôle
favorable. Par contre, la présence sur le câble développe des fixations rigides et lourds quelque
soient leurs utilisations joue un rôle défavorable, qu’il s’agisse de blocs de fixation
d’amortisseurs (bretelle ou stock-bridge) ou de contrepoids éventuels montés directement sur
le câble comme cela a été déjà réalisé.

Figure 3.8. Bretelle à feston unique


Comme dispositifs antivibratoires, on a le choix principalement entre les bretelles et le stock-
bridge. Ces dispositifs sont les plus simples et aussi les meilleurs.

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En France, on préfère les bretelles qui sont constituées par un tronçon de câble de ligne fixé
par un bloc bifilaire (Figure 3.8) à une distance donnée de part et d’autre de la pince.

La bretelle présente une flèche de 50 à 75 cm environ au-dessus de la pince. La position de


chacun de ces blocs bifilaires coïncide approximativement avec l’emplacement d’un ventre
présumé de vibration pour la longueur d’onde la plus fréquente retenue. Cette position est
donnée par rapport à l’axe de la pince par la formule de M. Porcheron :

𝜙
𝐶= √𝑃𝑔 (3.31)
2

C : la distance en mètres de l’axe de la pince au bloc


 : le diamètre du conducteur en mètres
P : le paramètre du conducteur à +15°C en mètres
g : l’accélération de la pesanteur ( g = 9.81 m/s)

Au cas où on désire protéger la ligne contre l’effet de vibrations dans les régions que l’on juge
très exposées (il s’agit alors de se prémunir contre l’effet de vibrations de longueur d’onde très
différentes) on peut multiplier les festons, de part et d’autre de la pince, en utilisant autant de
blocs bifilaires qu’on désire de festons supplémentaires. Le plus grand feston est constitué par
la bretelle simple de base, chacun de festons supplémentaires présentant une longueur
différente de plus en plus petite (Figure 3.9).

Figure 3.9. Bretelle à plusieurs festons


Les amortisseurs stock-bridge sont constitués par deux masselottes à chaque extrémité d’une
tige flexible. Cette tige constituée en général par un tronçon de câble d’acier galvanisé est
rendue solidaire d’un bloc de fixation disposé sur le câble. La période de fixation des
masselottes du stock-bridge est évidemment différente de celles du câble, d’où amortissement
des vibrations.
On utilise en général un ou deux stock-bridge de part et d’autre de la suspension du conducteur.

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Figure 3.10. Stock-bridge

III.5. Câbles Electrique Basse Tension.


III.5.1. Introduction
Un conducteur isolé est un ensemble formé d'une âme conductrice et de son enveloppe isolante.
L'enveloppe isolante est souvent recouverte d'une coloration soit monochrome, soit bicolore en
fonction des demandes des clients ou normalisation. Les câbles sont des éléments
prépondérants d’une installation électrique basse tension. Il est donc important d’en connaître
les caractéristiques. Dans ce chapitre, nous examinerons les principales caractéristiques des
câbles électriques basse tension : leur constitution, leurs caractéristiques essentielles.

III.5.2. Modélisation des câbles basse tension et leurs caractéristiques électriques


Un câble basse tension se modélise simplement par une résistance en série avec une réactance.
Ces deux éléments caractéristiques du câble contribuent à la chute de tension.

Figure 3.11. La modélisation des câbles basse tension et la chute de tension

Tableau 3.7. Les caractéristiques électriques des câbles

Câbles unipolaires Câbles bipolaires Câbles tripolaires


Section 𝑅 à 80𝑜 𝐶 𝑋 𝑅 à 80𝑜 𝐶 𝑋 𝑅 à 80𝑜 𝐶 𝑋
(𝑚𝑚 )2
Ω. 𝑘𝑚 Ω. 𝑘𝑚 Ω. 𝑘𝑚 Ω. 𝑘𝑚 Ω. 𝑘𝑚 Ω. 𝑘𝑚

1 22.1 0.176 22.5 0.125 22.5 0.125


1.5 14.8 0.168 15.1 0.118 15.1 0.118
2.5 8.91 0.155 9.08 0.109 9.08 0.109
4 5.57 0.143 5.68 0.101 5.68 0.101
6 3.71 0.135 3.78 0.0955 3.78 0.0955
10 2.24 0.119 2.27 0.0861 2.27 0.0861
16 1.41 0.112 1.43 0.0817 1.43 0.0817
25 0.889 0.106 0.907 0.0813 0.907 0.0813
35 0.641 0.101 0.654 0.0783 0.654 0.0783

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50 0.473 0.101 0.483 0.0779 0.483 0.0779


70 0.328 0.0965 0.334 0.0751 0.334 0.0751
95 0.236 0.0975 0.241 0.0762 0.241 0.0762
120 0.188 0.0939 0.191 0.0740 0.191 0.0740
150 0.153 0.0928 0.157 0.0742 0.157 0.0742
182 0.123 0.0908 0.125 0.0742 0.125 0.0742
240 0.0943 0.0902 0.0966 0.0752 0.0966 0.0752
300 0.0761 0.0895 0.0780 0.0750 0.0780 0.0750

Pour des sections < 240 mm2, la résistance est supérieure à l'inductance, et pour des sections
> 240 mm2, la réactance est supérieure à la résistance. Pour des sections courantes les câbles
électriques sont surtout résistifs. La capacité des câbles peut être négligée, et les résistances
d'isolation sont complètement négligeables. Le Tableau 3.1 donne l'évolution des
caractéristiques en fonction de la section. Les différences de résistances et de réactance entre
les câbles unipolaires et les câbles bipolaire et tripolaire proviennent de l'effet de proximité
inverse dû à l'effet de peau.

III.5.6. Définitions

Les câbles et conducteurs assurent les liaisons électriques entre les différents organes d'un
circuit. Un câble électrique comprend toujours une partie active métallique (âme conductrice)
dont le rôle est de conduire le courant électrique et une ou plusieurs couches concentriques de
matériaux isolants et protecteurs.

L'âme conductrice
a) Caractéristiques électriques
C'est la partie métallique parcourue par le courant. Elle est en cuivre, en aluminium ou en
alliage d'aluminium. Elle peut être massive, rigide, souple ou même extrasouple (câble de
soudure). L'âme conductrice doit présenter une résistivité très faible ; pour éviter les pertes
par effet joules, on emploie :
• Cuivre : 𝜌=17.241×10−3 Ω×𝑚𝑚2×𝑚−1 (valeur de résistivité à 20 °C.)
• Aluminium : 𝜌=28.264×10−3 Ω×𝑚𝑚2×𝑚−1
• Almélec : 𝜌=32.6.×10−3 Ω×𝑚𝑚2×𝑚−1
• Acier : 𝜌=150×10−3 Ω×𝑚𝑚2×𝑚−1

b) Caractéristiques mécaniques
L'âme des conducteurs doit être assez souple, pour suivre les tracés compliqués des
canalisations. L'âme est massive lorsqu'elle est constituée d'un conducteur unique. On dit
qu'elle est câblée lorsqu'elle est formée de plusieurs brins assemblés en torons. Les brins des
âmes câblées sont répartis en couches successives.
• une couche = 1 + 6 = 7 brins
• deux couches = 1 + 6 + 12 = 19 brins

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• trois couches = 1 + 6 + 12 + 18 = 37 brins

c) Classe de souplesse
La souplesse d'un câble dépend du nombre de brins pour une même section conductrice. La
souplesse des câbles est définie en 6 classes : les âmes les plus rigides étant en classe 1, les plus
souples en classe 6.

L'enveloppe isolante
Son rôle est électrique. Le matériau d'isolation doit avoir des caractéristiques électriques
appropriées avec l'utilisation du câble. Les isolations sont extrudées (PVC polychlorure de
vinyle, PRC polyéthylène réticulé, etc.). On réalise également des enveloppes-gaines (matériel
roulant de chemin de fer). Pour cela on utilise des matériaux ayant, en plus des caractéristiques
électriques, des caractéristiques mécaniques élevées.

Tableau 3.2. Les températures maximales des conducteurs


Matériaux Papier Polychlorure Caoutchouc Polyéthylène Polyéthylène Caoutchouc
isolant imprégné de vinyle butyle réticulé de silicone
Température
maximale en 65𝑜 𝐶 70𝑜 𝐶 85𝑜 𝐶 70𝑜 𝐶 90𝑜 𝐶 180𝑜 𝐶
régime
permanent
Température
maximale en 150𝑜 𝐶 160𝑜 𝐶 220𝑜 𝐶 150𝑜 𝐶 250𝑜 𝐶 350𝑜 𝐶
régime
permanent

L'enveloppe isolante est la matière entourant l'âme, elle est destinée à assurer son isolation.
Elle doit posséder des propriétés bien précises :

a) Propriétés électriques
• Très forte résistivité ;
• Pertes diélectriques faibles ;
• Rigidité diélectrique élevée.

b) Propriétés physiques et chimiques


• Bonne résistance à la chaleur et au froid ;
• Tenue au vieillissement ;
• Résistance à l'humidité, à la corrosion et au feu.

c) Propriétés mécaniques
Des essais de résistance à la traction, à la torsion, à la flexion permettent de contrôler les
qualités mécaniques

d) Matériaux employés
Actuellement, les matières synthétiques ont remplacé les produits tels que les papiers
imprégnés ou les caoutchoucs naturels, voire les tissus :
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• Le polychlorure de vinyle (PVC) ou le polyéthylène ;


• Le caoutchouc butyle vulcanisé ;
• Le polyéthylène réticulé chimiquement (PRC), qui associe les bonnes propriétés
électriques du polyéthylène aux propriétés thermique du caoutchouc butyle.

Les conducteurs

Ce sont les éléments composés d'une âme et de son enveloppe isolante.

Les sections des conducteurs


Les sections des conducteurs sont normalisées dans les valeurs suivantes :
0.5 mm2 ; 0.75 mm2 ; 1 mm2 ; 1.5 mm2 ; 2.5 mm2 ; 4 mm2 ; 6 mm2 ; 10 mm2 ; 16 mm2 ; 25 mm2
; 35 mm2 ; 50 mm2 ; 70 mm2 ; 95 mm2 ; 120 mm2 ; 150 mm2 ; 185 mm2 ; 240 mm2 ; 300 mm2
; 400 mm2 ; 500 mm2 ; 630 mm2 ; 800 mm2 ;1000 mm2.

L'âme conductrice peut être ronde massive pour des sections inférieures à 4 mm2. Pour toutes
les sections l'âme conductrice peut être ronde câblée.

La contrainte thermique des conducteurs


Si nous considérons la capacité calorifique de l'âme conductrice (Cu ou Al) et l'augmentation
de température que peut supporter l'isolant pour passer de la température maximale en régime
permanent à la température maximale en fin de court-circuit, nous obtenons alors la contrainte
thermique maximum admissible supportable par le câble.

Figure 3.12 : La contrainte thermique maximale pour les câbles isolés : a) PVC, b) PRC

Cette contrainte thermique aussi appelée 𝐼 2 𝑡 et s'exprime en 𝐴2 . 𝑠. (Puissance = R I 2 et l'énergie


= R I 2t). En fait, si l'énergie est dissipée sur un temps assez important, le câble a le temps de
se refroidir par dissipation thermique. La valeur de la contrainte thermique est alors supérieure
à la valeur donnée précédemment. La Figure 3.2 donne pour différents câbles la contrainte
thermique maximum admissible en fonction de la valeur efficace du courant.

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La contrainte thermique correspond à l'énergie dissipée par unité de résistance du circuit, que
l'on pourrait aussi exprimer en 𝐽/Ω (joule/ohm). La contrainte thermique maximale admissible
est fonction de la section et de la nature du conducteur.

Tableau 3.3 : Les contraintes thermiques maximales admissibles des conducteurs

L'assemblage
C'est le cas des câbles à plusieurs conducteurs. Les conducteurs sont groupés de façon
géométrique. Quand le câble a plus de 5 conducteurs, on assemble les conducteurs en plusieurs
couches. Une couche comporte toujours 6 conducteurs de plus que la couche précédente si les
conducteurs ont le même diamètre.

Exemple

1 conducteur central + 6 (1ère couche) + 12 (2ème couche) + 18 + 24 + etc.


3 conducteurs centraux + 9 (1ère couche) + 15 (2ème couche) + 21 + 27 + etc.

Les assemblages de 2 à 5 conducteurs laissent un vide important entre les conducteurs. Ce vide
est comblé par un bourrage. Ce dernier sert également à donner aux câbles une section
circulaire. Le bourrage peut être extrudé ou posé en même temps que l'on assemble les
conducteurs.

Le bourrage
Le bourrage a pour but de remplir les interstices entre les conducteurs afin de donner au câble
une forme cylindrique.

Le câble
C'est un ensemble comportant plusieurs conducteurs électriquement distincts et
mécaniquement solidaires.

Canalisations classiques
Les conducteurs de couleur vert et jaune doivent être réservés exclusivement au circuit de
protection assurant les fonctions de sécurité.
Types de canalisations Attribution des couleurs

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Tableau 3.4. Repérage des conducteurs dans les canalisations classiques

Types de canalisations Attribution des couleurs


Nombre de Polarités Conducteur Couleur Autres
conducteurs Vert et jaune Bleu clair Conducteurs
2 Ph, N Sans N Ph
2 Ph, Ph Sans Ph Ph
3 Ph, N, PE PE N Ph
3 Ph, Ph, Ph Sans Ph Ph, Ph
3 Ph, Ph, PE PE Ph Ph
4 Ph, Ph, Ph, N Sans N Ph, Ph, Ph
4 Ph, Ph, Ph, PE PE Ph Ph, Ph
5 Ph, Ph, Ph, N, PE PE N Ph, Ph, Ph

Le conducteur de couleur bleu clair repère le circuit du neutre. Toutefois, le conducteur de


couleur bleu clair peut être utilisé comme conducteur de phase si le circuit ne comporte pas de
conducteur de neutre. Les conducteurs des phases peuvent être repérés par toute autre couleur.

REMARQUE 1.- Le conducteur PEN dans le cas d'un régime de neutre TN-C et pour des
sections 210 mm2 assure à la fois les fonctions de conducteur de protection et de conducteur
de neutre est repéré en France par la double coloration vert et jaune. Il est considéré que sa
fonction principale concerne la sécurité, et que sa fonction secondaire concerne le transport du
courant.

REMARQUE 2.- En général, les assemblages de 2, 3, 4 ou 5 conducteurs sont effectués avec


des sections identiques. Cependant, dans le cas d'un assemblage de 4 conducteurs (3 phases et
neutre) et pour de fortes sections, des assemblages de 4 conducteurs de sections différentes
sont normalisés.

350 mm2 + 35 mm2 ; 370 mm2 + 35 mm2 ; 370 mm2 + 50 mm2 ; 395 mm2 + 50 mm2 ;
3120 mm2 + 70 mm2 ; 3150 mm2 + 70 mm2 ; 3185 mm2 + 70 mm2 ; 3240 mm2 + 95 mm2

Le repérage des conducteurs


Pour raccorder, sans erreur, les conducteurs d'un câble, il faut pouvoir les différencier avec
certitude. Plusieurs possibilités sont utilisées :
• Conducteurs de couleur,
• Conducteurs noirs avec numéro imprimé en blanc,
• Conducteurs pilote et directionnel.

Ce type de repérage est habituellement réservé aux câbles de plus de 7 conducteurs. Chaque
couche de conducteurs comporte un conducteur coloré dit conducteur pilote, un conducteur
d'une autre couleur dit conducteur directionnel, et les autres conducteurs de la couche d'une
autre couleur.
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Exemple. - 1 conducteur bleu, 1 conducteur rouge, et 10 conducteurs noirs.

Ainsi pour effectuer des câblages de télécommande ou de signalisation, il existe des câbles en
nl.5 mm2, n2.5 mm2 et n4 mm2, et dont le nombre n de conducteurs est 6, 7, 8, 10, 12, 14,
19, 24, 27, 30, 36, 37, 48 et 60.

Remarque : Couleurs des Conducteurs


Les conducteurs sont repérés par des couleurs :
Conducteur de protection double coloration Vert/jaune.
Conducteur de neutre Bleu clair.
N'importe quelle couleur peut être utilisée pour les conducteurs de phases à l'exception
du vert et du jaune.
Les conducteurs de phase sont repérés par la couleur noire ou brune et éventuellement bleu
clair dans les câbles multiconducteurs, et ceci uniquement dans le cas où le câble, où la
canalisation ne comporterait pas de conducteur de neutre. Par contre, le conducteur vert/jaune
d'un câble assurant une liaison ne comportant pas de conducteur de protection doit être
abandonnée.
Dans le cas où le neutre serait également utilisé comme conducteur de protection (mise au
neutre des masses), il doit être repéré comme un conducteur de protection.
❖ Attention : Le repérage des conducteurs ne doit être considéré que comme une
présomption et il est toujours nécessaire de vérifier la polarité des conducteurs avant
toute intervention.
La protection du ou des conducteurs
Le degré de protection requis pour un câble dépend de l'environnement dans lequel il sera posé
et donc de son utilisation courante.

La gaine
C'est la protection la plus simple. Elle est extrudée (PVC, Polychloroprène, Hypalon). Elle peut
également faire bourrage. La gaine peut être composée de deux couches entre lesquelles est
insérée une tresse ou un guipage très clair, de fils textiles, destinés à la renforcer
longitudinalement. Cette technologie est réservée aux câbles souples.

Les armures
C'est la protection contre les chocs. Les câbles B.T. 1 000 V qui possèdent une armure peuvent
être enterrés sans autre protection. Les armures sont toujours métalliques ; elles peuvent être
réalisées de différentes façons :
• les armures en feuillard d'acier. Le feuillard est une bande de 0.2 mm, 0.5 mm ou 0.8
mm d'épaisseur suivant le diamètre du câble, et de largeur comprise entre 20 et 50 mm.
On pose toujours 2 feuillards à déjoint, le deuxième recouvrant l'espace laissé libre par
le premier (généralement un tiers de la largeur). Les feuillards peuvent être galvanisés
ou nus ;

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• les armures en feuillard d'aluminium, identique au type ci-dessus mais en alliage


d'aluminium. Elles sont utilisées sur des monoconducteurs, pour éviter les pertes dues
aux courants de Foucault. Elles peuvent jouer le rôle d'écran ;
• les armures en fils d'acier galvanisé pour réaliser ce type d'armure, on enroule autour
du câble un certain nombre de fils d'acier galvanisé, dont le diamètre est compris entre
1 et 3 mm suivant le diamètre du câble. Ce type d'armure est utilisé par les houillères
(câble de mines) ou pour des câbles fluviaux. Ce sont des armures lourdes qui
renforcent les câbles aussi bien latéralement que longitudinalement ;
• les tresses en fils d'acier galvanisé sont réservées aux câbles souples ou aux petits
câbles.

Les écrans ou blindages


Les écrans ou blindages ne sont pas destinés à la protection mécanique mais à la protection
électrique. Ils sont constitués de 1 ou 2 rubans de cuivre ou d'aluminium enroulés en hélice, ne
laissant aucun espace libre, ou par nappe de fils électriquement réunis par une contre spire en
ruban. Ils peuvent être également réalisés par une tresse en fil de cuivre. Le rôle des écrans peut
être différent suivant les types de câbles :
• faire barrière aux champs électrostatiques extérieurs au câble ;
• répartir le champ électrique à l'intérieur du câble (câble M.T. ou H.T. à champ radial) ;
• écouler les courants capacitifs ainsi que le courant de court-circuit homopolaire en cas
de défaut.

III.5.4. La structure des câbles


La structure d'un câble est présentée Figure 3.13, et en résume la constitution.

Figure 3.13 : La structure des câbles

III.5.5 La fabrication des câbles


La fabrication d'un câble complexe comporte de nombreuses opérations. La fabrication d'un
conducteur (âme et enveloppe isolante) nécessite deux opérations principales :
• L’extrusion, qui va disposer la matière isolante autour de l'âme conductrice,
• La réticulation, qui va faire polymériser et durcir la matière isolante.

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L'extrusion
L'isolation des conducteurs est faite au moyen d'une extrudeuse ; cette machine comporte une
vis sans fin qui, en tournant, refoule la matière isolante dans la tête d'extrusion ; cette dernière
comporte un orifice annulaire entre un poinçon et une filière par lequel sort le conducteur
entouré de matière isolante. Les extrudeuses (Figure 3.14) sont munies d'un dispositif de
chauffage et de centrage.
A la sortie de l'extrudeuse, le conducteur à isoler est tiré par un cabestan, et est refroidi
progressivement en traversant en général des bacs à eau à température décroissante. Les
vitesses d'extrusion sont très variables : elles vont jusqu'à 1000 m/min pour un conducteur de
1.5 mm2 isolé au PVC, et sont de l'ordre de 10 m/min pour un câble 20 kV isolé au PR, et
seulement d'une trentaine de centimètre par minute pour un câble 225 kV isolé au polyéthylène.

Figure 3.14 : Le principe de fonctionnement d'une extrudeuse

La réticulation
La réticulation consiste, après extrusion, à ponter les chaînes de molécules par des liaisons
radiales. Le cas le plus courant est celui du polyéthylène. L'amélioration porte notamment sur :
• La température maximale admissible par le matériau,
• La tenue mécanique,
• La résistance aux intempéries, car le polymère obtenu se prête mieux à l'incorporation
d'éléments protecteurs.

Plusieurs méthodes sont utilisées :


• Réticulation par peroxyde sous vapeur d'eau, le câble tiré dans un tube est amené à une
température de 200°C à 220°C sous une pression de vapeur d'eau de 16 à 23 bar, puis
est progressivement refroidi à la même pression. L'inconvénient de ce procédé est
d'introduire de l'eau dans l'isolant, ce qui a pour effet de réduire la tension d’utilisation
• Réticulation par peroxyde sous fluide inerte, le câble tiré dans un tube est amené à une
température de 280°C sous une pression de 10 à 12 bars, puis est progressivement
refroidi à la même pression. L'absence d'eau permet à l'isolant de supporter des champs
électriques beaucoup plus élevés ;
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• Réticulation par des silanes ; le procédé consiste à ajouter un additif catalyseur et


antioxydant au polyéthylène, et à procéder normalement à l'extrusion. Le câble obtenu
est mis sur tourets puis maintenu dans un bain à 90°C pendant une durée de 1 à 4 h
pendant laquelle a lieu la polymérisation ;
• Réticulation par irradiation ; ce procédé consiste, par bombardement d'électrons ou de
rayon y, à produire des radicaux libres permettant le pontage des chaînes de molécules.

III.6. Détermination des sections de conducteurs en basse tension


III.6.1. Introduction
Le bilan de puissance c'est la première étape essentielle de l'étude de conception d'un réseau.
Elle doit cerner et localiser géographiquement les valeurs des puissances actives et réactives.
Selon l'étendu du site, les puissances installées et leurs répartitions, l'installation sera divisée
en plusieurs zones géographiques. Le bilan des puissances actives et réactives sera alors fait
pour chaque zone en appliquant, aux puissances installées, les facteurs d'utilisation propre à
chaque récepteur.
III.6.2. Principe de la méthode
Le choix de la section des canalisations et du dispositif de protection doit satisfaire plusieurs
conditions nécessaires à la sécurité de l'installation.

La canalisation doit :
• Véhiculer le courant maximal d'emploi et ses pointes transitoires normales
• Ne pas générer des chutes de tension supérieures aux valeurs admissibles.

Le dispositif de protection doit :


• Protéger la canalisation contre toutes les surintensités jusqu'au courant de
court-circuit ;
• Assurer la protection des personnes contre les contacts indirects.

Le principe de la méthode de détermination de la section du câble peut être décrite par les
étapes suivantes :
1ère étape :
• Détermine le courant maximal d'emploi 𝐼𝐵⟹ déduit le courant assigné 𝐼𝑛 du dispositif
de protection ;
• Calcule le courant de court-circuit maximal 𝐼𝑐𝑐 du dispositif de protection.

2ème étape :
• Détermine le facteur global de correction « 𝐾 ».
• On choisit la section adéquate du conducteur.

3ème étape :
• Vérification de la chute de tension maximale.
• Vérification de la tenue des conducteurs à la contrainte thermique en cas de court-
circuit ;

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• Pour les schémas TN et IT, vérification de la longueur maximale relative à la


protection des personnes contre les contacts indirects.

La section du conducteur satisfaisant toutes ces conditions est alors retenue.


III.6.3. Logigramme du choix de la section des canalisations

Figure 3.15 : Le logigramme de choix de la section du câble

III.6.4. Détermination du courant maximal d’emploi « IB »

Le courant maximal d'emploi (𝐼𝐵) est défini selon la nature de l'installation alimentée par la
canalisation. Il correspondant à la plus grande puissance transportée en service, en tenant
compte des facteurs d'utilisation et de simultanéité de l'installation.

En courant continu : le courant d’emploi égal à la puissance active (𝑊) sur la tension (𝑉)
𝑃
𝐼𝐵 = (3. 𝑘)
𝑈
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En courant alternatif :
1. En monophasé : le courant d’emploi égal à la puissance apparente absorbée (𝑉𝐴) sur la
tension entre deux conducteurs (𝑉).

𝑆
𝐼𝐵 = (3. 𝑙)
𝑈

2. En triphasé : le courant d’emploi égal la puissance apparente absorbée (𝑉𝐴) sur la


tension entre phase (𝑉).

𝑆
𝐼𝐵 = (3. 𝑝)
√3𝑈

Influence des harmoniques

Lorsque des courants harmoniques de valeur importante circulent dans le conducteur, il faut en
tenir compte. Pour le choix de la section, on prendra donc :

𝐼𝑒𝑓𝑓 = √∑ 𝐼𝑝2
𝑝=1

, avec 𝐼1 : valeur de courant à 50 𝐻𝑧 (𝑜𝑢 60 𝐻𝑧) ; 𝐼𝑝 valeur du courant harmonique de rang 𝑝

a) Facteur tenant compte du facteur de puissance et de rendement "𝒂",


La puissance apparente d’un récepteur est :
𝑆 = 𝑃𝑢 × 𝑎 (𝑃𝑢 puissance utile en 𝑘𝑊)

1
𝑎= ,
𝜂×cos 𝜑

, avec 𝜂 le rendement, cos 𝜑 le facteur de puissance

b) Facteur d'utilisation des appareils « b »


Dans une installation industrielle, on suppose que les récepteurs ne seront jamais
utilisés à pleine puissance, qui varie généralement de 0,3 à 1. À défaut de précision, on
peut prendre :
𝑏 = 0,75 Pour les moteurs;
𝑏 = 1 Pour l'éclairage et le chauffage.

c) Facteur de simultanéité « c »
Dans une installation industrielle, les récepteurs (d'un atelier par exemple) alimentés
par une même canalisation, ne fonctionnent pas simultanément dans tous les cas.

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Tableau 3.5 : Facteur de simultanéité

Bâtiment administratif
Utilisation c
Eclairage 1
Chauffage et conditionnement d'air 1
Prises de courant 0.1 à 0.2

Armoire de distribution industrielle


Nombre de circuits c
1 1
2 et 3 0.9
4 et 5 0.8
5 et 9 0.7
10 et plus 0.6

d) Facteur tenant compte des prévisions d'extension « d »


La valeur du facteur 𝑑 doit être estimée suivant les conditions prévisibles d'évolution
de l'installation ; il est au moins égal à 1.
À défaut de précision, la valeur 1,2 est souvent utilisée. Le courant maximal d'emploi
est alors :
𝑃
𝐼𝐵 = × 𝑎 × 𝑏 × 𝑐 × 𝑑
𝑈

Facteur de conversion des puissances en intensités:


1000 1000
𝑒 {𝑒 = ≈ 0.35 (2𝐶), 𝑒 = ≈ 1.4(3𝐶)}
230 1.7 × 400

III.6.5. Choix du dispositif de protection

Figure 3.16: Les courants d’une canalisation

A. Courant nominal ou de réglage « In »


Il doit être compris entre le courant d'emploi et le courant admissible 𝐼𝑎 de la canalisation :

𝐼𝐵 < 𝐼𝑛 ou 𝐼𝑟 < 𝐼𝑎

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En prenant le courant 𝐼𝑟 proche de 𝐼𝐵 pour les disjoncteurs réglables

B. Courant conventionnel de déclenchement « Id »


Il doit satisfaire la relation suivante :
𝐼𝑑 ≤ 1.45 × 𝐼𝑛
Protection Courant de déclanchement
Disjoncteur domestique 𝐼𝑑 = 1.45 × 𝐼𝑛
Disjoncteur industriel 𝐼𝑑 = 1.45 × 𝐼𝑛
Fusible 𝐼𝑑 = 𝑘𝑓 × 𝐼𝑛 avec 𝑘𝑓 = 1.6 à 1.9 selon les fusibles
Tableau 3.6 : Courant conventionnel de déclenchement
C. Pouvoir de coupure « 𝑰𝒑 »

Il doit être supérieur à l'intensité de court-circuit maximale triphasée :


𝐼𝑝 ≥ 𝐼𝑐𝑐−𝑇𝑟𝑖

D. Courants maximal admissibles dans les canalisations « 𝐼0 »


C'est le courant maximal que la canalisation peut véhiculer en permanence sans préjudice pour
sa durée de vie.
Le courant admissible 𝐼0 par la canalisation dans les conditions standards est déterminé par le
Tableau selon le mode de protection :

Protégée par un fusible Protégée par un Disjoncteur


𝐼𝑛 ≤ 10 𝐴 𝐼𝑎 = 1.31 × 𝐼𝑛

10 𝐴 < 𝐼𝑛 < 25 𝐴 𝐼𝑎 = 1.21 × 𝐼𝑛 𝐼𝑎 = 𝐼𝑛

𝐼𝑛 > 25 𝐴 𝐼𝑎 = 1.1 × 𝐼𝑛
Tableau 3.7 : Le courant de la canalisation dans les conditions standards

Calculer le courant maximal admissible par la canalisation en fonction de ses conditions


d'installation :
𝐼𝑎
𝐼0 =
𝐾
Avec 𝐾 est le facteur de correction globale : 𝐾 = 𝐾1 × 𝐾2 × 𝐾3 × 𝐾4 × 𝐾𝑛

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III.7. Facteurs usuels


a) Influence du mode de pose « K1 »
Les principaux modes de pose utilisés dans les réseaux industriels sont indiqués :
• Son numéro et sa lettre de sélection associés
• Les facteurs de correction à appliquer

Tableau 3.6 : Lettre de sélection et facteur de correction de mode de pose « K1 »

b) Influence de la température « K2 »

𝜃𝑝 − 𝜃0
𝐾2 = √
𝜃𝑝 − 𝜃1

Tableau 3.7 : Facteurs de correction K2 (influence de la température)

70−10
Exemple : 𝐾2 = √70−20 = 1.09 ≅ 1.10

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c) Influence de la nature du sol « K3 »


La résistivité thermique du sol dépend de la nature et de l'humidité du terrain. Le facteur de
correction à appliquer selon la résistivité du sol est donné par le Tableau ci-après :
Tableau 3.8 : Facteurs de correction K3 (influence de la nature du sol)

d) Influence mutuelle des circuits « K4 »


Les câbles disposés horizontalement (jointifs) « K41 »
Lorsque la distance horizontale entre câbles voisins est supérieure à deux fois leur diamètre
extérieur, aucun facteur de réduction n'est nécessaire.

Figure 3.17 : Exemple de quatre câbles jointifs

Tableau 3.9 : Facteurs de correction K41 (influence de la disposition horizontale)

Figure 3.18 : Exemple de trois couches de câble

Les câbles disposés en plusieurs couches « K42 »


Lorsque les câbles sont disposés en plusieurs couches, les facteurs de correction doivent être
appliqués.

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Tableau 3.10: Facteurs de correction K42 (influence de la disposition de couche)

Nombres de couches 2 3 4 ou 5 6 à 8 9 et plus


Factures de correction 0.80 0.73 0.70 0.68 0.66

𝐾4 = 𝐾41 × 𝐾42
e) Conducteur Neutre chargé « 𝐾𝑛 »
Tableau 3.11 : Facteur de correction Kn (conducteur Neutre chargé)

f) Facteur de tolérance « 𝐾𝑇 »

La tolérance de (+5%) admise par la norme (s’il n’est pas défini 𝐾𝑇 = 1)

g) Facteurs de correction supplémentaires « 𝐾𝑆 »

S’il n’est pas défini 𝐾𝑆 = 1.

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III.8. Section d'une canalisation BT


Les sections des conducteurs de circuits doivent être déterminées en fonction de courant
admissible.
Tableau 3.12 : Détermination de la section d’un câble non enterrée

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Tableau 3.14 : Détermination de la section d’un câble enterrée

III.9. Section des conducteurs de neutre, de protection (PE), d'équipotentialité


III.9.1. Section du conducteur neutre
Tableau 3.15 : Section du câble Neutre

III.9.2. Section des conducteurs de protection (PE)


Dans une installation basse tension, les conducteurs de protection assurent l'interconnexion des
masses d'utilisation et l'écoulement à la terre des courants de défaut d'isolement.

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a) Section des conducteurs de protection entre transformateur HTA/BT et tableau BT

Le tableau donne les valeurs des sections des conducteurs de protection (𝑒𝑛 𝑚𝑚²) en fonction
de la puissance nominale du transformateur HTA/BT et du temps de fonctionnement t (en
seconde) de la protection HTA. Lorsque la protection est assurée par un fusible, la section à
prendre en compte correspond à t = 0,2 s
Tableau 3.16 : Section des conducteurs de protection entre transformateur HTA/BT et Tableau principal
BT

b) Section des conducteurs de protection des masses basse tension : (PE)


La section du conducteur PE est défini en fonction de la section des phases (pour le même
métal conducteur) comme suit :
Tableau 3.17 : Section du conducteur PE

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III.9.3. Section des conducteurs d'équipotentialité


Les conducteurs d'équipotentialité permettent de mettre au même potentiel, ou à des potentiels
voisins, des masses et des éléments conducteurs.
Tableau 3.18 : Section des conducteurs d'équipotentialité

III.10. Chute de Tension


L’impédance d’une canalisation est faible mais non nulle : lorsqu’elle est traversée par le
courant d’emploi, il y a chute de tension entre son origine et son extrémité. Or le bon
fonctionnement d’un récepteur est conditionné par la tension à ses bornes.
Il est donc nécessaire de limiter les chutes de tension en ligne par un dimensionnement correct
des canalisations d’’alimentation. La limite maximale de la chute de tension varie d’un pays à
l’autre. Les valeurs typiques des installations BT sont données par le tableau suivant :
Tableau 3.19 : chutes de tension admissibles dans les réseaux BT
Type d’installation Éclairage Autres usages
Alimentation depuis le réseau BT de distribution publique 3% 5%
Alimentation par un poste privé MT/BT 6% 8%

Lorsque la chute de tension est supérieure aux valeurs du tableau ci‐dessus il est nécessaire
d’augmenter la section de certains circuits afin de revenir dans les domaines de tolérance.
Tableau 3.20 : Chute de tension selon le type de circuit

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Tableau 3.21 : Valeur de résistance et réactance du câble BT

Remarque : Pour les circuits alimentant des moteurs : La chute de tension est calculée en
remplaçant le courant d'emploi IB par le courant de démarrage du moteur.
Exemple
Un réseau triphasé220/380 𝑉, en câble cuivre multiconducteurs dans un conduit enterré à
30°C, isolé en PVC de longue 300 𝑚 alimente une usine BT de puissance 300 𝑘𝑊~𝜂=98%
(Nous notons un coefficient de simultanéité 𝐾𝑢=0.4).
Schéma de liaison de terre TN-S, la protection réseau est assuré par disjoncteur.

• Déterminer la section :
o Du câble BT destiné à équiper le départ, si on admet une chute de tension
autorisée est de 6 % et facteur de puissance F. P=0.9.
o Des conducteurs neutres et protection.
• Si la chute de tension est limitée à 5% quel sera la section du câble.
SOLUTION

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Chapitre IV. Réseau de Neutre


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IV.1 Introduction
Le type de mise à terre du point neutre des réseaux va permettre de maitriser plus au moins
bien certaines perturbations et d’en limiter les effets. La connexion du neutre à la terre peut
être réalisée de 5 façons différentes :

• 𝑍𝑛 : est une réactance de compensation, destinée à compenser la capacité du réseau


• 𝑍𝑛 = ∞ : neutre isolé, par de liaison intentionnelle ;
• 𝑍𝑛 = 𝑅 ↗ : est une résistance de valeur plus ou moins élevée ;
• 𝑍𝑛 = 𝑗𝐿𝜔 ↙ : est une réactance, de valeur faible en général ;
• 𝑍𝑛 = 0 : le neutre est relié directement à la terre.

Figure 4.1 : Défaut à la terre dans un réseau

𝐼𝑓 = 𝐼𝐶 + 𝐼𝑁 (4.1)

, avec 𝐼𝑓 , 𝑍𝑘 , 𝐼𝐶 , 𝐼𝑁 ∶ le courant de défaut, l’impédance de défaut, le courant capacitif et le


courant du neutre.
Trois notions qui sont : la sécurité, le service et les coûts seront tenues compte via six critères.

• Sécurité : Protection simple et compétence personnel


• Service : Continuité de service
• Coûts : Surtension, phénomènes transitoires, énergie du défaut
Remarque : En particulier, deux considérations techniques importantes sont contradictoires :
• Réduire le niveau des surtensions ;
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• Réduire le courant de défaut à la terre (𝐼𝑘1 )


IV.2. Types de Régime de Neutre
IV.2.1. Neutre Isolé
• Il n'existe aucune liaison électrique entre le point neutre et la terre, à l'exception des
appareils de mesure ou de protection.
• Neutre fortement impédant : une impédance de valeur élevée est intercalée entre le point
neutre et la terre.

Figure 4.2 : Neutre isolé

𝐼𝑓 = 𝐼𝐶1 = 𝐼𝐶2 = 𝐼𝐶3 (𝐼𝑁 = 0)

𝐶 = 𝐶1 = 𝐶2 = 𝐶3
𝐼𝐶2 = 𝑗𝜔𝐶𝑣2
𝐼𝐶3 = 𝑗𝜔𝐶𝑣3 ⇒ 𝐼𝑓 = 3𝑗𝜔𝐶𝑉

CPI : Contrôleur Permanent d’Isolement


A). Avantages
(Continuité de service et énergie du défaut).
Le premier défaut ne présente pas de danger. Le courant de phase-masse est très faible et
aucune tension dangereuse n’est à craindre. Mais il doit être signalé et recherché pour être
éliminé.
B). Inconvénients
(Surtensions, Compétence du personnel, phénomènes transitoires)
• La difficulté de la mise en œuvre de protection sélectives au premier défaut en raison
des très faibles courants ;
• Le 2ème défaut provoque un court-circuit entre phase ;
• La coupure est obligatoire au deuxième défaut ;
• Des surtensions importantes et des phénomènes transitoires entrainant un surcoût de
l’isolement ou un vieillissement prématuré des matériels

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C). Type de protection


• Contrôleur permanent d'isolement (CPI) : surveille en permanence le niveau
d'isolement du réseau et signale son passage en dessous d'un seuil préréglé ;
• Protection à maximum de tension résiduelle (ANSI 59) : Cette protection permet la
détection d'un défaut d'isolement par la mesure du déplacement du point neutre ;
• Protection maximum de courant terre directionnelle (ANSI 67N) : Cette protection
permet la détection du départ en défaut. La discrimination se fait par comparaison de
l'angle de déphasage entre la tension résiduelle et les courants résiduels, d'une part du
départ en défaut et d'autre part de chaque départ sain.

Remarque : ANSI : American National Standard Institute.


D). Application
Ce régime de neutre est utilisé lorsque la coupure au premier défaut d’isolement est
préjudiciable au bon fonctionnement d’une exploitation ou à la sécurité des personnes (Domain
industrielle).

IV.2.2. Neutre Directe à la Terre


Dans ce type de schéma, dit de “neutre à la terre” : Le neutre de l’installation est directement
relié à la terre.
𝑉
𝑉𝑁𝑇 = 0; 𝐼𝑓 = 𝐼𝑁 =
𝑍𝑓

Figure 4.3 : Neutre directe à la terre


A). Avantages
• Pas de surtension parce qu’il périme leur écoulement.

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• Pas de protection compliquée {protection classique avec un simple relais de


surtension}.
B). Inconvénients
• Le courant de défaut est élevé ce qui peut entrainer maximum de perturbation et une
dégradation de matériel.
• Il n’est pas de continuité de service au premier défaut.
C). Type de Protection
• Un relais à maximum de courant de terre temporisé.
D). Type de Protection
• Cette solution est celle employée pour les réseaux de distribution publique basse
tension.
IV.2.3. Neutre mise à la Terre par Resistance
Une résistance est intercalée volontairement entre le point neutre et la terre.
L’impédance résistive limite le courant de défaut à la terre Ik, tout en permettant un bon
écoulement des surtensions.
𝑉
𝐼𝑓 = 𝐼𝐶 + 𝐼𝑁 = 3𝑗𝜔𝐶𝑉 +
𝑅𝑁

1
|𝐼𝑓 | = |𝑉|√9𝜔 2 𝐶 2 +
𝑅𝑁2

Figure 4.4 : Neutre mise à la terre par résistance


A). Avantages
Surtensions, Protection simple, Energie du défaut
• Un bon compromis avec un courant de défaut modérer
• Des surtensions faibles.
• Les protections sont simples, sélectives.
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B). Inconvénients
Continuité de service
• La continuité de service est dégradée, il y une coupure de réseau dès le premier défaut.
• La résistance mise à la terre est onéreuse car la dissipation thermique de celle-ci est
importante d’où un cout d’achat élevé.
C). Type de Protection
La détection d'un courant de défaut 𝐼𝑘 faible nécessite des protections différentes de celles de
surintensité phases. Ces protections "de terre" détectent le courant de défaut :
1) Soit directement dans la liaison du neutre à la terre,
2) Soit 3 capteurs(3TC) de courant de phase alimentant les protections,
3) Soit un capteur tore pour les mesures plus précises.

Figure 4.5 : Solutions de protection terre


C). Application
Réseau HTA de la distribution publique et industrielle.
IV.2.4. Neutre mise à la terre par réactance faible
Une réactance est intercalée volontairement entre le point neutre et la terre. Ce qui donne :

Figure 4.6 : Neutre mise à la terre par réactance faible

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𝑉
𝐼𝑓 = 𝐼𝐶 + 𝐼𝑁 = 3𝑗𝜔𝐶𝑉 +
𝐿𝑁

1
|𝐼𝑓 | = |𝑉|√9𝜔 2 𝐶 2 +
𝐿2𝑁

A). Avantages
Energie du défaut
• Ce type de régime limite l'amplitude des courants de défaut ; il est simple à protéger
même si le courant de limitation est très supérieur au courant capacitif du réseau.
• La réactance est peu onéreuse car la dissipation thermique est réduite {faible
résistance}.

B). Inconvénients
Continuité de service, Surtensions
• La continuité de service est dégradée, il y une coupure de réseau dès le premier
défaut ;
• Des surtensions sont possibles lors de la coupure.

C). Type de protection

Utiliser le relais directionnel terre.

• Le réglage de la protection se situe au niveau de 10 à 20 % du courant de défaut


maximum ;
• La protection est moins contraignante que dans le cas de la mise à la terre par
résistance, d'autant plus que 𝐼𝐿𝑁 est important puisque 𝐼𝐶 est inférieur au courant limité.

D). Application

Les réseaux de distribution publique HTA > 40 kV.

IV.2.5. Neutre mise à la terre par réactance accordée


On appelle aussi neutre mis à la terre par bobine d'extinction de Petersen. Une réactance
accordée sur les capacités du réseau est volontairement intercalée entre le point neutre et la
terre de sorte qu'en présence d'un défaut à la terre, le courant dans le défaut est nul.
Le courant dans le défaut est nul, lorsque l'accord est parfait.
1
3𝜔𝐶 = ⇛ 3𝜔2 𝐶𝐿𝑁 = 1
𝜔𝐿𝑁
A). Avantages
Energie du défaut, Continuité de service

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• Le courant de défaut est limité même si la capacité phase-terre est grande.


• La continuité de service est maintenue en cas de défaut permanent

Figure 4.7 : Neutre mise à la terre par réactance de compensation


B). Inconvénients
Surtensions
• Le coût élevé de la réactance ;
• Les risques de surtensions transitoires sur le réseau sont importants ;
• La mise en œuvre des protections sélectives est délicate.

C). Type de protection


Protection à maximum de courant de terre directionnelle plus sophistiquée {protection à neutre
compensé).

D). Application

Réseaux MT de distribution publique avec un courant capacitif élevé (réseau de ville utilisant
des câbles enterrés).

IV3. Schémas des Liaisons à la Terre utilisés en Basse Tension

Pour les réseaux BT, les normes définissent trois types de schémas de liaison à la terre,
communément appelés régimes de neutre caractérisés par deux lettres :

La première lettre : Situation de l’alimentation par rapport à la terre.


• T : liaison d’un point avec la terre ;
• I : isolation de toutes les parties actives par rapport à la terre ou liaison d’un point
avec la terre à travers une impédance ;

La deuxième lettre : Situation des masses de l’installation par rapport à la terre :


• T : masses reliées directement à la terre ;

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• N : masses reliées au neutre de l’installation, lui-même relié à la terre.

IV.3.1. Schéma TT (Neutre à la Terre)


• La neutre de l’installation est directement reliée à la terre.
• Les masses de l’installation sont aussi reliées à la terre.
• L’ensemble des utilisations doit être équipé d’une protection différentielle
instantanée.
DDR : Dispositifs à courant Différentiel Résiduel.

Note : Ce régime se rencontre dans les cas suivants : domestique, petit tertiaire, petits ateliers,
établissements scolaires avec salle de travaux pratiques, etc.

Figure 4.8 : Schéma TT


II.3.B- Schéma TN (Mise au neutre)
II.3.B.1- Schéma TNC (Mise au neutre confondus)
• Le neutre et le conducteur de protection sont confondus en un seul conducteur appelé
PEN
• Ce type de schéma est interdit pour des sections de conducteurs inférieurs à 10 𝑚𝑚²
cuivre et 16 𝑚𝑚² aluminium et ne pas comprendre d’installations mobiles (câbles
souples) ;
• Le conducteur PEN (Protection et Neutre) ne doit jamais être sectionné.

Figure 4.9 : Schéma TNC

II.3.B.2- Schéma TNS (Mise au neutre séparés)


• Le conducteur de neutre et le conducteur de protection sont séparés.

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• En TN, ce schéma est obligatoire pour des sections inférieures à 10 𝑚𝑚² cuivre ou 16
𝑚𝑚² aluminium, ainsi que pour les canalisations mobiles.

Figure 4.10 : Schéma TNS


Note : Il est également interdit que le schéma TNC soit en aval d'un schéma TNS.
II.3.C- Schéma IT (Neutre isolé ou impédant)
• Le neutre est isolé ou relié à la terre par une assez forte impédance (1500 à 2000 V).
• Ce régime se rencontre par exemple, dans les hôpitaux (salles d’opération) ou dans les
circuits de sécurité (éclairage) et dans les industries où la continuité d’exploitation est
primordiale ou lorsque le faible courant de défaut, réduit considérablement les risques
d’incendie ou d’explosion.

Figure 411 : Schéma IT


IV.4. Tensions de Contact
Toute personne entrant en contact avec une pièce sous tension est soumise à une différence de
potentiel : il y a donc pour elle un risque d'électrisation (on entend par électrisation, le fait de
recevoir un choc électrique n'entraînant pas la mort). On distingue deux sortes de contacts : le
contact direct et le contact indirect.
• Contact direct : C'est le contact d'une personne avec une partie active d'un matériel
sous tension. Le contact peut avoir lieu avec une phase ou avec le neutre.
• Contact indirect : C'est le contact d'une personne avec une masse d'un récepteur mise
accidentellement sous tension à la suite d'un défaut d’isolement.

Note : Le Tableau fixant les temps théoriques maximum de coupure de l'alimentation en


fonction de la tension de contact présumée, à laquelle est soumise une personne.

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Tableau 4.1 : Durée maximale de maintien de la tension de contact présumé

IV.5. Particularités des Dispositifs Différentiels Résiduels


IV.5.1. Description, Principe Général
Appareil assurant la protection des personne et capable d’interrompre automatiquement un
défaut d'isolement en cas de fuite à la terre du courant (par le PE) appelé courant résiduel.
Le DDR (Dispositif Différentiel à courant Résiduel) peut être soit un disjoncteur soit un
interrupteur.

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Figure IV.12: Disjoncteur Différentiel


Remarque : L'avantage d'un disjoncteur différentiel par rapport à un interrupteur différentiel
c'est qu'il assure également la protection du matériel contre les défauts de surintensités.
IV.5.2. Recommandations d'Emploi
• Déséquilibre des courants capacitifs : Les charges et les canalisations monophasées
entraînent naturellement des déséquilibres des courants capacitifs qui peuvent
provoquer le fonctionnement des DDR à haute sensibilité (≤ 30 𝑚𝐴).
• Déclenchement par sympathie : Lors d'un défaut d'isolement le courant capacitif se
répartit dans les départs sains et peut ainsi provoquer le déclenchement des dispositifs
différentiels installés sur ces départs.
La solution consiste à limiter la longueur des canalisations et le nombre de récepteurs
placés en aval d'un dispositif différentiel haute sensibilité. On retiendra que le courant
capacitif d'un départ ne doit pas dépasser le quart du seuil de réglage du DDR qui assure
sa protection.
II.6- Régimes de neutre utilisés en haute tension
II.6.A- Principes et schémas utilisés en haute tension
Les réseaux de distribution publique et les réseaux privés industriels ou tertiaires, on rencontre
tous les principes de mise à la terre du point neutre. À savoir :
o Le neutre mis directement à la terre ;
o Le neutre isolé ;
o Le neutre mis à la terre par résistance ;

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o Le neutre mis à la terre par réactance ;


o Le neutre mis à la terre par bobine d’extinction de Petersen partiellement ou totalement
accordée.
Ils sont définis par un code à trois lettre (norme NFC 13 200) que :
La première lettre précise la situation du point neutre par rapport à la terre :
o T : le neutre relié directement à la terre ;
o I : le neutre isolé ou relié à la terre par l’intermédiaire d’une impédance ;
La deuxième lettre précise la situation des masses :
o N : les masses sont reliées directement au point neutre mis à la terre ;
o T : les masses sont reliées directement à la terre, indépendamment de la mise
à la terre éventuelle du neutre.
La troisième lettre précise les liaisons éventuelles entre les masses du poste, le point
neutre et les masses de l’installation :
o R : les masses du poste d’alimentation sont reliées à une prise de terre
commune au neutre et aux masses de l’installation ;
o N : les masses du poste d’alimentation sont reliées à une prise de terre du
neutre, les masses de l’installation étant reliées à une prise de terre séparée
;
o S : les masses du poste d’alimentation, le neutre et les masses de
l’installation sont reliées à des prises de terre séparées.

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Figure IV.13 : Définition des régimes du neutre en haute tension

Chapitre V. Techniques de Protection des Réseaux de Distribution.


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5.1 Equipements de Protection des Réseaux de Distribution

5.1.1. Introduction :

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Les dispositifs de protection surveillent en permanence l’état électrique des éléments d’un
réseau et provoquent leur mise hors tension (par exemple l’ouverture d’un disjoncteur), lorsque
ces éléments sont le siège d’une perturbation indésirable : court-circuit, défaut d’isolement,
surtension, …etc. Le choix d’un dispositif de protection n’est pas le fruit d’une réflexion isolée,
mais une des étapes les plus importantes de la conception d’un réseau électrique.
L’étude des protections d’un réseau se décompose en 2 étapes distinctes :
• La définition du système de protection, encore appelée plan de protection,
• La détermination des réglages de chaque unité de protection, encore appelée
coordination des protections ou sélectivité.

5.1.2. Système de Protection

5.1.2.1. Définition :

La Commission Electrotechnique Internationale (C.E.I) définie la protection comme


l’ensemble des dispositions destinées à la détection des défauts et des situations anormales des
réseaux afin de commander le déclenchement d’un ou de plusieurs disjoncteurs et, si nécessaire
d’élaborer d’autres ordres de signalisations.
C’est le choix des éléments de protection et de la structure globale de l’ensemble, de façon
cohérente et adaptée au réseau.
Le système de protection se compose d’une chaîne constituée des éléments suivants (Figure5.1)
:
• Capteurs de mesure – courant et tension – fournissant les informations de mesure
nécessaires à la détection des défauts,
• Relais de protection, chargés de la surveillance permanente de l’état électrique du
réseau, jusqu’à l’élaboration des ordres d’élimination des parties défectueuses, et leur
commande par le circuit de déclenchement,
• Organes de coupure dans leur fonction d’élimination de défaut : disjoncteurs,
interrupteurs-fusibles, contacteurs-fusibles.

Le plan de protection définit les dispositifs de protection contre les principaux défauts affectant
les réseaux et les machines :
• Les courts-circuits, entre phases et phase-terre,
• Les surcharges,
• Les défauts propres aux machines tournantes.
Pour établir un plan de protection, les paramètres suivants sont à prendre en compte :
• L’architecture et la taille du réseau et ses différents modes d’exploitation,
• Les schémas de liaison à la terre,
• Les caractéristiques des sources de courant et leurs contributions en cas de défaut,
• Les types de charges,
• Le besoin de continuité de service.

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Figure 5.1. Chaîne de protection

5.1.2.2. Fonctions de Protection

Les fonctions de protection sont réalisées par des relais ou des appareils multifonctions. A
l’origine, les relais de protection étaient de type analogique et effectuaient généralement une
seule fonction. Actuellement, la technologie numérique est la plus employée. Elle permet de
concevoir des fonctions de plus en plus évoluées et un même appareil réalise généralement
plusieurs fonctions. C’est pourquoi, on parle plutôt d’appareils multifonctions (voir définition)

5.1.3. Courts-Circuits

5.1.3.1. Origines

Un court-circuit est une liaison accidentelle entre conducteurs à impédance nulle (court-circuit
franc) ou non (court-circuit impédant). Il peut être interne s’il est localisé au niveau d’un
équipement, ou externe s’il se produit dans les liaisons, sa durée est variable.

Les différents composants des réseaux sont conçus, construits et entretenus de façon à réaliser
le meilleur compromis entre coût et risque de défaillance. Ce risque n’est donc pas nul et des
incidents ou défauts viennent perturber le fonctionnement des installations électriques. Les
lignes aériennes sont soumises aux perturbations atmosphériques (foudre, tempêtes, etc.), les
régions montagneuses par exemple sont beaucoup plus exposées que d’autre à la foudre. Les
câbles souterrains sont exposés aux agressions extérieures (d’engins mécaniques de
terrassement par exemple) qui entraînent systématiquement des courts-circuits permanents.
Les matériels de réseaux et des postes électriques : comportent des isolants (solides, liquides
ou gaz) constitués d’assemblages plus ou moins complexes placés entre parties sous tension et
masse.
Les isolants subissent des dégradations conduisant à des défauts d’isolements.
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Figure 5.2. Caractérisation d’un courant de court-circuit : schéma équivalent

Note : vue l’importance de cette notion, elle développée comme chapitre à part.

5.1.3.2. Caractéristiques :

Les courts-circuits sont caractérisés par leur forme, leur durée et l’intensité du courant. Les
ingénieurs en réseaux électriques utilisent souvent le terme « défaut ». Pa rapport à la durée
nous distinguons :
• Court- circuits fugitifs : Les courts-circuits fugitifs nécessitent une coupure très brève
du réseau d’alimentation (de l’ordre de quelques dixièmes de seconde).
• Courts-circuits permanents : Ces courts-circuits provoquent un déclenchement
définitif qui nécessite l’intervention du personnel d’exploitation pour la localisation du
défaut et remise en service de la partie saine.
• Courts-circuits auto-extincteurs : c’est ceux qui disparaissent spontanément en des
temps très courts sans provoquer de discontinuités dans la fourniture d’énergie
électrique.
• Court -circuit semi permanents : Ces courts-circuits exigent pour disparaître une ou
plusieurs coupures relativement longues du réseau d’alimentation (de l’ordre de
quelques dizaines de secondes) sans nécessité d’intervention du personnel
d’exploitation.

Plusieurs types de courts-circuits peuvent se produire dans un réseau électrique :

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• Court-circuit triphasé : il correspond à la réunion des trois phases ; il est celui


provoquant généralement les courants les plus élevés (5% des cas)

• Court-circuit monophasé terre : il correspond à un défaut entre une phase et la terre ; il


est le plus fréquent (80% des cas)

• Court-circuit biphasé isolé : il correspond à un défaut entre deux phases sous tension
composée. Le courant résultant est plus faible que dans le cas du défaut triphasé, sauf
lorsqu’il se situe à proximité immédiate d’un générateur.

• Court-circuit biphasé terre : il correspond à un défaut entre deux phases et la terre.

Le courant de court-circuit en un point d’un réseau s’exprime par la valeur efficace Ik (en kA)
de sa composante alternative (Figure 5.3). La valeur instantanée maximale que peut atteindre
le courant de court-circuit est la valeur de crête Ip de la première demi-alternance. Cette valeur
de crête peut être beaucoup plus élevée que √2 × 𝐼𝑘 en raison de la composante continue IDC
amortie qui peut se superposer à la composante alternative. Cette composante continue dépend
de la valeur instantanée de la tension à l’instant initial du court-circuit, et des caractéristiques
du réseau. Ce dernier est défini par la puissance de court-circuit, selon l’expression : :
𝑆𝐶𝐶 = √3 × 𝑈𝑛 × 𝐼𝑘 (en MVA)
Cette valeur fictive n’a aucune réalité physique ; c’est une grandeur conventionnelle pratique
assimilable à une puissance apparente.

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Figure 5.3. Courbe type d’un courant de court-circuit

5.1.3.3. Conséquences sur le Réseau Electrique :

Les courts-circuits dans les réseaux électriques ont des effets néfastes :

A. Fonctionnement des Réseaux Electriques :

Les effets néfastes des courts-circuits sont surtout à redouter sur les réseaux électriques THT
sur lesquels débitent des groupes générateurs de forte puissance.
Les courts-circuits, surtout polyphasés et proches des centrales de production, entraînent une
diminution du couple résistant (Cr) des machines et donc une rupture de l’équilibre entre celui-
ci et le couple moteur (Cm), s’ils ne sont pas éliminés rapidement, ils peuvent conduire à la
perte de stabilité de groupes générateurs et à des fonctionnements hors synchronisme
préjudiciables aux matériels.
Des temps d’élimination des courts-circuits de l’ordre de 100 à 150 ms sont généralement
considérés comme des valeurs à ne pas dépasser sur les réseaux électriques THT.

B. Tenue de matériels :

Les courts-circuits provoquent des surintensités, dans le cas d’un court-circuit triphasé le
courant de courts-circuits peut dépasser 20 à 30 fois le courant nominal (In). Ces surintensités
amènent deux types de contraintes :
• Contraintes thermiques : dues aux dégagements de chaleur par effet Joule dans les
conducteurs électriques.
• Contraintes mécaniques : dues aux efforts électrodynamiques, ceux-ci entraînent
notamment le balancement des conducteurs aériens et le déplacement des bobinages
des transformateurs, ces efforts, s’ils dépassent les limites admises lors de la
construction, sont souvent à l’origine d’avaries graves.
De plus l’arc électrique, consécutif à un court-circuit, met en jeu un important dégagement
local d’énergie pouvant provoquer d’importants dégâts au matériel et être dangereux pour le
personnel travaillant à proximité.

5.1.4 Qualités Principales d’un Système de Protection

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5.1.4.1. Rapidité

Les courts-circuits sont donc des incidents qu’il faut éliminer le plus vite possible, c’est le rôle
des protections dont la rapidité de fonctionnement et des performances prioritaires.
Le temps d’élimination des courts-circuits comprend deux composantes principales :
• Le temps de fonctionnement des protections (quelques dizaines de millisecondes).
• Le temps d’ouverture des disjoncteurs, avec les disjoncteurs modernes (SF6 ou à vide),
ces derniers sont compris entre 1 et 3 périodes.

5.1.4.2 Sélectivité

La sélectivité est une capacité d’un ensemble de protections à faire la distinction entre les
conditions pour lesquelles une protection doit fonctionner de celles où elle ne doit pas
fonctionner.
Les différents moyens qui peuvent être mis en œuvre pour assurer une bonne sélectivité dans
la protection d’un réseau électrique, les plus important sont les trois types suivants :
• Sélectivité ampèremétrique par les courants,
• Sélectivité chronométrique par le temps,
• Sélectivité par échange d’informations, dite sélectivité logique.
• Sélectivité par utilisation de protections directionnelles,
• Sélectivité par utilisation de protections différentielles,
• Sélectivités combinées afin d’assurer une meilleure performance globale (technique et
économique), ou un niveau de secours (back-up).

A. Sélectivité Ampèremétrique : Principe et Fonctionnement

Il est basé sur le fait que dans un réseau, le courant de défaut est d’autant plus faible que le
défaut est plus éloigné de la source. Une protection ampèremétrique (Figure 5.4) est disposée
au départ de chaque tronçon : son seuil est réglé à une valeur inférieure à la valeur de défaut
minimal provoqué par un court-circuit sur la section surveillée, et supérieure à la valeur
maximale du courant provoqué par un court-circuit situé en aval (au-delà de la zone surveillée).

Avantages : Ainsi réglée, chaque protection ne fonctionne que pour les courts-circuits situés
immédiatement en aval de sa position, à l’intérieur de la zone surveillée, elle est insensible aux
courts-circuits apparaissant au-delà. Pour des tronçons de lignes séparés par un transformateur,
ce système est avantageusement utilisé car simple, de coût réduit et rapide (déclenchement sans
retard).

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Figure 5.4. Fonctionnement d’une sélectivité ampèremétrique

Inconvénients : La protection située en amont (A) n’assure pas le secours de la protection


située en aval (B). De plus, en pratique, il est difficile de définir les réglages de deux protections
en cascade, tout en assurant une bonne sélectivité, lorsque le courant ne décroît pas de façon
notable entre deux zones voisines ; ceci est le cas en moyenne tension, sauf pour des tronçons
avec transformateur.

B. Sélectivité Chronométrique : Principe et Fonctionnement

Il consiste à donner des temporisations différentes aux protections à maximum de courant


échelonnées le long du réseau. Ces temporisations sont d’autant plus longues que le relais est
plus proche de la source.
C’est une sélectivité dans laquelle les protections sollicitées sont organisées pour fonctionner
de manière décalée dans le temps. La protection la plus proche de la source a la temporisation
la plus longue.
Ainsi, sur le schéma (Figure 5.5), le court-circuit représenté est vu par toutes les protections
(en A, B, C, et D). La protection temporisée D ferme ses contacts plus rapidement que celle
installée en C, elle-même plus rapide que celle installée en B.
Après l’ouverture du disjoncteur D et la disparition du courant de court-circuit, les protections
A, B, C qui ne sont plus sollicitées, revient à leur position de veille.
La différence des temps de fonctionnement  T entre deux protections successives est
l’intervalle de sélectivité.
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Figure 5.5. Principe de la sélectivité chronométrique

Avantages : Ce système de sélectivité a deux avantages :


• Il assure son propre secours ; par exemple si la protection D est défaillante, la protection
C est activée DT plus tard,
• Il est simple.

Inconvénients : Par contre, lorsque le nombre de relais en cascade est grand, du fait que la
protection située le plus en amont a la temporisation la plus longue, on aboutit à un temps
d’élimination de défaut prohibitif et incompatible avec la tenue des matériels au courant de
court-circuit, ou avec les impératifs extérieurs d’exploitation, (raccordement au réseau
électrique d’un distributeur par exemple)

C. Sélectivité Logique : Principe et Fonctionnement

Ce système a été développé pour remédier aux inconvénients de la sélectivité chronométrique.


Ce principe est utilisé lorsque l’on souhaite obtenir un temps court d’élimination de défaut
(Figure 5.6).
L’échange d’informations logiques entre protections successives permet la suppression des
intervalles de sélectivité, et donc de réduire considérablement le retard de déclenchement des
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disjoncteurs situés les plus près de la source. En effet, dans un réseau en antenne, les protections
situées en amont du point de défaut sont sollicitées, celles en aval ne le sont pas ; cela permet
de localiser sans ambiguïté le point de défaut et le disjoncteur à commander. Chaque protection
sollicitée par un défaut envoie :
• Un ordre d’attente logique à l’étage amont (ordre d’augmentation de la temporisation
propre du relais amont),
• Un ordre de déclenchement au disjoncteur associé sauf s’il a lui-même reçu
• Un ordre d’attente logique de l’étage aval.
Un déclenchement temporisé est prévu en secours.

Figure 5.6. Principe de la sélectivité logique

Avantages : Le temps de déclenchement est indépendant de la position du défaut dans la


cascade de sélectivité, et du nombre de protections en cascade. Ainsi est-il possible d’obtenir
la sélectivité entre une protection amont de temporisation faible et une protection aval de
temporisation élevée ; on peut par exemple prévoir une temporisation plus réduite à la source
que près des récepteurs. De plus, ce système intègre par conception un secours.

Inconvénients : Ce dispositif nécessite la transmission des signaux logiques entre les différents
étages de protection, donc l’installation de filerie supplémentaire ; cette contrainte est forte
lorsque les protections sont éloignées, par exemple dans le cas de liaisons longues (plusieurs
centaines de mètres). Aussi peut-on tourner la difficulté en faisant de la combinaison de

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fonctions : sélectivité logique au niveau de tableaux proches, et sélectivité chronométrique


entre zone éloignées (se reporter au chapitre sélectivités combinées logique + chronométrique).

D. Sélectivité par Protection Directionnelle : Principe et Fonctionnement

Dans un réseau bouclé, où un défaut est alimenté par les deux extrémités, il faut utiliser une
protection sensible au sens d’écoulement du courant de défaut pour pouvoir le localiser et
l’éliminer de façon sélective : c’est le rôle des protections directionnelles à maximum de
courant.
Les actions de la protection seront différentes selon le sens du courant, c’est-à-dire suivant le
déphasage du courant par rapport à une référence donnée par le vecteur de tension ; le relais
doit donc disposer à la fois des informations de courant et de tension.
Les conditions de fonctionnement, à savoir le positionnement des zones de déclenchement et
de non déclenchement sont à adapter au réseau à protéger (Figure 5.7).

(a) (b)
Figure 5.7. (a) Principe de la protection directionnelle : Détection du sens de courant ; (b) Protection
directionnelle : Exemple de deux arrivées en parallèle.

Avantage : La solution employée est simple et utilisable dans de nombreux cas.


Inconvénient : Le dispositif nécessite l’utilisation de transformateurs de tension qui serviront
de référence de phase pour la détermination du sens du courant.

5.1.4.3 Sensibilité

La protection doit fonctionner dans un domaine très étendu de courants de courts-circuits entre
:
• Le courant maximal qui est fixé par le dimensionnement des installations et est donc
parfaitement connu,
• Un courant minimal dont la valeur est très difficile à apprécier et qui correspond à un
court-circuit se produisant dans des conditions souvent exceptionnelles.
La notion de sensibilité d’une protection est fréquemment utilisée en référence au courant de
court-circuit le plus faible pour lequel la protection est capable de fonctionner.

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E. Sélectivité par Protection Différentielle : Principe et Fonctionnement

Ces protections comparent les courants aux deux extrémités du tronçon de réseau surveillé
(Figure 5.8).
Toute différence d’amplitude et de phase entre ces courants signale la présence d’un défaut :
la protection ne réagit qu’aux défauts internes à la zone couverte et est insensible à tout défaut
externe. Elle est donc sélective par nature.

Figure 5.8. Principe de la protection différentielle

Le déclenchement instantané est provoqué lorsque IA – IB est diffèrent de zéro. Le


fonctionnement est possible à condition d’utiliser des transformateurs de courant
spécifiquement dimensionnés, rendant insensible la protection aux autres phénomènes. La
stabilité de la protection différentielle est sa capacité à rester insensible s’il n’y a pas de défaut
interne à la zone protégée, même si un courant différentiel est détecté :

• Courant magnétisant de transformateur,


• Courant capacitif de ligne,
• Courant d’erreur dû à la saturation des capteurs de courant.

Il existe 2 grands principes selon le mode de stabilisation :

• La protection différentielle à haute impédance ; le relais est connecté en série avec une
résistance de stabilisation Rs dans le circuit différentiel (Figure 5.9),

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(a) (b)
Figure 5.9. Schéma de protection différentielle à haute impédance ; (b) Stabilité par résistance

• La protection différentielle à pourcentage ; le relais est connecté indépendamment aux


circuits des courants IA et IB. La différence des courants IA-IB est déterminée dans la
protection, et la stabilité de la protection est obtenue par une retenue relative à la valeur
du courant traversant (Figure 5.10).

(a) (b)
Figure 5.10. Schéma de protection différentielle à pourcentage ; (b) Stabilité par retenue

Avantages :
• Protection sensible à des valeurs de courants de défaut inférieures au courant nominal
de l’élément protégé.
• Protection de zone qui peut déclencher instantanément.

Inconvénients :
• Le coût de l’installation est important.
• La mise en œuvre du dispositif est délicate.
• Il faut prévoir une fonction de secours à maximum de courant.

Comparaison des deux principes


• Protection différentielle à haute impédance :
o Les TC amont et aval doivent avoir des courants assignés identiques
(primaire et secondaire),
o La résistance de stabilisation est calculée pour ne pas déclencher sur
défaut extérieur avec un TC saturé, et pour que le TC puisse alimenter le
relais,
o Le relais est relativement simple, mais exige la mise en œuvre de Rs.
• Protection différentielle à pourcentage :
o Adaptation au type d’équipement à protéger,
o Le relais est relativement plus compliqué, mais sa mise en œuvre est
simple.

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F. Sélectivités Combinées

Une sélectivité mixte est une combinaison de fonctions élémentaires de sélectivité procurant
des avantages complémentaires aux sélectivités simples :
• Sélectivité totale,
• redondance ou secours.

Plusieurs exemples pratiques d’application par association de sélectivités sont explicités :


• Ampèremétrique + chronométrique,
• Logique + chronométrique,
• Chronométrique + directionnelle,
• Logique + directionnelle,
• Différentielle + chronométrique.

5.1.4.4 Fiabilité

Les définitions et les termes proposés ici, sont dans la pratique, largement utilisés au plan
international.
• Une protection a un fonctionnement correct lorsqu’elle émet une réponse à un court-
circuit sur le réseau en tout point conforme à ce qui est attendu.
• A l’inverse, pour un fonctionnement incorrect, elle comporte deux aspects :
• Le défaut de fonctionnement ou non-fonctionnement lorsqu’une protection, qui aurait
dû fonctionner, n’a pas fonctionné.
• Le fonctionnement intempestif, qui est un fonctionnement non justifié, soit en l’absence
de défaut, soit en présence d’un défaut pour laquelle la protection n’aurait pas dû
fonctionner.
• La fiabilité d’une protection, qui est la probabilité de ne pas avoir de fonctionnement
incorrect (éviter les déclenchements intempestifs), est la combinaison de :
o La sûreté : qui est la probabilité de ne pas avoir de défaut de fonctionnement.
o La sécurité : qui est la probabilité de ne pas avoir de fonctionnement intempestif

5.1.5 Chaîne Générale d’un Système de Protection :

C’est le choix des éléments de protection et de la structure globale de l’ensemble, de façon


cohérente et adaptée au réseau (Figure ci-dessous). Le système de protection se compose
d’une chaîne constituée des éléments suivants :

5.1.5.1 Transformateur de courant :


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5.1.5.1.1 Définition :
Selon la définition de la commission électrotechnique internationale (C.E.I), un transformateur
de courant est un transformateur de mesure dans lequel le courant secondaire est, dans les
conditions normales d'emploi, pratiquement proportionnel au courant primaire et déphasé par
rapport à celui-ci d'un angle approximativement nul pour un sens approprié des connexions.
La notion de transformateur de courant est un abus de langage, mais elle a été popularisée dans
l'industrie. L'expression « transformateur d'intensité » est sans doute plus exacte. On utilise
fréquemment les abréviations TC ou TI.
Les transformateurs de courant ont deux fonctions essentielles :
• Adapter la valeur du courant MT du primaire aux caractéristiques des appareils de
mesure ou de protection en fournissant un courant secondaire d’intensité
proportionnelle réduite,
• Isoler les circuits de puissance du circuit de mesure et/ou de protection.
La fonction d’un transformateur de courant phase est de fournir à son secondaire (Is) un courant
proportionnel au courant primaire (Ip) mesuré. L’utilisation concerne autant la mesure
(comptage) que la protection.

5.1.5.2 Transformateur de Tension


5.1.5.2.1 Définition

Selon la définition donnée par la commission électrotechnique internationale (C.E.I), un


transformateur de tension ou potentiel est un « transformateur de mesure dans lequel la tension
secondaire est, dans les conditions normales d'emploi, pratiquement proportionnelle à la
tension primaire et déphasée par rapport à celle-ci d'un angle voisin de zéro, pour un sens
approprié des connexions ». On utilise aussi le terme transformateur de potentiel (TP).
Il s'agit donc d'un appareil utilisé pour la mesure de fortes tensions électriques. Il sert à faire
l'adaptation entre la tension élevée d'un réseau électrique HTA ou HTB (jusqu'à quelques
centaines de kilovolts) et l'appareil de mesure (voltmètre, ou wattmètre par exemple) ou le
relais de protection, qui eux sont prévus pour mesurer des tensions de l'ordre de la centaine de
volts.
La caractéristique la plus importante d'un transformateur de tension est donc son rapport de
transformation, par exemple 400 000 V/100 V.

5.1.5.2.2 Fonction

La fonction d’un transformateur de tension est de fournir à son secondaire une tension image
de celle qui lui est appliquée au primaire. L’utilisation concerne autant la mesure que la
protection.
Les transformateurs de tension (TT ou TP) sont constitués de deux enroulements, primaire et
secondaire, couplés par un circuit magnétique, les raccordements peuvent se faire entre phases
ou entre phase et terre (Figure ci-dessous).
Avec, m= V2/V1 : rapport de transformation de TT.

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5.1.5.3 Relais de Protection

5.1.5.3.1 Définition

Les relais de protection sont des appareils qui reçoivent un ou plusieurs informations (signaux)
à caractère analogique (courant, tension, puissance, fréquence, température, …etc.) et le
transmettent à un ordre binaire (fermeture ou ouverture d’un circuit de commande) lorsque ces
informations reçues atteignent les valeurs supérieures ou inférieures à certaines limites qui sont
fixées à l’avance, Donc le rôle des relais de protection est de détecter tout phénomène anormal
pouvant se produire sur un réseau électrique tel que le court-circuit, variation de tension. …etc.
Un relais de protection détecte l’existence de conditions anormales par la surveillance continue,
détermine quels disjoncteurs ouvrir et alimente les circuits de déclenchement.

5.1.5.3.2 Types

Nous distinguons trois types :

A. Relais Electromécaniques :

Ce relais est basé sur le principe d'un disque d'induction actionné par des bobines alimentées
par des variables électriques du réseau via des transformateurs de courant et de tension. Un
ressort de rappel réglable détermine la limite de l'action du disque sur un déclencheur (points
de réglage).

B. Relais Statique :

Le développement de l’électronique a poussé les protections vers l’utilisation des composants


électroniques discrets et les relais statiques. Ces protections, apparues sur le marché dans les
années 1970, sont basées sur le principe de la transformation de variables électriques du réseau,
fournies par des transformateurs de courant et de tension, en signaux électriques de faible
voltage qui sont comparés à des valeurs de référence (points de réglage).
Les circuits de comparaison fournissent des signaux de temporisations qui actionnent des relais
de sortie à déclencheurs. Ces dispositifs nécessitent en général une source d'alimentation
auxiliaire continue :
• Ils procurent une bonne précision et permettent la détection des faibles courants de
court-circuit.

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• Chaque unité opère comme une fonction unitaire et plusieurs fonctions sont nécessaires
pour réaliser une fonction de protection complète.
Les inconvénients de ces dispositifs demeurent :
• Le risque d'être hors d'état de fonctionner entre deux périodes de tests,
• La grande puissance consommée en veille,
• La faible sécurité de fonctionnement (pas de fonction d'autocontrôle).

C. Les Relais Numériques :

La technologie numérique a fait son apparition au début des années 1980. Avec le
développement des microprocesseurs et des mémoires, les puces numériques ont été intégrées
aux équipements de protection.
Les protections numériques, sont basées sur le principe de la transformation de variables
électriques du réseau, fournies par des transformateurs de mesure, en signaux numériques de
faible voltage. L'utilisation de techniques numériques de traitement du signal permet de
décomposer le signal en vecteurs, ce qui autorise un traitement de données via des algorithmes
de protection en fonction de la protection désirée. En outre, ils sont équipés d'un écran
d'affichage à cristaux liquides sur la face avant pour le fonctionnement local.
Ces dispositifs nécessitant une source auxiliaire, offrent un excellent niveau de précision et un
haut niveau de sensibilité. Ils procurent de nouvelles possibilités, comme :
• Intégration de plusieurs fonctions pour réaliser une fonction de protection complète
dans une même unité,
• Le traitement et le stockage de données,
• L'enregistrement des perturbations du réseau (perturbographe),
• Le diagnostic des dispositifs connectés (disjoncteurs, …).

5.1.5.4 Disjoncteur Moyenne Tension

Définition et Rôle

Selon la définition de la Commission électrotechnique internationale (C.E.I), un disjoncteur à


HTA est destiné à établir, supporter et interrompre des courants sous sa tension assignée (la
tension maximale du réseau électrique qu’il protège) à la fois :
• Dans des conditions normales de service, par exemple pour connecter ou déconnecter
une ligne dans un réseau électrique,
• Dans des conditions anormales spécifiées, en particulier pour éliminer un court-circuit,
et les conséquences de la foudre.
De par ses caractéristiques, un disjoncteur est l’appareil de protection essentiel des réseaux
électrique HTA, car il est seul capable d’interrompe un courant de court-circuit et donc éviter
que le matériel soit endommagé par ce court-circuit.

5.1.5.5 Fusible Moyenne Tension

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Les fusibles moyenne tension offrent une protection des dispositifs de distribution moyenne
tension (de 3 à 36 kV) contre des effets dynamiques et thermiques causés par les courts-circuits
plus élevés que le courant minimal de coupure du fusible. Etant donné leur faible coût
d’acquisition et ne nécessitant aucune maintenance, les fusibles moyenne tension sont une
excellente solution pour la protection de différents types de dispositifs de distribution :
• Des récepteurs moyenne tension (transformateurs, moteurs, condensateurs... etc.),
• Des réseaux de distribution électrique publique et industrielle.
Ils offrent une protection sûre contre des défauts importants qui peuvent survenir d’une part
sur les circuits moyenne tension, d’autre part sur les circuits basse tension. Cette protection
peut être accrue en combinant les fusibles avec des systèmes de protection basse tension ou un
relais de surintensité.

5.2. Différents Types des Protections Electriques

5.2.1 Introduction

L’étude des protections d’un réseau se décompose en deux étapes distinctes :


• La définition du système de protection, appelée plan de protection,
• La détermination des réglages de chaque unité de protection, appelée coordination des
protections ou sélectivité.
Un système de protection, c’est le choix des éléments de protection et de la structure globale
de l’ensemble, de façon cohérente et adaptée au réseau. Le système de protection se compose
d’une chaîne constituée des éléments suivants :
• Les capteurs de mesure (courant et tension) fournissant les informations de mesure
nécessaires à la détection des défauts,
• Les relais de protection, chargés de la surveillance permanente de l’état électrique du
réseau, jusqu’à l’élaboration des ordres d’élimination des parties défectueuses, et leur
commande par le circuit de déclenchement,
• Les organes de coupure dans leur fonction d’élimination de défaut : disjoncteurs,
interrupteurs fusibles.

5.2.2 Protection Externe des Transformateurs

5.2.2.1 Protection à Maximum de Courant Phase

Le transformateur HTB/HTA sera en général protégé par deux protections à maximum de


courant, Protection côté haute tension (HTB) et Protection côté moyenne tension (HTA).

A. Protection à maximum de courant côté HTB

C’est une protection contre les surcharges du transformateur et constitue, dans les limites de
son réglage, une réserve aux protections maximum de courant côté HTA, un seuil d'intervention
à temps constant, et devra être réglée comme suit :

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Où, In1: est le courant nominal du transformateur côté HT.

B. Protection à maximum de courant côté HTA :

C’est une protection contre les surcharges du transformateur et constitue, dans les limites de
son réglage, une réserve aux protections de ligne MT.
Elle sera à un seuil d'intervention à temps constant, et devra être réglée comme suit :

Iréglage = (1,3−1,4).In2 Temps = 2,0sec

où, In2 est le courant nominal du transformateur côté MT.

Le choix du temps d'intervention est déterminé aussi bien par l'impératif d'assurer la sélectivité
avec la protection de la ligne MT que par la nécessité de permettre la surcharge du
transformateur durant de courts laps de temps, suffisants à l'accomplissement des transferts de
charge.

5.2.2.2 Protection Différentielle

La protection différentielle est obtenue par la comparaison de la somme des courants primaires
à la somme des courants secondaires. L'écart de ces courants ne doit pas dépasser une valeur i0
pendant un temps supérieur à t0, au-delà il y a déclenchement.
La protection différentielle transformateur est une protection principale aussi importante que
les protections internes transformateur. Cette protection à une sélectivité absolue, il lui est
demandé, en plus, d'être très stable vis-à-vis des défauts extérieurs.
Le principe de fonctionnement de la protection est basé sur la comparaison des courants
rentrants et des courants sortants du transformateur.
Cette protection s’utilise :
• Pour détecter des courants de défaut inférieurs au courant nominal,
• Pour déclencher instantanément puisque la sélectivité est basée sur la détection et non
sur la temporisation.

La stabilité de la protection différentielle est sa capacité à rester insensible s'il n'y a pas de
défaut interne à la zone protégée même si un courant différentiel est détecté :
• Courant magnétisant de transformateur,
• Courant capacitif de ligne,
• Courant d'erreur dû à la saturation des capteurs de courant.
A. Protection différentielle à haute impédance :

La protection différentielle à haute impédance est connectée en série avec une résistance (Rs)
de stabilisation dans le circuit différentiel (Figure ci-dessous).

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B. Protection différentielle à pourcentage :

La protection différentielle à pourcentage (Figure ci-dessous) est connectée indépendamment


aux circuits des courants I et I'. La différence des courants (I - I') est déterminée dans la
protection, et la stabilité (1) de la protection est obtenue par une retenue relative à la mesure du
courant traversant (I+I') / 2.

C. Réglage de relais de protection :

D'une façon générale, plusieurs paramètres sont à l'origine de l'existence d'un courant
différentiel circulant dans le relais en régime de fonctionnement à vide ou en charge d'un
transformateur :
• Les rapports de transformation,
• Le couplage des enroulements,
• Le courant à vide,
• Les erreurs des transformateurs de courant.
Avec tous ces paramètres, il est impossible d'obtenir un courant différentiel nul, c'est la raison
pour laquelle on adopte des protections différentielles à pourcentage sur les transformateurs.
Le courant différentiel limite de fonctionnement peut être réglé entre 20 % et 50 % du courant
nominal de la protection (Figure ci-dessous).

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Courbe de déclenchement de la protection différentielle

D. Exemple de réglage :

Par suite du couplage étoile-étoile avec mise à la terre des neutres, les courants primaire et
secondaire du transformateur sont en phase. Un couplage étoile-triangle aurait nécessité un
couplage triangle à l'entrée des transformateurs TCA1 pour rattraper le déphasage entre les
courants primaires et secondaires.
Le reste des réglages consiste à définir les rapports des TCA1 et TCA2 qui permettent d'avoir
l'égalité des courants i11 et i22 à l'entrée du relais quel que soit la charge transitant par le
transformateur (pour notre exemple, la charge et de 400 A « vue » sous 220 kV).

• Côté 220 kV :

i1 = 1 A ; en choisissant un rapport de transformation égal à 1 pour le TCA1, nous aurons


i11 = 1 A

• Côte 60 kV :

Le courant de charge coté 60 kV est :

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Le courant de charge au secondaire des TC principaux est :

Le but recherché est d’avoir : i11 = i22 = 1 A.

L'équation simplifiée des forces magnétomotrices du TCA2 nous permet d’écrire :

n2 et n22 sont respectivement les nombres de spires primaires et secondaires des TCA.

Avec des TCA, de type SIEMENS par exemple, on aura :


• Pour TCA1 : n1 = n11 = 26 spires, et pour TCA2 : n2 = 18 spires, n22 = 22 spires.
La sensibilité de la protection est réglée à : Is= 30%. In, Dans les protections différentielles de
technologie numérique, les TC de recalage sont intégrés à l’intérieur des protections.

5.2.2.3 - Protection Contre la Surtension :

Le rôle des parafoudres et des éclateurs de protection est de protéger le transformateur contre
les surtensions excessives dont l’origine peut être :

• Soit les manœuvres de disjoncteurs dans des circonstances particulières,


• Soit les coups de foudre en ligne,
• Soit un défaut d’isolement en ligne …. etc.

Les parafoudres doivent être choisis, ou l’écartement des éclateurs réglé, de façon telle que la
tension maximale qui atteint le transformateur soit, au plus, égale à 80% de la tension d’essai
correspondante.
Leur efficacité n’est garantie que s’ils sont placés à proximité immédiate du transformateur à
protéger : les éclateurs sont généralement disposés sur les traversées elles-mêmes du
transformateur, les parafoudres sont parfois accrochés à la cuve du transformateur. Dans le cas
contraire, en effet, des réflexions d’ondes sur les lignes avec formation de nœuds et ventres
peuvent réduire très sensiblement leur efficacité. Les éclateurs de protection sont moins fidèles
que les parafoudres, en ce sens que la dispersion des tensions d’amorçage en fonction des
conditions atmosphériques, ou de la forme de l’onde, est bien supérieure à celle des
parafoudres. En outre, un arc amorcé entre les électrodes d’un éclateur ne s’éteint pas toujours
de lui-même lorsque la tension appliquée redevient normale. Les éclateurs doivent donc être

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utilisés conjointement avec un dispositif de protection contre les défauts la terre extérieurs à la
cuve du transformateur.

5.2.2.4 - Protection interne :

Protection par Buchholz :

Les arcs qui prennent naissance à l’intérieur de la cuve d’un transformateur décomposent
certaine quantité d’huile et provoquent un dégagement gazeux. Les gaz produits montent vers
la partie supérieure de la cuve de transformateur et de là vers le conservateur à travers un relais
mécanique appelé relais BUCHHOLZ (Figure ci-dessous). Ce relais est sensible à tout
mouvement de gaz ou d'huile. Si ce mouvement est faible, il ferme un contact de signalisation
(alarme BUCHHOLZ). Par ailleurs, un ordre de déclenchement est émis au moyen d'un autre
contact qui se ferme en cas de mouvement important. Les gaz restent enfermés à la partie
supérieure du relais, d’où ils peuvent être prélevés, et leur examen permet dans une certaine
mesure de faire des hypothèses sur la nature de défauts :
• Si les gaz ne sont pas inflammables on peut dire que c’est l’air qui provient soit d’une
poche d’air ou de fuite d’huile.
• Si les gaz s’enflamment, il y a eu destruction des matières isolantes donc le
transformateur doit être mis hors service.

Relais BUCHHOLZ.

5.2.3 Protection des Départs HTA

5.2.3.1 Protection à Maximum de Courant Phase :

Ce seuil protège la ligne contre les surcharges inadmissibles (Première seuil : Iph >) et les
courts-circuits entre phases (Deuxième seuil : Iph >>). Son réglage tient compte du courant de
surcharge maximal (défini par le courant admissible des conducteurs ou par le courant de
surcharge maximal des transformateurs de courant de la ligne) et du courant de défaut minimal
en bout de la ligne (défaut biphasé). Le temps d'action de cette protection ne dépasse en aucun
cas 1 seconde.

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5.2.3.2 - Protection de Maximum de Courant Homopolaire :

Son rôle est de protège le départ contre les défauts à la terre. Le courant résiduel qui caractérise
le courant de défaut à la terre est égale à la somme vectorielle des 3 courants de phase. Le
courant résiduel est égal à 3 fois le courant homopolaire Io.

Il y a deux méthodes pour caractériser le courant résiduelle :


• Par la mesure directe sur le TC tore,
• Par le calcul à partir de trois TC phase
Le réglage est choisi de façon à rester insensible au courant capacitif circulant dans le neutre
lors des défauts proches sur les autres départs du poste. Il doit pouvoir détecter le courant de
court-circuit minimal. Sa temporisation est commune au seuil violent du courant de phase. Elle
est généralement très basse.

Avec : IC0 c’est le courant capacitif du départ.

5.2.3.3 Protection de Terre Résistant :

Cette protection est destinée à protéger les lignes moyenne contre le court-circuit à la terre avec
résistance très résistant d’ordre 11 k  en 10 kV et 35 k  en 30 kV, c’est une protection
centralisée et non sélective.
Iréglage = 5A Temps = 5sec

5.2.3.4 Automate de Réenclencheur :

La plupart des défauts dans les réseaux de distribution MT aérien sont du type défaut fugitif,
afin de limiter la durée de la coupure électrique des clients au minimum, les différents
automates de reprise de service sont installés sur les départs. Sur les départs aériens du réseau
de distribution MT issue d’un poste source, on peut trouver un disjoncteur commandé par un
dispositif de réenclenchement triphasé avec les cycles rapide et lent (Figure ci-dessous).
L’instruction d’action de réenclencher est automatiquement effectuée selon les étapes
consécutives ci-dessous :

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Cycle rapide : c’est le cycle de déclenchement réenclenchement triphasé rapide. Après 150
ms du moment de l’apparition du défaut, le disjoncteur est ouvert pour coupure de
l’alimentation du réseau en défaut. La durée de mise hors tension est d’environ 300 ms pour
permettre la désionisation de l’arc électrique. Si le défaut est éliminé après un cycle rapide, il
est de type défauts fugitifs.

Cycles lents : si le défaut réapparaît après la fermeture du disjoncteur à la fin du cycle rapide,
on effectue automatiquement un cycle de déclenchement-réenclenchement triphasé lent. Un
deuxième déclenchement aura lieu 500 ms après la réapparition du défaut. La durée de coupure
est de 15 à 30 secondes. Ce cycle peut être suivi d’un deuxième cycle analogue ; c’est le cas
général lorsqu’il est fait usage d’interrupteurs aériens à ouverture dans le creux de tension
(IACT). Si le défaut est éliminé après les cycles lents, il est de type défauts semi permanents.

Déclenchement définitif : si le défaut persiste encore après des cycles de réenclenchement


(cycle rapide, 1 ou 2 cycles lents), c’est un défaut permanent. Le disjoncteur est déclenché
après 500 ms jusqu’à la fin de l’intervention nécessaire.

Avec,
A : Apparition d’un courant de défaut sur le départ,
D : Déclenchement définitif,
F : Fermeture du disjoncteur,
O : Ouverture du disjoncteur,
RL : Réenclenchement lent (lent 1 et lent 2),
RR : Réenclenchement lent,
VR : Verrouillage réenclenchement rapide pendant 10 à 15 sec,
V. L1 : Verrouillage réenclenchement lent 1 pendant 3 sec,
V. L2 : Verrouillage réenclenchement lent 2 pendant 3 sec.

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Complément Chapitre 5
Calcul des Court-Circuit par la Méthode des Composantes Symétriques

--------------------------------------------------------------------------------------------
5.1. Introduction

Un système triphasé non équilibré peut être décomposé en trois systèmes équilibrés dans l’état
stable sinusoïdal. Proposé par C.L. Fortescue, cette méthode de décomposition d’un système
déséquilibré en trois systèmes équilibrés s’appelle « Composantes Symétriques ». Elle est aussi
appelée la résolution par les composantes symétriques des phaseurs d’origine ou simplement
composantes symétriques. Dans ce chapitre, nous allons discuter de la transformation des
composants symétriques et ensuite présenterons comment les composant non équilibrés tels
que les charges connectées en étoile ou en triangle, transformateurs, générateurs et les lignes
de transmission de puissance peuvent être résolues en composants systématiques. Nous
pouvons alors combiner tous ces composants ensemble pour former ce qu’on appelle des
réseaux de séquence.
Un système de trois phaseurs non équilibrés peut être résolu (décomposé) suivants les trois
composantes ci-après :

• Séquence positive : un système triphasé équilibré avec la même séquence de phases que
la séquence d’origine.
• Séquence négative : un système triphasé équilibré avec une séquence de phases opposée
comme la séquence d’origine.
• Séquence homopolaire : trois phaseurs d’égales magnitude et de phase.

Ceci décrit un ensemble de trois phaseurs non équilibrés qui sont résolus dans les trois
composants de séquences mentionnés ci-dessus. Dans cet ensemble, l’ensemble initial de trois
phaseurs est designer par Va, Vb, et Vc, tandis que leurs composantes positive, négative et à

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séquence nulle sont désignés par les indices 1, 2 et 0 respectivement notées Va1, Va2 et Va0.
Notez que, tout comme les phaseurs de tension donnée dans la Figure 7.1, nous pouvons
également résoudre trois phaseurs de courant non équilibrés en trois composants symétriques.

Figure 5.1. Représentation de (a) un réseau déséquilibré, (b) Séquence positive, (c)
Séquence négative et (d) Séquence Zéro

5.2. Transformation des Composantes Symétriques


Avant de discuter de la transformation de composantes symétriques, définissons d’abord
l’opérateur 𝑎 comme suit :

0 1 √3
𝑎 = 𝑒 𝑗120 = − + 𝑗 (5.1)
2 2

Notez que pour cet operateur les relations suivantes sont correctes ou valides :

0 1 √3
𝑎2 = 𝑒 𝑗120 = − − 𝑗
2 2
= 𝑎∗ (5.2)
0
𝑎3 = 𝑒 𝑗360 = 1
0 0 0
𝑎4 = 𝑒 𝑗480 = 𝑒 𝑗360 𝑒 𝑗120 = 𝑎
0 0 0
𝑎5 = 𝑒 𝑗600 = 𝑒 𝑗360 𝑒 𝑗240 = 𝑎2 , ainsi de suite

Notez également que nous avons :

1 √3 1 √3
1 + 𝑎 + 𝑎2 = 1 − +𝑗 − −𝑗 =0 (5.3)
2 2 2 2
En utilisant l’operateur 𝑎, nous pouvons écrire à partir de la Figure VI.1(b)

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𝑉𝑏1 = 𝑎2 𝑉𝑎1 et 𝑉𝑐1 = 𝑎𝑉𝑎1 (5.4)

De même, à partir de la Figure VI.1 (c), nous obtenons :

𝑉𝑏2 = 𝑎𝑉𝑎2 et 𝑉𝑐2 = 𝑎2 𝑉𝑎2 (5.5)

Enfin, à partir de la Figure VI.1 (d), nous obtenons :

𝑉𝑎0 = 𝑉𝑏0 = 𝑉𝑐0 (5.6)

La matrice de transformation des composantes symétriques est alors donnée par :

𝑉𝑎𝑜 1 1 1 1 𝑉𝑎
[𝑉𝑎1 ] = [1 𝑎 𝑎] [𝑉𝑏 ] (5.7)
3
𝑉𝑎2 1 𝑎2 𝑎 𝑉𝑐

Nous définissons les vecteurs 𝑉𝑎012 et 𝑉𝑎𝑏𝑐 comme

𝑉𝑎0 𝑉𝑎
𝑉𝑎012 = [𝑉𝑎1 ] , 𝑉𝑎𝑏𝑐 = [𝑉𝑏 ]
𝑉𝑎2 𝑉𝑐

On peut écrire (5.4) comme suit :

𝑉𝑎012 = 𝐶𝑉𝑎𝑏𝑐 (5.8)

, ou 𝐶 est la matrice de transformation de composant symétrique et est donné par :

1 1 1 1
𝐶 = [1 𝑎 𝑎] (5.9)
3
1 𝑎2 𝑎

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Les composants de phaseur d’origine peuvent également être obtenus à partir de la


transformation de composant symétrique inverse, c’est-à-dire :

𝑉𝑎𝑏𝑐 = 𝐶 −1 𝑉𝑎012 (5.10)

En inversant la matrice 𝐶 donnée en (5.9) et en combinant avec (5.10) nous obtenons :

𝑉𝑎 1 1 1 1 𝑉𝑎0 𝑉𝑎0
−1
[𝑉𝑏 ] = [1 𝑎 𝑎] [𝑉𝑎1 ] = 𝐶 [𝑉𝑎1 ] (5.11)
3
𝑉𝑐 1 𝑎2 𝑎 𝑉𝑎2 𝑉𝑎2

De (5.11) nous pouvons écrire:

𝑉𝑎 = 𝑉𝑎0 + 𝑉𝑎1 + 𝑉𝑎2 (5.12)

𝑉𝑏 = 𝑉𝑎0 + 𝑎2 𝑉𝑎1 + 𝑎𝑉𝑎2 = 𝑉𝑏𝑜 + 𝑉𝑏1 + 𝑉𝑏2 (5.13)

𝑉𝑐 = 𝑉𝑎0 + 𝑎𝑉𝑎1 + 𝑎2 𝑉𝑎2 = 𝑉𝑐0 + 𝑉𝑐1 + 𝑉𝑐2 (5.14)

Enfin, si nous définissons un ensemble de phaseurs de courant non équilibrés comme 𝐼𝑎𝑏𝑐 et
leurs composants symétriques comme 𝐼𝑎012 , nous pouvons alors écrire que :
𝐼𝑎012 = 𝐶𝐼𝑎𝑏𝑐
{ (5.15)
𝐼𝑎𝑏𝑐 = 𝐶 −1 𝐼𝑎012

EXEMPLES :
EX.5.1) Considérons un ensemble de tensions équilibrées données per unit de :

𝑉𝑎 = 1.0; 𝑉𝑏 = 1.0 < −1200 𝑒𝑡 𝑉𝑐 = 1.0 < 1200


Ecrire ces tensions sous forme des composantes symétriques
EX.5.2) Toutes les quantités données dans cet exemple sont exprimées en per unit. Considérons
le jeu suivant de trois tensions non équilibrées :

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𝑉𝑎 = 1.0; 𝑉𝑏 = 1.2 < −1100 𝑒𝑡 𝑉𝑐 = 1.0 < 1200

Résoudre ce système en utilisant les composantes symétriques.


5.3.Puissance Active et Réactive
La puissance triphasée dans le système asymétrique d’origine est donnée par :

𝑃𝑎𝑏𝑐 + 𝑄𝑎𝑏𝑐 = 𝑉𝑎 𝐼𝑎∗ + 𝑉𝑏 𝐼𝑏∗ + 𝑉𝑐 𝐼𝑐∗ = 𝑉𝑎𝑏𝑐


𝑇 ∗
𝐼𝑎𝑏𝑐 (5.16)

, où 𝐼 ∗ est le conjugué complexe du vecteur 𝐼. Nous avons maintenant de (5.10) et (5.15) :


𝑇 ∗
𝑃𝑎𝑏𝑐 + 𝑄𝑎𝑏𝑐 = 𝑉𝑎012 𝐶 −𝑇 𝐶 −1∗ 𝐼𝑎012 (5.17)

De (5.11) on obtient:
1 0 0
𝐶 −𝑇 𝐶 −1∗ = 3 [0 1 0]
0 0 1
Donc, à partir de (5.17) on obtient :

∗ ∗ ∗
𝑃𝑎𝑏𝑐 + 𝑄𝑎𝑏𝑐 = (𝑉𝑎0 𝐼𝑎0 + 𝑉𝑎1 𝐼𝑎1 + 𝑉𝑎2 𝐼𝑎2 ) (5.18)
Nous trouvons alors que la puissance complexe est trois fois la somme de la puissance
complexe des séquences en trois phases.

Exemple 5.3. Considérons les tensions données dans l’exemple 5.2. Supposons en outre que
ces tensions sont des tensions ligne à neutre et qu’elles fournissent une charge symétrique
connectées à Y, dont l’impédance par phase est 𝑍𝑌 = 0.2 + 𝑗0.8 per unit. Calculer la
puissances active et réactive de ce système ?
5.4. Transformation Orthogonale
Au lieu de la matrice de transformation donnée dans (5.9), utilisons la matrice de
transformation :

1 1 1 1
𝐶= [1 𝑎 𝑎2 ] (5.19)
√3 1 𝑎2 𝑎
Nous avons alors :

−1
1 1 1 1
𝐶 = [1 𝑎2 𝑎] (5.20)
√3 1 𝑎 𝑎2

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Notez dans (5.19) et (5.20) que 𝐶 −1 = (𝐶 𝑇 ). Nous pouvons donc indiquer que 𝐶(𝐶 𝑇 )∗ = 𝐼3 ,
où 𝐼3 est la matrice d’identité (3 × 3). Par conséquent, les matrices de transformations données
en (5.19) et (7.20) sont orthogonales. Maintenant comme :

1 0 0
−𝑇 −1∗ 𝑇 ∗
𝐶 𝐶 = (𝐶 ) 𝐶 = [0 1 0]
0 0 1

, nous pouvons écrire de (5.17) :

∗ ∗ ∗
𝑃𝑎𝑏𝑐 + 𝑗𝑄𝑎𝑏𝑐 = 𝑉𝑎0 𝐼𝑎0 + 𝑉𝑎1 𝐼𝑎1 + 𝑉𝑎2 𝐼𝑎2 (5.21)

Nous allons maintenant discuter de la façon dont différents éléments d’un système électrique
sont représentés en termes de composants de séquence. En fait, nous montrerons que chaque
élément est représenté par trois circuits équivalents, un pour chaque séquence de composants
symétriques.

5.5. Circuit de Séquence pour Charges


Dans cette section, nous construirons séparément des circuits de séquence pour les charges
connectées en étoile et en triangle séparément.

5.5.1. Circuit de Séquence pour une Charge connectée en Etoile

Considérez la charge en Y équilibrée illustrée à la Figure 5.4. Le point neutre (n) des
enroulements est mis à la terre par une impédance 𝑍𝑛 . La charge dans chaque phase est notée
𝑍𝑌 . Considérons la phase a de la charge. La tension entre la ligne et la masse est notée 𝑉𝑎 , la
tension ligne à neutre 𝑉𝑎𝑛 et la tension entre le neutre et la masse est notée 𝑉𝑛 . Le courant dans
le conducteur neutre est donné par:
𝐼𝑛 = 𝐼𝑎 + 𝐼𝑏 + 𝐼𝑐 = 3𝐼𝑎0 + (𝐼𝑎1 + 𝐼𝑏1 + 𝐼𝑐1 ) + (𝐼𝑎2 + 𝐼𝑏2 + 𝐼𝑐2 ) = 3𝐼𝑎0 (5.22)

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Figure 5.4. Schéma de principe d’une charge en Y équilibrée.

La chute de tension entre le neutre et la terre est :

𝑉𝑛 = 3𝑍𝑛 𝐼𝑎0 (5.23)

, on peut écrire : 𝑉𝑎 = 𝑉𝑎𝑛 + 𝑉𝑛 = 𝑉𝑎𝑛 + 3𝑍𝑛 𝐼𝑎0 (5.24)

Nous pouvons écrire une expression similaire pour les deux autres phases. On peut donc écrire :

𝑉𝑎 𝑉𝑎𝑛 𝑉𝑛 𝐼𝑎 1
𝑉 𝑉 𝑉 𝐼
[ 𝑏 ] = [ 𝑏𝑛 ] + [ 𝑛 ] = 𝑍𝑌 [ 𝑏 ] + 3𝑍𝑛 𝐼𝑎0 [1] (5.25)
𝑉𝑐 𝑉𝑐𝑛 𝑉𝑛 𝐼𝑐 1

Puis multipliant les deux côtés de l’équation ci-dessus par la matrice C et en utilisant (5.8) nous
obtenons :
1
𝑉𝑎012 = 𝑍𝑌 𝐼𝑎012 + 3𝑍𝑛 𝐼𝑎0 𝐶 [1] (5.26)
1

1 1
Comme : 𝐶 [1] = [0],
1 0

𝑉0𝑎 𝑉𝑎0 𝐼𝑎0


Nous obtenons de (5.26) : [𝑉𝑎1 ] = 𝑍𝑌 [𝑉𝑎1 ] + 3𝑍𝑛 [ 0 ] (5.27)
𝑉𝑎2 𝑉𝑎2 0

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Nous trouvons ensuite que les tensions de séquence homopolaire, positives et négatives de
dépendent que de leurs courants de composants de séquence respectifs. Les circuits équivalents
aux composants de séquence sont illustrés à la Figure 5.3. Alors que les impédances de
séquence positive et négative sont toutes deux égales à 𝑍𝑌 , l’impédance de séquence
homopolaire est égale à :
𝑍0 = 𝑍𝑌 + 3𝑍𝑛 (5.28)

Si le neutre est mis à la terre directement (c’est-à-dire, 𝑍𝑛 = 0), alors 𝑍0 = 𝑍𝑌 . D’autre part,
si le neutre est maintenant flottant (c’est-à-dire, 𝑍𝑛 = ∞), aucun courant homopolaire ne
circulera dans le circuit.

Figure 5.5. Circuit de séquence de charge connectée en Etoile : (a) Positif, (b) Négatif et (c) Homopolaire

5.5.2. Circuit de Séquence pour une Charge connectée en Triangle

Considérons la charge connectée Δ équilibrée illustrée à la Figure 5.6, dans laquelle la charge
de chaque phase est désignée par 𝑍Δ . Les tensions entre lignes sont données par les relations
suivantes :
𝑉𝑎𝑏 = 𝑍Δ 𝐼𝑎𝑏
{ 𝑉𝑏𝑐 = 𝑍Δ 𝐼𝑏𝑐 (5.29)
𝑉𝑐𝑎 = ZΔ 𝐼𝑐𝑎
En ajoutant ces trois tensions nous trouvons :

Figure 5.6. Schéma de principe d’une charge en Δ équilibrée

𝑉𝑎𝑏 + 𝑉𝑏𝑐 + 𝑉𝑐𝑎 = 𝑍Δ (𝐼𝑎𝑏 + 𝐼𝑏𝑐 + 𝐼𝑐𝑎 ) (5.30)

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En notant 𝑉𝑎𝑏0, composant 𝑉𝑎𝑏 , 𝑉𝑏𝑐 et 𝑉𝑐𝑎 de séquence homopolaire, et 𝐼𝑎𝑏0 dans celui de
𝐼𝑎𝑏 , 𝐼𝑏𝑐 et 𝐼𝑐𝑎 , nous pouvons réécrire (5.30).

𝑉𝑎𝑏0 = 𝑍Δ 𝐼𝑎𝑏0 (5.31)

Comme : 𝑉𝑎𝑏 + 𝑉𝑏𝑐 + 𝑉𝑐𝑎 = 𝑉𝑎 − 𝑉𝑏 + 𝑉𝑏 − 𝑉𝑐 + 𝑉𝑐 − 𝑉𝑎 = 0

Nous trouvons dans (5.31) 𝑉𝑎𝑏0 = 𝐼𝑎𝑏0 = 0. Par conséquent, une charge connectée sans
couplage mutuel n’a pas de courant de séquence homopolaire circulant. Notez que les
impédances de séquence positive et négative pour cette charge seront égales à 𝑍Δ .

5.6. Circuits de Séquence Symétriques pour la Ligne de Transmission

Le schéma de principe d’une ligne de transmission est présenté à la Figure 5.8. Dans ce
diagramme, l’auto-impédance des trois phases est désignée par 𝑍𝑎𝑎 , 𝑍𝑏𝑏 et 𝑍𝑐𝑐 , tandis que celle
du fil neutre est destinée par 𝑍𝑛𝑛 . Supposons que les auto-impédances des conducteurs soient
les mêmes, c’est-à-dire :
𝑍𝑎𝑎 = 𝑍𝑏𝑏 = 𝑍𝑐𝑐

Puisque la ligne de transmission est supposée être symétrique, nous supposons en outre que les
inductances mutuelles entre les conducteurs sont les mêmes et les inductances mutuelles entre
les conducteurs et le neutre, c’est-à-dire :

𝑍𝑎𝑏 = 𝑍𝑏𝑐 = 𝑍𝑐𝑎 𝑒𝑡 𝑍𝑎𝑛 = 𝑍𝑏𝑛 = 𝑍𝑐𝑛

Les directions des courants traversant les lignes sont indiquées à la Figure 5.8 et les tensions
entre les différents conducteurs sont telles qu’indiquées.

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Figure 5.7. Représentation en bloc des paramètres d’une ligne de transmission


symétrique.

En appliquant la loi de Kirchhoff sur la tension, nous obtenons :

𝑉𝑎𝑛 = 𝑉𝑎𝑎′ + 𝑉𝑎′𝑛′ + 𝑉𝑛′𝑛 = 𝑉𝑎𝑎′ + 𝑉𝑎′𝑛′ − 𝑉𝑛𝑛′ (5.41)

Encore :

𝑉𝑎𝑎′ = 𝑍𝑎𝑎 𝐼𝑎 + 𝑍𝑎𝑏 (𝐼𝑏 + 𝐼𝑐 ) + 𝑍𝑎𝑛 𝐼𝑛 (5.42)

𝑉𝑛𝑛′ = 𝑍𝑛𝑛 𝐼𝑎 + 𝑍𝑎𝑛 (𝐼𝑎 + 𝐼𝑏 + 𝐼𝑐 ) (5.43)

En substituant (5.42) et (5.43) en (5.41) on obtient :

𝑉𝑎𝑛 − 𝑉𝑎′ 𝑛′ = (𝑍𝑎𝑎 − 𝑍𝑎𝑛 )𝐼𝑎 + (𝑍𝑎𝑏 − 𝑍𝑎𝑛 )(𝐼𝑏 + 𝐼𝑐 ) + (𝑍𝑎𝑛 − 𝑍𝑛𝑛 )𝐼𝑛 (5.44)

Puisque le neutre fournit un chemin de retour pour les courants 𝐼𝑎 , 𝐼𝑏 et 𝐼𝑐 , nous pouvons écrire :

𝐼𝑛 = −(𝐼𝑎 + 𝐼𝑏 + 𝐼𝑐 ) (5.45)

Donc en substituant (5.45) en (5.44) on obtient l’équation suivante pour la phase 𝑎 du circuit :

𝑉𝑎𝑛 − 𝑉𝑎′ 𝑛′ = (𝑍𝑎𝑎 + 𝑍𝑛𝑛 − 2𝑍𝑎𝑛 )𝐼𝑎 + (𝑍𝑎𝑏 + 𝑍𝑛𝑛 − 2𝑍𝑎𝑛 )(𝐼𝑏 + 𝐼𝑐 ) (5.46)
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Dénotant : 𝑍𝑠 = 𝑍𝑎𝑎 + 𝑍𝑛𝑛 − 2𝑍𝑎𝑛 et 𝑍𝑛𝑛 = 𝑍𝑎𝑏 + 𝑍𝑛𝑛 − 2𝑍𝑎𝑛

L’équation (5.46) peut être réécrit comme

𝑉𝑎𝑛 − 𝑉𝑎′ 𝑛′ = 𝑍𝑠 𝐼𝑎 + 𝑍𝑚 (𝐼𝑏 + 𝐼𝑐 ) (5.47)

Puisque (5.47) n’inclut pas explicitement le conducteur neutre, nous pouvons définir la chute
de tension sur le conducteur phase 𝑎 de la manière suivante : 𝑉𝑎𝑎′ = 𝑉𝑎𝑛 − 𝑉𝑎′ 𝑛′ (5.48)

En combinant (5.47) et (5.48) nous obtenons :

𝑉𝑎𝑎′ = 𝑍𝑠 𝐼𝑎 + 𝑍𝑚 (𝐼𝑏 + 𝐼𝑐 ) (5.49)

Une expression similaire peut également être écrite pour les deux autres phases. Nous obtenons
donc :
𝑉𝑎𝑎′ 𝑍𝑠 𝑍𝑚 𝑍𝑚 𝐼𝑎
[𝑉𝑏𝑏′ ] = [𝑍𝑚 𝑍𝑠 𝑍𝑚 ] [𝐼𝑏 ] (5.50)
𝑉𝑐𝑐 ′ 𝑍𝑚 𝑍𝑚 𝑍𝑠 𝐼𝑐

En multipliant les deux côtés de (5.50) par la matrice de transformation C nous obtenons :

𝑍𝑠 𝑍𝑚 𝑍𝑚
𝑉𝑎𝑎′ 012 = 𝐶 [𝑍𝑚 𝑍𝑠 𝑍𝑚 ] 𝐶 −1 𝐼𝑎012 (5.51)
𝑍𝑚 𝑍𝑚 𝑍𝑠

Donc nous avons maintenant :

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Donc à partir de (5.51) on obtient :

(5.52)

Les circuits équivalents positif, négatif et homopolaire de la ligne de transmission sont illustrés
à la Figure 5.8 où les impédances de séquence sont :

Figure 5.8. Circuits de séquence de ligne de transmission symétrique : (a) Positif, (b)
Négatif et (c) homopolaire

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5.7. Méthode de Calcul des Régimes Déséquilibrés

5.7.1. Principe de Superposition

Nous allons examiner le comportement d’un réseau triphasé linéaire et symétrique, c’est-à-dire
composé d’impédances constantes et identiques pour les 3 phases (c’est le cas en pratique) ne
comportant que des forces électromotrices équilibrées mais dont les courants et tensions
peuvent se trouver déséquilibrés du fait de la connexion à une zone dissymétrique D. Les forces
électromotrices (f.é.m.) constituent par nature des systèmes directs, les f.é.m. des systèmes
inverses et homopolaires étant nulles.
Le fonctionnement du réseau est interprété en considérant la superposition de trois régimes
correspondants chacun à l’un des systèmes direct, inverse et homopolaire. En effet dans ce
réseau linéaire et symétrique, les courants de chaque système sont liés uniquement aux tensions
du même système, et réciproquement, par l’intermédiaire des impédances du système
considéré. Notons que ces impédances 𝑍𝑑 , 𝑍𝑖 et 𝑍0 sont fonction des impédances réelles,
notamment des inductances mutuelles.
Pour un réseau comportant une seule f.é.m., les composantes symétriques de tension et de
courant étant respectivement 𝑉𝑑 , 𝑉𝑖 , 𝑉0 , 𝐼𝑑 , 𝐼𝑖 , 𝐼0 , à l’endroit D de la dissymétrie, les relations
définissant les 3 régimes sont :

𝐸 = 𝑉𝑑 + 𝑍𝑑 + 𝐼𝑑

0 = 𝑉𝑖 + 𝑍𝑖 + 𝐼𝑖

0 = 𝑉0 + 𝑍0 + 𝐼0

Figure 5.9. Composantes symétriques de tension

Elles sont schématisées par la Figure 5.9. Pour les réseaux comportant plusieurs sources, ces
équations restent valables à condition de considérer 𝐸 𝑒𝑡 𝑍𝑑 , 𝑍𝑖 , 𝑍0 respectivement comme la
f.é.m. et comme les impédances internes du générateur équivalent de Thevenin.

5.7.2. Méthode de Résolution Pratique

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La méthode résumée ci-dessous est développée en détail dans l’exemple du paragraphe suivant
(Défaut monophasé terre) :

• Le réseau est divisé en deux zones :


o Une zone dissymétrique D (réseau déséquilibré),
o Une Zone symétrique S (réseau équilibré)
• On écrit les équations liant courants et tensions :
o Dans la zone D (composantes réelles),
o Dans la zone S (composantes symétriques),
o Continuité à la frontière D-S,
o Fonctionnement dans la zone S.

La résolution mathématique des équations permet de calculer les valeurs des composantes
réelles des courants et tensions des zones D et S.

A). Défaut Phase-terre (dit défaut homopolaire)

Le circuit est supposé non chargé.


❖ Ecriture des Equations :
o Isolement de la Zone dissymétrique
o Equations des composantes réelles dans (D)

𝐼2 = 𝐼3 = 0 𝑒𝑡 𝑉1 = 𝑍 × 𝐼1

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Ces équations décrivent le cas examiné. Ces sont les seules qui soient propres à ce cas de
Figure.

𝐼1 = 𝐼𝑑 + 𝐼𝑖 + 𝐼0

𝐼2 = 𝑎2𝐼𝑑 + 𝑎𝐼𝑖 + 𝐼0

𝐼3 = 𝑎𝐼𝑑 + 𝑎2𝐼𝑖 + 𝐼0

𝑉1 = 𝑉𝑑 + 𝑉𝑖 + 𝑉0

𝑉2 = 𝑎2 𝑉𝑑 + 𝑎𝑉𝑖 + 𝑉0

𝑉3 = 𝑎𝑉𝑑 + 𝑎𝑉𝑖 + 𝑉0

Ces équations lient respectivement les courant réels et les tensions réelles à leurs composantes
symétriques. On les retrouvera à l’identique dans tous les calculs de régime déséquilibrés.

❖ Continuité à la Frontière D – S
En combinant entre elles les équations des composantes réelles dans (D) et les équations
des composantes symétriques dans (S) on obtient :

𝐼2 = 𝑎2𝐼𝑑 + 𝑎𝐼𝑖 + 𝐼0 = 0 𝐼1
𝐼𝑑 = 𝐼𝑖 = 𝐼0 =
{ 𝐼3 = 𝑎𝐼𝑑 + 𝑎2𝐼𝑖 + 𝐼0 = 0 ⟹{ 3
𝑉1 = 𝑉𝑑 + 𝑉𝑖 + 𝑉0 = 𝑍 × 𝐼1 𝑉𝑑 + 𝑉𝑖 + 𝑉0 = 3𝑍 × 𝐼0

❖ Equations de Fonctionnement de S
Ces trois équations se retrouveront systématiquement dans tous les calculs de régimes
déséquilibrés ne comportant qu’une seule source de tension
𝐸 = 𝑉𝑑 + 𝑍𝑑 × 𝐼𝑑
0 = 𝑉𝑖 + 𝑍𝑖 × 𝐼𝑖
0 = 𝑉0 + 𝑍0 × 𝐼0

❖ Résolution des Equations

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Les valeurs des composantes symétriques des courants et des tensions :

❖ Cas Particuliers
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B). Défaut Biphasé terre


❖ Ecriture des Equations

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C). Défaut Triphasé

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D). Réseau à Charge Déséquilibrée

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E). Réseau avec Ouverture d’une Phase

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Exercices

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Chapitre VI. Coordination de la Protection


----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
6.1. Introduction : Définition
La coordination des équipements de protection d’un réseau consiste à ajuster les
caractéristiques de plusieurs dispositifs de protection placés en série avec comme objectif de
mettre hors service rapidement la seule zone en trouble lors d’un défaut électrique. Cela permet
ainsi de limiter l’étendue de l’interruption, de faciliter la localisation du trouble, de minimiser
les bris possibles aux équipements environnants la zone en trouble et finalement d’offrir une
sécurité accrue pour les travailleurs.
La coordination entre les dispositifs de protection contre les surintensités est définie par la
norme NF C 15-100 partie 5-53. Elle consiste à coordonner les caractéristiques de plusieurs
dispositifs de protection placés en série avec deux objectifs distincts :
o La sélectivité, qui évite la mise hors service de toute l’installation lorsqu’un défaut
survient sur une partie de celle-ci ;
o La filiation (ou plus généralement la protection d’accompagnement, si les dispositifs
de protection ne sont pas des disjoncteurs), qui permet de renforcer le pouvoir de
coupure 𝐼𝐶𝐶 de la protection aval.

6.2. Principales Causes


Les principales causes pouvant engendrer une mauvaise coordination de protection sont les
suivantes :
o Appareils de protection inadéquats ;
o Mauvaise optimisation des seuils et des temps de déclenchement (déclenchements pas
assez ou trop sensibles) ;
o La détérioration des équipements de protection
6.3. Inconvénients Associés à une Mauvaise Coordination de Protection
Une mauvaise coordination des équipements de protection d’un réseau électrique peut
engendrer des pertes monétaires importantes pour une entreprise. Les principaux inconvénients
associés à une mauvaise coordination de protection sont les suivantes :
o Mise hors service d’une section trop étendue du réseau électrique (Ex : Déclenchement
d’un disjoncteur situé en amont de celui devant déclencher, situé plus près de la faute)
o Endommager des équipements électriques (Ex : Temporisation trop longue, le courant
dépasse la limite de tolérance de l’appareil qu’il traverse.)
o Mise hors service inutile de certains équipements électriques (Ex : Seuil de
déclenchement trop faible ou temporisation trop courte ; un disjoncteur déclenche alors
que le courant qui le traverse n’est pas critique)
o Danger accrus pour les travailleurs en raison de délais inutilement longs d’opération
des protections
6.4. Normes Applicables Relatives à la Coordination de Protection

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Tout d’abord, la norme IEEE 242 fournit un guide et une méthode pour faire la sélection,
l’application et la coordination des équipements de protection pour les réseaux industriels et
commerciaux. Cette norme de l’IEEE (Institute of Electrical and Electronics Engineers)
procure notamment les définitions des termes associés aux études de coordination de protection
et les étapes à suivre pour la réalisation d’une étude de coordination de protection. Pour un
employeur désirant une implantation adéquate des mesures de coordination de protection, il est
essentiel de suivre les différentes recommandations stipulées dans cette norme.

Figure 6.1. Etapes de déclencheur


6.5. Coordination des Protections (Sélectivité)
La sélectivité permet, lorsqu’un défaut survient, de n’isoler que la partie d'installation
concernée par ce défaut. Elle est requise lorsque plusieurs dispositifs de protection sont placés
en série et lorsque la sécurité ou les nécessités de l'exploitation le justifient. La sélectivité
repose sur la coordination entre les caractéristiques de fonctionnement des dispositifs de
protection de telle façon qu'à l'apparition de surintensités comprises dans des limites données,
le dispositif prévu intervienne tandis que les autres, placés en amont, n'interviennent pas.
Le déclenchement sélectif des protections, vise à isoler le plus rapidement possible la partie du
réseau affectée par le défaut et uniquement cette partie, en laissant sous tension toutes les
parties saines du réseau. Différents types de coordination de protection, peuvent être mis en
œuvre pour assurer une bonne sélectivité :
6.5.1. Sélectivité Ampèremétrique
Pour assurer une sélectivité de type ampère métrique, la grandeur contrôlée est le courant. Sur
un réseau, un courant de court-circuit est d’autant plus faible que le point de défaut est éloigné
de la source. La sélectivité peut donc théoriquement être obtenue en ajustant le seuil des
dispositifs de protection au courant de court-circuit prévisible selon leur emplacement dans la
distribution.

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Ce type de sélectivité est extrêmement simple et rapide et ne fait pas intervenir de délai de
fonctionnement, car chaque protection est indépendante des autres. Mais il est pratiquement
inutilisé en HT vu l’impédance faible des liaisons et l’absence de protection de secours imposée
par la norme NF C 13-200.

Figure 6.2. Sélectivité ampèremétrique

6.5.2. Sélectivité Chronométrique


Cette sélectivité associe une notion de temps à la grandeur contrôlée qui est le courant : une
temporisation est affectée volontairement à l’action des dispositifs de protection
ampérométrique.

Figure 6.3. Sélectivité chronométrique

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Pour cela, les seuils d’intervention sont définis avec des temps de fonctionnement croissants
de l’aval vers l’amont. Ainsi, en amont d’un défaut plusieurs dispositifs sont sensibilisés, et
lors d’un défaut seule la protection située immédiatement en amont de celui-ci déclenche.
Ce système de sélectivité a l’avantage d’être simple et d’assurer son propre secours.
La temporisation du relais se présente sous deux formes :
o Temps indépendant : Temporisation pratiquement de 300 ms entre chaque niveau avec
un rapport seuil courant de 1.3 entre l’amont et l’aval pour éviter toute erreur
d’empiétement. Utilisé fortement en France.

Figure 6.4. Courbe à temps indépendant

o Temps dépendant : La temporisation est liée au courant par un choix de courbes


standardisées : VIT (Very inverse time), UIT (ultra inverse Time), EIT (Extremely
inverse time). Ce type de réglage est très utilisé par les anglais.

Figure 6.5. Courbe à temps dépendant

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6.5.3. Sélectivité Logique


Ce type de sélectivité est aussi appelé Système de Sélectivité Logique ou SSL. Il fait l’objet
d’un brevet déposé par Merlin Gerin et met en œuvre des échanges d’informations entre les
unités de protection. La grandeur contrôlée est le courant.
Toutes les unités de protections SSL communiquent via une liaison pilote, par ce circuit toutes
les unités sollicitées par un défaut envoient instantanément une impulsion d’attente logique à
l’unité amont. Ainsi, seule la protection située immédiatement en amont du défaut reste libre
de fonctionner puisqu’elle n’a pas reçu d’ordre d’attente logique. L’avantage du SSL est de
pouvoir raccourcir les temps de déclenchement.

Figure 6.6. Sélectivité logique


Cette méthode de sélectivité s’applique au réseau en antenne. Elle peut être utilisée seule ou en
association avec un autre principe de sélectivité.

6.5.4. Sélectivité Directionnelle


Ce type de protection fonctionne à partir du courant, de la tension et du sens d’écoulement de
l’énergie. Il agit lorsque simultanément le courant ou la puissance dépasse un seuil et que
l’énergie se propage dans une direction anormale. Il trouve son application dans les cas suivants
: Arrivées ou sources en parallèles, réseau en boucle fermée, protection terre dans certains cas.

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Figure 6.7. Sélectivité directionnelle


6.5.5. Sélectivité Différentielle
Ces protections autorisent des déclenchements rapides sans nécessité de coordination avec
d’autres protections. Elles comparent les courants aux extrémités du tronçon de réseau
surveillé. Toute différence d’amplitude ou de phase entre ces courants signale la présence d’un
défaut. Il s’agit donc d’une protection auto-sélective car elle ne réagit qu’aux défauts internes
à la zone couverte et est insensible à tout défaut externe.

Figure 6.8. Sélectivité différentielle

6.5.6. Sélectivité Combinée


Une sélectivité mixte est une combinaison de fonctions élémentaires de sélectivité procurant
des avantages complémentaires aux sélectivités simples : sélectivité totale et redondance ou
secours.
Plusieurs exemples pratiques d’application par association des sélectivités :

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• Ampérométrique + chronométrique,
• Logique + chronométrique,
• Chronométrique + directionnelle,
• Logique + directionnelle,
• Différentielle + chronométrique.
Exemple de sélectivité combinée différentielle et chronométrique :

Figure 6.9. Sélectivité combinée.


6.6. Filiation
6.6.1 Introduction : Filiation à deux niveaux
La filiation est la technique qui consiste à augmenter le pouvoir de coupure d’un disjoncteur
en le coordonnant avec un autre dispositif de protection placé en amont. Cette coordination
permet d’utiliser un appareil de protection possédant un pouvoir de coupure inférieur au
courant de court-circuit présumé maximum en son point d’installation. Elle peut être mise en
œuvre même si les appareils sont situés dans des tableaux différents.
Le pouvoir de coupure d’un dispositif de protection doit être au moins égal au court-circuit
maximum susceptible de se produire à l’endroit où est installé ce dispositif. Il est cependant
admis par la norme NF C 15-100 que le pouvoir de coupure d’un appareil soit inférieur au
court-circuit maximum présumé à condition :
o Qu’il soit accompagné d’un appareil en amont ayant le pouvoir de coupure nécessaire
en son point d’installation propre ;
o Que l’énergie limitée par les 2 appareils en série puisse être supportée par l’appareil
aval ainsi que par les canalisations protégées. La filiation permet donc de réaliser des
économies substantielles.
Les valeurs de filiation mentionnées dans les tableaux s’appuient sur des essais en laboratoire
conformément à la norme CEI 60947-2.

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Remarque : dans le cas de circuits monophasés (protégés par des disjoncteurs 1P + N ou 2P)
dans un réseau 400/415 V, alimentés en amont par un circuit triphasé, il convient d’utiliser les
tableaux d’association sous 230 V.

6.6.2 Filiation à trois niveaux


Filiation avec l’appareil de tête : les appareils B et c sont coordonnés avec l’appareil A.
l’appareil amont A doit avoir un pouvoir de coupure suffisant en son point d’installation. il
suffit alors de vérifier que les valeurs de filiation B + A et C + A ont les pouvoirs de coupure
nécessaires. Dans ce cas, il est inutile de vérifier la filiation entre les appareils B et c.
Filiation en cascade : la coordination est réalisée entre appareils successifs. L’appareil amont
A doit avoir un pouvoir de coupure suffisant en son point d’installation. Il suffit alors de vérifier
que les valeurs de filiation C + B et B + A ont les pouvoirs de coupure nécessaires. Dans ce
cas, il est inutile de vérifier la filiation entre les appareils A et C.

Une filiation à trois niveaux peut être réalisée si l’une des conditions suivantes est satisfaite.

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6.6.3 Filiation en Schéma IT


Les valeurs mentionnées dans les tableaux ne sont utilisables que pour les schémas de terre TN
et TT. Bien que cette pratique ne soit pas courante, ces valeurs peuvent aussi être utilisées pour
les installations réalisées en schéma IT. il convient alors de s’assurer que les appareils de
protection, pris individuellement, peuvent couper, sous un seul pôle, le courant de double
défaut maximum au point considéré.

6.6.4 Filiation entre Tableaux

La filiation s’applique également lorsque les appareils sont installés dans des tableaux
différents. Il est donc généralement possible de bénéficier des avantages de la filiation entre
des appareils dont l’un est situé dans le tableau général et l’autre dans un tableau divisionnaire
par exemple.

L’appareil amont doit toujours avoir le pouvoir de coupure nécessaire en son point
d’installation. Il est également possible de bénéficier de la filiation au niveau du tableau 2 entre
l’appareil B et les appareils divisionnaires c. dans cet exemple, la filiation 𝐷𝑋 3 + 𝐷𝑁 3 possède
un pouvoir de coupure renforcé de 25 kA.

6.7. Plan de Protection Type


6.7.1. Objectif
• Une analyse précise et exhaustive
Il s’agit d’affiner la solution retenue en particulier pour les protections à maximum de courant.
Elles doivent réagir au plus petit courant de défaut et ne doivent pas être sollicitées par le plus
grand courant normal, tout en restant sélectives.
Tous les calculs seront justifiés conformes à la norme CEI 60909 version 2001.
• Un document technique
Le rapport d’étude est un document de travail et de référence dans le quel toutes les hypothèses
prises sont listées, les calculs détaillés et les courbes commentées. Les réglages recommandés
sont précisés avec leurs types et leurs gammes.
Ce document sert comme base de réflexion pour tout projet d’extension éventuel.
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• Réglage du système de protection


Pour remplir pleinement sa fonction, le système doit être correctement réglé, à partir de
données définitives
6.6.2. Méthodologie
▪ Etude préliminaire :
o Cas à étudier
Le cas à étudier dépend du nombre de sources d’énergie, de son fonctionnement en
mode normal et mode en secours. Aussi l’étendue du réseau et le type des récepteurs,
en particulier leur participation dans le court-circuit maximal et minimal.
Suivant le cas, plus qu’un scénario de réglage peut s’imposer et les relais de protection
numérique le prévoient sous forme de choix A et B.

o Caractéristiques des composants


Un formulaire à remplir soigneusement regroupant les caractéristiques de chaque
élément, réseau amont, Transformateur d’arrivée, transformateur de distribution,
moteur à rotor bobiné et à cage, condensateur, générateur, câbles et réducteur de
mesure.
Les données absentes seront récupérées du catalogue constructeur ou prennent des
valeurs supposées conventionnelles.

Tableau 6.1: Exemple de données distributeur.

Tableau 6.2: Exemple de données transformateur.

o Schéma simplifié :
Le raisonnement est facilité avec un schéma simplifié. Cela passe par la suppression
des liaisons à faible impédance, rassembler les éléments semblables en un élément
équivalent et ne pas considérer les représentations conventionnelles de repérage et de
verrouillage.

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▪ Etude de la sélectivité :
o Protections concernées
Les protections concernées par la sélectivité dans les réseaux industriels sont
généralement la protection à maximum de courant de phase, courant de terre,
respectivement en code ANSI : 50/51, 50/51N.
Dans des cas moins courants, la protection maximum de courant et courant terre
directionnelle : 67 et 67N et le maximum de courant de phase à retenue de tension 51V.
Les protections de machines : L’image thermique 49 RMS, le démarrage long 48,
Le blocage rotor 51 LR.
La protection en tension : Minimum de tension 27, maximum de tension résiduelle 59
N.

o Etude sur papier


Les étapes à respecter sont :
• Effectuer une étude par scénario considéré
• Calculer les valeurs minimales et maximales des courants de défaut
• Etudier en premier lieu la chaine de sélectivité la plus longue
• Commencer par régler la protection située le plus en aval
• Régler les protections pour déclencher pour Icc mini
• Vérifier leur non déclenchement pour I max normal
• Vérifier la sélectivité pour Icc maxi
• Tenir compte des caractéristiques du matériel :
o Tenue thermique
o Possibilités de réglage
o Précision de la chaine de mesure
• Remplir les fiches de réglage des protections.

o Spécificité pour la sélectivité des protections phases :


• Calculer le courant de démarrage des moteurs ;
• Calculer les courants d’enclenchement des transformateurs ;
• Considérer en premier les départs de calibre le plus élevé.

o Spécificité pour la sélectivité des protections terre :


• Considérer le schéma de la mise à la terre du neutre ;
• Calculer la valeur des courants capacitifs lors d’un défaut à la terre ;
• En déduire la valeur des courants résiduels.
Tableau 6.3: Exemple de calcul des courants capacitifs

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o Type de défauts entre phase à envisager :


Pour les transformateurs sur réseau (neutre non distribué) : la valeur maximale est Icc
triphasé maxi et la valeur minimale est Icc biphasé mini.
Pour les alternateurs et selon la CEI 60909 : La valeur maximale est Icc triphasé coupé
Ib à 0.1s, et la valeur minimale est Icc triphasé permanent IK.
Si le système de surexcitation fonctionne IK prend de 1,5 à 3 fois la valeur de In. Si le
système de surexcitation ne fonctionne pas IK prend de 0,5 à 1 fois la valeur de In.
Tableau 6.4: Exemple de calcul des courants max et min

Courants de court-circuit maximum. Les courants de court-circuit maximum sont obtenus


lorsque le réseau est alimenté par une source d’alimentation 60 kV et les 4 groupes connectées

Courants de court-circuit minimum. Les courants de court-circuit minimum sont obtenus


lorsque le réseau est alimenté par une source d’alimentation 60 kV avec la Pcc min.

o Etude avec logiciel


La démarche est identique à celle sur papier avec en plus :

• Saisir le schéma et les caractéristiques des composants ;


• Utiliser la base de données des composants ;
• Vérifier les hypothèses ;
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• Calculer les courants de court-circuit Icc min et max fournis par les alternateurs
• Vérifier l’ensemble des calculs ;
• Saisir le système de protection ;
• Utiliser la base de données dans les relais de protection ;
• Editer les données, résultats de calcul, les courbes et les réglages.

Exemple :

Commentaire : le défaut est vu par le fusible de protection du moteur et son relais. Le back up
est assuré par le relais de protection de jeu de barres. La protection est assurée.
Le défaut est éliminé en moins de 0.01s par le fusible du moteur. L’intervalle de déclenchement
proposé entre les différentes protections (300 ms) permet d’assurer la sélectivité
Le réglage de la protection transformateur est insensible au courant de démarrage comme
visualisé dans la courbe ci-dessus.

o Protections indépendantes de la sélectivité.


Les protections non concernées par la sélectivité sont traitées séparément en dernier
lieu, et comprennent entre autres : Protection différentielle (87) des transformateurs et
barres, le déséquilibre des machine (46), le minimum de courant (37) et le nombre de
démarrage (66).

6.8. Étude de Coordination de Protection


Les étapes d’une étude complète de coordination de protection telle que proposée par certaines
maisons spécialisées sont les suivantes :
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1. Élaborer un schéma unifilaire de l’ensemble de l’installation visée par l’étude ;


2. Relever les conducteurs et les équipements couvrants cette installation ;
3. Modéliser le tout sur un logiciel de simulation électrique ;
4. Calculer l’intensité des courts-circuits ;
5. Établir les courants de charge maximaux dans des conditions normales de
fonctionnement ;
6. Établir les limites thermiques et mécaniques des équipements ;
7. Assurer la coordination des courbes de déclenchement de chaque circuit, tout en
minimisant le temps de déclenchement le plus possible ;
8. Faire les recommandations nécessaires si une coordination parfaite n’est pas possible.

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Chapitre VII. Continuité de Service


----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
7.0. Introduction

Chaque pays aspire à fournir une électricité fiable, abordable et durable à ses citoyens. Pourtant,
alors que certains ont fait des progrès énormes ces 25 dernières années, d’autres n’ont guère
évolué. Qu’est-ce qui explique cette différence ?

Un nouveau rapport de la Banque mondiale « Repenser la réforme du secteur de l’électricité


dans les pays en développement » examine les données concernant les différentes manières par
lesquelles les pays en développement ont essayé d’améliorer leur performance dans le secteur
de l’électricité et les résultats auxquels ils ont abouti.

Depuis 1990, de nombreux pays se sont embarqués dans des réformes du secteur de l’électricité
axées sur le marché, qui allaient de la création d’entités de régulation indépendantes et la
privatisation de certains segments du secteur à la restructuration des compagnies d’électricité
et l’ouverture du secteur à la concurrence. Chacune de ces réformes à sa propre histoire.

7.1. Définition
La continuité de service ou d’alimentation en énergie électrique est le fruit de plusieurs
éléments, la limitation des interruptions d'alimentation, la possibilité d'intervenir sous tension
si besoin et le raccourcissement des temps d'intervention.
La continuité d’alimentation est suivie à partir de l’enregistrement des incidents, leur durée et
la reprise de service, pour déterminer le nombre d’utilisateurs touchés et la durée de
l’interruption subie. Les indicateurs traditionnellement suivis sont le nombre ou la fréquence
de coupures brèves et longues perçues par les clients et la durée de coupure longue cumulée.
Ils peuvent être suivis :
1. En moyenne, surtout pour appréhender l’évolution en tendance de la continuité
d’alimentation ;
2. En seuils acceptables, pour un suivi ciblé de la qualité des zones difficiles ou au
contraire vis-à-vis d’utilisateurs ayant des exigences élevées de qualité.
Ces indicateurs sont très sensibles aux aléas météorologiques (orages, coup de vent,
foudroiement, neige et givre...). C’est pourquoi ils font souvent l’objet d’analyses permettant
de distinguer la partie exceptionnelle de la partie courante

7.2 Qualité du Réseau Electrique

Il est impossible d’avoir une influence sur la qualité électrique dans le réseau. La qualité du
réseau électrique est garantie par les gestionnaires de transport et de distribution
d’électricité, dans le cadre de leurs missions de service public. Cependant, la qualité de

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l’électricité étant fondamentale pour le confort des usagers, nous vous indiquons les critères de
qualité du réseau électrique :

• Continuité d’alimentation (sécurité d’approvisionnement) : elle peut être altérée par


les coupures, ou interruptions dues, par exemple, à des travaux d’entretien ou
d’amélioration du réseau, à des crises climatiques (tempêtes, etc.),
• Qualité de l’onde de tension : elle peut être altérée par des perturbations liées à la
forme de l’onde de tension.

7.3 Sécurité d’Approvisionnement

Qu’est-ce que la sécurité d’approvisionnement ?

Face à l’évolution rapide des modes de consommation, la sécurité d’approvisionnement revêt,


plus que jamais, un caractère essentiel. Un défi pour les énergéticiens qui devront répondre à
tous les besoins dans les années à venir, tout en tenant compte des impératifs liés à la transition
énergétique.

La Stratégie énergétique 2050 acceptée par les gouvernements des pays donne une large place
à l’électricité. Dans les grandes lignes, cette loi révisée sur l’énergie promeut l’efficacité
énergétique, limite le recours aux énergies fossiles et souhaite multiplier la quantité d’énergies
renouvelables disponibles, notamment grâce au développement du photovoltaïque. Tout cela
va peser lourdement sur les infrastructures électriques actuelles, il s’agira donc de construire
un approvisionnement énergétique durable.

Dans ce contexte de transition et tenant compte des nouveaux usages (mobilité électrique
notamment), la gestion de l’électricité jouera donc un rôle capital. D’autant plus que
l’électricité a une particularité qui impose aux énergéticiens des contraintes fortes, nécessitant
de s’adapter en temps réel aux consommations des clients. En effet, comme elle ne peut être
stockée pour l’instant à large échelle, la quantité d’électricité produite doit être à chaque
instant égale à la quantité d’électricité consommée. Un déséquilibre peut provoquer des
coupures d’électricité, voire même un blackout pendant plusieurs heures, comme observé à
New York le 13 juillet 2019.

7.4 Equilibre entre Production et Consommation

Nous le constatons tous, l’électricité est aujourd’hui indispensable du fait de l’évolution des
usages et des modes de vie – faire chauffer son café, travailler sur un ordinateur, téléphoner,
conserver des aliments au frais, éclairer nos maisons, nos villes et villages, etc. L’électricité est
présente tout au long de nos journées du matin au soir. Il est donc indispensable de pouvoir
compter sur une source d’alimentation sûre et fiable. Garantir l’approvisionnement électrique
signifie alors mettre de l’électricité à la disposition de tous et à tout moment. Donc la sécurité
d’approvisionnement c’est aussi garantir l’équilibre entre production et consommation

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Pour que la lumière puisse rester allumée et que les appareils électriques et les machines
puissent fonctionner de manière fiable, plusieurs éléments doivent être disponibles
simultanément et en continu : une quantité d’électricité suffisante, une capacité de puissance
électrique adaptée, et un réseau de transport et de distribution efficace. Tous les acteurs de
l’énergie sont alors sollicités, du producteur au distributeur, côté offre, ainsi que le
consommateur, côté demande.

Comme montré à la Figure ci-dessus, l’équilibre entre l’offre et la demande de l’électricité est
fragile et nécessite des adaptations à chaque seconde.

Afin de garantir une sécurité d’approvisionnement, il s’agit de répondre au défi permanent de


pour les gestionnaires du réseau de gérer l’équilibre entre offre et demande d’électricité. Mais
nous allons voir que de nombreux risques peuvent venir perturber ce fragile équilibre.

7.5 Risques d’Insécurité d’Approvisionnement

Un déséquilibre entre l’offre et la demande a des conséquences immédiates sur le réseau


électrique : coupure d’électricité, voire black-out total. Plusieurs facteurs pèsent sur ce fragile
équilibre. Les pointes de consommation peuvent apparaître lors d’événements climatiques
extrêmes : la canicule avec de forts besoins de refroidissement électrique, grands froids, etc.
Ces événements se multiplient depuis plusieurs années et il faut alors adapter les moyens de
production et de distribution pour y faire face. L’électricité est soumise également à des
fluctuations hebdomadaires, journalières ou horaires. La consommation peut varier très vite –
luminosité, démarrage instantané de machines, événement sportif, etc.

La production peut également rompre cet équilibre en raison de l’intermittence de certains


moyens de production comme l’éolien ou le solaire, la production peut fluctuer en fonction des
conditions climatiques, du vent, ou encore de l’ensoleillement. Dans le mix énergétique qui
alimente notre pays, l’hydroélectricité a une part très importante, ce qui nécessite des
anticipations saisonnières en fonction des précipitations et de la fonte des neiges notamment.
Un défaut affectant plusieurs barrages pourrait être l’un des risques potentiels d’insécurité

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d’approvisionnement. La sécurité d’approvisionnement est mise au défi pour les décennies à


venir mais les acteurs de l’énergie s’y préparent et anticipent d’ores et déjà un nouveau système
énergétique.

7.6 Gestion des Réseaux Electriques

La sécurité d’approvisionnement repose donc sur ce fragile équilibre entre l’offre et la demande
d’électricité. Des changements importants doivent intervenir des deux côtés de la balance. Du
côté de l’offre, les énergies renouvelables sont appelées à augmenter, des investissements dans
les capacités de stockage et d’adaptation du réseau sont nécessaires en parallèle du
développement de ces énergies intermittentes.

Concernant la demande, des gains d’efficacité énergétique doivent être faits afin de réduire la
consommation d’électricité. Les gestionnaires des réseaux publics d’électricité doivent
continuer à travailler activement par rapport à ce défi en proposant notamment des audits
énergétiques à leurs différents consommateurs pour les aider à réduire leur consommation en
ciblant des investissements dans des équipements ou machines plus sobres.

Ils doivent aussi répondre aux nombreux défis de la transition énergétique tout en garantissant
une sécurité d’approvisionnement afin de permettre à tous et à tout moment d’avoir à
disposition une électricité sûre, particulièrement respectueuse de l’environnement et peu
coûteuse. Une bonne gestion se base sur l’entretien et la modernisation du réseau, de lignes
électriques, postes, etc., afin de garantir un réseau fiable et de qualité pour acheminer
l’électricité chez les consommateurs.

7.7 Energies Renouvelable et Variation de la Fréquence

7.7.1 Solutions de Stockage dans la Régulation du Réseau Electrique

L’innovation rapide dans le secteur de l’électricité transforme le paysage institutionnel par


l’effet combiné de l’exploitation des énergies renouvelables, des accumulateurs et des réseaux
numérisés. Ce qui était auparavant un secteur de réseau hautement centralisé est de plus en plus
contesté par des acteurs décentralisés. Il s’agit de nouveaux entrants et de consommateurs qui
peuvent avoir la capacité de produire leur propre électricité et/ou d’ajuster leur demande en
réponse aux signaux du marché. L’incidence ultime de ces évolutions sur l’organisation du
secteur de l’électricité dépendra de la mesure dans laquelle les organes de régulation favorisent
l’ouverture des marchés à de nouveaux acteurs et réaménagent les incitations destinées aux
opérateurs en place pour les encourager à adopter des technologies innovantes.

Sans solution de stockage, l’électricité produite doit immédiatement être consommée. Ainsi le
réseau électrique doit être constamment en équilibre entre la production d’électricité (injection)
et sa consommation (soutirage). Cet équilibre peut être rompu par une hausse ou une basse
imprévisible de la consommation ou de la production.

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L’augmentation des énergies intermittentes (énergies dont la production dépend d’un aléa
météorologique) dans le mix énergétique, impact fortement l’équilibre des réseaux de transport
d’électricité. La production ne pouvant plus être totalement prédite, l’équilibre entre la
production et la consommation du réseau devient un challenge de toutes les secondes pour les
gestionnaires de réseau de transport.

Actuellement, afin d’assurer cet équilibre en temps réel, le gestionnaire du réseau de transport
s’appuie sur plusieurs mécanismes et réserves de puissance à plus ou moins long terme :

1. Le marché de capacité qui permet d’assurer, plusieurs années en avance, un moyen


d’approvisionnement de pointe d’électricité et d’encourager l’effacement de
consommation sur le long terme.
2. Les services système et mécanismes d’ajustement qui permettent le rééquilibrage du
réseau électrique sur le court terme par la mobilisation de réserves de puissance.
3. L’inertie des machines tournantes des productions hydraulique et thermique (pesant
quelque fois plusieurs dizaines de tonnes) agissent comme résistance au ralentissement
ou à l’accélération de leur rotation, elles participent donc à la stabilité du réseau.

La base de production importante que constitueront les énergies renouvelables intermittentes


accentueront l’instabilité du réseau. Une solution serait ainsi d’utiliser les technologies de
stockage d’électricité.

Dans cet article nous vous proposons de comprendre dans un premier temps le fonctionnement
des services système et mécanismes d’ajustement, et dans un second temps d’analyser les
avantages de l’utilisation de solutions de stockage d’électricité dans la régulation du réseau. Il
s’agit du 1er volet d’une série de deux articles, avec le deuxième qui se focalisera davantage
sur les technologies de stockage utilisées.

7.7.2 Causes et Enjeux de la Variation de la Fréquence

La gestion du réseau transport d’électricité s’effectue par différents outils de prévision, de


consommation et d’optimisation du système électrique dans le but d’équilibrer en temps réel
la production avec la consommation d’électricité. Ce déséquilibre se traduit par des variations
de la fréquence du réseau, et ce en tout point du réseau synchrone (interconnecté) européen. En
Europe, la fréquence du réseau de transport doit être maintenu à 50 Hz.

Lorsque la consommation tend à excéder la production d’électricité, l’énergie cinétique des


rotors des machines synchrones est également puisée, ce qui induit un ralentissent de la rotation
et donc une diminution de la fréquence dans le réseau. Dans le cas inverse, lorsque la
production tend à excéder la consommation d’électricité, la fréquence augmente. La fréquence
ne doit pas excéder ± 0.5 Hz afin non seulement d’assurer le bon fonctionnement de certains
matériels électriques mais également d’éviter des délestages (couper l’alimentation électrique)
ou un écroulement total du réseau (black-out). Afin de maintenir la fréquence dans une zone
acceptable, le gestionnaire du réseau de transport contractualise des services système fréquence

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auprès des producteurs. Ces services système se caractérisent par des réserves de puissance
mobilisables soit par le biais d’automatisme (réglage primaire et secondaire) soit par l’action
d’opérateurs (réglage tertiaire).

7.7.3 Principe de Fonctionnement des Services Système

a) Réserve Primaire

La réserve primaire actionnée automatiquement, permet de contenir en 30 secondes les


dérivations de fréquence de ± 0.05 Hz. En Europe, en cas de besoin, elle est activée par tous
les producteurs européens interconnectés aux réseaux de transport de la plaque continentale
européenne synchrone membre de l’UCTE (Union for the Coordination of Transmission of
Electricity) géré par le ENTSO-E (réseau européen des gestionnaires de réseaux de transport
d’électricité). En Europe la puissance mobilisable est de 3000 MW, en France sa valeur est
d’environ 570 MW. Cette réserve est dimensionnée pour pallier à la perte simultanée des deux
plus gros groupes de production présents sur la plaque continentale.

b) Réserve secondaire :

Après 30 secondes, une fois la dérivation de fréquence stabilisée, la réserve secondaire


permet de ramener la fréquence à son niveau de référence en quelques minutes. Elle est
activée dans toutes les centrales du pays d’où provient la défaillance. En France sa valeur varie
en fonction de la période estivale et hivernale entre 500 MW et 1000 MW (puissance
correspondante à celle du plus gros groupe de production du pays)

Le réglage secondaire sert à maintenir les échanges d’énergie entre les zones de réglage et
l’ensemble de la zone UCTE en ramenant la fréquence à 50 Hz. Si la cause de la perturbation
subsiste toujours après 15 minutes, le réglage secondaire laisse la place au réglage tertiaire.

c) Réserve tertiaire (ou mécanisme d’ajustement) :

Au bout de 15 minutes, la réserve tertiaire permet de régler des écarts de plus long terme
(dizaine de minutes à plusieurs heures), pour se substituer à la réserve secondaire si celle-ci est
épuisée ou n’est pas suffisante pour faire face au déséquilibre. Ce réglage, appelé également
mécanisme d’ajustement est activé « manuellement » par le dispatcher du GRT au moyen
de messages d’appel spécifiques transmis aux fournisseurs ou aux consommateurs (mécanisme
d’effacement). Il existe plusieurs outils proposés sur ce mécanisme:

• La réserve rapide : disponible en 15 min et d’une puissance est de 1000 MW


• La réserve complémentaire : activable en moins de 30 min et d’une puissance de 500
MW
• La capacité d’effacement : permet au GRT d’ordonner l’effacement de la
consommation d’un site gourmands en électricité

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7.7.4 Avantages des Solutions de Stockage

Aujourd’hui les réserves de puissance sont majoritairement hydrauliques et thermiques car


abondantes et facilement mobilisables. Cependant leur vitesse de réaction est limitée et leur
coût de démarrage élevé ce qui n’est pas efficaces pour répondre à des demandes de réserve
primaire d’énergie qui nécessite des ajustements à la seconde.

L’utilisation de systèmes de stockage pourrait avoir plusieurs avantages pour les gestionnaires
de réseaux :

• Avoir une réponse d’injection d’électricité plus réactive et moins onéreuse


• Optimiser ses infrastructures en reportant les investissements de renforcement du
réseau ;
• Intégrer la production d’énergie intermittente en s’assurant d’une fourniture stable
d’électricité ;
• Contribuer à la stabilité du fonctionnement des réseaux : sécuriser les prévisions
d’équilibre d’offre/demande en optimisant les capacités de pointe et d’effacement ;
• Contribuer à la sécurité et la qualité de la fourniture d’électricité aux consommateurs
;

Modèle Américain : Un exemple de mesure incitative à l’utilisation de solution de stockage


vient des Etats-Unis où des batteries sont actuellement utilisées pour réguler la fréquence du
réseau électrique au niveau de la réserve primaire. D’après le Pacific Northwest National
Laboratory (PNNL), l’usage de système de stockage pour la régulation de fréquence
permettraient de réduire de 40% les réserves primaires dédiées à la réserve primaire. La
Commission Fédérale de Régulation de l’Energie américain a mis en place un système de

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rémunération au « kilométrage » ou « mileage » pour inciter les investissements et le


développement du stockage électrique. En plus d’une rémunération de la puissance disponible
(ligne rouge ci-dessous), une rémunération supplémentaire en fonction de la vitesse de réponse
a été instaurée, on mesure ainsi la distance correspondante (ligne jaune ci-dessous).

Energie fournie par un moyen rapide de régulation de la Energie fournie par un moyen lent de régulation de la
fréquence type batterie fréquence type thermique

Actuellement, le marché de la réserve primaire en France représente près de 100 millions


d’euros, l’installation de système de stockage pourrait permettre une économie considérable de
plus d’une dizaine de millions d‘euros par an.

Un tel mécanisme d’incitation pourrait-il exister dans les pays Africains ? au DR Congo ? La
diminution de la part du nucléaire, ou du charbon et l’augmentation des énergie renouvelables
dans le mix énergétique pourrait bien contraindre les gestionnaires du réseau à investir dans les
technologies de stockage.

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Chapitre 8. Architecture de Réseaux Electriques


----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
L'architecture d'un réseau de distribution électrique industriel est plus ou moins complexe
suivant le niveau de tension, la puissance demandée et la sûreté d'alimentation requise. Nous
allons identifier les différents postes de livraison HTB et HTA, et la structure des réseaux HTA
et BT.
A la fin du chapitre, six exemples typiques de schémas de réseaux industriels sont montrés.

8.1. Définition :

La nouvelle norme en vigueur en France UTE C 18-510 définit les niveaux de tension
alternative comme suit :
• HTB : pour une tension composée supérieure à 50 kV ;
• HTA : pour une tension composée comprise entre 1 kV et 50 kV ;
• BTB : pour une tension composée comprise entre 500 V et 1 kV ;
• BTA : pour une tension composée comprise entre 50 V et 500 V ;
• TBT : pour une tension composée inférieure ou égale à 50 V

8.2. Structure générale d'un réseau privé de distribution :

Dans le cas général avec une alimentation en HTB, un réseau privé de distribution comporte
(Figure 8.1) :
• Un poste de livraison HTB alimenté par une ou plusieurs sources, il est composé d'un
ou plusieurs jeux de barres et de disjoncteurs de protection ;
• Une source de production interne ;
• Un ou plusieurs transformateurs HTB / HTA ;
• Un tableau principal HTA composé d'un ou plusieurs jeux de barres ;
• Un réseau de distribution interne en HTA alimentant des tableaux secondaires ou des
postes HTA / BT ;
• Des récepteurs HTA ;
• Des transformateurs HTA / BT ;
• Des tableaux et des réseaux basse tension ;
• Des récepteurs basse tension

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Figure 8.1. Structure générale d'un réseau privé de distribution

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8.3. Sources d'Alimentations :

L'alimentation des réseaux industriels peut être réalisée, soit :


- en HTB, ce qui signifie que la tension est supérieure à 50 kV.
- en HTA, ce qui signifie que la tension est comprise entre 1 kV et 50 kV.
- en BTA, ce qui signifie que la tension est inférieure à 1 kV.

La tension de la source d'alimentation est liée à la puissance de livraison. Le tableau 1-1 indique
les niveaux de tensions d'alimentation usuellement choisis en fonction de la puissance
souscrite.

Tableau 8.1: Niveaux de tension d'alimentation en fonction de la puissance souscrite

Remarque : les puissances associées aux différentes tensions résultent d'études technico-
économiques globales qui prennent en compte l'intérêt du client et du distributeur. Les
caractéristiques locales du réseau de distribution ou les particularités de l'installation électrique
du client peuvent entraîner des modifications à ces choix de niveau de tension.

8.4. Postes de Livraison HTB

Ils concernent généralement les puissances supérieures à 10 MVA. L'installation du poste de


livraison est comprise entre :
• d'une part, le point de raccordement au réseau de distribution HTB ;
• d'autre part, la borne aval du ou des transformateurs HTB / HTA
Les schémas électriques des postes de livraison HTB les plus couramment rencontrés sont les
suivants :

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• Simple Antenne (Figure 8.2)

Vers le tableau principal HTA


Figure 8.2. Alimentation simple antenne d'un poste de livraison HTB

Avantage : Coût minimal


Inconvénient : Disponibilité faible
Note : les sectionneurs d'isolement associés aux disjoncteurs HTB ne sont pas représentés.

• Double Antenne (Figure 8.3)

Vers le tableau principal HTA


Figure 8.2. Alimentation double antenne d'un poste de livraison HTB
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Mode d'exploitation :

• Normal : Les deux disjoncteurs d'arrivée des sources sont fermés, ainsi que le
sectionneur de couplage.
Les transformateurs sont donc alimentés par les 2 sources simultanément.
• Perturbé : En cas de perte d'une source, l'autre source assure la totalité de
l'alimentation.

Avantages :

o Bonne disponibilité, dans la mesure où chaque source peut alimenter la totalité du


réseau
o Maintenance possible du jeu de barres, avec un fonctionnement partiel de celui-ci

Inconvénients :

o Solution plus coûteuse que l'alimentation simple antenne ;


o Ne permet qu'un fonctionnement partiel du jeu de barres en cas de maintenance de
celui-ci

Note : les sectionneurs d'isolement associés aux disjoncteurs HTB ne sont pas représentés.

• Double Antenne - Double Jeu de Barres (Figure 8.4)

Figure 8.4. Alimentation double antenne - double jeu de barres d'un poste de livraison HTB

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Mode d'Exploitation :

• Normal : La source 1 alimente, par exemple, le jeu de barres JDB1 et les départs Dep1
et Dep2. La source 2 alimente, par exemple, le jeu de barres JDB2 et les départs Dep3
et Dep4. Le disjoncteur de couplage peut être maintenu fermé ou ouvert.

• Perturbé : En cas de perte d'une source, l'autre source assure la totalité de


l'alimentation. En cas de défaut sur un jeu de barres (ou maintenance de celui-ci), le
disjoncteur de couplage est ouvert et l'autre jeu de barres alimente la totalité des départs.

Avantages :

o Bonne disponibilité d'alimentation ;


o Très grande souplesse d'utilisation pour l'affectation des sources et des charges, et pour
la maintenance des jeux de barres ;
o Possibilité de transfert de jeu de barres sans coupure (lorsque les jeux de barres sont
couplés, il est possible de manœuvrer un sectionneur si son sectionneur adjacent est
fermé).

Inconvénient :

o Surcoût important par rapport à la solution simple jeu de barres

Note : les sectionneurs d'isolement associés aux disjoncteurs HTB ne sont pas représentés.

8.5. Postes de Livraison HTA

Ils concernent généralement les puissances comprises entre 250 kVA et 10 MVA. Deux types
de postes de livraison HTA existent selon que le comptage est effectué en BT ou en HTA.

8.5.1. Postes de Livraison HTA à comptage BT

Régis par la norme NF C 13-100, ils ne comportent qu'un seul transformateur dont le courant
secondaire est inférieur ou égal à 2000 A, soit une puissance inférieure ou égale à 1250 kVA
pour une tension composée de 400 V.

• Simple Dérivation (Figure 8.5)

La cellule protection générale P doit être un disjoncteur si le courant nominal est supérieur ou
égal à 45 A (voir NF C 13-100 § 433.1).
Ce type de poste est utilisé en général pour la distribution publique HTA en lignes aériennes,
il comporte une seule source d'alimentation possible par le distributeur.

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Figure 8.5. Alimentation en simple dérivation d'un poste de livraison HTA à comptage BT

• Coupure d'Artère (Figure 8.6)


Limite d’exploitation

Figure 8.6. Alimentation en coupure d'artère d'un poste de livraison HTA à comptage BT

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La cellule protection générale P doit être un disjoncteur si le courant nominal est supérieur ou
égal à 45 A (voir NF C 13-100 § 433.1).
Ce type de poste est utilisé pour la distribution publique HTA urbaine en réseaux souterrains,
il permet à l'utilisateur de bénéficier d'une source d'alimentation fiable à partir de deux postes
sources ou 2 départs HTA, ce qui limite les interruptions pour travaux ou en cas de panne.

• Double Dérivation (Figure 8.7)

Limite d’exploitation

Figure 8.7. Alimentation en double dérivation d'un poste de livraison HTA à comptage BT

La cellule protection générale P doit être un disjoncteur si le courant nominal est supérieur ou
égal à 45 A (voir NF C 13-100 § 433.1).
Lorsque le réseau public HTA comporte deux câbles souterrains distincts en parallèle, le poste
peut être alimenté par l'une ou l'autre de ces deux dérivations.
La permutation d'une alimentation sur l'autre s'effectue lors de la disparition de la tension sur
le câble alimentant le poste. Elle est réalisée soit automatiquement, soit manuellement.
Ce schéma, très coûteux pour le distributeur, est utilisé lorsque les exigences de disponibilité
sont importantes (le surcoût est généralement payé par l'utilisateur).

8.5.2. Postes de Livraison HTA à comptage HT

Ils comportent plusieurs transformateurs ou un seul si son courant secondaire est supérieur à 2
000 A (puissance supérieure à 1250 kVA pour une tension composée de 400 V) et peuvent
comporter des départs HTA.
La partie de l'installation allant du point de raccordement au réseau HTA jusqu'au sectionneur
d'isolement situé en aval du disjoncteur général est régie par la norme NF C 13-100 ; les jeux
de barres, le réseau HTA et les transformateurs sont régis par la norme NF C 13-200. De façon
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identique aux postes de livraison à comptage BT, l'alimentation par le distributeur peut être en
simple dérivation, coupure d'artère ou double dérivation.

Exemple de Schéma (Figure 8.8)

Poste de livraison avec une alimentation en coupure d'artère comportant 2 transformateurs et 2


départs HTA.
Limite d’exploitation

Figure 8.8. Exemple de poste de livraison HTA à comptage HT

Le comptage HT est réalisé grâce au TT (transformateur de tension) et au TC (transformateur


de courant).
Le transformateur de courant possède généralement un deuxième secondaire utilisé pour la
protection contre les surintensités.

8.6. Réseaux HTA à l'intérieur du Site

Les réseaux HTA sont composés de tableaux et de liaisons alimentant ces tableaux. Nous allons
d'abord étudier les différents modes d'alimentation des tableaux, puis les différentes structures
des réseaux permettant d'alimenter ces tableaux.
Nota : les sectionneurs d'isolement et les systèmes de débrochage permettant d'effectuer la
maintenance de l'installation ne sont pas représentés sur les schémas.

8.6.1. Modes d'Alimentation des Tableaux HTA

Nous allons identifier les principales solutions d'alimentation d'un tableau HTA,
indépendamment de son emplacement dans le réseau.
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Le nombre de sources et la complexité du tableau diffèrent suivant le niveau de sûreté de


fonctionnement désiré.
Les schémas sont classés dans un ordre tel que la sûreté de fonctionnement s'améliore tandis
que le coût d'installation augmente.

• 1 Jeu de Barres, une Source d'Alimentation (Figure 8.9)

Figure 8.9. Un jeu de barres, une source d'alimentation

Fonctionnement : en cas de perte de la source d'alimentation, le jeu de barres est hors service
jusqu'à l'opération de réparation.

• 1 jeu de barres sans couplage, Deux sources d'alimentation (Figure 8.10)

Figure 8.10. Un jeu de barres sans couplage, 2 sources d'alimentation

Fonctionnement : les deux sources peuvent fonctionner en parallèle ou l'une en secours de


l'autre. En cas de défaut sur le jeu de barres (ou maintenance de celui-ci), les départs ne sont
plus alimentés.

▪ 2 demi jeux de barres avec couplage, 2 sources d'alimentations (Figure 8.11)

Fonctionnement : le disjoncteur de couplage peut être maintenu fermé ou ouvert. S'il est
ouvert, chaque source alimente un demi - jeu de barres. En cas de perte d'une source, le
disjoncteur de couplage est fermé et l'autre source alimente les 2 demi jeux de barres.

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En cas de défaut sur un demi jeu de barres (ou maintenance de celui-ci), une partie seulement
des départs n'est plus alimentée.

Figure 8.11. Deux demi-jeux de barres avec couplage, 2 sources d'alimentation

▪ Un jeu de barres avec couplage, 3 sources d'alimentations (Figure 8.12)

Figure 8.12. Un jeu de barres sans couplage, 3 sources d'alimentation

▪ Trois sections de barres avec couplage, 3 sources d'alimentations (Figure 8.13)

Figure 8.13. Trois sections de barres avec couplages, 3 sources d'alimentation

Fonctionnement : les 2 disjoncteurs de couplage peuvent être maintenus ouverts ou fermés.


S'ils sont ouverts, chaque source alimente sa section de barres. En cas de perte d'une source, le
disjoncteur de couplage associé est fermé, une source alimente deux sections de barres et l'autre
une section de barres.

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En cas de défaut sur une section de barres (ou maintenance de celle-ci), une partie seulement
des départs n'est plus alimentée.

• Sources et Départs en "Duplex"

Figure 8.14. Sources et départs en "duplex"

Fonctionnement :

Le disjoncteur de couplage est maintenu ouvert en fonctionnement normal.


Chaque source peut alimenter l'un ou l'autre des jeux de barres par ses deux cellules disjoncteur
débrochables. Par souci d'économie, il n'y a qu'un seul disjoncteur pour les 2 cellules
débrochables qui sont installées tête-bêche. On peu ainsi facilement déplacer le disjoncteur
d'une cellule à l'autre. Ainsi, si l'on veut que la source 1 alimente le jeu de barres
JDB2, on déplace le disjoncteur dans l'autre cellule associée à la source 1.

Le même principe est mis en place pour les départs. Ainsi, à chaque départ sont associées deux
cellules débrochables et un seul disjoncteur. Chaque départ peut être alimenté par l'un ou l'autre
des jeux de barres suivant l'emplacement du disjoncteur. Par exemple, la source 1 alimente le
jeu de barres JDB1 et les départs Dep1 et Dep2. La source 2 alimente le jeu de barres JDB2 et
les départs Dep3 et Dep4.

En cas de perte d'une source, le disjoncteur de couplage est fermé, l'autre source assure la
totalité de l'alimentation.
En cas de défaut sur un jeu de barres (ou maintenance de celui-ci), le disjoncteur de couplage
est ouvert et chaque disjoncteur est placé sur le jeu de barres en service, afin que tous les départs
soient alimentés.
L'inconvénient du système "duplex" est qu'il ne permet pas les permutations automatiques. En
cas de défaut, chaque permutation à effectuer dure plusieurs minutes et nécessite la mise hors
tension des jeux de barres.
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• 2 jeux de barres, 2 attaches par départ, 2 sources d'alimentation (Figure 8.15)

Figure 8.15. Deux jeux de barres, 2 attaches par départ, 2 sources d'alimentation

Fonctionnement
Le disjoncteur de couplage est maintenu ouvert en fonctionnement normal.
Chaque départ peut être alimenté par l'un ou l'autre des jeux de barres suivant l'état des
sectionneurs qui lui sont associés, un seul sectionneur par départ doit être fermé.
Par exemple, la source 1 alimente le jeu de barres JDB1 et les départs Dep1 et Dep2.
La source 2 alimente le jeu de barres JDB2 et les départs Dep3 et Dep4.

En cas de perte d'une source, le disjoncteur de couplage est fermé, l'autre source assure la
totalité de l'alimentation.
En cas de défaut sur un jeu de barres (ou maintenance de celui-ci), le disjoncteur de couplage
est ouvert et l'autre jeu de barres alimente la totalité des départs.

• Doubles jeux de barres couplés entre eux (Figure 8.16)

Fonctionnement

Il est presque identique au schéma précédent (2 jeux de barres, 2 attaches par départ, 2 sources
d'alimentation). La décomposition du double jeu de barres en 2 tableaux avec couplage (par
D1 et D2) permet une plus grande souplesse d'exploitation. Chaque jeu de barres alimente un
nombre de départs moins important en fonctionnement
normal.

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Figure 8.16. Deux doubles jeux de barres couplés entre eux

8.6.2. Structure des Réseaux HTA

Nous allons identifier les principales structures de réseaux HTA permettant d'alimenter les
tableaux secondaires et les transformateurs HTA / BT. La complexité de la structure diffère
suivant le niveau de sûreté de fonctionnement désiré.
Les schémas électriques des réseaux HTA les plus souvent rencontrés sont les suivants :

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• Radial en Simple Antenne

Figure 8.17. Réseau HTA radial en simple antenne

• Les tableaux 1 et 2 et les transformateurs sont alimentés par une seule source, il n'y a
pas de solution de dépannage ;
• Cette structure est préconisée lorsque les exigences de disponibilité sont faibles, elle est
souvent retenue pour les réseaux de cimenterie.

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• Radial en Double Antenne sans Couplage

Figure 8.18. Réseau HTA radial en double antenne sans couplage

• Les tableaux 1 et 2 sont alimentés par 2 sources sans couplage, l'une en secours de
l'autre ;
• La disponibilité est bonne ;
• L’absence de couplage des sources pour les tableaux 1 et 2 entraîne une exploitation
moins souple.

• En boucle

Cette solution est bien adaptée aux réseaux étendus avec des extensions futures importantes.
Il existe deux possibilités suivant que la boucle est ouverte ou fermée en fonctionnement
normal.

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a). Boucle Ouverte

Figure 8.20-a. Réseau HTA en boucle ouverte

• Les têtes de boucle en A et B sont équipées de disjoncteurs ;


• Les appareils de coupure des tableaux 1, 2 et 3 sont des interrupteurs ;
• En fonctionnement normal, la boucle est ouverte (sur la Figure, elle est ouverte au
niveau du Tableau 2) ;
• Les Tableaux peuvent être alimentés par l'une ou l'autre des sources ;
• Un défaut sur un câble ou la perte d'une source est palié par une reconfiguration de la
boucle ;
• Cette reconfiguration engendre une coupure d'alimentation de quelques secondes si un
automatisme de reconfiguration de boucle est installé. La coupure est d'au moins
plusieurs minutes ou dizaines de minutes si la reconfiguration de boucle est effectuée
manuellement par le personnel d'exploitation.

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b). Boucle Fermée

Figure 8.20 b. Réseau HTA en boucle fermée

• Tous les appareils de coupure de la boucle sont des disjoncteurs ;


• En fonctionnement normal, la boucle est fermée ;
• Le système de protection permet d'éviter les coupures d'alimentation lors d'un défaut.

Cette solution est plus performante que le cas de la boucle ouverte car elle évite les coupures
d'alimentation. Par contre, elle est plus onéreuse car elle nécessite des disjoncteurs dans chaque
tableau et un système de protection plus élaboré.

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• En double Dérivation

Figure 8.21. Réseau HTA en double dérivation

• Les tableaux 1, 2 et 3 peuvent être dépannés et être alimentés par l'une ou l'autre des
sources indépendamment
• Cette structure est bien adaptée aux réseaux étendus avec des extensions futures
limitées et nécessitant une très bonne disponibilité.

8.7. Réseaux BT à l'Intérieur du Site

8.7.1. Modes d'Alimentation des Tableaux BT

Nous allons identifier les principales solutions d'alimentation d'un Tableau BT,
indépendamment de son emplacement dans le réseau. Le nombre de sources d'alimentation

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possibles et la complexité du tableau différent suivant le niveau de sûreté de fonctionnement


désiré.
a). Alimentation des Tableaux BT avec une seule Source d'Alimentation

Figure 8.22. Alimentation des tableaux BT avec une seule source d'alimentation

Les Tableaux T1, T2, T3 bénéficient d'une seule source d'alimentation. Le réseau est dit de
type radial arborescent.
En cas de perte de la source d'alimentation d'un tableau, celui-ci est hors service jusqu'à
l'opération de réparation.

b). Alimentation des tableaux BT par une double alimentation sans couplage

Figure 8.23. Alimentation des tableaux BT par une double alimentation sans couplage

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Le Tableau T1 bénéficie d'une double alimentation sans couplage par 2 transformateurs


HTA/BT.
Fonctionnement de l'alimentation de T1 :
• Les deux sources alimentent T1 en parallèle
• En fonctionnement normal, les deux disjoncteurs sont fermés (D1 et D2).
Le tableau T2 bénéficie d'une double alimentation sans couplage par un transformateur
HTA/BT et par un départ issu d'un autre Tableau BT.
Fonctionnement de l'alimentation de T2 :
• Une source alimente le tableau T2, la seconde assure le secours.
• En fonctionnement normal, un seul disjoncteur est fermé (D3 ou D4).

• Alimentation des tableaux BT par une double alimentation avec couplage

Le Tableau T1 bénéficie d'une double alimentation avec couplage par 2 transformateurs


HTA/BT. (Figure 8.24)
Fonctionnement de l'alimentation de T1 : en fonctionnement normal, le disjoncteur de couplage
D3 est ouvert. Chaque transformateur alimente une partie de T1. En cas de perte d'une source
d'alimentation, le disjoncteur de couplage D3 est fermé et un seul transformateur alimente la
totalité de T1.
Le Tableau T2 bénéficie d'une double alimentation avec couplage par un transformateur
HTA/BT et par un départ issu d'un autre Tableau BT.
Fonctionnement de l'alimentation de T2 : en fonctionnement normal, le disjoncteur de couplage
D6 est ouvert. Chaque source alimente une partie de T2. En cas de perte d'une source, le
disjoncteur de couplage D6 est fermé et l'autre source alimente la totalité de T2.

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Figure 8.24. Alimentation des tableaux BT par une double alimentation avec couplage

• Alimentation des tableaux BT par une triple alimentation sans couplage

Le Tableau T1 bénéficie d'une triple alimentation sans couplage par 2 transformateurs HTA/BT
et par un départ issu d'un autre tableau BT.
En fonctionnement normal, le tableau est alimenté par les 2 transformateurs en parallèle. En
cas de défaillance d'un ou des deux transformateurs, le Tableau T1 est alimenté par le départ
issu d'un autre Tableau.

Figure 8.25. Alimentation des tableaux BT par une triple alimentation sans couplage

• Alimentation des tableaux BT par une triple alimentation avec couplage (Figure
26)

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Figure 8.26. Alimentation des tableaux BT par une triple alimentation avec couplage

Le Tableau T1 bénéficie d'une triple alimentation avec couplage par 2 transformateurs


HTA/BT et par un départ issu d'un autre tableau BT.
En fonctionnement normal, les 2 disjoncteurs de couplage sont ouverts, le Tableau T1 est
alimenté par les 3 sources d'alimentation.
En cas de défaillance d'une source, le disjoncteur de couplage de la source associée est fermé,
le disjoncteur arrivé de la source défaillante est ouvert.

8.6.2. Tableaux BT Secourus par des Alternateurs


• 1er exemple : 1 Transformateur et 1 Alternateur

Figure 8.27. 1 Transformateur et 1 Alternateur

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En fonctionnement normal, D1 est fermé et D2 est ouvert. Le tableau T2 est alimenté par le
transformateur. En cas de perte de la source normale, on réalise les étapes suivantes :
1. Fonctionnement du dispositif normal/secours, ouverture de D1.
2. Délestage éventuel d'une partie des récepteurs des circuits prioritaires, afin de limiter
l'impact de charge subi par l'alternateur.
3. Démarrage de l'alternateur.
4. Fermeture de D2 lorsque la fréquence et la tension de l'alternateur sont à l'intérieur des
plages requises.
5. Relestage des récepteurs éventuellement délestés à l'étape 2.
Lorsque la source normale est de nouveau en état de marche, le dispositif normal/secours
bascule l'alimentation de T2 sur cette source et l'alternateur est arrêté.

• 2ème exemple : 2 transformateurs et 2 alternateurs

Figure 8.28. 2 Transformateurs et 2 Alternateurs

En fonctionnement normal, le disjoncteur de couplage D1 est ouvert et le dispositif


normal/secours est sur la position D2 fermé et D3 ouvert. Le tableau T1 est alimenté par le
transformateur TR2.
En cas de perte de la source 2 ou de panne sur TR2, le secours de T1 (et une partie de T2) est
assuré prioritairement par le transformateur TR1, après fermeture du disjoncteur de couplage
D1.

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Les alternateurs ne sont mis en marche qu'après la perte des 2 sources principales d'alimentation
ou du jeu de barres de T2.
Le déroulement des étapes de sauvegarde de l'alimentation des circuits prioritaires est identique
au premier exemple.

8.6.3. Tableaux BT Secourus par une Alimentation Sans Interruption (ASI)


Les principaux éléments constituant une ASI sont indiqués sur la Figure 8.29 et dans le Tableau
8.2.

Figure 8.29. Constitution d'une alimentation sans interruption

Les appellations réseau 1 et réseau 2 désignent deux arrivées indépendantes du même réseau :
• Réseau 1 (ou normal) désigne l'arrivée alimentant normalement le redresseur-chargeur,
• Réseau 2 (ou secours) est une arrivée dite de secours.

L'onduleur est synchronisé en fréquence et en phase avec le réseau 2. Ainsi, le contacteur


statique peut permuter instantanément l'alimentation vers le réseau 2 (en un temps inférieur à
1 ms).

Le raccordement de l'ASI à un réseau 2 indépendant est recommandé car il augmente la


disponibilité de l'ensemble. Cependant, il est possible de n'avoir qu'une arrivée commune.

Le choix d'un type d'architecture d'alimentation sans interruption dépend de la qualité des
réseaux 1 et 2, de l'utilisation et de la disponibilité requise. Le constructeur doit donner des

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éléments suffisants au concepteur pour qu'il puisse choisir l'architecture la mieux adaptée. Les
exemples ci-après explicitent les architectures les plus courantes.

Tableau 1-2 : Fonctions des différents éléments d'une alimentation sans interruption

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Premier Exemple : Tableau BT secouru par un onduleur, avec un alternateur pour pallier
l'autonomie limitée de la batterie (généralement de l'ordre de 15 mn)

Figure 8.30. Tableau BT Secouru par un Onduleur

Le filtre permet de diminuer les courants harmoniques remontant dans le réseau d'alimentation.
Deuxième Exemple : Tableau BT secouru par 2 onduleurs en parallèle sans redondance

Figure 8.31. Tableau BT Secouru par 2 Onduleurs en Parallèle sans redondance

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Cette configuration permet seulement d'obtenir un ensemble de puissance supérieure à celle


disponible en chaîne unitaire.
La puissance P à fournir est divisée également entre les deux onduleurs.
Toute défaillance, de l'une des chaînes se traduit par un transfert sans coupure de l'utilisation
sur le réseau 2, sauf si le réseau est hors tolérance.

Troisième Exemple : Tableau BT secouru par 3 onduleurs dont un actif redondant

Figure 8.32. Tableau BT secouru par 3 onduleurs, dont l'un est activement redondant
Soit P la charge nominale maximale du circuit prioritaire. Chaque onduleur a une puissance
nominale de P/2, ce qui signifie que lorsqu'un onduleur tombe en panne, les deux autres
onduleurs fournissent l'alimentation totale de la charge. C'est ce qu'on appelle une connexion
en parallèle unité avec 1/3 de redondance active.

Quatrième Exemple : Tableau BT secouru par 3 onduleurs dont un en veille redondance


L'onduleur 3 n'est pas chargé ; il est en veille prêt à secourir l'onduleur 1 ou 2. Il n'y a pas de
coupure de courant lors de la commutation en raison des contacteurs statiques 1 et 2. Le
contacteur statique assure le secours via le réseau 2 en cas de panne sur le réseau 1, ou les deux
onduleurs tombent en panne. C'est ce qu'on appelle une unité connectée en parallèle avec
redondance en veille.

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Figure 8.33. Tableau BT secouru par 3 onduleurs, dont l'un est en redondance en veille

8.9. Réseaux Industriels avec Génération Interne

Exemple (voir Figure 8.34)


Structure du réseau :
• Poste consommateur MT ;
• Le tableau principal MT est alimenté par la centrale interne ;
• Certains départs MT sont alimentés par le service public et ne peuvent pas être
secourus par la centrale interne ;
• Un système de boucle MT et certains départs sont alimentés en exploitation par la
centrale interne. Si la centrale tombe en panne, ce système de boucle et ses départs
peuvent être alimentés par le service public.

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Figure 8.34. Réseau industriel avec génération interne

1.8. Exemples de Réseaux Standards


Exemple 1 (Figure 8.35)
Structure du réseau :
• Poste de consommation MT dans un réseau principal avec deux arrivées ;
• Tableau général basse tension secouru par un générateur ;
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• Un tableau prioritaire alimenté par un onduleur ;


• Le réseau basse tension est de type radial arborescent, et le secondaire le tableau et les
boîtes à bornes sont alimentés par une seule source.
Poste consommateur MT

Figure 8.35. Exemple 1

Exemple 2 (Figure 8.36)


Structure du réseau :
• Poste consommateur MT ;
• Le tableau principal MT peut être secouru par un groupe électrogène et alimente trois
transformateurs ;

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• Les principaux tableaux basse tension MLVS1, MLVS2 et MLVS3 sont indépendant
et chacun a un départ vers une alimentation sans coupure alimenter un circuit
prioritaire ;
• Le réseau basse tension est de type radial arborescent, et les centres de contrôle
moteur et les boîtes à bornes sont alimentés par une seule source.

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Figure 8.36. Exemple 2

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Exemple 3 (Figure 8.37)


Structure du réseau :
• Poste consommateur MT ;
• Le tableau principal MT peut être secouru par un groupe électrogène et il alimente
deux Transformateurs MT/BT ;
• Le tableau principal basse tension dispose d'une double alimentation avec coupleur ;
• Chaque section de bus du tableau principal basse tension dispose d'un système UPS
alimenter un circuit prioritaire ;
• Les tableaux secondaires, les boîtes à bornes et les centres de contrôle des moteurs
sont alimentés par une seule source.

Figure 8.37. Exemple 3 exemple 3 Tableau double alimentation avec transfert type 2/3

Exemple 4 (Figure 8.38)


Structure du réseau :

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• Poste consommateur MT ;
• Le tableau principal MT peut être secouru par un groupe électrogène. Il alimente deux
Transformateurs MT/BT dans un réseau monophasé, quatre secondaires MT tableaux
en boucle et un tableau MT secondaire en une seule ligne Système d’alimentation ;
• Le réseau basse tension est de type radial arborescent.

Figure 8.38. Exemple 4


Exemple 5 (Figure 8.39)
Structure du réseau :
• Poste consommateur MT ;
• Deux calibres MT : 20 kV et 6 kV ;
• Le tableau principal MT alimenté en 20 kV peut être secouru par un ensemble de
quatre générateurs. Il alimente :
• Un réseau MT 20 kV en boucle comprenant trois secondaires tableaux MV4, MV5 et
MV6 ;
• Deux transformateurs 20 kV/6kV dans un réseau monoligne ;
• Le tableau général MT est constitué de deux tronçons de bus alimentés en 6 kV par
deux sources avec coupleur ;
• Il alimente trois tableaux secondaires MT et deux transformateurs 6 kV/BT dans un
système d'alimentation à une seule ligne ;
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• Le tableau secondaire MV2 est alimenté par deux sources avec coupleur et est
composé de deux sections de bus. Il alimente deux moteurs 6 kV et deux moteurs 6
kV/BT transformateurs dans un système simple d'alimentation ;
• Les tableaux secondaires MV1 et MV3 sont alimentés par une seule source. Chaque
alimente un transformateur 6 kV/BT et un moteur 6 kV ;
• Le tableau principal basse tension MLVS1 peut être secouru par un générateur ;
• Le tableau principal basse tension MLVS2 est alimenté par deux sources avec
coupleur ;
• Le tableau principal basse tension MLVS3 est alimenté par une seule source ;
• Les centres 1 et 3 de commande des moteurs sont alimentés par une seule source ;
• La centrale 2 de commande moteur est alimentée par 2 sources sans coupleur.

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Figure 8.39. Exemple 5

Exemple 6 (Figure 8.40)


Structure du réseau :

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• Poste consommateur HT alimenté à 90 kV par deux sources HT sans coupleur (les


isolateurs ISO1 et ISO2 ne peuvent pas fonctionner lorsqu'ils sont chargés et sont en
position fermée pendant le fonctionnement normal) ;
• Le transformateur central HT/MT est utilisé en secours. Les transformateurs peuvent
être raccordés côté MT via les disjoncteurs (de plus, la prise en charge des changeurs
permettent d'équilibrer les courants fournis par chaque transformateur) ;
• Le réseau a deux calibres MT : 20 kV et 6 kV ;
• Le tableau principal MT est alimenté en 20 kV par trois sources avec coupleur. Il est
composé de trois sections de bus ;
• Les tableaux secondaires MV1, MV2 et MV3 sont alimentés à 6 kV par deux sources
(transformateurs) avec coupleur provenant de deux jeux de barres différents ;
• Les principaux tableaux basse tension MLVS1, MLVS2, MLVS3 et MLVS4 sont
alimenté par deux sources avec coupleur ;
• Les centres de commande des moteurs 1, 2, 3 et 4 sont alimentés par deux sources
sans coupleur.

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Figure 8.40. Exemple 6

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Chapitre 9. Production Distribuée


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9.1. Introduction
L’énergie électrique, dans le monde entier, est devenu un bien de consommation nécessaire
tant pour la vie quotidienne que pour l’économie des pays et les moindres problèmes d’origine
électrique influent considérablement sur la continuité des activités économiques. Donc la
possession des réseaux électriques fiables et économiques fonctionnant convenablement et
assurant une continuité du service et une bonne qualité d’énergie est devenue primordiale afin
de contribuer positivement au développement de nos sociétés modernes.

Le réseau de distribution doit évoluer vers un réseau flexible et intelligent qui intègre au mieux
les énergies locales et/ou renouvelables. L'ouverture du marché de l'énergie électrique et les
préoccupations environnementales grandissantes, liées au changement climatique planétaire
amènent des changements importants en particulier sur les réseaux de distribution avec l'arrivée
massive de productions décentralisées. Cette évolution peut être envisagée en développant des
systèmes intelligents, capables de minimiser les impacts engendrés par l’insertion de
productions décentralisées et/ou par la recherche de nouvelles architectures. Ces deux solutions
devraient permettre l’augmentation du taux de production distribuée ou décentralisée dans le
réseau de distribution dans les meilleures conditions économiques et de sécurité.

Le réseau de distribution n’a pas été conçu, à l’origine, pour accueillir des unités de production
mais pour acheminer, de manière unidirectionnelle, l’électricité qui provient du réseau de
répartition jusqu’aux consommateurs moyenne et basse tension. L’utilisation de systèmes
intelligents répartis, seuls, ne suffira pas à enrayer tous les problèmes auxquels le réseau de
distribution sera confronté en cas de pénétration importante de productions décentralisées.

9.2. Définition
La production décentralisée ou dispersée se définit par opposition à la production classique,
par unités de grosses puissances raccordées au réseau HT, dont la localisation et la puissance
ont fait l’objet d’une planification, et qui sont commandées de manière centralisée pour
participer au contrôle de la fréquence et de la tension, et assurer un fonctionnement fiable et
économique de l'ensemble du réseau. Ces unités centralisées sont dites « dispatchables ».
Par rapport aux unités classiques, les unités décentralisées sont caractérisées par des puissances
ne dépassant pas 50 à 100 MW, ne sont pas planifiées de manière centralisée, ni actuellement

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coordonnées, elles sont généralement raccordées au réseau de distribution (<15 MW) et ne sont
pas non plus actuellement destinées à assurer des services systèmes.
Cette production décentralisée se développe dans tous les pays, sur base d’unités de
cogénération, d’énergies renouvelables ou de production traditionnelle, installées par des
producteurs indépendants.
De nombreuses raisons, techniques et économiques, justifient le développement de ce type de
production, parmi lesquelles nous relevons les suivantes :
• La technologie disponible actuellement offre les garanties de fiabilité pour des unités
de 100 kW à 150 MW ;
• Les sites pour une production de puissance réduite sont plus faciles à trouver ;
• La production est réalisée à proximité de son utilisation, de manière à réduire les frais
de transport ;
• Le gaz naturel, vecteur énergétique souvent utilisé en production décentralisée, est
supposé être facilement disponible dans la plupart des centres de consommation et
conserver un prix stable ;
• Les systèmes basés sur le gaz sont construits en beaucoup moins de temps et
représentent des investissements nettement moins importants en comparaison avec les
grosses centrales classiques utilisant un autre vecteur d'énergie primaire ;
• Les rendements énergétiques supérieurs des systèmes de cogénération ou à cycle
combiné (gaz et vapeur) permettent une réduction des frais de fonctionnement ;
• Les politiques des états pour promouvoir des technologies propres afin de réduire les
émissions de CO2, et promouvoir les énergies renouvelables par des subsides et des
interventions dans les tarifs, qui conduisent à des conditions économiques intéressantes.

La caractéristique fondamentale de la production décentralisée est d’être pilotée par un autre


facteur que la demande d’électricité.
Il en résulte des incertitudes sures :
• La localisation géographique ;
• La dynamique du développement ;
• Les niveaux et moments d’activité de production ; avec des conséquences sur le
développement des réseaux électriques. Ces derniers doivent en effet être en mesure
d’une part, d’accueillir la production décentralisée quand elle est active et d’autre part,
d’acheminer la puissance de substitution quand la production décentralisée est inactive.

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La production décentralisée a donc inévitablement un impact plus ou moins important sur les
réseaux aux plans suivants : topologie ou conception, dimensionnement, gestion
prévisionnelle, exploitation en temps réel.

9.2. Caractéristiques de Production Distribuée

Les systèmes de production décentralisée peuvent se caractériser par le type de générateur ou


d’interface utilisé. On distingue ainsi les catégories suivantes et leurs domaines d’applications
actuels, avec quelques empiétements entre catégories.

9.2.1. Systèmes à Alternateurs Classiques (machine synchrone)


Ces systèmes sont dits classiques en raison de l’utilisation de générateurs synchrones comme
dans les centrales thermiques à combustible fossile ou nucléaire, et dans les centrales
hydrauliques.
• Biomasse
• Energie géothermique
• Diesel
• Solaire à bac parabolique et tour
• Turbine à gaz à cycle simple
• Turbine à gaz à cycle combiné
• Vent

9.2.2 Systèmes à Générateurs Asynchrones


• Solaire réflecteur-moteur (à miroirs paraboliques et moteurs à cycle Stirling et
Brayton)
• Vent
• Houle

9.2.3. Systèmes à Interface avec Convertisseur Electronique


• Vent (avec générateur synchrone ou asynchrone)
• Photovoltaïque
• Stockage par batterie
• Stockage par bobine supraconductrice et Piles à combustible

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Tout générateur destiné à être raccordé au réseau triphasé à courant alternatif 50/60 Hz doit
constituer une source de trois forces électromotrices triphasées symétriques, de même ordre de
succession que les tensions du réseau.
De nombreux types de GED existent qui utilisent des technologies matures ou en phase de
développement. Les énergies primaires utilisées sont également très variées, d'origine
renouvelable ou fossile. Un panel des principales technologies mises en œuvre est proposé ci-
dessous.

9.3. Différents Types de Production Distribuée


9.3.1. Moyens de Productions d’Energie
Le réseau électrique se compose d’un ensemble d’ouvrages de production, de transport et de
distribution de l’énergie électrique. Pour assurer sa stabilité, une bonne surveillance et un
contrôle en temps réel de son fonctionnement est nécessaire.
La production d'électricité est tout simplement une conversion, une transformation d’énergie
mécanique (liée au mouvement) en énergie électrique.
Dans les centrales, l'énergie mécanique est convertie en énergie électrique mais à plus grande
échelle. On peut convertir également de l'énergie thermique, hydraulique ou encore éolienne
en énergie électrique.

Figure 9.1. Electricité de la production vers la consommation.


L’électricité est un facteur essentiel au développement économique, dans tous les pays du
monde. Son importance relative s’accroit avec les progrès techniques, l’industrialisation et le
besoin de confort moderne. L’augmentation de sa production est synonyme de sa qualité de vie
et de création de richesse. La production d’électricité ramène au nombre d’habitants, est donc

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un bon indicateur permettant de mesurer les écarts de développent entre les différentes régions
du monde.
Il existe plusieurs technologies de productions d’énergies électriques raccordées au réseau de
distribution. Celles-ci diffèrent cependant de par leur puissance ou encore de par le type de
carburant qu’elles utilisent comme le gaz naturel, l’hydrogène, le diesel ou encore des énergies
dites renouvelables comme le soleil ou le vent. Ces technologies de productions se différencient
également par leur méthode de raccordement au réseau. D’une part, il y a les PDE utilisant un
alternateur synchrone ou asynchrone directement connecté au réseau, d’autre part celles
utilisant un interfaçage d’électronique de puissance, comme dans le cas des piles à
combustibles ou des panneaux solaires. On distingue ainsi les types suivants :

9.3.1.1. La Cogénération
La cogénération électricité – chaleur est une technique permettant de récupérer la chaleur
produite par toute microcentrale électrique proche de bâtiments et fonctionnant à haute
température, qu'il s'agisse de centrales thermiques classiques ou de certains types de piles à
combustible. Le rendement énergétique global d'une telle installation peut atteindre 90% et
l'utilisation locale de la chaleur produite permet d'éviter une consommation supplémentaire
d'énergie pour le chauffage des bâtiments.

9.3.1.2. Energies Non Renouvelables


Energies fossiles (gaz, charbon, pétrole) : les technologies utilisant ces énergies primaires sont
nombreuses et bien éprouvées, ce qui leur confère un grand intérêt économique. Les principales
technologies sont :
1. Le Thermique à flamme, basé sur des turbines ou micro turbines à vapeur.
2. Les moteurs à combustibles fossiles : Les turbines à gaz et les groupes diesel sont des
moyens de productions utilisant une génératrice synchrone pour transformer l’énergie
mécanique développée par celles-ci en énergie électrique. Ce type de production est le
plus souvent envisagé pour des cogénérations de quelques mégawatts.
3. Hydrogène : Les piles à combustible produisent directement de l'électricité à partir
d'hydrogène et d'oxygène par réaction inverse de l'électrolyse de l'eau. C'est une énergie
sur laquelle beaucoup d'espoirs sont fondés, bien que l'hydrogène ne se trouve pas sous
forme directement exploitable dans la nature ; il faut en effet de l'énergie pour le

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produire. Les puissances disponibles de ce type de source varient en fonction de la


technologie d’électrolyte considéré, de quelques kilowatts à quelque mégawatt.

9.3.1.3. Ressources Energétiques Renouvelables


Une énergie renouvelable est une source d'énergie se renouvelant assez rapidement pour être
considérée comme inépuisable à l'échelle de temps humaine. Les énergies renouvelables sont
issues de phénomènes naturels réguliers ou constants provoqués par les astres, principalement
le Soleil (rayonnement), mais aussi la Lune (marée) et la Terre (énergie géothermique).
L’énergie solaire peut être exploitée sous différentes formes :

1) Photovoltaïque : les photons sont convertis en courant électrique par un semiconducteur


2) Thermique : la chaleur de la lumière est absorbée par un capteur, puis concentrée grâce
à une pompe à chaleur.
L’énergie éolienne est produite par la force du vent qui fait tourner les pales d’une éolienne.
L’énergie dite mécanique est convertie en énergie électrique par une génératrice. La quantité
de vent détermine donc la quantité d’électricité produite. Le rendement de l’éolienne dépend
de sa taille : si on augmente la hauteur du mât et la longueur des pales, la puissance disponible
croît également.

La biomasse-énergie fait référence à l’ensemble de la matière végétale ou de déchets d’origine


animale (bois, plantes, céréales, déchets agricoles, ...) susceptible d’être collectée à des fi ns de
valorisation énergétique.
L’énergie hydraulique est produite par la force de l’eau. Elle est exploitée grâce aux retenues
d’eau des barrages, ou encore avec des centrales au fil de l’eau. L’hydraulique océanique,
également appelée thalasso-énergie, connaît une croissance importante.
La géothermie utilise la chaleur de la Terre et l’exploite par différentes techniques, selon la
profondeur à laquelle la chaleur est captée. Son usage est très ancien, et pourtant elle reste une
énergie peu utilisée, malgré un potentiel important.

A) Energie Solaire
L'énergie solaire photovoltaïque désigne l'électricité produite par transformation d'une partie
du rayonnement solaire avec une cellule photovoltaïque. Plusieurs cellules sont reliées entre
elles et forment un panneau solaire (ou module) photovoltaïque. Plusieurs modules qui sont

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regroupés dans une centrale solaire photovoltaïque sont appelés champ photovoltaïque. Le
terme photovoltaïque peut désigner soit le phénomène physique l'effet photovoltaïque ou la
technologie associée.

Figure 9.2. Energie solaire


La première cellule photovoltaïque (ou photopile) a été développée aux États-Unis en 1954 par
les chercheurs des laboratoires Bell, qui ont découvert que la photosensibilité du silicium
pouvait être augmentée en ajoutant des "impuretés". C'est une technique appelée le "dopage"
qui est utilisée pour tous les semi-conducteurs.
Le silicium est actuellement le matériau le plus utilisé pour fabriquer les cellules
photovoltaïques disponibles à un niveau industriel. Le silicium est fabriqué à partir de sable
quartzeux (dioxyde de silicium). Celui-ci est chauffé dans un four électrique à une température
de 1700 °C. Divers traitements du sable permettent de purifier le silicium. Le produit obtenu
est un silicium dit métallurgique, pur à 98% seulement.

Figure 9.3. le Silicium


Ce silicium est ensuite purifié chimiquement et aboutit au silicium de qualité électronique qui
se présente sous forme liquide, puis coulé sous forme de lingot suivant le processus pour la
cristallisation du silicium, et découpé sous forme de fines plaquettes (wafers). Par la suite, ce
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silicium pur va être enrichi en éléments dopants (P, As, Sb ou B) lors de l'étape de dopage, afin
de pouvoir le transformer en semi-conducteur de type P ou N. La diffusion d’éléments dopants
(bore, phosphore) modifie l’équilibre électronique de ces plaquettes (wafers), ce qui les
transforme en cellules sensibles à la lumière.
La production des cellules photovoltaïques nécessite de l'énergie, et on estime qu'une cellule
photovoltaïque doit fonctionner pendant plus de deux ans pour produire l'énergie qui a été
nécessaire à sa fabrication.
Principe de fonctionnement des cellules solaire

Figure 9.4. Principe de fonctionnement des cellules solaires


L’effet photovoltaïque utilisé dans les cellules solaires permet de convertir directement
l’énergie lumineuse des rayons solaires en électricité par le biais de la production et du transport
dans un matériau semi-conducteur de charges électriques positives et négatives sous l’effet de
la lumière. Ce matériau comporte deux parties, l’une présentant un excès d’électrons et l’autre
un déficit en électrons, dites respectivement dopée de type n et dopée de type p.
Lorsque la première est mise en contact avec la seconde, les électrons en excès dans le matériau
n diffusent dans le matériau p. La zone initialement dopée n devient chargée positivement, et
la zone initialement dopée p chargée négativement. Il se crée donc entre elles un champ
électrique qui tend à repousser les électrons dans la zone n et les trous vers la zone p. Une
jonction PN a été formée.
Lorsqu’un matériau est exposé à la lumière du soleil, les atomes exposés au rayonnement sont
" bombardés " par les photons constituant la lumière ; sous l’action de ce bombardement, les
électrons des couches électroniques supérieures (appelés électrons des couches de valence) ont

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tendance à être " arrachés / décrochés " : si l’électron revient à son état initial, l’agitation de
l’électron se traduit par un échauffement du matériau. L’énergie cinétique du photon est
transformée en énergie thermique.

B) Energie Eolienne
Une éolienne est une machine permettant de convertir l’énergie cinétique du vent en énergie
mécanique de type éolienne. Cette énergie mécanique éolienne a été utilisée au cours des âges
pour pomper l’eau ou moudre le grain.
Les machines actuelles sont utilisées pour produire de l’électricité de type éolienne qui est
consommée localement (sites isolés), ou injectée sur le réseau électrique (éoliennes connectées
au réseau).

Figure 9.5. Energie éolienne


*Principe de fonctionnement d’une éolienne
Le principe de fonctionnement de l’énergie éolienne est relativement simple : le vent fait
tourner des pales qui font-elles même tourner le générateur de l’éolienne. A son tour le
générateur transforme l’énergie mécanique du vent en énergie électrique de type éolienne.
L’électricité éolienne est dirigée vers le réseau électrique ou vers des batteries de stockage
d’électricité éolienne.

*Composition d’une éolienne


1. Ailes ou pales d’une éolienne
Les éoliennes modernes sont composées de 2 à 3 ailes, tournant autour d’un rotor à axe
horizontal. Les pales de l’hélice d’une éolienne peuvent être en bois lamellé-collé, en plastique
renforcé de fibre de verre, ou en métal… Le diamètre qu’elles balaient varie de 40 m à 120 m.

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2. La tour ou le mât d’une éolienne


L’hélice de l’éolienne est située en haut d’une tour de 50 m à 110 m. le mât peut être des
assemblages de croisillons métalliques, en béton ou en métal.
3. La partie électrique d’une éolienne
Dans les éoliennes destinées à produire de l’électricité, l’hélice fait tourner un générateur
électrique situé en haut de la tour, dans le prolongement de l’axe de l’hélice de l’éolienne. Entre
l’hélice et le générateur électrique de l’éolienne se trouve en général un multiplicateur de
vitesse, car l’hélice de l’éolienne tourne à des vitesses d’environ 100 à 650 tours min alors
qu’un générateur électrique doit être entraîné à environ 1500 à 3000 tours min.

Figure 9.6. Les compositions d’une éolienne

C) Energie Biomasse
Une centrale électrique à biomasse produit de l'électricité et de la chaleur par combustion de la
biomasse dans une chaudière. Les types les plus communs de chaudières sont des chaudières à
eau chaude et des chaudières à vapeur.
La biomasse permet en général de réduire les émissions de CO2 de plus de 80 %. La production,
le traitement et le transport de la biomasse génèrent des émissions de CO2 dans la chaîne
d'approvisionnement. La production d'électricité par la biomasse produit des gaz de combustion

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qui doivent être nettoyés avant d'être émis dans l'atmosphère. Ceci est fait en utilisant des
techniques bien établies telles que le lavage des gaz de combustion et les filtres à particules.
Il existe trois familles pour la biomasse :
• La biomasse lignocellulosique, (ou lignine) comprenant principalement le bois, les
résidus verts, ainsi que la paille. Leur utilisation est faite à partir d'une combustion, ou
conversions thermochimiques.
• La biomasse à glucide, utilisant la canne à sucre, les céréales et les betteraves sucrières.
On favorise ces constituants par une méthanisation (C'est un processus naturel
biologique de dégradation de la matière organique en l'absence d'oxygène), ou encore
par distillation, conversions biologiques.
• La biomasse oléagineuse, qui est riche en lipide. Ses composants sont le colza, ainsi
que le palmier à huile. Cette catégorie de biomasse est appelée "Biocarburants". Ces
carburants sont récoltés suite à de nouvelles transformations chimiques, et en ressort
sous deux formes : Les esters d'huile végétale, et sous la forme de l'éthanol.

D) Energie Géothermique
Le principe de la géothermie consiste à puiser dans une nappe phréatique ou le plus souvent à
prélever l’énergie gratuite contenue dans le sol pour chauffer une habitation, cette énergie est
constamment renouvelée par la nature, le soleil, le vent, la pluie. C'est donc une énergie
renouvelable. Ce transfert d’énergie de l’extérieur vers l’intérieur est assuré par deux
échangeurs (1,2) et un générateur (3) :
1) L’évaporateur est un échangeur de chaleur qui prélève l’énergie dans le sol celui-ci est
soit constitué de tuyaux en PEHD (tuyauterie souple) ou circule un fluide caloporteur
(eau glycolée) formant une nappe horizontale soit par un forage intégrant un échangeur
vertical ou encore en prélevant la chaleur de l’eau directement dans une nappe
phréatique.
Le milieu où l’on prélève l’énergie est appelée la source froide.
2) Le condenseur restitue cette énergie souvent par un chauffage au sol c’est-à-dire des
tuyaux intégrés dans une Chappe avant carrelage ou de ventilo-convecteurs (air pulsé),
ou encore des radiateurs basse température. Le milieu où l’on restitue l’énergie est
appelée la source chaude.
3) Ce transfert d’énergie est possible grâce à un générateur de type pompe à chaleur.

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Figure 9.7. Energie géothermique


*Comment ça marche une pompe à chaleur ?
Une pompe à chaleur est un système de chauffage thermodynamique basé sur un principe
physique, le "changement d’état" et plus précisément l’évaporation et la condensation.
Quand un liquide s’évapore pour devenir un gaz, il absorbe de l’énergie, quand il se condense
pour revenir à l’état liquide, il dégage de l’énergie.

Figure 9.8. Pompe à chaleur

La température d’évaporation du fluide frigorifique étant toujours plus basse que la température
du sol ou d’une nappe d’eau souterraine celui-ci absorbe les calories pour les restituer ensuite
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dans la phase de condensation. Ce transfert est possible grâce à un compresseur qui aspire,
comprime et porte à haute température un fluide, ce compresseur permettra la circulation du
gaz dans le circuit frigorifique.

*Différents types de captage et source d'énergie


*Capteur horizontal
La conductivité et l’inertie thermique du sol sont particulièrement intéressantes, stables tout au
long de l’hiver de jour comme de nuit. Les minéraux et les matières organiques sont d’excellent
conducteur thermique.
Il faudra disposer d’un terrain d’une surface de 1,5 à 2 fois la surface a chauffée, les tuyaux
souples (PEHD ou PER) sont disposés en serpentins enterrés de 80 cm à 1 mètre, de l’eau
glycolée circule dans cet échangeur et permet le transfert d’énergie. La longueur totale des
tubes du capteur peut être de plusieurs centaines de mètres, chaque spire est espacée de
plusieurs dizaines de centimètres. Cet écartement est important pour que le sol ne gèle pas et
qu’il puisse se régénérer plus facilement.
Le sol doit être naturellement perméable pour faciliter les échanges thermiques, dans les sols
argileux les capteurs doivent être posés sur un lit de sable.
Les capteurs peuvent être recouverts d’une pelouse, d’un jardin, mais aucun arbre à proximité
car les racines pourraient abîmer les tubes.

Figure 9.9. Capteur horizontal

*Capteur vertical, sonde géothermique


Les sondes verticales en tubes PHED sont installées dans un forage rempli de bétonite pour
améliorer la conductivité, ce forage peut atteindre une profondeur allant jusqu’à 100 mètres.

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De l’eau glycolée circule à travers la sonde en circuit fermé dans des tubes de polyéthylène
de 25 à 40 mm de diamètre. S’il y a plusieurs capteurs verticaux sur un même terrain, ils
doivent être séparés par 10 mètres de distance.
Si ce dispositif occupe moins de place, il est plus onéreux qu’un captage horizontal et de plus
il est soumis à autorisation (DRIRE). L’aide d’un géologue est fortement conseillé, il dispose
du savoir et de certains logiciels pour optimiser la pose des capteurs.

Figure 9.10. Capteur vertical


*Captage par nappe phréatique
Le captage peut être fait de deux manières soit on puise dans un puits unique puis on rejette
cette eau dans une rivière ou un lac, soit par le principe des deux forages.
Ce type de captage nécessite un forage pour récupérer les calories contenues dans l’eau, l’autre
pour rejeter l’eau une fois l’énergie extraite. Compte tenu de la grande stabilité de la
température de l’eau (7 et 12 °C), ce type de captage est très intéressant au point de vue
énergétique. Les qualités physiques (dureté, acidité) de l’eau doivent être prises en compte, la
source de captage doit aussi être disponible en quantité suffisante, faire une étude avant toute
réalisation.

E) Energie Hydraulique
Les centrales hydrauliques fonctionnent grâce à l’énergie potentielle de pesanteur de l’eau des
rivières, des lacs ou des fleuves. La puissance produite dépend de la chute et du débit d’eau.
Pour la production décentralisée, des microcentrales hydrauliques sont employées avec un
ordre de grandeur de puissance de 5MW. Ce type de production présente comme avantages la
gratuité de l’énergie primaire et la production électrique. Les inconvénients principaux sont le
prix élevé de l’investissement initial.

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F) Les Générateurs du Futur : les Piles à Combustible (PAC)


Le principe de fonctionnement d'une PAC est simple. A partir d'une réaction chimique entre
un carburant (hydrogène, gaz naturel, etc.) et un comburant (oxygène), de l'électricité est
produite. Selon le nombre d'éléments mis en série et/ou en parallèle, la puissance électrique est
plus ou moins importante. Ce moyen de production, comme le photovoltaïque, nécessite un
onduleur.
Il existe trois technologies différentes qui permettent de produire de l'électricité. De plus, de la
cogénération peut être réalisée avec les effluents de la pile.
Tableau 1 - Etat d'avancement des PAC
PAFC MCFC SOFC
Température 2000 𝐶 6500 𝐶 10000 𝐶
Rendement 36 − 45 % 50 − 60 % 50 − 55 %
Puissance 1 − 300 𝑘𝑊 10 𝑘𝑊 − 100 𝑀𝑊 1𝑘𝑊 − 500 𝑀𝑊
Etat d’avancement Aboutie Pas encore mature Encore Expérimentale

La PAFC (Phosphoric Acid Fuel Cell) est la technologie mature (la seule à être au stade
commercial). Elle semble néanmoins avoir trop d'inconvénients pour s'imposer (pureté du
combustible, corrosion). La SOFC (Solid Oxide Fuel Cell) n'est pas encore au point mais fait
l'objet de recherches intensives, notamment aux Etats-Unis. La MCFC (Molten Carbonate Fuel
Cell) comporte de nombreux écueils techniques (corrosion) mais fait l'objet d'un
développement soutenu au Japon (public et privé) car en matière de rendement, c'est la plus
performante.

9.4. Impact de la Production Distribuée sur le Réseau de Distribution


Les études montrent qu'un taux de pénétration croissant de production distribuée n'est pas sans
impacts prévisibles sur l'exploitation future des réseaux de distribution. En particulier, le plan
de tension peut être grandement modifie par la présence de GED, au point que la tension risque
de dépasser la limite supérieure en certains nœuds du réseau alors qu'elle est maintenue à une
valeur normale au poste source. Le plan de protection risque également d'être affecté par un
fort taux de pénétration des GED du fait de la puissance de court-circuit qu'elles apportent en
aval des protections, et de l'inversion possible des flux de puissance active sur certaines lignes,
ainsi que de la diminution du temps d'élimination critique de défauts.

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L es GED fournissent de l'énergie près des points de consommation, diminuant ainsi les transits
de puissance active et donc les pertes en ligne sur le réseau de transport, mais sont pénalisantes
du point de vue de l'exploitation des réseaux de distribution pour les raisons citées plus haut
ajoutées aux risques d'oscillations de puissance active et leur corollaire qui est une stabilité
dégradée.
Une partie de ces GED à, de plus, des sources d’énergie primaire intermittente (éolienne,
solaire) qui ne permettent pas de prévoir aisément la production disponible à court terme. Elles
ne peuvent donc pas garantir une puissance de sortie et proposer toute la puissance disponible
sur le marché. D'autre part, ces nombreuses sources sont trop petites pour être observables et
dispatchables par les gestionnaires de réseaux de distribution et ne participent donc pas,
aujourd'hui, aux services système. Cela peut poser des problèmes en cas de fort taux de
pénétration si les moyens de réglage classiques de la distribution deviennent inaptes à assurer
la tenue en tension. Cela peut contraindre par exemple les gestionnaires de réseaux à engager
des investissements non prévus initialement.
Une partie de ces GED produisant par construction du courant continu (pile à combustible,
panneau solaire) doit être raccordée au réseau par l'intermédiaire d'interfaces d'électronique de
puissance, injectant ainsi des harmoniques nuisibles à la qualité de la tension délivrée. Enfin,
la présence de GED en aval d'un poste source dont le transformateur est équipé d'un régleur en
charge régulé par compoundage perturbe son fonctionnement base sur la mesure du courant
absorbé. En effet, la production de puissance par les GED réduit le courant traversant le
transformateur, provoquant une action du régleur en charge et diminuant ainsi la tension au
niveau du poste source.

Figure 9.11. Flux d'énergie sur un réseau de distribution en présence de GED.

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9.4.1. Impacts sur le sens de Transit de Puissance


Les réseaux sont dimensionnés pour recevoir les flux d’énergie du réseau de transport vers la
distribution. L’insertion des GED dans les niveaux de tension autres que le réseau de transport
peut créer une injection de puissance dans le sens contraire, c'est-à-dire de la distribution vers
le transport. Les équipements, notamment les protections doivent alors être bidirectionnels.
Ainsi, sachant que les réseaux aux niveaux de tension inférieure sont normalement
surdimensionnés afin de faire face à l’accroissement de consommation, on n’aura peut-être pas,
à court terme, de problèmes liés à des limites de la capacité de transfert d’énergie ; mais à plus
long terme, lorsque le taux de pénétration de GED augmentera, la modification du sens de
transit de puissance pourra éventuellement provoquer des congestions locales.

9.4.2. Impacts sur la stabilité du système


Les génératrices de productions décentralisées peuvent être de type synchrone ou asynchrone.
L’insertion de générateurs synchrones dans le réseau va changer le temps critique d’élimination
de défaut (correspondant à la durée maximale d’une perturbation à laquelle le système peut
résister sans perte de stabilité). Ceci influencera directement la limite de la stabilité dynamique
du système en considération.

9.4.3. Impact sur le Profil de la Tension

Les générateurs d’énergie modifient aussi le plan de tension des réseaux électriques. En fait, le
dimensionnement du réseau est réalisé de manière à avoir une chute de tension admissible sur
toute la longueur des départs. Ainsi, en l'absence de production d'énergie, la tension décroît
progressivement avec la distance du post e source vers le dernier consommateur en fonction de
l'impédance des câbles et des charges. L'ajout d'un ou plusieurs producteurs d'énergie peut créer
localement une ou plusieurs élévations de tension. Ces élévations peuvent se transformer en
surtensions et dépasser les limites admissibles par le code électrique, notamment en cas de
faible charge sur le réseau. Le phénomène est illustré à la Figure 14 représentant l'évolution de
la tension le long d'un départ.

Les transformateurs régleurs en charge des postes sources HT mesurent en effet la tension à
leurs bornes. Par contre, si les producteurs d'énergie se trouvent suffisamment loin, les
transformateurs régleurs en charge ne détecteront pas les élévations de tension et, en cherchant

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à maintenir la tension à la valeur de consigne au poste source, pourront provoquer des


surtensions près des générateurs d ' énergie.

9.4.4. Impacts sur la qualité de service


Les GED de type asynchrone consomment de la puissance réactive afin de magnétiser leur
circuit magnétique. Lors de la connexion au réseau, elles appellent un courant fort, ce qui
contribue au creux de tension (en profondeur). D’ailleurs, la présence d’interfaces
d’électronique de puissance peut faire augmenter le taux des harmoniques qui nuisent
gravement à la qualité de service fournie.

9.4.5. Impacts sur l’observabilité et de contrôlabilité du système


Les GED, notamment celles à type énergie nouvelle et renouvelable, sont caractérisées par
l’intermittence des sources primaires. Cela sera difficile pour l’opérateur d’estimer la puissance
de sortie de ces producteurs, donc la puissance fournie du système, par conséquent.

9.4.6. Impacts sur la continuité de service


Pour la même raison concernant la caractéristique d’intermittence, l’indisponibilité des GED
lors que le système les sollicite peut occasionner la rupture d’électricité par manque de
puissance.

9.4.7. Impacts sur le Plan de Protection


Lorsqu’un défaut apparaît sur un départ MT, le distributeur doit, pour des raisons de sécurité,
éliminer ce défaut en ouvrant le disjoncteur du départ. Assurant ainsi la mise hors tension du
défaut. Dans le cas de défauts fugitifs sur un réseau aérien, une mise hors tension très courte
(0.3s) est suffisante pour éliminer le défaut et permettre le succès d’un cycle de ré
enclenchement rapide. La présence d’une installation de production ne doit pas perturber le
fonctionnement du plan de protection du distributeur en sensibilité et en sélectivité lors d’un
défaut sur le départ auquel elle est raccordée, l’installation de production doit se découpler pour
ne pas maintenir sous tension le défaut : c’est le rôle de la protection de découplage.
Cette protection "de découplage" devant supprimer la parallèle entre générateurs et réseau de
distribution, lors d'un défaut ou d'une autre anomalie sur celui-ci. Le découplage doit répondre
à des conditions strictes lorsqu'il est effectué des ré enclenchements automatiques rapides, ce
qui est le cas le plus général des réseaux MT aériens.

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9.4.7-1. Influence du Producteur sur la Sensibilité et la Sélectivité du Plan de Protection


Lorsqu’un défaut se produit sur un départ, les groupes de production participent à
l’alimentation du défaut. Cette injection de courant peut altérer la sélectivité et la sensibilité
des protections existantes de deux manières :
• Déclenchement intempestif d’un départ sain,
• Aveuglement de la protection du départ en défaut.

9.4.7-2. Déclenchement Intempestif d’un Départ Sain


La protection contre les défauts polyphasés utilisée par les gestionnaires des réseaux électriques
est une protection ampère métrique à temps constant. Elle est réglée à 0.8 fois le courant de
court-circuit biphasé calculé au point le plus éloigné du départ. Dans ces conditions, il faut
s’assurer que le courant de court-circuit injecté par les groupes de production connectés sur un
départ sain reste inférieur à ce réglage pour un défaut situé sur un départ adjacent. Dans le cas
contraire on observera un déclenchement intempestif.
Considérons le schéma de la Figure 9.12 d’alimentation par une sous station du réseau d’une
charge par la liaison 2 et la connexion à la sous station par la liaison 1 d’une unité de production
décentralisée. Ces deux liaisons sont chacune protégées par un disjoncteur contre les
surintensités (protection ampère métrique) comme c’est l’usage.

Figure 9.12. Influence de la production décentralisée sur la sélectivité de la protection des réseaux de
distribution

En effet, tout défaut survenant sur un départ MT doit être éliminé par ouverture du disjoncteur
de départ. Dans cet exemple extrêmement simple le disjoncteur de la ligne 1 peut débrancher

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intempestivement cette ligne en cas de défaut sur la ligne 2, car le courant du générateur lors
de ce défaut peut être supérieur au seuil de protection. Ceci pour autant que la puissance des
unités de production décentralisée soit importante et arrivera d’autant plus que le défaut soit
proche du poste. La sélectivité de la protection est ainsi mise en défaut. Les seuils de protection
doivent donc être revus pour que seule la ligne en défaut soit déconnectée.
Pour toute implantation d’une unité de production décentralisée dans le réseau de distribution,
il faut impérativement vérifier la sélectivité des protections et le cas échéant les ajuster. Ou
bien requérir la mise en œuvre d’une protection de courant directionnelle, qui doit détecter
si le défaut est en amont et non pas déclencher intempestivement.

9.4.7-3. Aveuglement de la protection du départ en défaut


Lorsque la production décentralisée est loin du poste source HT/MT et qu’un défaut apparaît
sur une dérivation proche de la centrale, il peut arriver que l’impédance de la ligne entre le
poste source et le défaut devienne très importante devant l’impédance entre la centrale et le
défaut ; On observe alors une diminution du courant de défaut injecté au niveau du poste source
par rapport au cas où la centrale n’est pas en fonctionnement (Figure 9.13). Il peut donc arriver
que la protection au niveau du poste source ne détecte plus dans un premier temps le défaut

Figure 9.13. Aveuglement de la protection du départ en défaut


Dans ce cas il faudra attendre que la centrale se déconnecte par les relais minimums de tension
entre phases de sa protection de découplage pour que la protection au poste source retrouve sa
sensibilité. L’élimination des défauts est donc retardée de la temporisation du relais à
minimum, de tension (1 à 1.5 s). Pour s’affranchir de ce problème, le raccordement du
producteur sur un autre départ de caractéristique différente ou sur un départ dédié constitue la
solution.

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9.4.7-4. Protection de Découplage


En cas de défaut sur la ligne à laquelle est raccordée une installation de production
décentralisée, cette dernière doit impérativement se découpler automatiquement et rapidement
pour ne pas maintenir le défaut sous tension. Cette fonction est assurée par la protection dite
de découplage. Cette protection comporte généralement un ensemble de relais (relais
homopolaire de tension, relais à saut de vecteur, etc.) et constitue un dispositif relativement
complexe.
L'ouverture du disjoncteur au poste de départ provoque ainsi le découplage des unités de
production décentralisée raccordées sur ce départ, ceci même en l'absence de défaut.

9.5. Intégration de la GED sur les Réseaux de Distribution


9.5.1. Généralités
Le raccordement aux réseaux de distribution (MT) d’unités de production décentralisées doit
respecter certaines contraintes techniques et impose généralement des aménagements dans le
réseau pour assurer un fonctionnement correct de ce dernier, en particulier dans les réseaux de
distribution qui n’ont pas été à l’origine conçus et développés pour accueillir des unités de
production. Des précautions quant à l’insertion de GED sur les départs de réseaux de
distribution sont ainsi à prévoir par des règles de raccordement afin de conserver le bon
déroulement du fonctionnement du réseau. Ces règles sont des prescriptions techniques de
conception et de fonctionnement : la protection, la puissance d’installation, la perturbation et
la fréquence, tension....

Ces règles, actuellement en vigueur, sont prévues pour garantir le bon fonctionnement du
réseau de distribution tel qu’il est actuellement. Si les réseaux de distribution évoluent vers
d’autres architectures et d’autres modes d’exploitation, ces règles sont susceptibles d’être
modifiées.
Le concept actuel des réseaux de distribution n’étant pas adapté à la production décentralisée,
l’augmentation, dans l’avenir, de ce type de production laisse penser que des modifications de
l’architecture de la distribution pourraient être avantageuses dans la mesure où une structure
plus adaptée pourrait permettre une meilleure exploitation de ces unités de production pour le
fonctionnement du réseau :
• Une topologie comportant des boucles fermées.

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• L’utilisation des GED en tant que secours ou soutien du poste source.


Ces mesures pourraient améliorer la fiabilité du réseau de distribution. Mais il faut considérer
les coûts de ces innovations et la rentabilité d’un tel système.

Le raccordement d’un utilisateur doit être étudié de façon à identifier une solution répondant
strictement au besoin de raccordement du demandeur tout en garantissant que ce raccordement
n’aura pas de conséquence sur le fonctionnement du réseau et sur la qualité de l’énergie fournie
aux autres utilisateurs déjà raccordés. L’instruction des demandes de raccordement suppose la
collecte de différentes caractéristiques de l’installation permettant de conduire les études
techniques de raccordement. Ces fiches de collecte, et la procédure d’instruction des demandes
de raccordement sont publiées.
La solution de raccordement s’inscrit dans la structure de réseau existante ou décidée pour la
zone concernée et utilise les ouvrages de distribution existants ou à créer présentant la capacité
d’accueil suffisante.

9.5.2. Étude de raccordement d’une installation


Les différentes étapes de l’étude de raccordement ont pour objet de concourir à la détermination
des ouvrages à établir ou à modifier pour assurer une desserte dans des conditions techniques
et économiques optimales. Chacun des domaines d’interaction du site avec le réseau ou les
autres utilisateurs est exploré et le dimensionnement du raccordement projeté doit assurer le
maintien du réseau existant et futur dans un domaine de fonctionnement acceptable.
Les vérifications à mener pour vérifier l’impact du raccordement et déterminer les solutions de
raccordement de tous les utilisateurs producteur ou consommateur sont les suivantes :
• Tenue thermique des éléments du réseau : vérification des capacités de transit,
• Vérification des conséquences sur les plans de tension des réseaux HTA et BT.
Pour les utilisateurs producteurs, les vérifications complémentaires suivantes sont à effectuer :
• Vérification de la tenue de la tension au poste source : risque de butée régleur,
• Modification des comptages au poste source,
• Vérification de la tenue des matériels aux courants de court-circuit supplémentaires
apportés par l’installation de production,
• Vérification du fonctionnement du plan de protection contre les défauts entre phases du
réseau HTA et du poste de livraison,
• Choix de la protection de découplage,

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• Évaluation de la nécessité d’installation d'un dispositif d'échange d'informations


d'exploitation.
Certaines installations de consommation ou de production particulières peuvent nécessiter des
études complémentaires compte tenu de leur impact possible sur la qualité. Ces études ne sont
pas systématiques et sont engagées selon la nature et les caractéristiques de l'installation (en
soutirage ou en injection) envisagée et les caractéristiques du réseau d'accueil :
• Évaluation du niveau de variations rapides de tension,
• Évaluation des niveaux de courants harmoniques injectés,
• Évaluation du déséquilibre des charges,
• Évaluation de l’affaiblissement du signal de transmission tarifaire.

9.6. Réseaux Electriques du Futur : Les Smart-Grids

9.6.1 Description Générale

Les smart grids sont une technologie qui permettrait d’affronter les changements actuels dans
le paysage énergétique comme l’intégration des énergies renouvelables au réseau, la gestion de
l’augmentation de la consommation ou encore le développement des voitures électriques. En
effet ce réseau de distribution intelligent basé sur des technologies informatiques augmenterait
l’efficacité de la gestion entre l’offre et la demande d’électricité. Ce nouvel équilibre
engendrerait une optimisation du réseau de distribution mais aussi de la production. Les smart
grids minimiseraient les pertes en ligne (comme produire inutilement de l’électricité lorsque
l’offre est supérieure à la demande) ainsi que les problèmes causés par les énergies
intermittentes (comme le solaire et l’éolien) sachant que l’énergie électrique est difficilement
stockable. Elles seraient également l’alternative au remplacement et la construction de
nouvelles lignes électriques.

La notion de Smart grids combine deux idées : d’une part, rendre plus intelligents les réseaux
électriques et, d’autre part, créer des mini-réseaux autonomes et dans lesquels on pourra
associer aisément différentes sources d’énergie.
Le réseau intelligent possédera donc des caractéristiques différentes de celles du réseau
électrique actuel qui nécessiteront des installations plus ou moins importantes. Son réseau ne
sera pas linéaire mais bidirectionnel (l’ensemble des acteurs sera en interaction). Il se
concentrera principalement sur le réseau de distribution car celui-ci n’est que faiblement doté

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de technologies de communication et gérera l’équilibre du système électrique par la demande


(consommation) et non par l’offre.

9.6.2. Compteurs Intelligents

L'un des éléments principaux du dispositif des smart grids est le compteur intelligent. Il doit
permettre de collecter et transmettre les données relatives à la consommation d'électricité du
consommateur, mais également de recevoir des ordres à distance de la part du gestionnaire de
réseau et, dans certains cas, de la production décentralisée d'électricité par le consommateur.
Les conséquences de l'installation de tels compteurs sont doubles : d'une part, évidemment,
mieux gérer à l'échelle nationale le rapport production/demande en temps réel, mais également
d'un point de vue financier pour le consommateur, il permettra baisser la facture (grille tarifaire
mieux adaptée au mode de consommation réel du client, messages d'alerte aux heures de pointe,
...).

9.6.3 Maison Intelligente et Smart Grids

Les smart-grids consistent à communiquer tout au long du réseau, jusqu'à l'intérieur des
bâtiments. Le but est de réduire la consommation globale, mais aussi de l'adapter à la
production. On commence donc à parler de « maisons intelligentes », qui pourraient gérer leur
consommation d’énergie elles-mêmes. L’idée d’une maison intelligente est notamment de
réduire les pics de consommation : La maison pourra directement gérer l’utilisation du
chauffage, des appareils électroménagers, etc. afin de réduire la consommation à toute heure,
et spécialement aux heures de pointe. Du point de vue des énergies renouvelables, cela peut
aussi permettre d’utiliser les appareils quand l’énergie est disponible (la maison devra donc
être connectée au réseau pour suivre la production d’énergie en temps réel). Les appareils
électroménagers pourraient par exemple se mettre en marche le midi, lorsque la production des
panneaux solaires est la plus forte, et ainsi créer des pics de consommation correspondant aux
pics de production, évitant le stockage.

La maison intelligente va même plus loin en s’intégrant directement au réseau : les voitures
électriques, une fois branchées sur leur prise, ne resteraient pas inertes. Après avoir
emmagasiné de l'énergie, elles pourraient la restituer lors des pics de consommation, en
alimentant le réseau ou la maison, directement. Elles serviraient ainsi à soutenir le réseau et à

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aplatir les pics de consommation, se rechargeant lorsque l’énergie est disponible puis la rendant
ensuite.
En plus de la gestion de la consommation, les maisons intelligentes peuvent aussi gérer leur
propre production d’énergie. Cette production peut venir d’énergie renouvelables (solaire,
éolien) mais aussi de la cogénération : il s’agit de produire avec le même appareil du chauffage
et de l’électricité. La décentralisation de la production d’énergie sera gérable à grande échelle
grâce aux compteurs communicants.

La maison intelligente s’appuiera donc sur un réseau domestique intelligent, reliant ensemble
toutes les fonctions (chauffage, appareils électriques, éclairage, systèmes de sécurité,
production d’énergie, voitures électriques, …). Ce réseau devra être géré par un ordinateur, que
l’on pourra paramétrer soi-même (température et heure d’allumage du chauffage, ouverture des
volets, …). Elle peut aussi posséder différents procédés ou gadgets connectés permettant de
réduire la consommation d’énergie. On peut notamment citer la poignée intelligente : réglée
grâce à une simple molette, elle éteint les lumières lorsque l’utilisateur sort, et rallume quand
il rentre.

9.7. Quelques Formules Pratiques (Exercices)


9.7.1 Energie Eolienne
Une éolienne a les caractéristiques suivantes [17] :
o Diamètre de rotor : 100 m avec 3 pales,
o Coefficient d’efficacité Cp = 0,44.
1) Calculer la puissance captée par l’éolienne pour une vitesse de vent de 7 m/s puis
pour une vitesse de vent de 10 m/s.
La masse volumique de l’air ρ = 1,225kg/m3.
2) Conclure. Quels paramètres faut-il prendre en compte lors du choix et de l’installation
d’une éolienne ?

9.7.2 Panneau Solaire Photovoltaïque


Les caractéristiques d’un module photovoltaïque sont données dans le tableau ci-dessous
lorsque le module reçoit une puissance rayonnante de 1000 W sur 1 m² de surface de module.

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Tableau 9: Caractéristiques électriques (à 1000 W.m-2)

Note : l’intensité de court-circuit correspond à l’intensité du courant lorsque les deux bornes
de la cellule photovoltaïque sont reliées par un fil conducteur.
Rendement ρ = (puissance fournie par le module /puissance reçue par le module) .100.

1) Donner l’allure de la caractéristique tension-intensité (tension en abscisse et intensité


en ordonnée) de ce module photovoltaïque, à 50°C, pour une puissance rayonnante
reçue de 1000 W.m-2. On placera :
a) Le point de fonctionnement A correspondant à l’intensité de court-circuit ;
b) Le point de fonctionnement B correspondant à un circuit ouvert ;
c) Le point de fonctionnement C correspondant à la puissance électrique maximale
disponible.
2) Ce module reçoit, à 50°C, une puissance rayonnante surfacique de 1000 W.m-2.
La tension a ses bornes, lorsqu’il fonctionne est égale à 10V.
a) D’après les données, quelle est, alors, la valeur de l’intensité I du courant ?
b) Quelle est la puissance électrique fournie ?
c) La surface du module est égale à 0,185 m². Calculer le rendement énergétique du
module.
3) Que peut-on conclure de l’influence d’une augmentation de la température sur les
performances d’un panneau solaire photovoltaïque ? En est-il de même pour un
panneau solaire thermique ?
4) Ce panneau est installé en site isolé dans un système autonome. Faites le schéma
synoptique de l’installation.
5) Comment maintenir le panneau en fonctionnement optimal (maximum de puissance) ?
Citer deux méthodes.

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9.7.3 Comparaison d’une Centrale Photovoltaïque (PV) de 5 MW avec une Centrale


Electrique Classique (au charbon) de 5 MW

Une centrale photovoltaïque est constituée de panneaux solaires, d’un régulateur de puissance
maximale (MPT), d’un hacheur élévateur/abaisseur, d’un onduleur triphasé et d’un
transformateur triphasé connecté en étoile-triangle (Y-Δ) à une charge de puissance :
Pout-transformateur = 5MW.
Note : 5 MW peuvent fournir de l’électricité a 1800 résidences.

Performance de l'installation photovoltaïque de 5 MW :


a) Dessiner un schéma de principe des composants mentionnés ci-dessus.
b) Si chacun des composants, régulateur de puissance maximale (MPT), hacheur
élévateur/abaisseur, onduleur triphasé et transformateur, a un rendement η=90%, quelle
est la puissance maximale requise du générateur solaire (Psolar-array-max) pour une
puissance à la sortie du transformateur Pout-transformateur = 5MW.
c) Sachant que le rendement des cellules solaires est ηc =15%, quelle est la puissance
solaire maximale (PQs-max) nécessaire ?
d) La centrale photovoltaïque est constituée de 43000 panneaux solaires chacun ayant une
surface de (0,8x1,6) m2. Quelle est la surface totale de l’ensemble des panneaux et
quelle est l’irradiation solaire maximale nécessaire (Qs mesurée en KW/m2) dans le
lieu de cette installation photovoltaïque ?
e) Quelle est la période de retour sur investissement (en années) si :
o 1kW installé coûte $4000,
o Le prix moyen du KWh produit durant les 15 années futures est de $0,2 ?
A noter que les coûts de carburant sont nuls et les coûts d'exploitation sont négligeables ; vous
pouvez aussi assumer un fonctionnement de 6h par jour à 80% de la capacité de puissance
(0,8x5MW) = 4MW.

Performance de l'installation conventionnelle (au charbon) de 5 MW :


f) 1 kW installé dans une centrale conventionnelle au charbon coûte $2000. Quelle est la
période de retour sur investissement en années si le KWh produit demande un coût de
fuel et d’exploitation de $0,075 et si le prix moyen de vente du KWh est $0,20/KWh ?
Vous pouvez supposer 24h de fonctionnement par jour à 80% de la capacité de la
centrale (0,8 x 5 MW) = 4 MW.
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Chapitre 10. Qualité de l'Onde


----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Exigences de raccordement, harmoniques, creux de tension, papillotement. (Voir Cahier
Technique Merlin Gerin No. 199)

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Chapitre 11
Logiciels d'Analyse des Réseaux de Distribution
Ecoulement de Puissance Déséquilibré
Régime Perturbé
------------------------------------------------------------------------------------------------
11.0 Logiciels d'Analyse des Réseaux de Distribution
Faire l’analyse du réseau en utilisant un logiciel (voir le document en annexe)
11.1 Représentation et Analyse des Réseaux Electriques
L’analyse des réseaux électriques peut être effectuée à l’aide des modèles de circuits.
Cependant, ces modèles sont complexes, car les réseaux électriques sont en général
multiphasés et contiennent un nombre élevé de composants. Un autre facteur qui complique
davantage l’analyse est la présentation des transformateurs qui séparent le réseau en plusieurs
secteurs de tension différente. Pour faciliter l’analyse des réseaux électriques, on a développé
plusieurs outils, principalement le diagramme unifilaire, l’analyse par phase (en utilisant le
circuit monophasé équivalent), et le système d’unité relative (p.u.).

11.1.1 Schéma Unifilaire

La complexité des réseaux électriques rend leur représentation par les schémas classiques
impraticables. Pour représenter de façon efficace un réseau électrique, on utilise un schéma
unifilaire dans lequel les interconnexions des différents équipements sont indiquées par une
seule ligne

Figure 11.1. Schéma unifilaire du réseau IEEE 14 barres

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Les connexions électriques réelles n’y sont pas représentées. Le schéma unifilaire sert
seulement à indiquer tous les détails du réseau. L’analyse du réseau est faite à l’aide du circuit
monophasé équivalent. À la fin, les valeurs triphasées réelles sont déduites à partir des valeurs
monophasées par les relations du système triphasé équilibré.

11.1.2. Analyse par Phase ou Circuit Monophasé Equivalent

L’analyse d’un système triphasé équilibré peut être effectuée de façon simple en le
transformant en un système Y et en considérant seulement le circuit monophasé équivalent qui
représente la phase A uniquement.
Les tensions et les courants des autres phases sont déduits à partir des tensions et courants de
la phase A en ajoutant les déphasages.

11.1.3. Système d’Unité Relative le “Per Unit”

Les calculs en électrotechnique peuvent être simplifiés en utilisant le système d’unité relative
(système per-unit p.u.). Dans ce système, les quantités (tension, courant, impédance, puissance)
sont exprimées ne fonction des valeurs de base choisies.
Pour utiliser le système d’unité relative, on commence par choisir des valeurs de bases pour
deux quantités. Dans la plupart des cas, on choisit une tension 𝑆𝑏𝑎𝑠𝑒𝐿𝑁 et une puissance
apparente de base 𝑆𝑏𝑎𝑠𝑒1𝜃 et les autres valeurs de base sont déduites à partir de ces deux valeurs
:
𝑆𝑏𝑎𝑠𝑒1𝜃
𝐶𝑜𝑢𝑟𝑎𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑏𝑎𝑠𝑒 𝐼𝑏𝑎𝑠𝑒 = (11.1)
𝑉𝑏𝑎𝑠𝑒𝐿𝑁

𝑉𝑏𝑎𝑠𝑒𝐿𝑁 (𝑉𝑏𝑎𝑠𝑒𝐿𝑁 )2
𝐼𝑚𝑝é𝑑𝑒𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑏𝑎𝑠𝑒 𝑍𝑏𝑎𝑠𝑒 = 𝑅𝑏𝑎𝑠𝑒 = 𝑋𝑏𝑎𝑠𝑒 = =
𝐼𝑏𝑎𝑠𝑒 𝑆𝑏𝑎𝑠𝑒1𝜃

Les variables dans le système électrique considéré seront exprimées comme des fractions sans
𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑟é𝑒𝑙𝑙𝑒
unité des valeurs de bases : 𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑒𝑛 𝑝. 𝑢. = 𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑏𝑎𝑠𝑒 .
Ainsi, les calculs peuvent être effectués en (p.u.). Les valeurs réelles sont obtenues en
multipliant les valeurs en (p.u.) par les valeurs de base.
Les principaux avantages du système (p.u.) sont :
• Les chiffres sont plus petits (autour de 1.0) ;
• La comparaison des caractéristiques des systèmes de puissance différentes est plus
facile.

11.2 Écoulement de Puissance Optimale


L’objectif d’un écoulement de puissance optimale et d’atteindre une valeur maximale ou
minimale d’une fonction objective.
L’objectif de la fonction peut-être ;

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• Minimiser les coûts de production ;


• Minimiser les pertes en puissance actives.
Tout en s’assurant que le réseau opère de façon sécuritaire :
• Emin < tensions aux barres < Emax ;
• Smin < puissances transitées dans les barres < Smax.
Pour atteindre notre objectif, on utilise les contrôles suivants :
• Consigne de tension des générateurs ;
• Compensation shunt ;
• Position des prises des transformateurs, etc.

Par exemple si on veut trouver le point (x, y) afin d’optimiser la fonction f (x, y) avec une
contrainte g (x, y).
On a au point optimal le gradient de f ∇𝑓 est dans la même direction que le gradient de 𝑔 ∇𝑔,
donc il existe une valeur 𝜆 tel que ∇𝑓+𝜆∇𝑔, avec 𝜆 constante de proportionnalité
(Multiplicateur de Lagrange).
Donc
𝜕𝑓 𝜕𝑔
= −𝜆
𝜕𝑥 𝜕𝑥
(11.2)
𝜕𝑓 𝜕𝑔
= −𝜆
𝜕𝑦 𝜕𝑦

Méthodologie :

1. Soit à optimiser F (x, y, 𝜆) tel que : 𝐹 = 𝑓 + 𝜆𝑔

Nos inconnues sont : 𝑥, 𝑦, 𝑒𝑡 𝜆

Au point optimal on doit avoir :


𝜕𝐹 𝜕𝑓 𝜕𝑔
= +𝜆 =0
𝜕𝑥 𝜕𝑥 𝜕𝑥
(11.3)
𝜕𝐹 𝜕𝑓 𝜕𝑔
= +𝜆 =0
𝜕𝑦 𝜕𝑦 𝜕𝑦

𝜕𝐹
= −𝑔(𝑥, 𝑦) = 0
𝜕𝑥

𝑥
2. Soit 𝑋 = [𝑦] on doit trouver le minimum (ou le maximum) 𝐹(𝑋)
𝜆

𝜕𝐹
Soit 𝐽 = 𝜕𝑥 donc soit à trouve ∆𝑋 tel que 𝐽(𝑋 + ∆𝑋) = 0

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𝜕𝐽
𝐽(𝑋) + 𝜕𝑥 ∆𝑋 = 0
On aura : {
𝐽 + 𝐻∆𝑋 = 0

𝜕𝐽 𝜕2 𝑓
Donc la solution est : ∆𝑋 = −𝐻\𝐽 avec 𝐻 = 𝜕𝑥 = 𝜕2 𝑋
∇f ≠ 0
Et au point optimal on doit avoir : {
∇g ≠ 0

11.2 Écoulement de Puissance Déséquilibré


11.2.1 Introduction
Il existe trois types de circuits triphasés déséquilibres :
1. Charge déséquilibrée : Il peut exister un court-circuit dans la charge, ou une mauvaise
répartition des charges monophasées sur le réseau triphasé.
2. Source déséquilibrée : Court-circuit à la source ou dans un transformateur.
3. Combinaison de source et charge déséquilibrées.

De façon pratique, on retrouve des charges déséquilibrées plus souvent que des sources
déséquilibrées. On conçoit les sources pour qu’elles soient le plus équilibrées possible.
On peut utiliser l’une de deux méthodes d’étude pour résoudre ces circuits :

1) Utilisation des lois relatives aux circuits électriques (mailles, nœuds, etc., ...)
2) Méthodes des composantes symétriques.

11.2.2 Lois des Circuits


On commence l’analyse en utilisant un circuit simple. Dans le premier cas, on prend un circuit
sans neutre, comme à la Figure 4.1. Dans ce cas, 𝑉𝑁 − 𝑉𝑛 ≠ 0.

Figure 11.2. Circuit triphasé en connections Y–Y sans neutre

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En pratique, on connait les tensions Va, Vb, et Vc ainsi que les impédances Za, Zb, et Zc. On veut
calculer les courants Ia, Ib et Ic. Il faut trois équations pour trouver ces trois inconnues.

On applique la LKV dans la maille supérieure :

−𝑉𝑎 + 𝑍𝑎 𝐼𝑎 − 𝑍𝑏 𝐼𝑏 + 𝑉𝑏 = 0
𝑍𝑎 𝐼𝑎 − 𝑍𝑏 𝐼𝑏 = 𝑉𝑎 − 𝑉𝑏
Puis on applique la LKV dans la maille inferieure :
−𝑉𝑏 + 𝑍𝑏 𝐼𝑏 − 𝑍𝑐 𝐼𝑐 + 𝑉𝑏 = 0
𝑍𝑏 𝐼𝑏 − 𝑍𝑐 𝐼𝑐 = 𝑉𝑏 − 𝑉𝑏
On applique ensuite la LKC au nœud N : 𝐼𝑎 + 𝐼𝑏 + 𝐼𝑐 = 0, puis on résout le système
d’équations pour obtenir :
(𝑉𝑎 − 𝑉𝑏 )𝑍𝑐 + (𝑉𝑎 − 𝑉𝑐 )𝑍𝑏
𝐼𝑎 =
𝑍𝑎 𝑍𝑏 + 𝑍𝑏 𝑍𝑐 + 𝑍𝑐 𝑧𝑎

(𝑉𝑎 − 𝑉𝑐 )𝑍𝑎 − (𝑉𝑎 − 𝑉𝑏 )(𝑍𝑎 − 𝑍𝑐 )


𝐼𝑏 =
𝑍𝑎 𝑍𝑏 + 𝑍𝑏 𝑍𝑐 + 𝑍𝑐 𝑧𝑎

𝐼𝑐 = −(𝐼𝑎 + 𝐼𝑏 )

Il est donc possible de trouver les courants à l’aide des méthodes classiques.
On reprend les calculs, mais cette fois dans un circuit triphasé avec le neutre (Figure 11.3).

Figure 11.3. Circuit triphasé en connection Y–Y avec neutre


En pratique, on connait les tensions 𝑉𝑎 , 𝑉𝑏 et 𝑉𝑐 ainsi que les impédances 𝑍𝑎 , 𝑍𝑏 , et 𝑍𝑐 . On veut
calculer 𝐼𝑎 , 𝐼𝑏 et 𝐼𝑐 . On obtient l’équation suivante si on prend la phase 𝑎 :
𝑉𝑎 = 𝑍𝑎 𝐼𝑎 + 𝑉𝑛𝑁
, qu’on peut manipuler pour obtenir l’´équation du courant :

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𝑉𝑎 − 𝑉𝑛𝑁
𝐼𝑎 =
𝑍𝑎
𝑉𝑏 −𝑉𝑛𝑁 𝑉𝑐 −𝑉𝑛𝑁
De même : 𝐼𝑏 = ; 𝐼𝑐 = ; 𝐼𝑁 = 𝐼𝑎 + 𝐼𝑏 + 𝐼𝑐
𝑍𝑏 𝑍𝑐

On peut combiner ces équations pour obtenir :


𝑉𝑛𝑁 𝑉𝑎 − 𝑉𝑛𝑁 𝑉𝑏 − 𝑉𝑛𝑁 𝑉𝑐 − 𝑉𝑛𝑁
= + +
𝑍𝑛 𝑍𝑎 𝑍𝑏 𝑍𝑐
Ce qui donne :
𝑉𝑎 𝑉𝑏 𝑉𝑐 1 1 1 1
𝑉𝑛𝑁 = ( + + ) ( + + + )−1
𝑍𝑎 𝑍𝑏 𝑍𝑐 𝑍𝑎 𝑍𝑏 𝑍𝑐 𝑍𝑁
De même, on peut résoudre ce genre de circuit par des méthodes classiques.

11.2.3 Composantes Symétriques


(Voir Complément Chapitre 5 : Calcul des Courts-Circuits)
𝑉𝑎
Soit [𝑉𝑏 ] un système de triphasé déséquilibré, on peut écrire par rapport à ce système :
𝑉𝑐
𝑉𝑎 1 1 1
2
[𝑉𝑏 ] = [𝑎 ] 𝑉𝑑 + [ 𝑎 ] 𝑉𝑖 + [1] 𝑉0
𝑉𝑐 𝑎 𝑎2 1
Représentation Matricielle : on peut simplifier la représentation du système par :
𝑉𝑎 1 1 1 𝑉𝑑
[𝑉𝑏 ] = [𝑎2 𝑎 1] [ 𝑉𝑖 ]
𝑉𝑐 𝑎 𝑎2 1 𝑉0
Le calcul des tensions des systèmes se fait à l’aide de la matrice M inverse :

1 1 𝑎 𝑎2 𝑉𝑑 𝑉𝑎
−1 𝑉 [𝑀 −1 ] 𝑉
𝑀 = [1 𝑎 2 𝑎 ] ⇒ [ 𝑖 ] = [ 𝑏]
3 𝑉0 𝑉𝑐
1 1 1
11.2.4 Composantes Symétriques de Courant
𝐼𝑎
Soit un système de triphasé déséquilibré, [𝐼𝑏 ] on peut écrire par rapport à ce système :
𝐼𝑐
𝐼𝑎 𝐼𝑑 𝐼𝑑 𝐼𝑎
−1
[𝐼𝑏 ] = [𝑀] [ 𝐼𝑖 ] ; [ 𝐼𝑖 ] = [𝑀 ] [𝐼𝑏 ]
𝐼𝑐 𝐼0 𝐼0 𝐼𝑐
Remarque : Le courant homopolaire est :

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1
𝐼0 = (𝐼𝑎 + 𝐼𝑏 + 𝐼𝑐 )
3
• Dans une charge triphasée quelconque sans neutre, le courant homopolaire 𝐼0 = 0.
• Dans une charge triphasée équilibrée avec neutre, 𝐼0 = 0.
11.2.5 Composantes Symétriques et Impédances
𝑍𝑎
Soit un système de triphasé déséquilibré avec des impédances, [𝑍𝑏 ].
𝑍𝑐
On peut écrire les relations suivantes :
𝑍𝑎 𝑍𝑑 𝑍𝑑 𝑍𝑎
−1
[𝑍𝑏 ] = [𝑀] [ 𝑍𝑖 ] ; [ 𝑍𝑖 ] = [𝑀 ] [𝑍𝑏 ]
𝑍𝑐 𝑍0 𝑍0 𝑍𝑐
Remarque : Dans une charge triphasée équilibrée, 𝑍𝑎 = 𝑍𝑏 = 𝑍𝑐 = 𝑍 et alors
1
𝑍𝑑 = (1 + 𝑎 + 𝑎2 )𝑍 = 0
3
1
𝑍𝑖 = (1 + 𝑎2 + 𝑎)𝑍 = 0
3
1
𝑍0 = (1 + 1 + 1)𝑍 = 𝑍
3
11.2.6 Composantes Symétriques et Tensions Ligne-Ligne
Pour la composante du système direct :
Composante de phase : 𝑉𝑑𝑎 = 𝑉𝑑 < 0
Composante ligne-ligne :

𝑉𝑑𝑙,𝑎𝑏 = 𝑉𝑑 √3 < (300 ); 𝑉𝑑𝑙,𝑏𝑐 = 𝑉𝑑 √3 < (−900 ); 𝑉𝑑𝑙,𝑐𝑎 = 𝑉𝑑 √3 < (1500 )


Pour la composante du système inverse :
Composante de phase : 𝑉𝑖𝑎 = 𝑉𝑖 < 0
Composante ligne-ligne :

𝑉𝑖𝑙,𝑎𝑏 = 𝑉𝑖 √3 < (300 ); 𝑉𝑖𝑙,𝑏𝑐 = 𝑉𝑖 √3 < (+900 ); 𝑉𝑖𝑙,𝑐𝑎 = 𝑉𝑖 √3 < (−1500 )


Pour la composante Homopolaire :
1
𝑉𝑜𝑙 = (𝑉 + 𝑉𝑙,𝑏𝑐 + 𝑉𝑙,𝑐𝑎 ) = 0
3 𝑙,𝑎𝑏
Remarque : Quel que soit le système (avec neutre, sans neutre, équilibré, déséquilibré), la
composante 𝑉𝑜𝑙 = 0. Mais on ne peut pas déterminer 𝑉0 avec 𝑉0𝑙 .

11.2.7 Loi d’Ohm dans le Domaine d-i-o


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Soit une charge triphasée quelconque, montrée à la Figure ci-dessous :

Figure 11.4. Composantes symétriques et loi d’Ohm


On peut écrire les tensions dans une matrice :
𝑉𝑎 𝑍𝑎 0 0 𝐼𝑎
[𝑉𝑏 ] = [ 0 𝑍𝑏 0 ] [𝐼𝑏 ] ⇒ [𝑉𝑎𝑏𝑐 ] = [𝑍𝑎𝑏𝑐 ]. [𝐼𝑎𝑏𝑐 ]
𝑉𝑐 0 0 𝑍𝑐 𝐼𝑐
On peut relier les tensions et courants des trois séquences (directe, inverse et homopolaire)
par la relation suivante:
𝑉𝑑 𝑍0 𝑍𝑖 𝑍𝑑 𝐼𝑑
[ 𝑉𝑖 ] = [𝑍𝑑 𝑍0 𝑍𝑖 ] [ 𝐼𝑖 ]
𝑉0 𝑍𝑖 𝑍𝑑 𝑍0 𝐼0
11.2.8 Calcul de la Puissance
Soit une charge triphasée quelconque, montrée à la Figure 11.5.

Figure 11.5. Calculs de puissance et composantes symétriques


La puissance apparente totale est la somme des puissances sur chaque phase est donnée par :
𝐼𝑎∗
𝑆 = 𝑉𝑎 𝐼𝑎∗ + 𝑉𝑏 𝐼𝑏∗ + 𝑉𝑐 𝐼𝑐∗ = [𝑉𝑎 𝑉𝑏 𝑉𝑐 ] [𝐼𝑏∗ ]
𝐼𝑐∗

En fonction des composantes symétriques, la tension est :


𝑉𝑎 𝑉𝑑
[𝑉𝑏 ] = [𝑀] [ 𝑉𝑖 ]
𝑉𝑐 𝑉𝑜

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11.3 Régime Perturbé

(Voir Complément Chapitre 5 : Calcul des Courts-Circuits)

5.7. Méthode de Calcul des Régimes Déséquilibrés)

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