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Comptabilité Approfondie

Mise à jour du module

Evaluation des autres actifs et passifs 2ème


partie
26 février 2014

Ce module a été mis à jour sur votre plateforme de formation.

Voici le détail des modifications pour vous permettre, éventuellement, de mettre


à jour votre classeur papier.

Chapitre 2 - Participation et intéressement des salariés


Programme

2. Technique comptable approfondie


2.2 Evaluation des actifs et des passifs

Difficulté du chapitre : Forte


Contribution du chapitre à la compréhension globale : Non
Thème : Majeur
Temps à consacrer au chapitre : 4 heures

Section 1 - La participation des salariés

A) Champ d’application

Le régime de la participation des salariés aux résultats de l’entreprise est obligatoire pour toutes les entreprises
employant habituellement au moins 50 salariés (c. trav. art. L. 442-1).

Si une entreprise ayant conclu un accord d’intéressement vient à employer au moins 50 salariés, l’obligation de
participation ne s’applique qu’à l’expiration de l’accord d’intéressement (c. trav. art. L. 442-1).

Les unités économiques et sociales (UES) d’au moins 50 salariés, conventionnellement ou judiciairement
reconnues, doivent également mettre en œuvre la participation pour l’ensemble de leurs salariés par la
conclusion soit d’un accord unique, soit d’accords séparés, de telle sorte que les salariés de chacune des
structures constituant l’UES soient couverts (c. trav. art. L. 3322-2 et R. 3322-2).

L'UES permet de considérer plusieurs entreprises qui sont toutes placées sous le même pouvoir de direction,
présentent des activités complémentaires, et une communauté de travailleurs, qui constituent une seule entité
au niveau de laquelle la représentation du personnel est organisée. Elle n'a pas de personnalité juridique. La
reconnaissance d'une unité économique et sociale entraine la mise en place d'institutions représentatives du
personnel, en fonction du nombre de salariés.

Les entreprises de moins de 50 salariés peuvent conclure des accords leur permettant de se soumettre
volontairement aux dispositions du régime obligatoire (c. trav. art. L. 442-15). Elles bénéficient des mêmes
avantages fiscaux que le régime obligatoire.

B) Calcul de la réserve spéciale de participation

Le mode de calcul de la participation est tel que le personnel acquiert un droit sur une partie du bénéfice fiscal
net dégagé lorsque celui-ci dépasse une somme représentant la rémunération normale des capitaux placés
dans l’entreprise.

La somme ainsi calculée d’après les comptes d’un exercice forme la réserve spéciale de participation qui est
constituée au cours de l’exercice suivant lors de l’approbation des comptes.

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Chaque salarié comptant un minimum d’ancienneté ou de présence dans l’entreprise acquiert un droit sur une
fraction de cette réserve.

La somme globale affectée à la réserve de participation peut être calculée :

- soit par l’utilisation de la formule de droit commun retenue par le législateur (c. trav. art. L. 442-2) ;

- soit par l’utilisation d’une formule conventionnelle, à condition que le montant de participation obtenu
soit au moins équivalent à celui qui aurait été obtenu par application de la formule de droit commun (c.
trav. art. L. 442-6).

1) Évaluation par la formule de droit commun

Le montant de la réserve spéciale de participation est donné par la formule suivante (c. trav. art. L. 442-2) :

RSP = ½ (B – 5 % C) x S/VA

Avec B = Bénéfice net de l’exercice


C = Capitaux propres de l’entreprise
S = Salaires de l’entreprise
VA = Valeur ajoutée de l’entreprise

Les éléments de la formule de droit commun sont déterminés comme suit.

a) Bénéfice net (B)


Le bénéfice net est égal au bénéfice fiscal déduction faite de l’impôt correspondant et majoré de la dotation de
l’exercice à la provision pour investissement.

Pour les entreprises relevant de l’impôt sur les sociétés, il s’agit de l’impôt au taux normal de l’IS et au taux
d’IS à 15% des PME afférent au bénéfice imposable.

Ne sont donc pas prises en compte les plus-values à long terme bénéficiant de l’imposition au taux réduit.

La contribution sociale sur les bénéfices des sociétés ne vient pas en diminution du bénéfice net retenu pour
l’application de la formule légale (BO 4 L-2-02).

Pour les entreprises relevant de l’impôt sur le revenu, le bénéfice à retenir avant déduction de l’impôt
correspondant est égal au bénéfice imposable dudit exercice, diminué (c. trav. art. L. 3324-3) :

- de la rémunération normale du travail du chef d’entreprise lorsque cette rémunération n’est pas
admise dans les frais généraux pour l’assiette de l’impôt de droit commun ;

- des résultats déficitaires enregistrés au cours des cinq années antérieures qui ont été imputés sur
des revenus d’une autre nature, mais n’ont pas déjà été pris en compte pour le calcul de la
participation afférente aux exercices précédents.

Remarque
Des modalités particulières s’appliquent dans les sociétés soumises au régime fiscal des sociétés de
personnes.

Le bénéfice net pris en compte pour le calcul de la réserve spéciale de participation d’une société
de personnes est obtenu en faisant le total des différentes fractions du bénéfice net qui reviennent
à chacune des catégories d’associés en présence (sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés,
personnes physiques, sociétés de personnes).

b) Capitaux propres (C)


Pour déterminer sa réserve spéciale de participation, une entreprise doit déduire de son bénéfice net un
montant correspondant à la rémunération du capital qui est fixée à 5 % des capitaux propres de l’entreprise.

Le montant des capitaux propres est retenu d’après les valeurs figurant au bilan de clôture de l’exercice au titre
duquel la réserve spéciale de participation est calculée.

En cas de variation de capital au cours de l’exercice, le montant du capital et des primes liées au capital social
est pris en compte prorata temporis.

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Les capitaux propres correspondent au total formé au bilan de clôture par les éléments suivants :

- capital appelé ;

- primes liées au capital social ;

- écarts de réévaluation provenant de la réévaluation libre ;

- réserves ;

- report à nouveau ;

- provisions réglementées (sauf la provision spéciale de réévaluation et les amortissements


dérogatoires);

- provisions ayant supporté l’impôt, c’est-à-dire non déductibles fiscalement, diminuées de la dotation
de l’exercice.

Ne sont pas compris dans les capitaux propres :

- le résultat de l’exercice (compte 12) ;

- la réserve de réévaluation légale de 1976 ;

- les subventions d’investissement (comptes 131 et 138) ;

- les capitaux propres investis dans des établissements à l’étranger qui doivent être calculés prorata
temporis en cas d’investissement en cours d’année ;

- la réserve spéciale de participation des salariés.

c) Valeur ajoutée (VA)


Elle est égale à la somme des éléments suivants :

- résultat courant avant impôt ;

- charges de personnel ;

- impôts taxes et versements assimilés à l’exclusion des taxes sur le chiffre d’affaires ;

- dotations aux amortissements, dépréciations et provisions figurant dans les charges d’exploitation ;

- charges financières (y compris les dotations aux amortissements, dépréciations et provisions).

Ainsi définie, la valeur ajoutée retenue pour le calcul de la participation est différente de la valeur ajoutée du
Plan comptable général.

d) Salaires (S)
Le montant des salaires à retenir dans la formule légale correspond à celui des rémunérations assujetties aux
cotisations de sécurité sociale (c. trav. art. R. 442-2-1).

Exemple 1
La société anonyme BALMIN est une entreprise de plus de 50 salariés. La société ne bénéficie pas du taux
réduit d’IS à 15 %.
On retiendra :
Pour l’IS au taux normal : 33 1/3 %
Pour la CSG : 7,5% et pour la CRDS : 0,5%.
Pour le forfait social : 20%

1° Les comptes de la classe 1 présentent à la balance du 31.12.N, après inventaire, les soldes suivants en K€.
101 Capital social 1 000
1041 Prime d’émission (1) 200
1053 Réserve de réévaluation (1976) 130
1061 Réserve légale 90
1068 Autres réserves 1 390
109 Actionnaires capital souscrit non appelé (1) 100
110 Report à Nouveau (solde créditeur) 6
120 Résultat net de l’exercice 397
131 Subventions d’équipement 300
139 Subv. d’investis. inscrites au compte de résultat 120

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1431 Provision pour hausse des prix 100


145 Amortissements dérogatoires 200
146 Provision spéciale de réévaluation 90
151 Provisions pour risques 120
157 Provisions pour gros entretien 30

(1) Augmentation de capital le 1/04/N de 200 K€ libérée de la moitié avec une prime d’émission de 200 K€.

2° le montant des salaires assujetties aux cotisations sociales s’élève à 1 500 K€

3° On fournit les renseignements suivants pour permettre le calcul de la Valeur Ajoutée extraits du compte
Résultat.

Impôts Taxes et V.assimilés 280


Charges de personnel (salaires bruts et cotisations) 2 175
Dot. aux amort.dépréciations et provisions (ch.d’exploitation) 600
Charges financières 250
D A P et charges exceptionnelles 181
Produits exceptionnels 330
Résultat courant avant impôt 440

4° Renseignements complémentaires pour le calcul de B.

Bénéfice fiscal au taux de droit commun 450

SOLUTION

1- Calcul de B

Impôt au taux de droit commun : 450 x 1/3 = 150


(B) = 450 – 150 = 300

2- Calcul des Capitaux propres :

Capital initial = 1 000 - 200 = 800


Augmentation de capital (montant libéré) 75
100 x 9/12 (prorata temporis à compter du 1/04/N)
Prime d’émission (entièrement libérée) 150
200 x 9/12 (prorata temporis à compter du 1/04/N)
Réserve légale 90
Autres réserves 1 390
Report à Nouveau 6
Provision pour hausse des prix 100
______
Capitaux propres (C) 2 611

3- Valeur ajoutée (calcul additif et selon Code du Travail).

Résultat courant avant impôt 440


Charges de personnel 2 175
Impôts taxes, V.assimilés 280
D.A.P. charges d’exploitation 600
Charges financières 250
______
3 745

4- Calcul de la réserve spéciale de participation

RSP = ½ (B - 5 % C) x S/VA

RSP = ½ (300 – 5% x 2 611) x 1 500/3 745 = 33,93 K€

Attention ce montant devra être rectifié en prenant en compte le forfait social (calcul en dedans voir ci-dessous
§C 2)

2) Évaluation par une formule conventionnelle

Les accords de participation peuvent prévoir un mode de calcul différent de celui retenu par la loi (accords
« dérogatoires »), mais à une double condition (c. trav. art. L. 442-6) :

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- les avantages procurés aux salariés de cette façon doivent être au moins équivalents à ceux dont ils
auraient bénéficié par application de la formule légale.

- la réserve ainsi calculée ne doit pas excéder la moitié du bénéfice net comptable, ou, au choix des
signataires de l’accord, l’un des trois plafonds suivants : bénéfice net comptable diminué de 5 % des
capitaux propres, bénéfice net fiscal diminué de 5 % des capitaux propres ou moitié du bénéfice net
fiscal.

Le respect de ces plafonds permet à l’entreprise et aux salariés de bénéficier des avantages fiscaux inhérents
au régime de la participation.

Exemple 1 (suite)
Reprenons l’exemple 1 en considérant que l’entreprise a conclu un accord dérogatoire qui prévoit l’utilisation de
la formule suivante pour le calcul de la participation :
RSP = ½ (B – 3 % C) x S/VA

SOLUTION

Le montant de la réserve spéciale de participation sera donc égal à :


P = ½ (300 – 3% x 2 611) x 1 500/3 745 = 44,39 K€

C) Assujettissement à la CSG, CRDS et au forfait social

1) CSG et CRDS

Les sommes attribuées aux salariés au titre de la participation, c’est-à-dire provenant de la réserve spéciale de
participation, n’ont pas le caractère de rémunération au regard du droit du travail et de la sécurité sociale, mais
sont assujetties à la CSG et à la CRDS (c. séc. soc. art. L. 136-2 ; ord. 96-50 du 24 janvier 1996, art. 14).

L’assiette de ces contributions correspond aux sommes effectivement versées aux salariés, à l’exclusion des
intérêts de retard.

Le taux de CSG à appliquer à l’assiette définie ci-dessus est de 7,50 % et celui de CRDS de 0,50 %.

2) Forfait social

Les sommes versées au titre de la réserve de participation ainsi que du supplément de réserve sont assujetties
au forfait social de 20 % (à compter du 1er août 2012).

C’est une contribution patronale recouvrée par les URSSAF. En pratique, le forfait social doit être déclaré aux
mêmes dates que la CSG portant sur ces mêmes éléments (circ. DSS/5B/2008/387 du 30 décembre 2008, II).
La CSG sur les éléments relatifs à la participation étant prélevée au moment de la répartition de la réserve (et
non du versement effectif à l’issue de la période d’indisponibilité), l’exigibilité du forfait social intervient à cette
même date.

Le forfait social sur la participation au titre de N versée en N + 1 serait déductible dès l’exercice N. La déduction
en N de la charge à payer au titre du forfait sur la participation impose de procéder à un calcul « en dedans »
de la réserve de participation.

Exemple 1 (suite)
Reprenons l’exemple 1 sans retenir l’hypothèse de l’accord dérogatoire.

SOLUTION

Nous recalculons la réserve en tenant compte de la déduction fiscale du forfait social en prenant F (forfait
social) comme inconnue et R (Réserve de participation) avec F = 20%R, donc R = 5F. Le taux d'IS est de
331/3%.
Il sera donc déduit du bénéfice fiscal. Pour l'équation, il sera nécessaire de soustraire au bénéfice 2/3F, c'est à
dire le forfait net de l'économie d'impôt.

5F = ½[(B - 2/3F) – 5%C] x S/VA

5F = ½[(300 – 2/3F) – 5% x 2 611] x 1 500/3 745

F = 6,61 K€
R = 5 x 6,61 K€ = 33,05 K€

Les cotisations CSG et CRDS s’élèvent à :


33,05 x 8% = 2,64 K€.

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Remarque
On peut supposer que pour un examen, le sujet adopte une mesure de simplification pour éviter ce
calcul « en dedans » de la réserve de participation.

D) Indisponibilité des droits des salariés

Pour les droits à participation attribués, le bénéficiaire peut demander le versement de tout ou partie des
sommes correspondantes. Toutefois, les accords dérogatoires peuvent prévoir que tout ou partie de la part des
sommes versées aux bénéficiaires au titre de la participation supérieure à la répartition d’une réserve spéciale
calculée selon la formule légale ne peut faire l’objet de versement immédiat (c. trav. L. 3324-10).

Sauf option du bénéficiaire pour le versement immédiat, les droits attribués aux salariés lors de la répartition de
la réserve de participation calculée au titre d’un exercice ne sont négociables ou exigibles qu’à l’expiration d’un
délai de cinq ans à compter de l’ouverture de ces droits.

Remarque
La loi sur l’épargne salariale a mis fin à la possibilité de conclure des accords de participation
prévoyant une indisponibilité de trois ans (loi 2001-152 du 19 février 2001).

Les accords en vigueur au 20 février 2001 (date de publication de la loi 2001-152 sur l’épargne
salariale) qui prévoyaient un délai de trois ans demeurent applicables (c. trav. art. L. 442-7).

Lorsqu’il n’y a pas eu conclusion d’un accord dans un délai d’un an suivant la clôture de l’exercice au titre
duquel sont nés les droits des bénéficiaires, et sur décision de l’inspecteur du travail ou du juge, cette durée est
portée à huit ans (c. trav. art. L. 3323-5).

E) Gestion financière de la réserve

Les sommes attribuées aux salariés peuvent être affectées, en fonction des conditions prévues par l'accord de
participation :

- à des comptes ouverts au nom des intéressés en application d'un plan d'épargne salariale (PEE,
PEI ou Perco),

- et pour partie à un compte que l'entreprise doit consacrer à des investissements (les salariés ont sur
l'entreprise un droit de créance égal au montant des sommes versées). Cette créance porte intérêt,
au profit des salariés, à un taux fixé par l’accord de participation.

L'affectation des sommes constituant la réserve spéciale de participation à un compte courant bloqué est
possible, en complément de l'affectation à un PEE, un PEI, un Perco ou un compte consacré à des
investissements.

Un accord ne peut prévoir l’affectation des sommes constituant la réserve uniquement à un compte courant
bloqué. Autrement dit, tout accord doit prévoir d’affecter au moins une partie de la réserve à un PEE (c.
trav. art. L. 3323-3).

Les salariés qui ont adhéré à un plan d’épargne entreprise (PEE) ou à un plan d’épargne interentreprises (PEI)
peuvent demander que les sommes qui leur sont attribuées au titre de la participation soient affectées à la
réalisation de ces plans si ces derniers le prévoient.

Les droits à participation peuvent être versés à l’initiative des salariés sur un plan d’épargne pour la retraite
collectif (PERCO) ou sur un PERCO-I.

Les droits à participation pourront alors dans chacun de ces cas donner lieu à un abondement de la part de
l’entreprise.

Le salarié peut modifier le mode de placement de droits déjà affectés si l’accord le prévoit.

Position fiscale.
La somme inscrite à la réserve spéciale de participation ne sera déductible qu’à la clôture de
l’exercice suivant celui sur le bénéfice duquel la participation est calculée.

Les fonds bloqués pendant cinq ans sont exonérés d’IR de même que les intérêts lorsque l’accord
en prévoit le réinvestissement.

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F) Comptabilisation de la participation

La participation est un élément de détermination du résultat de l’exercice au titre duquel les salariés ont
effectivement travaillé ; il convient donc de constater en comptabilité la participation à la clôture de l’exercice
au cours duquel le droit des salariés est né sous forme de charge à payer.

Après l’approbation des comptes, ou à la date de validité du contrat si elle est postérieure, la dette est inscrite
à la « réserve spéciale » de participation.

1) A la clôture de l’exercice

a) Participation de base
À la clôture de l’exercice N au titre duquel les droits sont nés, la participation est inscrite au débit du compte
691 « Participation des salariés aux résultats » par le crédit du compte 4284 « Dettes provisionnées pour
participation des salariés aux résultats ».

b) Rattachement du supplément de participation


Seul un supplément de réserve spéciale de participation annoncé ou établi de façon conventionnelle ou usuelle
fait l’objet d’un passif à la clôture de l’exercice (CNC, avis 2008-16 du 2 octobre 2008). Ainsi, l’obligation de
versement du supplément peut naître :

- d’un accord de participation dérogatoire conclu avant la clôture (c. trav. art. L. 3324-2) ;

- d’une pratique établie de versement d’un supplément de participation créant une attente de la part
des salariés ;

- d’une annonce de la direction de l’entreprise aux salariés, avant la date de clôture de l’exercice,
qu’elle procédera à un versement de supplément de participation, selon une formule déterminée ou
déterminable.

Selon le Collège du Conseil national de la comptabilité, si l’une de ces obligations existe à la date de clôture, le
supplément doit donner lieu à la constatation d’un passif à la clôture de l’exercice au titre duquel il est
distribué, même si son calcul ne sera finalisé qu’au moment de l’arrêté des comptes.

Dans les autres cas, s’il n’y a pas d’engagement explicite ou implicite de l’entreprise envers les bénéficiaires à
la clôture, le supplément constitue une charge de l’exercice de son versement.

c) Forfait social
Le forfait social de 20% (à compter de 2012) est donc provisionné à la clôture de l’exercice N s’il se calcule sur
des sommes également provisionnées au titre de cet exercice.

En conséquence, il est à enregistrer à la clôture de l’exercice au débit du compte 645 « Charges de sécurité
sociale et de prévoyance » par le crédit du compte 4386 « Organismes sociaux - Autres charges à payer ».

Exemple 2
La société X a conclu un accord de participation, qui prévoit que les sommes sont indisponibles pendant 5 ans,
et qui attribue aux salariés une participation d'un montant de 150 000 € au titre de l'exercice N.

Ce montant résulte du calcul « en dedans » de la réserve pour tenir compte de la charge du forfait social.

1ère hypothèse : avant la clôture de l’exercice N, compte tenu des bons résultats prévisibles, la direction
annonce à l’ensemble de ses salariés qu’elle versera un supplément de participation au titre de l’exercice clos
égal à 30% de la participation N.

2ème hypothèse : la direction attend l’approbation du résultat de N pour annoncer le versement d’un
supplément.

SOLUTION

1ère Hypothèse
A la clôture de l’exercice N, l’entreprise doit comptabiliser sa charge de participation des salariés pour un
montant de :

150 000 € + 150 000 € x 30% = 195 000 €

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_______________31/12/N_______________
691 Participation des salariés aux résultats 195 000
4284 Dettes provisionnées pour participation 195 000
des salariés aux résultats
Droits des salariés sur les bénéfices de
l'exercice N
________________ _______________

Cette charge de 195 000 € n'est pas déductible et doit être réintégrée sur le tableau 2058-A de la liasse fiscale.

_______________31/12/N_______________
645 Charges de sécurité sociale et de prévoyance 39 000
4386 Organismes sociaux - Autres charges à payer 39 000
Forfait social 195 000 x 20%
________________ _______________

2ème Hypothèse
La charge de participation de N reste alors de 150 000 €.

_______________31/12/N_______________
691 Participation des salariés aux résultats 150 000
4284 Dettes provisionnées pour participation 150 000
des salariés aux résultats
Droits des salariés sur les bénéfices de
l'exercice N
________________ _______________

Cette charge de 150 000 € n'est pas déductible et doit être réintégrée sur le tableau 2058-A de la liasse fiscale.

_______________31/12/N_______________
645 Charges de sécurité sociale et de prévoyance 30 000
4386 Organismes sociaux - Autres charges à payer 30 000
Forfait social 150 000 x 20%
________________ _______________

2) Après approbation des comptes

a) Participation de base
Après approbation des comptes par l’assemblée générale des actionnaires au cours de l’exercice N + 1 ou à la
date du contrat de participation si elle est postérieure à celle de l’assemblée générale, la dette envers les
salariés est débitée au compte 4284 « Dettes provisionnées pour participation des salariés aux résultats » par
le crédit des comptes 4246 « Participation des salariés aux résultats – Réserve spéciale » et 431 « Sécurité
sociale » pour le montant de la CSG et de la CRDS. Le forfait social constitue une charge sociale
complémentaire comptabilisé dans le compte 645 « Charges de sécurité sociale et de prévoyance ».

b) Supplément de participation
Le supplément de réserve au titre de N, que la direction peut avoir décidé, au cours de N + 1 même si c’est
avant l’approbation des comptes de N, est à rattacher aux charges de N + 1 dans le compte 691 « Participation
des salariés aux résultats ».

Exemple 2 (suite)
Reprenons la 2ème Hypothèse de l’exemple 2.

La société X a conclu un accord de participation, qui prévoit que les sommes sont indisponibles pendant 5 ans,
et qui attribue aux salariés une participation d'un montant de 150 000 € au titre de l'exercice N. A ce montant,
s’ajoute un supplément de participation de 45 000 € annoncé en janvier N + 1.

Ces montants résultent du calcul « en dedans » de la réserve pour tenir compte de la charge du forfait social.

L'assemblée générale approuve, le 01/06/N+1, l'affectation à la réserve spéciale de participation.

SOLUTION

L’écriture de charges à payer au titre du forfait social constatée fin N a été contrepassée à l’ouverture de
l’exercice N+1.
Le montant de la participation s’élève à 150 000 € + 45 000 € = 195 000 €.

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L’enregistrement comptable est le suivant :

______________01/06/N+1______________
4284 Dettes provisionnées pour participation des 150 000
salariés aux résultats
691 Participation des salariés aux résultats 45 000
645 Charges de sécurité sociale et de prévoyance 39 000
(195 000 x 20%)
4246 Réserve spéciale de participation 179 400
431 Sécurité sociale (15 600 + 39 000) 54 600 (1)
CSG et CRDS
(195 000 x 8%) = 15 600
Constitution de la réserve de participation
_______________ ______________
(1) Forfait social et CSG CRDS

3) Affectation et gestion de la réserve

Comptabilisation de l’affectation de la participation à un plan d’épargne salariale

Il convient simplement de débiter le compte 4246 « Participation des salariés (réserve spéciale) » et de créditer
le compte de trésorerie concerné, lorsque les sommes seront versées à l’organisme chargé de les placer.

Lorsque l’entreprise gère elle-même le PEE, elle pourra créditer un compte 4247 « Personnel – Plan d’Epargne
Entreprise » (plutôt qu’un compte de trésorerie).

Comptabilisation de l’affectation de la participation à un fonds d’investissement

Les fonds doivent être virés à un compte bloqué en débitant le compte 4246 « Participation des salariés
(réserve spéciale) », et en créditant le compte 1662 « Participation des salariés – Fonds de participation ».

Les sommes bloquées font l’objet d’une rémunération à un taux identique pour tous les salariés qui ne peut être
inférieur au TMOP (Taux moyen de rendement des obligations des sociétés privées).

Les intérêts ainsi générés peuvent, si l’accord de participation le prévoit expressément, être réinvestis comme
le capital initial (ils seront alors capitalisés). Si rien n’est prévu dans l’accord de participation, ils devront être
versés tous les ans aux salariés.

Les intérêts commencent à courir à partir du 1er jour du 5ème mois suivant la clôture de l’exercice au titre
duquel la participation est attribuée.

A la clôture de l’exercice, il convient donc de calculer des intérêts courus non échus et de les comptabiliser dans
le compte 661 « Charges d’intérêts », en le débitant par le crédit du compte 16886 « Intérêts courus sur
participation ».

Si les intérêts sont versés aux salariés, le compte le compte 661 « Charges d’intérêts » est débité par le crédit
du compte 512 « Banque ».

Si les intérêts sont capitalisés, le compte 16886 « Intérêts courus sur participation » est débité par le crédit du
compte 1662 « Participation des salariés – Fonds de participation ».

Exemple 3
La société anonyme BRAVO a conclu un accord en N-10, qui prévoit que les sommes sont indisponibles pendant
5 ans, et qui attribue aux salariés une participation d'un montant de 950 000 € au titre de l'exercice N.

Ce montant résulte du calcul « en dedans » de la réserve pour tenir compte de la charge du forfait social.

L'assemblée générale approuve le 10/06/N+1 l'affectation de 950 000 € à la réserve spéciale de participation.

SOLUTION

A la clôture de l’exercice N, l’entreprise doit comptabiliser sa charge de participation des salariés.

_______________31/12/N_______________
691 Participation des salariés aux résultats 950 000
4284 Dettes provisionnées pour participation 950 000
des salariés aux résultats
Droits des salariés sur les bénéfices de
l'exercice N

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Comptabilité Approfondie

________________ _______________

Cette charge n'est pas déductible et doit être réintégrée sur le tableau 2058-A de la liasse fiscale.

_______________31/12/N_______________
645 Charges de sécurité sociale et de prévoyance 190 000
4386 Organismes sociaux - Autres charges à payer 190 000
Forfait social 950 000 x 20%
________________ _______________

Envisageons les hypothèses suivantes :

Hypothèse 1

Création d’un fonds dans l’entreprise

L'accord de participation prévoit l’affectation à un fonds d’investissement pour 40% du montant de la réserve
sous forme de compte courant bloqué.

L’écriture de charges à payer au titre du forfait social constatée fin N a été contrepassée à l’ouverture de
l’exercice N+1.

Le montant affecté à ce fons d'investissement est égal à 950 000 € x 40% = 380 000 €.

______________10/06/N+1______________
4284 Dettes provisionnées pour participation des 380 000
salariés aux résultats
645 Charges de sécurité sociale et de prévoyance 76 000
(380 000 x 20%)
4246 Réserve spéciale de participation 349 600
431 Sécurité sociale (30 400 + 76 000) 106 400
CSG et CRDS
(380 000 x 8%) = 30 400
Constitution de la réserve de participation
_______________ ______________

Dans notre exemple, l’écriture d’affectation de la réserve à un fonds d’investissement est :

_______________10/06/N+1_____________
4246 Participation des salariés-réserve spéciale 349 600
1662 Fonds de participation 349 600
Affectation à un fonds
_______________ _____________

L’accord prévoit que les sommes affectées au « Fonds de participation » portent intérêt au taux de 7 % et que
cet intérêt est capitalisé annuellement. Le calcul des intérêts s’effectue à compter du premier jour du cinquième
mois suivant la clôture de l’exercice (ici N), quelle que soit la date effective de l’inscription des sommes au
compte « Fonds de participation ».

Les écritures comptables relatives à la participation de N seront les suivantes pour N+1 et N+2.

_______________31/12/N+1_____________
661 Charges d’intérêts 16 314
16886 Intérêts courus sur participation 16 314
(349 600 x 7% x 8/12)
Intérêts courus
_______________ _____________

_______________1/05/N+2 _____________
661 Charges d’intérêts 8 158
16886 Intérêts courus sur participation 16 314
(349 600 x 7% x 8/12)
1662 Fonds de participation 24 472
(349 600 x 7%)
Capitalisation des intérêts
_______________ ______________

_______________31/12/N+2_____________
661 Charges d’intérêts 17 456
16886 Intérêts courus sur participation 17 456
Intérêts courus
(349 600 + 24 472) x 7% x 8/12

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Comptabilité Approfondie

_______________ _____________

Hypothèse 2

Affectation de la totalité de la participation à un plan d’épargne entreprise/interentreprises.

Les sommes seront versées à l’organisme chargé de les placer.

L’écriture de charges à payer au titre du forfait social constatée fin N a été contrepassée à l’ouverture de
l’exercice N+1.

______________10/06/N+1______________
4284 Dettes provisionnées pour participation des 950 000
salariés aux résultats
645 Charges de sécurité sociale et de prévoyance 190 000
(950 000 x 20%)
4246 Réserve spéciale de participation 874 000
431 Sécurité sociale (76 000 + 190 000) 266 000
CSG et CRDS
(950 000 x 8%) = 76 000
Constitution de la réserve de participation
_______________ ______________

Le compte 4246 « Participation des salariés (réserve spéciale) » est débité par le crédit du compte de trésorerie
lorsque les fonds sont versés à un organisme étranger à l’entreprise.

_______________10/06/N+1_____________
4246 Participation des salariés-réserve spéciale 874 000
512 Banque 874 000
Versement des fonds
_______________ ______________

4) Déblocage de la participation des salariés à l’issue de la période d’indisponibilité

A l’issue de la période d’indisponibilité, les droits de participation sont versés aux salariés.

Lorsque les fonds deviennent effectivement disponibles ou donnent lieu à déblocage anticipé, la dette inscrite
au compte 1662 est transférée pour la partie concernée au compte 4248 « Participation des salariés aux
résultats - Comptes courants ».

Le compte est ensuite soldé par le crédit d’un compte de trésorerie pour le montant net versé au salarié et par
le crédit du compte 442 « État - Impôts et taxes recouvrables sur des tiers » pour le montant des prélèvements
sociaux précomptés. Ce dernier compte sera soldé lors du paiement de ces prélèvements à la recette des
impôts.

Exemple 3 (suite)
La société anonyme BRAVO a conclu un accord en N-10, qui prévoit que les sommes sont indisponibles pendant
5 ans, et qui attribue aux salariés une participation d'un montant de 950 000 € au titre de l'exercice N.

L'accord de participation prévoit l’affectation à un fonds d’investissement pour 40% du montant de la réserve
sous forme de compte courant bloqué, soit un montant de 380 000 €.

SOLUTION

Dans cet exemple, les écritures comptables sont les suivantes lors du déblocage des fonds au terme des 5 ans,
en supposant :

- que les intérêts avaient déjà été enregistrés au débit du compte 661 « Charges d’intérêts » et au crédit du
compte 1662 « Fonds de participation » ;

- que le montant capitalisé avec intérêts s'élèvent à 540 000 € au terme des 5 ans ;

- que les prélèvements sociaux s'élèvent à 22 000 €.

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______________ ______________
1662 Fonds de participation 540 000
4248 Participation des salariés Comptes courants 540 000
Fonds de participation dette
_______________ ______________
4248 Participation des salariés Comptes courants 540 000
442 État - Impôts et taxes recouvrables 22 000
512 Banque 518 000
Versement des fonds
_______________ ______________

G) Provision pour investissement

1) Conditions de constitution

La possibilité de constituer une provision pour investissement est ouverte uniquement aux sociétés
coopératives ouvrières de production (SCOP) depuis les exercices clos à compter du 17/08/2012. Ces sociétés
peuvent constituer en franchise d’impôt, à la clôture de chaque exercice, une provision pour investissement.

Ainsi, le montant de la provision est égal à :

- 100 % de la réserve spéciale de participation pour les SCOP détenues à 50 % au moins par des
coopérateurs ;

- 50 % de la réserve spéciale pour les SCOP détenues à plus de 50 % par des non-coopérateurs
et des titulaires de certificats coopératifs d’investissement. Toutefois, si la majorité du capital est
détenue par une autre SCOP, le pourcentage de 100 % demeure applicable.

Le tableau ci-après résume le régime fiscal de la PPI des SCOP :

Provision pour investissement


1. SCOP détenue à 50 % au moins par des coopérateurs 100 % de la réserve spéciale de
participation
2 SCOP détenue à plus de 50 % par des non-coopérateurs et des titulaires
de certificats d’investissement :
Principe 50 % de la réserve spéciale de
participation
Exception : détention de la majorité du capital par une autre SCOP 100 % de la réserve spéciale de
participation

Remarque

Au titre des exercices clos jusqu’au 16.08.2012, les entreprises autres que les SCOP ont pu doter
une PPI en franchise d’impôt (CGI art. 237 bis A-IV). Étaient visées :

- les entreprises de 50 salariés et plus légalement soumises à la participation lorsqu’elles


ont attribué à leurs salariés une participation supérieure à celle de droit commun ;

- les entreprises de moins de 50 salariés qui appliquent à titre facultatif un accord de


participation.

Les provisions pour investissement constituées par ces entreprises doivent être :

- soit être utilisées à l'acquisition, la création d'immobilisations ou au titre de dépenses de


formation dans un délai de deux ans ;

- soit, si elles ne sont pas utilisées dans le délai de deux ans suivant leur constitution à
l'acquisition ou la création d'immobilisations (ou au titre de dépenses de formation), être
rapportées au bénéfice imposable.

Exemple 4
La société coopérative ouvrière de production DELAN (détenue à plus de 50% par des non-coopérateurs) a
conclu un accord en N-10 qui prévoit que les sommes sont indisponibles pendant 5 ans et qui attribue aux

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salariés une participation d’un montant de 260 000 € au titre de l’exercice N en application de la formule
légale.

Ce montant résulte du calcul « en dedans » de la réserve pour tenir compte de la charge du forfait social.

Le taux du forfait est porté à 20% excepté pour les sommes affectées à la réserve spéciale de participation au
sein des sociétés coopératives ouvrières de production (pour lesquelles le taux reste fixé à 8%).

SOLUTION

Le montant de la dotation à la provision pour investissement est donc égal à:


260 000 € x 50% = 130 000 €

Exemple 5
Une société coopérative ouvrière de production, détenue à plus de 50% par des coopérateurs, a conclu un
accord en N – 4 qui prévoit que les sommes sont indisponibles pendant 5 ans. Le montant attribué au titre de
l’exercice N est égal à 90 000 € en application de la formule légale.

Ce montant résulte du calcul « en dedans » de la réserve pour tenir compte de la charge du forfait social.

SOLUTION

Le montant de la dotation à la provision pour investissement est donc égal à:


90 000 € x 100% = 90 000 €

2) Comptabilisation de la provision pour investissement

Cette provision est comptabilisée au débit du compte 6872 « Dotations aux provisions réglementées » par le
crédit du compte 1424 « Provisions pour investissement » sur l’exercice suivant la comptabilisation en charge
de la participation des salariés correspondante, soit l’exercice N + 1 pour la charge de participation N.

Les entreprises sont tenues d’acquérir ou de créer des immobilisations pour un montant au moins égal à la
dotation de la provision pour investissement dans les deux ans qui suivent l’exercice au cours duquel la
dotation a été effectuée, soit durant les exercices N + 2 et N + 3.

Toutes les acquisitions ou créations de biens présentant le caractère d’immobilisations pour l’entreprise, c’est-à-
dire se définissant comme des biens durables pour l’entreprise, par opposition à ses valeurs d’exploitation,
peuvent constituer un emploi valable de la provision.

Est aussi considérée comme un emploi valable de la provision l’acquisition d’un bien en crédit-bail, en prenant
en compte la valeur brute du bien à la date de signature du contrat de crédit-bail (circ. intermin. du 6 avril
2005).

Cette provision est reprise au compte de résultat au crédit du compte 7872 « Reprises sur provisions
réglementées »:

- si elle n’a pas été utilisée à l’acquisition ou à la création d’immobilisations, à la clôture de l’exercice N
+ 3. Cette reprise étant imposable, il n’y a pas lieu d’effectuer une correction extra-comptable ;

- si elle a été utilisée, à l’expiration du délai d’indisponibilité des droits des salariés, soit en principe 5
ans (N + 6). Cette reprise étant non imposable, il convient donc d’effectuer une déduction extra-
comptable.

Exemple 4 (suite)
La provision pour investissement est comptabilisée pour 55 000 € au 31/12/N + 1.

SOLUTION

Hypothèse 1

La société DELAN a investi en immobilisations pour un montant au moins égal à la dotation de 130 000 € au
cours de l’exercice N + 2.

Les enregistrements comptables sont les suivants :

_______________31/12/N+1_____________
6872 Dotations aux provisions réglementées 130 000
1424 Provision pour investissement 130 000
Constitution de la provision
_______________31/12/N+6_____________

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1424 Provision pour investissement 130 000


7872 Reprises sur provisions réglementées 130 000
Reprise non imposable de la provision pour
investissement
_______________ ______________

La reprise de 130 000 € est à déduire sur le tableau 2058-A de la liasse fiscale.

Hypothèse 2

La société DELAN n’a investi en immobilisations qu’un montant de 20 000 € au cours de l’exercice N + 3.

Les enregistrements comptables sont les suivants :

_______________31/12/N+1_____________
6872 Dotations aux provisions réglementées 130 000
1424 Provision pour investissement 130 000
Constitution de la provision
_______________31/12/N+3_____________
1424 Provision pour investissement 110 000
7872 Reprises sur provisions réglementées 110 000
Reprise imposable de la provision pour
investissement
_______________ ______________

_______________31/12/N+6_____________
1424 Provision pour investissement 20 000
7872 Reprises sur provisions réglementées 20 000
Reprise non imposable de la provision pour
investissement
_______________ ______________

La reprise de 20 000 € est à déduire sur le tableau 2058-A de la liasse fiscale.

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Section 2 - Les autres systèmes d’intéressement des salariés

A) L’intéressement des salariés

1) Principes

Ce type d’intéressement est facultatif. Seules les entreprises s’acquittant de leurs obligations en matière de
représentation du personnel, quelles que soient la nature de leur activité et leur forme juridique, peuvent, si
elles le désirent, conclurent pour une durée de trois ans un accord d’intéressement des salariés à l’entreprise. Il
peut être mis en place parallèlement à un système de participation des salariés aux résultats de l’entreprise.

Quatre principes régissent l’intéressement :

- principe de non substitution à la rémunération ;

- caractère collectif pour tous les salariés (seule une durée minimale d’ancienneté dans l’entreprise, qui
ne peut excéder 3 mois, peut être exigée) ;

- caractère aléatoire (garanti par l’exigence d’une formule de calcul) ;

- principe de la négociation entre les partenaires sociaux.

L’accord d’intéressement est conclu :

- dans le cadre d’une convention ou d’un accord collectif de travail ;

- au sein du comité d’entreprise ;

- entre le chef d’entreprise et les délégués syndicaux ;

- à la suite de la ratification à la majorité des 2/3 du personnel d'un projet d'accord.

2) Le fonctionnement de l’intéressement.

a) Montant de l’intéressement
L’intéressement proposé peut porter sur les résultats, mais il peut reposer également sur d’autres éléments de
la vie de l’entreprise (gains de productivité, par exemple).

L’intéressement doit résulter d’une formule de calcul liée aux résultats ou aux performances de l’entreprise au
cours d’une année ou d’une période d’une durée inférieure, exprimée en nombre entier de mois au moins égal à
3. Cette formule doit être claire et faire appel à des éléments objectivement mesurables (résultats, ratios…)
dont la définition figurera nécessairement dans l’accord.

b) Répartition et versement de l’intéressement


La répartition de l’intéressement entre les salariés peut être :

- soit uniforme ;

- soit proportionnelle à la durée de présence dans l’entreprise pendant l’exercice ;

- soit proportionnelle au salaire ;

- soit à une répartition utilisant conjointement ces différents critères.

L’intéressement doit être versé au plus tard dans les 7 mois suivant la date de clôture de l’exercice.

Pour pouvoir bénéficier des exonérations sociales et fiscales auxquelles ouvrent droit l’intéressement, le
montant des sommes distribuées doit respecter un double plafond, global et individuel.

La CSG (7,5%) et la CRDS (0,5%) sont précomptées par l’employeur lors de l’attribution au salarié de ces
sommes.

Les sommes versées sont également assujetties au forfait social de 20 % (à compter de 2012).

Le compte épargne-temps peut être notamment alimenté par la conversion de tout ou partie des primes
d’intéressement.

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Le compte épargne temps (CET) a pour objet de permettre aux salariés d'accumuler des droits à congé
rémunéré ou de se constituer une épargne. Le CET peut être alimenté en jours de congés (congés payés, repos
compensateur,...) ou à l'aide d'éléments monétaires (primes, participation des salariés, intéressement,....)

Position fiscale.
Pour l’entreprise
Les fonds consacrés à l’intéressement échappent à la taxe sur les salaires et les entreprises
concernées peuvent déduire des bases retenues pour l’assiette de l’impôt sur leur bénéfice le
montant des participations versées en espèces aux salariés en application du contrat
d’intéressement.

Pour les salariés


Les sommes perçues par les salariés sont imposables à l’impôt sur le revenu dans la catégorie des
traitements et salaires, sauf si le salarié décide d’affecter son intéressement à un plan d’épargne
salariale (PEE, PEI, PERCO).

3) Traitement comptable.

En l’absence de dispositions spécifiques, c’est aux principes comptables généraux qu’il faut se référer pour le
traitement comptable de l’intéressement.

a) A la clôture de l’exercice N
L’intéressement est à enregistrer parmi les charges de personnel au compte 648 « Autres charges de
personnel ». Il doit être, comme la participation, rattaché aux résultats de l’exercice ayant servi de base à son
calcul, et ce par l’enregistrement d’une charge à payer.

L’intéressement doit être regroupé dans le compte de résultat au niveau des traitements et salaires, comme
toutes les autres formes de rémunération du personnel et des dirigeants.

648 Autres charges de personnel X


4286 Personnel - Charges à payer X

Dans le cas où des avances ont été versées préalablement au cours de l’exercice au titre duquel est dû
l’intéressement, le compte de trésorerie concerné est crédité par le débit du compte 425 « Personnel - Avances
et acomptes ».

Si des avances ont été versées au cours de l’exercice précédent, le compte 425 « Personnel - Avances et
acomptes » est crédité pour solde si le montant de l’intéressement est supérieur aux avances, seule la
différence étant portée au crédit du compte 4286.

Dans le cas contraire, une créance sur les salariés reste au compte 425 qui sera soldé lors du reversement par
les salariés du trop-perçu.

Exemple 5

À la clôture de l’exercice N, le calcul de l’intéressement donne un montant global de 5 000. Les salariés ont
perçu une avance de 2 000 au 01/12/N.

SOLUTION

Les enregistrements comptables sont les suivants :

________________01/12/N______________
425 Personnel avances et acomptes 2 000
512 Banque 2 000
Avance sur intéressement
________________ _______________

________________31/12/N______________
648 Autres charges de personnel 5 000
425 Personnel avances et acomptes 2 000
4286 Autres charges (de personnel) à payer 3 000
Intéressement à payer
________________ _______________

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_______________31/12/N_______________
645 Charges de sécurité sociale et de prévoyance 1 000
4386 Organismes sociaux - Autres charges à payer 1 000
Forfait social 5 000 x 20%
________________ _______________

b) Au cours de l’exercice N+1

b1) Après l’approbation des comptes de l’exercice N


La dette envers les salariés sera constatée au crédit d’un sous-compte des comptes 421 « Personnel -
Rémunérations dues » pour le montant net revenant au salarié et 431 « Sécurité sociale » pour le montant de
CSG et de CRDS précomptées et le compte 4286 « Autres charges à payer » étant débité en contrepartie.

Le forfait social constitue une charge sociale complémentaire comptabilisé dans le compte 645 « Charges de
sécurité sociale et de prévoyance ».

Exemple 5 (suite)
Le montant alloué est définitivement fixé par l’assemblée générale ordinaire à 5 000.

SOLUTION

L’écriture de charges à payer au titre du forfait social constatée fin N a été contrepassée à l’ouverture de
l’exercice N+1.

L’enregistrement comptable est le suivant :

_______________ N+1 ______________


4286 Personnel charges à payer 5 000
645 Charges de sécurité sociale et de prévoyance 1 000
431 Sécurité sociale (400 + 1 000) 1 400
421 Personnel - Rémunérations dues 4 600
CSG et CRDS (5 000 x 8%) = 400
Intéressement N
______________ _______________

b2) Au moment de l’affection des fonds :


Lors du versement de la somme, soit au salarié directement, soit au plan d’épargne d’entreprise auquel le
salarié a choisi de l’affecter, le compte 421 sera débité par le crédit soit du compte de trésorerie concerné, soit
d’un compte 4247 « Personnel - Plan d’épargne d’entreprise », ouvert à cet effet.

En cas d’affectation à un compte épargne-temps, c’est un sous-compte à créer 4286(.) « Dettes provisionnées
pour compte épargne-temps ».

Exemple 5 (suite)
Reprenons les données de l’exemple 5.

Si le salarié perçoit directement l’intéressement :

421 Personnel - Rémunérations dues 4 600


512 Banque 4 600

Si le salarié affecte son intéressement au plan d’épargne d’entreprise :

421 Personnel - Rémunérations dues 4 600


4247 Personnel - PEE 4 600

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En cas d’affectation à un compte épargne-temps :

421 Personnel - Rémunérations dues 4 600


4246 Dettes provisionnées CET 4 600

B) Le plan d’épargne salariale

1) Principes

Il existe deux grands types de plans d’épargne salariale (c. trav. art. L. 3331-1 à 3335-2, art. R. 3332-1 à
3334-5, art. D. 3335-1 à D. 3335-3) :

- le plan d’épargne d’entreprise (PEE), qui est un système d’épargne collectif ouvrant aux salariés de
l’entreprise la possibilité de participer, avec l’aide de celle-ci, à la constitution d’un portefeuille de
valeurs mobilières (c. trav. art. L. 3332-1). Il peut recueillir la totalité ou une partie des sommes de
participation ou d’intéressement dont bénéficient les salariés à ces titres, ainsi que d’autres
versements effectués par les salariés et l’entreprise. La durée de blocage des sommes investies dans le
PEE est au minimum de cinq ans ;

- le plan d’épargne pour la retraite collectif (PERCO), qui est tourné vers la constitution d’une épargne
salariale pour la retraite. Les sommes investies dans un PERCO sont en principe indisponibles jusqu’au
départ à la retraite du participant et l’épargne acquise peut être versée au moment du déblocage soit
uniquement par le versement d’une rente, soit, au choix des participants par le versement d’un capital
ou d’une rente (c. trav. art. L. 3334-14 et L. 3334-15).

2) Modalités de fonctionnement

Les comptes ouverts au nom des adhérents en application d’un plan d’épargne sont alimentés par les
versements des adhérents et la contribution de l’entreprise.

Les salariés peuvent verser volontairement sur un plan d’épargne soit :

- une partie de leur salaire ;

- leur intéressement ;

- leur participation au résultat de l’entreprise.

L’abondement de l'entreprise vient s’ajouter à un versement volontaire du salarié ou aux sommes provenant de
l’intéressement ou de la participation.

3) Traitement comptable

Lorsque l’entreprise assure elle-même le suivi comptable du plan d’épargne, les versements des salariés à leur
compte sont enregistrés au crédit des subdivisions individuelles 4247(..) « Personnel - Plan d’épargne
d’entreprise ».

512 Banque X
4215 Intéressement – Compte Pierre X
4246 Réserve spéciale de participation – Pierre X
4247 PEE – Compte Pierre X

La participation de l’entreprise s’analyse comme une charge de personnel.

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A la date du versement de l’abondement, l’entreprise doit pratiquer l’enregistrement suivant :

647 Autres charges sociales X


645 Charges de sécurité sociale et de prévoyance X
4247 PEE – Compte Pierre X
431 Sec sociale URSSAF (1) X

(1) CSG, CRDS et forfait social

Si l'abondement de l'employeur au PERCO excède annuellement, un plafonf fixé par le code de la sécurité
sociale, l'excédent est assujetti à une contribution au Fonds de réserve des retraites, à la charge de
l’employeur.

Cette contribution est à enregistrer au compte 645 « Charges de sécurité sociale et de prévoyance » par le
crédit du compte 431 « Sécurité sociale - URSSAF ».

645 Charges de sécurité sociale et de prévoyance X


431 Sec sociale URSSAF X

Exemple 6
Dans le cadre d’un PERCO d'une société coopérative ouvrière de production, le salarié M. Pierre a décidé en mai
N de verser au plan une somme de 2 000 € et d’y transférer la totalité de son intéressement, soit 700 €.
L’abondement correspondant de l’entreprise s’élève à 1 000 €.

SOLUTION

Constatation des versements du salarié Pierre :

N
512 Banque 2 000
4215 Intéressement – Compte Pierre 700
4247 PEE – Compte Pierre 2 700
Versement de Pierre

Constatation de l’abondement de l’entreprise :

N
647 Autres charges sociales 1 000
645 Charges de sécurité sociale et de prévoyance 200
4247 PEE – Compte Pierre 920
431 Sec sociale URSSAF 280
CSG (1 000 x 8%) + forfait social
(1 000 x 20%)
Abondement

4) La provision pour investissement

a) Champ d'application
Les SCOP qui effectuent des abondements complémentaires sur un plan d'épargne pour la retraite collectif
(PERCO) peuvent constituer, en franchise d'impôt, une provision pour investissement (article 237 bis A du CGI).

Cette provision pour investissement est égale à 25 % du montant des versements complémentaires versés. Ce
taux est porté à 50 % pour les versements complémentaires investis en titres donnant accès au capital de la
SCOP.

Remarque

PPI liée à un accord d'intéressement. Les dispositions qui permettaient de doter une provision
pour investissement au titre de l'abondement versé par l'entreprise au titre d'un accord

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d'intéressement sont également abrogées pour les exercices clos à compter du 17.08.2012 (CGI
art. 237 bis).

Provision des entreprises qui ont abondé à un PERCO. Les dispositions qui permettaient de
doter une PPI au titre de l'abondement versé par l'entreprise au titre d'un plan d'épargne retraite
collectif (PERCO) sont également abrogées pour les exercices clos à compter du 17.08.2012 (CGI
art. 237 bis).

b) Dotation de la provision
La provision est dotée à la clôture de l’exercice au cours duquel a été versé l’abondement.

c) Conditions d’emploi
La provision pour investissement doit être utilisée, dans un délai de deux ans, à l’acquisition ou la création
d’immobilisations. À défaut, son montant est rapporté au bénéfice imposable (CGI art. 237 bis A-II-4) en cours
à la date d’expiration de ce délai.

Le point de départ du délai d’utilisation est l’ouverture de l’exercice suivant celui à la clôture duquel la provision
a été constituée.

En cas d’utilisation partielle, seul l’excédent non employé à l’expiration de ce délai est imposable.

Exemple 6 (suite)
Reprenons les données de l’exemple 6. Le montant de l'abondement total, au titre de l'exercice N, pour
l'ensemble des salariés est égal à 50 000 €. La société a investi 10 000 € sur les exercices N+1 et N+2.

SOLUTION

L’abondement de l’entreprise est égal à 50 000 €. Le montant de la provision pour investissement est égal à :
50 000 x 25% = 12 500

______________31/12/N ______________
6872 Dotations aux provisions réglementées 12 500
1424 Provision pour investissement 12 500
Constitution de la provision
______________ _____________

_______________31/12/N+2_____________
1424 Provision pour investissement 12 500
7872 Reprises sur provisions réglementées 12 500
Reprise de la provision pour investissement
_______________ ______________

La reprise de 12 500 € est à déduire pour un montant de 10 000 € sur le tableau 2058-A de la liasse fiscale.
L’excédent non employé de 2 500 € à l’expiration de ce délai, fin N+2, est imposable.

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