Vous êtes sur la page 1sur 54



MESURES
ANGULAIRES

La mesure d’angles est toujours indispensable en topographie. Par rapport aux mesures
de distance au moyen de technologies modernes (IMEL, chap. 4 § 6 ou GPS, chap. 7 § 1),
les mesures angulaires gardent l’avantage d’être d’autant plus précises que les portées de
mesures sont longues.

 LE THÉODOLITE OPTICO-MÉCANIQUE
Un théodolite est un appareil permettant de mesurer des angles horizontaux (angles
projetés dans un plan horizontal) et des angles verticaux (angles projetés dans un plan
vertical).

Le terme théodolite « optico-mécanique » regroupe l’ensemble des appareils à lecture


« mécanique » par vernier gradué en comparaison aux appareils « optico-
électroniques », appelés aussi stations, dont la lecture se fait sur un écran à affichage
numérique et qui intègrent souvent un appareil de mesure électronique des distances
(IMEL).

La mécanique de base des stations électroniques est souvent la même que celle des
théodolites classiques. Par exemple, le modèle T2000 de Leica est une station électro-
nique de précision bâtie sur la base du T2 mécanique. Les précisions de lecture angulaire
sont donc comparables : l’écart type (tome 2 chap. 5 § 12) constructeur pour une mesure
angulaire sur une direction est de ± 2,5 dmgon sur un T2 et de ± 1,5 dmgon sur un T2000.

 Terminologie
Rappelons quelques définitions.

MESURES ANGULAIRES 
Un goniomètre permet de mesurer des angles horizontaux (appelés aussi angles azimu-
taux) ou verticaux.
Un cercle permet la mesure d’angles horizontaux uniquement.
L’éclimètre mesure des angles verticaux uniquement.
Le clisimètre permet la mesure directe de pentes avec une précision de 0,5 %.
Le tachéomètre est un théodolite couplé à un système de mesure de distances (du grec
tachéo, qui signifie rapide). On distingue :
● le tachéomètre à diagramme est un ancien modèle mécanique à utiliser avec des
mires spéciales. La précision espérée sur une mesure de distance est de l’ordre de
± 14 cm pour une distance de 50 m (chap. 4 § 4. et 5).
● le tachéomètre électronique est un théodolite couplé à un instrument de mesure
électronique des longueurs (IMEL, voir la précision de ce type d’appareil au chapitre
4, paragraphe 6.3.).

 Principe de fonctionnement


La figure 3.1 montre le schéma de principe du fonctionnement d’un théodolite.

Fig. 3.1. : Schéma de principe d’un théodolite

 MESURES ANGULAIRES
● (P) : axe principal, il doit être vertical après la mise en station du théodolite et doit
passer par le centre de la graduation horizontale (et le point stationné).
● (T) : axe secondaire (ou axe des tourillons), il est perpendiculaire à (P) et doit passer
au centre de la graduation verticale.
● (O) : axe optique (ou axe de visée), il doit toujours être perpendiculaire à (T), les
trois axes (P), (T) et (O) devant être concourants.
● L'alidade : c’est un ensemble mobile autour de l’axe principal (P) comprenant le
cercle vertical, la lunette, la nivelle torique d’alidade et les dispositifs de lecture
(symbolisés ici par des index).
● Le cercle vertical (graduation verticale). Il est solidaire de la lunette et pivote autour
de l’axe des tourillons (T).
● Le cercle horizontal ou limbe(graduation horizontale). Il est le plus souvent fixe par
rapport à l’embase mais il peut être solidarisé à l’alidade par un système d’embrayage
(T16) : on parle alors de mouvement général de l’alidade et du cercle autour de (P) ;
c’est le mouvement utilisé lors du positionnement du zéro du cercle sur un point
donné. Lorsqu’il est fixe par rapport au socle, on parle de mouvement particulier :
c’est le mouvement utilisé lors des lectures angulaires. Sur le T2, un système de vis
sans fin permet d’entraîner le cercle et de positionner son zéro.

 Caractéristiques des théodolites optico-mécaniques


Les caractéristiques des théodolites optico-mécaniques données par les constructeurs
sont les suivantes 1 :

Modèles (gamme Leica) T05 T06 T1 T16 T2


Écart type (mgon) ±3 ±3 ±1 ±1 ± 0,25
Lecture directe (mgon) 10 10 2 5 0,1
Lecture estimée (mgon) 2 2 1 1 –
Grossissement 19 × 30 × 30 × 30 × 30 ×
Champ à 100 m (m) 3,9 27 27 27 29
Constante stadimétrique 100 100 100 100 100
Constante d’addition 0 0 0 0 0
Sensib. niv. sphérique (cgon/2 mm) 19 19 15 15 15
Sensib. niv. torique (mgon/2 mm) 19 19 9 9 6
Précision calage index vertical mgon – – ± 0,3 ± 0,3 ± 0,1
Plage de débattement (calage) cgon – – ±4 ±9 ±9

1
Les termes employés dans ce tableau sont détaillés dans la suite du chapitre. Pour les termes concer-
nant la lunette de visée, voir le chapitre 5, paragraphe 1.2.4.

MESURES ANGULAIRES 
Ci-dessous deux théodolites Wild (Doc. Leica).

1 11 1
4
2 17
10
9
17

20
3
6
20 12
22
5
13 14
16
18 13
14 16

15
7
7 19
19
8
21
8

T16 (coupe) T2 vue extérieure

Légende
1. Poignée amovible 12. Commutateur de lecture Hz-V
2. Viseur d'approche 13. Nivelle d'alidade
3. Vis de blocage de la lunette 14. Vis d'alidade de fin pointé
4. Oculaire de la lunette 15. Nivelle sphérique
5. Vis de fin pointé 16. Débrayage du limbe (T16)
6. Contrôle d’automatisme 17. Cercle vertical
7. Embase amovible 18. Cercle horizontal
8. Plomb optique 19. Vis calantes
9. Micromètre optique 20. Objectif
10. Bague de mise au point 21. Blocage de l’embase
11. Microscope de lecture 22. Éclairage des cercles

 MESURES ANGULAIRES
 MISE EN STATION D’UN THÉODOLITE :
RÉGLAGES, LECTURES
 Mise en station
La mise en station d’un théodolite consiste à caler l’axe principal à la verticale d’un point
de station donné. La méthode de mise en station détaillée dans ce paragraphe suppose
l’utilisation d’un trépied classique (par comparaison au trépied centrant Kern). Elle
donne toutefois le principe de base commun à tous les types de trépieds. Cette méthode
évite l’emploi du fil à plomb qui, dans la pratique, est peu commode : trop sensible,
inutilisable dans un vent même faible et le plus souvent introuvable...

 Mise à hauteur du trépied


La mise à hauteur du trépied s’effectue comme suit :
● Fixez l'appareil sur le trépied en prenant soin de vérifier que les trois vis calantes sont
à peu près à mi-course.
● Réglez l'oculaire à la hauteur des yeux de l'opérateur (ou mieux, légèrement en
dessous de cette hauteur : il est plus facile de se baisser que de se hausser). Profitez-
en pour régler la netteté du réticule de visée. Pour cela, utilisez les graduations en
dioptries de l’oculaire.

 Calage grossier d'approche


● Si vous devez mettre en station sur un point donné : soulevez deux pieds du trépied
tout en regardant dans le plomb optique et déplacez l'ensemble afin de positionner le
plomb optique près du point de mise en station (inutile à ce stade de le positionner
exactement sur le point). Enfoncez ensuite les pieds dans le sol puis positionnez le
plomb optique exactement sur le point au moyen des trois vis calantes. À cet
instant, l’axe principal passe par le point de station mais n’est pas vertical.
● Si vous ne devez pas mettre en station sur un point donné (station libre) : reculez-
vous pour vérifier que l'appareil est à peu près vertical, puis enfoncez les pieds du
trépied dans le sol.
● Si vous devez mettre en station sous un point donné, utilisez soit un fil à plomb
pendant depuis le point « au plafond » jusqu’au repère situé sur le dessus de la lunette
du théodolite (en position de référence), soit un viseur zénithal.

MESURES ANGULAIRES 
 Calage grossier au moyen de la nivelle sphérique
● Si vous devez mettre en station sur un
point donné : calez la nivelle sphé-
rique au moyen des pieds du tré-
pied. Posez un pied sur une jambe du
trépied puis faites-la coulisser jusqu'à
centrer la bulle de la nivelle. En pra-
tique, il faut intervenir sur plusieurs
pieds l'un après l'autre (agir sur le
pied vers lequel semble aller la bulle
et recentrez-la ou ramenez-la vers un
autre pied, et agir ensuite sur ce pied,
etc.).
● Si vous ne devez pas mettre en sta-
tion sur un point donné : calez
directement la nivelle sphérique avec
Fig. 3.2. : Calage de la nivelle sphérique les trois vis calantes.
À la fin de cette phase, la nivelle sphé-
rique est centrée et le plomb optique ne
doit pas avoir bougé du point de mise en station puisque l’axe principal (P) de l’appareil
pivote autour du point stationné (fig. 3.2).

 Calage fin dans une direction au moyen


de la nivelle torique
Amenez la nivelle torique (t ) parallèle à
deux vis calantes V1 et V2 (fig. 3.3.).
Centrez la bulle au moyen des deux vis
V1 et V2 en agissant simultanément sur
les deux vis en sens inverse l'une de
l'autre, puis faites tourner l'appareil de
200 gon (repérez-vous sur la graduation
horizontale du socle ou sur les lectures
angulaires horizontales Hz).
Trois cas de figure peuvent se présenter :
a) Si la nivelle torique est bien réglée,
la bulle revient exactement dans la même
Fig. 3.3. : Calage de la nivelle torique position après un demi-tour de l’alidade
(ou dans une position voisine à une ou
deux graduations près : la bulle doit
rester entre les deux repères principaux). C'est le cas le plus courant.

 MESURES ANGULAIRES
b) Si la nivelle torique est complètement déréglée, la bulle est complètement décalée
et vient en butée sur un des deux cotés du tore. La nivelle doit être réglée au moyen des
vis de réglage prévues à cet effet (voir § 2.3).

Fig. 3.4. : Contrôle de la nivelle torique

c) Si la nivelle torique est légèrement déréglée, elle se décale d'un nombre n de


graduations : il suffit dans ce cas de recentrer la bulle de n/2 graduations (fig. 3.4 : deux
graduations vers la gauche car n = 4) et adopter pour la suite cette position de la bulle
comme position de référence appelée position de calage.
En effet, il doit y avoir un angle droit, 100 gon, entre l'axe de la nivelle torique (t) et l'axe
principal du théodolite (P). En cas de dérèglement de la nivelle, cet angle droit présente
un défaut ε.

Fig. 3.5. : Doublement de l’erreur par demi-tour de l’alidade

MESURES ANGULAIRES 
La nivelle étant centrée en position 1, après un demi-tour elle passe en position 2 avec un
décalage de la bulle de n graduations correspondant à deux fois l'angle ε (fig. 3.5). En
recentrant la bulle de la moitié de l'erreur (n/2 graduations), l'axe de l'appareil est remis
parfaitement vertical, l'axe de la nivelle torique restant décalé du même angle ε par
rapport à l'horizontale. La bulle de la nivelle n'est pas centrée (décalée de n/2 gradua-
tions) mais l'axe de l'appareil est vertical : c’est la position de calage. Il reste à caler la
bulle dans la même position dans toutes les directions.

 Calage dans toutes les directions au moyen


de la nivelle torique
Pour effectuer un calage fin au moyen de la
nivelle torique, procédez comme suit :
● Amenez l'axe de la nivelle torique sur la
troisième vis calante V3 et, en agissant
sur la seule vis V3, amenez la bulle dans
la position de calage (c'est-à-dire bulle
centrée si vous étiez dans le cas a) du
paragraphe 2.1.4. ou bulle décalée de la
moitié de l'erreur dans le même sens si
vous étiez dans le cas c) du paragraphe
2.1.4). Sur la figure 3.6., la nivelle est
dans la position de calage de l’exemple
Fig. 3.6. : Calage final sur la 3e vis précédent (décalage de deux graduations
vers la droite repérée sur les schémas par
la lettre t ).
● Vérifiez enfin qu'en tournant l'appareil dans une direction intermédiaire la bulle reste
dans sa position de calage. Si le calage n'est pas parfait, il faut reprendre les mêmes
opérations pour affiner le calage.
● Évitez ensuite tout mouvement brusque de l’alidade et, lors du pivotement de celui-
ci, pensez à utiliser les deux mains, une sur chaque montant de l’alidade pour répartir
le moment du couple appliqué à l’appareil.

 Vérifications finales


Enfin, vérifiez que l'appareil est toujours au-dessus
du point de station donné (on s’accorde une tolé-
rance de centrage de ± 4 mm, ce qui correspond au
rayon de 4 mm de la demi-sphère intérieure des
clous d’arpentage, fig. 3.7). Sur les clous de fabrica-
tion allemande, il est mentionné messpunkt qui
signifie littéralement point de mesure.
Fig. 3.7. : Clou d’arpentage

 MESURES ANGULAIRES
Si l’appareil s’est trop éloigné (ce qui n’est possible que si vous avez fait une faute lors
de la mise en station), décalez-le en dévissant l'embase et en le faisant glisser sur le
plateau du trépied, puis reprenez le réglage depuis le début.
Cette dernière manipulation est néanmoins déconseillée car l’appareil peut être trop
excentré par rapport au plateau et venir en porte-à-faux ; de plus, la marge de manœuvre
est faible et il faut de toute façon reprendre le calage de la nivelle torique.

Remarque
À cet instant, vérifiez que la nivelle sphérique est bien réglée. Elle doit être parfaite-
ment centrée. Si ce n'est pas le cas, tournez les vis de réglage pour la centrer parfaite-
ment (voir § 2.3.1).

 Réglages avant mesures


Réglez la netteté du réticule (croix de visée dans l’optique) : pour le faire de manière
précise, réglez la lunette à l’infini puis rendez les fils du réticule les plus nets possible en
agissant sur la vis de réglage. Ce réglage permet de placer exactement le réticule dans le
plan de formation de l’image virtuelle ; ainsi, l’œil de l’opérateur n’a pas besoin
d’accommoder et se fatiguera moins. Si ce réglage n’est pas satisfaisant, il est possible
de s’en apercevoir en balançant légèrement la tête devant l’oculaire : le réticule semble
bouger par rapport à l’objet visé alors qu’il devrait rester fixe (on dit qu’il y a de la
parallaxe). Ensuite, ne touchez plus au réticule et réglez la netteté de la lunette sur
l’élément visé. Déployez enfin les éventuels miroirs pour l’éclairage des cercles. L’obser-
vation monoculaire doit se faire les deux yeux ouverts.
Vérifiez que l'appareil est dans sa position de référence. Généralement, le cercle vertical
doit se situer à gauche de l’observateur. Pour les stations électroniques, il est souvent à
droite. Cette vérification se fait en positionnant la lunette approximativement à l’horizon-
tale et en lisant l’angle vertical qui doit être proche de 100 gon. Si la lecture indique une
valeur proche de 300 gon, faites un double retournement, c’est-à-dire le demi-tour de la
lunette et de l’alidade pour vous retrouver dans la position de référence. Positionnez
éventuellement le zéro du limbe sur la référence choisie.

 Caractéristiques des nivelles

 Principe de fonctionnement d’une nivelle


Une nivelle est un petit récipient de cristal appelé aussi fiole. Elle est remplie d’un
mélange d’alcool et d’éther dans lequel subsiste une bulle de vapeur.
Dans une nivelle sphérique, la face supérieure du verre retenant la bulle est une calotte
sphérique (fig. 3.8-a). Une nivelle torique est un fragment de tore (fig. 3.8-b). Les rayons
de courbure sont grands (de l’ordre du mètre pour les nivelles sphériques et de 10 à 100
mètres pour les nivelles toriques), donc imperceptible à l’œil. Ces considérations justi-

MESURES ANGULAIRES 
fient que la nivelle sphérique soit une nivelle d’approche dont le calage est multidirec-
tionnel, alors que la nivelle torique, qui est unidirectionnelle, sert au calage fin. La
directrice d’une nivelle torique est la droite tangente à sa face supérieure et située dans
le plan vertical de son axe.

Fig. 3.8-a. Nivelle sphérique Fig. 3.8-b. : Nivelle torique

Remarque

Le frottement qui empêche parfois la bulle d’atteindre sa position d’équilibre est appelé
« erreur de paresse » et peut atteindre le dixième de la sensibilité de la nivelle (voir
définition de la sensibilité ci-après).

Application

a) Pour ses appareils, un constructeur fournit les sensibilités suivantes des nivelles (on
donne en général la variation angulaire correspondant au déplacement d’une gradua-
tion 2 mm de la bulle ; voir tableau paragraphe 1.3.).
● Nivelle sphérique : 8′/2 mm (8 minutes sexagésimales (15 cgon) pour 2 mm) ;
● Nivelle torique : 20′′/2 mm (20 secondes sexagésimales (6,2 mgon) pour 2 mm).
Calculez le rayon de courbure R de chaque nivelle.

b) Calculez l’erreur de pointé provoquée à 100 m par une nivelle sphérique mal calée
(décalage de l’ordre du millimètre).

Réponse

a) Nivelle sphérique : R = 0,002 / (8 / 60 * π / 180) = 0,9 m


Nivelle torique : R = 0,002 / (20 / 3600 * π / 180) = 20,6 m

b) α = 4′ soit 7 cgon, ce qui provoque une erreur de pointé de 11 cm à 100 m !

 MESURES ANGULAIRES
 Nivelle d’index vertical
Sur certains appareils (comme le tachéomètre à dia-
gramme Wild RDS), l’index du cercle vertical est
asservi à une nivelle d’index qui permet un calage précis
de sa verticalité (à faire avant chaque visée). Ce calage
utilise une bulle qu’un système de prismes découpe en
deux parties : la nivelle est correctement calée lorsque les
deux parties coïncident (fig. 3.9) 1. La précision de calage
d’une bulle coupée est de l’ordre de 0,2 mm alors que Fig. 3.9. : Bulle coupée
pour un autre système elle est de l’ordre de 0,5 mm.
Sur les appareils les plus récents (T16, T2), la correction d’index est effectuée de façon
automatique grâce à un système de compensateur à pendule (utilisant l’action de la
pesanteur) dont le principe est équivalent à celui du compensateur des niveaux
« automatiques » 2 . Ce système permet d’obtenir un calage très précis de la verticalité de
l’index, à condition que la mise en station du théodolite place au préalable le compensa-
teur dans une plage maximale appelée débattement. Par exemple, pour un T16, la
précision du calage donnée par le constructeur est de ± 1′′ (± 0,3 mgon) dans une plage
de débattement de l’index vertical de ± 5′ (± 9 cgon) (voir tableau paragraphe 1.3.).

 Réglages d’un théodolite

 Réglage du plomb optique


Le principe de réglage du plomb optique est le
même que celui de la nivelle torique : lors
d’une rotation de 200 gon de l’alidade, un
plomb optique bien réglé revient exactement
sur le point de station, un plomb optique
déréglé se décale de ce point d’une valeur cor-
respondant au double du défaut de réglage.
Pour le régler, procédez ainsi :
● Marquez sur une feuille de papier fixée au
sol (ou sur une planchette en bois) un point
(P0, fig. 3.10.) qui sera le point où vous Fig. 3.10. : Réglage du plomb optique
devez stationner le théodolite à l’aide des
vis calantes exactement sur ce point sans
s’occuper des nivelles.

1
Se reporter au schéma de principe, chapitre 5 sur le nivellement, paragraphe 3.1.
2
Se reporter au chapitre 5 sur le nivellement, paragraphe 1.2.3.

MESURES ANGULAIRES 
● Faites un demi-tour de l’alidade et marquez sur la feuille le nouveau point P1 pointé
par le plomb optique : si celui-ci est trop éloigné (plus de 2 mm) du point de station
initial P0, placez sur le papier le point P2 au milieu de la droite P0-P1 et utilisez les
vis calantes pour positionner le plomb optique exactement sur P2 ; ainsi la moitié de
l’erreur est rattrapée. Utilisez ensuite les vis de réglage du plomb optique pour
positionner le plomb exactement sur le point P0 et rattrapez ainsi la seconde moitié
de l’erreur. Vérifiez en reprenant toute la manipulation que le plomb est bien réglé.

Remarque
Le réglage précédent n’est possible que si le plomb optique est situé sur l’appareil. S’il
est situé sur l’embase, il faudra utiliser un fil à plomb (principe plus simple mais
manipulation plus délicate).

 Réglage de la nivelle torique


La mise en évidence d’un besoin de réglage a
été traitée au paragraphe 2.1.4.
Le décalage de la nivelle étant de n gradua-
tions, ramenez la bulle de la nivelle torique
vers la position centrale de n/2 graduations au
moyen de la vis de réglage. Une seule vis
suffit et elle est généralement située vers
l’une des deux extrémités de la nivelle qu’elle
fait pivoter autour d’une axe horizontal
(fig. 3.11). Après avoir réalisé ce réglage,
recommencez la manipulation abordée au
Fig. 3.11. : Réglage de la nivelle torique paragraphe 2.1.4. jusqu’à la disparition du
défaut.

 Réglage de la nivelle sphérique


Après mise en station de l’appareil et
calage de la nivelle torique, vérifiez le
réglage de la nivelle sphérique en utilisant la
nivelle torique, plus précise puisqu’ayant un
grand rayon de courbure. Recentrez alors la
nivelle sphérique au moyen de ses vis de
réglage, généralement au nombre de deux,
situées en dessous ou sur les côtés de la
nivelle (fig. 3.12).

Fig. 3.12. : Réglage


de la nivelle sphérique

 MESURES ANGULAIRES
 Réglage de l’axe optique
Ce réglage permet de mesurer et d’éliminer la collimation horizontale (voir § 3) dans le
cas où elle est trop importante, par exemple lorsque le défaut de perpendicularité est de
l’ordre de 10 fois l’écart type de l’appareil utilisé, soit 1 cgon pour un T16 et 2,5 mgon
pour un T2. Cette erreur est normalement éliminée par le double retournement.
Stationnez le théodolite à au moins 50 m d’une surface verticale (mur de bâtiment).

Pointez un repère A (fig. 3.13.) éloigné et situé à l’opposé du mur (par exemple un jalon).
L’appareil est en position de référence en cercle gauche sur la figure 3.13. La lunette doit
être à peu près horizontale (angle vertical proche de 100 gon). Placez le zéro de la
graduation horizontale sur ce repère.
Basculez la lunette autour de l’axe des tourillons puis tracez sur le mur la position
indiquée par le réticule de la lunette (par exemple, sur une feuille de papier fixée au mur).
Si un défaut de perpendicularité c existe, l’axe optique pointe le point C et la distance BC
correspondrait donc à un angle 2c double de l’erreur de collimation.

Fig. 3.13. : Contrôle et réglage de la collimation horizontale

La distance BC ne pouvant être mesurée (point B inconnu), effectuez un double retour-


nement de la lunette (c’est-à-dire un pivotement de l’alidade de 200 gon puis un bascu-
lement de la lunette autour de l’axe des tourillons) et tracez la nouvelle position du
réticule sur le mur. Cette position donne le point D tel que CD corresponde au quadruple
de l’erreur c. On mesure enfin CD et SB (B au milieu de CD).
CD
On peut alors calculer c par : 2 tan ( 2c ) = --------
SB

MESURES ANGULAIRES 
Si cette collimation c est trop importante, réglez la ligne de visée définie par le centre
optique de la lunette et la croisée des fils du réticule : agissez sur les vis de réglage du
réticule pour amener la visée du quart de l’erreur du point D vers le point C : sur Wild
T16, il faut agir sur deux vis diamétralement opposées, situées de part et d’autre de
l’oculaire de visée (agir sur chaque vis de la même quantité et en sens opposé l’une de
l’autre).

Remarque
Cette erreur de collimation horizontale c induit une erreur ε sur une lecture angulaire
horizontale telle que :
sin c- (voir justification § 3.1.4)
sin ε = ---------
cos i

Dans cette expression i est l’angle de site (voir définition § 7.1) ; il vaut 0 lorsque la
lunette est horizontale. C’est pourquoi la manipulation précédente doit être réalisée
lorsque la lunette est approximativement horizontale : cela permet de mesurer
directement c puisque cos i ≈ 1.

 Réglage du viseur d’approche


Le viseur d’approche permet de pointer rapidement dans une direction proche de l’objet
à viser. Il doit être situé au-dessus de la lunette en position de référence. Son réglage
est simple : pointez un point directement avec la lunette puis réglez le viseur d’approche
au moyen de ses vis de réglage afin qu’il soit exactement sur le même point visé.

 Lectures angulaires


Les caractéristiques optiques de la lunette sont détaillées au chapitre 5 sur les niveaux,
paragraphe 1.2.4.

 Réticules de pointé


On distingue quatre types principaux de
pointés (fig. 3.14) :
● Le pointé ordinaire ou par contact.
● Le pointé par bissection : le fil vertical du
réticule passe par l’axe de l’objet pointé.
● Le pointé par encadrement : l’objet
pointé est encadré par deux fils parallèles
du réticule.
● Le pointé par coïncidence : le fil vertical
du réticule tend à se confondre avec
Fig. 3.14. : Différents types de pointé l’objet pointé.

 MESURES ANGULAIRES
La précision du pointé dépend de la forme de l’objet visé, du type de réticule mais aussi
du grossissement de la lunette et des conditions de luminosité.

Pour une lunette de grossissement G, on admet les ordres de grandeurs ci-dessous des
précisions de pointé :

Pointé Précision (dmgon) Ordre de grandeur pour G = 30 ×


Ordinaire 100/G 3,5 dmgon, soit 3,5 mm à 640 m
Bissection 60/G 2 dmgon, soit 2 mm à 640 m
Encadrement 50/G 1,5 dmgon, soit 1,5 mm à 640 m
Coïncidence 25/G 1 dmgon, soit 1 mm à 640 m

 Lectures sur verniers


Sur les appareils optico-mécaniques, la lecture s’effectue sur un vernier gradué comme
sur la figure 3.15 : à gauche T16 (angles horizontal Hz et vertical V), à droite T2 (angle
vertical). La lecture de ces verniers se fait ainsi : les chiffres avant la virgule défilent
devant la graduation fixe du vernier, les chiffres après la virgule se lisent à l’endroit ou
une graduation mobile intercepte le secteur gradué.

Fig. 3.15. : Lecture sur verniers gradués du T16 et du T2

Par exemple, dans le théodolite T16, les deux cercles sont lisibles en même temps ; on
peut lire : V = 95,985 gon et Hz = 17,965 gon.

La dernière décimale (mgon) est appréciée par l’opérateur.

Dans le théodolite T2, un seul cercle est visible à la fois (un bouton permet de basculer
du cercle horizontal vers le cercle vertical. Voir § 1.3. bouton n° 12). La lecture est aussi
différente : grâce à une molette supplémentaire pilotant un micromètre optique, l’opéra-
teur fait coïncider les traits du rectangle supérieur (dans la figure 3.15, ils ne sont pas tout
à fait coïncidants afin d’étayer cette explication). Ceci ramène le chiffre mobile du
rectangle central en face d’une graduation : l’opérateur lit 96,1 gon.

MESURES ANGULAIRES 
L’opérateur lit enfin les décimales suivantes dans le rectangle inférieur, soit 96,1262 gon
(l’opérateur peut apprécier jusqu’à 10–5 gon mais il arrondira au décimilligrade le plus
proche car on atteint les limites de précision de l’appareil).

Ce système de traits mobiles a pour origine le mesurage dit « par double vernier » qui
permet de lire sur deux parties diamétralement opposées des cercles afin d’annuler le
défaut d’excentricité résiduel (voir § 3) des cercles. La mise en coïncidence des traits du
micromètre est en fait une mise en coïncidence des graduations de deux parties diamé-
tralement opposées du limbe, ce qui permet de faire une « moyenne optique » de deux
valeurs. Finalement, après avoir fait coïncider les traits mobiles du rectangle supérieur,
l’opérateur lit V = 96,1262 gon.

 PRÉCISION DES MESURES ANGULAIRES


Les définitions des différents types d’erreurs sont données au tome 2, chapitre 5, para-
graphe 12.

 Erreurs systématiques dues à un défaut de l’appareil

 Graduation et géométrie des cercles

L’irrégularité des graduations des cercles et le défaut de perpendicularité du cercle


horizontal avec l’axe principal sont minimisés par la réitération des lectures effec-
tuées, c’est-à-dire plusieurs lectures du même angle sur des parties différentes de la
graduation, décalées de 100 gon (voir § 4.3.3).

 Défauts d’excentricité

Concernant le défaut d’excentricité de l’axe principal, l’axe principal ne passe pas par
le centre du cercle horizontal.

Concernant le défaut d’excentricité de l’axe secondaire, l’axe secondaire ne passe pas


par le centre du cercle vertical.

Les appareils les plus précis sont munis d’un système permettant d’éliminer ces défauts
d’excentricité (lecture dite « par double vernier » et de lire sur deux parties diamétrale-
ment opposées du cercle et d’en faire une moyenne optique. Ce système est utilisé dans
le micromètre du théodolite T2 (voir § 2.4.2).

La figure 3.16 permet d’expliquer la lecture par double vernier :

 MESURES ANGULAIRES
Le point O′, point de passage de l’axe
de rotation (axe P ou T) dans le plan
du cercle, est différent du centre du
cercle : il existe une excentricité e.
L’opérateur lit donc l’angle (α + ε)
sur un point P quelconque alors qu’il
désire lire l’angle α. S’il fait une lec-
ture simultanée sur la partie du cercle
diamétralement opposée par rapport
à O′, il lit l’angle (200 + α − ε) ; la
moyenne des deux valeurs (l’une
diminuée de 200) permet d’obtenir
l’angle α exact.
Dans le triangle OO′P, l’erreur Fig. 3.16. : Lecture par double vernier
d’excentricité ε est telle que :
sin ε sin α
---------- = -----------
e R

R est le rayon du cercle (pour R ≈ 2,5 cm, une excentricité de e = 0,001 mm provoque au
maximum une erreur angulaire de ε = 25 dmgon pour α = 100 gon).

 Tourillonnement
L’axe secondaire (T) n’est pas perpendiculaire à l’axe principal (P) (fig. 3.17). Le défaut
de tourillonnement t entraîne un déplacement de l’axe de visée OP dans un plan Oxz non
vertical incliné de l’angle t.
Ceci implique une erreur ε sur l’angle
horizontal et une erreur sur l’angle
de site i. L’angle lu est i′ et l’angle
cherché i.
Le calcul de l’erreur ε s’effectue
comme suit :
hh′ = Oh′ . tan ε = nh′. sint
nh′ = Oh′. tani′
Donc : tan ε = sint . tani′
L’erreur sur l’angle de site i est cal-
culée ainsi :
nh = On . sini = nh′. cost
Fig. 3.17. : Défaut de tourbillonnement
nh′ = On . sini′ donc sini = sini′. cost
Ce défaut est aussi appelé collimation
verticale.

MESURES ANGULAIRES 
L’erreur ε est éliminé par double retournement (voir § 4.2) : en effet, après avoir
effectué cette manipulation, le plan incliné de déplacement de la lunette occupe une
position symétrique par rapport au plan vertical comprenant la ligne de visée OP, et
l’erreur commise ε′ est aussi symétrique ; la moyenne des deux lectures élimine ce
défaut.
Le défaut sur i n’est éliminé par aucune manipulation. Il est négligeable pour des angles
de site courants : en effet, même avec un angle de site extrême (i = 50 gon), il faudrait un
défaut t = 0,1 gon (très important) pour obtenir une erreur négligeable de 1 dmgon sur i.

 Collimation horizontale


La collimation horizontale est notée c.
L’axe de visée OP (fig. 3.18) n’est pas
perpendiculaire à l’axe secondaire (T).
Ce défaut de perpendicularité c induit
une erreur ε sur l’angle horizontal.
L’angle i n’est pas affecté par cette
erreur : la projection de i sur le plan ver-
tical xOz reste inchangée.
La ligne de visée décrit un cône d’axe
(T) et d’angle au sommet (200 – 2c). Les
angles horizontaux et verticaux sont lus
dans le plan vertical OPh alors qu’ils
devraient être lus dans le plan vertical
Oxz.
Fig. 3.18. : Collimation horizontale
Le calcul de l’erreur ε s’effectue comme
suit :
Oh = OM . cosi = ON . cosi
sin c
Oh′ = ON . sinc = Oh . sin ε Donc sin ε = ---------- .
cos i

Ce défaut est éliminé par le double retournement pour les même raisons que la colli-
mation verticale (voir § 3.1.3). On remarque que pour une visée horizontale sinc = sin ε ,
puisque i = 0, et que l’erreur due au défaut de tourillonnement est nulle puisque
tani′ = 0 ; c’est donc un procédé pour mettre en évidence l’erreur de collimation horizon-
tale.

 Erreur d’index de cercle vertical


L’index du cercle vertical n’est pas situé sur la verticale du centre du cercle. Cette erreur
peut être éliminée par double retournement ou par l’utilisation d’une nivelle d’index. Sur
les appareils récents, un automatisme utilisant l’action de la pesanteur minimise ce défaut
(voir § 7.3 et § 2.2.2).

 MESURES ANGULAIRES


 Erreur d’excentricité du viseur
L’axe de visée ne coupe pas l’axe principal ou l’axe secondaire. Cette erreur est éliminée
par double retournement.

 Jeux de fonctionnement


La variation de la position des axes de rotation (P) et (T) est due à la présence obligatoire
de jeux de fonctionnement dans les mécanismes de guidage en rotation. Cette erreur
peut être minimisée par l’inversion du sens de rotation lors des mesures par paire de
séquence (voir § 4.3.3). Cette inversion provoque un changement de sens du rattrapage
de jeux. Il faut également veiller à ne pas entraîner brusquement un élément en rotation
et à toujours effectuer les rotations en manipulant l’alidade de manière symétrique (avec
les deux mains en même temps).

 Erreurs systématiques dues à une cause extérieure


Il s'agit essentiellement des erreurs dues à la réfraction atmosphérique qui incurve le
trajet de tout rayon lumineux (voir au chapitre 6 les paragraphes 5.2. et 5.3.). Les
réfractions sont de deux types :

● réfraction latérale : elle est due à la présence d’une paroi exposée au soleil. Elle est
impossible à évaluer ;
● réfraction verticale : elle est due aux variations de densité de l’atmosphère, elle peut
être évaluée et corrigée.

Il faut éviter les visées rasantes près d’obstacles importants, au-dessus d’un cours d’eau,
trop près du sol par temps chaud à cause du flamboiement 1 de l’air.

 Erreurs accidentelles

 Erreur de calage de l’axe principal


Le calage parfait de l’axe principal est très difficile à réaliser : il n’est jamais parfaitement
vertical. Ceci entraîne un défaut d’horizontalité t’ de l’axe secondaire, défaut qui res-
semble à un défaut de tourillonnement, entraînant sur l’angle horizontal une erreur ε
dans la mesure des angles horizontaux de la forme : sin ε = sint′. tani, comme pour le
tourillonnement.

L’incidence de cette erreur sur les angles horizontaux ne peut pas être éliminée par des
méthodes de mesure. En revanche, elle peut être mesurée, pour les manipulations de

1
Le flamboiement est le tremblement de l’image vue dans la lunette, dû aux effluves de l’atmosphère
provoquées par des couches d’air à températures différentes.

MESURES ANGULAIRES 


haute précision, au moyen d’une nivelle cavalière : il s’agit d’une nivelle que l’opérateur
pose sur les montants de l’alidade et qui permet d’obtenir l’angle d’inclinaison de l’axe
secondaire. Cela permet de souligner l’importance de la mise en station et du réglage
de la nivelle torique.

Remarque
Sur certains théodolites électroniques (T2000, T3000), les valeurs de la plupart de ces
erreurs sont mesurées par l’appareil à chaque station et prises en compte dans l’affi-
chage. Cette nouvelle technologie révolutionne la conception des appareils qui
s’affranchissent mieux de leurs défauts de fabrication en les mesurant plutôt qu’en
essayant de les minimiser à la construction. Elle change également les méthodes de
mesure : le double retournement devient superflu, sauf pour un contrôle des lectures.

 Erreur de centrage sur le point stationné


Il est de l’ordre de ± 4 mm pour le mode de mise en station étudié au paragraphe 2.1.

 Erreur de pointé


Reportez-vous au paragraphe 2.4.1. concernant les différents types de pointés.

 Erreurs de lecture


Pour éviter ce type d’erreur, il faut soigner la lecture sur vernier et effectuer des doubles
lectures. Les appareils électroniques à affichage digital limitent les erreurs de lecture et
les erreurs de retranscription (en particulier s'ils sont munis d’une interface informa-
tique).

 Erreur de dérive du zéro


Cette erreur est due à la torsion du trépied : les trépieds en bois (ou en métal) étant peu
massifs (pour faciliter leur transport) et relativement peu rigides, il existe des phéno-
mènes de torsion du trépied dus aux passages et aux manipulations de l’opérateur, aux
dilatations différentielles des pieds sous l'effet du soleil, etc. Ces phénomènes entraînent
une dérive du zéro qui peut affecter des mesures de très grande précision (dmgon). Pour
les minimiser, il est donc recommandé :

● de rester en station le moins longtemps possible sur un point ;


● d’effectuer les observations à l’ombre d’un parasol ;
● ou bien d’utiliser comme en métrologie (chap. 7 § 6) des trépieds très massifs et
stables.

En mesurage de précision, il est possible de contrôler cette dérive en pointant régulière-


ment un signal fixe (ou mire de torsion) et en tenant compte de l’évolution des lectures.

 MESURES ANGULAIRES


 Déplacement accidentel de l’appareil
C’est par exemple un déplacement dû à un choc sur un pied. Le contrôle s’effectue en
refermant chaque série de lectures angulaires sur le point de départ (fermeture d’un tour
d’horizon, paragraphe 4.3.4.). Cette manipulation permet aussi de contrôler la dérive du
zéro traitée au paragraphe 3.3.5.

 LES ANGLES HORIZONTAUX

 Le cercle horizontal


Le cercle horizontal (ou limbe) est la graduation du théodolite sur laquelle l'opérateur lit
les angles horizontaux. Il est lié au socle de l'appareil mais peut aussi pivoter sur lui-
même de manière à régler le zéro des graduations sur une direction donnée. Il existe
plusieurs technologies possibles pour cette mise à zéro : le débrayage de l’entraînement
du cercle (T16) ou bien le mouvement par vis-écrou (T2).

Fig. 3.19. : Mesure d’angles horizontaux

Les graduations sont croissantes de 0 à 400 gon dans le sens horaire (en regardant le
cercle du dessus, fig. 3.19).

MESURES ANGULAIRES 


Après la mise en station du théodolite, ce cercle est horizontal, ce qui explique que les
angles lus soient des angles projetés sur le plan horizontal et appelés angles horizontaux
(ou azimutaux), notés Hz.

Sur la figure 3.19, l'appareil est en station sur le point S. L'opérateur vise le point A
(sommet du bâtiment) et règle le zéro des graduations sur ce point. En visant le point B,
il lit dans le théodolite l'angle horizontal A′ - S′ - B′ (A′, B′, S′ sont les projections de A,
B et S sur le plan horizontal passant par l’axe des tourillons de l’appareil).

 Le double retournement


C’est une manipulation consistant en un demi-tour simultané de la lunette et de
l’alidade (fig. 3.20). Cette technique de mesure permet d'éliminer certaines erreurs
systématiques (voir § 3) et de limiter les fautes de lecture. Lors d’une mesure d’angle
horizontal, cela permet :

● de doubler les lectures et donc de diminuer le risque de faute de lecture ;


● de ne pas toujours lire sur la même zone du limbe, donc de limiter l’erreur due aux
défauts de graduation du limbe ;
● d’éliminer les défauts de collimation horizontale et de tourillonnement.

L’erreur de centrage sur le point de station et l’erreur de calage de l’axe vertical ne sont
pas éliminées par cette manipulation. Il convient donc de soigner ces opérations.

Fig. 3.20. : Double retournement

Pratiquement, on effectue :

● une lecture en cercle gauche (cercle vertical de l'appareil à gauche de l'opérateur, plus
généralement en position de référence) ;
● un double retournement ;
● une nouvelle lecture du même angle en cercle droite (cercle vertical à droite).

 MESURES ANGULAIRES


Si l’on appelle HzCG la valeur lue en cercle gauche, et HzCD celle lue en cercle droit, on
doit observer :
Hz CD ≈ Hz CG + 200

En effet, le double retournement décale le zéro de la graduation de 200 gon (fig. 3.20) ;
ceci permet un contrôle simple et immédiat des lectures sur le terrain.
La différence entre les valeurs HzCG et (HzCD – 200) représente la combinaison des
erreurs de collimation, de mise en station, de lecture, etc.
L'angle horizontal Hz mesuré vaut alors :

Hz CG + ( Hz CD – 200 )
Hz = --------------------------------------------------- si HzCD > 200 gon
2
Hz CG + ( Hz CD – 200 + 400 ) Hz CG + ( Hz CD + 200 )
Hz = ------------------------------------------------------------------
- = ---------------------------------------------------
- si HzCD < 200 gon
2 2

Remarque
Si l’on n'effectue qu'une seule lecture, elle doit être faite en position de référence (CG
sur les théodolites classiques et CD sur la plupart des stations électroniques).

 Terminologie des mesures d’angles horizontaux

 Lecture simple


L'appareil étant dans sa position de référence (par
exemple CG sur la figure 3.21), et le zéro de la gradua-
tion horizontale n'étant pas modifié après mise en sta-
tion, l'opérateur effectue une lecture azimutale LA sur
le point A puis une lecture LB sur B et en déduit l'angle
ASB :
Hz AB = L B – L A

 Séquence
On appelle séquence un ensemble de (n + 1) lectures Fig. 3.21. : Lecture
effectuées à partir d'une même station sur n directions d’un angle horizontal
différentes avec la même position des cercles horizon-
taux et verticaux, le contrôle de fermeture sur la référence et la répercussion sur les n
lectures de l'écart de fermeture sur la référence (sur laquelle on réduira les angles à zéro).

MESURES ANGULAIRES 


Par exemple, sur la figure 3.22, la référence est le point
R sur lequel l’opérateur effectue la première lecture
LR1 , on fait une lecture sur chaque point en tournant
en sens horaire et une dernière lecture de fermeture
sur le point R LR2 .
Par calcul, les lectures sont ensuite réduites 1 à la réfé-
rence R en soustrayant aux autres lectures la moyenne
des deux lectures sur la référence. Pour cela, on
calcule :
● la fermeture de la séquence : Fs = | LR1 – LR2 |
Fig. 3.22. : Séquence ● la moyenne sur la référence : L R = (L R1 + L R2)/2
● la lecture sur chaque point : L′j = Lj – L R

La lecture sur la référence devient donc LR = 0 (voir l’exemple du paragraphe 4.4.1.).


La fermeture angulaire de chaque séquence est soumise à des tolérances réglementaires
dont les valeurs fixées par l’arrêté de janvier 1980 (voir la bibliographie) correspondent
à : 1,5 mgon en canevas de précision et 2,8 mgon en canevas ordinaire.

 Paire de séquences


Une paire de séquence est l'association de deux séquences successives avec un décalage
de l'origine du limbe, le retournement de la lunette et l’inversion du sens d'observa-
tion. Cette méthode permet de minimiser certaines erreurs systématiques (voir § 3).
Généralement, l’opérateur effectue une séquence en CG dans le sens horaire de rotation
de l'appareil puis effectue un double retournement et enfin effectue la séquence en CD
dans le sens trigonométrique (sens inverse horaire).
Pour une seule paire de séquences on décale l'origine du limbe de 100 gon ; le double
retournement décale déjà l'origine du limbe de 200 gon (fig. 3.23).

Fig. 3.23. : Paire de séquences

1
Réduire les lectures à la référence revient à affecter à la référence la lecture zéro.

 MESURES ANGULAIRES


Paire Origine Sens de rotation Position du cercle vertical
0 sens horaire CGauche
n°1
100 sens trigo CDroite
50 sens horaire CGauche
n°2
150 sens trigo CDroite

Remarque

● Si l’opérateur effectue deux paires de séquences les décalages d'origine sont géné-
ralement effectués comme indiqué ci-dessus.
● les lectures en canevas ordinaire nécessitent au moins deux paires de séquences, en
canevas de précision au moins quatre paires de séquences (décalages usuels d’ori-
gine pour quatre paires : 0, 100 ; 50,150 ; 25,125 ; 75,175 (voir l’exemple donné au
paragraphe 4.4.2.).
● le procédé consistant à décaler l’origine du limbe entre deux séquences est appelé
réitération (nous ne détaillons pas le procédé de répétition qui n’est plus employé :
il consistait à lire plusieurs fois l’angle cherché et à l’ajouter sur le cercle hori-
zontal).
● l’écart des lectures (écart entre la moyenne de toutes les paires et la moyenne d’une
paire) est soumis à des tolérances réglementaires :
1,2 mgon en canevas de précision pour quatre paires de séquences (1,3 mgon pour
huit paires) ;
1,3 mgon en canevas ordinaire pour deux paires de séquences (1,6 mgon pour
quatre paires).

 Tour d'horizon

Le tour d’horizon est le résultat final de la combinaison des observations angulaires


(séquences) en une même station et rapportées à une même référence (dans nos exem-
ples le point R).

Lors du calcul, on détermine la valeur moyenne de l’écart sur la référence : c’est la


somme algébrique de tous les écarts de lecture d’une même paire divisée par (n + 1), n
étant le nombre de directions visées y compris la référence.

Cet écart est soumis à des tolérances réglementaires :


● 0,7 mgon en canevas de précision pour quatre paires (0,8 mgon pour huit paires) ;
● 0,8 mgon en canevas ordinaire pour deux paires (0,9 mgon pour quatre paires).

MESURES ANGULAIRES 


 Paire de séquences réduite
C’est une paire de séquences sans fermeture et sans décalage du limbe. On l’utilise en
lever de détails ou pour la mesure d’angles uniques, par exemple en polygonation
ordinaire.

Station Points Lecture CG Lecture CD Moyenne


(gon) (gon)
1 A 114,75 314,71 114,73
B 207,23 7,28 207,23
C 373,64 173,60 373,62
D 86,19 286,14 86,16

● Arrivé en D, on effectue un double retournement et on inverse le sens de rotation.


● L’écart entre CG + 200 et CD doit rester constant (± 1 graduation ).
● On prend la moyenne des deux lectures basée sur CG.

 Applications

 Mesure d’une surface


Pour mesurer la surface (projetée à
l’horizontale) délimitée par le poly-
gone ABCDE ci-contre (fig. 3.24), on
effectue les opérations suivantes avec
un goniomètre au mgon, une chaîne de
50 m, un niveau de chantier et une
mire.
● Mise en station en S et calage de
l'origine du limbe près du point de
référence A.
● Tour d’horizon avec une seule paire
Fig. 3.24. : Mesure d’une surface horizontale de séquences sur les cinq sommets
(référence : point A).
● Mesure à la chaîne des distances inclinées de la station aux cinq sommets (le sol étant
en pente régulière).
● Lecture des dénivelées entre la station et les sommets pour le calcul des distances
horizontales.
Le tableau ci-après récapitule les lectures. Eu égard à la faible longueur des visées et à la
précision de l’appareil utilisé, les corrections de dv (chapitre 2 § 3.4.3.2) et les correc-
tions dues à la projection sont négligées.

 MESURES ANGULAIRES


Lectures d’angles horizontaux : une paire de séquences
Lecture CG CG réduite Lecture CD CD réduite Moyenne
Point gon sur A gon sur A gon
A 2,472 0,000 104,244 0,000 0,000
B 58,097 55,623 159,866 55,620 55,622
C 176,705 174,231 278,471 174,225 174,228
D 259,313 256,839 361,080 256,834 256,837
E 325,070 322,596 26,845 322,599 322,598
A 2,476 0,000 104,248 0,000 0,000
Moy. 2,474 104,246
Écart 0,004 0,004

Le détail des calculs du tableau précédent est donné ci-après.

● La moyenne sur référence pour la première séquence CG est 2,474 gon. La moyenne
sur référence pour la deuxième séquence CD est 104,246 gon. On retranche ces
valeurs aux lectures CG et CD pour obtenir les lectures réduites sur la référence A.
On en fait enfin la moyenne.
● Le contrôle des tolérances est la fermeture des séquences de 4 mgon (tolérance :
2,8 mgon). L’écart des lectures et l’écart sur la référence ne sont pas calculables pour
une seule paire.
● On peut considérer la manipulation correcte bien qu’un écart soit hors tolérances car
l’opération de mesure de surface n’est pas une opération entrant dans le cadre des
levers à grande échelle, pour lesquelles les tolérances sont données. En outre, les
visées sont courtes. La tolérance est donc plus indicative que restrictive.

La lecture des dénivelées entre sommets et des distances suivant la pente de la station
à chaque sommet permet d’effectuer les calculs suivants :

Point Angle ∆H Dp Dp (m) Dh S Dh (m) Dénivelée Dp (m)


Pj sommet (m) (m) côté opp. (m) (m2) côté opp. côté opp. côté opp.
A —2,50 72,15 72,11
B 55,622 —2,38 74,92 62,25 74,88 2 069,93 62,24 —0,12 62,24
∆ = 0,00
C 118,607 0,45 56,99 106,34 56,99 2 043,22 106,37 —2,83 106,41
∆ = 0,04
D 82,609 2,56 73,97 80,21 73,93 2 028,33 80,25 —2,11 80,28
∆ = 0,03
E 65,761 1,78 62,33 68,02 62,30 1 977,83 68,03 0,78 68,03
∆ = 0,00
A 77,404 —2,50 72,15 77,17 72,11 2 106,27 77,19 4,28 77,31
∆ = 0,02
Surface Périmètre
Σ 400,001 10 225,58 394,07

MESURES ANGULAIRES 


Le détail des calculs du tableau précédent est donné ci-après.
● Calcul des angles au sommet et vérification de la somme qui doit être égale à 400 gon
aux arrondis près.
● Calcul des distances horizontales et des surfaces de chaque triangle puis de la surface
totale.
● Calcul de la longueur du côté opposé de chaque triangle pour un calcul du périmètre.
On peut, dans la pratique, chaîner ces côtés sur le terrain pour contrôler les calculs.
C’est l’objet de la dernière colonne, dans laquelle la longueur suivant la pente de
chaque côté opposé est recalculée à partir de la longueur horizontale (Dh côté opposé)
et de la dénivelée entre les sommets consécutifs. La comparaison avec les mesures
montre des écarts de 1 à 4 cm.

Remarque
Le niveau de chantier peut être remplacé par le théodolite dont l’axe optique sera
bloqué à l’horizontale. On fait alors toutes les lectures L j sur la mire posée sur chaque
sommet j. Il ne faut pas oublier de mesurer la hauteur de l’axe des tourillons au-dessus
du point de station ht. La dénivelée entre la station et le point j devient : ht – L j (voir
chapitre 6 sur le nivellement indirect).

 Tour d’horizon sur des points connus éloignés


Dans le but d’un calcul de G0moyen
de station (voir § 6.1) sur le point 92,
l’opérateur effectue le tour d’horizon
suivant (quatre paires de séquences)
sur trois points anciens connus (62,
63 et 71, fig. 3.25).
La référence de réduction du tour
d’horizon est le point 63 ; l’opéra-
teur travaille en canevas de préci-
sion.
Les visées étant supérieures à 500 m
et l’appareil utilisé (T2) donnant le
dmgon, il est nécessaire pour l’exer-
Fig. 3.25. : Vue en plan cice d’effectuer la correction de dv
(chap. 2, § 3.4.3.2).
On mesure directement la différence d’abscisse ∆E entre la station et les points d’appui
sur une carte au 1/50 000 ; l’opérateur peut donc lire ∆E à ± 50 m près, ce qui est suffisant
pour le calcul de dv.
Le travail se situe en zone Lambert II. Les coordonnées de la station sont de l’ordre de
(902,1 km ; 65,6 km) relevées sur la carte.

 MESURES ANGULAIRES


● Calcul des corrections de dv
On applique la formule dv = sK |∆E|.
NT – N0
avec K = --------------------- et s signe de la correction de dv.
128

Dans cette formule, dv est en dmgon pour des coordonnées E et N en km.


Ici, N0 = 200 km, par approximation NT ≈ 65,6 km, donc K ≈ 1,05 dmgon/km.
Le signe des dv est déterminé en fonction de la position des points par rapport au
parallèle origine et par rapport au méridien de la station (se reporter aux explications
données au chapitre 2 § 3.4.3.2) :
● le point 62 est à l’ouest du méridien de 92 et au sud du parallèle origine ; donc dv > 0
(s = +1) ;
● Les points 63 et 71 sont à l’est du méridien Point |∆E| (km) dv (dmgon)
de 92 et au sud du parallèle origine donc 62 0,6 0,6 soit 1
dv < 0 (s = –1). 63 0,8 —0,8 soit – 1
● Tableaux de calcul du tour d’horizon 71 0,3 —0,3 soit 0

Réduction d'un tour d'horizon Dossier : Chantier 001


Station : Centrée Lieu dit : Z.I croutons
Hauteur tourillons ht = 1,69 m Appareil T2 + DI 4 L
Nom de la station : 92 Canevas : Précision

Pt 0 100 50 150 25 125 75 175


visé CG CD CG CD CG CD CG CD

62 5,6932 105,6937 55,6931 155,6937 30,6942 130,6930 80,6934 180,6942


0,0000 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000

63 101,0410 201,0407 151,0415 251,0418 126,0401 226,0397 176,0399 276,0419


Réd. 95,3473 95,3474 95,3488 95,3483 95,3461 95,3468 95,3463 95,3482
95,3474 95,3473 95,3485 95,3465 95,3472

71 249,0198 349,0205 299,0195 399,0186 274,0189 374,0206 324,0184 24,0188


Réd. 243,3261 243,3272 243,3268 243,3251 243,3249 243,3277 243,3248 243,3251
243,3259 243,3266 243,3259 243,3263 243,3249

62 5,6943 105,6929 55,6924 155,6933 30,6938 130,6928 80,6939 180,6932


0,0000 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000
Moyennes sur la référence (mgon) :
62 5,6938 105,6933 55,6928 155,6935 30,6940 130,6929 80,6937 180,6937
Écarts de fermeture angulaire des séquences (mgon) : tolérance 1,5 mgon
1,1 —0,8 —0,7 —0,4 —0,4 —0,2 0,5 —1,0

MESURES ANGULAIRES 


Écart des moyennes des lectures par paire par rapport à
la moyenne. Tolérance : 1,2 mgon
Pts Paire 1 Paire 2 Paire 3 Paire 4 S
63 —0,1 1,1 —0,9 —0,2 0,0
71 0,7 0,0 0,4 —1,0 0,0
S 0,6 1,1 —0,6 —1,2
Écart sur la référence (n = 3 visées)
Tolérance : 0,7 mgon
0,2 0,3 —0,1 —0,3

En conclusion, les tolérances sont respectées, la manipulation est correcte.

● Tableau de calcul des corrections de dv sur les lectures finales

Lectures dv ∆ dv Valeur corrigée


Point
gon dmgon dmgon gon
62 0,0000 0,6 soit 1 0 0,0000
63 95,3474 —0,8 soit -1 —2 95,3472
71 243,3259 —0,3 soit 1 —1 243,3258

La chronologie des calculs des tableaux précédents est détaillée ci-après :

● Calcul des moyennes sur la référence et des écarts de fermeture angulaire pour
chacune des huit séquences, comparaison à la tolérance réglementaire (1,5 mgon en
canevas de précision). (A effectuer sur le terrain).
● Réduction des huit séquences à zéro sur la référence (point 62) en retranchant la
moyenne sur la référence aux lectures sur les autres points (63 et 71).
● Moyenne des lectures par paire puis moyenne des quatre paires.
● Calcul des écarts des lectures par rapport à la moyenne et comparaison à la tolérance
(1,2 mgon en précision). (A effectuer sur le terrain).
● Calcul des écarts sur la référence pour chaque paire et comparaison à la tolérance
(0,7 mgon en précision).
● Ajout des corrections de dv puis, si nécessaire, nouvelle réduction à 0 sur la référence
(ou bien, comme ici, ajout direct des différence de dv entre chaque point et la
référence).

Le tableau REDUCHZ.XLS du cédérom permet le calcul automatique des


réductions.

 MESURES ANGULAIRES


 CALCUL DE GISEMENT
Le gisement est un angle horizontal très utilisé par les topographes puisque très pratique
dans les calculs.

 Définition
Le gisement d'une direction AB est
l'angle horizontal mesuré positive-
ment dans le sens horaire entre l’axe
des ordonnées du système de projec-
tion utilisé et cette direction AB
(fig. 3.26).
On le note GAB (ou aussi VAB ).
Mathématiquement, c’est l’angle po-
sitif en sens horaire entre l’axe des or-
données du repère et le vecteur AB . G
est compris entre 0 et 400 gon.
Par exemple (fig. 3.26) : GAB est l’an-
gle entre le Nord (ordonnées) et la di-
rection AB. Fig. 3.26. : Gisement de la direction AB

GBA est l’angle entre le Nord et la


direction BA.
La relation qui lie GAB et GBA est : G BA = G AB + 200

 Calcul d'un gisement à partir


des coordonnées cartésiennes
Considérons les coordonnées de deux points A(EA, NA) et B(EB , NB ) (voir fig. 3.26).

EB – EA
La relation suivante permet de calculer GAB : tan G AB = -------------------
- (1)
NB – NA

Remarque
Pour obtenir la valeur de G, il faut utiliser la fonction tan–1 ( ) ou inverse tangente. Les
problèmes que pose l’utilisation de cette fonction sont abordés dans le chapitre 5 du
tome 2 au paragraphe 2.3. Rappelons que pour l’équation G = tan–1 K, une calculatrice
ne donne qu’une solution (–100 < G < 100 gon) alors qu’il existe plusieurs antécédents
possibles.

MESURES ANGULAIRES 


En effet, tanG = tan(200 + G) = tan(G – 200). La calculatrice ne donne donc pas
forcément le bon angle G correspondant au problème.

 Application
Calculez à partir de la formule (1) le gisement de la direction AB suivante :

A (10 ; 50) et B (60 ; 10)


∆E = EB – EA = +50
∆N = NB – NA = –40
GAB = tan–1 (50/–40) = –57,045 gon
En observant le schéma des points A et
B placés sur le graphique ci-contre
(fig. 3.27), on s’aperçoit de l'incohé-
rence de ce résultat. L’angle donné n’est
visiblement pas égal à –57,045 gon
c’est-à-dire à –57,045 + 400 = 342,955
gon.
En fait, la calculatrice donne la valeur
Fig. 3.27. : Calcul de gisement
de l'angle auxiliaire g (fig. 3.28). Pour
obtenir GAB , il faut donc tenir compte
de la position du point B par rapport au
point A ; on parle de quadrants :
● Quadrant 1 : B est à l'est et au nord
de A (∆E > 0 et ∆N > 0).
GAB = g
● Quadrant 2 : B est à l'est et au sud de
A (∆E > 0 et ∆N < 0).
GAB = 200 + g (avec g < 0)
● Quadrant 3 : B est à l'ouest et au sud
de A (∆E < 0 et ∆N < 0).
GAB = 200 + g (avec g > 0)
● Quadrant 4 : B à l'ouest et au nord de
A (∆E < 0 et ∆N > 0).

Fig. 3.28. : Différents quadrants GAB = 400 + g (avec g < 0)

 MESURES ANGULAIRES


Les valeurs de l’exemple traité précédemment mettent en évidence la nécessité de ce
calcul et la vérification de la valeur du gisement de 142,955 gon, correspondant au
schéma de la figure 3.27.

 Application : programmation du calcul


du gisement en basic standard
5 REM Entrée des données
10 INPUT "EA = " ; EA : INPUT "NA = " ; NA
20 INPUT "EB = " ; EB : INPUT "NB = " ; NB
25 REM Cas où ∆N=0
30 IF (NB = NA AND EB > EA) THEN G = 100 : GOTO 80
40 IF (NB = NA AND EB < EA) THEN G = 300 : GOTO 80
45 IF (NB = NA AND EB = EA) THEN PRINT "Impossible" : END
47 REM Valeur générale du gisement G
50 G =ATAN((EB–EA)/(NB–NA))
55 REM Cas des 2e et 3e quadrants
60 IF NB < NA THEN G = 200 + G
65 REM Cas du 3e quadrant
70 IF (EB < EA AND NB > NA) THEN G = 400 + G
80 PRINT "GAB = " ;G : END

Ce programme est fourni sur le cédérom dans le fichier GISEMENT.BAS pour une
utilisation avec QBASIC. Il constitue un sous-programme important de tous les pro-
grammes de calcul de topographie.

 Utilisation de la calculatrice


La programmation précédente n’est pas nécessaire si la calculatrice possède une fonction
de transformation de coordonnées rectangulaires en coordonnées polaires. Elle est uti-
lisée pour obtenir directement le gisement G (voir tome 2 chap. 5 § 8.1).

Sur la calculatrice, la transformation fonctionne en conventions mathématiques, elle


donne donc l’angle polaire mathématique. Pour obtenir le gisement, il suffit d’intervertir
les coordonnées E et N. La calculatrice donne alors deux résultats : la distance DAB puis
le gisement GAB (si ce dernier est négatif, il faut ajouter 400 gon).

Exemple : sur FX 850P, tapez POL (NB – NA , EB – EA) [EXE] La calculatrice


donne alors la distance AB.
Puis tapez [Y] [EXE], vous obtenez alors le gisement GAB .

MESURES ANGULAIRES 


A l’inverse, si vous connaissez D et G, vous pouvez obtenir ∆E et ∆N ainsi :
REC (D , G) [EXE] La calculatrice donne alors ∆N.
[Y] [EXE] Vous obtenez ensuite ∆E.

 Tableau de calcul de gisement

Un tableau de calcul de gisement est proposé sur le cédérom : il se nomme


GISEMENT.XLS. Le gisement y est programmé de quatre manières différentes.

1) En langage de programmation d’Excel : Visual Basic (fonction gisement du


tableau MENUTOPO.XLS).

2) En utilisant la méthode des quadrants (calcul du quadrant puis de l’angle


auxiliaire).

3) En une formule classique pouvant être reprise dans un autre programme


(formule listée ci-après). Les coordonnées E et N de A étant en cases A1 et A2,
les coordonnées E et N de B étant en case B1 et B2, la formule suivante donne
le gisement de la direction AB :

Formule Commentaires
= SI(B2=A2),
SI(B1>A1 , 100 , SI(B1=A1, « Impossible », 300 )), Cas où NB = NA
SI(B2<A2,
ATAN((B1—A1)/(B2—A2))*200/PI()+200, Quadrants 2 et 3
SI(B1<A1,
ATAN((B1—A1)/(B2—A2))*200/PI()+400, Quadrant 4
ATAN((B1—A1)/(B2—A2))*200/PI() ))) Quadrant 1

Les décalages de lignes sont uniquement destinés à la compréhension. Ils ne


sont pas introduits dans le tableau. Le cas B2 = A2 et B1 = A1 donne le résultat
« Impossible » ; on peut aussi donner comme résultat 0.

4) En utilisant la fonction ATAN2() d’Excel qui permet un calcul direct du


gisement. La formule de calcul est alors la suivante :

= SI(ATAN2(B1–A1,B2–A2) > PI() /2,


100 – ATAN2(B1–A1,B2–A2)*200/PI() + 400,
100 – ATAN2(B1–A1,B2–A2)*200/PI())↵

 MESURES ANGULAIRES


 Utilisation du gisement pour les calculs de coordonnées
En topographie, il est très fréquent de
connaître un point S (ES , NS ) et de
chercher les coordonnées d’un point P
visible depuis S. On dit que P est
rayonné depuis S si l’on peut mesurer
la distance horizontale DSP et le gise-
ment GSP (fig. 3.29). Quel que soit le
quadrant, on peut alors calculer les
coordonnées du point P par les for-
mules suivantes :

E P = E S + D SP ⋅ sin G SP
N P = N S + D SP ⋅ cos G SP

A défaut de mesurer directement GSP,


on mesure un angle α avec une direc-
Fig. 3.29. : Calcul de coordonnées
tion dont le gisement est connu ou
bien on calcule un G0 moyen de
station (voir § 6).

Application
S (680 379,84 ; 210 257,06) est donné en coordonnées Lambert (m), calculez les
coordonnées de P tel que : DSP = 45,53 m et GSP = 172,622 gon.
Réponse
P (680 398,82 ; 210 215,68)

Graphiquement, on peut utiliser le DAO pour calculer ou dessiner un gisement.


L’environnement de travail est : angles en grades, sens de rotation horaire, zéro
au Nord (boîte de dialogue CONTROLE DES UNITES du menu FORMAT).

Calculez les coordonnées d’un point rayonné P : tracez la droite SP, LIGNE↵ du point
680379.84,210257.06↵ au point @45.53<172.622↵ (coordonnées polaires en conven-
tions topographiques). Zoom↵ Etendu↵ suivi de Zoom↵ 0.8x↵ puis commande ID↵ pour
obtenir les coordonnées de P.
Pour obtenir la longueur et le gisement d’une droite existante, on utilise la commande
LISTE↵ ; elle donne directement la longueur SP et le gisement (appelé « angle dans le
plan XY »). Attention : ce gisement dépend du sens du dessin de la droite ; il est donc
donné à 200 gon près.

MESURES ANGULAIRES 


 DÉTERMINATION DU G0moyen
DE STATION
 Présentation
Lors de la mise en station d'un théodolite sur un
point S connu en coordonnées Lambert, la posi-
tion du zéro du limbe est au départ quelconque.
S'il désire fixer le repère dans lequel il va tra-
vailler, l’opérateur oriente le limbe (cercle hori-
zontal de l’appareil) sur un autre point connu P.
Deux cas se présentent alors :
● Le point est connu en coordonnées locales :
le travail se fait en coordonnées locales.
L’opérateur place généralement le zéro du
limbe sur le point P et définit ainsi le repère
Sxy (fig. 3.30).
Fig. 3.30. : Origine du limbe sur P
● Le point est connu en coordonnées
Lambert : il est alors possible de calculer le
gisement de la direction SP et l’afficher sur le
point P. On définit ainsi le repère SEN de la
figure 3.31. dont les axes sont parallèles au
repère Lambert général. L’intérêt de cette
deuxième manipulation est de travailler
directement en repère Lambert et donc de
limiter les calculs intermédiaires. Dans la
pratique, on ne bougera pas le limbe de
l’appareil. On se contentera de viser le point
P et d’en déduire le gisement du zéro du
limbe, appelé G0 (fig. 3.32). Cette orienta-
tion peut être faite sur un seul couple de
points SP, mais, pour plus de précision, on
Fig. 3.31. : Origine du limbe peut calculer une moyenne sur plusieurs
sur le nord Lambert
autres points connus bien répartis autour de
la station, d’où le terme de G0moyen de
station.

 MESURES ANGULAIRES


 CALCUL DU G0 DE STATION
Le G0 de station (noté aussi V0) est une cons-
tante d'orientation de la station S qui, ajoutée à
une lecture d'angle horizontal sur un point P
visé, donne le gisement de la direction SP.
C'est aussi le gisement du zéro du limbe, soit
l'angle entre la direction de l'axe des ordonnées
du repère Lambert et le zéro du limbe de
l'appareil stationné (fig. 3.32).
Le gisement de la direction SP est défini par :

G SP = G0 + L S → P
Donc : G0 = G SP – L S → P

Fig. 3.32. : Go de station


 DÉFINITION DU G0moyen
DE STATION
Pour améliorer la précision de l'orientation de la station, plusieurs lectures sur des points
connus en coordonnées sont déterminées : ces points sont appelés « points anciens ».
Pour obtenir une orientation correcte, il faut au minimum deux visées (trois ou quatre
sont préférables) réparties sur les quatre quadrants autour du point de station S.
● Soit quatre points anciens M, N, O et P visés depuis la station S, on obtient quatre
valeurs du G0 :
Visée sur M : G01 = GSM – LS →M Visée sur O : G03 = GSO – LS →O
Visée sur N : G02 = GSN – LS →N Visée sur P : G04 = GSP – LS →P
Le G0moyen est alors la moyenne pondérée des G0i. Elle n’est pondérée que si les visées
sont d'inégale longueur (la pondération est proportionnelle à la longueur de chaque visée
car plus une visée est longue plus son orientation angulaire théorique est précise).
i=n

∑ pi ⋅ G0i
i=1
On a donc : G0 moyen = ---------------------------
i=n

∑ pi
i=1

n est le nombre de visées d’orientation (nombre de G0i calculés).


pi représente le poids de chaque visée, c'est-à-dire sa longueur en kilomètre : pi = Dikm.
Les poids pi sont arrondis au mètre dans les calculs manuels.

MESURES ANGULAIRES 


 Détermination des écarts et tolérances

 Détermination de l’écart d’orientation en une station


Pour une visée d'orientation donnée, l’écart d’orientation (noté ei) est l'écart angulaire
entre le gisement « observé » et le gisement définitif calculé d'une direction c'est-à-dire
l’écart entre le G0moyen et la valeur du G0 issu de cette visée.

Il doit être comparé aux tolérances réglementaires suivantes (arrêté du 21 janvier 1980).

Type de canevas Canevas de précision Canevas ordinaire


N bre
de paires de séquences 4 2

 0, 3 + -6 n–1  1 + -162 n–1


Tolérances en mgon ---,---5---  ⋅ -----------  ---------  ⋅ -----------
 2 n 2 n
Dm Dm

n–1 n–1
Formules approchées1. Dm ≈ 1,5 km ⇒ 1, 8 -----------
- Dm ≈ 3 km ⇒ 4, 3 -----------
-
n n
1. On considère que Dm doit approcher une valeur de 3 km en canevas ordinaire et 1,5 km en canevas
de précision, d’où les coefficients 1,8 et 4,3 des formules approchées.

où :
n est le nombre total de visées d'orientation sur les points anciens pour le calcul du
G0moyen.
Dm est la longueur moyenne des visées en km

Ces tolérances sont justifiées de la façon suivante :


On peut considérer que l’erreur en orientation sur une station provient de deux causes
distinctes :

● Erreurs de lectures angulaires du tour d’horizon. La tolérance sur cette erreur est
ε
t 1 = ------- pour un nombre p de paires de séquences et ε est l’écart angulaire sur une
p
lecture pour une paire.
● Incertitude sur la connaissance des points anciens. La tolérance sur cette erreur est
T(x)
t 2 ≈ ----------- , T(x) étant incertitude sur la connaissance d’un point ancien.
D

On convertit t2, qui est exprimé en radian, en gon en le multipliant par 200/π. Si la
distance de visée D est exprimée en km et T(x) en cm, on obtient t2 en mgon en le
2T ( x )
multipliant par 2/π, soit t 2moyen = -------------- .
πD km

 MESURES ANGULAIRES


En canevas de précision, les valeurs prises sont : ε = 1,16 mgon , p = 4 et T(x) = 4 cm.
En canevas ordinaire, les valeurs prises sont : ε = 1,5 mgon, p = 2 et T(x) = 20 cm.

La tolérance résultante de ces deux erreurs est de la forme ci-après :

ε + 2T ( x -)
2 2
2 2
Tr = t1 + t2 = ---- -------------
p π D km

On retrouve ainsi les coefficients 0,3 et 6,5 (canevas de précision) ainsi que 1 et 162
(canevas ordinaire). Cette tolérance Tr ne s’applique qu’à une détermination d’une valeur
du G0 sur une direction.

Si on effectue n déterminations du G0 et que l’on en fait la moyenne arithmétique, on


obtient la tolérance suivante sur la valeur moyenne du G0 : Tm = Tr / n . La tolérance sur
un écart d’orientation ej donné s’exprime différemment. Soit ej l’écart d’orientation sur
la visée j :

G0 i ∑
e j = G0 – G0 j = ---------------- – G0 j
n

∑ G0 i – n ⋅ G0 j G0 G0 ( 1 – n ) ⋅ G0 G0
e j = --------------------------------------- = ---------1 + ---------2 + ... + ------------------------------j + ---------n
n n n n n

Si l’on admet que la tolérance sur chaque G0i est identique et vaut Tr pour une longueur
moyenne des visées Dmkm , la tolérance sur chaque écart ej est alors :
2 2
n – 1 ε 2T ( x ) 2
2
------------ ⋅ ---- + -------------- 
T 2 T n–1 2
T ej = ( n – 1 ) ⋅ ----2r- + ( n – 1 ) ⋅ ----2-r = ------------ ⋅ T r =
n n n n  p π D km 

 Détermination de L'écart moyen quadratique


d'orientation
Généralement calculé pour un ensemble de mesures (par exemple pour tout un chantier),
il peut être aussi calculé pour une seule station. Il correspond à une moyenne statistique
sur plusieurs manipulations (tome 2 chap. 5, § 12). Par définition, on a :

i=n

∑ ei
2

i=1
Emq = ----------------
N–1

ei représente tous les écarts d'orientations.


N est le nombre total des écarts d'orientation ei.

MESURES ANGULAIRES 


Cet écart moyen quadratique est soumis aux tolérances réglementaires suivantes :
Type de canevas Canevas de précision Canevas ordinaire
Nombre paires de séquences 4 2

Tolérances en mgon 0, 7 -----2N


---------–----3
-----+----2
----,--58
------ 1, 7 -----2N
---------–----3
-----+----2
----,--58
------
2N 2N

 UTILISATION DU G0moyen pour le calcul


de points nouveaux
Les points visés ensuite et dont on veut déter-
miner les coordonnées sont appelés points
nouveaux.
On obtient le gisement pour chacun d'eux en
ajoutant le G0moyen de station à la lecture sur
chaque point (fig. 3.33), ce qui est un gage de
détermination précise.
Soit le point nouveau R, on a :
G SN = G0 moyen + L S → R

Fig. 3.33. : Calcul de points nouveaux

 Tableau de calcul GOSTAT.XLS


Le tableau G0STAT.XLS du cédérom permet un calcul rapide d’un G0moyen.
La correction de l’exemple donné au paragraphe 6.8. a été faite au moyen de ce
tableau.

 Programmation en basic standard


Ce programme fournit sur le cédérom, se nomme G0STAT.BAS. Son listing est
détaillé ci-après.
5 PRINT "G0moyen de station"
6 REM Entrée du nombre de visées
10 INPUT " nombre de points visés"; NP
15 DIM L(NP), E(NP), N(NP), D(NP), G0(NP), E(NP)
20 REM Entrée des coordonnées de la station
25 INPUT "Estation(m) = "; E1

 MESURES ANGULAIRES


26 INPUT "Nstation(m) = "; N1
28 REM Boucle d’entrée des coordonnées des points anciens et des lectures sur
ces points
30 FOR I = 1 TO NP : PRINT "Point n° " ; I
35 INPUT "E(m) = "; E(I) : INPUT "N(m) = "; N(I)
36 INPUT "Lecture (gon) " ; L(I) : NEXT I
38 REM Boucle de calcul gisements de chaque visée
40 FOR I = 1 TO NP : E2 = E(I) : N2 = N(I) : GOSUB 100
45 G(I) = G : D(I) = D : NEXT I : G0 = 0 : DT = 0
47 REM Boucle de calcul des G0i
50 FOR I = 1 TO NP : G0(I) = G(I) – L(I)
51 IF G0(I) < 0 THEN G0(I) = G0(I) + 400
55 G0 = G0 + G0(I) * D(I) : DT = DT + D(I) : NEXT I
57 REM Affichage G0moyen arrondi
60 G0 = G0 / DT : PRINT "G0 moyen : ";
62 PRINT INT(G0*10000)/10000; " gon"
63 REM Boucle calcul (ei)
64 PRINT "Ecarts d'orientations en mgon : "
65 FOR I = 1 TO NP : GOB=G0+L(I) : IF GOB > 400 THEN GOB=GOB–400
66 E(I) = (GOB – G(I))*1000 : PRINT INT(E(I)*10)/10 : NEXT I
68 REM Somme carrés (ei)
70 SE = 0 : FOR I = 1 TO NP : SE = SE + E(I) ^ 2 : NEXT I
73 REM Affichage écarts et tolérances
75 PRINT "Ecart moyen quadratique (mgon) " ; SQR(SE / (NP – 1))
80 PRINT "Tolérances sur les écarts (mgon)".
82 PRINT "Canevas ordinaire: ";
SQR((1 + 162 / ((DT / NP) /1000) ^ 2) * (NP – 1) / NP)
83 PRINT "Canevas précision: ";
SQR((0.3 + 6.5 / ((DT / NP) /1000) ^ 2) * (NP – 1) / NP)
85 PRINT "Tolérances Emq (mgon)" :
Temq = (SQR(2 * NP – 3) + 2.58) / SQR(2 * NP)
86 PRINT "Canevas ordinaire : " ; INT(17 * Temq)/10
87 PRINT "Canevas précision : " ; INT(7 * Temq)/10
95 END
98 REM Sous-programme de calcul de gisement G et de distance D
100 IF (N2 = N1 AND E2 > E1) THEN G = 100 : GOTO 150
110 IF (N2 = N1 AND E2 < E1) THEN G = 300 : GOTO 150
120 G = ATAN( (E2–E1)/(N2–N1))
130 IF N2 < N1 THEN G = 200 + G
140 IF (E2 < E1 AND N2 > N1) THEN G = 400 + G
150 : D = SQR((E2–E1)^2+(N2–N1)^2) : RETURN

MESURES ANGULAIRES 


 Exemple de calcul
A partir d’un extrait de carnet sur lequel apparaît un tour d'horizon en deux paires de
séquences (deux pointés par visée) depuis la station 50 sur trois points anciens (51, 52 et
53) et deux points nouveaux (80 et 81) du canevas ordinaire, calculez les coordonnées
des points nouveaux et vérifiez que toutes les mesures faites pour arriver au résultat
entrent dans les tolérances réglementaires.
Ci-contre sont données les coordonnées Points E (m) N (m)
des points anciens.
50 982 591,01 3 155 242,71
51 983 111,45 3 157 891,81
52 986 130,98 3 154 407,73
53 979 758,40 3 154 999,82

 Réduction du carnet d'observations angulaires


Le détail des calculs est le suivant (pour la définition des termes, voir § 4.3) :
● calcul de la moyenne des deux lectures faites sur chaque point.
● calcul de la moyenne des lectures sur la référence : vérifiez l’écart de fermeture
angulaire de chaque séquence par rapport à la tolérance qui est de 2,8 mgon en
canevas ordinaire.
● retranchez la moyenne sur la référence aux lectures moyennes sur chaque point :
réduction à 0 sur la référence.

 MESURES ANGULAIRES


Ce calcul est effectué sur le tableau suivant (tableau REDUCHZ.XLS du cédérom).

Réduction d'un tour d'horizon


Dossier : triangulation cadastrale
Station : Centrée Lieu dit : L.T.G.C Antibes
Hauteur tourillons ht : 1.72 m Appareil : T2 + DI4L
Nom de la station : Canevas : Ordinaire
50
Date : 05/01/97 Vent : Aucun
Opérateur : Dupont Visibilité : Bonne

Lectures et réductions : deux paires de séquences avec double pointé ont été effectuées.

Pt. Visé 0 - 25 100 - 125 50 - 75 150 - 175 Moyennes par


& CG CD CG CD paire réduites à
Croquis gon gon gon gon 0

80 8,8059 108,8134 58,8102 58,8096


8,8103 108,8095 58,8094 158,8122
Moyenne 8,8081 108,8115 58,8098 158,8109 0,0000

52 61,5961 161,5961 111,5959 211,5963


61,5966 161,5959 111,5954 211,5961 52,7864
Moyenne 61,5964 161,5960 111,5957 211,5962 52,7855
Réduction 52,7877 52,7850 52,7855 52,7856 52,7859

81 165,4357 265,4351 215,4352 315,4362


165,4361 265,4357 215,4353 315,4354 156,6258
Moyenne 165,4359 265,4354 215,4353 315,4358 156,6251
Réduction 156,6273 156,6244 156,6251 156,6252 156,6255

53 241,4045 341,4051 291,4048 391,4038


241,4039 341,4053 291,4055 391,4052 232,5949
Moyenne 241,4042 341,4052 291,4052 391,4045 232,5944
Réduction 232,5956 232,5942 232,5950 232,5939 232,5946

51 359,1980 59,1989 9,1979 109,1988


359,1986 59,1978 9,1981 109,1992 350,3885
Moyenne 359,1983 59,1984 9,1980 109,1990 350,3881
Réduction 350,3897 350,3874 350,3878 350,3884 350,3883

80 8,8075 108,8100 58,8091 158,8107


8,8108 108,8111 58,8121 158,8101
Moyenne 8,8092 108,8106 58,8106 158,8104 0,0000

Moyennes sur la référence :

80 8,8086 108,8110 58,8102 158,8107

Écart de fermeture angulaire des séquences (mgon) : Tolérance :


1,0 —0,9 0,8 —0,5 2,8 mgon

MESURES ANGULAIRES 


Le contrôle des tolérances s’effectue ainsi : Écarts à la moyenne des moyennes
des lectures par paire.
● faites les moyennes par paire pour chaque Tolérance : 1,3 mgon
point visé puis faites la moyenne de ces deux Points Paire 1 Paire 2 S
moyennes ; vérifiez en même temps l'écart des 52 0,4 —0,4 0,0
lectures par paire par rapport à la moyenne et 81 0,4 —0,4 0,0
comparez-le à la tolérance de 1,3 mgon (ordi- 53 0,2 —0,2 0,0
naire). 51 0,2 —0,2 0,0
● calculez l'écart sur la référence (rapport entre Σ 1,3 —1,3
la somme algébrique des écarts de lecture et le Écart sur la référence (mgon)
cinq visées ; tolérance : 0,8 mgon
nombre de directions visées augmenté de 1) et Paire 1 Paire 2 S
comparez-le à la tolérance qui est de 0,8 mgon Écart 0,2 —0,2 0,0
en canevas ordinaire.

 Calcul des Corrections de dv


Calculez les corrections de dv et appliquez-
les pour obtenir les lectures définitives (voir
chap. 2, § 3.4.3.2) : dv = s K ∆E avec
N T – N o km
K = --------------------------
-.
128

Pour simplifier les calculs, étant donné la


portée des visées, on peut considérer que le
point de courbure moyenne est confondu
avec le point de station (50). On ne calcule
alors qu’un seul coefficient angulaire kilo-
métrique K qui correspondra au point de sta-
Fig. 3.34. : Signe des corrections de dv tion 50 :
N50 = 3 155,2 km donc :
K = 0, 35 dmgon/km

Le détail du calcul des dv pour chaque visée est le suivant :


Pour les points anciens, la différence de coordonnées en ∆E est connue.
Pour les points nouveaux, il faut en calculer rapidement une valeur approchée : par
exemple, en plaçant les points sur un schéma à petite échelle et en mesurant ∆E directe-
ment sur le schéma (fig. 3.34).
Les distances horizontales mesurées (et réduites à la projec- Point Dh (m)
tion) du point de station aux points nouveaux 80 et 81 sont 80 3000,460
les données dans le tableau ci-contre. 81 2164,600

 MESURES ANGULAIRES


Le signe des corrections de dv est lu sur ce Points |∆E|(km) dv (dmgon)
schéma en fonction de la position des 51 0,5 —0,2
visées par rapport au parallèle origine et au 80 2,5 —0,9
méridien du point de station (fig. 3.34).
52 3,5 —1,2
81 0,6 0,2
Calcul des corrections de dv 53 2,8 1,0

Comme indiqué sur les tableaux Lectures dv ∆(dv) Valeur


Pt
précédents, les corrections de dv gon dmgon dmgon corrigée
sont effectuées sur toutes les 80 0,0000 —0,9 0,0000
visées. Étant donné que la correc- 52 52,7859 —1,2 —0,3 52,7859
tion de dv sur la visée de réfé- 81 156,6255 0,2 1,1 156,6256
rence (point 80) n’est pas nulle 53 232,5946 1,0 1,9 232,5948
(elle vaut – 0,9 dmgon), il faut 51 350,3883 —0,2 —0,7 350,3884
ôter cette valeur à toutes les
autres corrections pour obtenir la
réduction des lectures à zéro sur le point de référence 80 (colonne ∆(dv) du tableau).
Remarquez la faible valeur de ces corrections qui justifie que l’on n’en tienne compte que
pour de longues visées (au delà du kilomètre) et lors de manipulations avec lectures
effectuées au décimilligrade.
L'étape de dessin du schéma à l’échelle (qui doit être la première du calcul) peut
être réalisée sur DAO (voir fig. 3.34).
L’environnement de travail est réglé dans le menu FORMAT / CONTROLE DES
UNITES : angles en grades, zéro au nord, sens horaire, trois chiffres significatifs pour les
longueurs et quatre pour les angles.
1) Dessin des points anciens : les coordonnées sont entrées sans tenir compte de la zone
Lambert (par simplification).
POINT↵ 982591.01,155242.71↵↵ 983111.45,157891.81↵↵ 986130.98,154407.73↵↵
979758.4,154999.82↵ Puis Zoom↵ Etendu↵ suivi de Zoom↵ 0.8x↵.
2) Dessin des points nouveaux : pour un schéma, on se contentera de placer les points
80 et 81 au moyen des lectures angulaires faites en CG lors de la première paire de
séquences puisque l’on cherche la valeur de ∆X au km près.
● Si l’on a déjà calculé le G0moyen de station, on peut facilement dessiner 80 et 81
(après réduction à la référence) ; pour le point 80, le gisement est de 61.9605 grades.
LIGNE↵ du point NODal de ... (point 50) au point @3000.46<61.9605↵
Pour le point 81, le gisement est d’environ 61.96 + 156.63 = 218.59 grades.
LIGNE↵ du point NODal de ... (point 50) au point @2164.6<218.59↵
● Sans G0moyen, il faut positionner l’origine des angles de sorte que la lecture sur le
point 80 soit de l’ordre de 8,81 grades. Cela revient à positionner une lecture de 61,6

MESURES ANGULAIRES 


grades sur le point 52. Pour cela, on effectue les opérations suivantes : menu
FORMAT / CONTROLE DES UNITES, bouton DIRECTION, cochez la case
AUTRE et saisissez la nouvelle direction du zéro (bouton SAISIR) : de NODal de...
(point 50) à NODal de... (point 52), donnez ensuite l’angle sur cette direction
(attention : on doit entrer l’angle entre l’axe des x et la direction en sens horaire), soit
361.6↵ grades ; Dessinez ensuite les droites 50-80 et 50-81.
LIGNE↵ du point NODal de... (point 50) au point @3000.46<8.81↵
LIGNE↵ du point NODal de... (point 50) au point @2164.6<165.44↵

3) Mesure des différences d’abscisse ∆X


DISTANCE↵ du point NODal de... (point 50) au point EXTrémité de ... (point 80).

AutoCAD fournit la distance, les valeurs de ∆X, ∆Y et ∆Z ainsi que le gisement de la


droite pointée (à 200 grades près suivant le sens de définition de la droite). Il en est de
même pour le point 81.

 Calcul du G0 moyen de station


Le calcul de réduction du tour d’horizon du paragraphe 6.8.1. a été réalisé à
l’aide d’Excel et du tableau REDUCHZ.XLS du cédérom de l’ouvrage. Il en est
de même pour le tableau suivant (G0STAT.XLS) qui inclut un calcul automa-
tique de dv.

Lectures Portée Gisem. SP G0 station Gis. observé Ecart ei


Points Lsp S - Pi Gsp G0i =Gsp– Lsp G0m+Lsp G0m – G0i Bilan
gon Di (km) gon gon gon mgon
51 350,3884 2,700 12,3497 61,9613 12,3489 —0,8 T.bon
52 52,7859 3,637 114,7465 61,9606 114,7464 —0,1 T.bon
53 232,5948 2,843 294,5544 61,9596 294,5554 0,9 Bon

Calculs annexes au tableau GOSTAT.XLS

Nombre de points visés : 3


Longueur moyenne des visées : Dm = 3,1 km

G0 de station : moyenne pondérée sur les longueurs des visées G0m = 61, 9605 gon

( 1 + 162/Dm ) ( n – 1 )/n
2
Tolérance sur ei 3,5 mgon canevas ordinaire

( 0, 3 + 162/Dm ) ( n – 1 )/n
2
0,8 mgon canevas de précision

Écart quadratique moyen d'orientation Emq = 0,9 mgon T.bon,


Tolérance sur Emq : 3,0 mgon canevas ordinaire 1,7 ( ( 2n – 3 ) + 2, 58 )/2n
1,2 mgon canevas de précision 0,7 ( ( 2n – 3 ) + 2, 58 )/2n

 MESURES ANGULAIRES


Remarquez que la valeur du G0moyen de station ne correspond plus au gisement du zéro
du limbe tel qu’il était réellement en station au point 50. L’opération de réduction des
lectures du tour d’horizon au point 80 a décalé artificiellement la position du zéro du
limbe. Sa « valeur de terrain » serait : 61,9605 – 8,8086 = 53,1519 gon.

 Calcul des points nouveaux


Après la détermination du G0moyen de station, on peut calculer des points nouveaux à
partir de la connaissance de la distance réduite et de la lecture angulaire sur chacun de
ces points nouveaux. Les lectures angulaires du tableau suivant sont réduites à la réfé-
rence et corrigées des dv.

Points Distance Lecture Gisement SP Coordonnées


N° Pi Dr (m) Lsp (gon) Gsp (gon) E(m) N(m)
1 80 3 000,460 0,000 0 61,960 5 985 071,59 3 156 930,76
2 81 2 164,600 156,625 6 218,586 1 981 967,99 3 153 169,71

Les distances données Dr sont réduites à la projection (voir chap. 4 § 7). Le résultat final
est arrondi au centimètre, comme les données.

 LE CERCLE VERTICAL : LECTURE


D’ANGLES VERTICAUX
 Conventions, notations
La lecture d’un angle vertical z, noté
aussi V, est réalisée de la manière sui-
vante.
Sur la figure 3.35-a, est représentée une
vue en élévation du cercle vertical d’un
théodolite en position de référence
(cercle gauche). Nous avons vu au
paragraphe 1.2. que ce cercle est soli-
daire de la lunette. Son zéro est placé sur
l’axe de la lunette (visée). L’index de
lecture est fixe et positionné à la verti-
cale (zénith) du centre optique (t) de
l’appareil, lui-même stationné à la verti-
cale du point S. Lorsque la ligne de visée
passe par un point M, l’index donne
alors la lecture de l’angle z (ou V) inter-
Fig. 3.35-a. : Lecture de l’angle zénithal z
cepté sur le cercle vertical :

MESURES ANGULAIRES 


z = angle ( t M , t I ) ; z est appelé « angle zénithal » : c’est un angle projeté dans le plan
vertical du point de station.

Remarque
Pour que l’utilisateur obtienne un angle évoluant positivement en sens horaire, le cercle
est supposé gradué en sens trigonométrique.
Pour simplifier le schéma de lecture d’un angle zénithal, on considère que le zéro de la
graduation est au zénith lorsque l’appareil est en station.
On considère alors que tout se
passe comme si le cercle vertical
était fixe et que l’index de lec-
ture se déplaçait avec la visée
(fig. 3.35-b).
Ceci permet de faire apparaître
plus clairement :
● l’angle de site i entre
l’horizon et la visée ;
● l’angle nadiral n entre le
nadir et la visée.
Les configurations des figures
3.35-a et 3.35-b correspondent à
la position de référence de
l’appareil utilisé : dans cette po-
Fig. 3.35-b. : Angles verticaux z, i et n sition (cercle à gauche ou bien à
droite), l’angle z vaut 100 gon
sur l’horizontale.
En position de référence, une rotation de la lunette de haut en bas donne une augmenta-
tion de l’angle z de 0 à 200 gon.
Après un double retournement, la même rotation donne une évolution inversée : les
angles diminuent de 399 gon à 200 gon.
Le cercle à gauche de l’opérateur (CG) est la position de référence de la plupart des
appareils optico-mécaniques classiques. Soit un point M visé au théodolite, on note
généralement :
● V tout angle mesuré dans un plan vertical ;
● z angle zénithal ;
● i angle de site (par rapport à l’horizon) ;
● n angle nadiral (par rapport au nadir).

 MESURES ANGULAIRES


Pour la suite, nous avons préféré la notation V pour les angles zénithaux car l’angle V
mesuré par les appareils modernes est toujours l’angle zénithal z. De plus, cela permet
d’éviter la confusion avec les coordonnées notées Z.

Les relations entre ces angles sont : n = 200 – V i = 100 – V 100 = n – i

L’angle i est compté positif dans le sens inverse horaire de manière à obtenir un angle
de site positif pour une visée au-dessus de l’horizon et un angle de site négatif pour une
visée en dessous de l’horizon.
L’angle n est compté positif en sens inverse horaire ; il vaut 0 au nadir et 200 au zénith.

 Valeur moyenne d’un angle vertical


par double retournement
Pour la suite, nous admettrons que la position de référence de notre appareil mécanique
est le cercle à gauche (CG).

Fig. 3.36. : Effet du double retournement sur la mesure de l’angle vertical

Sur les schémas de la figure 3.36, on constate qu’après un double retournement le sens
d’évolution de la graduation du cercle vertical est inversé. L’angle lu en cercle droit VCD
n’est donc pas « directement comparable » avec l’angle lu en cercle gauche VCG , comme
c’était le cas avec les angles horizontaux.
La relation entre les deux lectures est : VCG = 400 – VCD
V CG + ( 400 – V CD )
L’angle final moyen déduit des deux lectures est : V = --------------------------------------------
-
2

MESURES ANGULAIRES 


Remarque
● Si la précision des mesures ne nécessite qu’une lecture, elle sera faite en position
de référence de manière à lire directement l’angle V. Dans ce cas, V = VCG .
● Sur le terrain, on vérifie en permanence la cohérence de VCD et VCG pour limiter les
fautes de lecture.
● On peut augmenter la précision de lecture en effectuant les lectures de l’angle V sur
les trois fils (stadimétriques S′ et S, niveleur N) : ceci minimise les erreurs de
pointés et les risques de faute de lecture.
Exemple de lectures multiples

Fils CG CD Angle V moyen :


CG / CD (gon) (gon) [CG + (400– CD)]/2
S’/S 92,1628 306,7532 92,7048
N/N 92,4800 307,0711 92,7045
S/S’ 92,7973 307,3903 92,7035
Moyenne :
92,4801 307,0718
(S’+S)/2
S – S’ 0,6345 0,6371 92,7043

Le tableau ci-dessus donne un exemple de lectures multiples.


On tient compte du fait que les fils s’inversent lors du double retournement : le fil
stadimétrique supérieur S´ en CG devient le fil inférieur en CD.
Les lectures en CD ont donc été inversées.
On peut contrôler la validité des lectures en faisant la moyenne (S′ + S)/2 qui doit
redonner une valeur voisine de N.
L’angle final V est la moyenne arithmétique des trois évaluations sur chaque fil.
Remarquez que l’écart angulaire entre les lectures S′ et S doit être constant : il est
fonction de l’optique de l’appareil (voir la constante stadimétrique au chapitre 5
§ 1.2.6).
On peut évaluer cet écart : pour K = 100, tan (α /2) ≈ 1/200 , on a α ≈ 0,636 6 gon.

 Erreur d’index vertical


L’intérêt du double retournement est, comme pour les angles horizontaux, de limiter les
fautes de lecture et d’éliminer certaines erreurs systématiques ou accidentelles (voir § 3).
Dans le cas de mesure d’angles verticaux, le double retournement permet d’éliminer :
● l’erreur d’excentricité de l’axe optique par rapport à l’axe secondaire ;

 MESURES ANGULAIRES


● l’erreur d’index de cercle vertical : en effet, qu’il soit manuel (nivelle d’index) ou
automatique (compensateur), le dispositif des appareils modernes ne cale pas exacte-
ment le zéro (index de lecture) à la verticale du centre du cercle mais dans deux
positions voisines symétriques par rapport à cette verticale ;

● le défaut de tourillonnement (non-perpendicularité de l’axe secondaire et de l’axe


principal).

Sur les schémas de la figure 3.37, on suppose la présence d’une erreur angulaire Vo de
position de l’index du cercle vertical par rapport à la verticale du centre du cercle.

Fig. 3.37. : Erreur d’index du cercle vertical

Ce défaut est une constante de l’appareil qui peut varier. Il peut brusquement augmenter
si la nivelle d’index vertical est déréglée ou si le compensateur est défaillant. Il convient
donc de l’évaluer régulièrement et de vérifier qu’il est à peu près constant (aux erreurs de
lecture près). Si l’on constate qu’il varie beaucoup d’une station à l’autre, c’est que le
système de calage de l’index vertical est déréglé.

En cercle gauche, l’opérateur lit VCG , l’angle V cherché vaut V = VCG – Vo.

En cercle droit, l’opérateur lit VCD , l’angle V cherché vaut V = 400 – VCD + Vo.

Si on fait la moyenne des deux valeurs, on retrouve V = (VCG + (400 – VCD ))/2.
( V CG + V CD ) – 400
Si on soustrait les deux équations, on isole Vo et on obtient Vo = --------------------------------------------
-
2

La valeur de Vo trouvée est aussi entachée des erreurs de lecture, de pointé, etc., si bien
qu’il est impossible de dire si c’est bien la valeur de Vo seul que l’on mesure ainsi (sauf

MESURES ANGULAIRES 


dans le cas d’une faute grossière de calage ou dans le cas d’un dérèglement du système
de calage manuel ou automatique de l’index vertical).
Grâce au double retournement, on arrive donc à éliminer certaines erreurs et en particu-
lier l’erreur d’index vertical. Sur les appareils de bas de gamme qui ne disposent pas d’un
dispositif de calage précis de l’index vertical (manuel ou automatique), cette moyenne
des lectures CG et CD permet d’améliorer la précision de mesure de V.

 Application
On cherche à connaître l’altitude d’un
point inaccessible C connaissant seu-
lement l’altitude d’un point proche A
qui servira de référence. Si l’on peut
mesurer la distance horizontale AC, on
peut calculer la dénivelée de A vers C
en mesurant l’angle V lu de A sur C et
la hauteur de l’axe des tourillons ht
(fig. 3.38-a).
L’altitude est donnée par :
∆H = Dh . cot V

Fig. 3.38-a. : Point parfaitement inaccessible

Une solution pour obtenir la distance horizontale


Dh est de créer une base AB par adjonction d’un
deuxième point B, de mesurer cette base et de
mesurer les angles horizontaux CBA et CAB. Ceci
permet de résoudre le triangle ABC et donc de
calculer les distances horizontales AC et BC
(fig. 3.39-a). L’altitude de C est alors :

Dh
H C = H A + ht + -----------
tan V
Fig. 3.39-a. : Vue en plan
On peut aussi calculer l’altitude de C deux fois :
une première fois depuis A et une seconde depuis
B et ainsi contrôler les résultats. Pour cela, il faut déterminer l’altitude de B et ne pas
oublier de mesurer la hauteur des tourillons ht à chaque station.
L’altitude du point A est donnée par HA = 5,32 m et les mesures sur le terrains sont
données dans le tableau ci-après :

 MESURES ANGULAIRES


Angles verticaux Angles horizontaux
Pt Di
visé m VCG VCD Vo V HzCG HzCD Écart Hz
gon gon mgon gon gon gon mgon gon
Station A ht = 1,67 m
C 57,8547 342,1469 0,8 57,8539 12,3232 212,3224 —0,8 12,3228
B 48,93 102,6576 297,3436 0,6 102,6570 81,1242 281,1253 1,1 81,1248
Station B ht = 1,72 m
A 48,94 101,7354 298,2652 0,3 101,7351 3,1245 203,1237 —0,8 3,1241
C 56,4887 343,5123 0,5 56,4882 76,6445 276,6468 2,3 76,6457

Fig. 3.39-b. : Mesures entre les points A et B (vue en élévation)

La distance Dp est mesurée au ruban suivant la pente de A vers B.

Le détail des calculs est le suivant :

● on détermine la distance horizontale AB (Dp moyenne = 48,935 m).

Dans le triangle ABta on obtient l’angle vertical que l’on aurait eu si le théodolite avait
été stationné avec son axe des tourillons en A : 100,4859 gon.

On en déduit la distance horizontale et la dénivelée de A vers B :


Dh = 48,935 . sin(100,4859) = 48,934 m
∆H = 48,935 . cos(100,4859) = –0,373 m

Dans le triangle ABtb on obtient de même : 99,4978 gon.

On en déduit la distance horizontale et la dénivelée de B vers A :


Dh = 48,935 . sin(99,4978) = 48,933 m
∆H = 48,935 . cos(99,4978) = 0,386 m

MESURES ANGULAIRES 


On prend comme valeur moyenne : Dh = 48,934 m et ∆H A→B = –0,380 m.
On en déduit l’altitude de B : HB = 5,32 – 0,380 = 4,94 m.

Remarque
Dans ce cas, d’une part, la dénivelée étant petite par rapport à la distance entre les deux
points, et d’autre part, la précision finale cherchée étant de l’ordre du cm, il était
possible de prendre directement Dh = Dp.
● La résolution du triangle horizontal ABC donne les angles A, B et C :
Angle en A 81,1248 – 12,3228 = 68,8020 gon
Angle en B 76,6457 – 3,1241 = 73,5216 gon
Angle en C 200 – 68,8020 – 73,5216 = 57,6764 gon
● Les distances horizontales AC et BC sont :
AC = 48,934/sin(57,6764) . sin(73,5216) = 56,875 m
BC = 48,934/sin(57,6764) . sin(68,8020) = 54,858 m
● L’altitude de C depuis A est :
HC = 5,32 + 1,67 + 56,875/tan(57,8539) = 51,316 m
● L’altitude de C depuis B est :
HC = 4,94 + 1,72 + 54,858/tan(56,4882) = 51,338 m
L’altitude du point C est donc :
HC = 51,33 m ±1 cm (hauteur d’environ 46 m pour « Miss Liberty »).
Ces calculs peuvent aussi être effectués à l’aide du tableau PTINAC.XLS du
cédérom de l’ouvrage.

 MESURES ANGULAIRES

Vous aimerez peut-être aussi