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Pascal Lafourcade
9 décembre 2004
À Claude
2
Remerciements
3
4
Résumé
Cette thèse s’inscrit dans le cadre d’un projet de recherche sur un nouveau
moyen d’essais pour l’étude des aéronefs : la Suspension ACtive pour SOufflerie
(SACSO).
Après avoir présenté les modélisations cinématique, statique et dynamique
de ces manipulateurs, une caractérisation mathématique des différents espaces
de travail est proposée. Elle nous permet d’exposer nos outils graphiques rapides
de prévision de ces espaces. Sont ensuite abordés les problèmes liés à la nécessaire
redondance en câbles de ce type de manipulateur et ce que cela entraîne au
niveau de la commande.
Cette étude théorique sur les manipulateurs parallèles à câbles nous conduit
à énoncer quelques règles simples mais capitales de conception et à proposer
deux exemples d’architecture extrême de manipulateurs à 6 ddl : les architectures
minimale et maximale. Les règles édictées sont ensuite appliquées à la conception
de l’architecture géométrique du manipulateur à câble SACSO.
5
6
Abstract
The context of this PhD Thesis is a research project on a new ground test
facility for airplane behaviour previsions : Active Suspension for Wind Tunnel
(Suspension ACtive pour SOufflerie SACSO).
First, static, kinematics and dynamic models of Wire-Driven Parallel
Kinematics Manipulators (PKM) are presented and a mathematic characterisation
of the different workspaces is proposed. It permits us to expose our rapid graphic
tools for workspaces prevision. Next, the problems of necessary wire redundancy
and its influence on the command are tackled.
This theoretical study leads us to state some simple but essential design rules
and to propose two extreme 6 dof architecture examples : the minimal one and
the maximal one. At the end, the proposed rules are applied to the design of the
Wire-Driven PKM SACSO.
7
8
Table des matières
Résumé 5
Abstract 7
Introduction générale 15
Notations 17
9
10 TABLE DES MATIÈRES
3 Modélisation 35
3.1 Notations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
3.2 Modèle géométrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
3.3 Complications dues aux poulies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
3.4 Modèle cinématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
3.5 Modèle statique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
3.6 Remarques sur les ddl possibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
3.7 Décomposition en Force et Moment . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
3.8 Modèle dynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
4 Espaces de travail 45
4.1 Particularités des manipulateurs parallèles à câbles . . . . . . . . . 45
4.2 Définitions de la littérature . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
4.3 Quelques définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
4.3.1 Espace de travail théorique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
4.3.2 Espace de travail pratique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
4.3.3 Sous ensembles de ces espaces de travail . . . . . . . . . . . 48
4.3.4 Ensembles englobants ces espaces de travail . . . . . . . . . 50
4.3.5 Le problème des collisions câbles/câbles et câbles/plate-
forme mobile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
4.4 Caractérisations mathématiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
4.4.1 Caractérisation par le rang et le noyau de la matrice P . . . . 51
4.4.2 Traduction géométrique des caractéristiques de P . . . . . . 52
4.5 Détermination géométrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
4.5.1 Principe de la détermination géométrique . . . . . . . . . . . 53
4.5.2 Organe terminal ponctuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
4.5.3 Organe terminal non ponctuel . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
4.6 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
Conclusion 101
13
14 LISTE DES FIGURES
15
16 INTRODUCTION GÉNÉRALE
Généralités
→ →
−
Les vecteurs de IR3 ayant un sens physique, seront notés V , − v . Les vecteurs
n
de IR , n > 3 seront notés, comme les matrices, par une lettre majuscule en gras :
V, M.
Nous rappelons que la notation « ˙ » est utilisée pour la dérivée, ainsi :
dl dl
l̇ = l˙ =
dt dt
Nous noterons In×n la matrice identité de dimension n × n.
Enfin, nous utiliserons la notation anglo-saxonne « × » pour le produit
vectoriel.
Notations utilisées
De manière générale, les notations sont introduites avec les éléments qu’elles
représentent, au fur et à mesure de leur apparitions. Néanmoins, certains objets
mathématiques réapparaissent en plusieurs chapitres et ne sont pas redéfinis à
17
18 NOTATIONS
chaque fois. Pour aider le lecteur, ces notations couramment utilisées dans cette
thèse sont rappelées ci-dessous.
Ainsi, dès qu’il est question de manipulateur à câbles, n désigne le nombre de
degrés de libertés (ddl) global, nF le nombre de ddl en en position (ou force) et
nM le nombre de ddl en rotation (ou moment) ; m le nombre de câbles.
Et nous utiliserons
les notations suivantes :
XS
– X = ∈ IRn le vecteur des coordonnées généralisées de l’organe
Xang
terminal, avec XS les coordonnées cartésiennes du centre de l’organe
terminal et Xang le vecteur donnant l’orientation de l’organe terminal par
rapport au repère fixe lié au bâti ;
−−−→ !
F
– F = −−c→OT 6
−−→ le vecteur de IR représentant le torseur d’action des câbles
Mc→OT
sur l’organe
terminal (encore appelé plate-forme mobile) ;
T1
..
– T = . le vecteur tensions dans les câbles ;
Tn
– P la matrice définie section 3.4 telle que F = −P.T ;
−−−→
– PF la matrice définie section 3.7 telle que Fc→OT = −PF · T ;
→
−
– li− les vecteurs câbles partant des points d’attache sur l’organe terminal vers
les renvois sur le bâti ;
– −→
ri les vecteurs du centre de l’organe terminal vers les points d’attache des
câbles ;
– WT h l’espace de travail théorique (cf. déf. 4.2) ;
– WTFh l’espace de travail théorique global en force (cf. déf. 4.9) ;
F,X0
– WT h ang
l’espace de travail théorique global en force pour Xang = X0ang ;
F,Xnull
– WT h ang l’espace de travail théorique global en force pour Xang = Xnull
ang
l’orientation nulle de l’organe terminal ;
– POLPlF le polyèdre formé par − les points
dont les coordonnées sont les
→ →
−
colonnes de la matrice PlF = l1− · · · lm
−
.
Chapitre 1
→!
−
dΩ −
→ −
→
IG = M aero, G + M propu, G
dt
Ro
→
− −→ − → −→
De façon classique, les expressions F aero = − ρ2 V 2 S CF et M aero,G = − ρ2 V 2 S CM
sont utilisés pour les forces aérodynamiques. Elles sont généralement utilisées
projetées dans le repère lié à la vitesse de l’avion. Les forces aérodynamiques
→
− −
→ −→ −→
F aero et M aero,G , et les coefficients aérodynamiques CF et CM se décomposent
alors comme suit :
Rx Mx Cx Cl
→
− −
→ −→ −→
F aero = Ry , M aero,G = My , CF = Cy , CM = Cm .
Rz Mz Cz Cn
19
20 CHAPITRE 1. LES MOYENS D’ESSAIS EN SOUFFLERIE
Ce qui donne :
Rx = − ρ2 Cx V 2 S, Ry = − ρ2 Cy V 2 S, Rz = − ρ2 Cz V 2 S,
et
(a) plan
Ce système (figure 1.3), utilisé au départ pour faire des essais à oscillations
forcées sur un axe, avec mouvement libre sur les cinq autres, fut aussi utilisé
pour des simulations de vol libre ; notamment pour étudier la réponse à des
perturbations du flux d’air [Orlik-Ruckemann, 1981].
4
Full-Scale Tunnel
5
National Advisory Committee for Aeronautics
24 CHAPITRE 1. LES MOYENS D’ESSAIS EN SOUFFLERIE
Cela va sans dire mais cela va mieux en le disant : la suspension ne doit pas
perturber l’écoulement de l’air sur l’aéronef, la précision des efforts mesurés et
appliqués à la maquette ont une influence directe sur la précision des coefficients
extrapolés de l’essai.
2.1 Introduction
Le monde des robots manipulateurs se scinde en deux classes principales :
– les manipulateurs à architecture série
– les manipulateurs à architecture parallèle.
L’architecture série, plus ancienne, est la plus répandue. Les différentes parties
en mouvement se succèdent les unes après les autres, en « série », reliées entre
elles par une liaison cinématique1 (figure 2.1). Chaque bras porte la motorisation
du bras suivant.
1
glissière, pivot, pivot-glissant, hélicoïdale, rotule. . .
29
30 CHAPITRE 2. LES MANIPULATEURS PARALLÈLES À CÂBLES
l’architecture soit série ou parallèle, qu’il y ait, ou non, une ou plusieurs chaînes
cinématiques rigides entre l’organe terminal et la base fixe ; la motorisation se
situant exclusivement sur la base fixe. L’utilisation d’architectures parallèles à
câble est trop récente et confidentielle dans le monde francophone pour qu’un
terme spécifique ait émergé.
Le monde anglophone est beaucoup plus prolixe en terminologie spécifique
à ce type de manipulateur. Ainsi, MM Ming et Higuchi, parlent de « positioning
mechanism using wires », [Ming et Higuchi, 1994a ; Ming et Higuchi, 1994b] ; MM
Takeda et Funabashi parlent de « in-Parallel Wire-Driven Mechanism (PWDM) »,
[Takeda et Funabashi, 1999] ; Verhoeven et al. parlent de « tendon-based Stewart
platform » ou de « tendon-driven Stewart platform » [Verhoeven et al., 1998b ;
Verhoeven et Hiller, 2000] ; enfin, MM Williams et Gallina ont opté pour le terme
« cable-direct-driven robot (CDDR) », [Williams II et Gallina, 2001 ; Gallina et al.,
2001].
Dans cette thèse nous parlerons de « manipulateurs parallèles à câbles ». Par
ce terme nous désignerons le même type de manipulateurs étudiés par MM Ming,
Higuchi, Verhoeven, Kawamura et al., à savoir les manipulateurs où il n’existe pas
de pièce rigide reliant la plate-forme mobile au bâti fixe. La plate forme mobile
2.2. LES MANIPULATEURS PARALLÈLES À CÂBLES 33
n’est reliée au bâti que par des câbles. Cela exclut les manipulateurs à architecture
parallèle utilisant les câbles pour transmettre les efforts en plus d’une structure
rigide comme par exemple les interfaces haptiques développées par le laboratoire
Italien Perco [Frisoli et al., 1999 ; Prisco et al., 1999].
Cette classe de manipulateurs regroupe deux cas différents, identifiés par
Ming et Higuchi. qu’il convient de séparer pour l’étude.
3
mécanisme au positionnement incomplètement contraint
4
mécanisme au positionnement complètement contraint
5
mécanisme au positionnement contraint de façon redondante
34 CHAPITRE 2. LES MANIPULATEURS PARALLÈLES À CÂBLES
6
National Institute of Standards and Technology
7
du mot grec « haptein » qui veut dire toucher. Haptique désigne les interfaces qui donnent
des sensations par le toucher.
8
http ://www-pao.ksc.nasa.gov/kscpao/shuttle/missions/
sts-63/mission-sts-63.html
Chapitre 3
Modélisation
3.1 Notations
Pour décrire la géométrie du manipulateur à m câbles, m ≥ n ddl, schématisé
sur la figure 3.1, nous utiliserons les notations :
– Bi , i ∈ {1..m} le point d’attache du câble i sur l’organe terminal1 ,
– Ai le premier point de contact du dit câble avec un organe du bâti2 ,
→
− −−→
– li le vecteur Ai Bi ,
– li la norme de ce vecteur, et par conséquent la longueur « libre » du câble,
→
−
– −
→
ui = llii le vecteur unitaire de la direction du câble,
– Ti la tension dans le câble.
Le moment de l’ensemble des câbles sur l’organe terminal est calculé en un
−−→
point de calcul S choisi de façon arbitraire3 , les vecteurs SBi sont notés −→
ri (figure
3.1).
35
36 CHAPITRE 3. MODÉLISATION
donc :
→
− −−→
( li )Bo = XS − (OAi )Ro + COS (−
→
ri )BS
ce qui donne :
−−→
li = ||XS − (OAi )Ro + COS (−
→
ri )BS || (3.1)
Dans le cas ou il n’y a pas de poulies, mais un guide annulaire en Téflon
(comme sur la figure 3.2), on peut considérer en première approximation que
−−→
les points Ai sont fixes dans Ro , et donc que (OAi )Ro est invariant, donné par la
géométrie du bâti du manipulateur.
De même, suivant les choix technologiques effectués, on peut également
considérer les points Bi fixes dans RS et donc que (−→
ri )RS est invariant, donné par
la géométrie de la plate-forme mobile. Cette hypothèse est valable, par exemple,
pour l’organe terminal du manipulateur SACSO représentée figure 3.3 (les points
Bi étant cerclés de rouge).
Dans ce cas les m équations (3.1) correspondant aux m câbles sont les m
équations du modèle géométrique :
l = H(X)
l1
avec l = ... .
ln
Ai ne sont plus des points fixes dans Ro , il est donc nécessaire de calculer leur
−−→ →
−
position (soit calculer OAi ) avant le calcul des li .
Un tel système à poulie doit être conçu dans le souci de limiter l’influence des
déplacements des points Ai sur les directions des vecteurs Ai Bi . Pour ce faire, une
solution est que l’axe de rotation du support qui porte la poulie soit confondu
3.3. COMPLICATIONS DUES AUX POULIES 39
avec le câble. Pour les calculs nous nous appuierons sur le schéma cinématique
d’un tel renvoi représenté figure 3.5.
−
→
L’axe de rotation (O∆i , ∆i ) et le rayon Rp de la poulie sont des caractéristiques
constantes connues du manipulateur. Nous connaissons la position et l’orienta-
−−→
tion X de la maquette. Ce qui permet de calculer (OBi )Bo = XS + COS (− →ri )BS .
Les calculs qui suivent sont tous réalisés dans Ro , aussi ni le repère ni la base ne
seront indiqués.
−−→ → −−−→
A partir de ces données, nous cherchons à déterminer OAi et − ui = − Ai Bi
−−→ .
||Ai Bi ||
−
→
De part la conception du renvoi, O∆i et ∆i sont fixes dans RO , et Ai , Bi , O∆i ,
−
→
OP i et ∆i sont toujours coplanaires ; nous appellerons Πi le plan les comprenant
et −
n→ sa normale. Elle se calcule aisément :
Πi
−−−−→ − →
−→ O∆i Bi × ∆i
nΠi = −−−−→ − →
||O∆i Bi × ∆i ||
−−−−→ −−−→ −−→
avec O∆i Bi = −OO∆i + OBi .
−−−−−→
La connaissance de cette normale nous permet de caractériser que O∆i OP i ∈
−
→ −−−−−→
Πi . Expliciter que (O∆i , ∆i ) est tangent à la poulie en O∆i et que ||O∆i OP i || = Rp
– le rayon de la poulie – nous permet de caractériser complètement OP i :
−−−−−→ −→
O∆i OP i · nΠi = 0
−−−−−→ − →
O∆i OP i · ∆i = 0 (3.2)
−−−−−→
||O∆i OP i || = Rp
40 CHAPITRE 3. MODÉLISATION
Les deux premières équations sont redondantes, elles expriment toutes deux que
Ai ∈ Πi . La troisième équation est du second degré en coordonnées de Ai ; il
y a deux façons pour le câble d’être tangent à la poulie. La position initiale de
la maquette permet de définir la position initiale des points Ai . Au cours du
mouvement la solution est celle conservant la continuité de l’arc O∆i Ai .
→ →
−
Une fois les équations Eq(3.3) résolues et Ai déterminé, l’obtention de li et −
ui
→ −−→ −
− →
−
est immédiate : li = Ai Bi et →
ui = llii .
_
Déterminer la longueur du câble lci = constante + O∆i Ai + li permet d’obtenir
le modèle géométrique analytique lc = H(X) avec lc = (lc1 , · · · , lcm )T . La
constante étant la longueur de câble de la poulie vers le tambour.
Ce modèle n’a que peu d’intérêt en lui même ; c’est le modèle inverse qui
permet de piloter le manipulateur en position. Or, du fait de la redondance
3.4. MODÈLE CINÉMATIQUE 41
du nombre de câbles, H n’est pas une bijection entre l’espace des coordonnées
cartésiennes et l’espace des coordonnées articulaires, elle est injective mais non
surjective. L’application inverse de H n’existe pas.
La résolution du problème inverse consiste à chercher le vecteur X qui
minimise un critère cohérent avec notre problème : minimiser la norme
quadratique de lc − H(X) par exemple. Cette recherche peut être faite par la
méthode de Newton-Raphson [Llibre, 2003]. Pour cela il n’est besoin que de la
connaissance numérique (et non analytique) de H. La résolution des équations se
fera donc de façon numérique.
Avec :
−→ − → − → →
VBi = VS + Ω × −
ri (3.5)
−→ →
Il y a bien un accroissement de longueur de câble positif quand (VBi , −
ui ) < π
2
(cf
figure 3.1 et section 3.1 pour le sens du vecteur −
→
ui ).
−→
En remplaçant VBi dans (3.4) on obtient :
−
→ → − → →
l˙i = −
→
ui · VS + −
ui · ( Ω × −
ri ) (3.6)
l˙1 (−
→
u1 )T (−
→
r1 × − →
u1 )T −
→ !
.. .. .. VS
. = · →
− (3.8)
. .
−
→ −
→ −
→ Ω
l˙m T
(um ) (rm × um ) T
−
→ − l1 −
→ !
u→
u1 ··· VS
En posant P = m
, l = ... et W = → , cela
−
→
−
r1 × −→
u1 · · · −
r→ −→
m × um Ω
lm
donne :
l̇ = PT · W (3.10)
m
−−−→
Ti · −
→
X
FOT→c = ui (3.11)
i=1
m
−−−→
Ti · −
→
X
Fc→OT = − ui (3.12)
i=1
et que :
m
−−−−→
Ti · −
→
ri × −
→
X
MOT→c = ui (3.13)
i=1
m
−−−−→
Ti · −
→
ri × −
→
X
Mc→OT = − ui (3.14)
i=1
Pour condenser l’écriture, nous écrivons ces équations sous forme matricielle.
−−−→ ! →
− −
→ T 1
Fc→OT u1 ... u n ..
−−−−→ = − →−
r × →
−
u . . . −
→
r × →
−
r
. (3.15)
Mc→OT 1 1 n n
Tm
Nous reconnaissons dans l’équation (3.15) la matrice n×m P déjà définie dans
la section 3.4.
5
La pseudo-jacobienne est utilisée de préférence à une vraie jacobienne, car elle évite de
préciser quels sont les paramètres d’orientation utilisés, et qu’elle n’introduit de ce fait aucune
singularité de représentation de ces paramètres.
3.6. REMARQUES SUR LES DDL POSSIBLES 43
−−−→ !
Fc→OT
En notant F le vecteur à n composantes −−−−→ représentant le torseur
Mc→OT
T1
résultant et T le vecteur « tension dans les câbles » ... , cette équation (3.15)
Tm
devient :
F = −P.T (3.16)
On peut maintenant écrire sous forme matricielle le Principe Fondamental de
la Statique appliqué à la plate-forme mobile du manipulateur à câbles :
−−−−−→ ! −→ !
Fext→OT Pd
−−−−−−−→ + −→ − → − P.T = 0 (3.17)
Mext→OT, S SG × P d
−−−−−→ !
−
→ Fext→OT
Avec P d le poids de la plate-forme mobile et −−−−−−−→ représentant les
Mext→OT, S
efforts extérieurs appliqués à la plate-forme mobile autres que la gravité et les
efforts transmis par les câbles.
1T 1 mouvement rectiligne
2T 2 mouvement plan d’un point
1R2T 3 mouvement plan d’un corps
3T 3 mouvement spatial d’un point
2R3T 5 mouvement spatial d’une poutre
3R3T 6 mouvement spatial d’un corps
n 1 2 3 3 5 6
nF 1 2 2 3 3 3
nM 0 0 1 0 2 3
Espaces de travail
45
46 CHAPITRE 4. ESPACES DE TRAVAIL
Définition 4.1. :
L’espace de travail théorique est l’ensemble des poses (couple position, orientation) prises
par la plate-forme mobile où n’importe quel effort (des câbles sur la plate-forme) peut être
obtenu avec une tension positive dans tous les câbles.
Définition 4.2. :
Pour un manipulateur parallèle à câbles à n ddl, l’espace théorique WT h est l’ensemble
des poses X de la plate-forme mobile où tous les torseurs peuvent être générés avec une
tension positive dans les câbles. Soit2 :
Définition 4.5. :
Espace de travail théorique (respectivement pratique) total en position :
ensemble
des positions XS où il existe au moins une orientation Xang tel que
XS
X= appartienne à l’espace de travail théorique (respectivement pratique).
Xang
Définition 4.6. :
Espace de travail théorique (respectivementpratique)partiel en position :
XS
ensemble des positions XS tel que X = appartienne à l’espace de travail
Xang
théorique (pratique), quel que soit l’orientation Xang appartenant à un certain ensemble
prédéfini.
P os,[Xang ]
WT h = {XS / ∀Xang ∈ [Xang min , Xang max ] alors X ∈ WT h }
P os,[Xang ]
WP r = {XS / ∀Xang ∈ [Xang min , Xang max ] alors X ∈ WP r }
Définition 4.7. :
Espace de travail théorique (respectivement pratique) total en orientation :
ensemble
des orientations Xang où il existe au moins une position XS tel que
XS
X= appartienne à l’espace de travail théorique (respectivement pratique).
Xang
Définition 4.8. :
Espace de travail théorique (respectivement pratique)
partiel
en orientation :
XS
ensemble des orientations Xang tel que X = appartienne à l’espace de travail
Xang
théorique (pratique), quel que soit la position XS appartenant à un certain ensemble
prédéfini.
Or,[XS ]
WT h = {Xang / ∀XS ∈ [XS min , XS max ] alors X ∈ WT h }
Or,[XS ]
WP r = {Xang / ∀XS ∈ [XS min , XS max ] alors X ∈ WP r }
Ces quatre définitions ont été établies en se focalisant sur les poses : X, et les
partitions de celles-ci en positions XS et orientations Xang . Les espaces de travail
ainsi obtenus sont inclus dans WT h et WP r , et en sont des sous-ensembles.
50 CHAPITRE 4. ESPACES DE TRAVAIL
Les équivalences (4.2) et (4.4) nous permettent d’écrire que les conditions
nécessaires et suffisantes à l’existence d’une solution aux composantes toutes
positives à l’équation (4.1) sont :
1. la matrice P est de rang plein, c’est-à-dire : rang(P) = n,
2. il existe un vecteur à composantes toutes strictement positives dans N (P)4 .
4
L’existence d’un tel vecteur permet de passer d’une solution à composantes non toutes
positives vers une solution à composantes toutes positives par ajout d’un vecteur du noyau
52 CHAPITRE 4. ESPACES DE TRAVAIL
Définition 4.11. :
Dans le cas de l’existence d’un tel vecteur T aux composantes toutes positives
dans le noyau de P, nous parlons de noyau coopératif. Ce qui permet de re-écrire
la définition 4.11 en langage courant :
Définition 4.12. :
L’espace de travail théorique est l’ensemble des poses X où la matrice P est de rang plein
et son noyau coopératif.
Définition 4.13. :
Définition 4.14. :
Démonstration
Sens {rang(M) = n et assertion A} ⇒ B :
Soit V ∈ N (M) / V > 0. Notons C1 · · · Cm les m colonnes
de la matrice M et par extension les points de l’espace affine
→
−
IRn qui y sont associés. Nous avons m
P
i=1 Vi Ci = 0 . Donc
OIRn est barycentre à coefficients tous strictement positifs de
POLM . Donc l’enveloppe convexe ouverte de POLM (de
volume non nul car rang(M) = n) contient strictement OIRn .
Sens B ⇒ {rang(M) = n et assertion A} :
OIRn strictement à l’intérieur de l’enveloppe convexe ouverte
de POLM implique qu’elle est de volume non nul, donc
que rang(M) = n. Cela implique également que OIRn est
barycentre à coefficients tous strictement positif de POLM .
Posons V le vecteur formé de ces coefficients, V > 0, CQFD.
Théorème 4.1.
Une pose X est à l’intérieur du volume de travail théorique WT h si et seulement si
l’enveloppe convexe ouverte de POLP (notée EN V CON V (POLP )) contient strictement
l’origine des coordonnées de l’espace affine IRn (noté OIRn ).
Définition 4.15. :
Théorème 4.2.
Soit M une matrice n × m, m > n, de rang n. Notons Ci ses vecteurs colonnes.
L’enveloppe convexe ouverte de POLM (de volume non nul car rang(M) = n) contient
strictement OIRn si et seulement si POLM0 contient strictement OIRn et rang(M0 ) = n,
m
avec M0 = (λ1 C1 · · · λm Cm ), ∀{λ1 , · · · , λm } ∈ IR−? .
Démonstration
La question du rang des matrices est triviale : la multiplica-
tion des colonnes d’une matrice par un réel non nul n’a pas
d’effet sur le rang d’une matrice.
L’enveloppe convexe ouverte de POLM contient stricte-
ment OIRn , donc OIRn est barycentre à coefficients tous
strictement positifs de POLM . Notons (v1 , · · · , vm )T
m
les coefficients barycentriques. ∀{λ1 , · · · , λm } ∈ R−? ,
M0 = (λ1 C1 · · · λn Cm ) ; il est trivial que OIRn est barycentre
à coefficients tous strictement négatifs λV11 , · · · , λVm m
de
POLM0 . . .
6
L’origine des coordonnées de IRnF : OIRnF est le point à partir duquel on trace les vecteurs −
→
ui .
4.5. DÉTERMINATION GÉOMÉTRIQUE 55
→
−
Ainsi, on peut multiplier toutes les colonnes de la matrice
P par −||li ||, c’est
→
−
ui
à dire remplacer dans la matrice P les vecteurs colonnes →
− par les
ri × −→
ui
→
− !
li−
vecteurs colonnes → . On note cette matrice Pl. Elle s’écrit :
−
→
−
ri × li−
→
−− →
−−
!
l1 ··· lm
Pl = →
− →
− (4.6)
→
− − −→
r1 × l1 · · · rm × lm−
méthode fonctionne aussi pour les manipulateurs à 6 ddl. Elle est appliquée à ce
type de manipulateurs dans les chapitres 6, 7 et 8.
Pour expliquer la détermination graphique de l’espace de travail, nous allons
utiliser diverses architectures géométriques de manipulateurs plans à 3 ddl avec
une poutre pour plate-forme mobile.
La première figure (figure 4.2) montre que, pour une pose (position
et orientation) quelconque de la poutre, nous pouvons tracer les vecteurs
−
→−
!
li
→
− → , et vérifier si OIR3 est bien à l’intérieur de l’enveloppe convexe
−
ri × li−
EN V CON V (POLPl ) obtenue. Ce qui permet d’affirmer si cette pose X est bien dans
l’espace de travail théorique WT h .
→
−
Le manipulateur est plan dans le plan (− →
x ,−
→y ). Les vecteurs li− sont des
→
−
vecteurs du plan, mais les vecteurs − →ri × li− sont orthogonaux au plan. Ils ne sont
non nuls que pour les 2 câbles!avec bras de levier, donc aux extrémités de la
→
−
li−
poutre. Les vecteurs →
− sont des vecteurs de IR3 . Le polyèdre POLPl a
→
−ri × li −
C’est le même manipulateur que pour la figure 4.2. Mais cette fois ci, nous
→
− !
−
li →
−
ne traçons pas les vecteurs →
− , mais seulement les vecteurs li− . Nous ne
→
−
ri × li−
nous intéressons qu’à la matrice PlF et donc à l’espace de travail théorique global
en force WTFh .
Comme pour la figure 4.1, la poutre est tracée dans 2 configurations
différentes pour montrer que l’hyperpolyèdre POLPlF est invariant avec la
position de la poutre (mais pas avec son orientation). EN V CON V (POLPlF ) (qui
est ici confondue avec POLPlF ) est l’espace de travail global en force pour
F,X0
l’orientation X0ang avec laquelle le schéma a été fait, noté WT h ang (pour faire
apparaître que ce n’est pas l’espace de travail théorique global en force dans son
ensemble, mais juste la « tranche » Xang = X0ang ).
La figure 4.4 montre le même manipulateur pour une autre orientation
Xang = X1ang . Nous pouvons constater que EN V CON V (POLPlF ) est différent, et
nous donne la tranche de l’espace de travail théorique global en force pour cette
F,X1
ang
nouvelle orientation WT h .
Il convient d’être prudent, WTFh n’est pas inclus dans WT h , il l’englobe. C’est
un résultat intéressant, mais il n’est que partiel. Ainsi, dans la figure 4.5, le point
S est à l’intérieur de EN V CON V (POLPlF ), donc cette pose fait partie de WTFh .
−−−−→
Cependant, on peut constater que le moment produit par les câbles, Mc→OT ,
calculé en S, ne peut être que négatif. Cette pose X, bien que faisant partie de
WTFh , ne fait pas partie de WT h .
4.6. CONCLUSION 59
4.6 Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons défini précisément l’espace de travail théorique
WT h et l’espace de travail pratique WP r . Ce dernier n’étant pas utilisable dans
une phase de conception d’architectures de manipulateurs, nous nous sommes
intéressé dans la suite du chapitre à WT h et à une méthode géométrique rapide
permettant de le déterminer.
Cette méthode est basée sur la caractérisation mathématique de l’espace de
travail théorique à partir des propriétés de la matrice P. Elle s’exécute avec des
schémas. Dans le cas ou l’organe terminal est ponctuel, elle donne de façon exacte
WT h avec un seul schéma simple. Si l’organe terminal n’est pas ponctuel, la
détermination de WT h nécessite des schémas plus complexes et, si n > 3, il n’est
plus possible de faire les schémas.
Dans ce cas, nous nous contentons de déterminer graphiquement un espace
de travail théorique moins contraignant : l’espace de travail théorique global en
force WTFh . La détermination pouvant se faire par tranches à Xang = Cste.
Cette méthode de détermination graphique et rapide de l’espace de travail
théorique est développée dans un but de pré-conception de manipulateurs à
câbles. Elle fournit des informations qualitatives qui aident le concepteur à choisir
rapidement et sans calculs entre différents concepts concurrents.
60 CHAPITRE 4. ESPACES DE TRAVAIL
61
62 CHAPITRE 5. CONDUITE COORDONNÉE DES TENSIONS
C’est le rôle du projecteur Π sur la figure 5.2 représentant le principe d’une telle
commande.
avec Tqcq un vecteur quelconque de IRm . L’ensemble formé par ces solutions est
un sous espace vectoriel de IRm de dimension m − n, nous le nommerons Tsol . Le
but d’un algorithme de gestion coordonnée des tensions est de choisir un vecteur
T dans Tsol respectant des contraintes de tensions minimales et maximales.
Les contraintes sur les tensions sont linéaires, l’équation F = −PT est linéaire,
nous avons donc à faire à un problème linéaire. L’existence d’une infinité de
solution a priori impose le choix d’un critère de sélection de la solution pour
la résolution du problème.
Si le critère est linéaire (comme par exemple minimiser la plus grande
composante de T), le système se résout par de la programmation linéaire. C’est
le cas du premier algorithme de gestion coordonnée des tensions proposé, par
Ming et Higuchi [Ming et Higuchi, 1994a]. Les problèmes de tensions maximales
et les possibilités conférées par le noyau de P surtout si celui-ci est de dimension
supérieure à 1 n’étaient pas abordés.
Si le critère est quadratique (comme par exemple minimiser ||T||), le système
se résout par la programmation quadratique. C’est le cas de l’algorithme proposé
par R. Verhoeven et M. Hiller dans [Verhoeven et Hiller, 2002] ainsi que dans la
thèse de R. Verhoeven [Verhoeven, 2003].
64 CHAPITRE 5. CONDUITE COORDONNÉE DES TENSIONS
Les bornes sur les tensions font que l’ensemble des vecteurs tensions
acceptables est un hyper-parallélépipède [Tmin , Tmax ]m (dans cet article de R.
Verhoeven et M. Hiller les tensions minimales et maximales sont les mêmes
pour tous les câbles). L’algorithme recherche le vecteur de norme minimale qui
soit solution et dans [Tmin , Tmax ]m . Il se trouve sur l’intersection entre une face
de [Tmin , Tmax ]m et le sous espace vectoriel Tsol . Dans le cas ou le noyau est de
dimension 1, Tsol est une droite et cette intersection est un point. Si le noyau est
de dimension 2, Tsol est un hyperplan, cette intersection devient un segment et il
faut déterminer le point minimisant la norme de T sur ce segment. La suite est
exposée dans l’article de R. Verhoeven et M. Hiller2 .
Pour la recherche de la solution, la programmation quadratique est préférable
(au niveau de la commande) à la programmation linéaire car la solution est
continue. Cependant, nous estimons qu’il est néfaste pour le comportement de
l’ensemble de rechercher à minimiser la norme du vecteur T. Nous proposons
un algorithme basé sur un autre critère quadratique.
F = −P · T (5.2)
1
L = (T − Topt )T (T − Topt ) + λT (F + P · T) (5.3)
2
∂L
La condition de stationnarité s’écrit : ∂T
= 0. Soit, après dérivation :
T − Topt + PT λ = 0 (5.4)
T = Topt − PT λ (5.5)
F = −P(Topt − PT λ)
soit :
λ = (PPT )−1 (F + PTopt )
2
dans le court résumé de leur algorithme, j’ai employé mes notations pour ne pas perdre le
lecteur, les notations employées par MM. Verhoeven et Hiller sont différentes.
5.3. PROPOSITION D’ALGORITHMES 65
Si non, nous allons saturer les contraintes de tension violées suivant une
certaine stratégie et rechercher la solution.
T − Topt + PT λ + µk ek = 0 (5.7)
F = −P · Tsol
eT
k Tsol > Tk, max
ou :
Tk, sol > Tk, max
En introduisant Tsol et λsol dans (5.7) et (5.2), on obtient :
ou :
eT
k (T − Tsol ) = Tk, max − Tk, sol
PPT (λ − λsol ) + µk Pk = 0
68 CHAPITRE 5. CONDUITE COORDONNÉE DES TENSIONS
Ce qui donne :
λ = λsol − µk (PPT )−1 Pk (5.10)
Multiplions maintenant (5.9) par eT
k :
eT T T T
k (T − Tsol ) + ek P (λ − λsol ) + µk ek ek = 0
Soit :
(Tk, max − Tk, sol ) + PT
k (λ − λsol ) + µk = 0 (5.11)
En reportant λ obtenue par la relation (5.10) dans (5.11), on obtient :
T −1
(Tk, max − Tk, sol ) − µk (PT
k (PP ) Pk − 1) = 0
Soit :
µk = δk (Tk, max − Tk, sol )
avec :
1
δk =
PT T −1−1
k (PP ) Pk
En remplaçant µk par sa valeur dans (5.10), on obtient :
λ = λsol − δk (Tk, max − Tk, sol )(PPT )−1 Pk
Et en remplaçant µk et λ dans (5.9) on obtient :
T = Tsol + δk (Tk, max − Tk, sol )PT (PPT )−1 Pk − δk (Tk, max − Tk, sol )ek
En factorisant et avec P+ = PT (PPT )−1 , on obtient :
T = Tsol + (Tk, sol − Tk, max )δk (ek − P+ Pk ) (5.12)
que l’on appelle Tsat
sol
Vérifions que −P · Tsat
sol = F :
−P · Tsat
sol = −P(Tsol + (Tk, sol − Tk, max )δk (ek − P+ Pk ))
= −PTsol − (Tk, sol − Tk, max )δk P(ek − P+ Pk )
= F − (Tk, sol − Tk, max )δk (Pk − PP+ Pk )
= F
Vérifions également que Tk sat
sol = Tk, max :
Tk sat T sat
sol = ek Tk sol
= eT +
k (Tsol + (Tk, sol − Tk, max )δk (ek − P Pk ))
= Tk, sol + (Tk, sol − Tk, max )δk eT +
k (ek − P Pk ))
On remplace P+ et δk et on obtient :
T −1
1 − PTk (PP ) Pk
Tk sat
sol = Tk, sol + (Tk, sol − Tk, max )
PT T −1
k (PP ) Pk − 1
Tk sat
sol = Tk, sol − (Tk, sol − Tk, max )
= Tk, max
Cette solution est égale à Tsol plus la projection sur le noyau, dans la direction
saturée, du dépassement de tension. La figure 5.5. donne une représentation
graphique de la solution avec une contrainte saturée pour n = 2 ddl et m = 3
câbles.
5.3. PROPOSITION D’ALGORITHMES 69
F IG . 5.5 – Tsat
sol solution de T minimisant ||Topt − T||, avec T2 saturée à T2max
Calcul de Tsat
sol pour plusieurs contraintes saturées simultanément
Notons Tlim le vecteur des tensions limites franchies par le vecteur Tsol
calculé sur le problème sans contraintes en tension. Ce vecteur est de dimension
q ≤ m − n, et contient des Tmin et des Tmax (par exemple Tlim = (T3, max , T6, min )T ,
si la tension dans le 3-ième câble est supérieure à la tension T max admissible pour
ce câble et que la tension dans le 6-ième câble est inférieure à la tension T min
admissible pour ce câble).
70 CHAPITRE 5. CONDUITE COORDONNÉE DES TENSIONS
Le lagrangien s’écrit :
1
L = (T − Topt )T (T − Topt ) + λT (F + P · T) + µT (ET T − Tlim ) (5.13)
2
avec E = (ek1 · · · ekq ) correspondant aux q ≤ m − n tensions à saturer sur leur
limite violée.
∂L
La condition de stationnarité ∂T = 0 s’écrit :
T − Topt + PT λ + E · µ = 0
ET (T − Tsol ) + PT
sat (λ − λsol ) + µ = 0 (5.17)
∆sat + PT
sat (λ − λsol ) + µ = 0 (5.18)
De (5.16) on obtient :
5.4 Conclusion
Dans ce chapitre nous avons abordé les problèmes de gestion coordonnée
des tensions posés par la redondance cinématique des manipulateurs parallèles à
câbles. Après avoir expliqué la nécessité d’une telle gestion des tensions et donné
un aperçu des algorithmes de la littérature, nous avons proposé notre algorithme
de gestion coordonnée des tensions.
La particularité première de notre algorithme est de chercher à minimiser
||Topt − T||, Topt étant la tension que nous avons jugé optimale pour le
comportement du système. Un des avantages de cet algorithme est la continuité5
de la solution.
5
de la tension dans les câbles en fonction du temps
72 CHAPITRE 5. CONDUITE COORDONNÉE DES TENSIONS
Chapitre 6
73
74 CHAPITRE 6. CONCEPTION : RÈGLES ET EXEMPLES
LP1
LP1
LP2 LP2
O
LP3
z LP3
y
(b) 7 câbles reliant 2 fois
3 points
3−2−2 1−3−3
Comme les points n’ont pas tous les mêmes « poids »1 , la solution triangle
isocèle est à étudier. Une phase d’optimisation est à envisager.
Pour avoir rapidement une idée précise des possibilités d’évolution d’un tel
manipulateur, nous utilisons la méthode établie au chapitre 4. Ce manipulateur
est à 6 ddl ; pour une première approche nous nous intéresserons uniquement à
l’espace de travail en translation pour une orientation « nulle », c’est-à-dire les
deux triangles orthogonaux.
→
−
Le point origine choisi pour tracer les vecteurs câbles li− est le point d’où
partent 3 câbles. Il est noté S. D’après les théorèmes énoncés chapitre 4, le
→
−
polyhèdre POLPlF formé par les points extrémités des vecteurs li− tracés à partir
de S (représenté figure 6.3) est l’espace de travail global en force à orientation
F,Xnull
nulle WT h ang . C’est également le volume atteignable par S, la plate-forme mobile
étant orthogonale au triangle du bâti.
Nous pouvons ainsi constater que malgré le fait que le bâti et la plate-forme
mobile soient plans, l’espace de travail en déplacement n’est pas plan. Il a comme
« profondeur » la largeur de la plate-forme mobile. Si l’on incline la plate-forme
mobile, on diminue le projeté orthogonal de sa largeur sur la normale au plan
du bâti. Il s’en déduit facilement, sans faire les autres schémas, que cela diminue
d’autant la « profondeur » de l’espace de travail en déplacement.
1
1 point a 3 câbles, alors que les autres en ont 2, il est donc logiquement plus « important »
76 CHAPITRE 6. CONCEPTION : RÈGLES ET EXEMPLES
6.3.1 Principe
Après avoir décidé d’utiliser deux câbles par ddl, reste à les agencer, en faisant
attention aux croisements, et en gardant à l’esprit que ce sont les débattements
angulaires que nous avons décidé de privilégier.
2
voir chapitre 4
6.3. MANIPULATEUR À DOUZE CÂBLES 77
Cette architecture élimine tout risque de collisions entre les quatre câbles.
Chaque sous ensemble « diamant » assure une rotation et une translation.
Pour avoir les six ddl, il faut et il suffit d’en assembler trois orthogonalement,
comme sur la figure 6.5. Cela donne une croix à 6 branches de longueurs égales et
orthogonales entre elles pour la plate-forme mobile, et un octaèdre régulier pour
le bâti.
Z Y
croix - organe terminal
bâti
câbles
45˚avant collision des câbles, ce qui est une bonne aptitude en rotation pour un
manipulateur parallèle à câbles.
6.4 Conclusion
Dans ce chapitre, qui fait la transition entre l’étude théorique des chapitres
3, 4 et 5 et l’application à la conception d’une suspension active pour soufflerie
abordée dans les chapitres 7 et 8, nous avons synthétisé les règles essentielles de
conception des manipulateurs parallèles à câbles et proposé deux architectures
particulières :
– L’architecture minimale. Elle ne semble pas avoir d’intérêt pratique, c’est
un cas d’école.
– L’architecture à 12 câbles. Elle présente des capacités en rotations fort
intéressantes. Cependant le bâti et les câbles encombrent l’espace de travail
de ce manipulateur. On peut la réserver aux applications où un accès à
l’organe terminal n’est pas nécessaire pendant le fonctionnement, comme
par exemple pour un appareil de test à la résistance aux fortes accélérations.
82 CHAPITRE 6. CONCEPTION : RÈGLES ET EXEMPLES
Chapitre 7
83
84 CHAPITRE 7. PREMIERS CONCEPTS - SACSO-7
2
l’étude est réalisée avec une maquette de mirage au 1/15e , mais n’importe qu’elle maquette
d’avion de combat d’un mettre d’envergure peut être envisagée
7.1. CONCEPTION D’UNE ARCHITECTURE À 7 CÂBLES 85
Cette solution offre une capacité d’évolution en roulis3 trop réduite. Lorsque la
plate-forme mobile se retrouve au centre de la veine (condition optimale pour le
roulis dans les 2 sens), les câbles 3 et 2 (respectivement 1 et 4) se retrouvent alignés
pour un roulis de 45o (respectivement −45o ), la limite d’évolution en roulis est
alors atteinte.
Une solution pour améliorer cette capacité en roulis est l’architecture
« diamant », présentée au chapitre 6, base du manipulateur à 12 câbles.
Cependant, cette solution n’est valable que s’il y a un nombre suffisant de
câbles pour assurer un hyperpolyèdre suffisamment volumineux. Ce qui n’est
pas le cas de notre architecture à 7 câbles, les limitations intrinsèques de cette
architecture devenant rédhibitoires (voir figure 7.3).
Devant la non satisfaction donnée par ces deux architectures, nous avons tenté
de les mixer. Pour cela nous avons rajouté un point d’ancrage supplémentaire sur
la plate-forme mobile. Cette architecture, nommée « balançoire » est présentée
figure 7.4.
Pour respecter la symétrie, le point d’ancrage supplémentaire, LP4 , est situé
dans le plan de symétrie longitudinal de la maquette. Sa position dans ce plan
pouvant faire l’objet d’une étude plus approfondie. La solution la plus simple,
qui n’est pas forcément la plus efficace, est de le placer légèrement en arrière de
la barre transversale du « T » [LP2 , LP3 ] de façon à ce que cette dernière ne rentre
pas en collision avec les câbles, tout en gardant un « T » assez court.
Les 4 centres des poulies sont regroupés en 3 points, sommets d’un triangle.
Ce triangle étant équilatéral pour en maximiser la surface.
3
Comme la plate-forme mobile porte une maquette d’avion, c’est le repère aéronautique de la
maquette qui est employé.
86 CHAPITRE 7. PREMIERS CONCEPTS - SACSO-7
porté sur des outils d’études rapides et intuitifs. Outils développés conjointement
aux réflexions sur l’espace de travail de SACSO-7 et présentés au chapitre 4.
L’étude a porté sur le principe architectural de base, présenté figure 7.5.
L’impossibilité d’accrocher les câbles avant en un même point sur le « T » et
l’impossibilité d’avoir deux centres de poulies en un même point n’étant pas prise
en compte dans un premier temps.
(b) résultat
(a) construction graphique
(a) en tangage avec une vue latérale (b) en lacet avec la vue de dessus
On peut alors aisément déduire à l’aide de cette figure 7.10 que le tangage
maximal θmax (respectivement le lacet maximal ψmax ) au centre de l’espace de
travail est égal à arctan( Lh ) (respectivement arctan( Ll )) , avec h la hauteur du bâti, l
sa largeur et L sa longueur. Plus L est grand, meilleur est la capacité en translation
sur l’axe x, aux dépens du lacet ψ et du tangage θ.
7.2. ESPACES DE TRAVAIL 91
(a) cas 1, c’est en dessous (b) cas 2, cela semble hors (c) cas 3, sur que c’est
de la limite limite hors limite
R
R
R
2
2 R
2
Nous sommes passés de 7 à 9 câbles pour maximiser les surfaces des faces du
polyèdre formé par les poulies. Ainsi les poulies des câbles avant et les poulies
des câbles arrières doivent elles former deux carrés. Mais, de la même façon qu’il
93
94 CHAPITRE 8. UNE ÉVOLUTION, SACSO-9
y avait deux solutions pour l’orientation relative des deux triangles formés par les
centres des poulies avants et arrières de l’architecture SACSO-7, il y a également
deux solutions pour les carrés formés par les centres des poulies avants et arrières
de SACSO-9.
Soit les deux carrés sont parallèles, soit ils forment un angle de 45˚. Les deux
solutions sont représentées sur la figure 8.2.
X
Y
La vue de la maquette virtuelle en OpenGL figure 8.5 permet d’avoir une idée
de l’ensemble, avec la maquette, intégré dans la soufflerie verticale de l’IMFL,
lieu envisagé pour l’installation du prototype.
Le concept architectural de la suspension active pour soufflerie est maintenant
entièrement défini. Dans la suite nous présentons une validation rapide de son
espace de travail.
8.3 Le prototype
L’architecture SACSO-9 telle que définie dans ce chapitre a été retenue pour
la fabrication du prototype de la Suspension Active pour SOufflerie. Après une
phase de mise au point au DCSD à Toulouse, il est prévu de l’implanter dans la
soufflerie verticale de l’IMFL.
Une vue d’ensemble est visible sur la figure 8.8, maquette bridée au centre de
la veine de la soufflerie (représentée par le tapis vert).
101
102 CONCLUSION
105
106 RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES