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Introduction

C’est avec un enthousiasme non dissimulé que je vous écris en direct de mon égo.
Celui-là même qui va disparaître…Forcément bien identifié à mon corps comme il se
doit, il n’a pas hésité à prendre la plume pour « vous écrire un mot ». Peut-être sent-il
la fin venir ? Ce qui l’angoisse et le réjouit à la fois. Aïe ! On pense tout de suite à la
mort du corps, la disparition mais pas forcément. Car lui, mon égo, il rêve, continue à
rêver sans cesse de connaître, comme les Eckhart Tollé, Caroline Blanco, Armelle
Sixte, Yolande, Betty, Laurent Lévy, Gary Renard, Sylvain Du Boullay, Moodji, et j’en
oublie car il y en a des centaines, peut-être quelques milliers, qui, dans l’ombre, sont
devenus observateurs de leur personnage. Certains ont rejoint la Source, d’autres,
l’Absolu (au sens de BIDI), peu leur importe car ils ont rejoint la conscience pure,
l’Amour, la Paix qu’ils sont réellement et qu’ils n’ont jamais cessé d’être. Tout comme
nous, moi, toi et tous les autres. Même ceux qui ne savent pas, n’ont rien lu, rien
compris. Forcément puisqu’il n’y a rien à comprendre mais à être, en vérité. Oh !
Comme c’est beau. Oh ! Comme ça paraît facile ! Être, un petit enfant qui joue dans
la lumière de sa propre lumière ! Alors, nous, les Egos, les purs, on s’emploie à
toutes sortes de jeux avec la foi qu’un jour dans cet étroit temps et espace qu’est
l’existence de l’égo, on va enfin y arriver. On apprend à défaire, à ne pas faire, à
accueillir, à pardonner en attendant la fin de la raison d’être du pardon. On a bien
compris qu’en fait il n’y avait rien à pardonner car nous, on a étudié le « Cours en
miracles » ou « Gary Renard ». Mes propos peuvent sembler sarcastiques mais en
fait ils énoncent juste un état de faits de l’existence de ceux qui cherchent et qui ne
trouvent pas. Forcément puisqu’il n’y a rien à chercher. Alors quoi ? Où est la porte,
à la fin !? ça ne s’obtient pas. Ah bon ! Mais alors, au moins, comment sortir de cette
souffrance, de cette peur incessante qui voile ce que nous sommes vraiment ? Hein,
comment ?
Mais enfin, le lâcher prise ! Ce fameux truc, le lâcher prise ! Oui, bien sûr que oui !
Mais lâcher prise de quoi, de qui ? D’autant qu’il n’y a rien à faire. Que ça survient
comme ça, sans processus. Parfois, peut-être selon certains par le partage, la
rencontre qui fait tilt ! Devons-nous courir auprès de Moodji, Byron Katie, Eckhart
Tollé ? Rester près d’eux de longs mois et partager, partager, partager jusqu’à ce
que l’ego « ferme au moins un peu sa gueule » comme disait feu Luis Ansa. Oui,
peut-être ? Mais on nous dit que le petit personnage que nous sommes va continuer

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à exister jusqu’à ce qu’il disparaisse, tout comme l’univers selon Gary Renard. Je le
crois volontiers et même je m’en réjouis car il est synonyme de délivrance malgré toi,
ego, qui pour l’instant domine, contrôle, sécurise, protège.
Lorsque j’étais enfant, je pouvais passer des heures sur la plage à m’entraîner au jeu
de l’ego. Je construisais des murailles de sable face à la mer, au loin, retirée, avec
cet espoir, cette certitude qu’elle ne franchirait pas ma muraille. Je passais un temps
infini à la consolider, creuser des douves pour l’empêcher de briser mon mur mais
chaque fois, c’était partie remise. Tel l’amour, elle arrivait avec son flux et son reflux
et finissait forcément par anéantir cette muraille. On ne pouvait même pas, au bout
du compte, retrouver, ne serait-ce qu’une trace de cette muraille tant chaque grain de
sable avait trouvé sa place en rejoignant les autres dans une unité parfaite. Oui, je
trouvais cela désespérant. Et voilà que cinquante ans plus tard, je continue
quotidiennement à creuser du sable, monter des murailles. Serais-je un imbécile ?
(Ce qui ne veut rien dire, d’ailleurs) Non, je ne crois pas. Alors, pourquoi cet
acharnement, cette obstination ? Parce que l’ego ne supporte pas l’idée de son
anéantissement ? Parce que ce « qui nous sommes vraiment » a besoin de voir en
face l’unité des grains de sable et que c’est ce qui advient quoi qu’il arrive ? Cette
force en nous veut surgir quoi qu’il en soit, quoi qu’il en coûte à l’ego.

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Est-ce qu’il y a à faire ? Ou est ce qu’il n’y a rien à faire ?

Le « monde » spirituel vous dira toujours qu’il n’y a rien à faire mais qu’entend le petit
personnage ? Dans ce cas tout ce que je fais ne sert à rien. A quoi bon ?
Le spirituel répond qu’il y a juste à être. Ok, mais le petit personnage entend : Voilà
quelque chose à faire et donc, tout de suite après lui vient la question : Comment
faire pour juste être ?
Le spirituel n’écarte pas l’idée de se faire à manger ou de se brosser les dents mais il
écarte quoi au juste ? Et bien, il écarte l’idée qu’il y a aurait un programme par
étapes (à faire) pour s’éveiller ; mais le spirituel rappelle que ce n’est pas le petit
personnage qui va s’éveiller. Pourtant, dans les formes, c’est ce que nous voyons,
rencontrons, écoutons, lisons : Des personnages éveillés (Moodji, Eckhart Tollé…)
Alors, ils ne sont rien, comme des personnages de films. Y’a-t-il un écran derrière
lequel on peut se rendre compte que leurs corps, aussi beaux et sympathiques
soient-ils, sont juste des formes qui apparaissent, se nourrissent, se brossent les
dents…Mais aux, ont conscience, euh, non, ils sont la conscience unique et
indivisible qui sait qu’elle n’est pas ça. Effectivement, comme ils disent, le mental ne
peut pas comprendre. C’est au-delà de ses capacités. L’éveil est indescriptible et il
n’y a rien à faire pour qu’il advienne mais parfois il advient mais alors, à qui ? à
quoi ? Et comment ? Et pourquoi ? demande le mental. Suis en train de vous écrire
pour trouver ? (Mon petit personnage ou ego bien sûr !)
Alors, le mental se dit juste : Si ça se trouve je suis fou et toute cette bande de
copains du « cours en miracles » aussi. Alors, qu’est ce qui fait qu’on continue à
faire ? à se voir ? à échanger ? à vouloir partager ? C’est très simple : Echapper à la
souffrance !!! Communiquer ou tout au moins s’exercer à communiquer en paix en
« ne faisant rien » ou tout au plus en méditant quelques passages du « cours », s’en
imprégner, toucher le calme intérieur qui est là en chacun de nous (ou à l’extérieur, je
ne sais pas). Ce calme qui est notre maison individuelle et collective, l’apaisement de
se rendre compte qu’on n’est pas seul, sans doute une illusion puisqu’il est dit que
seules les formes semblent individuelles. Mais bref, un cours instant, du « cours
instant », nous touchons du doigt le délicieux sentiment de notre foi en l’amour.
Pourquoi ? Parce que cet amour/énergie, puissance universelle nous envolent au-
dessus de la souffrance. On peut la voir un bref instant (qui peut durer plusieurs
heures ou jours, bien sûr), ridiculement insignifiante, voire totalement insignifiante. A

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cet instant, nous sommes Dieu, éveillés ! Et puis, je retourne dans ma voiture, je
rentre chez mon « petit » moi et les affaires reprennent et le mental m’indique une
quantité de choses à faire très importantes. Je ne les observe pas comme des
choses à faire mais collées, greffées à moi et d’ailleurs ça devient moi, l’illusion que
c’est moi et que tout est revenu et la souffrance avec. Alors qu’il suffit juste ce petit
détachement minuscule et à la fois énorme, d’observer ce qui se passe et laisser
faire… Sans doute…

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Le Jugement

Chacun sait, « spirituellement parlant » que le plus terrible jugement est envers soi.
Ce qui suit est évidemment le jugement des autres. La responsabilité se transforme
habilement en culpabilité ; et donc peur d’avoir abîmer l’autre qui ne va plus nous
aimer.
Le non-jugement de l’autre s’apparente non plus à l’amour universel mais à la peur
d’être seul, coupable et en voie de « destruction massive ». L’ogive du jugement est
lancée et le retour ne se fait pas attendre. Bien faire, mal faire. Avoir bien fait, avoir
mal fait ; Piliers du tempo de l’ego. L’ego se scrute, s’analyse, borne le paysage du
futur en cherchant de quoi se rassurer sur le fait, que tout compte fait, il a bien fait. Si
l’autre lui renvoie (l’autre étant un autre personnage, bien sûr), qu’il a effectivement
mal fait, la torture intérieure trouve aisément sa place, s’installe confortablement et
peut même se donner l’impression que c’est durablement. Il suffit pour ça qu’il y
repense, ne serait-ce qu’une fois et l’intensité douloureuse de la culpabilité reprend
toute son énergie comme si le fait venait d’avoir lieu. Voilà le mécanisme étrange de
l’ego. Par principe, il est séparé et seul, compte sur l’idée incongrue de son
épanouissement, l’idée qu’il va cheminer dans la bonté reconnue par ses pairs (les
autres egos). Il exclut toute idée de mauvaises pensées, rejettent les affameurs, les
despotes, les poseurs de bombes, les méchants patrons, les exploiteurs de tous
poils. Il est pourfendeur du mal, des méchants. Ce qu’il ignore, c’est que les
affameurs, les despotes, les méchants pensent très exactement comme lui, qu’ils
sont dans le Vrai, la justice. Ainsi la guerre au sens propre comme au sens figuré fait
rage de toutes parts. Attaqués et attaquants se cherchent, se classent, s’étiquettent
pour former parfois des groupes en « bataille rangée ». Parfois, le pardon émerge
pour calmer le jeu. On évalue tout de même la qualité du pardon que l’on reçoit ou
que l’on donne car le jugement n’a quitté personne. Quand l’éveil pointe, on réalise,
comme je l’ai dit plus haut, qu’il n’y a rien à pardonner, que nous sommes UN dans
de multiples formes jouant un grand spectacle qui est le même depuis la naissance
de l’homme. Cette existence de l’homme qui semble durer depuis d’innombrables
siècles selon nos « datages » et nos calendriers mais qui en réalité équivaut à une
fraction de secondes.
En définitive, il n’y a rien que la conscience qui fait l’expérience de la forme mais on
se croit une multitude au vu des quantités infinies et variées de formes qui

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apparaissent et disparaissent. On pourrait sentir ou au moins penser : je suis Toi, tu
es Moi. Mais en termes d’ego identifié à un corps, j’ai la croyance en la distinction
héroïque de moi-même qui va s’accomplir dans le « Bien » et peut être même être
reconnu pour la postérité. Mais qui ? Oui, qui a eu cette chance depuis que
l’expérience existe ? Des chefs d’états ? Des Mandela ? Des Gandhi ? Des Che
Guevara ? Des Mère Theresa ? Non, Bien sûr que non, on le sait, leurs noms
disparaitront peut-être moins vite que leur corps mais eux aussi seront oubliés. Les
seuls noms qui trainent encore, car totalement dans la conscience d’être, la lumière
vivante de l’amour sont peut-être Jésus, Bouddha. Je n’en connais pas d’autres
aussi populaires. Voilà, eux, n’ont rien fait car il n’y avait rien à faire même si on leur
prêt des capacités miraculeuses. Leur présence suffisait à être un enseignement.
Eux, n’ont pas jugé, jamais. Peut-être pris des positions, oui, laisser échapper
quelques colères, quelques ressentiments, quelques doutes, quelques changements
de points de vue, de positionnement de leur présence. Alors voilà, plutôt que de se
souvenir que nous sommes déjà Dieu comme eux l’ont fait, on se contenterait bien
de « ressembler » à jésus christ. Les jugements de l’ego sur lui-même
disparaitraient. La belle déconvenue, le beau leurre ! C’est avec un acharnement
démesuré que l’ego persiste et signe pour survivre jusqu’à la mort qu’il repousse au
plus loin, effrayé de ne pas comprendre à quoi toute cette énergie gigantesque qu’il
déploie pourra bien servir. Mais c’est plus fort que lui, il faut qu’il le fasse, se
contenter de croire qu’il n’est pas l’ego dans un corps ne l’intéresse pas vraiment.
C’est un concept, un concept où tout ce qu’il fait avec acharnement n’aurait plus de
sens et que ferait-il ensuite ? Être ? Mais qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire,
Être ?

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Être, c’est quoi ?

Une bougie s’est allumée par « l’opération du saint esprit ». Les parents qui ont
donné naissance à ce corps n’en croient pas leurs yeux. Emerveillés, un peu dans la
croyance qu’ils ont fabriqué ce petit être resplendissant de nature brute, d’innocence
pure.
Mais qui a fabriqué quoi ? Est-ce l’ego ? Sont-ce les corps eux-mêmes ? Les deux ?
ou bien ni l’un ni l’autre ? Ce ne sont pas une mais trois, quatre, cinq questions à
multiples variantes. Evidemment, on peut se référer à Khalil Gibran (vous
connaissez ?) : « Vos enfants ne sont pas vos enfants, ils sont les filles et les fils de
l’appel à la vie à elle-même. Ils viennent à travers vous mais non de vous. Vous êtes
les arcs, ils sont les flèches… » Oui, c’est beau ! On reste un moment à méditer sur
ces phrases, très belles et entre ces méditations, avec cet enfant, on joue, on habille,
on cherche les sourires, on nourrit le corps avec précaution, on initie à ce qui nous
semble le meilleur pour lui. D’ailleurs, on cherche le meilleur du meilleur pour cette
magnifique perle rare qui est sortie de nous (on finit assez facilement et rapidement
par être convaincu qu’elle nous appartient presque comme un bras !) On éprouve
une joie immense à protéger, entourer. Une joie qui est incommensurable parfois ;
qui vient de la Source. Oui, on ne le sait pas toujours mais c’est une telle joie qui
semblait inconnue. Elle ne ressemble à aucune autre éprouvée avant son arrivée. Je
ne doute pas une seconde qu’il en est totalement de même lorsque l’on adopte un
enfant. Cette joie, pour ceux qui ont adopté ou procréé peut peut-être ressembler à
l’instant de la rencontre avec celui ou celle avec qui on a conçu ou adopté ce petit
être. (Le fameux coup de foudre pour certains). Alors, l’a-t-on conçu ? Ou en tous
cas, qui l’a conçu ? L’alchimie des corps, sans doute, même sans aucun doute. Il n’y
a qu’à distinguer les ressemblances de nos corps avec lui pour se rendre à
l’évidence. Alors, nous, c’est lui ? Ainsi, la famille se créée, oubliant qu’à des
générations, eux, les ancêtres, c’est aussi nous, c’est aussi lui ne faisant qu’un. Il n’y
a pas cette mémoire car parfaitement inutile en soi et la nouvelle famille se croit donc
séparée. Séparée de toutes ces formes disparues. Le repli commence et les soins
prodigués à ce petit être redoublent lorsque les premières fièvres arrivent avec les
premiers médicaments. La panique nait là, tapie dans l’ombre, elle se déploie dans la
crainte croissante de la disparition de notre perle rare. Oui, c’est bien naturel et

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totalement légitime. Pourquoi ne suivrions-nous pas le cours des choses?
Seulement, la peur psychologique, au sens d’Eckhart Tollé, débarque, s’installe et
borne la trajectoire. On ne fait pas qu’éprouver de la joie ou la partager. On vit avec
ce principe de précaution pour préserver ce petit ange. Et là, ce principe s’ancre
profondément en nous, tout doucement. Puis vient le choc des séparations : La
nounou, la crèche, l’école, le lycée puis le départ de ce bébé devenu grand. Au
départ, le début de la saison des microbes, on ne s’aperçoit de rien. Ce petit stress le
plus souvent insignifiant vient faire de l’ombre à la joie de l’ego. Ces premiers petits
« bobos », qui sont en fait l’appel à l’identification redoublée du corps, redoublée car
nous avions la nôtre, propre identification et soudain, en voilà une seconde qui vient
la renforcer.
Je fais un appel solennel à tous les êtres déclarés « éveillés » qui l’étaient avant la
naissance d’un enfant. Pour l’instant je n’en connais pas. En tous cas, ni Jésus, ni
Bouddha n’ont pu connaitre cela.
Avec les petits soucis qui arrivent à notre perle rare, viennent le sens de la
responsabilité et sa sœur jumelle, la culpabilité. L’attente de la guérison de son petit
corps, par exemple, l’incontournable passage dans les mains des médecins de tous
poils. Parfois c’est une belle torture, parfois moins. Tout comme confier l’enfant à une
nounou. Ces premières séparations n’occasionnent pas forcément le détachement
confiant au saint esprit, malheureusement ! Le saint esprit arrive en dernière position,
quand on a utilisé toutes nos cartes at qu’on ne sait plus quoi faire. Un peu comme
les gens se remettent à croire en Dieu en cas de guerre. La peur, qui s’était tapie
dans l’ombre à la naissance de l’émerveillement ou à l’émerveillement de la
naissance ressurgit en force. L’ego triomphe. Il est sur le podium. Il exulte et fait un
pied de nez à Dieu. On veut que le corps SOIT, et de surcroit, que le corps de ce
bébé soit le plus beau possible, admiré, choyé par les autres. Les autres sont la
plupart du temps passagèrement attendris à quelques grands-mères ou grands-
pères près, qui revivent à travers cette petite famille naissante, la joie, qu’ils ont
éprouvée à l’époque de votre propre naissance, celle d’avoir touché la source un bref
instant. Je ne suis pas en train de faire l’apologie de la non-naissance,
« l’empêchage » de concevoir un bébé. Non, sincèrement Non. J’essaie juste de me
rapprocher du moment où j’ai retrouvé la source dans le regard de ce bébé que j’ai
dit être le mien, comment ce partage s’est estompé et au profit de quoi ? Et comment

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je rame, tout comme mon bébé devenu grand, pour retrouver la source. Sommes-
nous si stupides, tous, pour frôler une telle joie et s’en détourner ???
Ce n’est évidemment pas un acte volontaire mais bien entendu inconscient et
conditionné à un contexte totalement défavorable à la confiance en Dieu.
Vous allez me dire, qui essaie de comprendre ? Là ? maintenant ? Pour quoi faire ?
Et bien aussi peu évident que cela puisse paraître, ça pousse en moi, avec ce désir
surpuissant de sortir de l’ego et de le regarder en face. Pourquoi ce corps, alors ?
Représentation de l’habitacle de l’ego ? Pourquoi est-il là, à nous rappeler à chaque
instant le personnage et les multiples tâches qui incombent à son rôle ? Est-ce Dieu
ou nous qui aurions créer ce travail ? Est-ce une œuvre ratée ? Un essai dont il ne
se remet pas ? Dîtes le, je vous en prie ! Ce n’est pas possible, tu n’as pas créé
l’homme à ton image comme il est écrit dans la bible ? « Le cours » s’évertue à nous
dire que nous avons choisi la séparation d’avec Dieu, d’avec qui nous sommes, la
paix absolue. Mais pourquoi faire ? Pour souffrir de cet état ? Sommes-nous assez
stupides pour choisir une telle condition ? Je ne me souviens pas avoir choisi ça.
Sincèrement, honnêtement, je ne me souviens pas d’avoir choisi, ne serait-ce que
choisi. J’ai subi, oui, j’ai subi. La folie de ma mère, le formatage de l’école, la
recherche d’un travail pour ne citer que ça. Jamais je ne me suis senti en face d’un
tel choix aussi dingue, sinon, au départ, vous pensez bien que je n’aurais pas hésité
une seconde. Alors, « les éveillés » nous disent : « Choisis à nouveau ! » Change
ton regard ; quitte cette perception erronée et insane. Oui, je veux bien, t’imagine
bien, cher éveillé que je veux bien mais c’est là, omniprésent, du lever jusqu’au
coucher sans quasi discontinuer.
Oui, j’en veux à Dieu, qui est moi-même et tout à la fois. Oui, je lui en veux de
m’avoir laissé endosser ce rôle, ce personnage, cette personne qui nage, qui se
retient de ne pas couler. Vous devez vous dire, chers lecteurs, mais comment va-t-il
sortir de cela ? Le héros, l’ego, comme vous voudrez. Va-t-il se soumettre ? C'est-à-
dire, lâcher prise et comment va-t-il procéder ? Et bien, ce n’est pas lui qui va le faire.
Il en est tout à fait incapable. C’est Dieu en lui et au-delà de lui qui va intervenir.
Revenons à la pensée, ce maître à penser. C’est lui l’animateur, le chef d’orchestre
qui joue sans partition. Chaque pensée qui surgit n’a même pas besoin d’être
observée pour qu’il s’en empare. Le « je pense donc je suis » opère à 100%. Il faut
juste le remettre à 0% ? Il y a de la marge, me direz-vous.

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Imaginons que vous n’êtes pas ces pensées, comme celles que je vous livre à
présent. Elles surgissent, prennent un ton par le prisme des émotions. Lui, le corps, il
ne sait rien. Il bouge au gré des pensées auxquelles nous donnons foi. (Quoique
certains scientifiques estiment que le corps bouge avant même la pensée). Et si
toutes ces pensées étaient de la « merde » comme dit Moodji. Si, dès qu’une se
présentait en dehors de celles qui nous font manger, uriner, déféquer et autres
besoins, nous rigolions bien fort à l’intérieur ? Hein ? Qu’en dîtes vous ? Non, pas
rire de l’expression des pensées des autres mais des siennes propres, juste les
siennes. En rire, qu’elles soient apparemment bonnes ou mauvaises. Chaque fois,
l’hilarité intérieure. Vraiment qu’en pensez-vous ? Je suis fou ? Ah ! Oui, c’est ça, je
suis fou. Là, franchement petite réponse. Autre chose ? Je ne suis pas réaliste ? Ah
Ah ! Mais la réalité n’est-elle pas que ce corps va disparaître avec ses pensées, de
toutes façons ? Si on tentait le coup du rire intérieur tout en mangeant, déféquant et
tout le reste. A quoi bon, allez-vous me dire ? Mais, pas de foi dans la pensée = pas
de souffrance, mes amis !
Mais ne devrions-nous pas en garder quand même, quelques-unes ? Les trier. A
quoi bon ? Oui, mais vous allez me dire, nous n’aurons plus de conversations dans
ce cas ? Ben, non, en tous cas, sûrement pas celles que nous connaissons
aujourd’hui. Pas de pensées ou plutôt pas de foi dans les pensées surgissant et la
lumière, surgit, elle, sur l’insignifiance de nos sujets de conversations. Juste la
lumière dans les yeux, témoins de la lumière que nous sommes. Le personnage
réduit à néant ou au moins la risée de moi-même. Ce n’est pas beau ? ça ne vous
donne pas un petit air de liberté à l’oreille ? Mais comment faire ? Surtout quand
l’autre, les autres, ceux que vous chérissez viennent vous interpeller sur leur
souffrance et connecter la vôtre ? On ne peut pas rire de la souffrance de l’autre
même si on le déteste. Chercher bien, vous verrez qu’on ne peut pas. L’entendre, ok,
et continuer à rire de nos pensées rationnelles à son égard. « Soyez sceptique mais
écoutez vraiment », le cinquième accord toltèque de la famille Ruiz prend tout son
sens. Juste à l’intérieur, se rappeler la paix, la laisser être, aider à la reconnexion
intérieure de l’autre qui souffre quand ce n’est pas vous, d’ailleurs. Mais ça bien sûr,
c’est dans le cas où l’on fait confiance absolue à cette méthode et c’est peut-être ça
qu’« ils » appellent : Choisir à nouveau !

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Pourquoi cette histoire qu’on se raconte ?

« Les spirituels » nous disent que nous vivons sur la scène d’un grand théâtre ou
encore que nous sommes les acteurs d’un film. Ils nous disent également, qu’en
réalité, nous ne décidons de rien véritablement. En gros, que nous n’écrivons pas le
scénario. La pièce, le film, eux se jouent bien pourtant. Le répit dans les coulisses est
rare pour les « non-éveillés ». Nous prenons tellement notre rôle à cœur que nous
sommes totalement ou presque, le personnage de notre histoire. Peu de spectateurs
sans doute, vu que tout le monde ou plutôt, chacun vit sa propre pièce, son propre
film. Et même quand on vit étroitement auprès d’autres acteurs, nous n’avons
aucune idée réelle du rôle que vit chacun. Quelques critères extrêmes de rôles
extrêmes nous font voir que notre rôle personnel est plus ou moins difficile à jouer.
Les enfants qui meurent de faim, les terroristes, les victimes de tsunamis et autres
tremblements de terre. Ouf ! J’échappe à ce rôle pour l’instant, se dit-on, avec
aucune certitude que cela n’arrivera pas ; Alors, on renforce la sécurité illusoire de
notre personnage, maison chauffée, travail assuré, assurances de tous poils,
prévention des risques. J’ai ainsi créé l’armée, la police, l’état, les mairies, les feux
rouges et ainsi, une multitude de choses pour me préserver de la disette. J’essaie
d’aller jusqu’au bout comme sur un bateau bien équipé qui n’a pas de destination. Je
vérifie les voiles, je m’inquiète du temps, de la météo et je navigue à vue, seul,
auprès des milliers d’autres bateaux qui en font autant. Parfois le mât se casse, on
répare. Parfois on s’éloigne du groupe de bateaux, on se recentre. Evidemment, au
bout d’un moment, les bateaux les plus vieux, coulent. On aura tenté de les maintenir
le plus longtemps possible. Ce navigateur que je suis, cet acteur dans ce film que je
me joue, pleure, rit, mange, fait l’amour ainsi, chaque jour au fil du temps et ne
comprends pas ce rôle. Les « éveillés » lui disent accueille, accepte, dis oui à ce qui
se présente. Vis chaque instant, chaque mouette qui passe, chaque rayon de soleil.
Oui, d’accord, et après ? Pas de paix, pas de joie, juste du plaisir fugace et sa sœur
jumelle, le déplaisir. Ce corps habité par ce mental vibrant qu’est l’égo, devient
insupportable. On croise des éveillés et on a presque envie de se dire, pourquoi
eux ? Comment ont-ils fait ? La méditation ? La connexion à la Source ? L’abandon
de la croyance en cette histoire, qu’on appelle également le « lâcher prise » ? Mais
nous, les « non-éveillés », on rame, on ne lâche rien. D’autant qu’on nous dit que ça
vient tout seul, qu’il n’y a pas de mot, qu’il ne s’agit pas de l’ego qui s’éveille bien
sûr ! Dans ce sens, qu’il n’y a rien à faire pour s’éveiller.
On peut se laisser gagner par la tristesse, la dépression même. On touche le fond et
il parait que c’est là que ça arrive, le lâcher prise. Après, on peut vivre comme les
petits oiseaux du ciel, comme un enfant de moins de quatre ans dans l’insouciance
absolue du lendemain, l’oubli total du passé et juste dans l’accomplissement de
l’instant. « L’instant saint » du « cours », le « moment présent » d’Eckhart Tollé.
Serait-ce uniquement la pensée qui brouille les cartes ? Le maître absolu qu’est l’ego
qui nous absorbe dans sa réalité ?
L’ego est un escroc. En tous cas si on lui laisse le pouvoir, il en revêt toutes les
caractéristiques. J’ai entendu, mais mes sources ne sont pas sûres, que quand
l’homme est apparu, il croyait que ses pensées étaient la voix de Dieu (la petite voix

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dans la tête dont parle Eckhart Tollé). Il n’est pas difficile de comprendre ainsi où
nous en sommes aujourd’hui. C'est-à-dire au point de départ. Car si, on ne croit plus
en Dieu aujourd’hui, en tous cas, il est certain que l’on croit volontiers « nos »
pensées. « Nos » ? Sont-elles les nôtres ? Ces pensées qui surgissent comme des
nuages ? Une partie autonome de notre cerveau les fabriquent-elles, impunément,
sans concertation aucune ?
Personne ne peut le nier, elles sont bel et bien là. Sauvages, libres, indomptables.
Elles ne peuvent être totalement nuisibles si elles sont là, tout comme le corps et son
minuscule petit esprit qui se croit séparé de la source. D’où émanent-elles ? Laissant
croire qu’elles mènent la danse, le spectacle, le scénario du personnage que nous
jouons. Tout ce que l’on sait, c’est qu’elles nous polluent, nous font vivre des
cauchemars la plupart de temps. Seule la décision de se laisser guider par le saint
esprit nous libère. Le saint esprit, on ne sait pas trop ce que c’est. Une entité ? Une
force ? Une énorme énergie ? Petite mais efficace ? Bref, on n’en sait rien mais
quand on se remet à lui, c'est-à-dire qu’on se positionne comme un enfant libre qui
se laisse guider par ce qui vient en accueillant les évènements quels qu’ils soient et
tels qu’ils sont avec leurs émotions, enfin nous respirons, nous nous sentons légers,
portés par un amour infini pour tout ce qui est.

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Le scan de la peur

Alors voilà, c’est le moment où tout va bien pour l’ego. Ses affaires sont en ordre, il a
un toit, un travail, une famille, ses papiers sont en règle. Il n’a rien à faire. Et c’est là,
à cet instant précis où il s’affole. Il cherche tous azimuts un problème à résoudre. S’il
n’y en a pas, il cherche, il scrute, jusqu’à ce qu’il trouve une difficulté à venir, qu’il va
pouvoir prévenir. Tant qu’à faire, il cherche un truc bien lourd, bien grave à ses yeux.
Proche de la mort, comme une maladie possible, par exemple, qu’il n’aurait pas
anticipé. Genre, un cancer, un Sida. A-t-il pris toutes les précautions ? Il cherche une
faille, une énigme à creuser. S’il trouve, il se jette dans un vent de panique et se
laisse dévorer. Il appelle au secours, les éveillés, le saint esprit, Dieu lui-même, un
peu pour leur montrer que pour lui, ça n’est pas possible. Vous voyez bien quand
même Dieu !? Vous voyez ma vulnérabilité, n’est-ce pas ? Il est, l’ego, dans la toute-
puissance à nouveau. Il exulte de se croire le corps. Le piège s’est refermé. De
nouveau il peut rationaliser, chercher un combat, borner son chemin avec des
choses à faire pour prévenir de la maladie par exemple ou de la peur de la
souffrance de l’autre qui lui fait miroir. La culpabilité arrive en force, juste derrière la
peur pour lui poser La question : Est-ce qu’il a tout bien fait pour éviter la
catastrophe ? Eviter la catastrophe ! Voilà le jeu idéal pour l’ego. La paix intérieure,
l’abandon au saint esprit lui sont insupportables. La foi en Dieu le réduirait à néant.
Ça, c’est insupportable pour lui. « Le cours en miracles » dit : (pour les puristes et les
chercheurs, c’est au chapitre 30 dans : Les règles pour la décision) « Si je ne prends
pas les décisions par moi-même, c’est cette journée qui me sera donnée »
Si cela ne fonctionne pas tout de suite, tu peux te dire, toujours selon « le cours » :
« Au moins je peux décider que je n’aime pas ce que je ressens maintenant » Et
donc, ensuite… « Ainsi j’espère avoir fait une erreur » Puis… « Je veux une autre
façon de voir cela » Et encore « Peut-être y’a-t-il une autre façon de voir cela. Que
puis-je perdre en demandant ? »
La première règle énoncée n’est pas une contrainte mais l’énoncé d’un simple fait.
Choisis de demander l’aide du christ ou du saint esprit qui vit en toi, qui est toi.
Le thermomètre est le malheur. En fait, dès que la souffrance pointe son nez à la fin
du scan de l’ego, c’est que je suis dans l’erreur car suis la joie, l’extension de la joie.
Je ne suis ni l’ego, ni le corps même si cette créature que je semble être, est là.
Cette créature a juste à se laisser porter, assistée du christ ou du saint esprit. La joie
pure si vous préférez. (J’ai bien conscience que tous ces termes galvaudés par la
religion chrétienne la plupart du temps risquent de heurter certains lecteurs mais il
faut utiliser ces termes dans leur sens d’origine et c’est ce que je tente en
m’adressant à vous par ces mots) Je le répète, s’il y a malheur, souffrance, c’est le
signal d’alarme pour te dire que tu te trompes de route.
Sortir du scan de l’ego est difficile car il s’accroche comme une bernique sur un
rocher. Le décoller n’est pas simple. Il ne peut entendre que l’on peut sortir de la
souffrance puisqu’il fonctionne sur le mode plaisir/déplaisir. La joie profonde qui
englobe tout, qui peut empêcher ça, il n’en veut pas car cela implique de
s’abandonner en refusant le malheur. Que deviendrait-il sans cela ? Il serait
tellement soumis à quelque chose qu’il ne maîtrise pas. Par conséquent il aurait le
sentiment de ne plus exister, donc de mourir ou de devenir fou. Lui, il veut coûte que
coûte te laisser croire que le monde peut t’offrir une succession de plaisirs (et non la

13
joie qu’il ignore) et comme plaisirs et déplaisirs sont indissociables comme les deux
faces d’une pièce de monnaie, tu retrouves sans cesse le malheur. Faire le choix de
ne plus décider seul, par soi-même semble une sorte de science-fiction ridicule et
hors réalité car sa réalité, je le répète, est le système plaisir/déplaisir.
Le fameux « lâcher prise » est tout bonnement le retrait de la foi dans cette décision
permanente de l’ego. C’est juste la guidance par Dieu, celle qui ressemble à celle
d’un enfant, peut-être même à celle d’un animal. A coup sûr, celle d’une plante ou
d’un arbre qui seulement se déplie sans se poser de questions, qu’il pleuve, qu’il
vente ou qu’il fasse du soleil.
L’ego, lui craint l’ennui. Il fonctionne par objectifs qui sont établis sur des règles avec
un but à atteindre : Celui du plaisir sans le déplaisir et non la joie sans la souffrance.
La nuance peut paraître faible et c’est pourtant un gouffre de différence.
S’en remettre à Dieu n’est pas chercher à faire le bien comme on pourrait le
supposer. Ni à faire le mal non plus car ces notions n’existent pas pour Dieu. Les
notions de bien et de mal appartiennent à l’ego qui a pour système de juger. Juger,
ne peut que s’appuyer sur la notion de bien et de mal. Il n’en n’existe pas d’autres.
En réalité, tout ce qui vient est bon. Il n’y a aucun jugement à avoir sur qui que ce
soit, quoi que ce soit, à commencer par soi. Pourquoi se laisser guider par Dieu ou le
saint esprit ou christ ? C’est seulement permettre les choses sans jugements, sans
décisions liées à ce jugement. Voir les choses apparaître, disparaître. Faire Un avec
ce qui est à chaque instant. Prendre les images de projection dans le futur pour des
images et non une réalité apeurante ou réjouissante. Vous savez comme moi, que
de toutes façons, quoi que ce soit de programmé, que ce soit une journée de travail,
une sortie, les invités qui doivent venir, les retrouvailles, les funérailles, les vacances,
rien, jamais Rien ne se passe comme l’ego l’a scénarisé. Oui, il y a un déroulement
prévu, un programme mais dans l’instant cela ne se passe jamais comme l’ego l’a
visualisé. Une fois le fait accompli, on le voit clairement. On s’évertue à choisir tout
de même la façon dont les choses vont se dérouler pour se rassurer et entretenir le
fait qu’on veut ou plutôt que l’ego veut être aux commandes. Il va même se
persuader que si ça « foire », c’est qu’il n’avait pas bien prévu, pas bien anticiper,
alors que le déroulement lui échappe systématiquement, qu’il soit plaisant ou
déplaisant.
S’en remettre à Dieu, c’est lâcher sur la programmation du déroulement. S’en tenir à
des faits qui vont se produire; une date d’invitation, de réunion, qu’elle-même n’est
pas sûre d’avoir lieu. C’est cela être avec ce qui est. C’est cela être dans la paix de
Dieu. Même si la réunion, la rencontre etc. se déroule avec succès, elle ne sera pas
comme vous l’aviez projeté. Le succès ne sera qu’un point de vue sur un fait déjà
passé et totalement éphémère. C’est dans ce sens qu’il n’y a rien à faire. Il n’y a rien
à projeter comme image bonne ou mauvaise du déroulement d’un évènement car en
réalité il s’agit juste du déroulement de l’histoire du film de l’existence d’un ego.

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La sexualité

« Seul existe l’Amour parfait. S’il y a peur elle produit un état qui n’existe pas ; Crois
cela et tu seras libre »
Un cours en miracles, chapitre 1, page 15

Selon le « cours en miracles », les besoins n’existent pas, c’est nous qui les avons
créés, sériés, placés par ordre de priorité. Nous sommes une unité parfaite qui n’a
pas de besoins réels mais comme le dit » Moodji » si tu as faim, mange mais cesse
de croire à toutes ces pensées.

« Un jugement sain, inévitablement, jugerait et rejetterait l’ego, et l’ego doit donc


l’oblitérer dans l’intérêt de sa propre préservation » Chapitre 4 page 69 (1) ligne 6
(UCEM)
« Le corps est la demeure de l’ego de par son propre choix. C’est la seule
identification avec laquelle l’ego se sent en sécurité, puisque la vulnérabilité du corps
est son meilleur argument pour montrer que tu ne peux pas être Dieu. » page 70 (4)
« Et pourtant l’ego hait le corps, parce qu’il ne peut l’accepter comme une assez
bonne demeure pour lui » ligne 4
« {l’ego} dit aussi à l’esprit que le corps ne peut pas le protéger » ligne 6
« « L’ego trouve avantageux de ne pas s’engager envers quoi que ce soit qui est
éternel, parce que l’éternel doit venir de Dieu » (6) ligne 1
« Ces préoccupations de problèmes ainsi montés qu’ils sont impossibles à résoudre
sont des mécanismes favoris de l’ego pour freiner le progrès de l’apprentissage »
ligne 6

Désolé pour ces nombreuses citations du « cours en miracles » mais elles viennent à
point nommé pour introduire ce qui va suivre…

En réalité, il n’y a aucun manque. Il s’agit juste de l’ego qui dit à l’esprit qu’il existe
des manques que je transforme en problèmes à résoudre. Il enivre l’esprit qui ne
peut rester, du coup, en communication non-stop avec Dieu. La pulsion de la chair
ou le désir sexuel a toujours été jugé et banni par la religion en dehors de la
procréation. Ce jugement particulier de l’ego a fourni à la sexualité, une place
démesurée de part ce jugement. Soit en refoulant le désir, soit en le portant aux
« nues » (sans mauvais jeu de mots ) Notre foi en l’ego peut même nous faire
passer d’une extrême à l’autre. Juger la sexualité comme quelque chose de mauvais
et se penser « bien » ou se jeter dans une sexualité débridée en nous laissant croire
que l’ego triomphe et se penser « bien ».
Entre les deux, ça patauge. Les corps s’attirant appuyés ou non par l’ego. Ils font
l’expérience du sens du toucher, du plaisir et de son déplaisir par conséquent. Vient
la fidélité, fidélité à l’attachement. Là, c’est plus compliqué car Dieu met sur notre
route nos semblables avec lesquels nous pouvons grandir en Dieu. On ne le sait pas
vraiment mais une énergie inconnue nous pousse à être et à partager auprès des
semblables qui se présentent à nous, puis vient celui ou celle avec laquelle le
partage nous « mène » malgré nous. L’ego, aussitôt, l’étiquette et le range. Il invente
l’adultère, le mariage, l’attachement, la moitié(e) avec son avalanche de problèmes.
Le questionnement sur la réduction de la liberté. La fidélité, car le mental à travers le

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corps, lui, regarde aussi les autres et ne se dit pourquoi pas ? Et de quel droit je m’en
empêcherais rajoute l’ego ? Là, seul l’appel à l’esprit saint ou le christ ou Dieu.
Seulement là, le choix s’opérera de lui-même en toute quiétude. Si ce n’est pas le
cas, c’est pareil, mis à part que le choix s’opérera dans l’inquiétude, parfois les
remords et par conséquent, la peur ! Mais si nous avons choisi le chemin pour Dieu,
malgré nos désespoirs, nos remords ou nos craintes d’abandon, il nous ramène à lui
et nous rassure. Seul, l’ego craint quelque chose.
Mais revenons aux besoins sexuels confondus avec le désir sexuel, qui lui, n’est pas
du tout un besoin comme son nom l’indique. Seul, l’ego peut l’étiqueter en terme de
besoin car il projette un futur en fonction d’un passé. Expériences passées,
comparaison avec les autres, egos, statistiques (faire l’amour une fois par jour, une
fois par semaine, le samedi, la semaine…) Evidemment il n’y a aucune distinction
qu’on se prétende hétérosexuel, homosexuel, bisexuel… L’ego inscrit la norme et
identifie le besoin en conséquence. Viennent avec, les pratiques (fellation,
sodomie…) et les jugements s’amplifient, prennent leur vitesse de croisière. Si notre
partenaire de partage en Dieu s’éloigne de la norme ou la digresse, on peut aller
jusqu’à le quitter. On s’éloigne mais comme je l’ai dit plus haut, l’énergie de Dieu les
ramène s’il doit les ramener l’un vers l’autre.
Dans un éclair de conscience, un cours instant suffit pour que la relation véritable
puisse à nouveau s’installer. Cet éclair de conscience n’est qu’une mise en sourdine
la voix de l’ego pour chacun des deux. En attendant, avec la sexualité, l’ego triomphe
car il habite totalement le corps. Enfin, c’est ce dont il est persuadé. La preuve, se
dit-il : Tu jouis ou pas, ou peu. En tous cas, tout comme l’ego sait se rappeler que, de
la même façon que tu te plains en t’ayant frappé sur le doigt en tapant avec un
marteau tu es forcément le corps. De même quand tu jouis sexuellement ou n’y
arrive pas, il te rappelle que tu es le corps quand tu te réjouis ou quand tu t’en plains.
Que faire avec tout ça ? Être dans la joie de ce que t’offre Dieu à vivre. Peu importe
la situation, avec ou sans sexualité. Etre devant une belle table au restaurant
couverte de victuailles ou bien vagabonder avec un quignon de pain et un bout de
fromage dans la poche sont identiques dans la joie de l’instant de Dieu. Ouvrons nos
cœurs, rappelons-nous ces deux exemples d’expériences. Et comme vous le savez,
l’ego décidera par lui-même, si on le laisse faire, de s’apitoyer sur le quignon de pain
et adulera la table de restaurant. Mais il peut être assez sournois pour également
juger que c’est mieux de se contenter du quignon de pain pour sa morale religieuse.
Il en de même pour tout ce qui se déroule dans l’expérience de notre existence.
Sans le jugement de l’ego tout est bon même si justement l’ego ne trouve pas
d’explications. Il n’y en a pas car l’explication est une pure invention née de sa
volonté de juger tout ce qui se présente à lui. Soit dans la paix de Dieu ou fait lui
appel pour te guider et les problèmes s’évanouissent instantanément. Fait appel à
Dieu en le laissant vraiment te guider sans comprendre car dès que tu es guidé par
la croyance en la réalité de ton jugement c’est que tu as passé les commandes à
l’ego.
Je n’ai pas parlé de la culpabilité envers soi ou de la culpabilisation envers l’autre et
d’ailleurs est-ce bien utile ? Vous comprendrez aisément qu’elle découle directement
et entièrement du jugement de l’ego et de son échelle de valeur totalement créée de
toutes pièces pour faire exister la peur. La peur d’être seul et séparé alors qu’il s’agit
juste de la croyance en la séparation d’avec Dieu. Elle apporte la peur et la
culpabilité car lui ne juge pas car il n’y a rien à juger.

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L’ego, le rebelle

Même si : « Par-dessus tout je veux voir », « Mes pensées d’attaque attaquent mon
invulnérabilité »
Leçon 56 du « cours en miracles »

Ces deux petites phrases résument à elles seules le combat de l’ego. La vision par
Dieu est insupportable pour lui. Tout est prétexte pour revenir au malheur, à la
désolation, à la culpabilité, à la souffrance. Sa petite voix vient vous rappeler comme
la situation est triste tous comptes faits, comme les autres reflètent l’image de la
maladie, des problèmes insolubles. Il ne résiste pas bien longtemps à s’associer au
« corps de souffrance » de l’autre, au collectif (au sens d’Eckhart Tollé). Il plonge
avec délectation dans le jugement, la tristesse. Tout le beau paradis verdoyant de
l’amour est passé aux pesticides, aux défoliants, laissant place à un désert de sable
brûlant où l’on peut à peine poser le pied. L’ego se morfond, fait appel au passé, te
montre la désolation, la tristesse, même si par exemple, il s’apprête à faire la fête
avec des amis et est donc sensé devoir se réjouir. Son esprit est totalement
embrumé par le voile qu’il vient de jeter. Ses yeux, qui entrevoyaient l’amour infini en
lui et partout, sont moqués ; le regard d’amour tourné à la dérision, au cynisme. Il
sent, il sait (le petit personnage), que tout cela n’est qu’illusion de l’ego mais la
révolte de ce dernier arrive comme un raz de marée, balayant le peu de certitude
qu’il avait à peine entrevu.
Dieu est là, pourtant, caché derrière, prêt, toujours prêt à resplendir, attendant que le
petit personnage lâche cette vision erronée de croire que l’humanité, le monde est
laid et triste. L’ego s’accroche, pleure, cherche des raisons de pleurer. Il en trouve
« à la pelle » des raisons de pleurer sur son sort. Alors, la question se pose à
nouveau du choix : « Choisis à nouveau ». (UCEM. VIII. Chapitre 31 LA VISION
FINALE).
Oui, choisis à nouveau lui dit Dieu en lui. Le petit personnage écoute d’une oreille
distraite, un peu désabusée, lassée (pas complètement désespérée comme le dit
Caroline Blanco, sinon le risque d’éveil pourrait apparaitre !) Oui, l’ego est très las
avec sa glu poisseuse. Il sait pourtant qu’il suffirait de ne plus y croire, ne serait-ce
qu’un bref instant, pour que la glu disparaisse aussitôt. Mais il se complet dans cet
état de souffrance et se bat pour la sauvegarder. Conserver du lien avec tous les
egos souffrants, se plaindre avec eux, en leur compagnie, ça, il aime. Il a même une
spécialité de torture raffinée, qu’il a su mettre en place avec le temps, le temps qui
n’existe pas mais qu’il établit comme bien réel. Il s’écoute, écoute les autres, répond,
cherche à se placer, à dire, à dire, à dire toutes les pensées qui lui viennent comme
un flot ininterrompu. N’hésitant pas à couper la parole s’il advenait que quelqu’un
d’autre cherche, lui aussi, à débiter ses propres pensées. Les images mentales
adviennent à toute vitesse comme les bulles d’une bouteille de champagne
fraîchement ouverte. Il se peut qu’au bout d’un moment il cherche à respirer mais il
oscille entre ce souhait profond qui le rappelle à la vie et le délice de la torture qu’est
l’étouffement. Il n’a même plus la force d’insulter son propre ego ou même de le
rassurer, de le faire tout petit. Et la voix de Dieu finit par revenir, se frayant un
chemin, cherchant une petite fissure lumineuse pour réapparaitre. Cette voix qui lui
dit : « Choisis à nouveau » ; « Vois Dieu dans tout ce que tu vois » (ucem) ça lui
parait tout à fait impossible. La lutte fait rage comme une guerre de tranchées,

17
interminable, froide, sanglante. Il n’arrive pas à choisir à nouveau car il vit dans le
passé, passant au crible toutes les actions passées, les situations, les conversations.
Il trie, analyse, prouve, juge. Cette position fermée n’est pas propice. Il sait pourtant
qu’il est vivant, là, dans l’instant, mais c’est comme si, il y avait un pas à faire. Ce pas
c’est celui de l’astronaute aux chaussures plombées pour empêcher l’apesanteur. Le
pied se lève et retombe avec lourdeur sur la terre poudreuse du sol humain.
Il se souvient, continue à trier, à décortiquer, analyser. A travers ce souvenir, il
réalise que son ego se réveille à chaque conversation avec lui-même en passant par
les autres. Il réalise que dès qu’un autre lui expose quoi que ce soit, il cherche à
développer aussitôt son point de vue, ses pensées qui surviennent à son mental. Au
départ il fait pourtant attention, écoute sans plonger dedans mais dès qu’il se sent
touché personnellement, il s’y jette passionnément. S’il connait le cinquième accord
toltèque (développé par la famille Ruiz) « Soyez sceptique mais écoutez vraiment »,
cet accord peut vraiment être efficace dans ces moments de crise de l’ego.
Toutefois, parfois c’est trop tard, il s’est laissé engloutir par ses pensées. Lorsqu’il se
retrouve face à lui-même, il dit regretter mais au lieu de corriger sa vue en
choisissant à nouveau Dieu, il s’apitoie, il s’installe confortablement dans le marasme
et la culpabilité de ne pas être un bon chercheur spirituel. Il sent que l’odeur que
dégage toutes ses émotions est pestilentielle. Il devra attendre que les fenêtres de
son cœur s’ouvrent à nouveau pour aérer et chasser l’air vicié de la culpabilité, de la
souffrance et de la peur afin de voir à nouveau par les yeux de l’amour qui sont
pourtant les seuls yeux réels en vérité.

18
Le choix de la lecture de l’ego

C’est comme si vous ouvriez les volets un matin. Vos deux mains poussent les
battants. Vous tournez la poignée de la fenêtre et poussez les battants, une main à
droite, une main à gauche et la lumière s’offre à vous, pleine et généreuse. Le choix
de l’amour, de la vie, de la joie, de la plénitude, là, devant vous. En une seconde,
l’obscurité dans laquelle vous pensiez être, disparait. C’est un choix étrange, à peine
indicible. Une seconde plus tôt, vous marchiez à tâtons, allumant des lampes dans
une profonde obscurité et en une seconde, plus rien n’a le même aspect.
Le personnage encombré de tous ces trucs à faire, l’analyse des situations, du
regard des autres qu’il a pensé jugeant, ses propres jugements. Tout ça s’envole,
disparait en une seconde, car même si le personnage est toujours là, sa conscience
lui montre avec éclat l’insignifiance de ses pensées. Le fait que tous jugements quels
qu’ils soient absurdes et sans aucun intérêt est soudain une évidence. Seule compte
la joie de ce qui est.
La peur et sa sœur la culpabilité peuvent nous empêcher de voir que c’est un choix.
Un choix de voir autrement. Oui, la culpabilité : C’est de ma faute, je ne choisis pas.
Là, est la parole de l’ego. Mais même cette parole-là est à proscrire, d’ailleurs,
surtout elle, car elle est l’ego dans sa toute-puissance par cette simple petite phrase.
La croyance aux règles de l’ego : Je dois ; je devrais ; j’aurais dû, plonge dans
l’obscurité. La souffrance pointe son nez, signe que l’on commence déjà à y croire.
Alors qu’il suffit de choisir de pousser les battants des volets de la conscience,
reconnecter avec la foi intérieure à ce que rien de ce que vit le personnage n’est
grave ou important. Rien. Qu’il reçoive des sourires ou des claques, il n’a pas à les
prendre au sérieux. Seule la joie intérieure d’être cette lumière derrière la fenêtre
compte. Elle est lui, dehors et à l’intérieur de lui.
A ceux qui doutent de mes propos, qui commence ou continue à percevoir ces
propos comme ceux d’un doux rêveur. A ceux qui haussent les épaules, sourient en
lisant ces mots, tels que « la joie intérieure » et/ou s’apprêtent à refermer ce petit
livre en se disant mais quel naïf ! Posez-vous s’il vous plait la question : Dois-je
continuer à souffrir ? Est-ce une fatalité ? La joie intérieure de votre toute petite
enfance, de bébé, même a-t-elle définitivement et totalement disparue pour
toujours ? Est-ce cela, la condition de l’existence, sérieusement ? On naît, on perd la
joie de vivre, on se mets en quête de plaisirs furtifs et puis on meurt.
Faîtes l’expérience, ça ne coûtera qu’un peu de souffrance en moins car à chaque
fois que tu choisis la joie intérieure, celle qui n’a aucun intérêt pour les choses soit
disant sérieuses de ce monde, toute souffrance, toute peur, disparait.
Le choix, je le répète, est celui de la conscience face à l’ego. Il n’y a aucune
culpabilité ou victoire à revendiquer car c’est un état serein de certitude éclairée. Elle
peut juste (cette conscience) éprouver une grande joie de libération, regardant l’ego
se dissoudre comme un cadavre de légume sur un compost. Même le compost est
beau et réjouissant en cet instant.
Se rappeler, se rappeler sans cesse que toute pensée est insignifiante. Seul, l’état
de joie intérieure a de la valeur. C’est la foi absolue. Ne la chercher pas coûte que
coûte car ce serait l’ego qui se mettrait à chercher. Soyez juste convaincu quand
vous sentez que le choix s’offre à vous ou bien qu’une vague de souffrance monte
en vous. Sachez que l’ego cherche, lui, à vous piéger. Si la souffrance est là, vous
pouvez aussi choisir simplement de l’admettre comme étant là. Quelle soit d’ordre

19
morale ou physique. Dans ce dernier cas, rein n’empêche bien sûr de soigner le
corps même s’il doit disparaître. En tous les cas, je le répète, choisissez de
l’admettre comme étant là et laisser là passer, car elle passera. De toutes façons,
elle passera.
La souffrance est un rappel permanent. Elle est la sonnette de rappel. Rappel de
choisir de laisser passer, de reconnaître que nous sommes la joie en vérité ; se
rappeler qui l’on est vraiment.
L’ego nous laisse croire que nous sommes seuls. Mais en vérité, nous sommes
l’amour ou la joie ou la paix, si vous préférez. En cela, nous sommes filles et fils de
Dieu et comme nous sommes à son image, nous sommes Dieu. Nous ne pouvons
être seuls. Seul, l’ego apparenté à un corps peut croire que nous sommes réellement
seuls.
L’autre, la forme personnage que nous voyons avec les yeux du corps et du mental
est tout comme soit, un reflet de lumière. Le plus souvent dissimulé mais bien là tout
de même. Totalement semblables les uns aux autres. C’est l’ego qui veut les
distinguer car il voit des formes. Des formes qui parlent, s’habillent différemment
mais il s’agit juste de formes. En physique quantique, on sait que la forme n’est rien
que de la « lumière agitée », en vibration. Nous n’avons pas à gagner l’affection de
l’autre. Nous avons juste à reconnaître la lumière en lui qui est également la nôtre.
C’est le sens du terme « Namasté » pour se dire bonjour ou au revoir : Je reconnais
la lumière en toi. Il n’y a pas de solitude ou de manque car nous sommes vous et moi
tout comme ce monde, la lumière totale et resplendissante. Ce que nous croyons
voir, le passé, le futur des personnages est une histoire plus ou moins drôle sans
aucun intérêt réel. Regardons ce personnage qui évolue tel la projection d’un film
d’une plante qui pousse en accéléré. C’est juste ça l’existence de la forme. C’est
magnifique en soi mais ça n’a aucune importance, qu’elle pousse de travers, à
l’envers, qu’elle meurt, qu’elle retourne à la terre. Ça n’a aucune espèce
d’importance.
La lumière que nous sommes peut éclairer cette vision. Je le répète, on peut choisir
cela. Même si au plus noir de l’obscurité cela nous semble impossible. Nous avons
juste tort de croire que c’est impossible. C’est juste une pensée d’impossible. En
réalité, donc, tout rayonne. Si une pensée obscurcit, je le répète, donnons foi à la
vérité vraie et cette pensée disparait. Je vous en prie, cher moi, cher toi, aies cette
confiance absolue en cette nouvelle vision. Je t’en prie, ne l’a remet pas en cause
car c’est l’ego qui remet en cause, pas toi ni moi. Il ne peut ni comprendre ni
admettre ce choix sinon il passe pour une insignifiante plante qui pousse et va mourir
et c’est insupportable pour lui.
Il ne s’agit pas de juger l’ego en jugeant sa pensée mais de le regarder comme
quelqu’un d’autre que toi-même. Il voudrait s’emparer de toi, laisser croire qu’il est
toi, même si à la fin, au bout du compte, il sait qu’il est insignifiant. Il veut se mettre à
la place de la lumière accusant Dieu de son insignifiance comme s’il s’agissait d’un
personnage. Ne le laisse pas te faire croire ça. Garde une pointe de vigilance pour te
rappeler que dès que l’obscurité semble être là, c’est que l’ego est là, qui cherche à
exister et par conséquent à te contraindre, toi, la lumière exprimée par la joie sereine
d’être, te contraindre sous la forme d’un être humain à être celle ou celui qui dirige
son existence. Et bien, non, telle une plante, tes feuilles poussent, la tige s’allonge
sans avoir à décider quoi que ce soit. Sinon, ce serait comme si la plante avait la
bêtise de croire qu’elle décide elle-même de pousser de s’étendre vers le ciel. Nous
sommes pareils à elle, nous poussons, nous grandissons, vieillissons sans le
décider. Ce que nous faisons, élaborons, fabriquons est juste un attribut de notre

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espèce de terme de forme. Il s’agit d’une occupation existentielle de ce beau
personnage. Il n’y a aucun jugement à avoir sur le déroulement de cette existence.
Aucun ! S’il arrive que nous portions des jugements, en définitive, ils n’ont aucune
importance. C’est juste ton ego qui y croit lorsqu’il tente de te piéger pour exister.
Mais sache que quelques soient les peurs, les angoisses qu’il te propose, elles sont
insignifiantes, pas dans le sens de la douleur mais dans le sens de la vérité de leur
réalité. N’ignore pas que tu es la force et la puissance incommensurable de l’amour.
C’est en ce sens que tu es Dieu comme le disent certains « éveillés ».
Cette idée est débile pour l’ego, pas réaliste mais pourtant ce qui est réaliste est bien
que lui ne peut offrir que de la souffrance et des plaisirs futiles ou tout du moins
éphémères aussi plaisant soient-ils, comme manger un truc qui a bon goût, aller au
cinéma…Vas-tu choisir de courir après ces plaisirs afin de les rendre permanents ?
Ce matin, très tôt avant le lever du jour, j’ai observé un long, magnifique et très fin
lombric avançant comme un serpent en faisant rouler ses anneaux visibles à la
transparence de son enveloppe. Il avançait sur les dalles de la terrasse. Il ne sait pas
ce qu’est un souci, il avance dans la nuit, glissant sur la pierre humide de tout son
long. Toute mon existence n’aura été rien d’autre que cela et pourtant je pourrais
appeler ce magnifique ver de terre du nom de Mozart, Einstein ou Socrate ou par
mon propre nom. Au bout du compte cela ne fera aucune différence pour moi, pour
ces célébrités qui sont avant tout de magnifiques vers de terre voués à disparaître
puis à plus ou moins long terme à être oubliés.
Laissons nos vers de terre passer, laissons respirer leur lumière et voyez comme
tout va toujours bien.

21
La reconnaissance de la Paix

Parfois nous nous réveillons avec un sentiment de paix intérieure, tel que nous
sommes en réalité, la paix elle-même. S’en vient une gratitude pour la vie elle-même
au-delà des mots. C’est un peu comme si plus rien ne nous dérange. Le chat peut
vous miauler dans les oreilles, sa plainte est entendue sans commentaire intérieur.
Une joie simple et étendue autour de nous, en nous. Une sorte d’atmosphère légère
et calme que rien ne peut altérer.
Nous n’avons pas choisi cette paix, elle est là. Tout est à sa place. Pas dans le sens
de l’ego qui voudrait que tout soit à sa place qu’il désire, insatiable quant au
rangement qui ne peut avoir de fin. Non, là, chaque chose est à sa place dans
l’instant, le chaud, le froid, le chat qui miaule, le besoin d’aller aux toilettes.
L’existence se déroule sans aucun point de vue, sans aucun but à atteindre. Une
petite peur (signe de l’ego) peut tenter de vous glisser à l’oreille : « ça ne va pas
durer » mais le mental ne s’en empare pas. Il est comme endormi, ronflant sous sa
couette. Que c’est bon ! Dieu est partout en tout. Juste veiller à ce que l’exaltation ne
trouble pas la paix. Car il ne s’agit pas d’exaltation, ni de plaisir, il s’agit de joie et
d’être la joie.
Le sentiment de n’avoir rien à faire est évident. Rien à faire pour parvenir à quelque
chose. Cela ne vous empêchera pas de faire la vaisselle ou de passer l’aspirateur. Il
n’y a que juste rien à faire pour être en paix car vous savez, vous sentez que vous
êtes la paix. Gare au désir de s’assurer que l’ego a disparu car sinon, c’est qu’il est
déjà là.

22
Où est la joie ?

Oui, à l’intérieur de chacun de nous et au-delà de nous. C’est ce que je sais mais
pourquoi n’est-elle pas là à chaque instant ? Pourquoi toutes ces choses, ces
situations que nous prenons tant au sérieux ? Délivrez-nous du sérieux, du grave,
par pitié ! Pourquoi se créer un enfer ? Pourquoi ? L’ego est-il une machine
surpuissante qui revient à l’assaut, insatiable ? Il s’éteint et à la moindre occasion
réapparait, prêt à tout détruire. Oui, la paix que nous voulons, la joie que nous
voulons doit être celle de l’ego et non la « Grande Joie » de « Betty ». Elle est trop
éphémère pour être celle de Dieu.
Ce que nous prenons pour une joie, est en réalité, je l’ai déjà dit, un plaisir fugace
dont nous devrions nous réjouir conventionnellement en fonction des codes établis
(amis, famille, société). Nous confondons des amusements plus ou moins adaptés
avec la réjouissance profonde et réelle qu’est la vie. Nous pensons que nos
semblables sont ou vont mieux ou moins bien que nous alors qu’ils sont comme
nous, la joie mais ils ne le savent pas non plus. Alors, chacun joue le jeu de l’ego,
chacun dans son coin, croyant être seul à vivre cette souffrance. L’ego est-il un
grand malade insoignable ? En fait, il ne s’agit pas de chercher à soigner l’ego mais
à laisser émerger notre vraie nature qu’est la joie. L’ego, lui, ne peut être autrement.
Sourions de sa crédulité à vouloir être « une grenouille qui veut se faire plus grosse
que le bœuf ». Regardons-le avec affection, parlons lui en lui signifiant l’illusion de
ses ambitions.
L’ego rabâche ? Ce petit livre est-il un déversoir de son trop plein de pensées ?
Celles qui bloqueraient la circulation si elles n’étaient pas versées ici ? Voyez toutes
ces questions ? Innombrables. Cela ne peut être Dieu en moi qui les posent. Est-ce
le saint esprit qui cherche à m’ouvrir les yeux ? S’il semble que je me complais dans
cette souffrance récurrente, je veux en sortir. Qui me parle ? Qui veut m’aider ? Est-
ce une petite voix d’amour ou pas ?
Arrêtons-nous un instant et demandons au saint esprit de nous éclairer, de nous
montrer le chemin de la joie. Oui, les obligations de réjouissances de l’ego sont
totalement faussées. Souvenons-nous qu’il n’y a rien à faire. Accueillir chaque instant
ne veut pas dire répondre aux sollicitations de l’ego. C’est voir la lumière dans tout ce
qui vient à nous. Le jugement de l’ego est-il si puissant face à ce qui survient pour
nous empêcher de voir ? Saint esprit, réponds-moi. Montre que tu es plus fort que
ça, que lui.
La réponse est : Ne le prends pas au sérieux. Le sérieux n’existe pas chez Dieu.

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La réalité des illusions

« Il faut que le patient ait de l’aide pour changer d’esprit sur la « réalité » des
illusions »
Un cours en miracles, introduction à la psychothérapie.

La réalité des illusions, la croyance à ce film ou cette grande pièce de théâtre qu’est
le monde. Chacun sait qu’un jour le rideau va tomber. La pièce, pour le personnage
sera terminée. L’entrée dans les coulisses de Dieu et le retour à la maison. Quand on
est sur scène, on joue. J’imagine qu’on oublie totalement qui on est vraiment quand
on dit son texte, qu’on bouge, qu’on s’adresse aux autres personnages. Même
lorsque les spectateurs applaudissent. Le rôle peut être de n’importe quelle nature,
nous n’y croyons pas forcément mais nous le jouons avec ardeur et détermination.
Ah ! S’il n’y avait pas la souffrance ! Pensez-vous une minute que le personnage (ou
ego) remettrait en cause le rôle, le scénario, la pièce, l’auteur ?! Non, bien sûr. Alors,
au lieu de voir ce que peut cacher la souffrance, il la combat. Il veut la réduire, se
sentir constamment dans le plaisir du jeu de rôle. C’est impossible pour l’être humain
car la souffrance vient gâcher systématiquement ce plaisir. Le côté pile et le côté
face sont indissociables. Le plaisir vient avec son déplaisir. Mais ce plaisir/déplaisir
est tellement superficiel en réalité. Car la réalité, vous le savez déjà, est une joie
totale d’accueil de tout ce qui est. Le personnage l’ignore car cette joie-là, n’a pas
d’excitants, pas le « peps » du cœur battant, du frémissement. Bref, celui de la peur
sou jacente. Il aime avoir un peu peur, pas trop. Il pense qu’il faut du piment et que
c’est ça le piment. Il ne voit pas que derrière cette vision erronée de désirs se cache
la puissance de la peur, l’arme fatale de l’ego. Cela ne veut pas dire qu’on doit
cesser de goûter aux petites joies et mêmes celles que nous appelons grandes. Il
s’agit d’être juste conscient de leur essence éphémère. Être conscient qu’en arrière-
plan la grande joie divine peut observer sereinement les petites joies du personnage
et aussi forcément ses tristesses. Oui, j’observe sans jugement. Le personnage
(l’ego) ne peut pas être autre chose. Alors, laissons-le faire mais soyons dans le
regard du christ. Ne nous laissons pas abuser par la vision de l’ego sinon il
cherchera, sans jamais y arriver, à prendre toute la place pour dissimuler la réalité
que nous sommes tous.
Les interactions des personnages devant nous et avec nous, nous affectent
positivement ou négativement de par notre jugement, bien sûr mais aussi par
l’attachement particulier que nous donnons à chacun. (Cet attachement né de la
discrimination de nos jugements, ceci dit en passant). Le lien de responsabilité ou
d’engagement (enfant, mari, parents…) fait que le trouble s’installe dès qu’on les voit
en souffrance. On peut aller jusqu’à se réjouir quand ils se réjouissent. On est
comme assimilés. On peut dans ce contexte entrer de plein fouet dans « la réalité
des illusions ». On veut bien faire, aider. Soigner l’ego de l’autre pour qu’il aille
mieux. La souffrance parfois flagrante de l’autre ne peut que nous donner envie de
l’aider. Mais l’aider, du coup, qu’est-ce que c’est ? L’aider à ouvrir les yeux sur
l’illusion en même temps que soi-même ?
Le plus souvent au lieu d’écouter, on compatit, on cherche des solutions pour voir
l’ego de l’autre sourire. Il n’est pas dit qu’à travers cette démarche de survie de l’ego,
la lumière de Dieu ne soit pas là, qui veille, se glissant, fort heureusement pour ne
pas laisser l’ego manœuvrer à sa guise, pour soi, comme pour l’autre. L’ego, en

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règle générale cherche essentiellement des solutions car il analyse les situations en
termes de réussite ou d’échec. Il va vouloir trouver des pistes pour l’autre, chercher à
le convaincre pour maintenir l’obtention d’un objectif. La réussite à un diplôme, la
préparation à un challenge sportif, le déroulement de carrière et même l’élaboration
d’un projet de vacance sont des exemples courant où l’ego veut aider. Il veut
forcément conforter l’autre dans le maintien de ses dogmes. L’aider à s’en sortir,
pour lui, c’est l’aider à réussir.
Si la lumière jaillit en nous, ne serait-ce qu’un instant et ce, même au cours d’une
conversation douloureuse avec quelqu’un qui souffre. L’abandon du dogme
échec/réussite est laissé de côté. L’appel intérieur à ne pas juger les situations, les
accueillir qu’elles quelle soient sans se juger soi ni l’autre permet de retrouver le sens
de la réalité. En clair, se détourner de la peur et ses méandres qui peuvent nous
entrainer dans des états des plus obscurs. Dès que nous quittons le jugement de
l’ego et son désir qui ne fonctionne que sur la peur, de la plus petite à la plus
monstrueuse selon son échelle de valeur, la lumière qui était là, depuis toujours
rejaillit en nous. On peut se reposer en laissant cette puissance de l’amour prendre
les rênes de notre esprit. Ce monde avec ses échecs, ses réussites, ses malheurs,
ses bonheurs devient insignifiant face à la joie immense qu’il tente illusoirement de
cacher, de laisser exprimer. Ce contact de la lumière de l’autre en celui qui souffre
avec la sienne qui est en réalité la même, unie et indivisible, nous fait respirer
ensemble, nous guérir ensembles.

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Les attaques de l’ego

Elles sont nombreuses et variées. Comme je l’ai dit plus haut sous une autre forme,
elles ont plus virulentes dès qu’elles touchent notre environnement proche car
l’attachement est comme scellé à ses proches (mari, enfant, parents…) Tout le
monde sait que les morts du « Bataclan » touchent beaucoup plus l’ego parisien ou
français que lorsqu’il apprend les morts suite à une fusillade équivalente à celle du
« Bataclan » dans une discothèque en Turquie. La distance et la non appartenance à
un groupe auquel on ne s’est pas totalement identifié n’a quasi aucun impact. Les
plus sensibles vont vraiment s’en désoler sincèrement mais de toutes façons,
beaucoup moins longtemps. Mon objectif n’est pas de vous dire qu’il faut s’en
désoler plus longtemps ou même culpabiliser de ne pas s’en attendrir plus. Non, mon
objectif est de vous montrer les dégâts de l’attachement. A savoir, la souffrance qui
s’associe à sa propre histoire. En aucun cas l’histoire qui se déroule ne peut être
sécurisée comme l’entend l’ego. A savoir, pour la plupart d’entre nous : Une maison
ou un toit relativement confortable, un emploi pour assurer tous les achats qui nous
semblent indispensables (nourriture, vêture…) et surtout pas de soucis ! Avoir des
enfants, qu’ils se situent dans la norme, qu’ils ne souffrent d’aucun manque, qu’ils ne
soient pas malades ou peu. Voilà brièvement le doux rêve de l’ego. C’est sans
compter ou plutôt c’est ignorer la formidable puissance de l’amour qu’on peut
également appeler Dieu et sa représentation qu’est le saint esprit. Il suffirait de
regarder de temps en temps toutes les coïncidences, les hasards, les synchronicités
pour se rendre compte que l’ego ne décide de rien véritablement. Une idée surgit,
l’ego s’en empare ou pas mais au bout du compte, son action est toujours
accompagnée de Dieu ou saint esprit. Ce qui nous fait douter de cela, c’est que le
déroulement de l’histoire n’est pas le dessein de l’ego. L’ego se croit seul à décider
de tout et interprète tout ce qui lui vient de négatif comme une entrave à son désir. Il
ne peut admettre ou difficilement que les choses lui viennent en terme de ni bien ni
mal ; qu’elles surviennent pour lui indiquer son chemin. L’ego s’acharne à ne vouloir
garder que ce qui lui convient que ce soit en terme d’échec ou de réussite, c’est lui
qui veut décider de ce qui est bon pour lui. Il panique dès qu’il entrevoie une
contrariété dans ses projets. Les projets aussi « beaux », aussi « honorables »
soient-ils, n’ont pas vraiment de sens en terme d’être. Seul l’accueil de ce qui nous
vient est l’existence dans la joie profonde. Donc, cet accueil est un peu une prouesse
quand on n’est pas « éveillé » car c’est la position opposée à celle de l’ego, qui lui,
veut toujours quelque chose d’inatteignable ou presque sachant qu’il ne peut être
rassuré selon ses critères. Accueillir s’est être rassasié à chaque instant.
Soyons vigilants et méfions-nous de la sensibilité de l’ego dans son désir de se voir,
ainsi que ses proches, sans aucune souffrance, car son but n’est pas d’être la vie,
qui elle, est dénuée de souffrance. Son but véritable est de croire à une existence qui
évite les souffrances et satisfait ses objectifs de réussite. Donc Il détourne le regard
de la vérité en nous emmenant dans sa ronde infernale de vouloir tout maintenir
dans la sécurité dont il a défini (lire plus haut) les critères. Il veut échapper à la
maladie du corps, à la mort du corps et à chaque fois qu’un proche meurt, il accuse
Dieu de ne rien faire. Or, ce n’est pas son but, à Dieu. Il ne nous a pas créés pour
que le corps et l’ego qui s’y est identifié soient immortels. Il nous a créé à son image,
immortels car nous ne sommes ni le corps ni l’ego. Il veut juste que tu sentes à
travers l’expérience de l’existence que tu appartiens à la source à tout jamais depuis

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toujours et pour toujours et ça, c’est inadmissible pour l’ego car ce n’est pas un
concept, c’est la réalité qu’il refuse d’admettre.
On ne peut rien lui faire entendre. On peut juste tenter de l’ignorer et même l’ignorer
profondément ; adhérer à la réjouissance totale d’être comme un arbre qui pousse et
s’étend, accueillant soleil et pluie tour à tour, sans distinction et rayonnant cet amour
d’extension. Si l’ego se fait tout petit et même s’il ne cesse pas pour autant ses
attaques, elles sont vues comme totalement insignifiantes.

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Namasté : Je reconnais la lumière en toi

Cette expression magnifique que l’on dit quand on rencontre quelqu’un. Evidemment,
rarement utilisée avec vos collègues de travail ou vos voisins de quartier. Voire
même impossible de le penser en face d’eux. Ne serait-ce que de le penser ! Il est
bien là le problème, si problème il y a. (« Tous les problèmes sont des illusions du
mental. » Dixit Eckhart Tollé)
L’être en désir d’éveil a une remarquable difficulté lorsqu’il est en face de
« l’inconscience pure », je blague, je veux dire en face de personnes, qui, à priori
semblent tout à fait éloignés d’une quelconque démarche de sortir de l’ego. Oui, on
pourrait dire, voilà mes « maîtres spirituels », voilà ceux qui m’engagent à « être ou
ne pas être » selon une phrase célèbre. Mais la plupart du temps, la rencontre avec
ces êtres nous scotche sur place. Incapable de voir la lumière en eux. Totalement
figé dans le jugement, pas forcément de la dureté mais une sorte de peur ou plutôt
de désir de fuite devant l‘Ignorance avec un grand « I ». Le non-éveillé comme moi
est déstabilisé et il endosse rapidement son rôle, au moins sa carapace égoique de
protection, qu’il a l’habitude de faire fonctionner face à ses pairs « ignorants ». Il ne
se sent pas forcément supérieur car il est en quête d’éveil, non, il se recroqueville, il
se « caméléonise » pour passer inaperçu, pour pouvoir échanger, communiquer
avec eux. Il n’est pas question de laisser entrevoir quelque chose de lui qui
évoquerait justement la lumière. Namasté.
A contrario, s’il rencontre des pairs en quête de spiritualité ou de désir d’éveil, qu’il
aura authentifiés, ce qui l’habite au plus profond, il peut rapidement se lâcher. C’est
bien entendu son ego qui montre une autre face de lui-même mais là, il se réjouit
d’être en phase avec ses pairs dans le même but. De même, il peut, parce qu’il a pu
avoir quelques échanges sur l’interprétation d’une phrase du « cours en miracles »
en toute cordialité et dans la recherche de l’amour et donc de l’unité et qu’à l’issue de
cette belle rencontre, son ego s’en trouve regonflé par le fait même de se sentir
quelqu’un de bien qui avance en spiritualité. On ne peut ni avancer ou reculer en
spiritualité. C’est là ou bien ça n’est pas là. Voilà comment on peut endosser très
facilement une autre facette de l’ego, en toute incrédulité et sincérité.
Après ses rencontres avec des personnes « en quête d’éveil » ou des personnes
« ignorantes » il peut se retrouver seul, dans son personnage qui est bien là et se
délecte à analyser les situations qu’il vient de vivre ; triant, classant ce qui est bon,
pas bon ; ce qu’il pourrait faire, ce qu’il n’arrive pas à faire. Alors que la seule et
unique réponse à tout ce questionnement serait : Je ne me juge pas. Je ne juge pas,
ni pendant, ni après, quiconque car Dieu les a mis sur ma route. En définitive ce n’est
sans doute que cela le « lâcher prise ».
Namasté

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La peur tapie dans l’ombre

Pas de répit pour l’ego, son arme absolue est toujours là, tapie dans l’ombre, la peur.
Le recueillement, le calme intérieur n’ont qu’à bien se tenir. Tel un gros nuage lourd
et dense, il menace au lointain. Même si le ciel est bleu, on le sent capable d’arriver
de très loin sans qu’il soit visible. L’instant de répit, de soulagement n’est qu’un
instant. Il est le plus fort apparemment, en tous cas, il veut s’imposer comme tel.
Dans l’innocence du lâcher prise tout est lumineux, apaisé et quand la menace de la
peur vient à gronder c’est comme si on l’avait oublié, comme si elle n’avait jamais pu
exister. Elle s’abat sur nous. Il suffit d’une annonce, une information négative
annoncée par un pair ou même entrevue par un pair ou encore une situation
anxiogène appropriée à nos souvenirs du passé proche ou lointain, et elle est là
aussitôt. Envahissant l’ego, le gonflant, le triturant, le secouant comme un vieux sac
dans tous les sens. L’ego est au plus mal en une fraction de seconde cherchant des
solutions impossibles à une situation impossible. La peur semble rester droite dans
ses bottes. La douleur et le désespoir le gagne mais pas encore assez pour
abandonner, lâcher totalement la tristesse. L’ego marmonne, rumine. Il sent au bout
d’un moment que cette peur est comme les autres, qu’elle passera. Qu’on doit juste
essayer de ne pas la nourrir, juste l’observer tandis qu’elle passe avec ses wagons
de souffrance, tristesse, culpabilité et autres sympathiques cadeaux. L’expression
commune et populaire : « Après la pluie vient le beau temps » voulait peut-être dire
ça au fond ! Au sujet de la pluie, Sénèque ne nous invite-t-il pas à danser sous la
pluie plutôt que d’attendre que les orages passent ? C’est déjà une autre étape car
en attendant, nous, les non-éveillés devons commencer par déjà attendre que
l’orage passe… Rappelons-nous ensuite que nous sommes avant tout le ciel bleu
dans toutes son immensité et les nuages peuvent bien passer ensuite tant qu’ils
veulent dans leur insignifiance. L’ego cherche à se débattre avec cette idée,
cherchant à faire rivaliser les nuages et le ciel. L’apaisement est difficile mais il vient.
La foi dans le ciel, ce dont il est certain au fond, au bout du compte tambourine à son
cœur. Lâche ! Dit-elle. Lâche ta croyance en ce nuage. Vois le pour ce qu’il est, un
petit agglomérat de gouttelettes insignifiantes et tu te seras sauvé.

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Mon ego est un salaud

Oui, parfois on a envie de l’insulter. Voyez-vous, ce matin, l’espace d’un bref instant,
il élabore un petit scénario. Pour situer le contexte, je dois dire qu’il y a quelques
jours j’ai contacté une personne qui se dit « thérapeute », proposant équilibrage des
énergies…Pour des raisons au départ, techniques et pratiques, je n’ai pas pu établir
de communication et donc pas de rencontre possible (du point de vue de mon ego).
L’impossibilité de cette thérapeute à me recevoir (problème de distance, rencontre
virtuelle via internet impossible et même refus d’échanger par téléphone). Donc, ce
matin, mon ressentiment est important. Tout à coup, mon mental me dit : « Présente
toi à cette thérapeute et dit lui : Je suis Jésus » Allez ! Carrément Jésus, l’éveillé
suprême. Comme si, une sorte de vengeance allait pouvoir s’opérer de cette façon.
Des images surviennent aussitôt avec cette pensée qui aurait pu m’amuser dans un
premier temps. Mais la pensée qui survient et dont s’empare aussitôt mon ego,
est : « Tu veux aller à l’hôpital psy ? » et il ajoute « D’ailleurs, tu ne serais pas
devenu fou ? Avec toutes tes recherches de Dieu ? Tes lectures ? Tes levers à cinq
heures du matin pour écrire ce petit livre ? C’est normal, ça ? ». Toutes ces petites
pensées en l’espace d’une minute ou deux. Entendez bien ! Comment en en une ou
deux minutes l’ego peut devenir redoutable en agitant la peur, le doute, toujours la
peur ! D’ailleurs, en lisant ces lignes, certains de mes proches, ne vont-ils pas, eux
aussi avoir peur ? Leur ego ne va-t-il pas adhérer à ce scénario ? Qui sait ?
Rassurez-vous, la lumière est apparue ensuite instantanément car l’ego n’a pas eu le
loisir de poursuivre son enracinement, de nourrir cette pensée.
En réalité, cher ego, je ne peux être Jésus car il est mort. Je suis juste fils de Dieu
comme lui (comme vous chers lecteurs) N’est-ce pas d’ailleurs ce qu’on dit dans les
églises ?
Il ne sert à rien de se battre contre l’ego, de lui résister. Il faut juste attendre un peu
et éclater de rire à ses propos et la vérité arrive car elle est là, car elle a toujours été
là. Oui, je suis fils de Dieu tout comme cette thérapeute. La friction de nos deux egos
avait juste dissimulé la lumière. Oui, on dirait qu’il n’attend qu’une chose (l’ego), nous
faire craquer, sombrer dans la tristesse, la torpeur parfois, l’angoisse, le stress, le
doute. Toutes sa panoplie ! Il nous entraine dans un escalier quatre à quatre en
partant d’en haut. Nous faire trébucher, nous faire croire qu’on est lui, avoir mal, avoir
mal aussi dans son corps pour tenter de nous faire croire à la preuve de son
existence, qu’il est l’existence. Les conflits relationnels intérieurs et avec les autres
ne sont que cet escalier qui n’existe pas, nulle part at qui n’a jamais existé. Pourtant,
on y croit « dur comme fer » sur l’instant. On a raison, toujours raison, et l’autre à
tort. L’ego cherche minutieusement à nous apporter la preuve. Les preuves sont
presque toujours la souffrance ou morale ou physique ou les deux. Son jeu est
tellement simple, que nous y adhérons sans difficulté. Il faut vraiment ne pas vouloir
la souffrance ou bien la vivre jusqu’à son extrême pour ouvrir les yeux sur Dieu que
nous sommes. La souffrance physique est encore plus insidieuse car incontrôlable
ou presque. L’ego a tellement investit le corps, totalement. Le corps n’y est pour rien.
Mais il le triture, le torture même parfois pour tenter de rendre évident qu’il est une
forme de réalité. Oui, le corps est une forme, une forme qui apparait puis disparait.
Cette notion, pour l’ego est par-dessus tout insupportable car il joue depuis la tendre
enfance à le préserver, l’entretenir, le choyer, l’adorer, le maintenir le plus longtemps.
Enfin, c’est ce qu’il croit car en réalité le corps est neutre. Il n’y est pour rien dans ce

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délire mental. Rien, il ne peut rien. Il subit les assauts de la maladie, du regard de
l’ego sur son vieillissement inéluctable. Il se nourrit, urine, défèque, fait l’amour, se
déplace (quand il peut). Il agit sans doute seul, tout comme vous digérer un repas,
personne ne commande de le faire, n’a une marche à suivre pour le faire. Il agit seul.
L’ego cherche à s’immiscer là où il n’a rien à faire. Or, il n’est rien, juste un
producteur de pensées le plus souvent erronées qui a besoin de se croire le corps
pour tenter d’exister mais à présent on le sait, nous ne sommes pas ça.

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Qui est le saint esprit ?

C’est la lumière de la vérité ; c’est l’esprit sain, celui qui te sort de la souffrance et te
fait voir la vérité. Il est toi, il est moi. IL EST. C’est Dieu. C’est toi, moi, (le christ).
C’est un mot pour représenter la vérité que tu es. Il te guide ? Oui. Tu te laisses
guidé ? Oui, quand ? Lorsque tu sens que tu n’es pas habité par la souffrance mais
par une paix profonde, c’est que tu es justement en train de te laisser guider. En fait,
c’est très simple, si tu sens l’apaisement total et complet. Il est là. Lorsque tu
discutes, échanges avec tes semblables (personnages), si tu es dans l’apaisement,
l’ouverture, l’accueil innocent, tu es guidé par le saint esprit, tu es l’esprit saint,
l’esprit sain. Quand l’ego se met en avant, il y a discorde, confrontation de points de
vue, duels, souffrance. Vous voyez, en réalité, c’est très simple de reconnaitre le
saint esprit. C’est aussi ce que dit « le cours » : L’amour ou la peur. Le choix est
simple, clair, évident mais il faut ouvrir les yeux sur la souffrance quand elle est là. La
distinguer. C’est un témoin de la présence de l’ego, rappelons-le. La présence de la
souffrance physique l’est aussi, sans doute plus sournoise et insidieuse.
Distinguons cette souffrance dans l’instant, ne cogitons pas sur elle, son
déroulement, ses effets secondaires. Pas d’ajout mental à son sujet. Elle est là, c’est
ok, mentale ou physique. Il y a juste à la considérer, ne pas la développer en y
ajoutant de la pensée. Oui, elle peut conduire à la mort du corps. C’est une
éventualité volontaire ou involontaire. Peut-être que nous sommes dans ce cas au
seuil de la transformation. Mais pour l’instant, occupons-nous juste de l’instant à
chaque instant, pas à pas, bouchée après bouchée, sans rien attendre de l’instant
suivant. Surtout pas d’ailleurs, car l’ego n’attend que ça pour t’entraîner dans une
souffrance d’anticipation encore plus douloureuse, pour rien, car il n’en sait rien. Au
pire, il va te conduire là où tu ne voulais pas aller pour tenter de te prouver qu’il est,
que tu es l’ego. Il peut tout à fait te dire : « Tu vois, tu l’as ton cancer et tu vas mourir.
Je t’avais prévenu, pourtant ! ». Mais tu n’es pas le corps, ni l’ego et son cancer, son
sida, sa dépression nerveuse. Tu n’es pas ça. L’ego fait juste des commentaires
avant, toujours avant et au mieux, pendant. Que peut-il nous apprendre que nous
sachions déjà ? Que le corps va disparaitre et que nous n’en connaissons pas
l’heure ? Et à l’heure de cette mort, qu’est-ce que ça va changer ? Plus tôt ? Plus
tard ? A cet instant-là, rien en définitive car le moment sera venu et ce sera un fait où
il n’y aura pas à y ajouter de commentaires du mental non plus. Personne n’a ou veut
connaitre une date de mort (à quelques exceptions près quand il y a trop de
souffrance et qu’on ne peut pas comprendre seulement que c’est le seuil de la
transformation, qu’on croit devoir choisir la mort du corps pour cesser de souffrir. Il
ne s’agit pas d’un jugement, bien entendu mais de la description d’un fait). On
considère une tranche d’âges raisonnable pour accepter la mort du corps, entre
quatre-vingt-dix et cent vingt ans, peut-être. Cela ressemble bien à l’ego dans un
corps bien portant de penser ça car imaginez bien que la plupart des egos de cet
âge n’ont aucune envie de disparaitre s’ils sont en pleine « forme » ! L’erreur est
toujours du côté de l’ego qui nous laisse croire que nous sommes lui dans cette
forme. N’oublions pas, nous sommes le saint esprit.

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La vie à deux

Quelle chance lorsque nous avons le sentiment profond de dérouler notre histoire
auprès d’une âme sœur. Tous les deux inscrits dans la même quête du divin. Plaçant
cette priorité absolue, non pas de quête de l’éveil à tous prix mais une
reconnaissance que nos personnages n’ont aucune prise et que ce ne sont pas eux
qui vont s’éveiller. Alors, une existence particulière (dans les deux sens du terme)
nait. Oui, dans les deux sens. Particulière car différente et singulière. Particulière car
elle est la dualité, l’éloignement de l’unité possible. C’est pour cette raison, « possible
unité » que l’existence quotidienne est rendue compliquée. Dieu en nous, nous met
au défi. La liberté de l’être respectée par chacun permet ce cheminement de l’amour.
Trébuchants sans cesse sur nos egos, il y en a toujours un pour rattraper l’autre car il
brille de sa lumière et éclaire forcément l’autre. Une sorte de « namasté » permanent
opère. Jamais l’obscurité n’est totale ou bien elle ne peut durer bien longtemps.
Comme vous le savez, les egos sont puissants quand on leur laisse croire qu’ils le
sont et chaque moment du quotidien peut être source de leurs gonflements et
forcément de leurs frictions, du partage de leurs colères, de leurs tristesses. Bref, de
la souffrance et de la peur propre à l’ego. Fort heureusement, la lumière est plus
forte que tout et elle triomphe toujours ne permettant pas aux egos de se fondent
ensembles dans l’obscurité. Les âmes sœurs sont le saint esprit et donc se
maintiennent dans la tempête, surtout lorsqu’il s’agit de grosses tempêtes. Elles
savent que « cela aussi passera ». Mais vous l’avez compris ces âmes sœurs ne
sont pas l’éveil permanent à la lumière qu’elles sont. L’ego de chacun est là, prêt à
bondir, à grossir, à se battre pour exister à chaque occasion. Les pièges du
quotidien sont nombreux. Une fois que la satisfaction des besoins primaires est
assouvie, tel que le nourrissage du corps de chacun, le terrain de jeu de l’ego est
réduit. Il s’empare de la propreté de la maison par exemple. Les âmes sœurs font
bloc et s’accordent, s’harmonisent pour être en accord sur les règles d’hygiène et le
tour est joué. L’ego va évidemment rechercher une autre source de conflit : Tu bois
trop, tu fumes trop, ce que tu manges n’est pas bio. Il existe évidemment une
multitude d’exemples possibles liés à des choses plus particulières à la singularité du
personnage.
La bienveillance de chaque âme sœur permet une respiration dans la quiétude pour
lâcher prise de ces jugements. Elle se dit juste, je n’ai pas à juger.
« Aime ton prochain comme toi-même » mais je crois l’avoir déjà dit, s’aimer soi-
même est une prouesse car cela implique de faire une confiance totale au saint
esprit en se laissant guider. Aimer l’autre comme soi-même, n’a pas de sens sans
l’éveil. L’ego aime l’autre comme soi-même, c'est-à-dire qu’il attribue les mêmes
attentes à son partenaire que les siennes à lui-même. Evidemment, il ne peut que se
tromper car cela n’a rien à voir avec l’amour inconditionnel et universel de l’autre,
l’autre sans visage que l’on ne peut juger.
L’argent peut être un point sensible pour ces deux egos en quête de spiritualité.
L’argent et l’emploi, dans le sens d’avoir un travail, des ressources. Oui, l’argent,
symbole du manque et de l’abondance, symbole préféré de l’ego qui veut ignorer
qu’il ne décide de rien en vérité et qu’il n’est pas comme « les oiseaux du ciel qui ne
moissonnent pas pour se nourrir » comme l’a dit Jésus. Oui, l’ego à travers l’argent
peut chercher à s’imposer. Les paroles de la lumière de l’autre dans la vérité, telles
que « Laisse venir », « n’anticipe pas le manque » sont une aide considérable pour

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réduire l’ego, à défaut de se laisser totalement guider par l’ego. L’insouciance vis-à-
vis de l’argent n’est pas synonyme de dépenses inconsidérées. L’argent doit obéir à
des règles tout comme la propreté de la maison. On dépense pour les mêmes
priorités ou dans le respect de la priorité de chacun. Mais si l’un ou l’autre, me direz-
vous se met à transgresser les règles et se met à distribuer l’argent commun ou le
dépenser à tout va. Et bien, en réalité, c’est ok aussi. Si cela provoque des tumultes
c’est que les egos sont réveillés et il faut juste faire la lumière là-dessus. Ce que je
vous ai décrit plus haut n’est pas une recette mais plutôt le sentiment de vivre pour
l’instant, les choses ainsi.
Plus compliqué, l’emploi, le travail. Instable par nature, obéissant à des règles
extérieures du point de vue de l’ego avec la confrontation et/ou le partage avec
d’autres egos pendant une durée souvent considérable. Les variables, les variantes
sont de l’ordre du « grand huit » de la foire. Elles malmènent l’ego à tour de bras. Si
nous avons été conduits dans des emplois dont l’essence favorise un rapprochement
avec l’essentiel, les bébés, par exemple, les enfants, les gens qui souffrent ou
reconnus comme souffrant plus que les autres, la nature, la créativité manuelle ;
cette essence est, ou devient comme une bouée de secours au milieu du tumulte. La
difficulté restant le tumulte incessant qui peut être une épreuve permanente. Et là, les
âmes sœurs ne peuvent se soutenir qu’en dehors du vécu de cette histoire propre à
chacun des deux personnages. Il s’agit là de trouver la lumière en soi pour éclairer
l’autre et inversement. Il s’agit là, de s’entraider à ne pas prendre au sérieux cet
immense théâtre dédié à l’ego. Le soutient du « cours en miracles », « les accords
toltèques », la parole des éveillés dont la liste est immense sont d’un grand secours.
Donc, on se sent souvent malmenés, ballotés, bousculés. C’est le plus gros ancrage
dans la croyance que nous décidons, choisissons seul en tant qu’ego. Le rappel
journalier que ce n’est pas vrai, que ce n’est pas la réalité est une prouesse à temps
complet. L’emploi dans un travail n’est pourtant qu’une chose insignifiante, un leurre
qui en réalité nous met juste en relation avec d’autres egos dans le désir de
l’accomplissement de Dieu que nous sommes car seul Dieu est. Parfois on prie que
l’éveil soit permanent tellement c’est dur. Difficile de réaliser qu’on ne subit pas mais
que Dieu nous met exactement à la bonne place pour faire sans doute l’expérience
de lui-même, de la lumière qui cherche à s’étendre. Cessons de croire à la réalité du
théâtre en continuant à jouer. Partageons la quiétude de la vérité, de la réalité au
sens du « cours en miracles » et nos âmes sœurs sont comblées et quittent la
souffrance et la peur.
Nous sommes tout un chacun âme sœur. Ne nous laissons pas abuser par la relation
particulière. Et si nous avons le bonheur de cheminer auprès de quelqu’un qui reflète
en nous et réciproquement la lumière et l’amour, réjouissons-nous.

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L’exaltation du mental.

Un bref écrit pour vous parler de l’exaltation que nous pensons vivre à travers le
corps qui est liée à la surexcitation mentale.
Pour certains quêteurs d’éveil, il existe des moments où ils ressentent une sorte de
forte émotion un peu comme quand vous soutenez une équipe de foot et qu’elle est
en train de gagner. L’exaltation ressemble à un état élevé de bonheur et de gloire.
On peut tout à fait transposer cela au chercheurs d’éveil, parfois. En effet, on peut
atteindre un état élevé de bonheur et de gloire quand on se sent touché par
l’engouement du rapprochement de l’illusion de la compréhension de Dieu. On croit
peut-être dans ces moments d’exaltation qu’on va hériter d’une place dans le plus
haut degré du royaume de Dieu.
C’est un peu le risque lorsqu’on se penche sur l’écriture du « cours » ou des
« évangiles apocryphes et classiques », le « Tao Tê King ». Tout à coup, on est
lancé dans un ressenti du cœur tellement fort qu’on n’imagine pas une seconde qu’il
s’agit de la compréhension mentale et non de la puissance d’un éveil quelconque.
L’éveil peut donner le sentiment à différents egos que celui qui se présente comme
tel, est exalté. Ne dit-on pas « illuminé » ? Qui dans le sens commun veut dire qu’on
parle de quelqu’un qui a des visions ridicules. Effectivement, la recherche de Dieu,
même si on ne peut en juger ni les moyens ni leurs déroulements nous amène
systématiquement quelques soient nos recherches à se rendre à l’évidence que
comme le dit très bien « Gangagii » vous êtes assis dessus ou bien « le diamant est
dans votre poche ». Il n’y a donc aucun chemin particulier sinon celui de tourner vers
l’intérieur de soi-même pour y trouver la lumière et là, il ne s’agit pas d’exaltation
mais d’apaisement divin.

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Epilogue

Voilà, aies-je tout dit ? Sans doute que non. Qu’importe, vu qu’il n’y a rien à dire, rien
à faire. J’ai voulu, je crois, écrire ce petit livre pour nous entraider à défaire l’ego. Je
ne vous demande pas d’être ou ne pas être d’accord avec moi car c’est un message
que je m’adresse à travers vous dans l’unité que nous sommes.
Je me remercie donc de l’avoir fait et si toutefois, il peut également contribuer à
quelque chose c’est Ok et si non, c’est ok aussi.
Comme me l’a écrit « Caroline Blanco » au sujet d’une rencontre éventuelle avec
elle, si ce petit livre ne sert à rien, en effet : « A quoi bon ? à rien, en effet… A moins
que « ne servir à rien » ne devienne une chose qui serve.

Namasté

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