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ISSN 1991-8631
RESUME
La percolation du lixiviat en provenance des déchets des décharges constitue une source de pollution
des ressources en eau souterraine par infiltration, constituant ainsi une menace aussi importante que celle liée à
l'accentuation du déficit hydrique. La décharge publique de Larache constitue un modèle type de détérioration
des ressources en eaux par un effet de contamination du lixiviat en provenance de la décharge et des pratiques
agricoles. Les mesures réalisées sur le lixiviat et sur les eaux prélevées des puits situés autour de la décharge et
ayant porté sur les paramètres physicochimiques, de pollution (O2 dissous, DCO…), de métaux lourds et sur
des analyses bactériologiques, permettent de qualifier le lixiviat comme une source de contamination à
potentiel anoxique et réducteur. La charge polluante est importante et se traduit par des valeurs de DCO et
d’azote kjeldahl élevées (63375 mg/l et de 798 mg/l). Les résultats permettent aussi de conclure sur la qualité
médiocre des eaux contenues dans les poches souterraines notamment pendant la période sèche, ce qui est
illustrée par les valeurs élevées en certains métaux (Pb (800 µg/l), Cd (40 µg/l), Cr (80 µg/l) et Fe (650 mg/l)),
en coliformes totaux, en coliformes fécaux et en streptocoques fécaux.
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Mots clés : Charge polluante, paramètres physico-chimiques, sels nutritifs, métaux, bactériologie, lixiviat.
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R’Mel qui paraît évident, la présente étude totaux et fécaux ainsi que les streptocoques
étaye sur la réalisation d’analyses portant sur fécaux ont été déterminés par dénombrement.
les lixiviats libérés par les ordures et sur les Toutes les manipulations bactériologiques ont
eaux des puits qui se situent autour de la été effectuées dans une zone stérilisée. Une
décharge en vue de mettre l’accent sur le prise d’essai de 1 ml d’eau est ajoutée à 9 ml
degré de contamination des eaux à proximité de diluant stérile (Tryptone-sel). L’analyse
de la décharge. statistique adoptée correspond au programme
SPSS qui permet de mettre l’accent sur les
MATERIEL ET METHODES liens et les variations pouvant exister entre les
L’échantillonnage intéressant les eaux paramètres étudiés. Les corrélations ont été
de puits et le lixiviat a été mené en deux établies grâce au coéficient de corrélation des
périodes distinctes. La première période a eu variables Spearman. L’analyse des variations
lieu après les fortes pluies du printemps 2006 des différents paramètres a été réalisée par
(période humide) et la deuxième a été réalisée l’analyse de variance (ANOVA) qui permet
pendant la période juillet-Août 2006, lors d’évaluer la variance à travers le paramètre F
d’une période sèche. Le lixiviat a été prélevé de Fissher (rapport carrés moyens
au niveau des écoulements près des déchets. groupes/carrés moyens erreurs) et le degré de
Parallèlement, six prélèvements ont été opérés signification p (probabilité d’être hors
dans des puits situés autour de la décharge intervalle de confiance).
afin d'analyser l’état de dégradation de la
nappe phréatique avoisinante la décharge RESULTATS
publique (Figure 2). En ce qui concerne la Les échantillons de lixiviat et d’eau
localisation, à l’exception du puits P6 situé en prélevés des puits situés autour de la décharge
plein air, les autres sources d’eau, au nombre ont fait l’objet d’analyses physique, bio-
de 5, sont localisées au sein des fermes. Les géochimique et bactériologique. Les résultats
échantillons d’eau ont été prélevés dans des dégagés et correspondant aux valeurs
pots en verre pré-nettoyés selon le processus moyennes sont consignés dans les Tableaux 1,
de Rodier (1996) et placés à 4 °C dans une 2, 3, 4 et 5.
glacière. Les analyses ont été effectuées dès le
retour au laboratoire. Les données de Analyse du lixiviat
température, de pH, d’oxygène dissous, de Les données relatives au pH montrent
conductivité ont été mesurées in situ au que le lixiviat présente des caractéristiques
moment du prélèvement de l’échantillon à différentes selon les saisons (Tableaux 1 et 2).
l’aide d’un multi paramètre portatif. La Pendant la période humide, le lixiviat est
détermination des matières en suspension légèrement basique avec un pH de 7,87 alors
(MES) a été effectuée par filtration d’un que pour la période sèche, le lixiviat est acide
volume connu d’eau. La demande chimique et montre un pH de 4,78. Les concentrations
en oxygène (DCO) est déterminée par une relatives aux taux d’oxygène dissous sont
oxydation au bichromate de potassium en négligeables. Les valeurs sont inférieures à
milieu acide et en présence de sulfate d’argent 0,2 mg/l, ce qui permet de qualifier le lixiviat
et de mercure (Rodier, 1996). Les phosphates comme un milieu anoxique presque dépourvu
et les nitrates ont été déterminés par d’oxygène libre et tend à être réducteur vu
spectrophotométrie. Les Sulfates, les l’importance de la charge organique oxydable.
chlorures, le calcium et le magnésium ont été Les résultats dégagés correspondant à la
analysés par méthode gravimétrique. Les demande chimique en oxygène (DCO)
éléments Sodium et Potassium par montrent des valeurs qui varient de 44750
Photométrie de flamme et les éléments Plomb, mg/l lors de la période sèche à 82000 mg/l
Cuivre, Zinc, Chrome VI, Cadmium et Cobalt lors de la période humide (Tableaux 1 et 2).
par Adsorption atomique. Les coliformes Ces concentrations élevées, évoquent la
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présence de quantités importantes de matières l’oxygénation des eaux des puits. Les valeurs
oxydables constituant ainsi une importante de DCO sont souvent inférieures à la limite
demande en oxygène pour son oxydation, admise (25 mg/l) à l’exception des eaux des
mettant en jeu l’offre du milieu. Pour la puits P3 et P6 qui affichent des DCO de 32
conductivité, les valeurs relevées sont assez mg/l et de 44 mg/l respectivement. La
élevées. Les résultats montrent une valeur de conductivité électrique varie de 0,73 à 1,15
64.6 ms/cm pendant la période humide et de ms/cm. Les résultats correspondant aux
148.75 ms/cm lors de la période sèche, ce qui nitrates montrent des valeurs qui fluctuent
peut être expliqué par le bilan ionique du entre 52 et 97 mg/l pour la période humide et
lixiviat. En effet, les concentrations en entre 46 mg/l et 114 mg/l pour la période
sulfates, Ca2+, Mg2+, Cl-, K+ et Na+ sont très sèche. Les maximums sont enregistrés au
élevées et varient de la période humide à la niveau des puits P3, P4, P5 et P6 avec des
période sèche. Les degrés de signification des valeurs qui dépassent 80 mg/l pour les deux
variations sont typiques (p ≤ 0,05). Les périodes. La variation des concentrations dans
valeurs fluctuent de 240 mg/l à 336 mg/l pour le temps est peu significative (P = 0,98). Les
les sulfates, de 450 mg/l à 6000 mg/l pour le chlorures montrent des variations assez
calcium, de 240 mg/l à 2100 mg/l pour le significatives entre la période humide et sèche
magnésium, de 18415 mg/l à 70955 mg/l pour (p = 0,05). Les concentrations relevées lors de
les chlorures, de 2613 mg/l à 14365 mg/l pour la période humide présentent un maximum de
le potassium et de 14260 mg/l à 27968 mg/l 159 mg/l alors que celles de la période sèche
pour le sodium. Les concentrations relatives à dépassent, par endroit, 200 mg/l. Les
la période sèche sont plus élevées que celles concentrations en sulfates varient peu entre les
relevées lors de la période humide. L’azote deux saisons et montrent des valeurs
kjeldahl montre des concentrations presque inférieures à 250 mg/l. Les phosphates sont en
constantes entre la période humide et la traces au niveau de tous les puits. Pour le
période sèche avec des valeurs respectives de calcium et pendant la période humide, les
795.2 mg/l et 800.2 mg/l (Tableaux 1 et 2). Le puits P4 et P6 présentent des concentrations
fer, le Pb et le Cd montrent des concentrations respectives de 162 mg/l et 184 mg/l. Pour la
respectives de 16650 µg/l, 280 µg/l et 30 µg/l. période sèche, les concentrations en calcium
Pour la bactériologie, seuls les échantillons de sont élevées au niveau de tous les puits et
la période sèche ont fait l’objet d’analyses. fluctuent de 192 mg/l à 252 mg/l (Tableaux 3
Les résultats sont de l’ordre de 316000 et 4). Pour la variation des concentrations
UFC/100 ml pour les coliformes totaux, dans le temps, les valeurs relevées lors de la
152000 UFC/100 ml pour les coliformes période sèche sont plus élevées que celles
fécaux et 875 UFC/100ml pour les enregistrées lors de la période humide. Pour
streptocoques fécaux (Tableau 5). Le nombre les éléments K+, Na+ et Mg++, les
de bactéries est élevé et reflète un milieu concentrations déterminées au niveau de tous
contaminé. Les autres paramètres déterminés les puits restent inférieures aux normes
et relatives aux MES, phosphates, nitrates, admises. Exprimées en mg/l, les
cuivre, cadmium, cobalt, zinc et chrome ne concentrations sont respectivement de 2,97,
présentent pas de valeurs significatives 58,88 et 10,80.
mettant en cause la qualité des eaux du lixiviat. Les résultats relatifs aux métaux
analysés (Pb, Cd, Cr, Zn, Cu, Co et Fe)
Analyse des eaux de puits montrent des concentrations en Pb et Cd qui
Les analyses effectuées au niveau des varient respectivement de 230 à 800 µg/l et de
puits montrent des eaux bien oxygénées. Les 10 à 40 µg/l. Pour les éléments Cr et Fe, les
teneurs en oxygène dissous varient de 6 à 9,3 concentrations les plus élevées sont de 70 et
mg/l. Les eaux sont aussi peu chargées en 80 µg/l pour le Cr, enregistrées au niveau des
matières oxydables, ce qui explique puits P3 et P6, et de 650 et 300 µg/l pour le
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fer, enregistrées au niveau des puits P2 et P5 puits P6. Pour les coliformes fécaux, les
(Tableau 3). Les autres éléments Co, Zn et Cu valeurs varient de 500 UFC/100 ml à 13966
montrent des teneurs respectives de 40 µg/l, UFC/100 ml, enregistrées au niveau du puits
10 µg/l et 340 µg/l. Le dénombrement des P5 et pour les streptocoques fécaux, les
bactéries montrent des valeurs qui fluctuent valeurs varient entre 100 UFC/100 ml et
entre 2050 UFC/ 100ml et 33400 UFC/100 ml 68000 UFC/100 ml, enregistrées au niveau du
pour les coliformes totaux. Le maximum de puits P1 (Tableau 5).
33400 UFC/100 ml est enregistré au niveau du
Figure 2 : Positionnement des puits analysés par rapport à la décharge publique de la ville de
Larache.
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Tableau 1 : résultats physico-chimiques et bio-géochimiques du lixiviat et des eaux des puits (période humide) (exprimées en mg/l) et
normes marocaines.
Lixiviat 24 7.87 4.07 0.2 64.6 44750 ± 166,43 - 795 18415± 240 0.56
758,07
P1 23.20 6.96 0.25 7.6 0.83 12 ± 2,65 62 ± 8,08 2.80 159.80 14.40 traces
P2 19.90 6.91 0.17 8.6 0.83 8±1 52 ± 2,65 4.20 150.90 19.20 traces
P3 20.30 7.15 0.24 7.4 0.71 32 ± 5,20 83 ± 9,85 3.50 97.60 28.80 traces
P4 19.30 7.26 0.28 6.3 1.01 12 ± 2,65 91 ± 5,00 4.20 124.30 67.20 traces
P5 19.60 7.05 0.24 6.9 0.93 10 ± 3 97 ± 6,24 5.60 106.50 28.80 traces
P6 21.60 6.68 0.19 9.3 1.15 44 ± 2,52 97 ± 7,00 4.20 159.80 52.80 traces
Normes - - - - 2,5 25 50 - 200 250 0,7
T° : température, pH : potentiel d’hydrogène, MES : matière en suspension, Od : oxygène dissous, Cond : conductivité, DCO : demande chimique en oxygène.
Tableau 2 : résultats physico-chimiques et bio-géochimiques du lixiviat et des eaux des puits (période sèche) (exprimées en mg/l).
Site T°C pH MES Od Cond DCO Nitrates Azote Chlorures Sulfates Phosphates
ms/cm Kjeldhal
Lixiviat 33 4.78 5.12 0.1 149 82000 ± 470,88 23 ± 3,61 800 336 0.61
P1 23.70 6.58 0.27 6.40 0.87 24 ± 7,21 59 ± 6,08 3.50 221.88 ± 17,64 26.40 traces
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P2 20.20 6.59 0.14 6.90 0.82 18 ± 2 46 ± 6,08 5.60 239.63 ± 19,45 28.80 traces
P3 21 6.66 0.32 6.40 0.73 20 ± 4 84 ± 3,61 3.50 177.50 ± 9,01 40.80 traces
P4 23.30 6.86 0.20 6.10 0.97 20 ± 3,46 88 ± 5,29 2.80 159.75 ± 7,78 74.40 traces
P5 21.70 6.69 0.27 6 0.97 16 ± 3,46 102 ± 9,17 4.20 195.25 ± 30,85 36 traces
P6 25 7.04 0.21 8.20 1.12 20 ± 4,36 114 ± 11,72 5.60 248.50 ± 7,70 55.20 traces
T° : température, pH : potentiel d’hydrogène, MES : matière en suspension, Od : oxygène dissous, Cond : conductivité, DCO : demande chimique en oxygène.
Tableau 3 : résultats des analyses des ions métalliques des eaux des puits (période humide) (exprimées en mg/l) et normes marocaines.
Lixiviat 450 2613 14260 16.65 ± 4 0.15 0.34 0.28 ± 0,08 0.03 ± 0,01 0.03 240 0.04
P1 127 2.50 48.76 0.05 ± 0,02 - 0.08 0.23 ± 0,05 0.01 ± 0,01 0.02 6.72 0.01
P2 135 1.56 37.72 0.65 ± 0,10 0.03 0.05 0.57 ± 0,06 0.02 ± 0,01 0.04 7.92 -
P3 116 1.01 28.06 0.14 ± 0,02 0.01 0.04 0.42 ± 0,03 0.01 ± 0,01 0.07 7.92 -
P4 162 1.72 50.60 0.01 ± 0,01 0.02 0.03 0.29 ± 0,13 0.01 ± 0,01 0.04 10.80 -
P5 153 1.01 43.24 0.30 ± 0,09 0.34 0.01 0.28 ± 0,09 0.03 ± 0,01 0.01 6.72 0.04
P6 184 1.56 58.88 0.08 ± 0,01 0.02 0.02 0.79 ± 0,04 0.04 ± 0,02 0.08 4.80 -
Normes 160 12 200 0,2 0,5 5 0,01 0,005 0,05 50
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Tableau 4 : résultats des analyses des ions métalliques des eaux des puits (période sèche) (exprimées en mg/l).
Lixiviat P1 P2 P3 P4 P5 P6
Ca+ 6000 192 194 170 220 222 252
K+ 14365 2,97 1,40 0,94 1,56 1,56 2,34
Na+ 7968 51,89 37,54 31,10 48,21 45,26 55,94
Mg++ 2100 9,6 1,2 8,4 12 9,6 1,2
Tableau 5 : résultats bactériologiques du lixiviat et des eaux des puits situés autour de la décharge publique (période sèche)
et normes marocaines.
Tableau 6: matrice de corrélations des différents paramètres mesurés au niveau du lixiviat et des eaux des puits de la nappe R’Mel (Larache).
Tableau 7 : Comparaison des concentrations de métaux (exprimées en mg/l) dans les lixiviats de décharge de Larache par rapport aux autres
nationaux et internationaux décharges.
Site Larache Rabat (Maroc) El Jadida (Maroc) Alger (Algérie) Tiaret (Algérie) Etueffont (France)
(Maroc) Amhoud, (1997) Chofqi et al., 2004 Kerbachi and Mekaikia et al., Khattabi (2002)
Belkacemi (1994) 2007
Cu 0.15 0,12 0,16 0,45 - 0,27
Zn 0.34 - 0,75 0,70 6,1 0,74
Cd 0.03 0,01 0,03 - - 0,01
Cr 0.03 0,52 0,16 0,50 3 0,27
Co 0.04 - 0,21 - - 0,06
Fe 16.65 23,00 24,00 12,30 - 2,63
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0,96, 0,9, 1, 1 et 1. La minéralisation est donc coliformes totaux, 152000 UFC/100 ml pour
liée essentiellement aux sulfates et chlorures les coliformes fécaux et 875 UFC/100 ml pour
ainsi qu’aux autres éléments (Tableau 6). Le les streptocoques fécaux.
lixiviat est excessivement concentré en Ca2+, Au niveau des puits, les analyses des
K+, Na+ et Mg2+. Les concentrations eaux évoquent une mauvaise qualité avec des
moyennes, exprimées en mg/l, sont de 3225,
concentrations qui dépassent, pour certains
8489, 11114 et 240. Les éléments fer, Pb et
Cd montrent des concentrations respectives de éléments, les valeurs maximales admises pour
16650 µg/l, 280 µg/l et 30 µg/l. Ces taux sont une eau distribuée (MEM, 2002). Pour la
dans la gamme des concentrations rencontrées DCO, à l’exception des eaux des puits P3 et
dans les lixiviats des décharges des pays P6 qui montrent des DCO légèrement
industrialisés. En effet, en Angleterre, supérieures aux normes, les eaux ne sont pas
Danemark, Etats Unis, Grèce, Allemagne, trop chargées en matières oxydables. Les
Hong-Kong et Norvège, les concentrations en quantités ne dépassent pas 20 mg/l d’où
Pb et en Cd dans les lixiviats varient l’oxygénation normale des eaux en question.
respectivement de 1 à 1400 µg/l et de 0,02 à Pour le bilan ionique, les concentrations en
1950 µg/l (Mimides et Perraki, 2000 ; Baun et
calcium, chlorures et nitrates atteignent
Christensen, 2004). Ceci reflète la
composition des déchets ménagers et les respectivement des valeurs de 252 mg/l, 248.5
contenus élevés en certains métaux. De mg/l et 114 mg/l. Les teneurs élevées en
manière générale, dans les aires urbaines, la calcium varient entre 116 mg/l et 184 mg/l
production des déchets et leur mode pour la période humide et entre 170 mg/l et
d'élimination sont des activités qui produisent 252 mg/l pour la période sèche. Ces valeurs
aussi de grandes quantités de polluants dépassent souvent les normes admises pour
métalliques. La plupart des constituants des une eau de consommation. Ceci témoigne
déchets urbains contiennent des métaux lourds d’une pollution des eaux de la nappe par le
tels que les piles (Hg, Zn, Pb, Cd), les calcium provenant probablement de la
peintures (Cr, Cd, Pb), les plastiques (Cd, Ni),
décharge à travers le lixiviat et qui englobe
les papiers cartons (Pb) etc. (De Miquel,
2001). Des estimations des quantités de une grande quantité d’os de poisson provenant
métaux enfouis dans des sites de stockage des de l’activité industrielle de conserve de
déchets ménagers en Norvège montrent des poisson. Les analyses des chlorures montrent,
quantités importantes en Pb (133 tonnes), en par endroit, des concentrations dépassant la
Cu (1,60 tonnes), en Cr (6,25 tonnes) et en Fe norme admise qui est de 200 mg/l. C’est le cas
(2617,5 tonnes) par rapport à une masse totale des eaux des puits P1, P2 et P6. Les chlorures
des déchets enfouis équivalente à 2955 000 pourraient provenir de la percolation des rejets
tonnes (Oygard et al., 2004). Exprimés en µg/l, industriels à travers les terrains salés
les concentrations en Pb, Cu, Cr et Fe sont (Bremond et Perredon, 1979 ; Kholtei et al.,
respectivement de 45, 0,54, 2,12 et 886. A
2003). Ils peuvent aussi provenir de
titre d’exemple, en Algérie, les lixiviats de la
décharge de la ville de Tiaret, située à 150 km l’écoulement des eaux d’irrigation (Bond et
au Sud-Ouest de Mostaganem (Algérie Straud, 1973 ; Lhadi et al., 1996).
occidentale), entraînent une dégradation de la Les nitrates montrent des taux élevés
qualité des eaux souterraines. Les analyses pouvant atteindre 114 mg/l pour la période
effectuées sur des échantillons de lixiviat sèche. Les concentrations dépassent les
montrent des concentrations importantes en normes au niveau de tous les puits pendant
chrome (3000 µg/l), zinc (6100 µg/l), plomb toute l’année (Tableaux 1 et 2). Cette
(900 µg/l), cadmium (500 µg/l). Les analyses contamination des eaux souterraines peut
montrent aussi un DCO de 1230 mg/l et une provenir de la charge polluante de la décharge,
contamination microbiologique (Mekaikia
qui ne dispose que de 12 mg/l de nitrates en
mokhtaria et al., 2007).
L’analyse du lixiviat montre aussi une moyenne, par une réaction biochimique de
forte contamination bactériologique avec des genèse des nitrates à partir des composés
valeurs de 316000 UFC/100 ml pour les organiques azotés selon la réaction suivante :
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Composé organique azoté Ammonium eaux des puits sont utilisées pour l’abreuvage
NH4 Nitrites NO2- Nitrates NO3- des animaux et l’irrigation des cultures dans la
Il est à noter que les composés azotés région. En effet, les métaux lourds, plus
sont présents dans la décharge en grande particulièrement le Plomb, le Zinc et le Cuivre,
quantité comme en témoigne les font partie des cas de pollution représentant un
concentrations en azote kjeldahl problème environnemental majeur. Ils peuvent
correspondantes à 8000 mg/l. Parallèlement, migrer dans les eaux souterraines, s'accumuler
la pollution par les nitrates peut être aussi due dans la chaîne alimentaire et présenter des
et en partie à l’utilisation excessive des risques pour la santé humaine (Jourdan et al.,
fertilisants azotés, à l’élevage et au mode 2005). Mais La migration des métaux lourds
d’irrigation. Les mêmes résultats ont été dans les sols et l'infiltration vers les eaux,
confirmés par des études réalisées dans restent tributaire de plusieurs processus tels
d'autres régions du Maroc (Lhadi et al., 1996 ; que la solubilisation ou la précipitation qui
Amhoud, 1997 ; Laftouhi et al., 2003) et en sont fonction du pH, la formation de
Europe (Exner et al., 1985 ; Baun et al., 2000). complexes organométalliques, l’adsorption
Dans ces domaines, les principales sources de des ions ou des molécules à la surface des
contamination par les nitrates sont des engrais grains de matrice poreuse, phénomène
et des eaux usées domestiques. Des analyses d’échange d’ions etc. (Lagier, 2000). Par
effectuées sur des échantillons d'eau de 131 conséquent, la majorité des polluants
puits à travers la zone des Niayes au Sénégal métalliques susceptibles d'atteindre les eaux
montrent une teneur en nitrates supérieure à souterraines peuvent subir, lorsqu’ils
50 mg/l (Sall et Vanclooster, 2009). transitent par le sol, des transformations bio-
Les analyses des métaux montrent des physico-chimiques, qui auront pour effet soit
eaux chargées en Pb, en Cd et, par endroit, en de les immobiliser ou de les retarder, ou de
Cr et en Fe, ce qui reflète le phénomène de favoriser leur solubilisation et leur transport
contamination des eaux souterraines qui se par les eaux d'infiltration (Février, 2001). Il
produit à partir du lixiviat chargé en est aussi à noter que l’atténuation naturelle qui
contaminants. Ceci peut aussi être expliqué correspond à l’ensemble des processus de
par des pratiques agricoles dans la région qui dispersion, dilution, volatilisation, adsorption,
utilisent des fongicides, des herbicides et des solubilisation, mécanismes de stabilisation ou
insecticides pour la lutte chimique (El Bakouri, de destruction des polluants pouvant se
2006). Les concentrations peuvent atteindre produire dans les sols ou dans les eaux
280 µg/l pour le Pb, 30 µg/l pour le Cd, 30 souterraines et visant à réduire la toxicité, la
µg/l pour le Cr et 16650 µg/l pour le Fe, ce mobilité, le volume ou les concentrations des
qui dépassent les normes admises, mais contaminants dans ces milieux (USEPA,
restent dans la gamme des concentrations 1999 ; Mulligan et Yong, 2004), peut
révélées dans plusieurs régions du Maroc et expliquer les concentrations faibles relevées
ailleurs (Tableau 7). En effet, les lixiviats des au niveau des eaux des puits. En effet, sur la
décharges des villes de Rabat, El Jadida, base d’analyses physico-chimiques, Yanful et
Alger, Tiaret et Etueffont montrent des al. (1988) étudiant la répartition des phases
teneurs en Cd, Cr et Fe qui varient de 10 µg/l porteuses d’éléments métalliques à l’aplomb
à 30 µg/l, de 30 µg/l à 300 µg/l et de 2630 immédiat des déchets, montrent que la teneur
µg/l à 24 000 µg/l respectivement. Les métaux, en Pb, qui est de 75 µg/l à l’interface
dont les teneurs ne dépassent pas les limites déchets/couche argileuse, diminue rapidement
admises, peuvent constituer un danger pour la dès les premiers centimètres de profondeur. A
santé. En effet, ces éléments par 10 cm, la teneur en Pb n’est que de quelques
bioaccumulation et bioamplification, peuvent µg/l. Les auteurs notent aussi, un
se trouver à des doses toxiques à un certain comportement similaire pour le Zn et le Cu.
niveau de la chaine trophique, surtout que les L’influence des fractions argileuses et
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carbonatées du sol ainsi que sa teneur en al., 1997 ; Dzeda et al., 1998). Une nappe
matière organique sur la rétention des métaux phréatique est d’autant plus vulnérable que
a été mis en évidence par Howari en 2004 son sommet est proche de la surface et que les
suite à une étude géochimique portant sur la terrains surmontant l’aquifère sont perméables
répartition des éléments métalliques (Cd, Ni, (Boutin, 1987). En outre, les rejets d’élevage
Pb, Zn, Cu et Cr) dans les sols aux alentours et le fumier utilisé comme fertilisant
de la décharge d’Al-Ain aux Emirats Arabes contribuent à la pollution des eaux
Unis. souterraines (Bridgman et al., 1995).
Les analyses bactériologiques qui ont Dans la région et non loin de Larche, la
porté sur les coliformes totaux, les coliformes qualité des eaux souterraines des bassins du
fécaux et les streptocoques fécaux dans les Loukkos, du Tangérois et des Côtiers
eaux souterraines montrent des valeurs méditerranéens, situés au Nord du Maroc,
respectives de 2050 UFC/100 ml à 33400 reste fonction des actions anthropiques. La
UFC/100 ml, de 500 UFC/100 ml à 13966 qualité est bonne à moyenne au niveau des
UFC/100 ml et de 100 UFC/100 ml à 68000 nappes Amsa et Azla, mauvaise au niveau des
UFC/100 ml, dépassant ainsi et de loin les nappes Charf El Akkab, Laou et Oulad
normes admises, d’où une contamination Ogbane et très mauvaise au niveau des nappes
bactériologique bien marquée. Des niveaux de Martil, Neckor, Smir et Negro (ABHL, 2005)
contamination pareils ont été signalés au (Fig. 1). Dans d’autres régions du Maroc, la
niveau des eaux de dix puits de la commune situation n’est pas meilleure. La nappe
des Mzamza au nord de la ville de Settat. Les M’nasra, située au nord de la ville de Kénitra,
résultats obtenus confirment une présente une forte contamination
contamination microbiologique. On y trouve bactériologique et par les nitrates, reflétant
jusqu’à 6778 de coliformes fécaux/100ml et ainsi, l’impact des rejets domestiques et
jusqu’à 9952 streptocoques fécaux /100ml urbains (Bricha et al., 2007). Dans la
(Hassoune et al., 2010). A Marrakech, au communauté des Mzamza, située au niveau
centre du Maroc, la nappe phréatique héberge de la ville de Settat (Sud de Casablanca),
de fortes densités en flore totale et en caractérisée par une potentialité agricole
indicateurs de la contamination fécale (Boutin importante, les eaux de la nappe sont sujettes
et Dias, 1887). Dans la région de Jbilet au Sud à plusieurs possibilités de contamination. Les
de Marrakech (Maroc), l'activité anthropique concentrations des éléments correspondant
intense et la perméabilité des terrains aux principaux polluants et indicateurs de
géologiques rendent la nappe phréatique pollution sont élevées dans les eaux usées et
vulnérable. Les puits situés dans la zone de la dans les eaux souterraines (El Asslouj et al.,
décharge publique de la ville de Marrakech et 2007). Plusieurs facteurs déterminants ont été
au sein d'une agglomération périurbaine mis en évidence dans la contamination des
montrent une eau de qualité détériorée. Les eaux souterraines par ces polluants, à savoir :
résultats des analyses bactériologiques de l'eau l’apport en fertilisants azotés, la nature du sol,
montrent une contamination fécale importante la lithologie, la perméabilité de l’aquifère et la
(Hallam et al., 2008). En effet, la distance du puits par rapport aux sources de
contamination du sol et des eaux souterraines pollution (El Asslouj et al., 2007). A El Jadida,
en raison des teneurs élevées en matière la situation n’est pas différente. La décharge,
organique et en microorganismes d’origine l'une des nombreux sites incontrôlés et sans
fécale peut atteindre 6 x 107 CFU/100 ml revêtement de fond, constitue un impact
(Njine et al., 2001). L'origine des bactéries négatif sur les eaux souterraines (Chofqi et al.,
dans les eaux souterraines est souvent discutée, 2004). Les analyses géochimiques montrent
mais selon plusieurs auteurs, la majeure partie une importante charge polluante véhiculée par
des bactéries souterraines sont dérivées des le lixiviat de décharge vers les eaux du fond.
bactéries infiltrées par percolation (Mayer et Au niveau des eaux des puits à proximité de la
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décharge, les analyses montrent une forte processus de traitement peuvent être envisagés.
teneur en chlorures (1620 mg/l), en sulfates Ils reposent essentiellement sur des
(1000 mg/l) et en éléments métalliques (15-25 phénomènes d’évaporation et d’adsorption. Le
µg/l en cadmium et 60-100 µg/l en chrome) traitement par évaporation s’avère efficace
(Chofqi et al., 2004). D’autres études dans la pour l’élimination du lixiviat utilisant la chaux
région de Rabat (Amhoud, 1997) et dans la comme source d’énergie. L’adsorption, qui se
région de Belfort (Khattabi, 2002), montrent base sur une réaction de fixation des ions
que l'impact des lixiviats de décharge sur la libres à la surface de la substance, est d’une
qualité des eaux souterraines est important, grande utilité pour le rabattement de la charge
surtout pour les puits situés à proximité de la polluante. Des études réalisées sur le lixiviat,
décharge. A Tiaret en Algérie, les eaux des utilisant la diatomite ou le charbon actif
puits montrent des concentrations élevées en comme adsorbant ont montré une diminution
certains métaux pouvant atteindre 2930 µg/l de la DCO de 90 à 95%.
pour le Zn, 750 µg/l pour le Cr, 150 µg/l pour
le Cu et 340 µg/l pour le Pb, reflétant ainsi, Conclusion
l’influence des lixiviats qui s’écoulent à partir La décharge publique de Larache
de la décharge de la ville. constitue un modèle type de détérioration des
A travers le monde et dans beaucoup de ressources en eaux par le lixiviat. La
pays, des nappes d'eaux phréatiques sont déjà caractérisation physico-biogéochimique du
fortement polluées par des substances lixiviat et l’évaluation de l’impact sur la nappe
chimiques et la situation est encore plus phréatique située au dessous permettent de
alarmante dans les pays en voie de qualifier le lixiviat comme une source de
développement où les eaux souterraines contamination à potentiel anoxique et
montrent la présence de métaux lourds, réducteur. La décharge de Larache est de type
bactéries, NO3, Cl-, NO3, NH4, et coliformes non contrôlée en raison de la perméabilité du
fécaux. C’est le cas des eaux souterraines des site et l’absence de réseau de drainage et du
régions et villes de Madras en Inde (Howard dispositif du récupérateur et d’épuration du
et Beck, 1993), de Taejon en Corée (Jeong, lixiviat. Les analyses du lixiviat montrent des
2001), de Sana'a au Yémen (Foppen, 2002), eaux de type anoxique et réductrice, chargées
de Port-au-Prince à Haïti (Emmanuel, 2004) et chimiquement et bactériologiquement et dont
du Harare au Zimbabwe (Zingoni et al., 2005). les concentrations en ions, fer, O2 dissous,
Face à cette pollution engendrée par la DCO, coliformes totaux, coliformes fécaux et
décharge sur la nappe phréatique et par streptocoques fécaux dépassent les normes
conséquence sur les populations et des rejets directs dans le milieu naturel. Le
l’environnement dans la région, il est lixiviat représente alors une source de
nécessaire d’envisager l’aménagement du site contamination potentielle pour son
ou le transfert de la décharge à un site contrôlé environnement et surtout pour la nappe
et d’étanchéité efficace empêchant toute phréatique se trouvant au dessous de la
diffusion du lixiviat vers les eaux décharge. L’évaluation de la qualité de la
superficielles et souterraines. L’installation nappe, à travers les analyses des eaux des
d’une plate forme de traitement visant la puits, montre la présence de certains éléments
valorisation des déchets par compostage et polluants présents dans les lixiviats analysés.
l’élimination du lixiviat par compaction On note une contamination bactériologique et
s’avère nécessaire. Cela suppose la mise en des fortes concentrations en certains éléments :
marche d’une station pilote de compostage calcium, chlorures, nitrates et en certains
pour la production du composte utile pour la métaux. Le vecteur de transfert de cette
fertilisation des sols accompagnée d’un pollution est l’infiltration à cause de la nature
compacteur permettant l’élimination du du sol sur lequel repose la décharge,
lixiviat vers un bassin de collecte. D’autres correspondant à un sable dunaire caractérisé
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par une grande perméabilité. Ceci est encore Bond RG , Straud CP. 1973. Handbook of
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