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Ietse fut le premier homme. Il était seul sur la Terre et il se trouvait très heureux, car il n'avait
pas besoin de travailler pour vivre; aussi passait-il son temps à faire des statues à son
image.
Il venait de terminer sa dixième statue lorsque Dieu dit à une de ses esclaves :
- Je veux que tu épouses Ietse.
- Mais peut-être ne le voudra-t-il pas, répondit-elle.
- On verra bien. Emporte ces calebasses. La première contient le Froid. Tu la déboucheras
en arrivant et Ietse viendra près de toi pour se réchauffer; s'il ne s'approche pas, tu
déboucheras cette autre calebasse; la Chaleur s'en dégagera, et il aura besoin de la
fraîcheur de tes bras. S'il boude tu ouvriras la troisième calebasse : elle contient la Soif. Alors
il te demandera de l'eau… Mais il est tellement entêté qu'il pourrait bien résister encore;
ouvre en ce cas la Faim et tu prépareras, devant lui, des mets délicieux. Si tu échoues, voici
les Moustiques, ils sont dans la cinquième calebasse. Il te demandera de lui prêter ton lamba
(écharpe traditionnelle malgache) pour se mettre à l'abri de leurs piqûres. Mais s'il réussit à
leur échapper, voici les Démangeaisons. Je pense qu'il ne pourra pas les supporter et tu le
frotteras avec ce baume. Cependant s'il refuse, voici l'Ennui : tu le laisseras filtrer par
l'ouverture de la septième calebasse et aussitôt tu lui raconteras de belles histoires. Si elles
ne l'intéressent pas, libère le Rire, de la huitième calebasse, il ne le connaît pas et
s'approchera de toi pour l'écouter et pour l'imiter.
Lorsque la femme arriva sur la Terre, Ietse fit semblant de ne pas la voir.
Elle déboucha la première calebasse. Il alluma aussitôt un grand feu. Elle déboucha la
deuxième calebasse et il alla se réfugier dans les bois, sous l'ombre fraîche des grands
arbres.
Elle libéra la Soif et il se mit à boire l'eau du Ravinala. Pour lutter contre la Faim il cueillit
quelques bananes et la regarda, avec mépris, préparer de la nourriture. Les Moustiques
l'attaquèrent, il les chassa de la main et se mit à courir. Les Démangeaisons prirent
l'offensive et il se gratta contre un arbre. L'Ennui vint rôder autour de lui, il se mit à couper du
bois sans écouter ce qu'elle racontait. Le Rire éclata de la dernière calebasse, il se boucha
les oreilles et s'endormit.
La fille, dépitée, retourna au Ciel et elle annonça à Dieu qu'elle n'avait eu aucun succès. Dieu
haussa les épaules et la renvoya à sa cuisine.
Depuis qu'elle était sur Terre, il faisait toujours beau et Ietse ne s'occupait pas de ses
statues, il passait ses journées à la regarder.
Ivelo lui dit un jour :
- Je m'ennuie. Je voudrais m'amuser avec les statues mais elles sont inertes et je vais
demander à mon Père qu'il me donne la Vie pour elles.
Elle monta au Ciel et il se mit à pleuvoir. Puis Ivelo revint, rapportant le beau temps et une
calebasse pleine de Vie. Elle la répandit sur les statues et elles s'animèrent. Ce furent les
enfants de Ietse et de Ivelo.
Mais Ivelo recommença à s'ennuyer sur la Terre. Alors elle s'absenta de plus en plus
souvent et ne faisait que de brèves apparitions.
Puis Ietse mourut et ses descendants, les hommes lorsqu'ils éternuent disent toujours : "
Ietse" en souvenir de lui.
Ivelo, qui est éternelle, revint nous voir de temps en temps… drapée dans ses jolis voiles
violet, indigo, bleu, vert, jaune, orangé, rouge.
Conte, conte, ce n'est pas moi qui suis le Menteur...Ce sont les ancêtres.
Angano, angano, arira, arira, izaho mitantara ianareo mihaino…(conte, conte, légende,
légende, je raconte, vous écoutez)
Il y a des siècles, au temps des Vazimba, qui furent les ancêtres des malgaches, il existait,
dit-on, des Zazavavindrano ou des Filles de l'Eau.
Andriambodilova contemplait la ravissante créature sans oser bouger ni parler. Mais voulant
tout de même lui exprimer son admiration, il se mit à chanter. Il avait une jolie voix très douce
et le chant monta vers le ciel bleu où passait, lentement, un vol de Vorompotsy (héron blanc).
La belle aux longs cheveux, après avoir écouté pendant quelques instants, plongea et le
jeune homme, déçu, resta longtemps les yeux fixés sur le rocher, en l'appelant en vain.
Pendant plusieurs jours, Andriambodilova revint à la même place et à la même heure.
L'Ondine était là, comme fidèle au rendez-vous, mais dès qu'il l'appelait, elle disparaissait.
Il décida alors d'user d'un stratagème et un matin, nageant sans bruit entre deux eaux, il
s'approcha de la roche où semblait dormir l'Ondine et saisit une de ses longues mèches qui
flottaient sur l'eau comme de souples algues.
Elle ouvrit de grands yeux étonnés et voulut plonger, mais le jeune Vazimba n'avait pas lâché
prise et elle ne put bouger. Il monta alors sur la roche, à côté d'elle.
- Je ne m'enfuirai pas, dit-elle et sa voix était aussi douce que son regard.
Ne tire plus sur mes cheveux, tu me fais mal. Que me veux-tu?
- Dis-moi quel est ton nom? Je ne peux plus vivre sans toi. Veux-tu être ma femme?
- Je m'appelle Ranoro, fille d'Andriantsira (le seigneur du sel); j'habite le fond de la rivière
avec le peuple des Ondes, dans les Grandes Cavernes où l'eau ne pénètre pas. C'est le plus
beau pays du monde, mais moi aussi je t'aime et je veux bien rester sur la terre. Si j'ai plongé
plusieurs fois, ce n'était que pour t'éprouver, car lorsque l'amour n'est pas partagé, il est
comme un fleuve tari. Emmène-moi dans ta case, je serai ta femme, mais à une condition,
c'est que tu ne prononces jamais devant moi le mot "sel".
Andriambodilova promit et, tout à son bonheur, il emmena sa fiancée dans la belle case qu'il
possédait, un peu à l'écart du village. Et tandis qu'elle marchait, Ranoro releva ses cheveux
pour qu'ils ne traînent pas dans la poussière.
Les années passèrent et ils étaient heureux, ils eurent beaucoup d'enfants.
Un matin, Andriambodilova décida de s'absenter toute la matinée pour retourner son champ.
Avant de partir, il recommanda à Ranoro d'attacher le veau car il désirait le sevrer et traire la
vache à son retour.
Mais Ranoro, qui était très étourdie, se trompa et attacha le veau par la queue, puis rentra
dans la maison. Cela n'était pas du goût du jeune animal et il se débattit si bien qu'il se
détacha. Après quoi, il n'eut rien de plus pressé que d'aller rejoindre sa mère et de boire tout
le lait.
Lorsque Andriambodilova revint des champs, il aperçut de loin le veau qui gambadait autour
de la vache. Il se mit dans une grande colère et la colère, chacun le sait, est une bien
mauvaise conseillère.
- Tu n'es bonne à rien ! cria-t-il. Tu ne seras toujours qu'une Fille du Sel.
A peine eut-elle entendu le mot fatal que, même sans prendre le temps d'embrasser ses
enfants, Ranoro courut vers la rivière et plongea.
Andriambodilova cria :
- Mais taisez-vous donc, Enfants-du-Sel.
Ce n'est certes pas cela qui arrangea la situation car
Ranoro ne revint plus jamais sur la terre.
On raconte cependant qu'elle se montrait en songe à son mari et à ses enfants pour les
conseiller.
Elle se montrait aussi aux gens du pays et leur aurait dit :
- Si vous vous souvenez de mes bien faits, je continuerai à vous protéger et si vous venez à
la Maison de pierre où je me suis réfugiée, je vous aiderai.
L'endroit où, d'après la tradition, Ranoro se serait jetée dans la rivière est devenu sacré.
C'est au village d'Andranoro près d’Antananarivo que se trouve "la Maison de pierre", lieu du
pèlerinage.
Cette Maison de pierre est une grotte pleine d'eau, près d'un grand rocher où elle aurait
déposé son lamba avant de disparaître.
Tous ceux qui passent, invoquent Dame-Ranoro-la-Sainte. Son intervention est, dit-on, très
efficace en toutes circonstances.
Conte, conte, ce n'est pas moi qui suis le Menteur...Ce sont les ancêtres.
Angano, angano, arira, arira, izaho mitantara ianareo mihaino…(conte, conte, légende,
légende, je raconte, vous écoutez)
Farakely et Itrimobe
Farakely s'assit sur le bord de la falaise et pleura. Elle songea à ses parents.
Un corbeau passait, elle lui chanta et lui demanda de le porter vers son père.
- Mais tu me prends pour qui, lui répondit le corbeau, pourquoi te porterai-je, tu es bien là.
Un épervier passait auquel Farakely chanta la même chanson, mais il ne voulut pas la porter
non plus.
Puis passa Ravorondreo à qui elle chanta la même complainte. Ravorondreo le porta vers la
fontaine de ses parents.
Une jeune servante vint chercher de l'eau et s'étonna de voir Farakely et laissa tomber la
cruche d'eau.
- Mes parents ne te paient pas pour que tu casses les cruches d'eau lui dit Farakely!
Il était une fois Farakely, fille d'un couple très riche et qui avait deux sœurs. Farakely était la
plus jeune et la plus jolie.
- Ecouter cette nuit j'ai rêvé que le Prince du ciel était descendu et recherchait une épouse
parmi nous et voyez qui il a choisi? Moi et non vous.
- La petite est plus belle que nous et il est vrai que si quelconque Prince venait il la choisirait
à coup sûr. Il faut faire quelque chose.
Elles appelèrent Farakely pour jouer. Elles rencontrèrent une vielle femme sur le chemin:
- Oh! Tu n'es pas moche ni ta sœur non plus mais Farakely est très jolie.
- Farakely, évidemment !
Ainsi elles se rendirent chez Itrimobe, l'ogre mi-homme mi-animal avec une longue queue.
- Si nous la tuons, nos parents vont l'apprendre et nous tuerons sûrement. Si nous la
laissons accuser de vol de légumes auprès de Itrimobe, il va la manger.
- Ce que tu as pris n'est pas bon, dirent-elles à Farakely, il y en a de meilleur. Et elles lui
indiquèrent le jardin de Itrimobe.
Les deux sœurs pensèrent être débarrassées de Farakely et rentrèrent raconter à leurs
parents que Farakely a été surprise par Itrimobe volant dans son verger et que Itrimobe l'a
mangée.
Entretemps Itrimobe enferma Farakely et s'enquit dans la forêt chasser le gibier afin de lui
donner à manger pour l'engraisser.
Puis un jour, il la jugea assez bonne à manger. Ce jour là une souris passa à côté de la natte
de Farakely et lui dit:
- Vas-t-en et prends un œuf avec toi, un balai, un bâton et une pierre, cours vers le sud.
Il démolit la porte et enfonça un pieu dans la natte rembourrée d'un régime de bananes.
Il ressortit le pieu et jugea que le sang de Farakely n'avait aucun goût. Mais quand il ouvrit la
natte, il découvrit le régime de bananes !
Et Itrimobe chercha vers l'Est, vers l'Ouest, vers le Nord et ne trouva pas Farakely. Puis
allant vers le Sud il était sûr de la trouver.
Bientôt, il la rattrapa.
Farakely jeta l'œuf à terre qui se transforma en une mer. Mais Itrimobe boit l'eau en un clin
d'œil et rattrapa Farakely.
Farakely enfonça le bâton à terre qui se transforma en foret. Mais Itrimobe réussit encore
une fois à se frayer un chemin grâce à sa queue puissante.
En dernier recours, Farakely lança la pierre qui s'érigea en falaise. Itrimobe grimpa aussitôt
mais glissa sans pouvoir s'appuyer sur sa queue ni s'agripper avec ses griffes. Alors il
appela:
- Viens et je te prends la main. Itrimobe lui tendit la main et se hissa mais au moment où il
était agrippé, Farakely le lâcha et il retombât sur sa lance et mourut.
La servante courut vers ses maîtres et annonça que "il y a quelqu'un au puits qui a la même
voix que Farakely ! "
Ainsi Farakely put retrouver ses parents, ils s'étreignirent avec joie dans les pleurs.
Farakely raconta les méfaits de ses sœurs qui furent chassées de la maison.
Conte, conte, ce n'est pas moi qui suis le Menteur...Ce sont les ancêtres.
Angano, angano, arira, arira, izaho mitantara ianareo mihaino…(conte, conte, légende,
légende, je raconte, vous écoutez)
Le rat et le chat
Angano, angano, arira, arira, izaho mitantara ianareo mihaino…
L’amitié du chat et du rat était dit-on, sincère. Le chat n’avait pas mangé de souris tout
comme maintenant l’homme ne mange pas de chiens, sans trop savoir pourquoi.
- -Ecoute, c’est très simple, répondit le rat. Mets-moi dans un tas de bois et mets le feu
dessus ; tu verras que je sortirai sain et sauf. Veux-tu me mettre à l’épreuve ?
- Ecoute, il faut que tu sois bien attentif. Vois bien comment je gratte la terr, comment je ris.
Ecoute, il faut te souvenir que tu dois chanter le « rano, rano » (eau, eau) toutes les fois que
la flamme se fait sentir.
- Alors le rat s’enfonça dans le tas de brindilles. « Ce n’est pas bien serré », déclara-t-il,
quand il fut invisible. « Il faut ajouter deux ou trois gros morceaux ».
- Ah ! le diable, il va s’écraser, se dit le chat. Il mit pourtant les deux morceaux de bois.
- Ce n’est pas suffisant, ajouta le rat, car j’aperçois encore le soleil. Mets-en un peu plus.
- Ah ! le diable, il va être écrasé, se dit encore le chat. Il ajouta quatre gros morceaux. Et puis,
il dit : « alors, ça y est, mon vieux ? »
Il avait gagné du temps nécessaire pour se creuser un trou. Le feu brûle, le rat est dans son
trou, lançant parfois son magique : rano, rano. J’entends encore sa voix et son chant, se dit
le chat. « Es-tu encore en vie, mon vieux ? N’étouffes-tu donc jamais ? »
Quand tout fut éteint, le rat sortit. Tu vois, dit-il, au chat, je n’ai rien senti. Veux-tu essayer
dans l’autre tas ?
Il rentre dans les branches. Le rat allume le feu. Le chat dit « rano, rano », la flamme a fait
sauter ses moustaches, elle a arraché les poils du dos. « Ahan ! » se dit-il. La flamme brûle
maintenant ses oreilles. « Ayé ! » fit-il. D’un bond, il saute hors du feu. Et le voilà sauvé.
C’est depuis ce temps-là que les chats et les rats se font toujours la guerre.
Conte, conte, ce n'est pas moi qui suis le Menteur...Ce sont les ancêtres.
Angano, angano, arira, arira, izaho mitantara ianareo mihaino…(conte, conte, légende,
légende, je raconte, vous écoutez)
Le rat et le chat
L’amitié du chat et du rat était dit-on, sincère. Le chat n’avait pas mangé de souris tout
comme maintenant l’homme ne mange pas de chiens, sans trop savoir pourquoi.
- Ecoute, il faut que tu sois bien attentif. Vois bien comment je gratte la terr, comment je ris.
Ecoute, il faut te souvenir que tu dois chanter le « rano, rano » (eau, eau) toutes les fois que
la flamme se fait sentir.
- Alors le rat s’enfonça dans le tas de brindilles. « Ce n’est pas bien serré », déclara-t-il,
quand il fut invisible. « Il faut ajouter deux ou trois gros morceaux ».
- Ah ! le diable, il va s’écraser, se dit le chat. Il mit pourtant les deux morceaux de bois.
- Ce n’est pas suffisant, ajouta le rat, car j’aperçois encore le soleil. Mets-en un peu plus.
- Ah ! le diable, il va être écrasé, se dit encore le chat. Il ajouta quatre gros morceaux. Et puis,
il dit : « alors, ça y est, mon vieux ? »
Il avait gagné du temps nécessaire pour se creuser un trou. Le feu brûle, le rat est dans son
trou, lançant parfois son magique : rano, rano. J’entends encore sa voix et son chant, se dit
le chat. « Es-tu encore en vie, mon vieux ? N’étouffes-tu donc jamais ? »
Quand tout fut éteint, le rat sortit. Tu vois, dit-il, au chat, je n’ai rien senti. Veux-tu essayer
dans l’autre tas ?
Il rentre dans les branches. Le rat allume le feu. Le chat dit « rano, rano », la flamme a fait
sauter ses moustaches, elle a arraché les poils du dos. « Ahan ! » se dit-il. La flamme brûle
maintenant ses oreilles. « Ayé ! » fit-il. D’un bond, il saute hors du feu. Et le voilà sauvé.
C’est depuis ce temps-là que les chats et les rats se font toujours la guerre.
Conte, conte, ce n'est pas moi qui suis le Menteur...Ce sont les ancêtres.
Angano, angano, arira, arira, izaho mitantara ianareo mihaino…(conte, conte, légende,
légende, je raconte, vous écoutez)
A cette époque, tous pouvaient s’entretenir familièrement avec le Créateur, des conditions de
leur existence et lui demander d’y apporter les améliorations nécessaires. Mais un jour,
Andriananahary, fatigué sans doute de cette promiscuité gênante, dit aux animaux réunis : «
voulez-vous que je continue à rester parmi vous ou préférez-vous être libres de faire tout ce
que vous voudrez hors de ma présence ? » Tous lui répondirent spontanément qu’il pouvait
s’en aller et qu’ils étaient capables de se tirer d’affaire sans lui, s’ils avaient à leur disposition
tout ce qu’il fallait pour vivre.
Andriananahary acquiesça à leur désir et sépara le ciel de la Terre. Le Ciel s’éleva aussitôt
dans l’espace, emportant le Créateur.
Lorsqu’il fut à une certaine hauteur, Andriananahary dit aux animaux restés sut la Terre de
se grouper dans une immense plaine. Ceux-ci obéirent. Il leur ordonna alors de creuser un
nombre considérable de trous, à distance égale les uns des autres, sur deux rangs
parallèles.
Dans chacun des trous de la première ligne, il fit placer des aliments différents : du fourrage,
des grains, de la viande, du poisson, des fruits, des feuilles, des tubercules, etc., en un mot,
des vivres de toute sorte. Dans les trous de deuxième rangée, il fit disposer tout ce qu’il faut
pour se couvrir et se vêtir : dans un, il y avait des poils, dans l’autre des plumes, dans le
troisième de la laine, dans le quatrième des lamba et ainsi de suite.
Quand ce fut fait, le Créateur ordonna à chaque animal de choisir ce qu’il préférait comme
nourriture et comme vêtement. Les bêtes défilèrent à tour de rôle.
Lorsque chacun des animaux fut en possession de ce qui lui était indispensable pour vivre et
être à l’abri des intempéries, Andriananahary leur tint ce discours : « maintenant que vous
avez obtenu tout ce que vous voulez, je vais vous quitter et m’éloigner pour toujours ; vous
ne me reverrez plus et ne pourrez plus me parler des exigences de votre vie matérielle, ni
me demander des modifications à votre genre d’existence, puisque chacun de vous a fait son
choix, je ne puis rien changer ».
Voici ma décision à votre égard : « vous resterez toujours tels que vous êtes aujourd’hui ;
vos descendants seront semblables à vous : ils auront une nourriture identique et des
vêtements pareils aux vôtres. En ce qui concerne l’homme, comme il est plus intelligent et
plus fort que les autres animaux, il sera votre maître et jouira de la faculté de parler ; toutes
les bêtes lui seront soumises et il pourra en disposer à son gré. Je lui donne même le droit
de tuer quiconque tenterait de lui désobéir. De plus, pour le distinguer de vous, il ne portera
pas, comme les autres animaux, de vêtements tout faits, il emploiera son adresse à se
confectionner des habits variés et de couleurs différentes et à améliorer son alimentation. J’ai
dit ».
Après ces paroles, le Ciel s’éleva très haut dans les airs et Andriananahary disparut à leurs
yeux.
Chacun partit de son côté, pour tâcher de gagner sa vie selon ses préférences et ses
dispositions naturelles.
Depuis Andriananahary ne s’occupe jamais plus de ce que disait ou faisait l’homme et les
bêtes, et personne ne l’a revu. Les animaux seraient d’ailleurs malvenus de se plaindre des
conditions rigoureuses de leur existence, puisqu’ils ont choisi librement leur genre de vie.
L’homme lui-même n’a rien à dire, ayant reçu le titre de roi des animaux et le don de la
parole.
Dia hoy ny navalin'Imahakà "angady no entiko, 'ndeha hatakaloko akoho". fa niteny Ikotofetsy
hoe " ny ahy kosa akoho 'ndeha hatakaloko engady". "Raikitra izany" hoy Imahakà, "'ndeha
ary itsy izy hafanakalo"."Kanefa" hoy Ikotofetsy "aza sokafana ety an-dalana ny harona, fa
akoho kaody sady tsy mifatotra, ka andao rifatra mandositra ka manahirana anao".
Fa namaly kosa Imahakà hoe "angady vao naofana izy, fa vao notsinina, ka avelao hiotrika
kely aloha, fa aza malaky atombotomboka, fandrao banga". Dia samy lasa nody izy roa lahy.
Rehefa samy tonga tany an-tranony avy izy dia nosokafana ny an'Imahakà ka riatra nanidina
ny goaika, ary nahombo tamin'ny zarany kosa ny angadin'Ikotofotsy, ka nony natontona
tamin'ny tany dia torotoro.
Dia samy vaky vava hoe izy : "Adray izany hafetsentsika roa lahy izany !". Taorian'izany dia
tafahaona indray izy miaotra ka hoy Imahakà : "raha dia hisakaiza tokoa ary isika miaotra,
'ndeha kely hifampiady karajia". "Mety izany" hoy Ikotofetsy, "'ndeha ary itsy izy". "Izao ary
ny zavatra mahagaga ahy" hoy Imahakà, "ka raha fantatr'ialahy ny heviny, dia ekeko fa lalin-
tsaina noho izaho ialahy : mahagaga ahy ity omby mainty tokam-bolo, ka fotsy ny
rononony"."Asa iky" hoy Ikotofetsy, "tsy tsy fantatro izay mahatonga izany; fa izao kosa no
mba mahagaga ahy, ha raha fantatr'ialahy ny fotony, dia lalin-tsaina noho izaho ialahy :
mahagaga ahy ity omby sy ondry, samy vilonaihany no haniny, ka ni iray lava marotsaka ny
rambony, ary ny iray kosa be hogaka"."Asa lahy !" hoy ny navalin'Imahakà, tsy fantatro izay
mahatonga izany". Dia samy nikoy izy roa lahy ka nanao hoe : mitovy saranga isika miaotra
izany, ka 'ndeha hifankatia tsara".
Dia nanao nahandro tsara izy hirahan-komana, hampiseho ny fifankatiavany, ka raha vao
nihinana dia nifampiera hoe " 'ndeha isika roa lahy samy hatory aloha, ka izay tsara nofy no
aoka hihinana io hanina io".
Dia lasa nandry aloha izy roa lahy. Ary nony avy nifoha izy dia niteny Imahakà hoe "nofiko
niakatra tany na-danitra aho ka nahita zavatra nahafinaritra sy nahasondriana ahy tokoa. Ka
mba lazao hoe izay nofin'ialahy tsara noho izany ?". Fa hoy ny navalin'Ikotofetsy : "nofiko
nahita an'ialahy niakatra nankany an-danitra aho, ka sondriana tany, hono, ialahy, ka nifoha
'ndeha hihinana ny hanina aho, fa hoy izaho anakampo : efa sondriana any izay ilehiny ka tsy
hety hidina aty intsony, kanjo hay ialahy ity eto ihany indray ! ka 'ndeha itsy izy hiara-komana
ny hanina".
Nanan-janaka telo mirahalahy hono, ity Rangahy; ary indray mandeha, nony narary izy, dia
nampaka azy ireo ho eo anatrehany. Rehefa tonga teo izy dia hoy rainy taminy : "izao,
lehiretsy, no ambarako aminareo telo mirahalahy, fa avy ity izay aretina
atsindrin'Andrimanitra, ka tsy fantatro na dia ho lasa amin'izao aho, na tsia. Ka ndeha
hianareo samia mody any amin'ny vady aman-janakareo avy, ary samia maka nofy sy
tsidrimandry hianareo telo mirahalahy anio alina; ka rehefa maraina ny andro dia tongava aty
milaza izay nofinareo avy".
Nony maraina ny andro, dia tonga izy telo mirahalahy hilaza ny nofiny sy tsidrimandry izay
efa azony tamin'ny alina iny.
Dia niteny Andriamatoa ka nanao hoe : "nofiko ry Ikaky, fa nampakatra voay sy mamba avy
tany anaty rano, hono, aho". Fa izao kosa no filazan'Andrianaivo : "nofiko, ry Ikaky, fa
nahazaka akondro fito reny hono aho". Ary Ifaralahy kosa nanao hoe : "Izaho iky, ry Ikaky,
nanonofy nandrary herana sy vondrona".
Nony nahare ireo nofin-janany ireo rainy dia niteny hoe : "Ndeha ary vorionareo telo
mirahalahy ny fokonolona fa handidy harena ho anareo aho izao". Dia namory ny fokonolona
izy ireo; ka nony efa tonga teo anatrehan-dRangahy ny olona, dia niteny izy hoe : "Aza
mahafady lahy, fa nanainga kely anareo aho mba hanatrika ny didim-pananako, ka izao no
andidiako ny hareko amin'ireo zanako telo mirahalahy, araka ny nofiny nolazainy tamiko avy,
ka ataoko mahare hianareo tany ama-monina rehetra :
"Ny androatokony dia omeko an'Ifaralahy, ary ny ampahatelony sisa kosa omeko azy
mirahalahy zokiny".
"Andriamatoa no tsy omeko be, dia fantatro araka ny nofiny hoe nampakatra voay sy mamba
tany anaty rano, fa mila hanao an-tana-mamba ny herin'ny madinika; ka izany no nanofisany
toy izany.
"Andrianaivo no tsy tolorako be koa satria fantatro amin'ny nofiny, fa ho ratsy koa izy ka ila
hipaoka ny anjaran'ny sasany, ary hitondra izay tsy tokony ho entiny. Aiza izy no hahazaka
akondro fito reny ? Fa raha mahazaka izy dia mba telo ahay; na anankiray lolohaviny, ary ny
roa sakelehiny".
"Ary Ifaralahy no tolorako be kosa, fantatro fa izy no nanonofy nandrary herana sy vondrona,
dia tsy hanao soa am-po samy irery izy , fa hiera sy hidinidinika tsara vao manao izay
raharaha tiany hatao, ka izy no hahatondra ny anarako sy hamelo-maso ny tanindrazako; tsy
hanary loloha izy, fa hahafefy vody tatatra".
Rapeto sy Rasoala
Rapeto hono, dia Vazimba talohan'izany Andriamanelo, mpanjaka taty fony fahagola. Teo
Ambohidrapeo andrefan'Antananarivo, no vohitra nitoerany. Lavabe nahatakatra ny lanitra
izy. Tany anaty ala atsinana no nandrahoiny ny variny, nefa tany Ambohidrapeto no
nihinanany azy.
Dia nitsahatra tsy nikapa intsony hono rangahy fa nihaino ity hazo.
- Izaho no mpanjakan’ny ala, ary raha manaiky tsy hikapa ny ala intsony ianao dia homeko fanomezana
mahagaga. Raiso io sahafa mahagaga io fa omeko anao ary angataho aminy ny sakafonao.
Ralaijobo
Angano, angano, arira, arira, izaho manoratra ianareo mamaky…
“Jobo » satria satroka jobo, hono, no mba iriny hanaronana ny lohany rehefa lehibe izy.
Iza ary io ? Zazalahy kely any avaratra any, lalana sahabo ho 25 kilaometatra avy eto
Antananarivo. Mpamboly sy mpiompy ray aman-dreniny, ka ny fiandrasana omby no mba
sekoly nanavanana an-dRalaijobo. Tsy zakany anefa izany hoe “tsy nahita fianarana”, ka dia
fanaony ny manangona izao poti-taratasy rehetra hitany izao, dia ireny no andaniany andro
eny an-tsaha, any ka noho izy variana mandinika sy manoratra ireo taratasiny ireo, dia
mandrakariva no mihinan-javatr’olona ny omby andrasany.
Indray andro, azon’ny tompom-boly izy ka nafatony: “aoka aloha, aza dia afatotra aho” hoy
Ralaijobo, “fa ny omby mihinana ny volinareo gadrana”.
- Ka izy voky aza Rangaha, hoy Ralaijobo, adala sady afa-maina, koa mainka izaho noana;
mainka koa anie aho adala raha afa-totrareo; idiran-doza aho raha adala hoatra azy ! Mifona
re, Rangahy, fa raha manindroa manintelo aho, dia efa adala tokoa tsy atao imason’olona !
Tsy vanon-ko aiza fa niala maina ny tompom-boly; tany an-tanàna vao niteny mafy ireo ray
aman-dreniny izy.
Indray andro, nianatra hira ny tanora; mba tao Ralaijobo; tsy nisy tadidiny anefa izay tonon-
kira afa-tsy ilay andalana tokana hoe : “toy ny lisy vao maraina”, satria mitovitovy amin’ny
anaran-drainy io ‘Rainilisa no anaran-drainy).
“Dada ô!” hoy izy nony tonga tany an-trano, nianatra hira izahay, ka hoy ny tonony
mahafinaritra “Rainilisa nifoha vao maraina”, ka mba mifohaza maraina, ry Dada, fa zara aza
vita tonon-kira !
- Rahoviana ise no mba ho hendry, hoy rainy, any an-tsaha mampitondraka, eto an-tanàna
hatsikana fotsiny !
- Manisà ary ise arivo, hoy rainy, fa hividianako raha mahay tsara tsy miambakavaka.
-Vitako tsara io, hoy Ralaijobo, fa omeo vola arivo ary aho hanaovako azy eto imasonao.
- Filam-boatsiary ny an’ise hoy rainy, fa andeha ity izy maka kitay haingana hahandroan-
kanina.
Lasa Ralaijobo. Didy anefa ny hoe “haigana” ka lasa aloha izy nindrana bisikileta, fa mba
hainy io.
-Tsy azo atao, hoy ny tompony, fa tsy hisy azon’ny bisikileta aleha any am-pakana kitay.
-Aiza ihany re, ry ise, no tany hahendry an’ise io, hot rainy, nidiran-doza fa niteraka adala.
Nahamenatra an-dRalaijobo io hoe “adala” io, ka lasa izy nitady kiraro nikiraroany, dia
nanaovany koa ny patalohan-drainy, nisalorany ny palitao, dia lasa izy nitehin-kiho nanatona
an-drainy, satria noheveriny fa izay manao ireo, hono, no hendry sy mahay ary ambony.
“Mbola adala ve aho izao, ry Dada?” hoy Ralaijobo. Lokin’ny hehy ny olona, ka noheveriny fa
nidoka azy, koa mainka koa izy nidoladola sady nifirahira hoe :”raha tiana ho hendry ny
ankizy, hianareo ray aman-dreny no tompon’adidy”.
Nitanondrika rainy, latsaka ny ranomasony; hoy ny teniny tamin’ny vadiny : andeha halatsaka
hianatra, Rafotsy, ny ankizy, fa io andry omby lava io ihany angamba no
mampanondranondrana ny zanantsika, fa tsy mba toy izay zana-bahoaka.
Notanterahiny ny teniny, nalatsany tao amin’ny sekoly Ralaijobo ary efa hendry izy
ankehitriny. Ny anarany aza efa niova, ka tsy Ralaijobo intsony, hono, fa nanjary Ralaivao,
satria efa vaovao ny zavatra rehetra.
kompia sy Itrimobe
Angano, angano, arira, arira, izao mitantara, ianareo mamaky...Conte, conte, légende, légende, je raconte,
vous lisez...
Ikompia irery ihany, hono, no zazalahy tsy natahotra an'Itrimobe. Ikompia est le seul garçon, paraît-il, qui n'avait pas peur de l'ogre
Indray andro, hono, nody Itrimobe, namindra miadana, nitanondrika, nivembena, Itrimobe.
niatoato izy fa torovana loatra sady noana aoka izany. Nony Tonga teny akaikin'ny Un jour, Itrimobe rentrait chez lui, marchant lentement, le dos courbé,
fonenany teny anefa, hono Itrimobe dia namonjy nipetraka haingana, fa nisy rivotra s'arrêtant de temps en temps. Il était tellement las et avait extrêmement
nitondra fofon-kanina nitsena azy, ka novonjeny notrohina tamim-pahamiranana faim. Mais arrivé près de chez lui, il courru s'asseoir rapidement car il
fatratra. Teo izy hankafy izay hifafy avy any. accueilli par une bonne odeur de nourriture apportée par le vent. Il resp
Injay reny niavaka tsara ny feon’Ikompia niantso azy hoe : ô, ry Ingahy Ratrimobe iry fortement pour apprécier.
ô, alao hery re fa lanin’ny afo foana ity ny njabora. Izaho koa lanaky ny afo, hianao Il entendit alors clairement la voix d'Ikompia qui l'appellait : ô, Monsie
noana rahateo, ny andro ity mahery dia mahery. Koa alao hery, ry Ikaky Ratsimobe, Itrimobe, venez prendre des forces car le feu est en train de faire fondr
alao hery indray e ! graisse; je suis également extenué du feu, vous devez avoir faim, en pl
- Tsara fanahy ihany kosa ilay aka izany ka ! hoy ny lehilahy lehibe tamy nanatona azy.fait chaud.
Vao tonga dia norosoan'Ikompia tonontsinain'ondry mifahy ka avy hatrany dia -Ce gars est gentille ! dit Itrimobe en s'approchant de lui. Ikompia lui t
nitsamontsamona nambosibosika tokoa. Saingy kely loatra ka tsy ren'ny vazanainy alors de suite un morceau d'intestin de mouton. Il enfonce tout dans sa
akory. bouche et émet des bruits de contentement en le mangeant. Seulement,
- Fa taiza itony zava-matsiro itony, ry Ikompia ? morceau était tellement petit qu'il n'a pu être rassasié.
- Tsy taiza akory fa ny tsinaiko no noloarako ka natonoko ho anao fa noana izay ikaky -Mais où as-tu trouvé d'aussi bonnes choses, Ikompia ?
Ratsimobe, hoy aho, anakampo. -Pas loin, c'est mon intestin que j'ai creusé et que j'ai grillé pour toi par
- Ny tsinain'ialahy kankana io aza mamy toy izany, indrindra fa ny ahy matavy be ity ? que je me suis dis, Père Ratrimobe doit avoir faim.
- Tsy tenenina intsony izany ! -Si ton petit intestin de la taille d'un vers est si bon, le mien si gras doit
être encore meilleur ?
- C'est évident !
- Fa hono, hoy aho, ahoana kosa no nataon'ialahy nandoarana azy ?
- Mais dis-moi, comment as-tu fais pour l'enlever ?
- Tsotra fotsiny !
- Très simple !
- Tsotra fotsiny ahoana ?
- Très simple comment ?
- Ahoana fa tsy ity vy ity no nodorako, dia natarataratro teto ambony foitraka, dia
- J'ai brûlé ce morceau de fer, j'ai enfoncé dans mon nombril et mon
niloatra ho azy avy eo ny tsinaiko aman-taviko.
intestin est sorti tout seul
- Andeha any ahy leitsy mba holoarako !
- Je vais aussi prendre le mien !
- Makà aina avy etsy aminn'y maloka etsy hianao fa reraka, fa alao hanaovako azy
Va te reposer à l'ombre car tu es fatigué, et je vais te le faire dit Ikomp
vetivety, hoy Ikompia sady natsofony tao anaty vain'afo niredaka ilay fonjam-by dia
en mettant le morceau de fer dans le feu et en ajouttant du bois pour qu
mbola nototofany kitay be dia be indray ary nokopahiny hiredareda ny afo.
feu prenne bien.
Nony afaka kelikely :
Après un certain temps :
- Alefaso amin'izay lehiroa, fa ela loatra a! Ny aina izany efa mitofezaka !
- Vas-y maintenant car c'est trop long ! J'ai vraiment trop faim !
- Mahandrasa, ry Ikaky ô, fa kely foana sisa. Raha tsy atao mena mivaivay somary
- Sois patient, petit père, c'est pour bientôt. Le fer doit être rouge sinon
maniry pitik'afo anie tsy hahaloatra azy tanteraka e !
ne pourra pas pénétrer entièrement.
- Haingana ary ialahy !
-Fais vite !
Dodona dia dodona tokoa Ikompia nikopaka ny afo. Tsy ela akory dia nahafa-po azy
Ikompia s'active pour bien faire prendre le feu. Très vite il a été satisfa
ny hangotra'ilay vy.
de la chaleur du fer.
- Aiza amin'izay ary ry Ingahy rainy fa efa ity, hoy izy : mitsilanesa hianao, azafady.
-Me voici, on y va dit-il; alonges-toi s'il te plaît.
Tonga dia naletik'Ikompia mafy teo amin'ny kibon'Itrimobe ilay vy mivaivay ka
De suite, Ikompia enfonça le fer brulant dans le ventre d'Itrimobe qui l
tafagorobaka tany an-damosiny. Notroatra Itrimobe, nijafajafa, nidradradradra, nanao
transperça jusqu'à son dos. Itrimobe avait tellement mal qu'il tomba su
savoan-danitra eran'ny tampon-tanety ka izay nianherany no nitresaka.
tête, se tortilla dans tous les sens, cria, retomba violemment dès qu'il se
-Iareto ihany fa kely sisa ô, hoy Ikompia. Tsy ela akory tokoa dia iny fa nitambositra
relevait en cassant tout là où il tomba.
Itrimobe.
-Supportes, dit Ikompia, c'est bientôt fini.
Nitrosina amin'ny tany, nitrona indray mandeha dia afaka ny ainy.
Et c'est vrai, rapidement, Itrimobe se plia. Il tomba par terre, hurla une
Dia lasan'Ikompia daholo, hono, ny harem-ben'Itrimobe mianakavy. Ary hatramin'izay
dernière fois et mourut.
no mankaty dia tsy nisy Trimobe intsony, hoy ny angano.
Alors Ikompia a pris toute la fortune de Itrimobe. Et c'est aussi depuis
Fa angano izany ka arira ihany
jour qu'il n'y a plus de Trimobe d'après les angano.
Mais tout cela n'est que angano et arira.
Ankamantatra
A Madagascar, l’éducation ainsi que la transmission des us et coutumes passent beaucoup
par les traditions orales et jeux d’esprit. Les « ankamantra » en font parti. Ce sont des
devinettes pour les enfants, relativement ludiques mais d’une grande richesse métaphorique,
qui font marcher leur imagination et les incitent à la réflexion. Le mot ankamantatra vient de
« fantatra » (connu). Les ankamantatra commencent toujours par la question « Inona ary
izany ? (qu’est-ce que c’est ?), que l’on pose à l’assistance. Les réponses doivent être
rapides. Celui qui l’a doit lever la main et répondre. Chaque réponse est toujours
accompagnée par une explication fait par celui qui répond ou par celui qui questionne, car
souvent les ankamatra sont faits de jeux de mots. En voici quelques uns. Essayer de trouver
la réponse avant de regarder les résultats.
Inona ary izany ?Tsy omby, tsy ondry nefa mahalala ny maintso
hohanina....................................................Fanala na ranomandry
Qu'est-ce que c'est ? Ce n'est ni un zébu, ni un mouton pourtant il connaît la verdure qu'il
faut manger ?.......La brume ou la neige
Inona ary izany ? Faladia ambony
ranjo ?..........................................................................................Ravin-tsaonjo na ravin-
koririka
Inona ary izany ? Mihiratra tsy mahita azy, mikimpy vao mahita
azy ?.... ..............................................................Torimaso na nofy
Qu'est-ce que c'est ? On ne le voit pas les yeux ouvert mais les yeux
fermés ?..........................................Le sommeil ou le rêve
Inona ary izany ? Alina izy tonga tsy nalaina, atoandro very tsy
nangalarina ?...........................................................Kintana
Qu'est-ce que c'est ? La nuit, elle vient sans être invitée, le jour elle disparaît sans avoir été
volée ?...............L'étoile
Qu'est-ce que c'est ? Casses son cercueil, enlèves-lui son linceuil avant de le mordre pour
en faire sortir l'huile?....Lecacahuète
Qu'est-ce que c'est ? Les parents sont debouts, les enfants sont
allongés ?.....................................................L'escalier