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INTRODUCTION

Droits des femmes, droits des enfants, droits des homosexuels, droits des travailleurs ou
encore droits des minorités… L’ère des « droits [de l’Homme] catégoriels » aurait-elle
succédé à l’ère des « droits [de l’Homme] universels » ?
Parler de « droits catégoriels », n’est-ce pas postuler l’existence de droits qui ne seraient
plus revendiqués par tous ni applicables à tous mais seulement à des catégories
d’individus, sonnant ainsi le glas de l’universalité des droits de l’Homme ?
il est souvent difficile d’appliquer systématiquement les droits de l’Homme partout dans le
monde. Pour rétablir et corriger ce dérapage en l’endroit des individus maltraités, une
autre forme de droit a été mise sur pied. Il s’agit des droit catégoriels ou encore des droits
particuliers. Ils viennent renforcer les droits de l’Homme. Leurs rôles est donc de corriger
les inégalités persistantes dont sont victimes certaines couches sociales.
I- DEFINITION DES DROITS CATEGORIELS
Les droits catégoriels sont des droits qui au sein des droits de l’Homme sont réservés à une
certaine couche jugé vulnérable.
D’abord, l’histoire des droits de l’Homme a été jalonnée d’une série d’étapes qui
témoignent d’un mouvement dialectique plutôt que d’une évolution linéaire, faisant
alterner formulations universalistes et formulations spécifiques sans qu’on puisse assimiler
les secondes à un recul des droits. Ensuite et surtout, l’idée d’un antagonisme de principe
entre droits « universels » et droits « catégoriels » ne résiste pas à une analyse un peu
poussée de la substance de ces droits dits « catégoriels » – au demeurant très hétérogènes
et dont certains ne sont que la simple déclinaison concrète des droits universels – ni à la
mise en lumière de leur fonction, la prise en compte des particularismes s’avérant parfois
être la condition d’une universalité véritable.

II- LES DIFFERENTS TYPES DES DROITS CATEGORIELS


A- LES DROITS DE L’ENFANT : DES DROITS ADAPTES AUX ENFANTS
Les droits de l’enfant sont des droits humains spécifiquement adaptés à l’enfant car ils
tiennent compte de sa fragilité, de ses spécificités et des besoins propres à son âge.
Les droits de l’enfant tiennent compte de la nécessité de développement de l’enfant. Les
enfants ont donc le droit de vivre et de se développer convenablement tant physiquement
qu’intellectuellement.
Les droits de l’enfant prévoient ainsi de satisfaire les besoins essentiels au bon
développement de l’enfant, tels que l’accès à une alimentation appropriée, aux soins
nécessaires, à l’éducation, etc.
Les droits de l’enfant prennent en considération le caractère vulnérable de l’enfant. Ils
impliquent la nécessité de leur apporter un cadre protecteur. Il s’agit d’une part,
d’accorder une assistance particulière aux enfants, et, d’autre part, une protection adaptée
à leur âge et à leur degré de maturité. Ainsi, les enfants doivent bénéficier des services
d’aide et de soutien dont ils ont besoin et doivent être protégés contre l’exploitation par le
travail, l’enlèvement, la maltraitance, etc.
B- DROITS DES FEMMES
Les droits des femmes sont des droits, théoriques ou réels, réclamés pour les femmes et les
filles de nombreuses sociétés à travers le monde et constituent la base du mouvement pour
les droits des femmes du dix-neuvième siècle ainsi que le mouvement féministe du
vingtième siècle. Dans certains pays, ces droits sont institutionnalisés ou soutenus par la
loi, la coutume locale et le comportement, tandis que dans d'autres pays, ils peuvent être
ignorés ou supprimés. Ils diffèrent des notions plus larges de droits de l'homme en
déclarant qu'il existe des inégalités historiques inhérentes s'opposant à l'exercice des droits
des femmes et des filles, en faveur des hommes et des garçons1. La défense de ces droits
est un objectif afin de parvenir à une société plus égalitaire.
Les problématiques communément associées aux notions de droits des femmes incluent,
de façon non exhaustive, les droits : d'intégrité corporelle et d'autonomie, de ne pas subir
de violence sexuelle, de voter, d'être élue, d'entrer dans un contrat légal, d'être considérée
comme l'égale du mari et du père au sein de la famille, de travailler, d'avoir accès à des
salaires justes et à l'égalité salariale, de maîtriser sa reproduction (contraception et
avortement), de posséder une propriété, d'accéder à l'éducation.

C- DROITS DES PERSONNES AGEES


Les personnes âgées sont malheureusement trop souvent considérées selon des stéréotypes
négatifs.
La vieillesse est une étape de la vie redoutée que la plupart des gens préfèrent nier et il est
fréquent que les individus ne se considèrent et ne se définissent pas comme « vieux » ou «
âgés » avant un âge très avancé.
On peut considérer qu’il existe trois grands types de vieillissement :
– Le vieillissement pathologique ;
– Le vieillissement normal ;
– Le vieillissement réussi.

D- DROITS DES PERSONNES HANDICAPEES


Du constat d'une certaine forme de marginalisation au besoin de protection. Quelque 650
millions de personnes — environ 10 % de la population mondiale, dont
approximativement 80 % vit dans les pays en développement — souffrent de quelque
infirmité d’ordre physique, mental ou sensoriel. Les personnes handicapées sont souvent
marginalisées et la discrimination à leur égard revêt différentes formes, depuis le refus des
possibilités d’éducation jusqu’à l’exclusion et l’isolement. L’ONU reconnaît que la
défense des droits de ces personnes mérite une attention toute particulière et elle s’efforce
d’améliorer leur situation et leurs conditions de vie. L’intérêt que l'Organisation porte au
bien-être et aux droits des personnes handicapées est ancré dans ses principes fondateurs
qui ont pour socle les droits de l’homme.

III- LES DIFFERENTES CATEGORIES DES DROITS CATEGORIELS


1- DES DROITS CATEGORIELS UNIVERSELS
Les personnes auxquelles se réfère le Préambule de 1946 – les « hommes persécutés » qui
ont droit d’asile sur le territoire de la République, les travailleurs, les familles, les enfants,
les femmes en tant que mères… – comme avant lui la constitution de 1848 parlait des
infirmes, des vieillards ou des chômeurs sans ressources, sont certes saisies dans leur
singularité de travailleurs, de chômeurs, d’enfants, de vieillards, de persécutés… Mais les
droits ainsi énoncés n’en restent pas moins universels. Reconnaître les droits des
travailleurs, des chômeurs, des jeunes, des personnes âgées, des handicapés, des malades,
des mères, c’est reconnaître des droits à tous les êtres humains, à l’ensemble des individus
qui composent la société, mais saisis dans l’une de leurs qualités – temporaire ou
contingente. L’énumération est plus englobant qu’excluant. Il en est de même lorsque le
Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels prévoit que tous les
travailleurs doivent obtenir un salaire équitable qui leur procure une existence décente
ainsi qu’à leur famille. La mutation dans la formulation des droits ne remet pas en cause
leur universalité, même si on ne peut plus les rattacher à une « nature humaine »
intemporelle et identiquement présente chez tous les Hommes.

2- LES DROITS CATEGORIELS LIES A DES APPARTENANCES


IDENTITAIRES
La situation est différente lorsque les droits catégoriels concernent les membres dont
l’appartenance à un groupe repose sur une affiliation identitaire : la rupture avec le modèle
universaliste est ici incontestable puisqu’il s’agit bien de reconnaître des droits fondés sur
une différence revendiquée comme telle et non pas de permettre l’accès à des droits
reconnus à tous. La question se pose néanmoins de savoir si, pour respecter en chaque
individu sa part d’altérité, on ne doit pas accepter de prendre en compte des appartenances
constitutives des identités individuelles et même faire une place aux identités collectives.
Et donc, par voie de conséquence, reconnaître des droits spécifiques aux membres de
groupes minoritaires.

3- DES DROITS CATEGORIELS DESTINES A RENDRE EFFECTIFS LES


DROITS UNIVERSELS
Un mode d’énonciation « catégoriel » apparaît dans certains cas comme une façon de
prendre en compte la vulnérabilité de certains groupes dans le but de garantir l’effectivité
véritable des droits proclamés comme universels sur une base d’égalité : c’est le cas des
législations antidiscriminatoires qui désignent, en vue de leur accorder une protection
spécifique, les catégories de personnes les plus exposées à la discrimination : femmes,
Noirs, Arabes, homosexuels, malades…
C’est le cas aussi des dispositions conventionnelles ou législatives édictées dans un but de
protection. Ainsi, la reconnaissance des droits de l’enfant par la Convention de 1989 est
une façon de prendre acte de leur vulnérabilité particulière pour réaffirmer, d’une part,
qu’ils jouissent de l’intégralité des droits de l’Homme (droit au respect de la vie privée et
familiale, droit à un nom et à une nationalité, liberté de pensée et de religion, droit à la
santé, droit à l’éducation…) et, de l’autre, qu’on doit leur accorder la protection spécifique
dont ils ont besoin en raison de leur minorité (protection contre les violences, notamment
sexuelles, les mauvais traitements, l’exploitation…). De même, la prise en compte des
contraintes résultant pour les femmes de la gestation est nécessaire pour leur assurer
l’égalité des droits, notamment dans la sphère professionnelle.
CONCLUSION
En résumé, l’idée que les seraient des droits catégoriels antagoniques des droits universels
ne résiste pas à une analyse un peu plus fine du contenu et de la finalité de droits qui ne
sont catégoriels qu’en apparence.

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